Les brèves du sucre
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Les brèves du sucre
septembre 2014 Les brèves du sucre Nutrition 57 Pages Éditorial liées au bien-être alimentaire : encore un «french 2 Notions paradox» ? les brèves Complexité de la science et simplicité d’un bon repas 2 Changements de perception des saveurs et de comportement alimentaire chez la femme après chirurgie bariatrique Au menu de ce numéro : une sélection assez éclectique qui nous fait voyager de la chirurgie bariatrique à la psychologie en passant par l’économie ! C’est peut-être ça la clé de la nutrition : une science en interaction avec (presque) toutes les autres tant l’humain est complexe. Car c’est là aussi le point récurrent de plusieurs études : la mise en évidence des différences interindividuelles qui se manifestent tant dans les perceptions que dans les préférences et dans les consommations, ces dernières n’étant pas nécessairement l’expression des premières. Notre comportement alimentaire dépend de notre état de santé, de notre statut pondéral (d’où l’article sur les modifications après chiurugie bariatrique), de notre historique médical, de notre profil alimentaire (restreint, désinhibé), de notre éducation ou encore de nos habitudes. Bonne nouvelle à ce sujet : il semblerait que nos habitudes françaises soient un gage de meilleure alimentation et de protection vis-à-vis du surpoids et de l’obésité. Et quelles sont ses spécificités ? Le maintien d’un rituel du dîner et l’importance plus grande accordée au plaisir, au goût et à l’origine de nos aliments. Sur ce cocorico final : longue vie au(x) modèle(s) alimentaire(s) français et bonne rentrée à tous ! Le Département scientifique du CEDUS Si vous souhaitez recevoir vos prochains numéros des « Brèves du sucre » par mail, adressez votre demande à : [email protected] a la une de la saveur sucrée dans de l’eau, dans une 3Appréciation boisson aromatisée et dans les aliments solides les enfants à manger en leur vantant les bénéfices 4Inciter nutritionnels des aliments serait contre-productif compulsives et appréciation de l’aliment : quelles 4Envies associations avec les caractéristiques des aliments, des individus ? conjugale due au manque de contrôle de soi 5L’agressivité serait en partie liée à une faible glycémie de glucose par le ver Caenorhabditis elegans 6L’ingestion augmenterait la résistance au stress et de ses descendants simple contact de glucides au niveau de la bouche 6Le augmenterait l’activation des régions cérébrales impliquées dans la motricité chez l’homme perte de poids pourrait améliorer l’auto-efficacité du 7La comportement alimentaire d’élévation de la pression sanguine suite à l’ingestion 7Pas d’une boisson contenant du saccharose de la teneur en fructose des sirops de glucose-fructose 8Dosage dans des sodas des ingrédients alimentaires : quels précédents et quels 9Peurs antidotes ? de la consommation de sucres ajoutés et ses effets 9Perception sur la santé par les professionnels de santé canadiens 10Où en est la consommation de sucres ? 10Le rituel du diner impacte-t-il l’indice de masse corporelle de l’enfant et de l’adulte ? 11 À LIRE EGALEMENT CENTRE D’ETUDES ET DE DOCUMENTATION DU SUCRE 23 avenue d’Iéna, 75116 PARIS Association professionnelle loi 1884 - Siret 784668816 00027 -APE 911A A la Une Notions liées au bien-être alimentaire : encore un «french paradox» ? La sensation de bien-être ressentie lors de la consommation alimentaire peut affecter les choix alimentaires et pourrait fournir une évaluation plus holistique des produits par le consommateur que les scores attribués à leur appréciation ou à leurs bienfaits sur la santé. Cependant, la notion de bienêtre ne dispose pas d’une définition unique. Les auteurs de cette étude ont donc tenté d’évaluer à quoi est associée cette notion de bien-être lié à l’alimentation pour 755 consommateurs de 5 pays différents : le Brésil, l’Espagne, la France, le Portugal et l’Uruguay, par le biais d’un questionnaire qualitatif à questions ouvertes. Les participants dans leur ensemble ont considéré que l’alimentation contribue au bien-être à travers la bonne santé physique, le plaisir et les aspects émotionnels. Dans les 5 pays, le bienêtre est principalement associé au calme, à la santé, au bonheur et à la satisfaction. Les aliments considérés comme bons pour le bien-être ont été regroupés en 52 catégories et 11 dimensions. Les dimensions les plus pertinentes ont été associées à des aliments reconnus comme nécessaires à une alimentation saine tels que fruits, légumes, poissons ou fruits de mer et céréales. Cependant, la catégorie « produits