Étude d`éléments de la propagande nazie contexte historique

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Étude d`éléments de la propagande nazie contexte historique
Histoire des arts – arts et propagande
Étude d'éléments de la propagande nazie
contexte historique
Chronologie de la montée du nazisme jusqu'en 1939
Adolf Hitler au congrès de Nuremberg
1933
30 janvier: Hitler nommé chancelier par le Président Hindenburg.
27-28 février: incendie du Reichstag et décret supprimant les libertés (reconduit sous diverses formes
jusqu’en 1945).
11 mars: Joseph Goebbels est nommé ministre de la propagande.
21 mars: Journée de Potsdam: 1re mise en scène de la propagande nazie de Joseph Goebbels
22 mars: Inauguration du camp de concentration de Dachau, près de Munich, puis du camp d’OranienburgSachsenhausen, près de Berlin.
1934
30 juin: Nuit des Longs couteaux (massacre
traditionnelle, au profit apparent de l’armée).
sélectif
dans
les
rangs
du
nazisme
et
de
la
droite
2 août: Hitler «Führer de l’État» après la disparition de Hindenburg.
1935
16 mars: institution du service militaire en violation du traité de Versailles.
18 juin: accord naval avec l’Angleterre en violation du traité de Versailles.
15 septembre: lois de Nuremberg excluant les Juifs de la « communauté nationale ».
1936
7 mars: remilitarisation de la Rhénanie.
Août: triomphe diplomatique et sportif des Jeux Olympiques, organisés à Berlin.
Du 18 juillet 1936 au 28 mars 1939: guerre civile espagnole, conclue par la victoire du général Franco.
VOIR « GUERNICA » de P. PICASSO
1er novembre: proclamation par Mussolini de « l’axe Rome-Berlin ».
1937
De juin à novembre: les nazis organisent à Munich une grande et unique exposition d'art dégénéré.
1938
4 février: bouleversements à la tête de l’armée, de la diplomatie et de l’économie, affermissant leur
contrôle par les nazis.
13 mars: occupation de l’Autriche (Anschluss).
30 septembre: accords de Munich et invasion des Sudètes.
9 novembre: violences antisémites de la « Nuit de Cristal ».
1939
15 mars: invasion de la Tchécoslovaquie en violation des accords de Munich.
20 avril: festivités grandioses à Berlin pour le cinquantième anniversaire du Führer.
23 août: pacte germano-soviétique de non-agression et protocole secret esquissant le partage des pays
intermédiaires.
1er septembre: invasion de la Pologne.
La propagande nazie
correction de la recherche personnelle d'histoire des arts
1/ Que signifie le terme « propagande » ?
La propagande :
Ce sont les actions systématiques exercées sur l'opinion pour faire accepter des idées ou des doctrines notamment dans le domaine
politique et social. Ces actions sont exercées via les arts et autres médias d'information. La censure tient un rôle important.
2/Dès 1933, qui fut nommé ministre de la propagande par le chancelier allemand ?
Dès son arrivée au pouvoir en 1933, Hitler nomme Joseph Goebbels, ministre de la propagande et de l'information.
3/ Rédige une petite biographie de cet homme. (les moments importants
relatifs à notre sujet)
Biographie de Joseph Goebbels (1897-1945)
Homme politique allemand.
Journaliste, il fut gagné par les idées national-socialistes en 1922 et devint chef du parti (Gauleiter) à Berlin en
1926, où il dirigea le journal « l'attaque » entre 1927 et 1933. Ministre de la propagande et de l'information (19331945), il orchestra en 1938, une vague de violence contre les juifs et devint un virtuose de la propagande
mensongère, démagogique et haineuse.
En 1944, il fut chargé par Hitler de la direction de la guerre totale.
Le 1er mai 1945, il se suicida avec toute sa famille.
4/ Son premier acte de contrôle de la culture fut l' »autodafé des livres » rejetés par les nazis. Explique ce que cela veut dire.
5/ Pourquoi le ministre de la propagande donne-t-il une dimension
exemplaire et symbolique à cet acte.
L'autodafé des livres de 1933.
