Le bien-être psychologique des personnes âgées par la

Transcription

Le bien-être psychologique des personnes âgées par la
Revue québécoise de psychologie, vol. 17, n° 2, 199 6
LE BIEN-ÊTRE PSYCHOLOGIQUE DES PERSONNES ÂGÉES
PAR LA POURSUITE DES BUTS PERSONNELS
Léandre BOUFFARD1
Micheline DUBÉ2
Université de Sherbrooke
Université du Québec à Trois-Rivières
Sylvie LAPIERRE
Étienne BASTIN
Université du Québec à Trois-Rivières
Université de Sherbrooke
Résumé
Une intervention portant sur l'élaboration, la planification et la poursuite de buts
personnels est appliquée à des femmes âgées dans le but de promouvoir leur bienêtre subjectif. Cette intervention axée sur la perspective future (PF) est comparée à
un groupe de discussion dans le cadre d'un schème avec prétest et posttest. Les
rencontres de groupe durent une heure par semaine pendant huit semaines. Les
résultats indiquent que les bénéfices procurés par l'intervention PF ne sont pas
significativement supérieurs à ceux du groupe de discussion. Des analyses plus
poussées ont révélé l'importance de tenir compte du fonctionnement initial des sujets
pour évaluer les bénéfices obtenus par la participation à l'un des deux groupes. Une
étude de cas illustre les améliorations observées chez une participante de
l'intervention PF.
Les résultats modestes, mais prometteurs, encouragent la
poursuite de la recherche en vue de préciser le modèle et d'améliorer le programme
d'intervention.
1
2
Subvention de la Direction générale de l'enseignement collégial, Ministère de
l'Éducation du Québec.
Subvention de la Régie régionale de la santé et des services sociaux de la région
Mauricie—Bois-Francs, Ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec
Pour information, contactez L. Bouffard, Département de psychologie, Université de
Sherbrooke, 2500, boul. Université, Sherbrooke (Québec), J1K 2R1.
110
Au cours des dernières années, la recherche sur les buts et la perspective
future (PF) a connu un développement important (Frese et Sabini, 1985;
Pervin, 1989; Zaleski, 1994). Bien que les auteurs utilisent différents
concepts pour étudier la PF, ils s'accordent sur l'importance de la capacité
d'anticiper et reconnaissent son influence sur la motivation, le
comportement et le bien-être (p. ex. Lewin, 1942). Les effets bénéfiques
de l'orientation vers un but (la PF) constituent l'un des résultats les plus
solides de la psychologie générale (Locke et Latham, 1990; Payne,
Robbins et Dougherty, 1991). La présence de buts personnels donne du
sens à la vie (Reker, Peacock et Wong, 1987), tandis que l'absence de
buts a quelque chose de pathologique (Nuttin, 1987). En effet, quel que
soit l'âge de la personne, la capacité de faire des plans et de réaliser des
projets est garante d'une bonne santé psychologique (Nuttin, 1985).
L'objectif de la présente recherche consiste à restaurer, entretenir ou
susciter un intérêt pour les choses à venir chez les personnes âgées. Plus
spécifiquement, il s'agit de favoriser le développement de la PF en vue de
promouvoir le bien-être psychologique des personnes âgées.
La perspective future (PF)
La PF est l'intégration du futur chronologique dans le présent
psychologique (Lens, 1993). «Cette remarquable caractéristique humaine
consiste à anticiper, à faire des plans et à organiser les possibilités
futures» (Gjesme, 1983, p. 374). Elle est constituée d'aspirations, de
préoccupations, de projections de soi, bref des buts de l'individu. Il s'agit
de représentations mentales chargées de valeurs et d'affects (Emmons,
1989; Nuttin, 1980).
L'existence des buts constitue donc la base même de la notion de PF.
Parmi les dimensions de la PF, nous en retenons deux dans la présente
recherche. La croyance en la réalisation de projets correspond à la
probabilité que l'individu se donne d'atteindre un objectif valorisé à court ou
à long terme. Cette croyance est couramment identifiée comme préalable
à toute démarche personnelle nécessitant effort et persistance (Bandura,
1993; Deci et Ryan, 1985; Nuttin, 1985). L'attitude envers le futur (p. ex.
optimisme/pessimisme) se rapporte à la dimension affective et constitue un
facteur important de motivation et d'action (Nuttin, 1980; Staats et Stassen,
1987).
111
Le bien-être psychologique
La notion de bien-être adoptée ici est large et multidimensionnelle. Elle
correspond à l'expérience subjective de l'individu. Cette conception
positive ne se limite pas à l'absence de symptômes, mais suppose
l'adaptation aux pertes inhérentes au vieillissement (Lebowitz et Niederehe,
1992), l'adoption de nouveaux rôles (Erikson, Erikson et Kivnick, 1986) et
l'optimisation des capacités disponibles (Baltes et Baltes, 1993).
Le bien-être est concrétisé par quatre indices courants provenant des
travaux classiques dans le domaine (George, 1981; Kozma, Stones et
McNeil, 1991; Okun, Stock, Haring et Witter, 1984; Ryff, 1989). Ces
indices sont la satisfaction de vivre, l'estime de soi, l'absence de
dépression et l'autonomie psychologique définie comme la volonté
d'exercer son pouvoir de décider et son pouvoir d'agir (Lamy, Dubé,
Lapierre, Alain et Lalande, 1994).
La PF et le bien-être
Plusieurs auteurs considèrent les buts (selon leurs dimensions cognitive et
affective) comme des prédicteurs utiles d'un large éventail d'indices de
bien-être (Lecci, Okun et Karoly, 1994). Holahan (1988) précise que la
«direction vers un but» explique plus de 50 % de la variance du bien-être
psychologique. Lapierre, Bouffard et Bastin (sous presse) ont étudié le
contenu de la PF en relation avec le bien-être des personnes âgées. Le
bien-être (compétence, autodétermination, sens à la vie et satisfaction de
vivre) est associé à des buts qui se rapportent à la croissance personnelle,
à la réalisation d'activités variées et à un intérêt pour les autres, tandis que
l'absence de bien-être est lié à des buts centrés sur le maintien du statu
quo (autoconservation).
