revue de presse EXIT 2015 - Maison des Arts de Créteil
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r ev uedepr es s e Mise en ligne Jeudi 26 mars 2015 Mise en ligne vendredi 27 mars 2015 Vendredi 27 mars 2015 Jeudi 26 mars 2015 Vendredi 27 mars 2015 Vendredi 27 mars 2015 EDITION VAL-DE-MARNE Jeudi 26 mars 2015 Jeudi 26 mars 2015 Jeudi 26 mars 2015 Jeudi 26 mars 2015 Avril 2015 Mercredi 25 mars 2015 Mercredi 25 mars 2014 Mercredi 25 mars 2015 Lundi 23 mars 2015 Lundi 23 mars 2015 Mars 2015 PARIS Dimanche 22 mars 2015 Mise en ligne lundi 16 mars 2015 1 2 Mise en ligne lundi 16 mars 2015 1 2 3 Accueil ›› Culture ›› Internet Elle court, elle court, la forêt CAMILLE GÉVAUDAN 12 FÉVRIER 2015 À 17:46 «Jusqu’ici» (capture d'écran) «Jusqu’ici» plonge l’internaute dans une magnifique ambiance boisée pour une expérience ludique et sensorielle. INTERACTIF Affiché en plein écran, le site nous prévient poliment qu’il a «désactivé le curseur de la souris». La petite flèche disparaît, nous privant de l’interface traditionnelle par laquelle on interagit avec les contenus en ligne. Il ne reste que la forêt en plein écran. Les arbres, les buissons. Le chant des oiseaux, le bourdonnement d’une abeille parfois, le bruissement d’une rivière qu’on devine couler quelques mètres plus loin. Et le bruit de nos pas sur les feuilles mortes, quand on appuie sur n’importe quelle touche du clavier pour se mettre en route. Où va-t-on ? Aucune idée. Qui est-on ? Bonne question. La vue panoramique permise par les mouvements de la souris suggère que l’on se promène dans la peau d’un bonhomme noir à tête cubique, en compagnie d’un sympathique camarade blanc qui a une drôle de tendance à s’envoler dès qu’on pointe le nez en l’air. Bon. Faut pas chercher à comprendre. Rayons. On reconnaît immédiatement dans Jusqu’ici la patte de Vincent Morisset, réalisateur québécois passionné par l’interactivité. En 2011 déjà, on s’était perdue avec délice dans Bla Bla son «film pour ordinateur». Le principe est similaire : largué sur un site web sans explications ni consigne, l’internaute ne peut compter que sur lui-même pour comprendre comment communiquer avec l’humanoïde qui lui fait face. On bouge la souris, on clique, on tâtonne. Et, selon la façon dont répond le personnage à l’écran, on trouve son rythme de croisière et une façon très personnelle de dérouler cette histoire sans mots. Coproduit par l’Office national du film (ONF) au Québec et France Télévisions Nouvelles Ecritures, Jusqu’ici est clairement surdimensionné pour un bête écran plat d’ordinateur. C’est pourquoi elle s’accompagne d’une version plus rock’n’roll à tester sur Oculus Rift, ce casque de réalité virtuelle très prometteur pour le futur des jeux vidéo. On le chausse comme un masque de plongée, et l’image de son écran remplace celle de l’environnement extérieur. On a alors l’impression de plonger dans le monde virtuel, avec une reproduction saisissante de la profondeur et des mouvements de la tête - en levant le menton, on voit le ciel de pixels. Cet accessoire high-tech n’est malheureusement pas encore commercialisé, et il faudra profiter des événements Jusqu’ici organisé en France (1) pour découvrir pleinement ce que Vincent Morisset appelle une «expérience à 360 degrés». Plus on s’enfonce dans la forêt et mieux on appréhende la profondeur de l’expérience qui nous est proposée. Simple trajet linéaire au début, la promenade s’enrichit d’une dimension inattendue quand on clique au hasard sur l’image pour y faire tomber des rayons de soleil. Les recoins ainsi pointés occupent soudain tout l’écran, en gros plan et tremblotants comme si on les scrutait aux jumelles. Ici, une toile d’araignée vibre au vent. Là, un écureuil perché sur sa branche nous a remarquée… Chaque clic nous fait cligner des yeux et tinter dans les oreilles une petite note atmosphérique qui rappelle irrésistiblement la Chanson de la pluie dans Bambi. Boréales. Trêve d’observations romantiques : on a du chemin à faire. Si la moitié des touches du clavier nous font avancer à la marche, les autres lancent le pas de course et le décor se met à défiler à l’écran, dans un mouvement étonnamment fluide pour peu que l’ordinateur tienne la route. Les sensations du jeu vidéo font surface quand on détale entre les arbres tel un petit Sonic des sous-bois. Touche Espace : on saute. Le curseur en l’air : on vole. Juste pour le plaisir, le sursaut d’adrénaline. La nature défile devant nos yeux jusqu’à ce que notre petit personnage s’immobilise tout seul devant la rivière, mirant à la surface de l’eau son reflet en couleurs. C’est le point de bascule vers le deuxième chapitre de l’œuvre - délicieux, puisqu’on ignorait qu’il y aurait un deuxième chapitre ! -, nocturne, coloré et qui remise les prises de vues réelles au profit d’un paysage dessiné, type papier froissé. Tout l’apprentissage de la marche forestière en noir et blanc n’était qu’une vaste introduction. La suite de l’aventure réserve encore bien des surprises, de la course-poursuite au lever de soleil sur la plaine (entre Van Gogh et un fond d’écran Windows XP) en passant par de nouveaux compagnons de route et les fontaines d’aurores boréales qui leur jaillissent de la tête. Bon. Faut pas chercher à comprendre. (1) Le 9 mars à la Gaîté lyrique, à Paris. Du 12 au 22 mars à Maubeuge Du 26 mars au 5 avril à la Maison des Arts de Créteil Et en 2016 à Lille Camille GÉVAUDAN Jusqu’ici de Vincent Morisset disponible sur Jusqu-ici.com 0 COMMENTAIRES 0 suivent la conversation Plus récents | Plus anciens | Top commentaires Mars-Avril 2015 Mars 2015 Mars-Avril 2015 Mardi 13 janvier 2015 Mars-Avril 2015 Mars-Avril 2015 Mise en ligne mars 2015 Vendredi 6 mars 2015 Mars 2015 Mars 2015