aubusson tisse la mode - Cité internationale de la tapisserie

AUBUSSON TISSE LA MODE :
LE JURY A DÉSIGNÉ LES LAURÉATS
La Cité internationale de la tapisserie a été
créée en réponse à l’inscription de la tapisserie d’Aubusson sur la liste représentative du
Patrimoine culturel immatériel de l’humanité par
l’UNESCO en septembre 2009.
Dès 2010, un fonds régional pour la création de
tapisseries contemporaines est mis en place pour
organiser chaque année un appel à projets pour
la création de maquettes de tapisseries contemporaines. Les œuvres lauréates sont destinées à
rejoindre la collection de la Cité internationale
de la tapisserie, ainsi dotée de pièces contemporaines de haut niveau.
L’appel à création contemporaine a vocation à
valoriser les savoir-faire d’Aubusson dans l’univers de la tapisserie et de l’art textile, notamment par l’identification de talents dont les
œuvres sont résolument tournées vers l’avenir.
Ouvert aux créateurs (artistes plasticiens, designers, architectes, paysagistes, illustrateurs...), l’appel à création contemporaine de la
Cité internationale de la tapisserie est organisé
en deux phases.
« Aubusson tisse la mode » était le
thème de l’appel à création 2015.
Le jury s’est réuni hier 17 décembre
pour désigner les lauréats.
La remise des prix a été assurée par
Jean-Jacques Lozach, Sénateur de la
Creuse et co-Président de la Cité de
la tapisserie, en présence de Michel
Moine, Président de la Communauté de
Communes Creuse Grand Sud et Vice-Président de la Cité de la tapisserie.
Le jury était composé de Pascal Gautrand, enseignant à l’Institut Français
de la Mode, Mathieu Buard, enseignant à
l’École Duperré, Frieda Sober, Conservatrice au Musée de la mode d’Anvers
(Belgique) et de Rebecca Voight, journaliste spécialisée mode.
Les candidats soumettent un dossier d’intention
artistique. Un jury composé à parité de personnalités qualifiées et d’élus siégeant au bureau
du Syndicat mixte de la Cité internationael de la
tapisserie sélectionne des finalistes qui doivent
présenter une maquette de leur projet. Parmi
eux sont désignés les lauréats, qui s’engagent à
suivre activement la réalisation de leur œuvre
en tapisserie en accord avec les savoir-faire et
techniques reconnus par l’UNESCO.
1. Projet de blouson Teddy par Christine
Phung, Grand Prix 2015. © C.Phung.
Grand Prix 2015 : Christine Phung
Le jury a récompensé Christine Phung pour son
blouson Teddy « glitché ».
La créatrice a choisi une pièce emblématique du
sportswear : le blouson. Elle l’accompagne d’une
pochette.
Puisant son inspiration dans l’esthétique numérique, Christine Phung développe des collections
pour la génération Y. Elle a imaginé un motif de
« glitch », c’est-à-dire issu des erreurs d’affichage découlant de défaillances électroniques.
Volontairement flou, le motif donne une sensation
de mouvement. Christine Phung joue ainsi sur le
sens poétique que l’on peut donner à une erreur
immédiate.
Le patron est fait sans couture pour que le tissage, réalisé à plat, prenne ensuite naturellement une forme en trois dimensions.
Projet de blouson Teddy par Christine Phung,
Grand Prix 2015. © C.Phung.
2ème Prix : Libramen forma, de Prisca
Vilsbol et Dagmar Kestner
Pour leur projet Libramen forma, Prisca Vilsbol et Dagmar Kestner ont fondé leur réflexion
sur le passage de la tapisserie murale en deux
dimensions au volume d’un vêtement en trois dimensions. Elle ont aussi cherché à dépasser la
rigidité du matériau tapisserie pour dessiner un
vêtement fluide.
Les deux créatrices ont choisi de créer une impression de volume grâce à un drapé en trompel’œil. Ainsi, bien que la coupe du vêtement soit
droite, des formes se dégagent.
Libramen forma, projet de Prisca Vilsbol et
Dagmar Kestner, 2ème Prix 2015 © P.Vilsbol &
D.Kestner.
3ème Prix ex-æquo :
Alessandro Piangiamore et Maroussia Rebecq (alias Andrea Crews)
Ex-æquo, ces deux projets trouvent leur inspiration dans les tapisseries de Dom Robert.
L’artiste plasticien italien Alessandro Piagiamore reçoit le 3ème Prix pour son projet de canne
à motif de paon, à la frontière en objet de luxe
et «sculpture utilitaire». Il reprend le motif du
paon, qui a marqué (entre autres) la tapisserie
L’Été de Dom Robert, pour lui donner une forme à
la fois abstraite et naturelle.
La créatrice de mode Maroussia Rebecq, alias
Andrea Crews, propose Infinite flowers, une série de
sacs-bananes issus d’une pièce-tableau qui restera comme œuvre après découpage du patron. Un projet décalé, qui s’inspire pourtant de classiques
de la tapisserie d’Aubusson : Dom Robert et les
millefleurs.
Deux artistes ayant été déclarés ex-æquo, le 4ème
prix n’est pas attribué.
1. sans titre, canne d’Alessandro Piangiamore, 3ème Prix 2015. © A.Piagiamore / Cité
internationale de la tapisserie.
2. Infinite Flowers, de Maroussia Rebecq, 3ème
Prix 2015. © Maroussia Rebecq.
5ème Prix : Henri Cap, de Vincent Blouin et
Julien Legras
Tous deux designers et scénographes, Vincent
Boulin et Julien Legras ont choisi de réveiller
un motif ancien pour habiller un accessoire très
contemporain : la casquette.
Jouant sur les oppositions et les contrastes, ils
ont décidé de confronter la couronne, symbole de
la monarchie, à la forme de la casquette, couvrechef ancré dans l’univers de la mode, et considérée comme l’accessoire moderne et démocratique
par excellence. Cette réflexion a ainsi donné
naissance à un objet hybride, représentation de
l’ancien dans une forme nouvelle et décalée.
Trois modèles de casquettes sont proposés — Henri IV, Louis XIV et Louis XV — pour figurer trois
rois, trois époques et trois styles différents.
Henri Cap, projet de Vincent Blouin et Julien
Legras, 5ème Prix 2015 © V.Blouin & J.Legras.
6ème Prix : Capucine Bonneterre
Jeune créatrice textile, Capucine Bonneterre a
proposé un élégant manteau dans un esprit japonisant, animé de boutonnières. Entièrement pensé en
tapisserie, ce projet met l’accent sur des jeux
de lumière entre matière mate et fibres brillantes dans un camaïeu de rouges.
Le contraste entre l’apparente simplicité du tissage sur son endroit et l’envers de la tapisserie plus « lâché » et foisonnant est mis en avant
en laissant des parties du vêtement visibles sur
l’envers.
Ce manteau long, tissé en une seule pièce, est
prévu pour être assemblé sans coutures de finitions, par un système de pliage puis maintenu en
place par le laçage et le tressage du réseau de
boutonnières.
Projet de manteau de Capucine Bonneterre,
6ème Prix 2015 © C.Bonneterre.
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