Dès son arrivée au pouvoir, Goebbels commence à appliquer les idées d'Hitler. Il est impératif
de « purifier » la culture en Allemagne. Il va alors établir une liste d'ouvrage qui devront disparaître du
pays et en premier lieu, des bibliothèques. Dans cette « liste noire » sont répertoriés des livres dont les
auteurs sont juifs, sans plus de précision, puis ceux, dont les idées politiques ne correspondent pas au nazisme, comme les marxistes
(Lénine, Trotzky, Marx...). Mais Goebbels va plus loin, il sélectionne aussi des pans entiers de la littérature mondiale ( plus de 300 auteurs)
qui ne lui paraissent pas convenir à l'idéal d'une littérature « pure ». Les écrivains ou théoriciens comme André Gide, Romain Rolland,
Ernest Hemingway, Jack London et John Dos Passos , Maxime Gorki, Isaac Babel, Sigmund Freud sont bannis par le régime.
Au mois de mai 1933, dans 22 villes d'Allemagne, les autorités organisent de gigantesques cérémonies sur les places publiques afin de
bruler les livres « interdits ».
Les autodafés nous renvoient à une période trouble de l'Histoire : l'Inquisition. En effet, du Moyen-Age
jusqu'au XVIe siècle, ce tribunal spécial institué par le pape luttait, souvent de manière expéditive contre les
hérétiques. Bien souvent, les personnes soupçonnées d'hérésie (de ne pas croire aux doctrines en place)
étaient emprisonnées et brulées sur le bucher pour être « purifiées ». Les livres jugés hérétiques étaient
également incinérés. L'autodafé, pour les nazis, est réutilisé comme le symbole d'une mise au pas de la
culture.
6/ Explique ce qu'était l'exposition d'art dégénéré de 1937.
7/Cite 4 de ces artistes dont les noms ne te sont pas inconnus ( si possible).
8/ Cite les principaux mouvements artistiques que les nazis considéraient comme étant dégénérés.
9/ Que reprochait le régime nazi à ces artistes et quelle était sa vision de l'art ?
L'art dégénéré et son exposition à Munich en 1937.
En juillet 1937, à Munich, deux expositions sont inaugurées par Hitler. La première est la grande exposition d'art allemand qui se
tient dans le nouveau bâtiment, la Maison de l'Art allemand. Cette exposition met en valeur l' art national conforme à l'idéal nationalsocialiste. Les sujets représentés sont des paysages ruraux, des familles paysannes idéalisées, des scènes de guerre héroïques qui
répondent aux canons esthétiques classiques.
Parallèlement, à l'institut d'archéologie s'ouvre l'exposition d'art dégénéré.
Depuis un an, Goebbels, ministre de la propagande traque et confisque, dans tous
les musées allemands, des œuvres dégénérées, considérées comme subversives. Et
en 1937, il organise donc à Munich, face à l'exposition de l'art allemand, une
exposition où sont regroupés 650 peintures, sculptures, dessins et livres dans 7
salles. Ces œuvres sont celles de 112 artistes dont 6 juifs seulement. La mise en
scène de l'exposition est conçue pour provoquer le dégout et le rejet. En effet, le
Hitler inaugure l'exposition des arts dégénérés.
regard du spectateur est sollicité partout, le discours d'inauguration d'Hitler, qui condamne ces œuvres est écrit sur les murs, les prix
d'achat des œuvres sont
notés pour provoquer l'indignation du public qui souffrait de la faim et du chômage durant les années 1920. Cette exposition deviendra
itinérante durant 3 ans et fera le tour de l'Allemagne et de l'Autriche. Elle sera vue par 3 millions de spectateurs.
Mais qu'est-ce que l'art dégénéré ?
Sont considérées dégénérées, les œuvres représentatives des mouvements d'avant-garde allemands à partir de 1910, en particulier
l'expressionnisme. Mais le comité qui exécute les consignes de Goebells va plus loin. Il réquisitionne la plupart des courants postimpressionnistes.
Les nazis rejettent une utilisation de la couleur trop libérée ou expressive (expressionnisme ou art abstrait qui apparaît en 1910), les
déformations surtout dans la représentation des corps humains, l'expression de la sensualité, les influences métissées (cubisme,
surréalisme), la démonstration de la subjectivité ou de la spontanéité des artistes.
Les nazis présentent abusivement l'art dégénéré comme l’œuvre d'artistes juifs, alors qu'ils y sont
minoritaires.