La satisfaction de vivre est certes la variable la plus étudiée en matière
de bien-être psychologique depuis Neugarten, Havighurst et Tobin (1961).
Elle est reliée à l'extension temporelle des buts (Bouffard et Bastin, 1992), à
l'existence des buts (Smith et Robbins, 1988) et à une attitude positive
envers le futur (Bouffard, Dubé, Lapierre et Bastin, 1992).
Pour Liber (1982), l'individu peut entretenir ou rehausser le sentiment
de sa valeur personnelle non seulement à partir de ce qu'il a été et de ce
qu'il est, mais aussi de ce qu'il deviendra. Pour leur part, Cross et Markus
(1991) proposent la notion de «soi possible» (ce que l'individu voudrait ou
aimerait devenir) et considère que les sois possibles fournissent à l'individu
un instrument pour son propre développement et une source de
valorisation personnelle. Les recherches empiriques montrent une relation
entre l'estime de soi et la présence de buts personnels (Smith et Robbins,
1988), et une relation entre l'estime de soi et une attitude positive à l'égard
du futur (Dubé, Bouffard, Lapierre et Bastin, 1993) .
112
Il est bien connu que la dépression fait disparaître toute perspective
d'avenir (Fraisse, 1963) alors que la présence de buts significatifs est
source d'espoir (Wolff, 1971). Bouffard et al. (1992) ont trouvé, d'une part,
des relations négatives entre l'importance des buts et la dépression et,
d'autre part, entre une attitude positive envers le futur et la dépression. De
plus, Smith et Robbins (1988) rapportent une relation négative entre la
dépression et l'existence de buts personnels.
La décision d'entreprendre la réalisation d'une tâche ou la poursuite
d'un but dépend en bonne partie de l'autonomie psychologique ou de la
maîtrise que l'individu pense avoir sur sa vie (Nuttin, 1980). Bouffard et
Bastin (1992) font état d'une relation modeste mais significative entre
l'extension temporelle des buts et la perception de contrôle personnel, un
concept voisin de celui d'autonomie psychologique. De même, Smith et
Robbins (1988) démontrent l'existence d'un lien entre le contrôle personnel
et la présence de buts personnels. Enfin, l'autonomie psychologique est
fortement associée (r = 0,65) à la croyance en la réalisation de projets
(Dubé et al., 1993).
Bref, l'association de la PF avec les indices de bien-être psychologique
est bien démontrée par les résultats des études corrélationnelles.
Cependant, aucune recherche de type expérimental n'a établi la direction
de la causalité. Les résultats de deux études longitudinales ont démontré
que c'est l'engagement personnel dans la poursuite d'un but qui constitue
un prédicteur de bien-être psychologique et non l'inverse (Brunstein, 1993;
Emmons et King, 1988). Sur la base de ces résultats obtenus auprès
d'adultes, nous pensons (avec Holahan, 1988; Lapierre et al., sous presse;
Rapkin et Fisher, 1992; Robbins et al., 1994) qu'il est temps de mettre au
point une intervention axée sur la PF s'adressant aux personnes âgées afin
de vérifier la direction de la causalité et de fournir un programme utile aux
praticiens oeuvrant auprès de ces personnes.
113
L'intervention
L'intervention porte spécifiquement sur l'expression, la planification et la
poursuite des buts personnels. Le choix d'une intervention de groupe se
base sur les capacités relationnelles des personnes âgées et sur le soutien
mutuel des participants (Toseland, 1990). Cette modalité d'intervention
s'est avérée efficace pour augmenter la qualité de vie des sujets (Hegeman
et Tobin, 1988), instaurer des conduites indépendantes (Kemper,
Appelbaum et Harrigan, 1987), favoriser la croissance personnelle (le
projet SAGE : Luce, 1979), rehausser l'estime de soi (Frey, Kelbley,
Durham et James, 1992) et favoriser l'extension temporelle de la PF
(Kostin, 1979).
Les objectifs
L'objectif général consiste à évaluer l'efficacité d'une intervention axée sur
les buts personnels (PF) à l'endroit du bien-être psychologique des
personnes âgées Concrètement et spécifiquement, il s'agit de vérifier si :
1. la PF augmente à la suite de l'intervention (croyance en la réalisation
de projets, attitude face au futur);
2. les indices de bien-être psychologique s'améliorent à la suite de
l'intervention (satisfaction de vivre, estime de soi, dépression,
autonomie psychologique).
De plus, on vérifiera l'effet modérateur du niveau initial de toutes les
variables psychologiques précédemment mentionnées et des variables
sociodémographiques. Enfin, il est prévu de recueillir des données
anecdotiques en vue de rejoindre l'expérience vécue par les participants et
de réviser éventuellement le programme d'intervention.
MÉTHODOLOGIE
Les sujets
L'échantillon est composé de 75 femmes âgées de 65 ans et plus dont
l'âge moyen est de 77 ans. Une proportion de 38 % vit à domicile et
bénéficie des services d'un centre de jour, 20 % vit en pavillon et 36 %, en
centre d'accueil. Les handicaps fonctionnels qui affectent ces personnes
se rapportent principalement aux activités de la vie quotidienne, ce qui
explique le recours aux services du centre de jour ou la résidence en
institution. Les personnes ont été contactées par les membres du
personnel des institutions et elles ont signé un formulaire de consentement.
Elles ne souffrent pas d'handicap cognitif ni de trouble psychiatrique. Les
trois quarts d'entre elles sont veuves et de niveau socio-économique bas.
Les sujets de chaque milieu ont été répartis de façon aléatoire entre deux
conditions expérimentales : l'intervention PF et un groupe de discussion
permettant de contrôler l'effet placebo (ou effet Hawthorne).
