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HISTOIRE DE RIRE...
J
'ai retrouvé Frantisek au "baratillo", le marché aux puces
de Fuengirola.
Le vieux faune y revend plein de vieilleries inutilisables.
Il collecte les restes d'objets, les restes des restes d'objets.
L'usure extrême les rend tout juste reconnaissables,
témoignant par là même de leur utilité déchue.
En les présentant proprement au sol sur une couverture usée,
il leur redonne une dernière élégance, les sauvant ainsi de la
perte définitive de leur identité.
Il n’a pas vraiment besoin de cela pour vivre; c'est plutôt une
démarche nostalgique de son âme de Tchèque réfugié.
Il fait un transfert évident; les hommes déracinés perdent
eux-mêmes peu à peu leur identité. En sauvant toutes ces
choses, se sauve-t-il lui-même?
***
Mais ce matin-là, Frantisek me manifesta un accueil amusé;
Il me dit qu'il m'enviait de sourire toujours et de me rire de
tout.
Ce fut comme s'il m'avait présenté un miroir: Je m'y vis en
clown involontaire, affichant un sourire figé qu'il me fallait
justifier à l'instant.
C'était bien délicat...
Alors je lui ai rappelé l'actualité, les titres des journaux
récents;
Les bombes de l'E.T.A, les ambassades explosées,
antérieurement aussi les gaz mortels du métro de Tokyo,
Kurdes assassinés, Somalie, Bosnie et autres jeux mortels
que les forts pratiquent aux dépens des plus faibles.
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J'osai même: "Pour chaque homme qui pleure quelque part
dans le monde, un autre doit rire à sa place! Et comme tant
de gens souffrent en ce moment, je m'efforce de rire pour eux
tous!"
C'était là une explication “ pirouette ”,
esthétique pour masquer la vérité.
suffisamment
Comment dire à cet homme que si je riais, c'est que je riais
de PEUR!
Peur de la violence volontaire qui m'entoure d'un voile
impalpable!
Peur de ces guerres déclarées ou gestantes dont je peux
entendre les tonnerres gronder dans ma conscience!
Peur des amours qui partent, des enfants qui s'éloignent en
grandissant!
Peur de l'incommunicabilité, de la solitude, de l'éloignement
de mes racines!
Peur de la pauvreté qui guette, de l'âge qui arrive, de la
trahison du corps!
Peur enfin de la peur fondamentale, celle qui rend l'homme
animal et mauvais!
Si je ne lui ai rien dit de tout cela, c'est qu'une ombre fugace
est passée dans son regard.
Et j'ai compris que lui aussi, il avait peur.
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Nombre de archivo:
histo.doc
Directorio:
D:\ALAIN\25_8_1998
Plantilla:
C:\Archivos de programa\Microsoft
Office\Plantillas\Normal.dot
Título:
HISTOIRE DE RIRE...
Asunto:
Autor:
ALAIN
Palabras clave:
Comentarios:
Fecha de creación: 25/08/98 11:05 988/P8
Cambio número: 8
Guardado el:
11/09/98 5:57 989/P9
Guardado por:
Alain
Tiempo de edición:61 minutos
Impreso el:
02/10/98 6:58 9810/P10
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