Sont donc mis à l'index par ce régime : Vincent Van Gogh, Henri Matisse, Pablo Picasso, Paul
Cézanne, Paul Gauguin, Edvard Munch, Wassily Kandinsky, Paul Klee, Marc Chagall, Emil Nolde, Ernst
Ludwig Kichner, George Grosz...
Le but de Goebells est clair. Il faut éradiquer l'art moderne.
Salle dans laquelle est exposé Le christ et la pécheresse de 1926 d'Emil Nolde (au centre, à l'arrière plan)
10/ Du coup, que sont devenus de nombreux artistes modernes allemands ?
Certains artistes, comme l'expressionniste Ernst Ludwig Kichner, se sont suicidés.
Beaucoup ont fui l'Allemagne. Les États-Unis ont accueilli de nombreux artistes à cette époque et l'art moderne va y trouver une nouvelle
terre d'accueil.
11/ Cite 2 sculpteurs ou peintres qui ont représenté l'art officiel du III e Reich.
L'art officiel du régime nazi est représenté par Albert Speer (père et fils, ils sont tous 2 architectes) pour l'architecture, par Adolf
Ziegler et Adolf Wissel pour la peinture et par Arno Breker, Josef Thorak pour la sculpture.
Arno Breker,
dans son atelier en 1940
Albert Speer
Salle des congrès - 1935
Nuremberg
Adolf Wissel,
"La famille paysanne du Kalenberg",
Huile sur toile, 1939
12/ Explique quels sont leurs sujets et leurs styles.
Les sujets et styles qui caractérisent l'art officiel nazi.
Les sujets
traités
Les caractéristiques du
style
en peinture
en sculpture
- paysages ruraux
- familles paysannes idéalisées
- soldats héroïques
- scènes de guerre héroïques
- portrait des officiels
du pouvoir
- Exaltation des comportements nobles
(humilité, camaraderie des soldats...) :
utilisation de l'allégorie
- Buste des hommes de pouvoir
- Symboles du pourvoir (l'aigle...)
- Représentations des héros et martyrs du combat.
Le style est néo-classique et académique :
- utilisation de la perspective
- utilisation du ton local
(la « bonne » couleur)
- ressemblance
Reprise de la statuaire grecque classique antique : (rondebosse et relief)
- corps nus et athlétiques
- déhanchement, puissance et grâce
- vélocité, fluidité
- drapé sur les corps
(pas de déformation qui n'idéalise pas le modèle).
Albert Janesh
Sport aquatiques - 1936
Hubert Lanziger
Le porte-étendard - 1938
Arno Breker,
Porte-flambeau destiné à la grand
place de Berlin
Les pages suivantes sont consacrées à l'étude d'un extrait du film de propagande de Leni
Riefenstahl, le triomphe de la volonté de 1935, et de la manière dont Charlie Chaplin s'en
« inspire » pour montrer le discours d'Adenoid Hynkel dans le dictateur en 1938.
Histoire des arts – arts et propagande
Biographies
Leni Riefenstahl
Née à Berlin en 1902.
Étudie la peinture et la danse. Commence une carrière de danseuse
qui est abrégée par une blessure.
Devient actrice, puis réalisatrice.
En 1932, elle réalise lumière bleue dans lequel elle tient le rôle
principal, elle est alors remarquée par Hitler.
Proche de l'idéologie nazie puis d'Hitler, elle réalise divers films de
propagande : en 1933, la victoire de la foi et en 1935, le triomphe de la
volonté ( primé à la biennale de Venise en 1935 et lors de l'exposition
universelle de Paris en 1937) ou encore les dieux du stade sur les jeux
olympiques de 1936.
Après-guerre, son travail cinématographique est vivement critiqué à
cause de son soutien à l'idéologie nazie. Elle a du mal à terminer son
film Tiefland dans lequel elle fait jouer de force des figurants Roms
internés dans le camp de concentration de Salzbourg.
Dans les années 1970, au vue des difficultés qu'elle rencontre pour son
ancienne alliance politique elle se replie sur la photographie
documentaire. Elle travaillera longtemps sur une tribu soudanaise des
Noubas. Elle recueille alors de nombreux prix pour ces reportages
ethnologiques. Elle poursuivra son travail documentaire à la découverte
de la poésie des fonds marins.
Elle décède en 2003 en en Allemagne à 101 ans.
