France

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France
Les refugies et
demandeurs d’asile dans
la presse europeenne
Caroline Gluck/Oxfam
Rapport établi sur la base de textes publiés entre le 1er et le 31 janvier 2016 par les
quotidiens Helsingin Sanomat et Aamulehti (FI), The Guardian et The Times (UK),
Le Soir et De Morgen (BE)
The Finnish Institute
in London
L’Institut culturel
finlandais pour le Benelux
Ouvert à Londres en 1991, The Finnish Institute in
London est une fondation indépendante à but non
lucratif. L’institut met en œuvre des programmes
sociaux, artistiques et culturels et développe dans leur
cadre de nombreuses collaborations entre artistes ou
scientifiques qui franchissent les limites entre leurs
disciplines. En cette année 2016 le programme Société
met l’accent sur l’égalité, l’éducation, la démocratie
et la transparence du savoir. The Finnish Institute
in London a pour but de favoriser les coopérations
internationales en Grande-Bretagne et en Irlande. A
cette fin il se pose en découvreur des idées et acteurs
promouvant un développement social positif. L’institut
est membre du réseau des instituts culturels et
scientifiques finlandais.
L’Institut culturel finlandais pour le Benelux construit
des passerelles entre acteurs des milieux culturels,
artistiques et scientifiques. Cette fondation indépendante à but non lucratif créée en 1993 a pour champ
d’action la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg et la
Finlande. Ses bureaux sont basés à Bruxelles. Intégré
à l’ensemble des structures finlandaises d’échange
et d’export culturels, l’Institut pour le Benelux aide
à établir des contacts, entretenir des coopérations
fructueuses et ménager de nouvelles ouvertures entre
acteurs culturels finlandais et des pays du Benelux.
Par ses publications The Finnish Institute in London
entend approfondir les connaissances et apporter une
meilleure compréhension des enjeux de société actuels.
Ce rapport consacré au traitement médiatique des
réfugiés et demandeurs d’asile dans la presse écrite
européenne est partie intégrante de son programme
social pour l’année 2016. Une vive controverse portant
sur les relations entre la Grande-Bretagne et l’Union
européenne ainsi que sur la question de la liberté de
circulation en Europe s’est engagée récemment. Ce
rapport, établi à l’initiative du Finnish Institute in
London, ouvre la discussion sur le rôle de la presse
dans le traitement de la crise humanitaire qui fait débat
en Grande-Bretagne et dans toute l’Europe.
A la suite des attentats survenus à Paris à l’automne
2015 et à Bruxelles au printemps 2016, la capitale
belge a été le théâtre d’un vif débat sur le terrorisme
ainsi que sur la question des réfugiés et demandeurs
d’asile. En cette année 2016, l’action de l’Institut pour
le Benelux se focalise sur les points douloureux en
matière culturelle et sociale. L’Institut met en outre
l’accent sur la rencontre entre l’art et les technologies
interactives ainsi que sur le programme TelepART
de soutien aux artistes du spectacle vivant dont il
promeut l’accès aux scènes internationales.
Groupe de travail auteur du rapport
Johanna Sumuvuori, Maître en sciences sociales, Chef du programme Société, The Finnish Institute in London
Annukka Vähäsöyrinki, Maître en Arts, Chargée de projets, Institut culturel finlandais pour le Benelux
Tiina Eerolainen, Administration Manager, Institut culturel finlandais pour le Benelux
Jenni Lindvall, Licenciée en Lettres, Institut culturel finlandais pour le Benelux
Ruth Pasternak, Licenciée en Lettres, Institut culturel finlandais pour le Benelux
Mirja Syrjälä, Maître en Arts, The Finnish Institute in London
Aurelia Talvela, Licenciée en Lettres, Institut culturel finlandais pour le Benelux
Claire Saint-Germain, traductrice
L’Institut culturel finlandais pour le Benelux, sous la direction d’Aleksi Malmberg, et The Finnish Institute in London, sous la direction de Pauliina Ståhlberg, sont deux des dix-sept instituts culturels et scientifiques finlandais. Ils
sont principalement financés par le ministère finlandais de l’Enseignement et de la Culture.
Table des matieres
1. LA PRESSE INTERPRETE LA CRISE  2
1.1. Approche methodologique  3
2. PRESENTATION ET SYNTHESE DES SOURCES FINLANDAISES  4
2.1. Helsingin Sanomat  5
2.2. Aamulehti  5
3. PRESENTATION ET SYNTHESE DES SOURCES BRITANNIQUES   6
3.1. The Guardian et The Observer  7
3.2. The Times et The Sunday Times  7
4. PRESENTATION ET SYNTHESE DES SOURCES BELGES  8
4.1. le soir  9
4.2. de morgen  9
5. CONCLUSIONS  10
5.1. Themes les plus traites par pays en janvier 2016
5.2. Approche comparative des terminologies,
tonalites et paroles exprimees
10
11
5.3. RESUME 11
1. LA PRESSE INTERPRETE LA CRISE
Ce rapport examine la manière dont les journaux
sélectionnés dans trois pays européens traitent la crise
humanitaire actuelle, qui voit des millions de personnes contraintes à devenir des réfugiés, des demandeurs d’asile ou des migrants. Le nombre de réfugiés et
de demandeurs d’asile a augmenté de manière significative ces cinq dernières années. A la mi-2015 le Haut
Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés
(UNHCR) évaluait à 15,1 millions les personnes qui
ont fui leur pays, chiffre le plus important depuis vingt
ans. Cette augmentation dramatique s’explique principalement par la guerre qui se déroule en Syrie.1
d’Afghanistan, d’Irak et d’autres zones de conflit3.
