Les Estivants de Maxime Gorki Traduction André Markowicz

Transcription

Les Estivants de Maxime Gorki Traduction André Markowicz
Les Estivants
de Maxime Gorki
Traduction André Markowicz
Adaptation et mise en scène Éric Lacascade
Représentation au Théâtre National de Bretagne le 20/01/2010
Alekseï Maksimovitch Pechkov (1868-1936), plus connu sous le pseudonyme de Gorki
(« l'Amer »), considéré comme l'un des fondateurs du réalisme socialiste en littérature, fut l'auteur
de nombreux romans autobiographiques (Esquisses et Récits), mais aussi de pièces de théâtre.
La réalisation des « Estivants » (pièce écrite en 1903) par Éric Lacascade (qui monta
notamment les Barbares en 2006) nous permet de découvrir une manière de mettre en scène cette
société qui nous ressemble malgré l'espace temporel qui nous sépare : « C’est l’été. Dans leur
datcha, les estivants essaient de tromper leur ennui. Ces vacances que tous espéraient sans vague,
renvoie en fait chacun devant le vide de sa vie. L'automne n'arrivera pas sans bruit cette fois-là. En
effet, un affrontement va naître et modifier le comportement de chacun, bouleverser les vacances de
ces quatorze estivants qui s’attendait à un séjour sans vague. Les relations vont se tendre, les
masques tomber, les vérités éclater au grand jour. »
Nous analyserons dans un premier temps le langage théâtral de cette œuvre, puis son action
et ses personnages. Nous examinerons la manière dont Éric Lacascade utilise l'espace et le temps
dans cette pièce et nous tenterons au travers de sa mise en scène d'en extraire les messages,
intentions particulières que Gorki a voulu peindre.
Le terme « Estivants » qui par définition désigne des touristes de la période estivale donne
ici un avant-goût du langage qui sera maître dans la pièce, et du type de personnages qui y seront
présents. Il peut cependant nous induire en erreur en ce qui concerne l'atmosphère qui règne tout au
long de cette pièce. Issus du peuple de petits bourgeois, les personnages parlent différemment en
fonction de leur allocutaire mais conservent un langage courant voire familier permettant au
spectateur de se reconnaître et d'entretenir une proximité personnages/spectateurs. D'ailleurs, il est
important de préciser que les personnages ne s'adressent jamais au public explicitement, même si
l'un d'eux se tourne vers celui-ci lors d'une longue tirade ou lorsqu'il expose ses pensées à haute
voix.
Les discussions, dialogues, monologues tournent autour d'une même question centre qui
pourrait être : « Qu'est ce que vivre ? ». Plusieurs sujets par lesquels nous sommes tous touchés sont
abordés, tel que : l'amour, les relations humaines, la vie, la mort, l'art ou encore la révolution. Il
existe cependant une dominance pour les thèmes de l'amour, de la vie et de la mort. Ici, le discours
prosaïque prédomine sur l'action, ce qui est bien illustré par l'abondance de monologues (Rioumine
le propriétaire puis Varvara), de longues tirades par la lecture de poèmes par exemple (Carélie). En
revanche, nous pouvons noter la faible quantité, voire l'absence d'aparté ou de stichomythie.
Cette pièce ayant été écrite au début du XX ème, on remarque rapidement qu'Éric Lacascade
se permet quelques anachronismes (ex : un téléphone portable sonne, ou encore le langage attribué
au comédien remis au goût du jour) pour continuer d'étonner le spectateur et toujours conserver
cette liaison psychique avec les personnages. De ce fait, l'œuvre de Gorki reste ancrée dans notre
époque grâce à cette création de notre metteur en scène.
Suite à ces réflexions, nous pouvons affirmer que cette pièce correspond au genre de la
comédie (selon Molière : « corriger les vices des hommes en les divertissant ») aux masques parfois
tragiques (nous le verrons par la suite).