Charlie Chaplin
Né en 1889, dans les quartiers pauvres de Londres.
Charles Spencer Chaplin connait une enfance agitée.
A 10 ans, il entame une carrière professionnelle dans le music-hall,
devient vedette à 19 ans.
Dès 1913, il est engagé par le compagnie cinématographique américaine
Keystone. Là, il crée et incarne un personnage qui deviendra mythique,
Charlot.
Dès 1914, il met en scène lui-même ses films, en écrit également la
musique et ce jusqu'à la fin de sa vie. En 1919, il participe à la création
des Artistes Associés (groupement de cinéaste qui ont contribué à
distribuer puis produire des films de manière plus indépendante).
Après le seconde guerre mondiale, face au climat d'intolérance qui
sévit aux États-Unis, il part pour la Suisse où il réalise peu de films. Il
s'éteint en 1977.
Ses films majeurs :
- le kid en 1921
- la ruée vers l'or en 1925
- les lumières de la ville en 1931
- le dictateur en 1940
- les feux de la rampe en 1952
Synopsis, analyse
Le triomphe de la volonté
Le dictateur
Le film est documentaire, il relate en principe, des faits. Il s'agit
Ce film aborde en parallèle les vies de deux hommes que tout
pour la réalisatrice de montrer le ralliement des membres du parti nazis
durant les quatre jours que dure le congrès de Nuremberg. Pour le parti
national-socialiste, le choix de Nuremberg n'est pas anodin. La cité
médiévale et le gigantesque complexe construit par Albert Speer en
font la ville qui évoque la grandeur passée de l'Allemagne et qui la
rattache au projet du Reich nazi.
Le film se construit tout spécialement autour de deux motifs majeurs :
Hitler, le leader, et le peuple, ensemble de masses immenses et
déshumanisées.
Le Triomphe de la Volonté’’ s’ouvre sur l’arrivée de Hitler à Nuremberg.
Le Führer se tient debout dans sa voiture, la tête et le dos de la main
entourés d’un halo ; la caméra se rapproche : Hitler apparaît en gros
plan, la tête auréolée telle celle d’un saint. Le film ‘’sacralise’’ alors en
quelque sorte Hitler par la lumière, en se référant à l’iconographie
religieuse chrétienne : Hitler est à cet instant, considéré comme le
‘’messie’’ politique du peuple allemand, personnage descendu des cieux
pour sauver l’Allemagne.
La glorification de Hitler et de l’idéologie nazie, passe par la mise en
scène mais également par le contenu du film en lui-même : les quinze
discours officiels présents dans le film et la manière dont ceux-ci
sont orchestrés. Le premier des discours que prononce Hitler, présenté
comme une réponse au chef des jeunesses hitlériennes, est clairement
une tentative d’électriser la foule des jeunes présente, par une
apparente simplicité. Tout dans ce discours semble improvisé, Hitler
hésite, cherche ses mots, tout à fait le contraire de la mise en scène
du discours de clôture du congrès.
éloigne et qui pourtant, sont incarnés par le même acteur Charlie
Chaplin. Contrairement à de nombreux autres films, l'acteur se
dédouble pour interpréter le personnage qu'il a crée, Charlot, vagabond
au cœur tendre (qui ici, change de statut puisqu'il est barbier et juif)
et son contraire, un dictateur acerbe et sans pitié. Les seuls points
communs entre les deux hommes sont leur ressemblance physique et
leurs facéties.
L'histoire débute en 1918 dans les tranchées de Tomainia. Un soldat
burlesque malgré lui subit les vicissitudes de la première guerre
mondiale pour finir blessé et amnésique en sauvant le commandant
Schultz d'un crash aérien. La guerre se termine par la capitulation de la
Tomainia.
Les années passent. Dans le pays vaincu, un dénommé Hynkel prend le
pouvoir.
Dans le ghetto juif, notre ex-soldat amnésique revient enfin ouvrir sa
boutique de barbier. Mais le quartier a changé et les règles ne sont plus
celles qu'il connaissait. Les droits des juifs ont été confisqués. Sans
cesse, les troupes de la mort patrouillent, humilient la population juive.
Notre héros résiste à la bêtise des miliciens. Arrêté, il est sur le point
d'être pendu arbitrairement lorsque le chef de la milice, le
commandant Schultz le reconnaît et l'épargne.