Les statistiques de l’UNHCR établissent que, pour
l’année 2014, au moins 1,66 millions de personnes ont
demandé l’asile en dehors de leur pays. A la mi-2015
près d’un million de demandes d’asiles avaient été déposées dans 155 pays ou régions. A l’échelle
mondiale, c’est en Allemagne qu’a été déposé le plus
grand nombre de demandes au cours de la première
moitié de l’année dernière2. Selon l’Organisation
Internationale pour les Migrations (OIM) plus d’un
million de personnes ont rejoint l’Europe en 2015 pour
trouver asile. Parmi elles, plus de 3 700 ont perdu la
vie en tentant de traverser la Méditerranée. Lors des
seuls deux premiers mois de l’année 2016 ce sont 120
000 personnes qui sont arrivées en Europe. Début
2016 leur nombre était dix fois plus important que
l’année précédente à la même époque. La plupart de
ces personnes arrivent de Syrie. Une autre partie vient
Ce rapport a été établi en collaboration par The Finnish Institute in London et l’Institut culturel finlandais pour le Benelux au printemps 2016. Sa teneur
entend ouvrir à la discussion : comment les journaux
modèlent-ils l’image de « la crise des réfugiés » ? De
quelle crise parle-t-on – celle que connaissent les
réfugiés et demandeurs d’asile ou celle de l’Europe ?
Autant de questions auxquelles ce rapport propose des
pistes de réponse.
Pour ce qui concerne les réfugiés et les demandeurs
d’asile, il s’agit de la plus importante crise humanitaire de notre époque. Or en Europe cette crise est
aussi comprise comme proprement européenne. Ce fait
ressort clairement des sources étudiées dans ce rapport. Les médias ont le pouvoir d’interpréter la réalité
sociale et de sélectionner des angles d’analyse. Tel est
aussi le principe qui a inspiré ce rapport. Les médias
jouent un rôle significatif en balisant le débat et en
mettant les différents points de vue en relief.
3 IOM (OIM), Briefing to the Humanitarian Liaison Working Group
on the Mediterrannean/Migration Situation, 29.2.2016, http://
www.iom. int/speeches-and-talks/briefing-humanitarian-liaisonworkinggroup-hlwg-mediterranean-migration, consulté le
12.4.2016.
1 UNHCR, Mid Year Trends 2015, 4, http://www.unhcr.
org/56701b969.html, consulté le 11.4.2016.
2 Id. 10.
2
1.1. Approche methodologique
Ce rapport étudie la manière dont la presse de trois
pays européens a traité la situation des réfugiés et
demandeurs d’asile sur la période du 1er au 31 janvier 2016. Six quotidiens ont été passés au crible
de l’analyse, auxquels s’ajoutent deux journaux du
dimanche britanniques. Le corpus étudié se fonde
pour la Finlande sur Helsingin Sanomat et Aamulehti ;
pour la Grande-Bretagne sur The Times & The Sunday
Times ainsi que The Guardian & The Observer ; pour
la Belgique sur deux quotidiens, l’un francophone, Le
Soir, et l’autre néerlandophone, De Morgen. L’analyse
a été circonscrite à ces six organes de presse de qualité
notoire. Ce rapport ne prend pas en charge les contenus
audiovisuels ni la communication de ces différentes
publications sur les réseaux sociaux.
dans chacun des journaux pour les étudier de plus près.
A travers cette sélection on s’attache à la terminologie
propre des textes et à leurs sources, c’est-à-dire tant à
ceux qui y prennent la parole qu’à la tonalité apportée
dans le traitement des différents thèmes. Ces catégories sont donc en partie transversales et en partie le
reflet de la diversité des accents mis d’un pays à l’autre.
Voici le détail par publication :
Helsingin Sanomat : la législation européenne et les accords de Schengen, la frontière finno-russe, le harcèlement
sexuel
Aamulehti : la frontière finno-russe, le harcèlement sexuel,
les patrouilles de rue
Les textes ont été sélectionnés sur le critère de l’usage
des termes « réfugié », « demandeur d’asile » ou «
crise des réfugiés ». D’autres expressions référant
clairement à la situation actuelle des réfugiés et demandeurs d’asile en Europe (par exemple « migrants
») ont été prises en compte. En revanche les suppléments et le courrier des lecteurs n’ont pas été versés
au corpus étudié.