sucrés » revient parmi les dimensions les plus liées au bien-être, en particulier pour la France. Autre particularité : les Français se distinguent par leur attachement au goût (et moins à la santé) et à l’origine des produits (par opposition, ils sont méfiants par rapport au côté industriel des aliments). Ils ont également attribué davantage d’importance aux aspects psychologiques, les termes les plus souvent cités étant le plaisir, la satisfaction et l’humeur positive. Les résultats de ce travail pourraient servir de base pour le développement d’échelles de mesure de la perception du bien-être, lors de la consommation alimentaire. ■ ➔ G astón Ares, Luis de Saldamando, Ana Giménez, Anna Claret, Luís M. Cunha, Luis Guerrero, Ana Pinto de Moura, Denize Oliveira, Ronan Symoneaux, Rosires Deliza. Consumers’ associations with wellbeing in a food-related context: A cross-cultural study. Food Quality and Preference, Available online 9 June 2014 57001 Goûts et préférences Changements de perception des saveurs et de comportement alimentaire chez la femme après chirurgie bariatrique La chirurgie bariatrique représente un traitement efficace de l’obésité. Le bypass gastrique, qui consiste à court-circuiter une grande partie de l’estomac et la partie supérieure du tube digestif, entraine une perte de poids plus importante que la simple réduction de l’estomac par un anneau gastrique. Des données issues de questionnaires alimentaires suggèrent que la part des apports par les aliments sucrés et boissons sucrées a davantage diminué chez les patients ayant subi une intervention de type bypass que chez ceux ayant reçu un anneau gastrique. L’objectif de cette étude était de vérifier que cette 2 Les brèves du sucre NUTRITION 57 diminution d’apport en aliments sucrés n’est pas liée à une modification de la perception de la saveur sucrée. Vingt-sept femmes obèses devant subir une intervention bariatrique aux Etats-Unis y ont participé : 17 d’entre elles pour un bypass et 10 pour la pose d’un anneau gastrique. Leur comportement alimentaire a été évalué à l’aide de questionnaires. Des tests hédoniques et de perception sensorielle ont été menés. Les résultats montrent que les deux types de chirurgie bariatrique entrainent des modifications similaires du comportement alimentaire après ajustement sur le niveau de perte de poids, notamment une diminu- … … tion des envies compulsives d’aliments sucrés (-22%) et une diminution des émotions sur le comportement alimentaire (-27%). Concernant les tests hédoniques, la concentration préférée en saccharose diminue de façon comparable dans les deux groupes (-12%). La palatabilité de la saveur sucrée décroit de manière plus rapide dans le groupe bypass vs anneau gastrique, lorsque les sujets sont exposés de façon répétée à une solution sucrée. La valeur hédonique attribuée passe de « agréable » à « désagréable » plus rapidement dans ce groupe. Les changements ne sont cependant pas liés à une modification de la perception de la saveur sucrée puisqu’il n’y a pas eu de différence significative avant et après la perte de poids pour les deux interventions. En effet, sur un sous-échantillon de 15 sujets, la biopsie des papilles fongiformes de la langue transmettant la saveur sucrée n’a pas montré de différence entre les deux groupes. Ainsi, les deux types de chirurgie bariatrique semblent associés à des modifications du comportement alimentaire identiques lorsqu’elles sont rapportées à la quantité de poids perdu sans que ces effets soient liés à une modification de la perception de la saveur sucrée. D’autres études devront être menées pour comprendre le mécanisme responsable de la baisse d’apport en aliments sucrés pour les patients ayant subi une chirurgie bariatrique de type bypass. ■ ➔ Pepino MY, Bradley D, Eagon JC, Sullivan S, Abumrad NA, Klein S. Changes in taste perception and eating behavior after bariatric surgery-induced weight loss in women. Obesity (Silver Spring). 2014 May;22(5):E13-20. 