Résumé de l`histoire de Mardyck à partir de l`ouvrage de Raymond
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Résumé de l`histoire de Mardyck à partir de l`ouvrage de Raymond
Résumé de l’histoire de Mardyck à partir de l’ouvrage de Raymond de Bertrand par Pierre Fauconnier 1986 Prologue Que le lecteur jette un regard en arrière dans le panorama des siècles pour voir apparaitre Jules Beson, Charlemagne, Charles Quint, Louis XIV, Pierre Le Grand et Napoléon s'arrêtant tous à Mardyck. Parmi les bienfaiteurs les plus importants de la ville au moyen-âge on peut citer : Philippe d'Alsace, Jeanne et Marguerite de Constantinople, Philippe Le Bel, Robert de Béthune, Philippe Le Hardi, Philippe Le Bon, etc... Et sur un autre plan, comme des fléaux : Le Normand Hasting à la tête des Barbares danois. L'évêque Anglais Henri Spenser, Le Maréchal François de Ternes, et d'autres personnages : Chlodion, la Reine Brunehaut, Robert Le Frison, Philippe Le Beau, Puis pour évangéliser : Saint-Victrice, Saint Eloi et Saint Winoc. Les Origines Mardick avant Jules César jusqu'à la révolution 1789 Nous écrivons Mardick (avec un i) orthographe de cette époque An 58 avant Jésus-Christ A l'invasion des Romains, l'eau était répandue presque sur toute la province qui se trouve en Calaisis, St Omer, Cassel, Dunkerque. Il n'y avait que quelques collines, comme celles de Bergues, Watten et St Omer au dessus de l'eau. La mer entourait St Omer ; en creusant les futures fortifications, on a souvent trouvé des ancres et des débris de vaisseaux, ainsi, une ancre fut trouvée en 1815 au pied de la montagne de Cassel dans la propriété du Général Vandamme, elle ne pouvait provenir que d'un navire. Elle pesait 1.400 kgs et avait un câble de 84 mètres, orienté du nord au sud. A une époque antérieure, suivant la tradition, l‘Angleterre formait terre ferme avec la Gaule, les territoires de Bourbourg, Saint Pierre Brouck et Cappelbrouck étaient de petites iles. Portus Iccius fut le premier nom probable de Mardick. Mardick faisait partie de la Morinie qui avait pour limite le Rhin à l'est, océan au nord et à l'ouest, au midi la rivière la Bresle, avec les villes de Beauvais, de Chalon sur Marne et de Nancy. La population de Morinie est la plus civilisée et la plus nombreuse (découverte d'un tombeau gaulois en 1851). Pierre Fauconnier / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 1 De l’avis de plusieurs historiens régionaux, la route du Puythouck, qui à partir de la R.N. 40 (Pont-à-Roseaux) fonce en droite ligne vers le canal de Bourbourg, suivrait le tracé de l’ancienne voie romaine qui issue de Bavay aboutissait à Mardyck, via Cassel. An 55 avant Jésus Christ Mardiccium... (Mardick) signifie digue de mer. Mer d'une grandeur et profondeur immense. Au moyen âge on disait Merdick. De l’invasion Romaine, date le premier château fort. Mardick fut reliée à Cassel par la voie Romaine. Le canal de Bourbourg relie de Copenaxfort à Dunkerque et par l'ancien Rietvliet (Canal de Bergues à Dunkerque). Sous l'ancienne voie romaine, à la hauteur du canal de Bourbourg avec le chemin du Puydtouckstraete, il y avait un aqueduc datant des romains. Jules César fait une expédition en Angleterre en partant de Wissant et Sangatte. Elle s’avère être un demi échec. Alors il commande la construction d'une nouvelle flotte, à Mardick, dans le but de monter une deuxième expédition. En 161 Le golfe de Mardick allait jusqu’à Saint-Omer. Le Golfe avait pour nom Sinus Mardicensus. A marée basse, il n’y avait jamais moins de 3 mètres d'eau et il y avait toujours beaucoup de navires dans le port. Pierre Fauconnier / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 2 Dans son enceinte, il y avait des casernes d'infanterie, de cavaleries et de marine, des logements pour les officiers civils et militaires, un château-fort et le logement d'une population civile nombreuse. Mardick fut évangélisée par St Justin et Ste Victorie ; ceux-ci furent les martyrs des romains. En 397 L'évêque de Rouen fit bâtir des monastères à Boulogne, Thérouanne, Cassel, Mardick, Wissant et Etaples. Mardick dépendait de la préfecture