Par les dialogues évoqués ci-dessus, ainsi que par l'action de ses protagonistes singuliers,
nous verrons que l'intrigue progresse, évolue dans un rythme étonnamment rapide malgré la durée
de la pièce.
Le texte est servi par une troupe jeune et dynamique, fidélisée par Éric Lacascade. L'usage
de pas moins de quatorze prénoms russes pour les personnages peut rendre le début de la pièce un
peu compliqué à suivre. Mais après les premières minutes écoulées, le spectateur n'aura pas de mal
à en retenir les plus importants (Varvara la femme de Bassov, Vlas ou encore Chamilov l'écrivain
tant attendu au début de la comédie), même s'il y a peu de petits rôles. Malgré cette hiérarchie
plausible, des liens unissent ces habitants de cabine : tous fils d'employés ou d'ouvriers, ils ont
coupé tout lien avec leurs racines ou les ont juste oubliées. Pourtant venus passer des vacances, ils
semblent tous repliés sur eux-même, loin du monde et se demandent « Qu'est ce que vivre. »,
explique Éric Lacascade et Christophe Grégoire (Bassov).
Le début du spectacle est en fait une brève présentation de chacun des personnages ce qui
nous permettra de mémoriser leur patronyme et de découvrir leur caractère.
La pièce ouvre sur Millaray Lobos Garcia qui nous offre une Varvara suspendue entre graves
carcans du réel et rêves d’adolescente et Christophe Grégoire qui surjoue Bassov juste assez pour
nous faire entendre son mensonge de vivre et son côté fuyant. Millaray Lobos Garcia explique son
personnage : « elle semble avoir besoin de revisiter ce qui l'a construit pour étudier son présent. Elle
traverse quatre ruptures : avec son amie d'enfance, avec un homme qui lui avoue son amour, avec sa
relation fantasmée à Chalimov l'écrivain, et avec son mari. » Ce couple entame par une dispute sur
un sujet qui n'en vaut pas la peine pour le spectateur. Ceci annonce la couleur que le spectacle
s'efforcera de garder ensuite.
Grégoire Baujat nous propose un Vlas, grand étudiant blond qui rit sans arrêt, plutôt fragile
et un peu tendu. Au début, il tente en vain de charmer notre Varvara (tout comme Rioumine qui,
déçu, tentera de se suicider, ou encore Deux points) qui évoquera déjà le fait de vouloir s'en aller.
Ce personnage est en fait l'incarnation du jeune qui garde espoir, que le temps n'a pas usé. Il sera gai
pendant toute la première partie du spectacle contrairement au reste des habitants (il aura le visage
blanc comme l'image du clown), mais son humeur se dégradera par « contagion » et il finira énervé
voire parfois désespéré. Ce retournement assez remarquable du personnage explicitera une fin de
l'œuvre plutôt pessimiste, car même celui qui semble garder la tête haute face à toutes ces questions
existentielles perdra finalement pied. La personnalité décalée et unique de ce personnage est aussi
désignée par son maillot de bain rouge au milieu de la pièce face à tous les autres en robe de
chambre blanche.
Doudakov (médecin stressé) et Olga (dépressive) reflètent malheureusement eux aussi une
part de notre société. Olga, par sa jalousie envers Varvara ou encore par le stress que lui procure ses
enfants, « empoisonnera » presque certains autres. On a l'impression qu'elle vit par procuration de
son malheur [lors d'une scène, elle viendra se plaindre devant Varvara qui tentera de la réconforter.
Mais elle parviendra à retourner la situation en critiquant tous les autres, et enfin faire pleurer celle
qui lui remonte le moral en ne l'épargnant pas.] Doudakov, lui, s'efforcera d'exercer son travail
stressant pour pouvoir nourrir sa famille au risque de ne vivre rien d'autre que sa profession (il est
complètement à part en ne se mélangeant pratiquement jamais aux autres ; même en vacances il
n'est pas au repos).