57002 Appréciation de la saveur sucrée dans de l’eau, dans une boisson aromatisée et dans les aliments solides La saveur sucrée est universellement appréciée mais des différences dans les préférences d’intensité sont observées selon les individus. Ces différences ont été montrées à de nombreuses reprises par des tests d’appréciation de solutions sucrées par du saccharose à différentes concentrations. L’objectif de cette étude menée sur 200 femmes en Corée était d’évaluer ces préférences en fonction du type de matrice sucrée, de l’état de satiété des sujets et de la nature du test effectué. Cinq concentrations différentes de saccharose ont ainsi été testées dans de l’eau ou dans une boisson à la fraise non sucrée, à jeun ou après un repas. Les participantes ont noté l’intensité de la saveur sucrée et leur appréciation par le biais d’échelles visuelles analogiques. Le test de Monell qui consiste à choisir la solution préférée parmi deux solutions sucrées a également été mené. Enfin, des scores d’appréciation ont été attribués à 15 aliments sucrés et à 24 autres aliments de consommation usuelle en Corée. L’analyse des résultats des tests hédoniques a révélé trois clusters ou groupes de préférences différents selon les scores hédoniques attribués : • le groupe 1 : des scores hédoniques croissants avec l’augmentation de la concentration en saccharose dans l’eau et la boisson; • le groupe 2 : des scores hédoniques croissants avec l’augmentation de la concentration en saccharose dans la boisson mais pas dans l’eau; • le groupe 3 : un schéma de résultats en forme de U inversé pour la solution de saccharose dans l’eau et la boisson. Cette hiérarchisation a été confirmée par les résultats des tests de Monell qui ont montré des différences significatives entre les groupes, notamment pour la concentration préférée en saccharose qui est apparue la plus élevée dans le cluster 1 et la plus basse dans le cluster 3 pour toutes les conditions de test. Concernant les scores attribués aux aliments sucrés, des tendances similaires ont pu être observées entre les 3 groupes. Considérant que beaucoup d’aliments à forte densité énergétique sont caractérisés par l’intensité de leur saveur sucrée, les auteurs indiquent qu’il serait intéressant de comprendre l’étiologie du phénotype du cluster 1, c’est-à-dire ceux qui apprécient particulièrement la saveur sucrée. ■ ➔ Kim, J-Y., Prescott, J., Kim, K-O. Patterns of sweet liking in sucrose solutions and beverages. Food Quality and Preference, Vol 36, Sept 2014, Pages 96–103 57003 Les brèves du sucre NUTRITION 57 3 Comportement alimentaire Inciter les enfants à manger en leur vantant les bénéfices nutritionnels des aliments serait contre-productif Les parents, les professionnels de la santé de l’enfant ou même les spécialistes du marketing font souvent référence aux bienfaits des aliments pour persuader les enfants d’en manger. Pourtant, d’après les auteurs de cette étude, si un aliment est présenté à des enfants comme étant bénéfique, alors cet aliment ne peut être aussi savoureux. Ainsi, les enfants auraient tendance à en consommer moins. Afin de vérifier cette hypothèse, les auteurs ont mené 5 séries de tests auprès d’enfants de 3 à 5 ans d’école maternelle, vivant aux Etats-Unis. Pour chacun des tests, une histoire mettant en scène une petite fille était racontée individuellement aux enfants. Selon le test, l’histoire citait le caractère savoureux de l’aliment (carotte ou crackers), ses bénéfices sur la santé ou sur l’aptitude de la petite fille à écrire ou compter. Pour les cas contrôles de l’étude, aucune histoire n’était racontée à l’enfant. Les résultats (tests 1 et 2) ont montré que les enfants (âgés de 3,5 à 5,5 ans) consomment moins de crac- kers et choisissient moins souvent les crackers pour les emmener chez eux à la fin du test, quand ceux-ci sont présentés comme bons pour la santé comparativement à ceux présentés comme savoureux ou ceux pour lesquels aucune histoire n’est racontée. Ils les jugent également moins savoureux. Les tests 3 et 4 ont montré que l’effet observé est le même lorsque l’argument bénéfique n’est pas lié à la santé. Lorsque les carottes sont présentées comme utiles pour apprendre à lire ou à compter, les enfants en consomment moins ou expriment une moindre intention d’en consommer. A travers cette série de tests qui incluent différents types d’aliments et de messages, et qui mesurent la consommation réelle ou intentionnelle, les auteurs ont montré que les enfants ont tendance à moins apprécier les aliments lorsque ceux-ci leur sont présentés comme bénéfiques. Les auteurs concluent que la meilleure façon de présenter les produits alimentaires aux enfants est de ne les associer à aucun bénéfice. ■ ➔ Ayelet Fishbach and Michal Maimaran. If it’s Useful and You Know it, Do You Eat? Preschoolers Refrain from Instrumental Food. Journal of Consumer Research, October 2014 57004 Envies compulsives et appréciation de l’aliment : quelles associations avec les caractéristiques des aliments, des individus ? L’appréciation des aliments et les compulsions alimentaires sont considérées comme des facteurs influençant la consommation - voire la surconsommation - alimentaire et l’obésité. Les envies compulsives sont définies comme l’envie irrésistible de consommer