et de la juridiction de Cassel (étant le point central du contour maritime). Aussi longtemps que les romains occupèrent l'Angleterre, Mardick resta un port militaire. En 425 A Mardick, il y avait de la cavalerie Dalmate qui servait les Romains. Le château-fort était très étendu : 500 m, de l'ouest à l'est, et également du sud au nord. Le port se trouvait, en partie, sur le territoire actuel de Loon et se terminait à 2 kms de la route nationale, Mardick était étendu à 500 m au sud de l'église et 1.700 m de longueur. Les indigènes donnaient le nom de Zeedick (digue de mer) et les Romains Marais. Construction de la première église, restauration de la chaussée jusque Cassel. Invasion des peuples francs. Mardick était l'un des meilleurs ports du littoral de la Morinie. Une forte garnison s'établit à Mardick, les étrangers admiraient : Ses nombreuses rues pavées en grés Son beau port La colonne militaire qui ornait la place d'Armes ses puits vastes et nombreux. C'était un centre de la civilisation. En 628 Mardick fit construire une tour à son église. Ce fut le premier clocher qui eut une tour dans la région. C'est à partir de cette époque que St Nicolas devint le patron de l'église. Vers l'an 800 Charlemagne fit fortifier Mardick et réparer la voie romaine pour combattre les Normands. Pierre Fauconnier / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 3 A ce moment, on faisait déjà des pèlerinages aux eaux saintes, de Seunthis au lieu appelé "Cruys-Bellaert", qui, par la suite, fut incorporé dans la commune de Petite-Synthe dont les armoiries comportent une croix et un grelot aux quatre angles (pour appeler les fidèles à la prière). En 817-850-860 Mardick fut prise trois fois par les Normands (sur une période de 43 ans). En 863 Mardick était considérée comme la seule ville importante avec son port Portus Iccius, son église et son château fort, à l'ouest : Gravelines et Calais étaient de simples villages. C'était le centre d'importation et d'exportation vers Bergues, Bourbourg et Cassel. En 879 Les Normands revinrent à nouveau, Baudouin Le Chauve avait laissé Mardick sans défense. Les gens étaient pillés, ils s'enfuyaient, emmenés en esclavage. Lorsqu'ils priaient, ils disaient : "De la Fureur des Normands, délivrez-nous Seigneur !". En 921 Le golfe avait pris la dimension d'un fleuve dénommé : "L'Album Funtana" et Mardick avait conservé son château qui servait de refuge. En 942 Nouvelle invasion, massacre et démantèlement du château. En 944 Reconstruction de la Ville de Mardick et de son église. Le port était le plus actif`et le plus vivant du pays. Baudouin III autorisa les marchés hebdomadaires et les foires. En 968 Baudouin fit édifier une muraille autour du village. A cette date, Dunkerque devient un Bourg. En 988 La Ville de Mardick fut érigée en Seigneurie et à ce titre, les juges et le Bailli rendaient la justice. Les étrangers affluèrent à Mardick, sûrs d'y trouver protection. Pierre Fauconnier / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 4 Le port était en extension et recevait la laine des moutons anglais. En 1038 Mardick était très prospère grâce à son voisinage avec Sanctum qui devint le village de Sintonis ou Synthe. On construisit le chemin des Flamands ou vlaminckstraete qui sépara, par la suite, Mardick de Synthe. La Flandre entière était très prospère à la mort de Baudouin de Mons. Sa veuve, la comtesse Richiede qui était pro wallonne pressura les Flandres. Son beau-frère, Robert le Frison, de langue flamande, débarqua à Mardick et chassa la comtesse ainsi que le Roi de France, Philippe 1er, son allié. Robert devint, pour les flamands, le défenseur de leurs droits et de leur nationalité. En 1087 Mardick, ville florissante, était à l'apogée de sa prospérité. Son port était le seul capable de recevoir de grands navires marchands et de guerre. Les ports de Dunkerque et Gravelines n'existaient pas. A Mardick, le marché aux poissons se trouvait au nord de l'église, le marché aux bestiaux à l'est, le marché aux grains au Sud (place de la République de nos jours). Les rues étaient nombreuses, étroites et tortueuses. Les maisons