Élisabetta Pogliani dans le rôle de Maria Lvovna, femme doyenne de la pièce, est une
médecin d'un tout autre type que Doudakov. C'est une femme engagée qui tente d'aligner ses actes
sur ces idées. Elle tombe pourtant amoureuse du jeune Vlas ce qui pose interrogation sur les normes
et les interdits, obstacles au désir. Elle est accompagné de sa fille Sonia qui a à peu près le même
âge que Vlas, ce qui intensifie le malaise.
Daria Lippi est une Youlia très convaincante dans son rôle de femme libérée, assoiffée
d’hommes. Jérôme Bidaux, qui interprète son mari, Souslov, a aussi son moment de gloire, quand il
est ivre ou quand il assume son personnage d’homme vulgaire et misogyne.
Christelle Legroux (Carélie) est aussi excellente dans le rôle de la soi-disant poétesse, ou
plutôt célibataire prolongée qui reçoit les avances de Marco Manchisi (Zamyslov) au début de la
pièce.
Enfin, Lacascade lui-même est remarquable dans le rôle de Chalimov. « Il campe avec brio
un écrivain à succès, sur le retour, cynique et désabusé, nonchalant et piètre séducteur, de surcroît »
selon Jean-François Picaut. En effet, il sera le dernier à essayer de charmer notre Varvara ce qui
montre une fois de plus l'importance de cette femme dans la pièce. Cet écrivain fera son entrée sur
le côté de la scène sans que les autres l'aperçoivent. Ceci prouve l'omniscience indubitable du
spectateur durant la pièce. Son arrivée marque le début du bouleversement de leur quotidien par le
changement de comportement des personnages, mais aussi par un décor transformé.
Malgré cette pièce de Gorki plutôt bavarde, on ne s'en fatigue absolument pas, grâce entre
autre à la façon dont notre metteur en scène aborde l'action. La trame alterne coups de théâtre,
révélations bouleversantes, accusations violentes et confessions plus intimes, déclarations
tremblantes et rendez-vous secrets. Des scènes courtes, aux dialogues incisifs qui s’enchaînent
rapidement confrontent peu à peu les uns et les autres à un séisme qu’ils n’avaient vu venir.
L'action dramatique repose ici sur plusieurs conflits de différentes forces ce qui forme un
nœud dramatique à la fois complexe, mais tellement singulier à nous-mêmes. Ces forces sont mues
par des individus [Maria Lvovna et leur hôte, ou même à l'intérieur des couples ou d'un seul
personnage], mais correspondent aussi à des sentiments (passion, jalousie) [l'amour « impossible »
de Vlas et Maria] ou à des valeurs morales [Varvara qui dénonce par des monologues les plaintes
incessantes de sa classe sociale endormie sur ses récents privilèges].
Les conflits qui viennent d'être évoqués pourrait être qualifiés de principaux, ce qui laisse
entendre qu'il en existe des secondaires [Deux points évoquant des problèmes d'argent, ou bien la
dispute entre Olga et son mari qui se termine plutôt bien]. En revanche, la déclaration d'amour de
Rioumine pour Varvara, placée au milieu de toutes les autres, pourrait être analysée comme
événement secondaire de par ses proses un peu naïves et pas très habiles, jusqu'au moment où il
tente de se suicider après qu'elle lui ai fait comprendre son insensibilité. Ainsi, le peu d'importance
accordée à certaines actions n'est pas figée et peut parfois surprendre le spectateur.
A partir du moment où les vérités de chacun éclatent, on remarque que les femmes peuvent
être reliées par leur sincérité [Varvara, qui en a assez d'entendre les autres se plaindre ; Youlia,
fatiguée par la muflerie de son mari. Olga, qui redoute le retour à la vie en ville, plus solitaire
encore ; ou bien Maria Lvovna, qui appelle les siens au sursaut, mais qui se trouve bien incapable
de saisir l’amour que lui offre le jeune Vlas.] Les hommes eux, lâchent prise dans la scène de
beuverie entre Bassov et Chalimov où on les voit « cul nu ».
