Dossier : Energies renouvelables Energies renouvelables
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Dossier : Energies renouvelables Energies renouvelables : le pari gagnant de Saint-Médard-en-Jalles Parmi les préoccupations quotidiennes de la municipalité, la gestion des flux énergétiques occupe une place centrale : mieux maîtriser le chauffage, l’électricité, traquer les fuites d’eau et les dépenses inutiles est une priorité pour protéger l’environnement. Préserver les ressources naturelles et améliorer le confort des habitants, c’est aussi investir dans les énergies propres... les énergies d’avenir. Joseph Dessarps, Adjoint aux patrimoines « L’un des axes forts de notre Agenda 21 concerne le déploiement de solutions renouvelables sur le plan énergétique : la production d’électricité verte, l’extension du réseau de chaleur bois et, le renouvellement de l’éclairage public... qui a déjà commencé. Saint-Médard-en-Jalles est l’une des rares villes à posséder sept types de systèmes d’énergies renouvelables : des panneaux photovoltaïques, deux chaufferies bois, un système de géothermie sur nappes, une pompe à chaleur thermodynamique, huit chauffe-eau solaires (bientôt neuf), des pompes à chaleur air/air et trois cuves de récupération d’eau de pluie. Ces solutions sont synonymes d’économies et de performances. » Dossier : Energies renouvelables Chaufferie bois Hastignan MAÎTRISER LA FACTURE ÉNERGÉTIQUE Avant même la production d’énergie renouvelable, le credo de la commune est de réduire ses consommations d’énergie par l’amélioration thermique de son patrimoine bâti puis l’amélioration technique des systèmes de chauffage et climatisation. La mise en oeuvre de systèmes à énergie renouvelable ne vient que dans un second temps. Ainsi, la ville déploie chaque année un programme de rénovation des bâtiments municipaux : « Nous avons réalisé un audit énergétique de nos bâtiments en 2010 permettant ainsi de connaître l’état des bâtiments municipaux. S’en suit chaque année une programmation des travaux de rénovation énergétique. Chaque fois que nous refaisons une toiture ou que nous remplaçons les huisseries, nous étudions la meilleure solution à mettre en oeuvre respectant à minima les obligations thermiques règlementaires. Quant à la rénovation de nos installations de chauffage ou d’électricité, nous nous employons à toujours comparer une solution traditionnelle avec une solution innovante ou à énergie renouvelable afin de choisir la solution la plus performante et en même temps la plus économique » explique Claire Eutrope, chargée de mission pour gérer les flux énergétiques de la ville. Son poste a été créé en 2011 pour, justement, traquer les dépenses d’énergie inutiles. En tout, cet ingénieur INSA spécialisé dans le génie climatique gère une centaine d’installations de chauffage communales. Grâce à son tableau de bord, elle peut sélectionner un site sur lequel un agent a repéré un dysfonctionnement – une panne de chauffage par exemple - et envoyer aussitôt une alerte informatique à un technicien. Ce dernier intervient dans la journée afin de solutionner le problème. L’important patrimoine de la ville et l’augmentation du prix de l’énergie ont conduit la commune à agir en ce sens. INCITER AUX GESTES ÉCOCITOYENS Le souci d’économie et la préservation de l’environnement vont d’ailleurs de pair. La mairie a choisi de ne plus consommer de fuel (hors carburant de certains véhicules) car cette énergie fossile polluante est aussi plus chère que le gaz ou l’électricité. La Ville a de plus en plus recourt aux énergies renouvelables pour, à terme, diminuer sa dépendance aux énergies fossiles. Pour réduire la facture, elle agit aussi sur le comportement des agents municipaux et des administrés en les incitant à faire les bons gestes. Par exemple, dans les salles de sports et les bâtiments fréquentés par les associations, des affichettes rappellent qu’il faut éteindre les lumières en sortant, tandis que la Salamandre, le magazine interne de la mairie, consacre une rubrique mensuelle au “geste énergie” : éteindre son ordinateur ou dégivrer régulièrement son réfrigérateur sont des mesures écocitoyennes ! Autre mesure : un système de télé-relève équipe désormais les compteurs d’eau municipaux pour détecter les fuites et alerter rapidement les services techniques. Le délégataire de service (l’Eau de la