l`euthanasie - Paroles de Catholiques

Transcription

l`euthanasie - Paroles de Catholiques
Idée reçue :
Il y a de plus
en plus de
demandes
d’euthanasie
C’est faux. Les professionnels
des soins palliatifs assurent
qu’un
malade
bien
accompagné ne demande
jamais l’euthanasie.
Avec
Emmanuel
Hirsch,
président de l’Espace Ethique de l’AP-HP, le
docteur Catherine Kiefer rappelle qu’en 10 ans
d’exercice, elle n’a connu qu’une demande
d’euthanasie. Sabine Voisin-Saltiel, oncologue
(spécialiste en cancérologie), rapporte à Rue89,
qu’en 25 ans d’exercice, elle n’a pas connu de
demande d’euthanasie qui dure. Beaucoup de
soignants expliquent que ce dont les malades ont
besoin, c’est surtout de l’appui de leurs proches.
Le développement des soins
palliatifs est réclamé avec
Idée reçue :
insistance par les praticiens.
Euthanasie et
Mais ces soins demandent
soins palliatifs
du temps, du personnel et
peuvent
de l’argent. L’euthanasie ne
coexister
demande qu’une injection.
Penser que les deux pratiques
puissent coexister en toute harmonie relève de
l’utopie la plus poussée.
L’euthanasie suppose une rupture
légale avec l’interdit de donner la
mort.
Idée reçue :
Un patient va à l’hôpital pour se
Je fais
faire soigner. Il doit avoir une
confiance
totale
confiance
en
son
aux
médecin
et
en
l’équipe
médecins
soignante. Quel genre de
pour
rapport une personne âgée,
empêcher
affaiblie et seule pourra-t-elle
les dérives.
entretenir avec un praticien qui
peut prendre la décision de la
supprimer ?
Quelques chiffres
(Sondage Opinion Way – SFAP, janvier 2011).
• 60 % des Français préfèrent le développement
des soins palliatifs à la légalisation de l’euthanasie
• 52 % des Français soulignent le risque de dérives
lié à la légalisation de l’euthanasie.
• 63 % des Français préfèrent qu’un de leurs
proches bénéficie de soins palliatifs plutôt que de
subir une injection mortelle.
• 68 % des Français ne savent pas qu’il existe une
loi interdisant l’acharnement thérapeutique.
©paroles de catholiques
L’EUTHANASIE ?
Idées reçues et argumentaire à l’usage des
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née en 2010 à l’initiative de paroissiens pour
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l’Enseignement de l’Eglise, formation à la prise de
parole).
PAROLES DE CATHOLIQUES se fait connaître
dans les paroisses, les mouvements d’Eglise et les
aumôneries. Elle recense et organise des
formations, des conférences, des média-trainings et
publie des communiqués de presse.
L’Euthanasie est une grave violation de la Loi de
Dieu… […] elle est une fausse pitié et plus encore
une inquiétante « perversion » de la pitié.
Jean-Paul II
Evangelium Vitae – 27 mars 1995
L’euthanasie est un concept assez récent qui
s’est développé depuis la fin du 19ème siècle au
moment-même où les valeurs chrétiennes
étaient le plus remises en question en France.
Aujourd’hui, le lobby pro-euthanasie a de
puissants relais chez nos élus.
Il est humain et tout à fait naturel
de ne pas vouloir souffrir. Il
Idée reçue :
n’en reste pas moins que
L’euthanasie,
c’est pour éviter
l’euthanasie, c’est pour
de souffrir
tuer.
Pour éviter de souffrir, il y a les antidouleurs. Le
principe qui consiste à vouloir éliminer la
souffrance en éliminant le patient est effrayant.
C’est la souffrance qu’il faut éliminer et il existe
bien des antidouleurs à la disposition des
médecins pour cela, même si certains peuvent
avoir une influence sur la durée de vie. La
congrégation pour la Doctrine de la Foi s’est
clairement exprimée à ce sujet : il est légitime
d’administrer un antidouleur à un patient même si
cet antidouleur est si puissant qu’il peut raccourcir
la durée de vie du patient. Cela est très éloigné de
l’injection létale qui n’a pas pour but de soulager
les douleurs, mais seulement de tuer. En outre,
vivre sans souffrir est assez illusoire. Mourir sans
souffrir aussi. Et puis, on n’est pas sûr que
l’euthanasie soit une manière agréable de mourir.
