Le CRIC, en pole position - La fondation romande des malentendants

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Le CRIC, en pole position - La fondation romande des malentendants
EDITO
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Le CRIC, en pole position
Incontestablement, c’est une success story romande. Une de ces aventures
humaines et technologiques qui marquent à vie aussi bien ceux qui en sont à l’origine
que ceux qui ont bénéficié de cette extraordinaire invention. L’implant cochléaire, car
c’est de lui qu’il s’agit, a en effet révolutionné la vie de dizaines de malentendants et de
sourds romands, permettant de restaurer une bonne part de leurs capacités auditives.
A certains, qui étaient définitivement voués au monde du silence, il a permis purement
et simplement d’entendre. Une vraie révolution médicale, technologique, humaine et
sociétale, qui a pourtant à son départ, suscité une levée de boucliers dans certaines communautés de sourds, inquiètes pour la pérennité de leur culture. Seulement voilà, on
n’arrête pas le progrès, et ce qui initialement a été accueilli avec une certaine appréhension est peu à peu entré dans les mœurs.
photo : DR
Devenu aujourd’hui banal, l’implant n’est pas qu’une révolution technologique.
On l’ignore souvent, mais il est aussi un symbole de la qualité de la recherche suisse et
romande en particulier. Car à défaut d’en être à l’origine, le Centre Romand d’Implants
Cochléaires, localisé aux Hôpitaux Universitaires de Genève, a joué un rôle fondamental
dans cette aventure, née aux Etats-Unis. Et loin de se cantonner au rôle « d’importateur
de technologie », le CRIC a contribué à l’élaboration et à l’amélioration des implants,
malgré le scepticisme de bien des scientifiques de l’époque.
C’est cette incroyable aventure que nous avons choisi de vous raconter dans ce
numéro, à l’occasion du double anniversaire des 20 ans du CRIC et des 30 ans de la
première implantation en Suisse romande (lire notre dossier en page 10). En faisant
appel au témoignage des pionniers des premiers jours, médecins, ingénieurs, et même
en retrouvant l’un des tout premiers patients à avoir bénéficié de cette incroyable technologie.
Désormais arrivé à l’âge de raison, le CRIC est pourtant à un tournant de son existence. Il vient de mener avec succès une transition en douceur de son équipe dirigeante,
la génération des pères fondateurs ayant laissé la place à une relève aussi passionnée et
engagée, décidée à relever un enjeu majeur : asseoir la place du centre dans un monde
de la recherche suisse particulièrement compétitif. Et ce défi est en passe d’être relevé :
avec les recherches menées en termes d’implant vestibulaire, une innovation destinée à
traiter les troubles de l’équilibre, l’institution renoue avec l’esprit pionnier des premiers
jours et se place désormais en pole position.
Charaf Abdessemed
Rédacteur responsable
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