The Guardian & The Observer : l’entrée en crise de
l’UE et de l’Europe, le harcèlement sexuel, le périple des
demandeurs d’asile The Times & The Sunday Times : l’entrée en crise
de l’UE et de l’Europe, le harcèlement sexuel, le périple des
demandeurs d’asile
L’analyse a permis d’extraire des données quantitatives et qualitatives. Pour tous les textes concernant
les réfugiés et demandeurs d’asile on a dénombré,
dans chacune des publications, quels étaient les sujets
abordés le plus fréquemment, identifié leur terminologie et considéré les personnes citées comme sources et
interviewés, en fonction des différents types de texte.
L’analyse qualitative a permis de classer les textes en
catégories thématiques ressortant du corpus étudié.
Parmi elles, on a retenu les trois thèmes les plus traités
Le Soir : les effets de la situation des réfugiés et demandeurs d’asile en UE, le harcèlement sexuel, l’accueil des
demandeurs d’asile
De Morgen : le harcèlement sexuel, les effets de la situation des réfugiés et demandeurs d’asile en UE, les accords de
Schengen et le contrôle des frontières
3
2. PRESENTATION ET SYNTHESE DES SOURCES FINLANDAISES
Environ deux cents journaux sont publiés en Finlande, ce qui représente un chiffre important au
vu de la population du pays. La Finlande se place ainsi en troisième position des statistiques mondiales lorsque le volume total des tirages est rapporté à la population nationale1. La presse finlandaise se caractérise essentiellement par son ancrage local : le cas le plus représentatif est celui d’un
titre de presse local unique occupant le champ médiatique de toute une région2.
Helsingin Sanomat, fondé en 18893, est le journal par abonnement qui a la plus large diffusion. Il est
la propriété de la société Sanoma Media Finland4. En 2015 son tirage était de 324 451
exemplaires5 6. Aamulehti se classe troisième en termes de diffusion. Il est publié dans la région
administrative de Pirkanmaa7. Aamulehti fait partie de la firme Lännen Media8, détenue par Alma
Media9. En 2015 son tirage se montait à 103 180 exemplaires10.
1 Finnish Newspaper Association, http://www.sanomalehdet.fi/sanomalehdet, consulté en finnois le 5.4.2016.
2 Commission européenne, Background information report. Media policies and regulatory practices in a selected set of European Countries, the EU and
the Council of Europe, 2010, 165.
3 Helsingin Sanomat a paru sous le titre Päivälehti jusqu’en 1904.
4 Sanoma Media Finland, https://www.sanoma.com/fi/media/finland/meista, consulté le 17.3.2016.
5 Le chiffre total de la diffusion est établi par l’addition sur une année du nombre d’abonnés à la version papier seule, du nombre d’abonnés à la
version papier et numérique ainsi que du nombre d’abonnés à la version numérique seule.
6 Media Audit Finland, http://mediaauditfinland.fi/wp-content/uploads/2016/03/LTtilasto2015.pdf, consulté le 16.3.2016.
7 Statistics Finland, http://www.stat.fi/tup/suoluk/suoluk_kulttuuri.html#sanomalehdet, consulté le 5.4.2016.
8 Lännen Media, http://www.lannenmedia.fi/?page_id=2, consulté le 5.4.2016.
9 Alma Media, http://www.almamedia.fi/tietoa-meist%C3%A4/alma-lyhyesti, consulté le 5.4.2016.
10 Media Audit Finland, http://mediaauditfinland.fi/levikit/levikkihaku/, consulté le 14.4.2016.
4
2.1. Helsingin Sanomat
2.2. Aamulehti
Au cours de la période couverte par ce rapport
Helsingin Sanomat a publié 193 textes traitant des
réfugiés et demandeurs d’asile. Le thème le plus
récurrent en était la législation européenne et les accords
de Schengen. Cette catégorie regroupe des textes
consacrés aux législations en vigueur dans les différents pays européens et à leurs modifications, concernant les réfugiés et demandeurs d’asile. Il s’agit
par exemple des restrictions apportées à l’accès aux
prestations et avantages sociaux pour les réfugiés et
demandeurs d’asile, au contrôle et à la surveillance
des frontières par pays et entre les Etats ou encore
le débat sur les accords de Dublin et de Schengen. Il
est à noter que plus de la moitié de ces textes traite
des politiques mises en œuvre en Finlande et dans
les autres pays nordiques.
Au cours du mois de janvier 2016 Aamulehti a publié 156
textes touchant aux réfugiés et demandeurs d’asile. Le
thème le plus récurrent en était la frontière finno-russe, qui
regroupe des textes consacrés aux demandeurs d’asile
arrivés en Finlande et en Norvège via la Russie. Au
tour de ce thème est également abordée la question de
la politique russe vis-à-vis de la Finlande et du reste de
l’Europe.