étaient basses, construites en bois, couvertes de chaume. Les fondations étaient de pierres ou de briques. Quelques noms de rue : - Des boutiques "Winckelstraete", - Du Phare "Vierboetestraete" - Rue Basse "Leeghestraete", - Du Canal "Lunstraete" ou rue féodale l'ancienne chaussée Romaine, - Des Chats "Cattestrsete", - Du Nord "Noorstraete", - Du Camp "Heirstraete", - De 1'église "Kerkestraete", - De la brasserie "Brauweriestraete", - Rue sans fin "Straete Zonder End", - De Loon ou du moulin, - Du "Puythouckstraete" ou du coin aux grenouilles, Voie romaine : - Des flamands" Vlaminckstraete", - Du Roi "Koningstraete“, - Des morts "Doodwegh", - Du "Baillienwstraete". Pierre Fauconnier / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 5 Pierre Fauconnier / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 6 La ville avait près de 6000 âmes sans compter les habitants de la banlieue. Sa forme était celle d'un carré oblong : du sud au nord de 1.100 mètres et de l'orient à l'occident de 1700 mètres. Elle possédait un hôpital très ancien. En 1150 Déclin de Mardick, suite à l'obstruction qui s'était formée à quelques lieues de là, dans le lit du fleuve : Album Funtana (vestige du Sinus Mardiccesis ou golfe de Mardick). Les alluvions étaient tellement importantes que le fleuve finit par se gonfler sur le territoire de Cappelbrouck. L'eau s'écoula par l'Aa qui était plus directs. La rivière "Le Mardick Gracht" n'était plus qu'un simple watergang ; c'est l'Aa qui se jette à la mer à Gravelines. En 1168 Mardick devient ville libre ; elle a son sceau et le droit de tonlieu : ce qui autorise ses habitants à voyager et à vendre des marchandises sans payer de droits. Sur le sceau était inscrit : Sigillum Scabinorum et Burgencisium de Mardick : ce qui veut dire seconds échevins des bourgeois de Mardick. Cet affranchissement est l'un des plus anciens de Flandre et par ce fait, la population de Mardick augmenta. Pierre Fauconnier / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 7 En 1180 On se mit à construire une nouvelle église en remplacement de l'ancienne qui était en ruine. Tout le monde, pour avoir des indulgences, apportait des matériaux : les hommes, les femmes et les enfants qui en avaient la force, apportaient, soit une planche, soit une pierre. Les travaux allaient très vite, au milieu des chants et des rires. L'église avait 3 nefs, elle était construite en briques et en pierres blanches de St Omer. Elle était moins grande que l'ancienne et pouvait contenir 600 personnes. Il fallut 15 ans pour la terminer. Après les travaux de désenvasement du port, les anglais nombreux à Mardick, firent construire une halle renfermant à la fois la maison municipale, la chambre de justice ainsi que les comptoirs nécessaires au déballage des marchands de place. Tout cela, Mardick le devait à Philippe d'Alsace. En 1200 Une tempête combla le port en une nuit, ensevelissant les quelques bateaux qui s'y trouvaient. De 1202 à 1204 Eut lieu le déblaiement du port. En 1205 Philippe Auguste pénétra en Flandre par Gravelines et Mardick. Plusieurs corps d'Armées, chargés de butin, traversèrent Mardick. Après la bataille de Bouvines, les Flamands ayant été battus, Philippe Auguste, dans le traité de paix, exigea de ne pas augmenter l'importance de certaines villes de Flandre. Mardick et les fortifications, faute de soin, tombèrent en ruines, Gravelines eut le même sort. En 1218 Jeanne de Flandre confirma les privilèges accordés précédemment. En 1227 Mardick comptait 3000 habitants. Les guerres et les rivalités des villes de Bourbourg, Gravelines, Dunkerque et Bergues, avaient porté préjudice à Mardick. Mardick avait le droit de récupérer les épaves de navires non réclamés. Vers 1240 On construisit 2 moulins à vent à Mardick. Pierre Fauconnier / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 8 En 1250 La Comtesse Marguerite de Constantinople assigna Mardick à fournir 15.000 harengs saurs à l'hôpital Notre-Dame à Seclin, ce qui prouvait que Mardick était capable de le faire et que son commerce était florissant. En 1254 La population de Mardick était de 4.000 âmes. En 