Après cet ensemble de péripéties qui forme l'intrigue, le dénouement est, comme attendu, un
agacement général qui provoquera une scène vidée assez rapidement de chacun de ses habitants
pour n'y laisser que Bassov. Un homme perdu, paniqué, sur qui la faute est retombée, au milieu du
bazar produit par la scène précédente entouré des quelques bougies allumées, clôture la pièce par un
monologue du moins pessimiste.
L'analyse des personnages et de la place que prend l'action dans la pièce à permis de mieux
comprendre comment Gorki, puis Lacascade ont réussi à faire vivre l'œuvre. Intéressons-nous à
présent à la partie propre au metteur en scène qui doit savoir gérer le temps et mettre en place un
espace cohérent sachant traduire le message que veut transmettre Gorki.
La représentation des « Estivants » mise en scène par Éric Lacascade dure 2h50 environ,
bien que le temps réel vécu par les personnages est plutôt de l'ordre de plusieurs jours. Les coupures
temporelles dans la pièce sont toujours portées par la musique-off. En effet, lorsque Lacascade
souhaite passer d'un acte à un autre, une musique très ressemblante à chaque fois vient faire la
transition par son arrivée et sa sortie en fondu la plupart du temps, pour que le spectateur s'en
imprègne naturellement et ainsi crée une continuité dans la discontinuité. Parfois, la musique est
tellement forte que nous ne distinguons plus ce que les estivants se disent. Elle accompagnera
Bassov dans le final de la pièce.
Cette musique est souvent accompagnée d'un changement de décor et devient parfois son-in
quand les estivants se mettent eux-mêmes à fredonner un air ou même à le chanter presque
religieusement, comme quand Carélie récite son poème à la fin du premier acte par exemple où les
bougies font pour la première fois office de décoration.
Nous pouvons suite à ces remarques mettre en parallèle la fin de ce premier acte et la fin du
dernier acte de par le décor singulier des bougies, le monologue d'un des personnages [Carélie puis
Bassov] et la présence d'une musique. Il existe cependant des différences cruciales entre ces deux
scènes, voir des oppositions qui permettent de conclure cette pièce « rythmée comme un
feuilleton » selon Lacascade. En effet, au début tous les estivants sont présents, ils semblent unis
par leur chant et le décor est très ordonné derrière eux ; alors que dans la scène finale, Bassov est
seul suite à l'agacement de fin qui crée un désordre pas possible et la musique qui apparaît est, bienentendu, hors champ.
L'espace scénique est utilisé de façon tout à fait insolite, car c'est ici les personnages euxmêmes qui l'arrangeront. Il est orchestré de façon à ce que le déplacement du décor accompagne la
chorégraphie des estivants qui cherchent sans cesse un endroit où se cacher de la vie. Le décor peut
être qualifié de fermé car rien ne suggère un autre espace imaginaire (fenêtre, porte, description d'un
paysage par l'un des personnages). Le costume des comédiens est assez ordinaire et attire le regard
du spectateur sur certains points permettant d'extraire des traits de caractères des personnages
[maillot rouge de Vlas, Youlia qui se déshabille pour prendre sa douche]. Le spectateur entre dans
l'intimité des personnages à nouveau quand il assiste à leur changement de vêtement (ce qui
annonce une nouvelle journée, atmosphère) ou à la douche de Youlia.
La pièce commence sous un jour plutôt ordinaire, ainsi les neuf cabanons où nous
découvriront progressivement nos estivants sont alignés sur une ligne parallèle au devant de la
scène. Nous remarquons que l'espace scénique n'est pas encore utilisé dans sa totalité (il reste la
moitié de la scène derrière les cabanons) et prendra de plus en plus d'ampleur durant le spectacle. A
l'arrivée de Chalimov, les cabanons sont mis en arc de cercle par les habitants. Le jour de fête et de
critique des estivants les uns envers les autres est mis en évidence par la construction de chaises
longues au milieu de la scène grâce aux datchas. Cette destruction partielle des habitations (aussi
par les hommes qui se serviront d'abord des volets comme de boucliers pour imiter la tortue
romaine) insinue l'affaiblissement de chacun qui n'avait comme matériel que leur cabanon. Entre
ces actes, les maisons sont souvent déplacées rapidement par les habitants (on assistera même à une
danse des datcha) ce qui suggère le passage du temps plus rapide que la normale. L'apparition
unique d'un homme qui vient des coulisses pour installer le décors de la table de fête de départ
annonce la fin de la pièce et son dernier acte.