Dans ses articles consacrés aux réfugiés et demandeurs
d’asile, Aamulehti a le plus fréquemment recours au
terme de demandeur d’asile (turvapaikanhakija). Réfugiés
et demandeurs d’asile apparaissent davantage dans la
section affectée aux informations nationales que dans
celle qui traite de l’international. Sur cet arrière-plan le
terme de « demandeur d’asile » est justifié, car ces textes
se consacrent surtout aux demandeurs d’asile arrivés en
Finlande en 2015, qui sont en attente de décision. Les
termes les plus fréquents après celui-ci, réfugié (pakolainen) et étranger (ulkomaalainen), sont remarquablement
moins utilisés.
Pour référer aux arrivants en Finlande, Helsingin
Sanomat a le plus souvent recours au terme neutre
et précis de demandeur d’asile (turvapaikanhakija). Les
termes les plus utilisés sont ensuite, dans l’ordre de
fréquence décroissante, réfugié (pakolainen), immigré (maahanmuuttaja), personne (ihminen) et étranger
(ulkomaalainen). Réfugiés et demandeurs d’asile
sont en outre présentés dans les textes à l’aide des
expressions arrivant (tulija) et migrant (siirtolainen).
La terminologie de ce journal est donc relativement
neutre.
Les demandeurs d’asile ne se font pas vraiment entendre dans les textes publiés par Aamulehti. Les articles
portant sur la frontière finno-russe, par exemple, font
entendre les employés des postes frontières finlandais
et russes, les chercheurs, les ministres finlandais des
Affaires étrangères, de l’Intérieur, de la Défense ainsi
que le Premier ministre finlandais, le personnel de The
Finnish Immigration Service, les ministres des Affaires
étrangères russe et norvégien ainsi que les journalistes
rédacteurs. Dans tous ces textes on parle d’un côté d’un
ensemble formé par les demandeurs d’asile et de l’autre
d’un ensemble formé par les dits citoyens finlandais
ordinaires.
Helsingin Sanomat donne la parole à de nombreuses
instances: sont invités à commenter cette actualité
aussi bien les hommes politiques, les experts de
divers domaines et les professionnels impliqués par
la question, tel la police et autres autorités, que les
réfugiés et les demandeurs d’asiles eux-mêmes. Les
hommes politiques, les experts et les représentants des autorités s’expriment notamment dans
le contexte des actualités, des chroniques et des
interviews. Les réfugiés et les demandeurs d’asile
font quant à eux entendre leur voix dans des articles
souvent plus longs ou dans des textes apparentés
à des reportages. La tonalité générale adoptée par
Helsingin Sanomat est donc celle de la neutralité à
l’égard des réfugiés et des demandeurs d’asile.
C’est notamment dans le « Post-scriptum » qui suit son
éditorial qu’Aamulehti prend position sur les questions
touchant les réfugiés et demandeurs d’asile. Ce Postscriptum, plus court que l’éditorial proprement dit, est
rédigé par la rédaction sur un sujet d’actualité. Y ont
été traités entre autres les restrictions apportées par le
Danemark à sa législation pour les demandeurs d’asile1, le
rétablissement des contrôles aux frontières entre le Danemark et la Suède pour la première fois depuis les années
19502 ainsi que le règlement de Dublin3. On peut toutefois
dire que ces Post-scriptum ne prennent pas position sur la
situation des réfugiés et demandeurs d’asile même, mais
commentent d’autres phénomènes liés au sujet.
1 AL, 31.1.2016, A4, Jälkikirjoitus: Tanskaa ei tunnista enää entisekseen, éditorial.
2 AL, 6.1.2016, A2, Jälkikirjoitus: Sinne meni taas yksi ylpeilyn aihe,
éditorial.
3 AL, 21.1.2016, A2, Jälkikirjoitus: EU:n on pakko uida vastavirtaan,
éditorial.
5
3. PRESENTATION ET SYNTHESE DES SOURCES BRITANNIQUES
Si la presse britannique peut être divisée entre journaux de qualité et tabloïds, son champ est également balisé en fonction des positionnements politiques des diverses publications1. On estime qu’il
existe environ 14 journaux nationaux, 1 200 locaux ou régionaux et 600 titres spécialisés ou très
locaux (chiffres 2010)2.
Paraissant du lundi au samedi, The Guardian a été fondé en 1821, sous le nom de The Manchester
Guardian3. The Observer, fondé en 1791, est quant à lui le journal du dimanche le plus ancien du
monde4. Ces publications jumelles appartiennent au groupe The Guardian Media Group5. Le tirage
de The Guardian est de 161 152 exemplaires imprimés6 et celui de The Observer de 183 595
exemplaires7. The Guardian Media Group est la propriété du fond The Scott Trust8.