1262 La cure de Mardick valait celle de Dunkerque. En 1273 La comtesse Marguerite légua à la Charité du St Esprit de la ville de Mardick, dix livres par année pour les pauvres et aux religieuses du couvent des Dunes, la ferme de Synthe (375 hectares) y compris le droit de pêche. La digue du Comte Jean de Namur fut construite de 1282 à 1285. En 1302 Mardick chassa les Français. Après de nombreuses négociations, les Flamands eurent des conditions de vie un peu moins dures. Mardick n'avait plus que 2.000 habitants en 1309. En 1310 Mardick était devenue une ville libre, elle avait acquis ce droit par les traités de paix de 1305, 1307 et 1309. Elle dépendait de Bruges : c'est dans cette ville que se traitaient les affaires de province. Les bourgeois et les manants de Mardick se rendaient à l'armée et payaient les impôts. En 1317 Mardyck n'avait plus que 1.000 à 1.020 habitants (pour 254 maisons), car tous ceux qui vivaient de la mer étaient partie à Dunkerque ou à Gravelines. Cependant, Mardick était exempt de tonlieu. En 1322 Pierre Fauconnier / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 9 Toute la Flandre, Mardick compris, se révolta contre Robert de Cassel. Celui-ci demanda aide au roi de France, Philippe de Valois. Les Flamands furent battus devant Cassel et par la suite, Mardick fut condamnée à payer 200 livres. En 1339 La Flandre fit alliance avec l'Angleterre et Mardick signa également. Ceci équivalait à déclarer la guerre à la France. La milice de Mardick se joignit aux troupes anglaises et la bataille eut lieu à St Omer. Les troupes anglo-flamandes furent battues et les flamands se sauvèrent chez eux. En aout 1345 La paix fut signée. En 1346 Les anglais mirent le siège devant Calais et en août 1347, Calais capitula. Pendant le siège, tout le matériel et les vivres venant de Dunkerque, transitaient par Mardick. En 1380 Les Gantois s'étaient révoltés, et demandèrent aide à Mardick mais voyant que l'armée française était supérieure, les gens de Mardick s'emparèrent de leurs chefs et les livrèrent au Roi de France qui les fit décapiter. En 1383 Sous couvert de religion, les Anglais prennent fait et cause pour le Pape de Rome Urbain VI. Les Français étant pour celui d'Avignon Clément VII. Les Anglais prennent les villes de Gravelines, ensuite de Mardick pour les piller, puis saccagèrent et brulèrent également Dunkerque ; 9.000 flamands furent tués au cours de la bataille des Dunes à Petite Synthe. Ensuite, les troupes de Charles VI, Roi de France, viennent au secours des Français et chassent les Anglais. Mais l'eau de mer a inondé l'arrière pays. En 1399 Mardick n'avait plus que 600 habitants, mais elle gardait tous ses privilèges. En 1404 Philippe le Hardi protégeant le bourg, on comptait 800 habitants et 300 maisons. Ensuite Jean Sans Peur, fait élever une nouvelle digue dénommée, toujours, du Comte Jean, terminée en 1419.Une rue longe cette digue. Pierre Fauconnier / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 10 En 1436 Les Anglais pillèrent la ville et repartirent emportant plus de 1200 chariots ramassés dans la région. A cette période les habitants demandèrent à l'évêque de Thérouanne l'autorisation de changer de patronyme, car le 10 septembre 1309 avait eu lieu la canonisation de Nicolas de Tolentino, et sa fête était ainsi fixée au 10 septembre. Mais celle de St Nicolas de Myrrede Lycie était le 6 décembre. L'évêque refusa la modification du patronyme et on fixa la fête communale de St Nicolas au 10 septembre. La vieille statue de bois saint Nicolas, patron de la paroisse, qui se trouve placée dans la nouvelle église est l’un des derniers vestiges de l’ancien sanctuaire sinistré en 1944 (Photo « La Voix du Nord ») En 1450 Les gantois s'étant révoltés envahirent et pillèrent Mardick. Pierre Fauconnier / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 11 En 1495 Des bandes de partisans, à nouveau, pillèrent Mardick. En 1496 Les échevins de Mardick obtinrent de ne plus payer l'hôpital de Seclin, en harengs, car le nombre de pêcheurs avait diminué. Ils donnèrent 18 livres parisis au lieu des 15.000 harengs. La période