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Corrigé : EM Lyon 2016 Option économique Exercice 1: Partie I : Étude de la matrice A 1 0 1 1. A2 = 0 2 0. 1 0 1 2. On cherche tous les réels a, b, c tels que aI + bA + cA2 = 0. On a : a+c=0 a+c b c b=0 aI + bA + cA2 = 0 ⇐⇒ b a + 2c b = 0 ⇐⇒ c=0 c b a+c a + 2c = 0 ⇐⇒ a = b = c = 0. La famille (I, A, A2 ) est donc libre. 3. a. La matrice A est une matrice symétrique réelle donc elle est diagonalisable. b. — Valeurs propres : On cherche les réels λ tels que la matrice A − λI n’est pas inversible : −λ 1 0 1 −λ 1 A − λI = 0 1 −λ ↓ 1 −λ 1 L1 ← L2 0 1 −λ L2 ← L3 −λ 1 0 L3 ← L1 ↓ 1 −λ 1 0 1 −λ 2 0 1−λ λ L3 ← L3 + λL1 ↓ 1 −λ 1 0 1 −λ 0 0 λ(2 − λ2 ) L3 ← L3 + (λ2 − 1)L2 √ √ 2 2 et − 2. Les valeurs propres de A sont les racines de λ(2 − λ ), c’est-à-dire 0, 1 0 est un vecteur propre associé à la valeur propre 0. — Vecteurs propres : X1 = −1 √ √1 X2 = 2 est un vecteur propre associé à la valeur propre 2. 1 1 √ √ X3 = − 2 est un vecteur propre associé à la valeur propre − 2. 1 √ 1 1 √1 − 2 0 0 √ 0 √0 et P = − 2 0 On a donc A = P DP −1 avec D = 0 2. 1 −1 1 2 0 0 4. On peut facilement remarquer que D 3 = 2D. Or A3 = (P DP −1)3 = P D 3 P −1. Donc on a bien A3 = 2A. EML 2016 Page 1 Corrigé Partie II : Étude d’une application définie sur E 5. On a facilement E = Vect(I, A, A2 ). Donc E est un sous-espace vectoriel de M3 (R) (car c’est un sous-espace engendré) et de plus la famille (I, A, A2 ) est une famille génératrice de E. De plus, on a déjà montré que la famille (I, A, A2 ) est une famille libre. Donc (I, A, A2 ) est une base de E et dim(E) = 3. 6. Soit M = aI + bA + cA2 ∈ E. On a alors : AM = aA + bA2 + cA3 = aA + bA2 + 2cA = (a + 2c)A + bA2 . Donc AM ∈ E. 7. On vient de montrer que f est une application de E dans E. Montrons maintenant que f est une application linéaire. Soient M et N deux matrices de E et x un réel. On a alors : f (M + xN) = A(M + xN) = AM + xAN = f (M) + xf (N). f est donc une application linéaire de E dans E, c’est-à-dire un endomorphisme de E. 8. On a f (I) = A = 0I + 1A + 0A2 , f (A) = A2 = 0I + 0A + 1A2 et f (A2 ) = A3 = 0I + 2A + 0A2 . 0 0 0 Donc F = 1 0 2. 0 1 0 9. a. Pour tout M ∈ E, (f ◦ f ◦ f )(M) = A(A(AM)) = A3 M = 2AM = 2f (M). On a donc bien f ◦ f ◦ f = 2f . b. Soit λ une valeur propre de f et Mλ ∈ E \ {0} un vecteur propre associé. On a alors (f ◦ f ◦ f )(Mλ ) = λ3 Mλ et, d’après la question précédente, (f ◦ f ◦ f )(Mλ ) = 2f (Mλ ) = 2λMλ . On obtient donc (λ3 − 2λ)Mλ = 0 et comme Mλ 6= 0, on a bien λ3 = 2λ. √ √ c. Les seules valeurs propres possibles sont donc 0, 2 et − 2. Pour vérifier si ces réels sont bien des valeurs propres de f , nous allons utiliser F la matrice de f . On considère M = aI + bA + cA2 . — On a : a a = −2c f (M) = 0M ⇐⇒ F b = 0 ⇐⇒ . b=0 c Donc 0 est une valeur propre de f (car on a obtenu une infinité de solutions) et E0 (f ) = {−2cI + 0A + cA2 /c ∈ R} = Vect(A2 − 2I). — On a : a a √ √ a =√ 0 . f (M) = 2M ⇐⇒ F b = 2 b ⇐⇒ b = 2c c c √ √ Donc 2 est une valeur propre de f et E√2 (f ) = Vect( 2A + A2 ). — On a : a a √ √ a = 0√ f (M) = − 2M ⇐⇒ F b = − 2 b ⇐⇒ . b = − 2c c c √ √ Donc − 2 est une valeur propre de f et E−√2 (f ) = Vect(− 2A + A2 ). EML 2016 Page 2 Corrigé 10. 