Paraissant du lundi au samedi, The Times a été fondé en 1785 et a été publié les trois premières
années de son existence sous le titre Daily Universal Register9. The Sunday Times, fondé en 188210,
paraît le dimanche. Le tirage de The Times est de 402 75211 exemplaires imprimés et celui de The
Sunday Times est de 766 001 exemplaires (chiffres février 2016)12. The Times et The Sunday Times
font tous deux partie de l’entreprise News UK, propriété de News Corp13.
1 UNHCR, Press Coverage of the Refugee and Migrant Crisis in the EU: A Content Analysis of Five European Countries, 2015, 29, http://www.
unhcr.org/56bb369c9.html, consulté le 12.4.2016.
2 Commission européenne, Background information report. Media policies and regulatory practices in a selected set of European Countries, the EU and
the Council of Europe, 2010, 450.
3 The Guardian, http://www.theguardian.com/gnm-archive/2002/jun/06/1, consulté le 5.4.2016.
4 The Guardian, http://www.theguardian.com/gnm-archive/2002/jun/06/2, consulté le 5.4.2016.
5 The Guardian, http://www.theguardian.com/gnm-press-office, consulté le 5.4.2016
6 ABC, http://www.abc.org.uk/Certificates/47857726.pdf, consulté le 14.4.2016.
7 ABC, http://www.abc.org.uk/Certificates/47857249.pdf, consulté le 4.4.2016.
8 The Guardian, http://www.theguardian.com/the-scott-trust/2015/jul/26/the-scott-trust, consulté le 5.4.2016.
9 News Media Association, http://www.newsmediauk.org/History-of-British-Newspapers, consulté le 5.4.2016.
10 News UK, http://www.news.co.uk/what-we-do/the-sunday-times/, consulté le 5.4.2016.
11 ABC, http://www.abc.org.uk/Certificates/47857322.pdf, consulté le 14.4.2016.
12 ABC, http://www.abc.org.uk/Certificates/47857029.pdf, consulté le 14.4.2016.
13 News Corp, http://newscorp.com/business/news-corp-uk/, consulté le 5.4.2016.
6
3.1. The Guardian et
The Observer
3.2. The Times et
The Sunday Times
En janvier 2016 The Guardian a publié 150 textes
contenant des références aux réfugiés, aux demandeurs d’asile ou à la situation actuelle en Europe des
réfugiés et demandeurs d’asile. La catégorie la plus
traitée est celle de l’entrée en crise de l’UE et de l’Europe,
où la « crise des réfugiés » constitue un facteur qui
menace l’avenir de l’UE et de toute l’Europe.
Au cours du mois de janvier 2016 The Times a publié
144 textes liés aux réfugiés et demandeurs d’asile.
Le thème le plus traité est l’entrée en crise de l’UE et
de l’Europe. Y sont principalement rapportées les
déclarations des leaders de l’UE selon lesquels « la
crise des migrants met les frontières de l’Europe à
l’épreuve »1. En connexion avec ce thème sont parus
de nombreux textes consacrés à l’espace Schengen,
envisageant sa fin possible comme « un coup dur pour
l’Europe même »2 et une menace sérieuse pesant sur
l’économie européenne3.
L’expression la plus fréquemment employée dans The
Guardian est celle de réfugié (refugee). Ce terme réfère
vraisemblablement aussi bien aux demandeurs d’asile
qu’aux personnes qui ont obtenu le statut de réfugié.
La seconde expression la plus fréquente, celle de
demandeur d’asile (asylum seeker), est remarquablement
moins employée. Elle apparaît en général lorsqu’il
est clairement question de personnes qui ne se sont
pas encore vu notifier de décision relativement à leur
demande d’asile. Les termes de personnes (people), enfant
(child/children) et migrant (migrant) sont assez
courants.
Les termes les plus utilisés dans The Times sont ceux
de migrant (migrant), réfugié (refugee) et demandeur
d’asile (asylum seeker). Il n’est pas toujours clair pour
le lecteur si le terme de migrant réfère aux personnes
qui demandent l’asile ou à toutes les personnes en
général qui émigrent et immigrent.
Ceux qui ont le plus la parole dans The Times sont
les personnes qui occupent une fonction politique.
Lorsqu’il est question de « l’entrée en crise » les
dirigeants politiques des Etats membres de l’UE se
font le plus entendre. Sont également cités des décideurs économiques, des représentants d’institutions
officielles, comme l’UE, ainsi que des sources diplomatiques anonymes. Par contraste les réfugiés et demandeurs d’asile ne sont pas des narrateurs essentiels de
« l’entrée en crise ».
Dans le traitement de « l’entrée en crise », ce sont les
leaders politiques des pays européens qui s’expriment.
D’autres instances sont invitées à commenter, diverses
institutions officielles, tels les représentants de l’UE et
de l’ONU, ainsi que les journalistes. Il arrive souvent
que les rédacteurs citent de nombreux points de vue
dans un même article. Les dits citoyens ordinaires et
les demandeurs d’asile ne se font quant à eux pas entendre lors des spéculations sur l’avenir de l’Europe.