De son côté, Hynkel ne veut d'une chose, envahir l'Osterlich mais il a
besoin d'argent pour financer ses projets. Il souhaite emprunter au
richissime banquier juif Epstein mais ce dernier, ne supporte pas les
répressions que subissent les juifs de Tomainia.
Pendant ce temps, notre barbier exerce son activité dans le ghetto, les
troupes de la mort se montrent dès lors bienveillantes et aimables à
La progression des discours, leur montée en puissance, est à l’image de
celle du film en général. Le Triomphe de
la Volonté’ est un film de pur
conditionnement, tout y est fait pour
célébrer avec le plus de force possible
l’idéologie nazie.
La mise en scène (angles de prise de
vue, mouvements de caméra, éclairage et symboles) glorifie sans cesse
son sujet, par le gigantisme et les incessantes répétitions des thèmes
visuels. La musique y est tonitruante, à base de tambour et grosse
caisse. La réalisatrice montre de manière incessante le côté imposant du
congrès : ovations délirantes, chorégraphie filmique parfaite des
défilés des SA et SS. Elle encense la vision nazie de l'Homme idéal.
Des séquences clés exaltent la vie saine et joyeuse des cantonnements,
l’harmonie virile, la solidarité travailleurs/soldats ; la réalisatrice,
malgré toutes ses prétentions d’objectivité, a soigneusement choisi
parmi la foule présente les jeunes femmes enthousiastes et les enfants
épanouis, à l’image de cette mère qui vient serrer la main du Führer, son
enfant dans les bras.
Le point de vue donné par la réalisatrice en fait un des films les plus
célèbres de la propagande hitlérienne.
l'égard de la population juive. Finalement Epstein refuse d'accorder le
prêt.
Dans le ghetto, le barbier sort avec sa bien-aimée
pour une promenade sentimentale quand tout à coup,
dans les rues, les hauts-parleurs aboient le discours
du führer. A la fin de la harangue du dictateur, la
milice attaque le ghetto, y met le feu malgré les
supplications humanistes du commandant Schultz. Ce
dernier est considéré alors comme un traitre par les
nazis et il se rallie à la cause des juifs. Il leur
suggère de commettre un attentat contre le palais de
Hynkel mais la communauté n'est pas d'accord avec l'organisation d'une
résistance violente. Schultz est recherché par la milice, il s'enfuit
avec le barbier dans une course poursuite sur les toits du ghetto.
Malheureusement, les deux compères se font repérer et incarcérer en
camp de concentration.
Après l'incendie du ghetto, de nombreux habitants ont fui la Tomainia
pour l'Osterlich. C'est le cas de Mr Djegel, son voisin et d'Hannah, la
bien-aimée du barbier. Hynkel envahit l'Osterlich à son tour, mais ses
plans sont contrariés par les troupes de Napaloni (dictateur de
Bacteria) qui stationnent sur les frontières de l'Osterlich. Pour
négocier Hynkel invite Napaloni en Tomainia. Là, le führer tente
d'affirmer sa supériorité psychologique et militaire sur le truculent
Napaloni. Mais les deux dictateurs se montrent si intransigeants qu'
une alliance ne sera signée qu' in extremis.
De leur côté Schultz et le barbier se sont évadés du camp de
concentration dans des uniformes de la milice. Pris pour Hynkel, le
barbier va envahir l'Osterlich bien malgré lui. Et c'est sous les traits
du dictateur que le héros juif va prononcer un discours de paix,
d'amitié entre les peuples tout à fait inattendu devant les médias et le
peuple d'Osterlich.
Étude comparée entre
le triomphe de la volonté de Leni Riefenstahl
et le dictateur de Charlie Chaplin
titre
Le triomphe de la volonté
Le dictateur
réalisateur
Leni Riefenstahl
Charlie Chaplin
durée
104 min – long métrage
126 min - long métrage
caractéristiques
Film noir et blanc, parlant
Film noir et blanc, parlant
date
- Tournage en 1934 durant les 4 jours que durèrent le congrès du
NSDAP (parti nazi)
- Sortie du film en 1935
- Ébauche du scénario : septembre 1938
- Début du tournage : septembre 1939
- Sortie du film à New York : octobre 1940, en France en 1945.