Comment Lacascade aurait pu transmettre les pensées de Gorki sans une bonne traduction
des « Estivants » au préalable ? En effet, c'est aussi grâce au travail d’André Markowicz qui a su «
traduire un auteur, et non une langue », que le metteur en scène fut capable de nous transmettre ce
besoin de donner « des rêves à l’âme », comme l'écrivait Gorki.
Dans une lettre à un metteur en scène, notre écrivain précisait le thème des « Estivants »,
présentée pour la première fois au public en 1904 : « Je voulais peindre cette partie de
l'intelligentsia russe qui est issue du peuple mais qui, du fait de sa promotion sociale, a perdu tout
contact avec les masses populaires (…), oublié les intérêts du peuple et la nécessité de lui frayer un
chemin (…). La société bourgeoise se jette maintenant dans le mysticisme, cherchant un refuge,
n’importe quel refuge, contre une réalité. ». Mission accomplie pour Lacascade qui parvient à nous
faire rire [bagarre entre les estivants avec la chantilly, naïveté de certains contre franchise et
brutalité d'autres, le suicidaire annonçant qu'« il a raté sa vie, il a raté sa mort » ...] tout en abordant
un sujet délicat qui sonde les abîmes de la psychologie humaine ce qui permet aux spectateurs de
mieux intégrer le message subtil qui lui est destiné.
Les personnages sont, tout au long de l'œuvre, porteurs du message de Gorki. De Vlas, qui
accuse sa société de n'être que des « ombres ternes, petits êtres creux » cherchant « des places pour
pouvoir se cacher de la vie », à Maria Lvovna, qui prépare la révolution dans son monologue du
dernier acte : « Nous tous, nous devons être différents ! Enfants de lingères, de cuisinières, enfants
d’ouvriers pleins de santé nous devons être différents ! Ce n’est pas par pitié, par charité que nous
devons travailler à élargir la vie… c’est pour nous-mêmes que nous devons le faire… pour ne pas
sentir cette solitude maudite… ne pas voir l’abîme entre nous — en haut — et nos proches — làbas, en bas, d’où ils nous regardent comme des ennemis qui vivent de leur travail ! Ils nous ont
envoyé à l’avant, pour que nous trouvions une route pour eux vers une vie meilleure… et nous,
nous les avons quittés et nous nous sommes perdus, et nous avons nous-mêmes créé notre solitude,
pleine d’une agitation inquiète et d’un dédoublement secret… Voilà notre drame ! », en passant par
Varvara : « Nous sommes là, mais en même temps, nous ne sommes pas là. ».
Après avoir mis en scène Tchekhov et malgré la similitude des thèmes abordés dans chacune
des œuvres, Éric Lacascade a le sentiment, avec Gorki, de passer « d’un monde qui se regarde
mourir à un monde qui se voit naître », ce qui nous rappelle une phrase de Maxime Gorki quand il
exprime ses idées de toujours : «l'homme se réalise par la résistance qu'il oppose à son milieu».
Au final, nos estivants qui apparaissent comme les victimes à bout de souffle d'une société
qui s'effondre, savent voir le problème en face, y réfléchissent, trouvent des solutions, se relèvent et
nous les enseignent.
Si notre réaction à la pièce n'est pas instantanée, ce n'est parfois que sur le chemin du retour,
quelques jours plus tard, ou suite à certains évènements que l'on se rend compte de l'impact que
l'œuvre doit avoir eue sur nous. Car après tout, notre aujourd'hui n'est pas si différent du leur.

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