La dame du lac

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La dame du lac
La dame du lac
Au début du dix neuvième siècle, un jeune écrivain français se nommant Jean, partit
chercher de l’inspiration dans la maison de campagne de son père.
Dans la calèche, sur le chemin de la maison, il admirait la forêt et savourait les derniers
rayons du soleil avant la pleine lune. Jean huma la fraîcheur des bois. L’écrivain aperçut au
bout de l’allée la majestueuse maison familiale en pierre. Les valises à ses pieds et la calèche
repartie, son paternel l’accueillit chaleureusement.
- Bienvenue mon fils, tu arrives à temps pour le souper.
Le dîner se déroula dans une grande salle. Des flammes dansaient dans une cheminée donnant
une allure bienveillante à la pièce. Après avoir lu au coin du feu, Jean se retira dans sa
chambre.. Il décida de prendre un bain .
La fraîcheur de l’eau le revigora. Il se sentait bien. Il sortit de la baignoire et soupira en
admirant son reflet dans le miroir. Bouche bée, il remarqua une ombre sur la glace. L’écrivain
ferma les yeux et les ouvrit à nouveau. Le jeune homme ne pouvait y croire. La vision était
floue. Il lui semblait distinguer une silhouette féminine derrière sa propre image. Jean se
retourna alors, mais ne vit personne. Il regarda de nouveau. Plus rien, sinon son visage blême
et son regard interloqué. La femme avait disparu !
Ne trouvant pas le sommeil, il partit prendre l’air, son carnet de note en main. La
lumière de l'astre de la nuit illuminait le feuillage des arbres. Le jeune garçon suivit l’allée
centrale de la forêt. La lune était ronde et pleine. Bienveillante, elle éclairait sa route. Jean
entendait d’étranges bruits comme le hululement de la chouette, le bois qui craque ou bien des
cris d’animaux qu’il ne parvenait pas à identifier. Il sursautait parfois, surpris mais
étrangement, il n’avait pas peur. Jean continua son chemin et arriva à une clairière. Au beau
milieu de cette prairie se trouvait un lac. Fasciné par cet étang, il se rapprocha. L’écrivain
s’allongea sur l’herbe fraîche et contempla le reflet de la voûte céleste sur l’eau. Il s’assit et
s’apprêta à écrire, soudain la lumière se voilà. Pétrifié, Jean découvrit une femme dans les
marais. Son sang ne fit qu’un tour, ses cheveux se hérissèrent. Il eut des frissons. Terrorisé, il
la reconnue. C’était elle ! La femme qui se cachait derrière le miroir de sa salle de bain ! Qui
était-elle ? Que voulait-elle ? Instinctivement, il ressentit le besoin irrépressible de la sauver.
L’écrivain tendit la main et avança dans les eaux glacées du lac. Mais au même instant elle
s’évanouit dans les profondeurs de l’étang ! Tétanisé, il se figea. C’est alors que le jeune
homme entendit un bruit juste derrière lui ! Effrayé, Jean se retourna aussitôt. La femme du
lac était là, devant lui. Il aurait pu la toucher ! Sa peau était diaphane et contrastait avec sa
longue chevelure brune. Elle ne portait qu’une tunique blanche et un collier en émeraude
assorti à la couleur de ses yeux verts. Des larmes coulaient sur ses joues et par son regard et sa
main tendue vers lui, elle semblait l’implorer de toute son âme.
Jean sentit les battements de son cœur s’accélérer. Il en avait le souffle coupé. L’écrivain
n’arrivait plus à réfléchir. Le sang lui montait à la tête. Des gouttes de sueurs perlaient sur son
front. Il fallait absolument qu’il se ressaisisse ! Jean ferma les yeux, cherchant à reprendre le
contrôle de lui-même. Tout allait rentrer dans l’ordre. Son imagination lui jouait des tours ! A
cet instant, il sentit son souffle chaud tout contre son oreille.
- Aidez-moi,
lui chuchotait-elle.
Mais sa voix était si faible qu’il se demanda si ce n’était pas le bruit du vent ! Jean ouvrit à
nouveau les yeux. La femme du lac était si belle et si étrange ! Elle porta le collier
d’émeraude dans sa main. La pierre sembla s’illuminer et resplendit alors de mille feux.
L’écrivain était captivé, comme hypnotisé par ce qu’il voyait. Soudain, le tonnerre gronda et
un éclair déchira le ciel. Le regard de Jean se voila. La dernière image qu’il vit fut le visage
torturé et angoissé de cette femme qui l’appelait à l’aide encore et encore.
Le jeune homme se réveilla en sursaut. Il était en sueur et tout essoufflé. Où était-elle ?
Vite ! Il fallait la sauver… Jean découvrit alors qu’il se trouvait dans son lit. Etait-ce
possible ? Avait-t-il rêvé ? Pourtant, son cœur battait encore très vite. Il revoyait le visage
tourmenté de cette femme. Mais les rêves nous semblent parfois si réels… Soulagé que rien
ne se soit passé, Jean chassa ses angoisses et rit de lui-même. Il se prépara en sifflotant et se
moqua de son reflet dans ce miroir qui lui avait joué un pareil tour durant son sommeil. La
journée serait belle ! Jean se sentit inspiré. Il allait écrire. En saisissant le carnet de note qui se
trouvait sur sa table de nuit, quelque chose tomba. Le jeune homme se baissa pour le ramasser
et là … il fut saisi d’effroi : le collier d’émeraude ! Il s’en alla immédiatement voir son père,
la peur au ventre et lui demanda si ce collier lui appartenait. Mais ce dernier n’avait jamais vu
le bijou !