Les réfugiés et demandeurs d’asile sont présentés dans
The Times sous une multiplicité d’angles. Le journal
décrit les raisons de leur départ et les souffrances
qu’ils endurent. A côté de ce point de vue humain, The
Times présente les demandeurs d’asile comme un
phénomène qui a « contraint la Commission européenne à envisager de limiter la liberté de circulation
dans les 26 pays de l’espace Schengen »4.
Le traitement de la situation des réfugiés et demandeurs d’asile par The Guardian est complexe.
Le journal rend amplement compte des effets de la
situation dans les différents pays européens. Même
si les réfugiés et demandeurs d’asile y apparaissent
pour une part sous les traits de statistiques menaçant
la stabilité de l’Europe, The Guardian traite de façon
répétée le sujet sous un angle humain, en relatant les
expériences des arrivants comme celles de ceux qui les
accueillent et les aident1.
1 TT, 1.2016, 28, Terror and migrant crisis testing Europe to limits,
warn EU chiefs, David Charter & Bruno Waterfield. L’expression
anglaise est “migrant crisis”.
2 TT, 22.1.2016, 34-35, Migrant crisis forces Europe to give
up on open border dream, David Charter & Bruno Waterfield.
L’expression anglaise est “a heavy blow to the European Union
itself ”.
3 TT, 30.1.2016, 19, Schengen’s demise starves Eurozone of its lifeblood, Bruno Waterfield.
4 TT, 27.1.2016, 27, Schengen’s Slow Death, éditorial.
1 TG, 24.1.2016, 10, Greek islanders to be nominated for Nobel prize,
Daniel Poffey, Policy Editor.
7
4. PRESENTATION ET SYNTHESE DES SOURCES BELGES
Le champ politique et culturel belge suit une division en deux zones linguistiques : une différence
nette règne entre les médias francophones et néerlandophones, tant au niveau des thèmes abordés
qu’à celui de la politique propre aux différentes régions1. On peut donc affirmer qu’il existe en Belgique deux champs médiatiques distincts2. La presse belge est très influencée par les médias internationaux, notamment par ceux de ses voisins immédiats, la France et l’Allemagne3.
Le Soir, fondé en 1887, est un journal francophone détenu par le Groupe Rossel4. En 2015 sa diffusion totale était de 59.909 exemplaires. Sa diffusion totale, papier et électronique, se montait à
66.267 exemplaires5. De Morgen est le titre le plus récent étudié dans ce rapport. Fondé en 19786,
ce quotidien néerlandophone est la propriété du groupe De Persgroep7. Sa diffusion totale,
imprimée et numérique, était en 2015 d’environ 54 882 exemplaires8.
1 Commission européenne, Background information report. Media policies and regulatory practices in a selected set of European countries, the EU and
the Council of Europe. 2010, 4.
2 Ibid.
3 Id. 17.
4 Groupe Rossel, http://www.rossel.be/, consulté le 13.5.2016.
5 CIM, http://www.cim.be/fr/presse/presse-authentication-reports, consulté le 20.4.2016.
6 NUY Libraries, http://guides.nyu.edu/c.php?g=276707&p=1848124, consulté le 20.4.2016.
7 De Persgroep, http://www.persgroep.be/en/our-media, consulté le 13.5.2016.
8 CIM, http://www.cim.be/nl/pers/echtverklaring-resultaten, consulté le 20.4.2016.
8
4.1. le soir
4.2. de morgen
Sur la période du 1er au 31 janvier 2016, Le Soir a
publié 84 textes traitant des réfugiés et demandeurs
d’asile. Le thème le plus abordé était les effets de la situation des réfugiés et demandeurs d’asile en UE. Cette catégorie regroupe des textes qui portent sur les effets de
l’augmentation du nombre de réfugiés et demandeurs
d’asile sur l’UE, sur l’unité et l’économie de l’union.
Ces textes envisagent les questions internes à l’UE
et aux pays membres pris séparément. Par pays, c’est
l’Allemagne et la politique des réfugiés mise en œuvre
par la chancelière Angela Merkel qui ont bénéficié du
traitement le plus important.
Au cours de la période couverte par cette étude, 129
textes traitant du thème des réfugiés et demandeurs
d’asile ont été publiés par De Morgen. Les informations
se rapportant au harcèlement sexuel y ont occupé le
plus d’espace. Le journal a notamment couvert les
incidents survenus à Cologne, en Allemagne, lors
du Nouvel An où ont été commises des agressions
sexuelles, ainsi que l’incident dit de la piscine survenu
à Coxyde (Koksijde en néerlandais) en Belgique, dans
lequel un demandeur d’asile irakien avait été soupçonné d’agression sur une fillette1.
De Morgen a, la plupart du temps, recours aux termes
précis de réfugié (vluchteling) et demandeur d’asile
(asielzoeker), mais aussi dans une certaine mesure à
l’expression plus vague de migrant (migrant). Le terme
qui apparaît le plus souvent est celui de réfugié.