114
Au cours de l'expérimentation, l'échantillon est passé de 75 à 61
sujets. Ces derniers ont participé à un minimum de cinq rencontres sur
huit s'échelonnant sur autant de semaines. Le taux d'abandon de 19 % se
compare avantageusement à celui généralement observé dans ce genre
de recherche (Moran et Gatz, 1987). L'abandon ou l'absence aux
rencontres a été causé par la maladie, par la visite d'un proche et par
l'organisation d'activités parallèles dans l'institution. Les sujets qui ont
abandonné ne se distinguent pas de ceux qui ont poursuivi.
Il n'y a pas de différences significatives entre les 24 sujets du groupe
expérimental (PF) et les 37 sujets du groupe de discussion, sauf que ces
derniers nécessitent plus fréquemment le supplément de revenu (X2 = 8,1;
dl = 1; p < 0,005).
Le déroulement de l'expérience
Le questionnaire a été complété par l'interviewer au cours d'une entrevue
individuelle d'environ une heure trente avec la personne âgée. Cette
entrevue était précédée d'une brève visite amicale ayant pour but de
préciser les objectifs de la rencontre et d'assurer la confidentialité. Elle
comportait également l'avantage de faire baisser l'inquiétude ou la
méfiance qui surgit fréquemment lors de la première passation des
questionnaires. Ainsi se trouvait écartée la possibilité que les résultats du
posttest s'expliquent par une baisse de la méfiance par rapport au prétest.
Les rencontres de groupe (5-8 personnes) ont duré environ une heure
et se déroulaient sous la direction d'une animatrice différente de
l'interviewer. Elles ont eu lieu une fois par semaine pendant huit semaines.
Les trois animatrices ont été choisies pour leur expérience et leur
compétence en animation auprès des personnes âgées. Elles ont reçu
une formation appropriée portant sur les processus et les techniques
propres aux interventions auprès des personnes âgées (Toseland, 1990) et
ont bénéficié de rencontres régulières avec les chercheurs au cours de
l'intervention. Elles ont appliqué les deux types d'intervention (PF et
discussion) afin de contrôler l'effet éventuel de l'animatrice. Chacune a été
assignée au milieu d'expérimentation où elle travaille et a animé quatre
groupes (deux groupes expérimentaux et deux groupes de discussion).
L'intervention PF a donc été réalisée auprès de six groupes; il en est de
même des rencontres de discussion.
La description de l'intervention
L'intervention centrée sur le futur (intervention PF) se déroule de façon à
faciliter la mise au point, la planification et la poursuite de buts personnels
relatifs au thème de la rencontre. Ces thèmes proviennent des buts
exprimés par plus de 700 sujets âgés (Bouffard, Lapierre et Bastin, 1989);
ils ont été retenus sur la base de l'importance que leur accordaient les
personnes âgées et se veulent pertinents pour les individus vivant à
domicile ou en institution.
Si chaque thème n'intéresse pas
115
nécessairement chaque sujet, l'ensemble des thèmes devrait rejoindre
l'ensemble des sujets et activer ainsi leur PF. Les détails sur l'intervention
PF sont présentés au tableau 1.
Par ailleurs, les rencontres qui s'adressent au groupe de discussion
sont dirigées par les mêmes animatrices. Ce programme compte le même
nombre de rencontres et ne porte pas sur le futur. Il comporte des
échanges autour des thèmes suivants en regard du présent ou du passé :
1) la communication non verbale, 2) l'expérience et la sagesse, 3) la
solitude, 4) le bien-être, 5) l'entraide, 6) les souvenirs, 7) les difficultés de la
communication et enfin 8) la dernière rencontre qui comprend la synthèse,
les adieux, les remerciements et la remise de la photo de groupe.
Il est important de souligner que les deux conditions (PF et discussion)
se distinguent par le fait que les thèmes du groupe de discussion portent
sur le présent et le passé, tandis que ceux du groupe PF se rapportent au
futur; il s'agit de buts personnels réalistes à préciser, à planifier et à
poursuivre.
La mesure des variables
L'évaluation de la PF comporte deux dimensions : l'attitude à l'égard du
futur et la croyance en la réalisation de projets.
116
Tableau 1
Intervention axée sur le futur (groupe expérimental)
Objectif
Favoriser l'élaboration, la planification et la réalisation de buts personnels,
concrets et réalistes.
Structure de la rencontre
Chaque rencontre comprend deux parties principales (à part l'accueil et l'annonce
de la session suivante) :
1. Élaboration de buts personnels relatifs au thème de la rencontre;
2. Choix de moyens et planification de l'action en vue d'atteindre les buts visés.
Thèmes des rencontres
(Chacun des thèmes est abordé en regard de l'avenir)
1. Mes activités préférées (anciennes activités à conserver et nouvelles que
j'aimerais faire);
2. Mon autonomie et ma santé (que pourrais-je faire pour conserver ou améliorer
mon autonomie et ma santé ?);
3. Le développement personnel (puis-je m'améliorer ?);
4. Retour permettant de faire le point sur les actions réalisées ou tentées, les
stratégies utilisées et les difficultés rencontrées;
5. Mes relations avec les autres (relations que je voudrais conserver, améliorer
ou créer);
6. Mes petits bonheurs (comment me faire plaisir ?);
7. Un sens à la vie (croyances, valeurs, mort...);
8. Retour final, adieux, remerciements et remise de la photo du groupe.
L'attitude à l'égard du futur
L'attitude face au futur est mesurée au moyen de l'Échelle d'attitude
temporelle de Nuttin (1980) (test-retest = 0,57; consistance interne = 0,92).
À chaque paire d'adjectifs (désagréable/agréable, menaçant/attrayant, etc.)
correspond une échelle en sept points à l'aide de laquelle le sujet évalue sa
perception du futur. Un chiffre élevé indique une attitude positive face au
futur. Afin de ne pas surcharger l'entrevue, nous avons retenu cinq des dixneuf items; ils donnent un coefficient de consistance interne de 0,81 (132
sujets âgés) et un coefficient de corrélation test-retest de 0,61 à partir des
scores de 40 sujets âgés interrogés à trois mois d'intervalle (Bouffard et al.,
1992).