immédiatement un aliment particulier. Aujourd’hui, peu d’éléments explicatifs sont disponibles concernant la relation entre les caractéristiques des aliments notamment leur teneur en matières grasses et en sucres, et le fait qu’ils soient plus ou moins appréciés ou liés à des compulsions alimentaires. L’influence des différences individuelles en ter- 4 Les brèves du sucre NUTRITION 57 mes d’obésité ou de profil comportemental - restreint ou désinhibé- est également mal évaluée. L’objectif de cette étude menée sur un échantillon final de 89 femmes américaines en surpoids ou obèses est d’apporter des éléments de réponse à ces questions. Les participantes ont attribué des scores relatifs à leur niveau d’appréciation et des scores d’envies compulsives pour 180 produits alimentaires. Ces produits différaient par leur teneur en matières grasses, en sucres et le fait qu’ils aient été plus ou moins transformés. Les crèmes glacées ont été ainsi catégorisées comme aliments à teneur élevée en sucres et en matières grasses … … et hautement transformé, tandis que la banane était catégorisée comme aliment à teneur élevée en sucres, faible en matières grasses et non transformé. Les participantes ont également renseigné par questionnaire leur comportement alimentaire et leur état de faim au moment des tests. Les résultats montrent une relation positive entre les envies compulsives et la teneur en matières grasses des aliments, et une relation négative avec la teneur en sucres. L’appréciation est associée négativement à la teneur en sucres et au niveau de transformation industrielle. Les personnes à indice de masse corporelle (IMC) plus élevé attribuent des scores d’envies compulsives pour les aliments gras et des scores d’appréciation plus bas pour les aliments intermédiaires. Cette étude a ainsi mis en évidence la complexité des facteurs influençant les compulsions alimentaires. Les résultats révèlent le rôle de la teneur en matières grasses dans l’appréciation des aliments et les compulsions alimentaires, ainsi que l’importance des différences individuelles selon l’IMC, le comportement alimentaire et l’état de faim des sujets. ■ ➔ Gearhardt AN, Rizk MT, Treat TA. The association of food characteristics and individual differences with ratings of craving and liking. Appetite. 2014 Aug;79:166-73. 57005 Humeur et cognition L’agressivité conjugale due au manque de contrôle de soi serait en partie liée à une faible glycémie Une fois n’est pas coutume, nous avons sélectionné un article un peu éloigné de la nutrition car cette étude réalisée par des chercheurs en psychologie a été largement médiatisée avec des titres aux raccourcis exagérés tels que «Pour être heureux en couple, mangez du sucre» ou «Manger du sucre permet d’éviter les disputes de couple»*. Les relations entre une faible glycémie (taux de glucose dans le sang) et une faible capacité à contrôler son attention, ses émotions ou son agressivité ont été démontrées dans de nombreuses études. En effet, lorsque l’énergie - provenant en partie du glucose - a été utilisée dans une première situation demandant de la maitrise de soi, elle n’est plus disponible par la suite et l’agressivité augmente. Cette étude menée auprès de 107 couples mariés depuis 12 ans en moyenne teste l’hypothèse qu’une faible glycémie pourrait être liée à une agressivité plus élevée envers son conjoint. La glycémie est mesurée le matin à jeun et le soir avant le coucher pendant 21 jours chez les deux conjoints. Pour mesurer l’agressivité impulsive, les sujets devaient planter de 0 à 51 épingles chaque jour dans une poupée vaudou représentant leur conjoint selon la colère qu’ils éprouvaient envers celui-ci. Cette procédure est une mesure validée des *Libération, 14 avril 2014 ; Sciences et Avenir, 16 avril 2014 tendances agressives au sein des couples. Les résultats montrent comme prévu que le nombre d’épingles est moindre lorsque la glycémie avant le coucher est plus élevée. Après ces 21 jours, le comportement agressif des participants a été mesuré par un autre test validé : les participants devaient appuyer sur un bouton plus rapidement que leur conjoint à l’arrivée d’un signal sur un écran d’ordinateur. Le gagnant devait ensuite faire écouter un bruit désagréable à travers un casque audio à son conjoint perdant. L’intensité et la durée du bruit choisies par le conjoint gagnant pendant les 25 tests permettaient de mesurer l’agression. En réalité, c’est l’ordinateur qui sélectionnait l’intensité et la durée du bruit pour le perdant. Les résultats montrent qu’une glycémie moyenne moins élevée durant les 21 jours d’étude est reliée à une plus forte agressivité envers son conjoint. De plus, l’association entre la moyenne d’agressivité impulsive et le comportement agressif est significative, c’est-àdire que ceux qui ont planté le plus d’épingles dans la poupée vaudou ont également sélectionné des bruits plus intenses et longs pour leur partenaire lors du jeu compétitif. Les auteurs concluent donc qu’une faible glycémie pourrait être un des facteurs contribuant à l’agressivité conjugale. ■ ➔ Bushman BJ, Dewall CN, Pond RS Jr, Hanus MD. Low glucose relates to greater aggression in married couples. Proc Natl Acad Sci U S A. 2014 Apr 29;111(17):6254-7. 