Voilà bien une position intellectuelle
et
spéculative,
voire
philosophique, qui a toutes les
Idée reçue :
chances de ne pas résister à la
Moi, plus tard,
réalité de la mise en
je préfèrerais
être
situation.
euthanasié
plutôt que de
vivre diminué
On ne peut pas imaginer à
l’avance ce genre de
choses. Dans le doute, la
défense de la vie doit rester le
postulat de base, intangible.
Présenter l’euthanasie comme la
seule
alternative
à
Idée reçue :
l’acharnement
thérapeutique
L’euthanasie,
relève d’un choix truqué. La
c’est
vraie
alternative
à
l’alternative à
l’acharnement thérapeutique
l’acharnement
(et à l’euthanasie !), ce sont les
thérapeutique
soins palliatifs.
Le patient doit être
accompagné et aidé et non exécuté. De même
qu’une personne qui commet une tentative de
suicide lance un appel au secours, un malade qui
réclame la mort lance aussi, en vérité, un appel au
secours. On n’achève pas un suicidé qui s’est raté.
On lui redonne espoir. Les grands malades aussi
appellent à l’aide. Non un appel à plus de
traitements qui sont souvent pénibles, mais un
appel à des soins proportionnés, à de la
considération, de l’amour. Changer d’antidouleur,
faire quelques séances de kinésithérapie, avoir des
visites de la famille, c’est cela les soins palliatifs. Ils
suffisent souvent à chasser les demandes
d’euthanasie.
Nous avons vite fait de juger de
l’intérêt d’une vie en fonction de
Idée reçue :
critères purement productifs,
L’euthanasie,
utilitaires ou hédonistes, et de
c’est quand la
plus c’est très subjectif ! Mais
vie ne vaut
que vit réellement le malade ?
pas la peine
d’être vécue
La personne handicapée ?
Les
dimensions
relationnelle,
spirituelle
et
religieuse ne sont pas à sousestimer. Il est peut-être simplement heureux d’être
là, d’avoir du temps pour Dieu, pour la réflexion, de
pouvoir côtoyer sa famille, ses amis, d’entendre une
musique ou de manger un mets qu’il aime. Cela ne
se quantifie pas. Il ne nous appartient pas à nous,
bien-portants, de juger de ce qu’une personne
malade ou handicapée juge ‘’valable d’être vécu’’.
Chacun juge pour lui-même et, en général, l’instinct
de survie domine. C’est pourquoi les demandes
sérieuses d’euthanasie sont extrêmement rares.
Idée reçue :
L’euthanasie,
c’est un droit
comme celui
de se suicider
Il n’existe pas de droit au suicide. Si
c’était le cas, le suicide serait
proposé par l’Etat, comme
n’importe quel service public.
On se suicide si on y arrive. Et si
on se rate, votre entourage
essaie en général de vous
sauver, pas de vous achever.
De manière générale, la vie est considérée
comme un bien dont on est redevable. Dans cette
optique, il ne peut pas exister de ‘’droit à la mort’’. A
propos de l’euthanasie, Jean-Paul II a rappelé, dans
« Evangelium vitae » que Dieu seul a le pouvoir de faire
vivre et de faire mourir (Dt 32,39 ; 2R 5,7 ; 1 S 2,6). Nous
ne sommes pas les propriétaires de notre propre vie, mais
seulement les dépositaires.
Idée reçue :
L’euthanasie
sera sévèrement
encadrée
Donner la mort n’est
pas un geste anodin, encore
moins un geste médical.
On ne peut demander à
personne de prendre cette
responsabilité qui est trop
grave.
Rien n’est moins sûr.
Evidemment, au début, la
procédure sera encadrée. Puis, l’euthanasie verra son champ de
compétences s’élargir. Les pratiques se banaliseront et,
l’appréciation de chaque cas étant subjective, l’euthanasie
concernera, de proche en proche, des cas ‘’désespérés’’ toujours
moins établis (voir les dérives déjà constatées aux Pays-Bas par
exemple).
De dérive en dérive, il arrivera fatalement un
jour où on se passera même de l’avis du patient
(handicapés, comateux). Ainsi l’European Journal of
Cancer met en avant un chiffre énorme : 40% des
demandes d’euthanasie enregistrées en France dans une
étude de février 2011 étaient formulées par d’autres
personnes que le malade lui-même (corps médical ou
famille). Enfin, comment ne pas entrevoir le jour où les
patients âgés et seuls seront euthanasiés pour le simple
besoin de libérer un lit d’hôpital ? Rappelons que le
schéma fut le même dans le cas de la légalisation de
l’avortement. Une loi d’exception qui devait répondre aux
seules situations de détresse est aujourd’hui devenue un
droit, un acquis social revendiqué pour passer à l’acte par
simple convenance personnelle.