117
La croyance en la réalisation de projets
Le questionnaire sur la croyance en la réalisation de projets évalue la
probabilité que l'individu se donne de réaliser 25 buts sélectionnés parmi
les plus fréquemment mentionnés par 700 personnes âgées (Bouffard,
Lapierre et Bastin, 1989; Lapierre, Bouffard et Bastin, 1993). Les sujets
indiquent leur réponse sur une échelle de quatre points (1 = ne se réalisera
certainement pas; 4 = se réalisera certainement). Ce questionnaire a
obtenu un coefficient de consistance interne de 0,85 auprès de 107 sujets
âgés (Dubé et al., 1993).
Quatre indices concrétisent la variable bien-être psychologique.
La satisfaction de vivre
L'échelle de satisfaction de vie élaborée par Diener, Emmons, Larsen et
Griffin (1985) a été traduite et validée par Blais, Vallerand, Pelletier et
Brière (1989) qui ont également fourni des normes pour une population
âgée francophone. Cet instrument compte cinq items (alpha = 0,82) et sa
structure factorielle se limite à un seul facteur qui explique 60 % de la
variance. Les corrélations élevées avec d'autres instruments témoignent
de sa validité. Lors d'une recherche antérieure (Bouffard et al., 1992), le
coefficient alpha était de 0,72 (131 sujets âgés) et le coefficient de
corrélation test-retest de 0,79 (40 sujets âgés interrogés à trois mois
d'intervalle). Le sujet exprime sa satisfaction pour chaque item (p. ex.
«Mes conditions de vie sont excellentes») à l'aide d'une échelle en sept
points (1 = fortement en désaccord; 7 = fortement en accord). Un score
élevé signifie un niveau élevé de satisfaction de vivre.
L'estime de soi
Les 16 items servant à évaluer l'estime de soi (p. ex. «J'ai confiance en
mon habileté à évaluer une situation») sont empruntés à l'échelle «Estime
de soi» du Personal Orientation Inventory de Shostrom (1963). Elle a été
traduite et validée en français par Tremblay (1968) qui a obtenu un
coefficient moyen de fidélité de 0,70. Il est fréquemment utilisé dans les
recherches en psychogérontologie. Dans une recherche antérieure faite
auprès de 108 sujets âgés, le coefficient de consistance interne de l'échelle
d'Estime de soi se chiffrait à 0,65 (Dubé et al., 1993). Un score élevé
signifie une bonne estime de soi.
La dépression
La dépression a été évaluée au moyen de l'Échelle de dépression
gériatrique de Yesavage et al. (1983), traduite et validée en français par
Bourque, Blanchard et Vézina (1990) (alpha = 0,89; moitié-moitié = 0,88;
test-retest = 0,70). Un score élevé aux 30 items (p. ex. «Est-ce que vous
ressentez un vide dans votre vie ?») indique la présence de dépression.
L'autonomie psychologique
118
Le Questionnaire d'autonomie psychologique (Dubé et al., 1992) comprend
28 items répartis selon deux dimensions : le contrôle décisionnel et le
contrôle comportemental, chacune comportant 14 items. Ces items sont
répartis en trois sous-dimensions : la dynamique de l'individu, ses
capacités et son intégration sociale. Le sujet indique à quelle fréquence il
réagit de la façon décrite par l'item (p. ex. «Je veux prendre moi-même
mes décisions») à l'aide d'une échelle en cinq points (1 = jamais; 5 =
toujours). Un score élevé indique que le sujet manifeste une grande
autonomie psychologique. L'analyse factorielle révèle que tous les items
concourent bien à mesurer un seul facteur, l'autonomie psychologique
expliquant 27 % de la variance. Les corrélations entre chacun des items et
l'autonomie psychologique varient de 0,45 à 0,62 (Dubé, Alain, Lapierre et
Lalande, 1992). Dans une étude auprès de 107 sujets âgés, le coefficient
de consistance interne était de 0,86 (Dubé et al., 1993).
L'évaluation de l'autonomie fonctionnelle
L'autonomie fonctionnelle a été mesurée grâce au SMAF (Système de
Mesure de l'Autonomie Fonctionnelle) (Hébert, Carrier et Bilodeau, 1988).
Le SMAF est constitué de 29 items qui couvrent cinq secteurs
fondamentaux d'aptitudes fonctionnelles : activités de la vie quotidienne,
mobilité, communication, fonctions mentales et tâches domestiques. Un
score élevé indique que la personne est en grande perte d'autonomie
fonctionnelle. Le SMAF a été administré au prétest seulement.
La collecte de données qualitatives
Dans le but d'approfondir la compréhension des résultats quantitatifs,
d'avoir accès aux processus impliqués au cours de l'intervention et de
saisir — partiellement, au moins — l'expérience personnelle et l'évolution
des participantes, un abondant matériel anecdotique a été recueilli. Pour
ce faire, l'animatrice prend note des informations pertinentes à chaque
séance, et ce, pour chaque participante du groupe expérimental. Ces
données sont classées en trois catégories (buts, moyens et actions) et sont
complétées par d'autres observations jugées utiles.
RÉSULTATS
L'impact de l'intervention
L'analyse des résultats vérifie d'abord si l'intervention produit un effet sur la
PF (objectif 1) et le bien-être psychologique (objectif 2). À cette fin, chaque
dimension de la PF et chaque indice de bien-être est soumis à une analyse
de la covariance dans laquelle les deux groupes (PF et discussion)
représentent le facteur et la mesure prétest, la covariable.
Dans le tableau 2, apparaissent les résultats au prétest et au posttest
des groupes PF et discussion pour les dimensions de la PF et les indices
119
du bien-être.
Il appert que l'intervention n'a pas produit d'effet
significativement plus élevé que dans le groupe de discussion.
L'effet modérateur du niveau initial des variables psychologiques
Dans le but de vérifier l'effet éventuel du niveau initial des variables
psychologiques (croyance en la réalisation de projets, attitude à l'endroit du
futur, satisfaction de vivre, estime de soi, dépression et autonomie
psychologique) sur les résultats de l'intervention, les sujets ont été divisés
en trois sous-groupes pour chacune des variables et le tiers supérieur a été
comparé au tiers inférieur dans le cadre de l'analyse de la covariance.