57006 … Les brèves du sucre NUTRITION 57 5 … L’ingestion de glucose par le ver Caenorhabditis elegans augmenterait la résistance au stress et de ses descendants C. elegans est un petit ver qui a été utilisé comme modèle pour étudier les phénotypes de surconsommation alimentaire. Grâce à ce modèle, les auteurs avaient préalablement découvert que la culture de vers sur un milieu enrichi en glucose les protégeait du stress environnemental. Mais il y avait un prix à payer : leur capacité de reproduction était réduite. Cette nouvelle étude confirme les résultats précédents et s’intéresse également aux modifications transmises à la génération suivante non exposée au glucose. Comme dans les études précédentes, le glucose réduit la durée de vie des vers parents. Chez les descendants, on observe une légère réduction de la fécondité mais leur durée de vie n’est pas réduite. Un mécanisme épigénétique semble être à l’origine de la transmission de résistance au stress oxydatif. Les auteurs ont pu identifier que ces effets mettaient en jeu une voie métabolique bien connue impliquant des gènes de réponse au stress régulant le vieillissement et la réponse d’un organisme à l’état nutritionnel. Autre résultat intéressant, lorsqu’on induit une toxicité neuronale par mutation génétique chez ces vers, l’exposition au glucose permet une diminution de la paralysie et de la neurodégénérescence et cet effet protecteur persiste à la génération suivante non exposée au glucose. Ainsi, l’exposition au glucose de la génération parentale est capable d’induire un phénotype de résistance au stress cellulaire avec en contrepartie des conséquences sur la santé et la survie (réduction de la fécondité et de la durée de vie). En revanche, le glucose influe positivement sur la physiologie de la descendance via des modifications épigénétiques, telles la méthylation de la chromatine. En plus d’avoir une meilleure résistance au stress et certaines pathologies, les vermisseaux, jamais exposés au glucose, ont une espérance de vie normale contrairement à leurs parents soumis à un régime riche en glucose. Cette stratégie pourrait être adaptative aux conditions nutritionnelles rencontrées. ■ ➔ Tauffenberger A, Parker JA. Heritable Transmission of Stress Resistance by High Dietary Glucose in Caenorhabditis elegans. PLoS Genet. 2014 May 1;10(5):e1004346. 57007 Le simple contact de glucides au niveau de la bouche augmenterait l’activation des régions cérébrales impliquées dans la motricité chez l’homme La présence de glucides dans la bouche humaine a été associée à l’augmentation de la motricité et à l’amélioration de la performance physique. Des récepteurs oraux, distincts de ceux du goût, ont été identifiés comme étant responsables de la transduction du signal lié à la présence d’un nutriment dans la bouche. Afin d’évaluer les zones du cerveau impliquées dans ce mécanisme, 10 volontaires sains (âge moyen de 23 ans) à jeun et placés sous neuro-imagerie sont exposés oralement à des solutions riches en glucides tout en effectuant un test de motricité de la main droite. Deux solutions à la saveur sucrée (maltodextrine ou acesulfame K, test et placébo respectivement) et une solution contrôle (composants ioniques principaux de la salive) sont administrées par rinçage dans la bouche pendant 15 secondes. Le test de motricité manuel consiste à 6 Les brèves du sucre NUTRITION 57 contracter la main droite lors d’un signal qui arrive en même temps que les solutions tests introduites dans la bouche. La solution contrôle est administrée entre les deux solutions sucrées et lorsque la main est au repos. Comme attendu, l’imagerie cérébrale montre que le test de motricité active le cortex sensorimoteur contralatéral et le cervelet ipsilatéral, zones associées au contrôle des mouvements volontaires de la main droite. Des différences d’intensité sont observées selon les solutions administrées : le glucide provoque une activation plus forte dans le cortex sensorimoteur primaire contralatéral que la solution