Cub) intervient d’ailleurs en partenariat avec la Ville pour des formations dans les écoles. Enfin, les habitants ont pu installer leurs kits d’économie d’eau remis par la mairie : mousseurs et douchettes font baisser la consommation... donc allègent la facture. BOIS, CHALEUR SOLAIRE, GÉOTHERMIE : LA VILLE INNOVE POUR FAIRE DES ÉCONOMIES De quel bois on se chauffe Innover pour développer les énergies renouvelables est vecteur d’économie... et de confort. A l’image des deux chaufferies bois installées sur les bâtiments les plus consommateurs d’énergie : le Carré des Jalles et l’espace aquatique. Là, la ville a profité des performances de la chaufferie pour créer un réseau de chaleur qui alimente aussi le centre socio-culturel Georges Brassens et huit logements en accession sociale à la propriété. « Ce système économique et écologique possédait une réserve de puissance; c’est pourquoi nous avons étendu à l’été 2013 ce réseau de chaleur au centre de loisirs La grange à Léo, à l’école primaire d’Hastignan et à la salle de sport Léo Lagrange. Une deuxième extension est prévue à l’été 2014, pour alimenter le collège d’Hastignan » précise Claire Eutrope. Ville Espace Magazine | N°10 | Janvier 2014 | 9 Dossier : Energies renouvelables Panneaux solaires Cette énergie a plusieurs avantages : moins onéreuse que le gaz, elle fait aussi appel à des circuits courts. La mairie a imposé à la société qui gère les chaudières de se fournir en bois local et issu directement de la forêt, sans traitement. Le soleil donne Le soleil est également mis à contribution pour chauffer la ville ! A la salle des sports de Magudas, à l’école primaire d’Hastignan, au groupe scolaire de Corbiac et plus récemment à la halle roller et Cap Ouest, les toits sont couverts de 2 800 m2 de panneaux photovoltaïques. Avec ce matériel, construit par une société française (dans la banlieue d’Agen), la Ville produit son électricité qu’elle revend à ERDF pour un tarif avantageux qui permet de dégager environ 100 000 € par an. « En 2014-2015, on posera d’autres panneaux mais, pour l’instant, on vise l’autoconsommation. Autrement dit, nous produirons et consommerons notre propre électricité. Nous faisons un pas de plus vers l’autonomie énergétique et le respect de l’environnement » confie Christine Moebs, adjointe à l’environnement à l’habitat et au logement. Saint-Médard-en-Jalles possède également 8 installations solaires thermiques qui produisent de l’eau chaude pour les sanitaires (bientôt neuf installations) et une pompe à chaleur thermodynamique qui chauffe l’air ambiant et l’eau de la plaine des sports des Biges grâce à 80 m2 de capteurs solaires installés sur le toit. De la chaleur dans l’air Ailleurs, comme à l’Hôtel de Ville, dans une partie du Carré des Jalles, au Centre Pierre Mendès France ou dans l’îlot 7, ce sont des pompes à chaleur air/air qui jouent le rôle de climatiseur. Ce système prélève l’énergie dans l’air extérieur et la restitue sous forme d’air chaud ou froid à l’intérieur du bâtiment. Nappe phréatique... et calorique À Cap Ouest, des études techniques préalables ont conclu qu’il était préférable de faire appel à l’énergie géothermique. Le bâtiment est chauffé et climatisé grâce à une pompe à chaleur qui tire son énergie d’une nappe souterraine bourrée de calories et dont la température de 15° reste stable toute l’année. Après cette installation test très concluante, la Ville pourrait envisager une extension à d’autres quartiers. L’eau de là pour la consommation d’ici L’eau qui vient du ciel est une ressource exploitable pour la commune qui la récupère dans trois énormes cuves au centre de loisirs La grange à Léo, à la salle des sports de Magudas et à l’espace aquatique. Elles permettent d’alimenter les sanitaires de ces bâtiments. A l’espace Aquatique, l’eau usée des bassins une fois purifiée de son chlore sert aussi à arroser les espaces verts et alimenter les toilettes. A Saint-Médard-en-Jalles, rien ne se perd, tout se transforme ! De plus, cinq forages assurent l’arrosage des espaces verts de la ville (plaine des sports, stades, cimetière de Piquès...). Une question sur les économies d’énergie, un conseil pour vos travaux d’isolation ? L’Espace info énergie tient une permanence les 2è et 4è vendredi du mois de 8h30 à 12h30 à la mission agenda 21 (Hôtel de Ville). 