Ainsi, l'analyse de la covariance inclut le facteur (groupe PF versus groupe
discussion), la covariable (prétest) et le niveau (tiers inférieur versus tiers
supérieur). Cette série d'analyses a révélé deux résultats intéressants et
significatifs (p < 0,01). Le premier résultat indique que le groupe participant
à l'intervention PF montre une amélioration significativement plus grande
de la croyance en la réalisation de projets que celle du groupe de
discussion. Cette observation est valable chez les sujets dont le niveau
initial à cette variable est bas (3,02 au prétest devient 3,37 au posttest) ou
élevé (3,66 devient 3,87). Deuxièmement, dans le groupe PF seulement,
les sujets dont le niveau initial d'autonomie psychologique est élevé
connaissent une augmentation de la croyance en la réalisation de projets
(3,59 devient 3,74).
120
Tableau 2
Moyennes et écarts-types des groupes PF et discussion au
prétest et au posttest pour les variables étudiées
PF
(n=24)
Aspects de la PF
Discussion
(n=37)
Prétest
Posttest
Prétest
Posttest
M
(é.-t.)
M
(é.-t.)
M
(é.-t.)
M
(é.-t.)
Croyance en la réalisation
3,35
3,47
3,42
3,46
(sur 4)
(0,27)
(0,39)
(0,36)
(0,34)
Attitude face au futur
4,82
4,83
5,02
5,08
(sur 7)
(0,94)
(1,09)
(0,97)
(0,83)
ANCOVA
p
0,46
0,48
Indices de bien-être
psychologique
Satisfaction de vie
5,30
5,48
5,72
5,76
(sur 7)
(1,20)
(0,88)
(0,80)
(0,88)
12,67
13,46
13,14
13,19
(2,58)
(1,98)
(2,03)
(1,91)
Estime de soi
(sur 16)
Dépression
9,25
7,29
7,92
7,68
(sur 30)
(6,03)
(4,31)
(5,05)
(5,14)
Autonomie psychologique
3,97
4.09
4,07
4,23
(sur 5)
(0,45)
(0,63)
(0,43)
(0,49)
0,79
0,33
0,35
0,63
L'effet modérateur des variables sociodémographiques
Dans le but de vérifier si les variables sociodémographiques influencent les
résultats de l'intervention, il convient de procéder au même type d'analyse
qu'au paragraphe précédent. Dans le présent cas, l'analyse de la
covariance inclut le facteur (groupe PF versus groupe discussion), la
covariable (prétest) et la variable sociodémographique (âge, statut social,
autonomie fonctionnelle, milieu de vie).
Cette série d'analyses de
covariance révèle trois effets significatifs. Premièrement, un niveau élevé
d'autonomie fonctionnelle s'accompagne d'une augmentation de la
croyance en la réalisation de projets, et ce, pour les deux groupes.
Deuxièmement, il y a un effet de milieu : la croyance en la réalisation de
projets diminue en centre d'accueil (pour les deux groupes), alors qu'elle
augmente chez les personnes qui fréquentent le centre de jour ou vivent en
pavillon (pour les deux groupes). Troisièmement, on constate un effet
d'interaction groupe x milieu qui affecte l'estime de soi (p < 0,01). En effet,
on observe, à la suite de l'intervention PF, une augmentation de l'estime de
soi dans tous les milieux, sauf en centre d'accueil où elle reste stable; dans
le groupe de discussion, il y a une augmentation de l'estime de soi chez les
personnes en centre d'accueil et en pavillon et une diminution chez les
sujets recrutés en centre de jour.
Une étude de cas
121
Les données recueillies par les animatrices révèlent clairement que les
participantes du groupe PF ont formulé des buts personnels réalistes et
variés. Elles ont précisé, souvent avec l'aide du groupe, des moyens et
des plans pour réaliser ces buts. Lors des retours (rencontres 4 et 8), il fut
possible de constater que plusieurs personnes avaient effectué (ou tenté
de faire) quelques-unes des actions prévues. Le climat du groupe et
l'attitude chaleureuse de l'animatrice ont apporté un soutien solide dans la
poursuite des objectifs individuels.
L'intégration des données qualitatives donne lieu à des études de cas
qui font apparaître des résultats positifs et illustrent bien l'expérience
fructueuse vécue par des participantes du groupe PF. Voici donc un de
ces cas.
Cas 110
Madame G est âgée de 88 ans; elle est veuve et mère de huit enfants.
Pendant sa vie active, elle a travaillé dans un magasin et à la caisse
populaire de son village. Son conjoint travaillait à la coupe du bois. Elle vit
dans son logement et est autonome bien qu'elle doive recevoir de
l'assistance pour certaines tâches domestiques. Elle se sent très isolée,
reçoit peu de visite de ses enfants et trouve difficile le milieu des HLM où
l'on s'épie et se critique mutuellement. Cet isolement s'explique peut-être
par le fait que Madame G n'est pas d'un contact facile, aimerait qu'on la
plaigne, critique souvent et exprime peu de gratitude à la suite de ce qu'on
fait pour elle. Elle fréquente le centre de jour deux fois par semaine. Elle
s'est impliquée tout au long de la démarche sans manquer une seule
rencontre (voir le compte rendu au tableau 3). La troisième rencontre
marque un point tournant; elle décide de s'efforcer d'être plus patiente et
de sourire. Finalement, elle s'est efforcée vraiment et a changé d'attitudes
et de comportements. Le personnel du centre de jour a même noté le
changement qui perdure encore cinq mois plus tard : moins de critique,
plus de tolérance, sourire. Elle a également réalisé des progrès dans la
poursuite d'autres objectifs : participation à un «groupe de mémoire» et
récitation de la prière du mardi.
122
123
Les résultats au posttest corroborent ces changements positifs (voir le
tableau 4). Toutes les variables ont connu une amélioration par rapport au
prétest, sauf l'estime de soi — d'ailleurs très élevée — qui est restée
stable.