0 est une valeur propre de f donc f n’est pas bijectif. f admet trois valeur propres distinctes et E est de dimension 3, donc f est diagonalisable. 11. — D’après le calcul fait à la question 6., f (M) = (a + 2c)A + bA2 . Donc Im(f ) = Vect(A, A2 ). La famille (A, A2 ) est génératrice de Im(f ) et libre (deux vecteurs non proportionnels) donc c’est une base de Im(f ). — ker(f ) = E0 (f ) = Vect(A2 − 2I). La famille (A2 − 2I) est génératrice de ker(f ) et libre (un seul vecteur non nul) donc c’est une base de ker(f ). 12. a. L’équation f (M) = I + A2 n’admet pas de solutions car I + A2 6∈ Im(f ). b. Soit N = xI + yA + zA2 . On a x + 2z = 1 2 2 2 , f (N) = A + A ⇐⇒ (x + 2z)A + yA = A + A ⇐⇒ y=1 car la famille (A, A2 ) est libre. Les solutions de l’équation f (N) = A + A2 sont les matrices de la forme (1 − 2z)I + A + zA2 , où z ∈ R. Exercice 2: Partie I : Étude de la fonction f 1. — Les fonctions t → t, t → t2 et t → ln(t) sont continues sur ]0; +∞[, donc par produit et différence, f est continue sur ]0; +∞[. — On sait que lim+ t ln(t) = 0, donc lim+ f (t) = 0 = f (0). t→0 t→0 f est donc continue en 0. En conclusion f est continue sur [0; +∞[. 2. Les fonctions t → t, t → t2 et t → ln(t) sont de classe C 2 sur ]0; +∞[, donc par produit et différence, f est de classe C 2 sur ]0; +∞[. De plus, ∀t > 0, f ′ (t) = 2t − 1 − ln(t) 1 f ′′ (t) = 2 − . t et 3. Grâce à f ′′ (t), on a le tableau de variations de f ′ suivant : t 1 2 0 − f ′′ (t) +∞ f ′ (t) +∞ + 0 +∞ ln(2) On voit donc que pour tout t > 0, f ′ (t) > 0. On obtient donc le tableau de variations de f : t +∞ 0 f (t) + ′ +∞ f (t) 2 Pour la limite de f en +∞, on a écrit f (t) = t 0 ln(t) 1− t et on a utilisé le fait que lim t→+∞ ln(t) =0 t d’après les croissances comparées. f (t) − f (0) f (t) − f (0) 4. a. On a, pour tout t > 0, = t − ln(t) donc lim+ = +∞. t→0 t−0 t−0 f n’est pas dérivable en 0 mais sa courbe admet une demi-tangente verticale en O. EML 2016 Page 3 Corrigé b. Un point d’inflexion est un point de C d’abscisse t0 tel que f ′′ (t0 ) = 0 et f ′′ change de signe en t0 . 1 Il y a une seule valeur de t0 vérifiant ces propriétés : t0 = . 2 1 1 1 C admet un unique point d’inflexion : le point I , + ln(2) . 2 4 2 c. y 1 I • 0 1 x 5. La fonction f est continue et strictement croissante sur [0; +∞[ donc, d’après le théorème de bijection monotone, elle réalise une bijection de [0; +∞[ sur f ([0; +∞[) = [0; +∞[. Or, 1 ∈ [0; +∞[, donc l’équation f (t) = 1 admet une unique solution dans [0; +∞[. De plus f (1) = 1 donc 1 est l’unique solution de cette équation. Partie II : Étude d’une fonction F de deux variables réelles x y 6. ∂1 F (x, y) = ln(y) − et ∂2 F (x, y) = − ln(x). x y 7. a. (x, y) est un point critique de F si, et seulement si : y y ln(y) − = 0 ln(y) − = 0 ∂1 F (x, y) = 0 x ⇐⇒ ⇐⇒ . xx x ∂2 F (x, y) = 0 y= − ln(x) = 0 ln(x) y Comme y > 0, la deuxième équation impose x > 1. En remplaçant alors dans la première équation, on obtient : 1 x 1 ln − = 0 ⇐⇒ ln(x) − ln(ln(x)) − =0 ln(x) ln(x) ln(x) ⇐⇒ ln(x)2 − ln(x) ln(ln(x)) = 1 ⇐⇒ f (ln(x)) = 1. b. Nous avons vu que l’unique solution de l’équation f (t) = 1 est t = 1, donc (x, y) est un point ( ln(x) = 1 x ⇐⇒ x = y = e. critique de F si, et seulement si, y= ln(x) 8. On a F (e, e) = 0. Les dérivées partielles secondes de F sont : ∂11 F (x, y) = y x2 ∂22 F (x, y) = − x y2 ∂12 F (x, y) = 1 1 − . y x −1 e 0 . La matrice hessienne de F en (e, e) est donc ∇ F (e, e) = 0 −e−1 Cette matrice est diagonale donc ses valeurs propres se lisent sur la diagonale : e−1 > 0 et −e−1 < 0. Donc F n’admet pas d’extremum local en (e, e). 