qui suivit fut tragique car par suite des pillages successifs bien peu d'habitants y demeurèrent. En 1504 Philippe Le Beau, étant roi de Castille, la Flandre devint une province Espagnole. Il fit construire un fort "Le Fortelet" sur un terrain de 5 hectares et demi. Par dévotion, les pêcheurs firent bâtir une chapelle dédiée à la Vierge Marie. L'agriculture prenant de l‘extension, on utilisa les rues et les maisons désaffectées. En 1550 Un ouragan détruisit le pont de Mardick, il resta un pont de pierre "Schondtsbrugghe" sur la rivière : Mardickgracht. En 1558 Les troupes françaises, commandées par le Maréchal de Thermes ayant repris Calais aux Anglais, assiégèrent Mardick bousculant les Espagnols ; le bourg et le port furent dévastés, l'église complètement brulée. Il en fut de même pour Dunkerque. Mais à l'arrivée des armées du Comte d‘Egmond, les Français se retirèrent emportant un lourd butin et ensuite furent battus à Gravelines. Les habitants de Mardick se replièrent sur Synthe, alors peu peuplée et dont l'église était connue sous le nom de Sintemplum. En 1559 Synthe est divisée en 2 paroisses, la Grande et la Petite Synthe : celle-ci avait depuis 1455 une chapelle dénommée "Sancta Capella". St Omer est élevée en évêché. Pierre Fauconnier / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 12 En 1563 Mardick possède un nouveau sceau, plus petit que celui de 1168 disparu. A partir de 1566 Nouveau pillage des habitations c'est la période de la réforme et des guerres de religions (1561-1583). Le duc d’Albe, gouverneur de la Flandre, fit périr 18.600 personnes pendant l'inquisition. Vers 1577 Les habitants de Mardick restaurent leur église qui par manque d'argent sera plus petite que celle antérieure. Les soldats du Fortelet ne reçoivent plus leur solde et se ravitaillent chez l'habitant, causant bien des difficultés. En 1598 La voie et des constructions romaines sont encore visibles. En 1622 Le Roi d'Espagne, Philippe IV, fait construire un nouveau fort : long de 900 m (de l'est à l'ouest) et large de 700 m (du nord au sud) qui pourra héberger 3 à 4.000 soldats. Au bourg, au sud du fort, logeront 2.000 hommes. En 1634 La population du bourg est descendue à 500 habitants. Il y a 2 moulins à vent situés à 60 m des dernières maisons. La brasserie a repris son activité et livre une importante quantité de boisson. Le curé de l'église de Mardick, située au milieu du bourg, assure aussi la fonction de maître d'école. Il est rémunéré en argent ou en nature. Il cultive les terres dépendant de l'église (3 hectares, 78 ares), engrange les récoltes et perçoit les dîmes (1 poule ou 5 sous par ménage, les plus pauvres). En 1645 Les troupes Françaises, venant de Gravelines, assiègent le Fort de Mardick mais sont repoussées. Pierre Fauconnier / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 13 En 1646 Reprise de l‘attaque Française, les défenseurs Espagnols du Fort capitulent, laissant libre la route vers Dunkerque ou les Espagnols rendent les armes le 11 octobre. La région sera Française pendant 6 années. Une médaille à l'effigie de Louis XIV est frappée pour cette victoire. En 1652 Les troupes Espagnoles reprennent Dunkerque puis Mardick et son fort. En 1657 Les armées françaises (aidées par les 6.000 hommes de la flotte Anglaise) venant de Calais investissent Gravelines puis Mardick qui subit des actions les plus répréhensibles de la part des soldats de Turenne (octobre). Pierre Fauconnier / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 14 En 1658, (le 23 juin) A Dunkerque, (assiégée depuis le printemps), les Espagnols capitulent. Louis XIV remettra la ville et Mardick aux Anglais. Le Roi, Mazarin et Turenne logent à Mardick. Ensuite, Gravelines est reprise par les Français. En 1662 Louis XIV rachète Dunkerque et les environs aux Anglais. Le 2 décembre, Louis XIV est reçu à Mardick, avec grande allégresse, lors d'une visite à Dunkerque. En 1663 Louis XIV ordonne, en juin, l'usage de la langue Française. A la suite de la séparation des paroisses de Synthe, puis du détachement du fort, le territoire de Mardick est ainsi réduit à 185 