Tableau 4
Résultats au prétest et au posttest du cas 110
Prétest
Posttest
Croyance en la réalisation de projet (sur 4)
3,60
3,72
Attitude à l'endroit du futur (sur 7)
3,20
4,40
Satisfaction de vivre (sur 7)
5,20
6,00
14,00
14,00
Dépression (sur 30)
6,00
4,00
Autonomie psychologique (sur 5)
4,30
4,80
Estime de soi (sur 16)
DISCUSSION
Un programme d'intervention axé sur les buts en vue d'améliorer le bienêtre subjectif des personnes âgées a été comparé à des rencontres de
discussion. L'analyse des résultats permet la formulation de quatre
conclusions. Bien que les deux types d'intervention aient suscité des
améliorations chez les participantes, au niveau des aspects de la PF et du
bien-être, l'augmentation des scores dans le groupe PF n'est pas
significativement plus grande que dans le groupe de discussion (objectifs 1
et 2). Ces résultats remettent en question le modèle d'intervention et la
méthologie; il en sera question un peu plus loin. Cependant, il faut
remarquer que les caractéristiques des sujets (femmes très âgées dont la
perte d'autonomie fonctionnelle exige l'hébergement ou le recours aux
services d'un centre de jour) limitent la portée de cette conclusion à cette
seule population. En effet, des résultats indiquent que les personnes plus
autonomes augmentent leur croyance en la réalisation de projets et leur
estime de soi. Les personnes âgées vivant dans la communauté
bénéficieraient sans doute davantage de l'intervention PF.
Deuxièmement, l'analyse du rôle des variables modératrices a révélé
l'influence de l'autonomie fonctionnelle et de l'autonomie psychologique
dans le groupe PF. Cette conclusion fait voir le bien-fondé des profils de
motivation de Lapierre et al. (1993) : les personnes favorisées aux plans
physique et psychologique ne limitent pas leurs aspirations à la
préservation de leur santé, mais manifestent une ouverture vers le futur, un
intérêt pour leur croissance personnelle et une préoccupation pour le bienêtre de leur entourage. Cette conclusion vient également appuyer les
théories courantes qui mettent l'accent sur l'importance de l'autonomie
psychologique. En effet, elle est considérée comme un facteur décisif
dans la poursuite d'un défi optimal (Deci et Ryan, 1985) et dans la volonté
de passer à l'action (Kuhl, 1994).
124
Troisièmement, le milieu de vie crée des sous-groupes qui profitent
mieux de l'intervention PF. Les participantes du groupe PF qui vivent à
domicile ou en pavillon ont amélioré leur niveau de croyance en la
réalisation de projets, ce qui ne fut pas le cas de celles vivant en centre
d'accueil. De plus, celles qui demeurent chez elles ont connu une
augmentation de l'estime de soi grâce à l'intervention PF, ce qui ne fut pas
le cas non plus dans le groupe de discussion.
Les deuxième et troisième conclusions nous encouragent donc dans la
poursuite de l'étude du rôle des variables qui viennent moduler l'effet de
l'intervention.
Quatrièmement, l'examen des données qualitatives — l'étude de cas
en particulier — démontre que les participantes du groupe PF ont exprimé
des buts personnels, spécifié des moyens de les atteindre et sont passées
à l'action ou ont tenté de le faire dans un certain nombre de cas. Ce type
d'analyse assure également les chercheurs que les sujets n'ont ressenti
aucun inconvénient à ce genre d'intervention. Elle fait voir l'implication
personnelle des participantes de même que leur haut niveau de
satisfaction relativement à leur participation aux rencontres. Enfin, les
données anecdotiques s'avèrent très utiles pour la révision du programme
d'intervention.
Implications
La théorie de Lens (1993) fait ressortir l'importance de promouvoir la PF
comme approche d'intervention. Cependant, le modèle de Bandura (1993)
incite à accorder plus de place aux variables modératrices telles
l'autonomie psychologique dans l'intervention elle-même. Cette dernière
devra donc viser la promotion de la PF et de l'autonomie psychologique
puisque la poursuite des buts ne se réalisera pas sans l'implication
personnelle et la «volition» nécessaire au passage à l'action (Kuhl, 1994).
Sur le plan méthodologique, il semble pertinent de suggérer
1) d'évaluer la motivation personnelle à participer (Gitlin et al., 1992); 2)
d'accorder plus de temps aux difficultés reliées à la réalisation des buts et
plus de support aux participantes tout au long du processus; 3) de porter
attention aux idées irrationnelles qui bloquent l'élaboration, la planification
et la poursuite de buts personnels; 4) d'éviter de se centrer sur des thèmes
généraux, mais de partir des intérêts de l'individu en l'amenant à identifier
lui-même ses projets significatifs; 5) d'aborder plus systématiquement les
différentes étapes de réalisation de projets que sont l'élaboration, la
planification et la réalisation; 6) d'allonger l'intervention à 10 ou 12
semaines en vue d'augmenter la possibilité de modifier les attitudes et les
comportements visés; 7) de vérifier 5 à 6 mois plus tard la stabilité des
effets éventuels.
125
Sur le plan de la pratique professionnelle auprès des personnes âgées,
il faut considérer que l'intervention axée sur le futur comporte des
avantages qui peuvent être obtenus à peu de frais puisque l'animation
exige une formation brève des intervenants, que les rencontres de groupe
permettent à plus de personnes de profiter du programme et que les
séances s'inscrivent facilement dans l'horaire d'une résidence, d'un centre
de jour ou d'un centre de services communautaires.
Puisque les quelques bénéfices de l'intervention PF sont apparus chez
les participantes se caractérisant par un niveau élevé d'autonomie
psychologique et d'autonomie fonctionnelle, on peut penser que les
clientèles plus «lourdes» (peu autonomes aux plans psychologique et
fonctionnel) profiteraient davantage de l'intervention PF si celle-ci était
précédée (ou accompagnée) de sessions de type soutien social et
psychologique (Toseland, 1990) les rendant plus aptes à poursuivre leurs
buts.
