revue de presse EXIT 2015 - Maison des Arts de Créteil

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Elle court, elle court, la forêt
CAMILLE GÉVAUDAN 12 FÉVRIER 2015 À 17:46
«Jusqu’ici» (capture d'écran)
«Jusqu’ici» plonge l’internaute dans une magnifique ambiance
boisée pour une expérience ludique et sensorielle.
INTERACTIF
Affiché en plein écran, le site nous prévient poliment qu’il a «désactivé le curseur de la souris». La petite flèche disparaît, nous
privant de l’interface traditionnelle par laquelle on interagit avec les contenus en ligne. Il ne reste que la forêt en plein écran. Les
arbres, les buissons. Le chant des oiseaux, le bourdonnement d’une abeille parfois, le bruissement d’une rivière qu’on devine
couler quelques mètres plus loin. Et le bruit de nos pas sur les feuilles mortes, quand on appuie sur n’importe quelle touche du
clavier pour se mettre en route. Où va-t-on ? Aucune idée. Qui est-on ? Bonne question. La vue panoramique permise par les
mouvements de la souris suggère que l’on se promène dans la peau d’un bonhomme noir à tête cubique, en compagnie d’un
sympathique camarade blanc qui a une drôle de tendance à s’envoler dès qu’on pointe le nez en l’air. Bon. Faut pas chercher à
comprendre.
Rayons. On reconnaît immédiatement dans Jusqu’ici la patte de Vincent Morisset, réalisateur québécois passionné par
l’interactivité. En 2011 déjà, on s’était perdue avec délice dans Bla Bla son «film pour ordinateur». Le principe est similaire :
largué sur un site web sans explications ni consigne, l’internaute ne peut compter que sur lui-même pour comprendre comment
communiquer avec l’humanoïde qui lui fait face. On bouge la souris, on clique, on tâtonne. Et, selon la façon dont répond le
personnage à l’écran, on trouve son rythme de croisière et une façon très personnelle de dérouler cette histoire sans mots.
Coproduit par l’Office national du film (ONF) au Québec et France
Télévisions Nouvelles Ecritures, Jusqu’ici est clairement
surdimensionné pour un bête écran plat d’ordinateur. C’est pourquoi
elle s’accompagne d’une version plus rock’n’roll à tester sur Oculus
Rift, ce casque de réalité virtuelle très prometteur pour le futur des
jeux vidéo. On le chausse comme un masque de plongée, et l’image
de son écran remplace celle de l’environnement extérieur. On a alors
l’impression de plonger dans le monde virtuel, avec une reproduction
saisissante de la profondeur et des mouvements de la tête - en levant
le menton, on voit le ciel de pixels. Cet accessoire high-tech n’est
malheureusement pas encore commercialisé, et il faudra profiter des
événements Jusqu’ici organisé en France (1) pour découvrir pleinement ce que Vincent Morisset appelle une «expérience à
360 degrés».
Plus on s’enfonce dans la forêt et mieux on appréhende la profondeur de l’expérience qui nous est proposée. Simple trajet linéaire
au début, la promenade s’enrichit d’une dimension inattendue quand on clique au hasard sur l’image pour y faire tomber des
rayons de soleil. Les recoins ainsi pointés occupent soudain tout l’écran, en gros plan et tremblotants comme si on les scrutait aux
jumelles. Ici, une toile d’araignée vibre au vent. Là, un écureuil perché sur sa branche nous a remarquée… Chaque clic nous fait
cligner des yeux et tinter dans les oreilles une petite note atmosphérique qui rappelle irrésistiblement la Chanson de la pluie dans
Bambi.
Boréales. Trêve d’observations romantiques : on a du chemin à faire.
Si la moitié des touches du clavier nous font avancer à la marche, les
autres lancent le pas de course et le décor se met à défiler à l’écran,
dans un mouvement étonnamment fluide pour peu que l’ordinateur
tienne la route. Les sensations du jeu vidéo font surface quand on
détale entre les arbres tel un petit Sonic des sous-bois. Touche
Espace : on saute. Le curseur en l’air : on vole. Juste pour le plaisir, le
sursaut d’adrénaline. La nature défile devant nos yeux jusqu’à ce que
notre petit personnage s’immobilise tout seul devant la rivière,
mirant à la surface de l’eau son reflet en couleurs. C’est le point de
bascule vers le deuxième chapitre de l’œuvre - délicieux, puisqu’on
ignorait qu’il y aurait un deuxième chapitre ! -, nocturne, coloré et qui remise les prises de vues réelles au profit d’un paysage
dessiné, type papier froissé. Tout l’apprentissage de la marche forestière en noir et blanc n’était qu’une vaste introduction. La
suite de l’aventure réserve encore bien des surprises, de la course-poursuite au lever de soleil sur la plaine (entre Van Gogh et un
fond d’écran Windows XP) en passant par de nouveaux compagnons de route et les fontaines d’aurores boréales qui leur
jaillissent de la tête. Bon. Faut pas chercher à comprendre.
(1) Le 9 mars à la Gaîté lyrique, à Paris.
Du 12 au 22 mars à Maubeuge
Du 26 mars au 5 avril à la Maison des Arts de Créteil
Et en 2016 à Lille
Camille GÉVAUDAN
Jusqu’ici de Vincent Morisset disponible sur Jusqu-ici.com
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