placébo, par rapport à la solution contrôle. De plus, le cortex gustatif primaire et les régions impliquées dans la perception visuelle sont activés spécifiquement par la solution glucidique de même que les régions impliquées dans la récompense. … … Les résultats montrent pour la première fois que la simple présence de glucides dans la bouche peut augmenter spécifiquement l’activation cérébrale des régions neuronales impliquées dans le contrôle moteur et dans la perception sensorielle au moment de l’effort. ■ ➔ Turner CE, Byblow WD, Stinear CM, Gant N. Carbohydrate in the mouth enhances activation of brain circuitry involved in motor performance and sensory perception. Appetite 2014 Sept ; 80:212-9. . 57008 Métabolisme et Index glycémique La perte de poids pourrait améliorer l’auto-efficacité du comportement alimentaire Plus de la moitié des Américains adultes en surpoids ou obèses disent adopter des changements comportementaux afin de perdre du poids. Identifier les facteurs impliqués dans de tels comportements est essentiel pour développer des approches individualisées pour le contrôle du poids. Les auteurs se sont intéressés à l’autoefficacité, définie comme une croyance personnelle de sa propre aptitude à adopter avec succès des comportements nécessaires au résultat escompté. Leur hypothèse était qu’un régime hypocalorique à faible charge glycémique pourrait induire une perte de poids, en partie attribuable à la suppression de la faim, et devrait améliorer l’auto-efficacité du comportement alimentaire. Les auteurs de cette étude contrôlée randomisée ont comparé des régimes hypocaloriques différant par leur charge glycémique en utilisant les données de l’étude CALERIE de l’Université de Tufts sur 39 adultes en surpoids. L’auto-efficacité du comportement alimentaire est mesurée à 0, 6 et 12 mois à l’aide d’un questionnaire validé qui inclut par exemple des questions sur la résistance à manger lors de circonstances tentantes. Les aliments sont fournis durant les 6 premiers mois, puis les participants sélectionnent eux-mêmes leurs aliments tout en respectant le régime prescrit. Des groupes de soutien sont mis en place pour faciliter l’adhésion aux objectifs de l’étude. Les résultats montrent que la perte de poids ne diffère pas entre les deux régimes à la fin des 6 premiers mois et sur les 12 mois (6-8% du poids initial). Seule différence, à la fin des 6 derniers mois, le groupe à charge glycémique faible reprend un peu de poids (+2,8kg) alors que le groupe à charge glycémique élevé le maintient. Contrairement aux prévisions des auteurs, le régime à faible charge glycémique n’améliore pas l’auto-efficacité du comportement alimentaire. Des analyses supplémentaires effectuées sur la cohorte entière montrent cependant une amélioration de l’auto-efficacité du comportement alimentaire chez les individus qui perdent le plus de poids et inversement. Les auteurs indiquent que ces résultats sont à interpréter avec prudence du fait du faible nombre de participants dans l’étude. Des études à plus grande échelle devraient être menées pour déterminer l’impact des régimes sur l’auto-efficacité du comportement alimentaire sur la gestion du poids. ■ ➔ Karl JP, Cheatham RA, Das SK, Hyatt RR, Gilhooly CH, Pittas AG, Lieberman HR, Lerner D, Roberts SB, Saltzman E. Effect of glycemic load on eating behavior self-efficacy during weight loss. Appetite 2014 Sept ; 80:204-11. 57009 santé cardio-vasculaire Pas d’élévation de la pression sanguine suite à l’ingestion d’une boisson contenant du saccharose La surconsommation de boissons sucrées a été impliquée dans la survenue de maladies cardiovasculaires. Sachant qu’une élévation de la pression sanguine a été observée suite à une consommation importante de fructose, les auteurs ont souhaité analyser cet effet dans une étude randomisée en cross-over. Lors de … Les brèves du sucre NUTRITION 57 7 … chacune des 4 sessions séparées par au moins 3 jours, 12 sujets jeunes en bonne santé devaient ingérer le matin à jeun 500ml d’une boisson au jus de citron dans laquelle étaient dilués des sucres à des concentrations rencontrées dans les boissons commerciales (60g de saccharose, de glucose ou de fructose, ou 30g de fructose seul équivalant à la quantité présente dans 60g de saccharose). Après 30 minutes, les fonctions cardiovasculaires et micro-vasculaires aiguës étaient mesurées. Les résultats confirment que l’ingestion de fructose (60g ou 30g) augmente la pression sanguine moyenne de manière plus importante que l’ingestion de 60g de glucose ou de saccharose. De plus, le fructose induit un débit cardiaque significativement moins élevé que