Le milieu de vie — qui reflète en partie le niveau d'autonomie
fonctionnelle — influence également les résultats de l'intervention. Les
personnes qui fréquentent le centre de jour et participent à l'intervention PF
voient leur croyance en la réalisation de projets augmenter, ce qui n'est pas
le cas de celles qui vivent au centre d'accueil. Dans les recherches
futures, la santé physique des personnes hébergées devrait être prise en
considération. Chez les personnes les plus fragiles, l'absence d'effet en
matière de PF peut provenir non pas de l'inefficacité de l'intervention, mais
d'une baisse d'énergie concomitante à l'expérimentation ou encore de
l'arrivée de nouvelles pertes physiques ou autres qui bloquent l'émergence
ou la réalisation des projets. Bien que les résultats de la présente étude
soient modestes, il importe de poursuivre la recherche en vue d'améliorer
et d'évaluer l'intervention axée sur le futur puisque la réalisation des buts
personnels est garante d'une bonne santé psychologique.
Abstract
Previous research indicated that future time perspective (FTP) is an important component of
subjective well-being and successful aging. An intervention program (8 weeks), based on
FTP (personal goal setting, planning and striving), was used with elderly women in order to
promote their well-being. This program was compared to a placebo intervention using a
pre/post research design. Results indicated that the benefits of the FTP program were not
significantly higher than those of the control group. Additional analyses demonstrated the
importance of considering the subjects' initial level of functionning to evaluate the changes
following the participation in the interventions. A case study showed the improvements of
one woman taking part in the FTP program. Research must be carried on in order to
complete the model of intervention and to improve the FTP program.
Références
Baltes, P. B. et Baltes, M. M. (Eds.). (1993). Successful aging. Perspectives from the
behavioral sciences. New York : Cambridge University Press.
126
Bandura, A. (1993). Théorie sociale-cognitive des buts. Revue québécoise de psychologie,
14(2), 43-84.
Blais, M. R., Vallerand, R. J., Pelletier, L. G. et Brière, N. M. (1989). L'échelle de
satisfaction de vie : Validation canadienne-française du «Satisfaction with Life Scale».
Revue canadienne des sciences du comportement, 21(2), 210-223.
Bouffard, L. et Bastin, E. (1992). La perspective future, facteur de santé mentale chez les
personnes âgées. Santé mentale au Québec, 17(2), 227-249.
Bouffard, L., Dubé, M., Lapierre, S. et Bastin, E. (1992). Intervention auprès des personnes
âgées : développer la perspective future afin d'améliorer la santé mentale. Rapport de
recherche. Sherbrooke/Trois-Rivières.
Bouffard, L., Lapierre, S. et Bastin, E. (1989). Extension temporelle des projets d'avenir des
personnes âgées. Journal international de psychologie, 24(3), 265-291.
Bourque, P., Blanchard, L. et Vézina, J. (1990). Étude psychométrique de l'Échelle de
dépression gériatrique. Revue canadienne du vieillissement, 9(4), 348-355.
Brunstein, J.C. (1993). Personal goals and subjective well-being : a longitudinal study.
Journal of Personality and Social Psychology, 65(5), 1061-1070.
Cross, S. et Markus, H. (1991). Possible selves across the life span. Human Development,
34, 230-255.
Deci, E. L. et Ryan, R. M. (1985). Intrinsic motivation and self-determination in human
behavior. New York : Plenum.
Diener, E., Emmons, R. A., Larsen, R. J. et Griffin, S. (1985). The satisfaction with life scale.
Journal of Personality Assessment, 49, 71-76.
Dubé, M., Alain, M., Lapierre, S. et Lalande, G. (1992). Relation entre l'autonomie et
certains facteurs psychologiques chez les âgés et les très âgés. Rapport de recherche,
Université du Québec à Trois-Rivières.
Dubé, M., Bouffard, L., Lapierre, S. et Bastin, E. (1993). Une intervention de groupe axée
sur la perspective future comme moyen d'intervention pour maintenir l'autonomie et la
santé mentale des personnes âgées. Rapport de recherche, Université du Québec à
Trois-Rivières.
Emmons, R. A. (1989). The personal striving approach to personality. In L. A. Pervin (Ed.),
Goal concepts in personality and social psychology (pp. 87-126). Hillsdale, NJ :
Laurence Erlbaum Ass.
Emmons, R. A. et King, L. A. (1988). Conflict among personal strivings : immediate and
long-terms implications for psychological and physical well-being. Journal of Personality
and Social Psychology, 54, 1040-1048.
Erikson, E. H., Erikson, J. M. et Kivnick, H. Q. (1986). Vital involvement in old age. New
York : Norton.
Fraisse, P. (1963). La psychologie du temps. Paris : Presses Universitaires de France.
Frese, M. et Sabini, J. (Éds) (1985). Goal directed behavior. Psychological theory and
research on action. Hillsdale, NJ : Erlbaum.
Frey, D. E., Kelbley, T. J., Durham, L. et James, J. S. (1992). Enhancing the self-esteem of
selected male nursing home residents. The Gerontologist, 32(4), 552-557.
George, L. K. (1981). Subjective well-being : conceptual and methodological issues. Annual
Review of Gerontology and Geriatrics, 2, 345-382.
Gitlin, L. N., Lawton, M. P., Windsor-Landsberg, L. A., Kleban, M. H., Sanos, L. P. et Posner,
J. (1992). In search of psychological benefits. Exercise in healthy older adults.
Journal of Aging and Health, 4(2), 174-192.
Gjesme, T. (1983). Introduction : An inquiry into the concept of future orientation. Journal
international de psychologie, 18, 347-350b.
Hébert, R., Carrier, R. et Bilodeau, A. (1988). Le système de mesure de l'autonomie
fonctionnelle (SMAF). La Revue de gériatrie, 13(4), 161-167.
Hegeman, C. et Tobin, S. (1988). Enhancing the autonomy of mentally impaired nursing
home residents. The Gerontologist, 28 (suppl), 71-75.
