Journal le Parisien Eco – 29 mars 16
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Journal le Parisien Eco – 29 mars 16
REBONDIR XII VIE PRO/VIE PERSO Métro, boulot... bébé Le retour de congé maternité n’est pas toujours facile à gérer pour les jeunes mamans et se prépare souvent bien avant son départ. M aman ou femme active ? Si autrefois il fallait choisir, aujourd’hui, 67,8 % des femmes en couple ayant un ou plusieurs enfants travaillent, d’après l’Insee. Les Françaises sont d’ailleurs championnes d’Europe de natalité. En 2014, 819 328 nourrissons ont vu le jour. L’âge moyen des mères lors de la naissance de leur premier bébé ? 28,3 ans. Bonne nouvelle : côté congé maternité, la France compte parmi les pays européens qui protègent le mieux les salariées. Six semaines d’arrêt avant l’accouchement et dix semaines après, rémunérées à 100 %. Soit 16 semaines éloignées de son poste de travail. Comment gérer cette absence et préparer au mieux son retour au sein de l’entreprise ? « Tout est une question de dosage, sourit Clémence Partouche-Ceyrac, ancienne responsable de ressources humaines et coach professionnelle. Il faut d’abord se laisser du temps pour respirer. Le congé maternité est souvent très bénéfique à la créativité des salariées. Il les aide à prendre du recul sur leur boîte, leur tra- vail. Quand vous êtes tous les jours au même endroit, la tête dans le guidon, vous avez moins de temps pour réfléchir. Après, mieux vaut ne pas totalement couper les ponts avec son entreprise durant ces quatre mois. » Une cadre sur deux garde un œil sur ses dossiers pendant son congé Un réflexe qu’ont déjà de nombreuses femmes actives. D’après un sondage récemment publié par le site d’emploi Cadreo, près d’une cadre sur deux continue de « gérer ses dossiers » durant son congé. « L’étude reste assez vague, car on ne sait pas ce qu’elles font exactement… Si elles consultent leur mail tous les jours, toutes les semaines ou tous les mois », souligne Clémence Partouche-Ceyrac, qui conseille avant tout de garder un lien avec une personne de confiance au sein de sa société pour se tenir au courant des éventuelles nominations, mutations et changements importants. Mais l’après-congé maternité se prépare surtout en amont, avant son départ. « Depuis 2014, l’employeur a obligation de proposer à son employée un entretien avec un responsable des 4 semaines C’est la durée pendant laquelle un employeur a l’interdiction de licencier une salariée après son retour de congé maternité (sauf pour faute grave). Les députés viennent de voter en première lecture une proposition de loi des radicaux de gauche visant à l’allonger de 4 à 10 semaines. Cette protection vaudra désormais aussi pour les hommes après un congé paternité. ressources humaines à son retour. Mais il ne faut également pas hésiter à en demander un avant de partir. Mieux vaut être proactive, affirmer ce qu’on désire pour ne pas avoir de mauvaise surprise par la suite. » Car la loi oblige En France la durée du congé maternité est de seize semaines : six avant l’accouchement et dix après, rémunérées à 100 %. (Getty Images/FStop.) seulement les employeurs à proposer un poste « équivalent » aux jeunes mamans lorsqu’elles reviennent. « Dans les grandes boîtes, il peut y avoir des mutations. Si on s’estime lésée, il ne faut pas hésiter à le dire. Les mères ne doivent pas culpabiliser d’avoir été absentes de leur poste de travail. Ce qui compte avant tout, c’est leur compétence. » HÉLÈNE HAUS CONSEIL D’EXPERT « La fusion n’est pas réservée aux grandes entreprises » S ouvent associée à des opérations financières de sociétés cotées, la fusion est un outil tout aussi profitable aux PME et TPE. Elle leur offre la possibilité d’unir leurs compétences ou de préparer une transmission suite à un départ à la retraite. Frédéric Naim, avocat au barreau de Paris, spécialisé en droit fiscal et intervenant en droit des affaires, en détaille