le glucose et le saccharose, ainsi qu’un index de contractilité et un volume systolique moindre. La résistance périphérique totale est significativement diminuée avec l’ingestion de glucose et de saccharose alors que le fructose (60g ou 30g) induit une augmentation non significative de la résistance. Aucune différence dans les fonctions endothéliales micro-vasculaires aux différents sucres n’est observée. Les résultats de cette étude démontrent que l’ingestion de saccharose ne mime pas l’effet d’augmentation de pression sanguine obtenu avec le fructose, indépendamment du fait que le saccharose soit comparé au fructose à une quantité iso-énergétique (60g chacun) ou au fructose à une quantité équivalente à celle présente dans le saccharose (30g fructose vs 60g saccharose). Elle démontre aussi que les effets d’augmentation de la pression sanguine et les réponses hémodynamiques du fructose sont similaires aussi bien à 60g qu’à 30g, et plus élevées qu’avec 60g de saccharose ou de glucose. C’est la première étude démontrant que les effets d’élévation de la pression sanguine liée au fructose sont atténués en présence de glucose à travers une réduction de la résistance totale périphérique. ■ ➔ Grasser EK, Dulloo A, Montani JP. Cardiovascular responses to the ingestion of sugary drinks using a randomised cross-over study design: does glucose attenuate the blood pressureelevating effect of fructose? Br J Nutr. 2014 Jul;112(2):183-92. 57010 Modes de consommation Dosage de la teneur en fructose des sirops de glucose-fructose dans des sodas L’objectif de cette étude était de vérifier si les sirops de fructose-glucose utilisés dans les boissons gazeuses commerciales sont conformes aux taux de fructose communément admis et aux spécifications techniques de l’industrie et s’ils répondent aux réglementations relatives à l’étiquetage des boissons et aux standards du Food Chemical Codex (FCC). En effet, pour pouvoir respecter les apports recommandés en glucides et sucres totaux, le consommateur doit non seulement pouvoir faire confiance à un étiquetage nutritionnel précis de l’aliment mais il faut aussi que les ingédients rentrant dans sa composition respectent les standards de composition annoncés et reconnus. Le Food Chemical Codex de l’Institut de Medecine a fixé les standards d’identité pour la composition en sucres des sirops de glucose-fructose. Une méthode de chromatographie liquide à haute pres- sion a été développée pour l’analyse des sucres dans les sodas. La précision et l’exactitude de la méthode ont été mesurées. Deux laboratoires indépendants ont réalisé 160 mesures de fructose sur 80 boissons sucrées au sirop de glucose-fructose (taux théorique de fructose 55%) prélevés au hasard dans les rayonnages des magasins avec des produits d’âges différents. Le taux de fructose observé en groupant les données est de 55,8% des sucres totaux (avec un intervalle de confiance à 95% de 55,51%-55,65%) ce qui est conforme aux spécifications techniques et à la littérature scientifique et à l’exigence réglementaire (≥55%). Par conséquent, l’inquiétude sur le fait que les fabricants de sirops de glucose-fructose et les fabricants de sodas pourraient tromper le consommateur avec des taux de fructose qui dépasseraient les taux communément admis n’est pas fondée. ■ ➔ White JS, Hobbs LJ, Fernandez S. Fructose content and composition of commercial HFCSsweetened carbonated beverages. Int J Obes (Lond). 2014 May 6 [Epub]. 57011 [Liens d’intérêt : financement ISBT] 8 Les brèves du sucre NUTRITION 57 Peurs des ingrédients alimentaires : quels précédents et quels antidotes ? Si certaines peurs alimentaires reposent sur des données objectives, le risque perçu résulte de facteurs à la fois émotionels et informationnels. Il y a souvent un écart important entre l’évaluation objective du risque basée sur des avis d’experts, des calculs du danger et de probabilité, et l’appréciation plus subjective du risque par le grand public. Compte tenu de l’impact négatif de ces peurs, il est utile de connaître : • quels sont les sujets les plus enclins à ces peurs et au régime d’exclusion qu’elles peuvent entraîner, • quels sont les facteurs qui favorisent un comportement alimentaire d’éviction, • quelles sont les mesures favorisant une juste compréhension par le public du risque alimentaire sans amplifier ou réduire le danger potentiel. Pour cela, une enquête nationale a été réalisée par téléphone aux Etats Unis, auprès de 1008 mères de 25 à 55 ans, pendant 24 jours consécutifs en automne 2011 pour explorer les peurs alimentaires et les comportements alimentaires d’éviction, en particulier vis-à-vis