2 EML 2016 Page 4 Corrigé Partie III : Étude d’une suite récurrente 9. Montrons par récurrence que la propriété P(n) : un ∈ [1/2; 1] est vraie pour tout n ∈ N. — D’après l’énoncé, P(0) est bien vraie. — Soit n ∈ N fixé. Supposons que P(n) est vraie. Comme la fonction f est croissante, on a f (un ) ∈ [f (1/2); f (1)]. Or, f (1) = 1 et 1 1 1 1 f (1/2) = + ln(2) > , car ln(2) > . 4 2 2 2 Donc on a bien un+1 ∈ [1/2; 1], c’est-à-dire P(n + 1) est vraie. Grâce au principe de récurrence, on a montré que pour tout n ∈ N, un ∈ [1/2; 1]. 10. Montrons par récurrence que la propriété P(n) : un 6 un+1 est vraie pour tout n ∈ N. 1 1 1 — On a u1 = f (1/2) = + ln(2) > , donc P(0) est vraie. 4 2 2 — Soit n ∈ N fixé. Supposons que P(n) est vraie. Comme la fonction f est croissante, on a un 6 un+1 ⇒ f (un ) 6 f (un+1), c’est-à-dire un+1 6 un+2. Donc P(n + 1) est vérifiée. Grâce au principe de récurrence, on a montré que la suite (un ) est croissante. 11. La suite (un ) est croissante et majorée par 1 donc elle est convergente. Notons ℓ ∈ [1/2; 1] sa limite. En passant à la limite dans la relation un+1 = f (un ), on obtient : ℓ = f (ℓ), car la fonction f est continue. On a alors ℓ = f (ℓ) ⇐⇒ 1 = ℓ − ln(ℓ) car ℓ 6= 0. 1 Notons g la fonction t → t − ln(t). On a, pour t > 0, g ′ (t) = 1 − , donc la fonction g est t strictement décroissante sur ]0; 1]. Comme g est aussi continue, g réalise une bijection de ]0; 1] dans [g(1); +∞[= [1; +∞[. Donc l’équation g(t) = 1 admet une unique solution sur ]0; 1], et cette solution est t = 1. En conclusion la suite (un ) converge vers 1. 12. u=0.5 N=0 while 1-u>10^ (-4) u=u*u-u*log(u) N=N+1 end disp(N) Exercice 3: Partie I : Étude d’une variable aléatoire 1. Pour tout t ∈ R, −t ∈ R et f (−t) = e−2t et e−t et = = = f (t). (1 + et )2 e−2t (1 + et )2 (e−t + 1)2 f est bien une fonction paire. 2. — f est une fonction définie sur R (dénominateur non nul) et à valeurs positives. — Par opération sur les fonctions Z continues, f est continue sur R . +∞ — Montrons maintenant que f (t) dt est convergente et vaut 1. Z +∞ 1 Comme f est paire, il suffit de montrer que f (t) dt est convergente et vaut . 2 0 −∞ EML 2016 Page 5 Corrigé L’intégrale Z +∞ f (t) dt est impropre en +∞. Soit A > 0, on a : 0 A Z 0 1 f (t) dt = 1 + e−t A = 0 1 1 − . −A 1+e 2 1 1 1 1 − =1− = . Or lim −A A→+∞ 1 + e 2 2 2 Z +∞ Z +∞ 1 Donc f (t) dt est convergente et vaut , ce qui signifie que f (t) dt est convergente et 2 0 −∞ vaut 1. f est donc bien une densité de probabilité. Z x 3. Par définition, pour tout x ∈ R, FX (x) = f (t) dt. On a donc : −∞ Z FX (x) = lim A→−∞ x f (t) dt = lim A→−∞ A 1 1 1 − = . −x −A 1+e 1+e 1 + e−x 1 En conclusion, pour tout réel x, FX (x) = . 1 + e−x Z +∞ 4. a. L’intégrale tf (t) dt est impropre en +∞ car la fonction t → tf (t) est continue sur [0; +∞[. 