Le terme le plus employé dans les articles du Soir
consacrés aux réfugiés et demandeurs d’asile est
réfugié. En second vient migrant, qui désigne également d’autres personnes que les demandeurs d’asile et
les réfugiés. L’expression demandeur d’asile se place en
troisième position.
A un niveau général on peut constater que, dans les
informations relatives aux réfugiés et demandeurs
d’asile publiées par De Morgen, ce sont majoritairement les hommes politiques des différents pays de
l’UE qui prennent la parole et peuvent exprimer leurs
points de vue. De Morgen présente les positions des
différents partis politiques belges dans leur diversité.
Le parti conservateur N-VA (Nieuw-Vlaamse
Alliantie), représenté par le Secrétaire d’Etat à l’Asile
et la Migration Theo Francken, se voit gratifier de
l’attention la plus large dans les colonnes du quotidien.
Sur la base du corpus étudié, Le Soir donne la parole
à différentes personnes, de manière diversifiée. Le
spectre des interviewés et des rédacteurs s’étend des
hommes politiques aux experts et aux dits citoyens
ordinaires. Même si les réfugiés et demandeurs d’asile
sont moins présents que les acteurs politiques ou les
experts de la situation des réfugiés et demandeurs
d’asile, ils ont eux aussi la possibilité de faire entendre leur voix. Les prises de position des réfugiés et
demandeurs d’asile sont cependant intégrées le plus
souvent à des articles de plus grande ampleur ou
à des reportages, et généralement pas aux articles
d’information pure.
La ligne et la tonalité générales des textes relatifs aux réfugiés et demandeurs d’asile publiés par
De Morgen est plutôt neutre et vise à l’objectivité.
L’approche adoptée par les journalistes est variée et la
ligne éditoriale libérale du quotidien se manifeste en
particulier dans les sections d’opinion où les interventions d’experts et les prises de positions analytiques
des journalistes étrangers trouvent à s’exprimer. Ces
interventions sont elles aussi, en règle générale, favorables à l’immigration.
D’une manière générale Le Soir vise à rapporter et
informer sur un ton neutre et objectif. Le journal ne
rechigne pas à recourir aux guillemets pour atténuer
certaines expressions et distinguer les déclarations qui
ne sont pas celles du rédacteur à l’intérieur du texte.
Le Soir apporte par exemple un angle favorable à
l’immigration par le choix des personnes interviewées.
1 DM, 26.1.2016, 3, De aanraanding die er geen was, Jeroen van
Horenbeek & Roel Wauters.
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5. CONCLUSIONS
grés en Finlande. L’arrivée de réfugiés et de demandeurs d’asile dans les proportions actuelles est un
phénomène relativement récent en Finlande, comparé
aux autres pays pris en compte dans cette étude. Cela
peut expliquer partiellement que l’information prenne
une dimension locale en lieu et place d’un débat international plus large.
5.1. Themes les plus traites par
pays en janvier 2016
L’organisation pour les réfugiés de l’ONU a publié en
décembre 2015 son propre rapport sur la manière dont
les journaux européens ont écrit à propos de « la crise
des réfugiés et des migrants en Europe » au cours de
la période 2014-20151. Le rapport ci-établi reflète en
bien des parts les résultats de l’UNHCR. Une découverte commune est que le cadre de référence social,
culturel, économique et politique de chaque pays se
reflète clairement dans le choix des thèmes abordés
par la presse.
Les articles d’information britanniques ici étudiés font
intervenir une plus grande variété d’instances que
les autres textes du corpus des trois pays. Ce point
se traduit par une présentation abondante des points
de vue propres des réfugiés et demandeurs d’asile. La
presse britannique fait figure d’exception dans ce
rapport en plaçant au nombre des trois thèmes les plus
abordés le périple des demandeurs d’asile. Elle informe
en outre de manière plus dramatique et emploie des
expressions plus fortes que les autres journaux de
cette sélection. Il faut par ailleurs observer que The
Times et The Guardian représentent une ligne neutre,
voire favorable aux réfugiés et demandeurs d’asile
dans un champ médiatique britannique très polarisé2.
Au cours de la période considérée est parue une
abondance d’articles d’information relatifs aux réfugiés
et demandeurs d’asile. La plus grande partie a été
publiée dans le quotidien national finlandais Helsingin Sanomat, suivi du quotidien local Aamulehti et,
en troisième position du journal britannique The
Guardian. Le Soir est le journal qui a le moins traité
ce thème. Le nombre d’articles qu’il y a consacré est
inférieur de moitié à celui de Helsingin Sanomat. Sur
la totalité du corpus étudié un thème, le harcèlement
sexuel, se hisse au nombre des trois sujets les plus
abordés. En seconde position viennent les effets de la
situation des réfugiés et demandeurs d’asile sur l’UE
et l’Europe. Cette influence est regardée en règle générale au titre de « menace » et de « crise ».
