Une vidéo de 5 minutes, où les débatteurs de la langue

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Une vidéo de 5 minutes, où les débatteurs de la langue
Une vidéo de 5 minutes, où les débatteurs de
la langue française se chargent eux-mêmes
d'étaler leur aveuglement et leur corruption
Vous pouvez trouver immédiatement cette vidéo de 5 minutes en mettant dans un moteur
de recherche : « la ministre corrige l'académicienne ». C'est dans l'émission « 28
minutes », du 22 02 2016 », où Arte/tv-magazine, aborde La « Polémik sur l'ortograf »
A – Après un rappel des faits clair, net et précis à l'origine de la bataille de l'orthographe
de la rentrée 2015, l'émission donne d'abord à Hélène Carrère d'Encausse, la
tribune dont elle a besoin pour répéter son fameux mensonge : selon elle,
l'Académie se serait opposée à la réforme de 1990 dite réforme Rocard
On remarquera au passage que, une fois ce
mensonge démasqué, Madame le
Secrétaire Perpétuel de l'Académie
Française arrive à sauver la face grâce un
coup d'enfumage génial. Il consiste à
invoquer un détail que l'Académie
n'avait pas approuvé, pour faire croire
que l'essentiel avait été refusé par elle
Pour info,en 1990, la seule protestation
contre la réforme ratée qui était en cours
d'adoption a été dans une interview de
Ortograf-FR sur radio-France Besançon.
On y faisait remarquer que cette réforme
ne faisait que déstabiliser un peu plus les
usagers dans leurs habitudes chèrement
acquises, alors qu'elle ne réglait
absolument rien sur le fond
Ce point de vue a été par la suite confirmé
par les articles suivants, auxquels les
débatteurs autorisés de la vidéo ne
risquaient pas de donner le moindre
écho :
a) « Orthographe, AIROE : la réforme
RATEE de 1990 a été concoctée en
parfaite connaissance de cause »,
b) « Les réformes ratées à répétition de
l'Education Nationale sous la Cinquième
République »,
c) « Ecole française, langue française :
sabotage et langue de plomb » etc
B – La preuve que les intervenants de l'émission en question sont des spécialistes de
l'information biaisée est donnée tout simplement par « l'oubli » qui leur a fait
omettre la moindre évocation des articles et des points de vue qu'on vient de mentionner
C - La logique schaddockque : « pourquoi faire simple quand on peut faire
compliqué ? », est ensuite brillamment défendue par Gilles Martin-Chauffier,
rédacteur en chef de Paris Match, qui s'estime en droit d'imposer ce type de
comportement aux écoliers français : il déclare sans hésiter : « Le signe supplémentaire
du charme de la France, c'est précisément qu'y ait des choses compliquées »,
- et aussi : « La langue française est le meilleur exemple d'une langue qui, certes, est
compliquée et qui doit le rester » !!!!!
D – Haro sur les enseignants chargés des basses besognes
Naturellement, Gilles Martin-Chauffier ne peut pas ignorer l'existence du problème de
l'orthographe, puisqu'il est à l'origine du débat auquel il est en train de participer. En
guise de réponse, il nous sort le discours de perroquets bien connu :
« Si y a une réforme à faire, c'est pas la
réforme de l'orthographe, c'est la réforme
de l'enseignement. Parce que
l'enseignement ça va pas du tout en
France »
Si Gilles Martin-Chauffier voulait aller au
bout de sa logique, il lui faudrait alors
accuser plus précisément soit les
enseignants, soit ceux qui les dirigent.Mais
il peut être tranquille : pas un journaliste de
la pensée unique française n'ira le titiller
sur ce terrain là.
Dans le cas contraire, la réponse aurait de
quoi surprendre : c'est justement
l'appareil dirigeant de l'enseignement
de la langue française qui,
- d'un côté, connait parfaitement les
conditions à remplir pour que la vraie
réforme de l'orthographe soit très
facile et invente alors toutes les ruses
imaginables pour qu'elle ne puisse pas
se faire
- et qui, en même temps, impose aux
enseignants les expérimentations
pédagogiques les plus folles, telles
que la méthode globale, pour décupler
encore un taux d'échec déjà excessif
du seul fait des difficultés
surabondantes de notre orthographe
Ces deux manières complémentaires de
gonfler l'échec scolaire aboutissent en fin
de compte à une multiplication des
accusations contre les enseignants
E – En trois phrases, deux contresens suivis d'un crédo erronné
« (l'orthographe actuelle), c'est autant
culturel qu'identificateur »
Quand au credo : « Une langue, c'est pas
« on continue à pouvoir faire ce qu'on veut.
Une langue, c'est une langue, c'est des
a) Gilles Martin-Chauffier ignore donc
règles », Gilles Martin-Chauffier semble
totalement les divers arguments
ignorer le fait que l'état actuel de la langue,
prouvant que l'orthographe est
c'est tout simplement un moment donné
anticulturelle. Notamment, son long et
d'une évolution qui ne se terminera jamais,
laborieux apprentissage a pour effet de
et qu'une politique linguistique
tenir les français à l'écart des bagages
responsable doit forcément rechercher
fonctionnels, qui, eux et eux seuls, sont
le meilleur compromis possible
synonymes de pouvoir ». Voir par ailleurs :
entre folle déstabilisation et rigidité
« Histoire interdite de l'alphabet français,
sclérosante
en bref »
Or, sur ce sujet, les médias étouffent
Pire encore, pour le coup de l'orthographe,
toutes les alertes, l'Académie démissionne
repère identitaire, le rédacteur en chef de
Dans ces conditions, le conflit entre
Paris Match ne sait même pas que
l'orthographe est la plus importante déstabilisateurs et traditionalistes ne peut
des peaux de banane qui, en fin de aboutir à aucun compromis constructif et
se traduit fatalement par la mort lente de
compte, font l'école française du
l'école française et de la langue française
djihad
Ortograf-FR doc g107-g05
mai 2016