05 56 57 40 17 10 | Le magazine de la ville de Saint-Médard-en-Jalles La lumière, moins chère Enfin, depuis septembre 2013 et pour les 5 années à venir, Saint-Médard-en-Jalles a lancé un vaste programme de rénovation de son éclairage public. Ce plan a d’ailleurs commencé et, à la mi-décembre, la Ville avait remplacé 362 luminaires sur les 2 652 prévus. « Nous échangeons les anciens ballons fluorescents qui abritent des lampes à mercure haute pression, contre des luminaires à diodes électroluminescentes. Les LEDS éclairent mieux, consomment nettement moins et ont une durée de vie plus longue. Elles sont aussi moins polluantes » signale le directeur du pôle technique et opérationnel de la commune, Jean-Michel Bousquet. Cette puissance, qui passe de 125 à 40 watts, est même abaissée à 20 watts dans les lotissements, pendant la nuit, aux heures où les rues sont vides. Inutile d’éclairer pour rien ! Ces éclairages LEDS font en outre l’objet d’un essai sur le giratoire de Picot, afin de tester leur pertinence sur des voies supportant un trafic plus important. 2014 verra la Ville équiper ses postes EDF d’horloges astronomiques, des boîtiers radio synchronisés toujours à l’heure et qui se réinitialisent automatiquement après une coupure de courant. Grâce à eux, l’éclairage public d’un secteur s’éteint quand l’astre du jour se lève et se rallume au moment même où il se couche. La période d’ensoleillement est exploitée au maximum... pour une économie “astronomique” de l’ordre de 30% par rapport à l’ancien système. Le saviez-vous L’éclairage public représente 40% de la consommation électrique communale. 2600 points lumineux (type boule) énergivores. Ils seront remplacés d’ici 2017 dans tous les quartiers. Dossier : Energies renouvelables Depuis 2010, les consommations en gaz et électricité de la commune ont diminué de façon régulière. On peut ainsi noter entre 2010 et 2012, UNE BAISSE DES CONSOMMATIONS D’ENVIRON 22%, ceci étant dû aux efforts d’économies d’énergies déployées par la commune et au développement des installations à énergie renouvelable (ENR). Ces dernières permettent de couvrir 15,6% des consommations énergétiques de la commune à fin 2012, répartie ainsi : - 95,5 % de la production ENR sont assurés par les 2 chaufferies bois de la commune - 1,5% de la production ENR sont assurés par les 8 installations solaires thermiques de la commune - 3 % de la production ENR sont assurés par les 5 installations solaires photovoltaïques de la commune Les consommations en eau (usages bâtiments communaux et espaces verts), ONT DIMINUÉ DE 24,8 % DEPUIS 2010. Côté finances, les dépenses liées à l’énergie (eau, gaz, électricité, bois) sont relativement constantes puisqu’elles ont diminués de 0,7% depuis 2010 (prix consommations et abonnements). Ces dépenses ne prennent pas en compte la revente d’électricité liée à la production photovoltaïque. Ainsi, Saint-Médard-en-Jalles atteint son objectif : DIMINUER SES CONSOMMATIONS ÉNERGÉTIQUES DE FAÇON À PALLIER L’AUGMENTATION DU PRIX DE L’ÉNERGIE. Fin 2013, la part des ENR augmentera pour atteindre entre 20% et 23% des consommations énergétiques de la ville. En effet, les installations créées en 2012 auront fonctionné sur une année entière et de nouvelles installations ont vu le jour en 2013 (1 installation solaire thermique aux tribunes de Gajac, la géothermie à Cap Ouest et l’extension du réseau de chaleur bois d’Hastignan). Le bilan qui sera réalisé fin janvier 2014 permettra de valider ces chiffres. En 2013, sur une année entière de production, les 5 installations photovoltaïques communales ont produit 389 737 kWh ce qui représente 5,34% de la consommation électrique communale (bâtiments communaux et éclairage public) - ou 9,46% de la consommation électrique des bâtiments communaux seuls - 61 000 kWh c’est ce que la Ville économise en un an grâce à la pompe à chaleur géothermique, soit 4 100 € TTC (par comparaison avec un système de chaudière à gaz couplé à un groupe froid pour climatiser en été). Le 4 avril 2012, Saint-Médard-enJalles était récompensée par le prix des Energies Citoyennes qui distingue les collectivités menant une politique énergétique exemplaire. Le site de Cap Ouest est labellisé BBC – Bâtiment Basse Consommation – mais sera en réalité BEPOS - Bâtiment Energie Positive -, autrement dit une construction qui produit plus d’énergie (électricité, chaleur...) qu’elle n’en consomme.