Évènements
relatifs à la
production
- Goebbels impose des contraintes supplémentaires
- Ajout au montage de scènes tournées ailleurs (avec les
jeunesses hitlériennes)
Dès l'ébauche du scénario, Chaplin subit des pressions de la part
de l'Allemagne et de l'Italie.
nature
Film documentaire (de propagande)
Film de fiction satirique
Sujet
Les manifestations de Nuremberg de 1934
Réflexion sur l'humanité durant la montée du nazisme en
Allemagne
Objectifs
- Valoriser l'idéologie nazie
- Montrer les serments du chancelier comme étant des
prophéties.
- Comparer l'autorité d'Hitler à celles des grands empereurs par
la monumentalité et la grandiloquence : création d'un personnage
mythique.
- Faire une satire du nazisme en montrant son absurdité et sa
stupidité.
- Lancer en appel aux hommes afin de sauver les valeurs
humanistes.
Moyens pour
atteindre
ces objectifs
- Esthétique avant-gardiste qu'elle emprunte au réalisateur russe
Sergueï Eisentstein, grand spécialiste de la valorisation du régime
communiste.
- Utilisation de procédés techniques novateurs pour montrer
l'adhésion des foules : travelling sur rails, cameramans sur patins à
roulettes, enchainements dynamiques des différents plans et angles
de vue.
- Mise en scène du grandiose
- Le même acteur (Chaplin) joue 2 rôles antagonistes : Adénoïde
Hinkel, dictateur et le barbier juif. Les 2 personnages sont sosies.
- C'est la première fois que Chaplin s'essaie au cinéma parlant (né en
1927), lui, le roi du cinéma muet. Il emploie ce procédé afin de jouer
sur le même registre qu'Hitler : le discours politique.
- Utilisation des registres comiques : gags (comique de situation),
comique de geste, comique de mots, comique de caractère.
Le langage photographique et cinématographique
Rappel cous d'arts plastiques de quatrième
Les différentes échelles de plans
les cadrages
très gros plan
plan général
gros plan
plan d'ensemble
plan rapproché
plan américain
vue en plongée
vue en contre-plongée
Plan 1 : en mouvement
Cadrage : plan américain
Point de vue : latéral puis frontal
Action et mise en scène : le présentateur monte à la tribune sous les
applaudissements de la foule des sympathisants.
Histoire des arts – arts et propagande
Plan 2 : fixe très court
Cadrage : plan d'ensemble
Point de vue : en plongée
Action et mise en scène : On perçoit l'ampleur de cette foule d'anomymes
dans le complexe conçu par Albert Speer à Nuremberg.
Plan 3 : fixe
Cadrage : plan rapproché
Point de vue : frontal en légère contre-plongée
Action et mise en scène : le présentateur annonce Hitler, descend hors
champ, puis Hitler entre dans le cadre. Il attend la fin des
applaudissements avant de débuter son discours.
Plan 4 :
fixe très bref
Cadrage : plan général
Point de vue : latéral
Action et mise en scène : Dans un clair-obscur, on sent la foule attentive au discours.
Plan 5 :
en mouvement (panoramique)
Cadrage : plan d'ensemble
Point de vue : en plongée
Action et mise en scène : La caméra balaie et domine la foule pour
s'arrêter sur le chancelier qui discourt de dos, face au public.
Le triomphe de la volonté
Storyboard de l'extrait visionné
Plan 6 : fixe
Cadrage : plan rapproché
Point de vue : frontal
Action et mise en scène : Hitler s'exprime avec conviction. De part le cadrage, on se sent proche de lui.
Plans 7 à 10 : fixes rapides
Cadrage : série de 4 plans rapprochés
Point de vue : frontal ou latéral
Action et mise en scène : Ces 4 personnalités écoutent très
attentivement le discours en voix-off.
Plan 11 : fixe
Cadrage : plan rapproché
Point de vue : frontal
Action et mise en scène : Hitler poursuit le discours avec persuasion.
Plans 12 à 14 :
fixes rapides
Cadrage : plan rapproché
Point de vue : frontaux avec une orientation de profil des visages.
Action et mise en scène : Par les poses, l'écoute de ces hommes semble
dynamique.
Plan 15 :
en mouvement (travelling)
Cadrage : plan général
Point de vue : d'abord en plongée pour finir frontal sur le chancelier
Action et mise en scène : le mouvement de caméra est symbolique. Hitler
nous fait lever la tête.