0 De plus, grâce aux croissances comparées, lim t2 × tf (t) = 0 donc, au voisinage de +∞, t→+∞ 1 tf (t) = o 2 . t Z +∞ 1 dt est convergente (intégrale de Riemann avec α = 2 > 1), donc d’après Or, on sait que t2 1 Z +∞ les critères de comparaisons sur les intégrales de fonctions positives, l’intégrale tf (t) dt est 1 convergente. Et comme il n’y a pas de problème sur [0; 1], l’intégrale Z +∞ tf (t) dt est convergente. Z +∞ b. Afin de montrer que X admet une espérance, il faut vérifier que l’intégrale tf (t) dt est 0 −∞ absolument convergente. +∞ Z Nous avons déjà montré que |tf (t)| dt = 0 Z 0 Z Montrons maintenant que |tf (t)| dt = − −∞ Z +∞ tf (t) dt est convergente. 0 0 tf (t) dt (car f (t) > 0) est convergente. −∞ Comme la fonction f est paire, la fonction t → tf (t) est impaire. Donc la convergence de Z +∞ Z 0 tf (t) dt nous donne automatiquement la convergence de tf (t) dt et on sait aussi que 0 −∞ Z 0 Z +∞ tf (t) dt = − tf (t) dt. −∞ 0 Z 0 Donc tf (t) dt est absolument convergente, ce qui signifie que X admet une espérance et : −∞ E(X) = EML 2016 Z +∞ tf (t) dt = −∞ Z 0 −∞ tf (t) dt + Z +∞ 0 Page 6 Z tf (t) dt = − +∞ tf (t) dt + 0 Z +∞ tf (t) dt = 0. 0 Corrigé Partie II : Étude d’une autre variable aléatoire 5. Par composée, ϕ est une fonction de classe C ∞ sur R (pour tout réel x, 1 + ex > 0). ex De plus, pour tout réel x, ϕ′ (x) = > 0 donc ϕ est strictement croissante sur R. 1 + ex D’après le théorème de bijection monotone, ϕ réalise une bijection de R sur I = ϕ(R) =] lim ϕ(x); lim ϕ(x)[=]0; +∞[. x→−∞ x→+∞ 6. On a, pour tout y > 0 : ϕ(ϕ−1 (y)) = y ⇐⇒ ln(1 + eϕ −1 (y) ) = y ⇐⇒ eϕ −1 (y) = ey − 1 ⇐⇒ ϕ−1 (y) = ln(ey − 1). 7. Nous avons vu dans la question 5. que ϕ est à valeurs dans ]0; +∞[. L’événement [ϕ(X) 6 0] est donc impossible, et par conséquent, P (Y 6 0) = 0. 8. Pour tout y > 0, on a : P (Y 6 y) = P (ϕ(X) 6 y) = P (X 6 ϕ−1 (y)) car ϕ−1 est croissante. Donc, d’après la question 3., pour tout y > 0, FY (y) = FX (ln(ey − 1)) = 1+ ( 1 − e−y si y > 0 En conclusion FY (y) = . 0 sinon 1 1 ey −1 = 1 − e−y . 9. Y suit donc la loi exponentielle de paramètre 1, et ainsi, E(Y ) = V (Y ) = 1. Partie III : Étude d’une convergence en loi 10. a. Pour tout x ∈ R, on a : FT (x) = P (T 6 x) = P (max(X1 , . . . , Xn ) 6 x) = P ([X1 6 x] ∩ . . . ∩ [Xn 6 x]) . Or, les variables X1 , . . . , Xn sont mutuellement indépendantes, donc : FT (x) = P (X1 6 x) × . . . × P (Xn 6 x) = FX (x)n = En conclusion, pour tout x ∈ R, FT (x) = 1 . (1 + e−x )n 1 . (1 + e−x )n b. Pour tout n ∈ N∗ et tout x réel, P (Un 6 x) = P (Tn 6 x + ln(n)) = 1 (1 + e−x−ln(n) )n = e−x 1+ n −n . −n e−x −x 1+ = lim e−n ln(1+e /n) . n→+∞ n 11. Pour tout x ∈ R, calculons lim n→+∞ −x e e−x On sait que ln 1 + ∼ , donc lim − n ln(1 + e−x /n) = −e−x . n→+∞ n n→+∞ n −x Ainsi, pour tout réel x, lim P (Un 6 x) = e−e . n→+∞ −e−x On pose G : x 7→ e . Vérifions que G est bien la fonction de répartition d’une variable à densité. −x La fonction G est de classe C 1 sur R, croissante sur R (car G′ (x) = e−x e−e > 0) et de plus lim G(x) = 0 et lim G(x) = 1. G est bien la fonction de répartition d’une variable à densité. x→−∞ x→+∞ La suite (Un )n∈N∗ converge donc en loi vers une variable U dont une fonction de répartition est −x −x G : x 7→ e−e , et une densité est g : x 7→ e−x e−e . EML 2016 Page 7 Corrigé