hectares. L'église possédait alors 14 pièces de terre à Mardick, 12 à Loon et 11 à Grande Synthe ; la table des pauvres de Mardick en avait 15. En 1670 Louis XIV fait venir de Cucq (village près de Montreuil sur Mer) 4 familles de marins : les Bénard, Everard, Zonnekindt et Godin (30 personnes) ; elles sont logées dans des huttes et pouvaient cultiver une parcelle de terrain, parcelles aménagées après la destruction de l'ancien fort. Une importante population d'inscrits maritimes se développe rapidement. En 1672 Les villageois n'ayant pas payé la dîme à l‘hôpital de Seclin, celui-ci leur intente un procès, mais arrête les poursuites devant la pauvreté des pêcheurs. En 1675 L'église est restaurée. En 1692 Mardick n'ayant plus assez d'habitants perd son titre de ville. En 1707 Louis XIV décrète le recensement des hommes en état de porter les armes soit 51 à Mardick et 39 au Fort, 7 hommes sont affectés, chaque jour, au corps de garde de Vlaminskstraete. Pierre Fauconnier / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 15 En 1714 A la suite du traité d'Utrecht, les Anglais ont fait obligation de barrer le port de Dunkerque, à hauteur de la rue du quai, par un batardeau de terre de 25 m de large. Mais les eaux de l'intérieur ne peuvent plus s'écouler, aussi pour remédier, à l'inondation, on conçoit de creuser un important canal à partir de l'écluse de Bergues par Petite-Synthe et s'incurvant vers la mer. Il aura 6 km de long, 80 m de large et 6 m 50 de profondeur avec 2 écluses de 14 et 8 m, bordé de 2 jetées vers le nouveau port de Mardick. Pour ce travail, on utilisera 18 bataillons de chacun 685 hommes soit 12.330 soldats et de nombreux ouvriers. Le Tsar de Russie viendra admirer ce chef d'œuvre ! Mais les Anglais exigeant le respect du traité de 1313, Philippe d'Orléans, Régent, est obligé de détruire la grande écluse. Vers 1718 L'usage du Français remplacera définitivement le Flamand, d'autant que les habitants du hameau de Fort-Mardick ne parlent que le Français. En 1737 Le bourg, de 331 hectares (dont 39 de bancs de sables) n'avait plus que 47 familles. En 1752 Un nouveau presbytère, bâti en briques et couvert de tuiles fut inauguré. En 1766 On décomptait 120 habitants pour 26 feux. En 1778 Sur demande du curé, les grosses réparations du presbytère sont payées par les notables. En 1782 Le projet d'une route pavée, entre Dunkerque et Gravelines, est mis à l'étude, les travaux débutent en 1787 à partir de Dunkerque. En 1789, on est à Grande Synthe et en 1792 à Mardyck. En 1789 Le curé, Martin Palmaert est élu député à 1'Assemblée Nationale de mai à juillet. La paroisse est desservie par un vicaire. Les biens de l'église sont déclaré biens nationaux et vendus. Le privilège de la chasse, réservé aux nobles est aboli et la chasse supprimée. Pierre Fauconnier / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 16 En 1790 Le hameau de la concession des pécheurs est décrété : - Commune de Fort-Mardyck. Les cloches de l'église (sauf une) sont enlevées et fondues. En 1792 Le curé Palmaert s‘exile aux Pays-Bas. La chapelle de Notre Dame des Dunes de Mardyck est démolie. En 1795 Arrive un nouveau curé "résidant" le citoyen Alexandre Crépin. Les cultivateurs reprennent leurs travaux agricoles et les ventes au marché. En 1398 Bonaparte, allant de Gravelines à Dunkerque, s'arrête à Mardyck. En 1800 Le 25 août, devant la menace d'invasion par les Anglais, 150 soldats prennent position à Mardyck. La commune de Fort-Mardyck est supprimée et annexée à Mardyck puis à GrandeSynthe. En 1804 Il y a à Mardyck : - 120 maisons, - 130 ménages, - 617 habitants - et 2 brigades de douane. En 1807 Les travaux de la route pavée, interrompus en 1792 à Mardyck, reprennent jusque Gravelines. Mardyck fournit à Napoléon, empereur, un grand nombre de soldats. En 1815 L'abdication de Napoléon fit craindre un partage du nord de la France entre les Anglais et les Hollandais. Pierre Fauconnier / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 17 En 1816 La nuit du 21 décembre, des voleurs travestis emportèrent de la ferme de Louis Chaveron, 240 pièces de 6 livres (5 Fr). Ils