Plan 16 :
fixe
Cadrage : plan rapproché
Point de vue : frontal
Action et mise en scène : Hitler poursuit son crescendo dans le discours et
la gestuelle. Une ovation monte de la foule hors-champ.
Le dictateur de C. Chaplin
Étude de l'extrait du premier discours d'Hynkel
Ce que Chaplin reprend des films de propagande nazie
Au niveau du cadrage :
- plans rapprochés et les plans d'ensemble pour les foules
- les éléments sont centrés dans le cadre.
- utilisation des champs/contre-champs
Au niveau de la mise en scène :
- l'organisation même du discours face aux foules en liesse.
- l'organisation de la tribune officielle (drapés, emblèmes,
dignitaires)
- port de l'habit militaire
- utilisation des foules anonymes
Ce que Chaplin ajoute
Au niveau du cadrage :
rien de spécial n'est ajouté si ce n'est quelques cadrages intermédiaires.
agencement
Au niveau de la mise en scène :
- Il éclaire la scène entière (pas d'effet de clair/obscur)
des - Il fait faire au personnage de nombreux gags visuels (issus de sa maîtrise du muet)
- Hynkel est très contrasté ( de convainquant voire enflammé à sentimental)
Au niveau de la gestuelle :
- la théâtralisation de la conviction du leader politique.
Au niveau de la gestuelle :
- Accentuation à l'outrance : Hynkel ne se contrôle plus. Il fait peur même aux
microphones ou il s'essuie l’œil avec sa cravate.
- Hynkel utilise la pantomime (pour expliquer son idée de la famille idéale)
Au niveau sonore :
- les ovations
Au niveau sonore :
- Il permet à Hynkel de contrôler les voix de la foule et la bande sonore du film.
- Il introduit une voix off qui a pour rôle de traduire ou d'expliquer le discours.
Cette voix tient des propos parfois en décalage (comique de situation)
Au niveau du discours :
- le crescendo du discours
- la teneur nationaliste et antisémite du discours.
Au niveau du discours :
- Il invente une langue gutturale qui ressemble phonétiquement à l'allemand
- Utilisation de sous-entendus familiers (sous la ceinture...)
- Il joue avec cette langue en passant d'une langue à l'autre (il n'peut pas piffer
Garbage) et joue aussi avec les mots (Garbage signifie ordure en anglais)
Comment voir ou revoir les extraits des films?
Extrait du triomphe de la volonté de Léni Riefenstahl analysé en cours :
http://www.dailymotion.com/video/x37uzs_le-triomphe-de-la-volonte-triumph-d_news
(vidéo)
Je vous conseille de regarder le dictateur de Charlie Chaplin en entier,
c'est un chef-d'oeuvre !!!
Extrait du dictateur de Charlie Chaplin analysé en cours :
http://www.youtube.com/watch?v=MBbNVNxfo6I
(vidéo)
Intéressant !
Extrait du discours du barbier à la fin du film
qui traduit l'engagement humaniste de Charlie Chaplin
http://www.youtube.com/watch?v=WMAT1-3xuyw
(vidéo)
Pour avoir une idée du travail photographique mené
par Léni Riefenstahl dans les années 1960/70
http://www.leni-riefenstahl.de/eng/dienubav/1.html
(article)
Concernant
la politique culturelle nazie... et la censure.
Pour approfondir ses connaissances sur l'exposition des arts dégénérés de 1937
(article)
http://www.philophil.com/philosophie/representation/Analyse/art_degenere.htm
Pour approfondir ses connaissances sur l'autodafé de 1933
(article)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Autodaf%C3%A9s_de_1933_en_Allemagne
Concernant
l'art officiel du IIIe reich...
Pour approfondir ses connaissances sur la sculpture d'Arno Breker
http://www.ina.fr/art-et-culture/musees-et-expositions/video/AFE85000870/exposition-d-oeuvres-du-sculpteur-breker.fr.html
Pour approfondir ses connaissances sur la vision du monde d'Albert Speer (père)
http://www.tagtele.com/videos/voir/75339
(vidéo)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Speer_(p%C3%A8re)
(article)
Pour découvrir la nature des peintures d'Adolf Wissel
http://www.youtube.com/watch?v=XLOC5VNiDzU
(vidéo)
(vidéo)

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