Holahan, C.K. (1988). Relation of life goals at age 70 to activity participation and health and
psychological well-being among Terman's gifted men and women. Psychology and
Aging, 3, 286-291.
Kemper, P., Applebaum, R. et Harrigan, M. (1987). Community care demonstration : What
have we learned ? Health Care Financing Review, 8, 87-100.
127
Kostin, J. H. (1979). An investigation of future time perspective in old age. Diss. doct. New
School for Social Research, New York. Dissertation Abstracts International, 40(6-B),
2844-2845.
Kozma, A., Stones, M. J. et McNeil, J. K. (1991). Psychological well-being in later life.
Toronto : Butterwords.
Kuhl, J. (1994). A theory of action and state orientations. In Kuhl, J. et Beckman, J. (Eds).
Volition and personality (pp. 9-46). Seattle : Hogrefe et Huber.
Lamy, L., Dubé, M., Lapierre, S., Alain, M. et Lalande, G. (1994). L'autonomie fonctionnelle
et la santé perçue comme prédicteur de l'autonomie psychologique des personnes
âgées. Revue québécoise de psychologie, 15(3), 23-46.
Lapierre, S., Bouffard, L. et Bastin, E. (1993). Motivational goal objects in later life.
International Journal of Aging and Human Development, 36(4), 279-292.
Lapierre, S., Bouffard, L. et Bastin, E. (Sous presse). Personal goals and subjective wellbeing in later life. International Journal of Aging and Human Development.
Lebowitz, B. D. et Niederehe, G. (1992). Concepts and issues in mental health and aging.
In J. E. Birren, R. B. Sloane et G. D. Cohen (Eds.), Handbook of mental health and
aging (pp. 3-26). New York : Academic Press.
Lecci, L., Okun, M. A. et Karoly, P. (1994). Life regrets and current goals as predictors of
psychological adjustment. Journal of Personality and Social Psychology, 66(4), 731741.
Lens, W. (1993). La signification motivationnelle de la perspective future. Revue
québécoise de psychologie, 14(1), 69-83.
Lewin, K. (1942). Time perspective and morale. In G. Lewin (Ed.), Resolving social conflicts
(pp. 103-124). New York : Harper et Brothers, 1948.
Liber, H. S. (1982). Applications of a theory of personality functioning and change to three
career identity changes faced by the elderly. In J. O. Raynor et E. E. Entin (Eds.),
Motivation, career striving and aging (pp. 353-370). Washington, DC : Hemisphere.
Locke, A. et Latham, G. P. (1990). A theory of goal setting and task performance.
Englewood Cliff, NJ : Prentice-Hall.
Luce, G. G. (1979). Your second life. New York : Delacorte Press/Seymour Lawrence.
Moran, J. A. et Gatz, M. (1987). Group therapies for nursing home adults. An evaluation of
two treatment approaches. The Gerontologist, 27(5), 588-591.
Neugarten, B. L., Havighurst, R. J. et Tobin, S. S. (1961). The measurement of life
satisfaction. Journal of Gerontology, 16, 134-143.
Nuttin, J. R. (1980). Motivation et perspectives d'avenir. Louvain, Presses Université de
Louvain.
Nuttin, J. R. (1985). Théorie de la motivation humaine (2e éd.). Paris : Presses
Universitaires de France.
Nuttin, J. R. (1987). The respective roles of cognition and motivation in behavioral
dynamics, intention, and volition. In F. Halisch et J. Kuhl (Eds), Motivation, intention and
volition (pp. 309-320). New York : Springer - Verlag.
Okun, M. A., Stock, W. A., Haring, M. J. et Witter, R. A. (1984). Health and subjective wellbeing : A meta-analysis. International Journal of Aging and Human Development, 19(2),
111-132.
Payne, E. C., Robbins, S. B. et Dougherty, L. (1991). Goal directedness and older-adult
adjustment. Journal of Counseling Psychology, 38(3), 302-308.
Pervin, L. A. (Ed.) (1989). Goals concepts in personality and social psychology. Hillsdale,
NJ : Erlbaum.
Rapkin, B. D. et Fisher, C. (1992). Personal goals of older adults : issues in assessment
and prediction. Psychology and Aging, 7, 127-137.
Reker, G. T., Peacock, E. J. et Wong, P. T. P. (1987). Meaning and purpose in life and wellbeing : A life-span perspective. Journal of Gerontology, 42, 44-49.
Robbins, S. B., Lee, R. M. et Wan, T. T. H. (1994). Goal continuity as a mediator of early
retirement adjustment : testing a multidimensionnal model. Journal of Counseling
Psychology, 41(1), 18-26.
Ryff, C. D. (1989). Beyond Ponce de Leon and life satisfaction : New directions in quest of
successful ageing. International Journal of Behavioral Development, 12(1), 35-55.
Shostrom, E. L. (1963). Personal orientation inventory. San Diego, CA : Edits/Educational
and Industrial Testing Service.
128
Smith, L. C. et Robbins, S. B. (1988). Validity of the goal instability scale (modified) as a
predictor of adjustment in retirement-age adults. Journal of Counseling Psychology,
35(3), 325-329.
Staats, S. et Stassen, M. A. (1987). Age and present and future perceived quality of life.
International Journal Aging Human Development, 25 (3), 167-176.
Toseland, R. W. (1990). Group work with older adults. New York : New York University
Press.
Tremblay, B. (1968). Les caractéristiques de la personne et du professeur de niveau
collégial favorisant un apprentissage existentiel par l'étudiant. Dissertation doctorale,
Université de Montréal.
Wolff, K. (1971). Rehabilitating geriatric patients. Hospital Community Psychiatry, 22, 8-11.
Yesavage, J. A., Brink, T. L., Rose, T. L., Lum, O., Huang, V., Adey, M. et Leirer, V. O.
(1983). Development and validation of a geriatric depression screening scale. A
preliminary report. Journal of Psychiatric Research, 17, 37-49.
Zaleski, Z. (Éd) (1994). Psychology of future orientation. Lublin : Towarzystow Naukowe
KUL.
129