les formalités. Toutes les fusions sont-elles identiques ? Il existe plusieurs familles de fusion. Celle classique entre deux entreprises aux valeurs différentes qui se réunissent dans une société nouvelle ou au sein de l’une des deux existantes. Ou alors, lorsqu’une société détiendra 100 % du capital de l’autre, on peut opter pour la fusion simplifiée ou celle de la transmission universelle du patrimoine (TUP), une spécificité française qui convient plus particulièrement aux plus petites entreprises. problème de parité de valeur. Cela facilite la transaction mais les formalités de publication demeurent. La transmission universelle du patrimoine permet quant à elle d’effectuer l’opération sous 30 jours. Pas la peine de passer par des annonces, les acteurs publient simplement sa réalisation. Si personne ne se manifeste dans les 30 jours suivants, celle-ci est définitive. Frédéric Naim, avocat. (DR.) Quelles sont les différentes formalités selon leur nature ? La fusion classique impose un processus d’information préalable qui sera effectué pour annoncer la démarche. Tout en respectant un calendrier, le projet doit être déposé et publié avant l’opération au centre de formalités des entreprises. Elle implique un coût élevé et des formalités lourdes puisqu’il faut notamment faire appel à un commissaire à la fusion. Une fusion simplifiée signifie qu’il n’y a pas de AUJOURD’HUI EN FRANCE ÉCONOMIE I MARDI 29 MARS 2016 Qui peut s’opposer à une fusion ? Lors du délai d’opposition, les créanciers, les fournisseurs ou même les clients peuvent contester l’opération. L’opposition peut conduire à un arbitrage par un juge qui entraîne alors une procédure judiciaire. Le tribunal peut soit la rejeter, soit ordonner le remboursement des créances ou la constitution de garanties. Si la société ne se soumet pas à la décision lui imposant le remboursement ou la constitution de garanties, la fusion, la scission ou l’apport sera inopposable aux créanciers opposants. Quels peuvent être les intérêts d’une fusion pour les plus petits entrepreneurs ? La transmission universelle du patrimoine est adaptée aux petites structures car elle est peu onéreuse à réaliser. Par exemple, en cas de départ à la retraite, un dirigeant d’une société profitera alors d’un abattement de 500 000 € dans le cadre d’une cession de titres. Le repreneur va avoir intérêt à constituer une nouvelle société qui va acquérir la première. Elle va en effet acheter 100 % des titres de l’ancienne au moyen, par exemple, d’un crédit vendeur ou en utilisant la trésorerie existante dans la société achetée. Cette opération s’effectue suivant le régime mèrefille avec une fiscalité faible, de 3,33 %. Une fois le financement terminé, la nouvelle société procédera à la dissolution-confusion de la première puisque le repreneur n’aura plus aucun intérêt à avoir plusieurs sociétés. PROPOS RECUEILLIS PAR BENJAMIN DUSAUSSOY ÉCONOMIE « Le Parisien libéré » 25, avenue Michelet 93408 Saint-Ouen Cedex Tél. 01.40.10.30.30 Société par actions simplifiée Commission paritaire n° 0120 C 85979 Francis MOREL, Président et Directeur de la publication Principal associé : UFIPAR (LVMH) Eric HERTELOUP, DGA et éditeur Stéphane ALBOUY, Directeur des rédactions du « Parisien » et « d’Aujourd’hui en France » RÉDACTION Responsable de la rédaction : Jean-Louis Picot, [email protected] Editing et réalisation : Yoann Pariset, [email protected] Rédaction : Sandrine Bajos, [email protected], Hélène Haus, [email protected] En collaboration avec Accroch’-Presse PUBLICITÉ / TEAM MEDIA Directeurs généraux adjoints : Isabelle Weill, 01.41.04.97.61 Philippe Fromantin, 01.40.10.53.02 PUBLICITÉ COMMERCIALE Directeur commercial : Roland Aouizerate, 01.41.04. 97.78 [email protected] PUBLICITÉ RH & EMPLOI Directeur de la publicité : Muriel Petit, 01.41.04.97.31 [email protected] IMPRESSION CINP (Mitry-Mory) ABONNEMENT Le Parisien : 0.811.875.656 (coût d’un appel local)