La presse finlandaise montre une spécificité par
l’importance qu’ils accordent à la Finlande dans le
traitement du thème des réfugiés et demandeurs
d’asile. Aussi bien Helsingin Sanomat qu’Aamulehti consacrent de nombreux articles à la frontière finno-russe.
La frontière commune à la Finlande et à la Russie est
en effet perçue comme une porte d’entrée des immi-
Dans les médias belges, il est beaucoup fait état des
questions de frontières, des accords de Schengen et des
pays d’Europe du sud, perçus comme porte d’entrée
des réfugiés et demandeurs d’asile en Europe. Le
quotidien francophone Le Soir suit de près la France
et son homologue néerlandophone De Morgen accorde
une attention particulière à la politique des Pays-Bas.
Les deux prêtent également largement attention aux
mesures mises en œuvre par la chancelière allemande
Angela Merkel à propos des réfugiés et demandeurs
d’asile. Le corpus belge bilingue étudié dans ce rapport met en exergue les mêmes thèmes, d’une langue
à l’autre. L’incident de la piscine de Coxyde, donne
lieu à de nombreux articles, en même temps que les
1 UNHCR, Press Coverage of the Refugee and Migrant Crisis in the
EU: A Content Analysis of Five European Countries, 2015, http://
www.unhcr.org.56bb369c9.html, consulté le 12.4.2016.
2 UNHCR, Press Coverage of the Refugee and Migrant Crisis in the
EU: A Content Analysis of Five European Countries, 2015, 10, http://
www.unhcr.org/56bb369c9.html, consulté le 12.4.2016.
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vue des réfugiés et demandeurs d’asile, mais remarquablement moins. Cette découverte se situe dans la
ligne du rapport sur les médias fournit par l’UNHCR.
Selon ce dernier la valeur ajoutée économique et culturelle apportée par les réfugiés et demandeurs d’asile
ne représente qu’une part minime du corpus étudié
(3,1% des articles).
événements du Nouvel An liés aux cas de harcèlement
sexuel qui se sont produits à Cologne.
5.2. Approche comparative des
terminologies, tonalites et paroles exprimees
En matière de terminologie, dans l’ensemble des
textes étudiés, les spécifications demandeur d’asile et
réfugié sont les deux expressions les plus employées à
propos du groupe dont il est question. Dans les médias
finlandais apparaissent également les termes immigré
et étranger. En Belgique et en Grande-Bretagne on
fait un large recours à la spécification imprécise de
migrant, qui est même l’expression la plus utilisée par
The Times. The Guardian s’écarte de la ligne précédemment mentionnée en faisant figurer au nombre de ses
trois termes les plus utilisés la caractérisation de personne. Le corpus étudié dans ce rapport montre que
les journaux peuvent mêler à l’intérieur d’un même
article les expressions « demandeur d’asile », « réfugié
», « migrant » et « immigré », ce qui a pour effet de
brouiller les distinctions politiques et légales entre ces
termes.
5.3. Resume
En résumé on peut dire que tous les journaux examinés dans ce rapport tendent à un traitement neutre
et objectif dans les textes qu’ils consacrent au thème
des réfugiés et demandeurs d’asile. Le plus souvent
les commentaires sont le fait du personnel politique
et de divers experts. Les points de vue hostiles à
l’immigration se font aussi entendre, balancés
toutefois par les commentaires personnels des journalistes et les prises de position de rédacteurs extérieurs. La voix propre des réfugiés et demandeurs d’asile
ne se fait pas entendre aussi souvent que celle des
autorités, des hommes politiques et des experts. Tous
les journaux ont informé en janvier 2016 à propos
des mêmes sujets : le harcèlement sexuel, les questions de frontières et la pression exercée par « la crise
des réfugiés et demandeurs d’asile » en UE et dans
les pays européens pris au cas par cas. Les journaux
britanniques ont couvert plus largement que les autres
les expériences vécues par les réfugiés et demandeurs
d’asile, notamment pour ce qui touche à la manière
dont ils ont fui leur pays. Le point de vue de tout le
corpus étudié est eurocentré.
Tous les journaux du corpus étudié informent au sujet
des réfugiés et demandeurs d’asile de façon relativement neutre et en visant à l’objectivité. Les associations d’idées négatives liées à ce thème se dessinent
souvent dans les déclarations des hommes politiques
et des autorités. Dans la plupart des journaux les
choix rédactionnels, tel les interviews d’experts
et les interventions personnelles des journalistes,
rééquilibrent la tonalité dans un sens plus favorable. En dépit de cette tonalité neutre voire favorable
à l’immigration, le point de vue est eurocentré. La
situation est examinée la plupart du temps selon un
angle qui prend en compte la façon dont les réfugiés et
demandeurs d’asile influent sur la sécurité européenne,
la législation de l’UE, la culture et l’économie.
Les journaux commentent aussi le sujet du point de
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