furent découverts car une des pièces avait été marquée et furent condamnés aux travaux forcés à perpétuités, mais graciés en 1854. En 1827 La population était de 700 habitants, 139 ménages pour 136 maisons. Entre 1830 et 1850 On découvrit, en deux endroits, une médaille de bronze du portrait de l'Empereur Vespasien, décédé en 79 et une deuxième de Dioclétien, décédé en 305 ; puis des débris de poteries gallo-romaines. En cette période, un plan cadastral fut établi pour Mardyck, Grande-Synthe et PetiteSynthe (sous le hameau des pécheurs de Fort-Mardyck). En 1834 La population n'est plus que de 348 habitants et 78 ménages ; il y avait 42 gardes nationaux et 55 électeurs municipaux. Le nouveau curé Pierre Caniva de Dunkerque, constatant le délabrement de l'église et de son mobilier organisa des quêtes qui, en 7 ans, apportèrent 8.000 F qui permirent de faire restaurer et orner l‘église. L`ancienne église, qui fut totalement détruite en 1944, avait vu sa construction débuter au l6e siècle. Elle contenait statues et boiseries très anciennes Pierre Fauconnier / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 18 En 1847 La population avait légèrement augmentée ; les cultivateurs envoyaient leurs enfants aux écoles des villes, ceux des ouvriers allaient à l‘instituteur du village. le service postal devient journalier On dénombrait alors : - 6 cabaretiers, - 5 épiciers, - 2 cordonniers, - 1 débit de tabac, - 3 maréchaux-ferrants, - 2 charpentiers, - 1 maçon, - 1 meunier, de "Schottwall" au Pont à Roseaux - 1 garde-champêtre, - 4 gardes particuliers, - un joueur de violon, - 17 fermiers dont 7 importants, - des cultivateurs et des journaliers. En 1848 Le conseil municipal refuse de verser au curé, l'allocation annuelle de 200 F pour le service des messes des dimanches et des fêtes, puis, sur réclamation, il accorda la moitié, ensuite il la rétablit en fin 48. Les nouvelles mettaient plusieurs jours pour parvenir ainsi après la révolution de février, Louis Philippe abdique le 24 et c'est la proclamation, à Paris, de la IIème République, Louis Napoléon Bonaparte étant président, alors que le dimanche 27, la messe fut encore dite en 1'honneur de Louis Philippe. Bien qu'il n'y eut aucune agitation, le syndic fut destitué et remplacé par un "Républicain" : Francois Everaert (24.2.1848). Le 18 avril, un arbre de la Liberté fut planté et le curé chanta le "Domina Salvana" républicain, puis il y eut une distribution de rafraichissements par la municipalité. A la fin de l'année, une nouvelle cloche remplaça l'ancienne inutilisable, et les tableaux du chemin de croix venaient orner l'église. Une grande foule venue de la commune et aussi des environs assista à cette fête, à laquelle participa la musique de Gravelines. La population parle le Français (sauf 4 familles flamandes). Il y a 413 habitants : - 221 hommes - 192 femmes ou filles) Pour 995 ménages. - Dont 17 Belges Pierre Fauconnier / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 19 - Voici quelques éléments de distance, à vol d'oiseau, du clocher de Mardyck - 3 km 200 à la Tour de Grande Synthe, 3 km 300 à Loon Plage 5 km 200 à Petite Synthe, 5 km 300 à Craywick 8 km au clocher de Saint Georges (en ruine et ex-prison) L’église Saint-Nicolas reconstruite La nouvelle église, d’un style moderne, comporte une nef unique d’une seule partie. Le plafond est en chêne clair. La tour latérale reliée au bâtiment par une galerie vitrée est surmontée d’un clocher très effilé du modèle de l’église Saint-Zéphyrin, à Rosendaël Les vitraux lumineux et modernes, représentent des saints vénérés dans la région. Le chemin de croix en pierre noire, œuvre du sculpteur Morlaix est remarquable. Ainsi, le sein de la terre de Mardyck renferme, probablement encore, d'autres richesses. Nul doute que, dans l’avenir, de nouvelles fouilles profondes pourront amener des découvertes et confirmeront des particularités historiques . . . Ou qui sait ? . . . des objets susceptibles d‘enrichir nos musées. Résumé du livre de Raymond de Bertrand par Pierre Fauconnier Pierre Fauconnier / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 20