du sirop de glucose-fructose. Les résultats montrent que la peur d’un ingrédient peut exacerber et surestimer le risque perçu, que la source d’informations anxiogènes est plus souvent internet que la télévision, que les sujets peuvent être partiellement influencés par leur groupe de référence. En outre, les ingrédients associés à des aliments les moins sains altèrent l’image des aliments perçus comme relativement sains. Cette étude américaine aboutit à une conclusion intéressante pour les pouvoirs publics, l’industrie et les groupes de consommateurs pour répondre aux peurs alimentaires vis-à-vis d’un ingrédient. Une juste appréciation du risque pourrait être favorisée par une communication appropriée auprès du consommateur sur l’histoire, le contexte, et l’utilisation de cet ingrédient. Ces résultats demandent à être confirmés sur d’autres populations avec d’autres habitudes et comportements alimentaires. ■ ➔ Wansink, B., Tal, A., Brumberg, A. Ingredient-based Food Fears and Avoidance: Antecedents and Antidotes. Food Quality and Preference 2014 dec, Vol 38, 40–48 57012 Santé publique Perception de la consommation de sucres ajoutés et ses effets sur la santé par les professionnels de santé canadiens Puisque le grand public et les médias se fient aux professionnels de santé pour une information scientifique juste, cette étude a pour objectif d’évaluer la perception des professionnels de santé sur la consommation de sucres ajoutés et ses liens avec la santé. Au cours de deux conférences nationales et d’une conférence régionale qui se sont tenues en 2013, 511 professionnels de la santé, essentiellement des diététiciens («diététistes» canadiens), ont rempli des questionnaires testant leur degré d’accord ou de désaccord sur des avis relatifs aux sucres et à la santé. Moins de la moitié des répondeurs (44%) pensent que le saccharose apporté par les fruits et les légumes est métabolisé de la même façon que le saccharose ajouté aux aliments et que les sucres ne contribuent probablement pas plus au gain de poids que les autres sources d’énergie. Seuls 7,4% des répondeurs savent que les sucres provenant d’autres aliments que ceux des quatre groupes du Guide alimentaire du Canada (fruits et légumes, produits laitiers, produits céréaliers, produits carnés) ne représentent que 7,5% de l’apport calorique journalier. Presque la moitié (47%) des répondeurs pense que ces sucres représentent 15% de l’apport calorique journalier (le double de la réalité). En conclusion, cette étude qualitative montre des divergences entre les faits et la compréhension de l’information scientifique relative aux sucres et à la santé chez les professionnels de santé canadiens. Les idées reçues ont la vie dure, même chez les mieux informés. ■ Flora Wang, Jodi T. Bernstein, Chiara L. DiAngelo and Sandra L. Marsden. Health professionals’ understanding of added sugars consumption in relation to key nutrition issues in Canada. Applied Physiology, Nutrition, and Metabolism, 2014, 39(5): p 640 57013 Les brèves du sucre NUTRITION 57 9 … Où en est la consommation de sucres ? En complément des études de cohorte classiques, nous avons jugé utile de faire un point sur la consommation de sucres à partir de données économiques. Ce rapport a été écrit par la société Czarnikow qui analyse les tendances et les statistiques du marché du sucre depuis 1861. Ces données concordent avec les baisses de la consommation en sucres observées au Canada 1, en Australie 2, et plus récemment en France 3. Le développement de l’obésité est un problème majeur et certains pointent du doigt la consommation de sucres. Cette hypothèse supposerait la croissance de la consommation de sucres et l’augmentation parallèle des problèmes de santé. Or, les données statistiques ne semblent pas confirmer cette thèse. En 2010, Czarnikow a publié son livre blanc sur la consommation de sucres dans lequel il a examiné les moteurs de la croissance mondiale de la demande en sucres. Une partie de la demande s’explique par l’accroissement du marché. Ainsi, lorsque la Chine a rejoint l’Organisation Mondiale du Commerce, l’économie mondiale a plus que doublé en taille. L’évolution des modes de consommations et l’accroissement des populations des économies émergentes ont conduit à une augmentation de la consommation de tous les aliments y compris du sucre. Par ailleurs, leurs statistiques montrent que le sucre (saccharose) consommé au travers des plats préparés ne s’ajoute pas à la consommation totale. En pratique, il remplace le sucre de table qui était consommé auparavant. Ainsi, le sucre de table ne représente plus aujourd’hui que 20% de la consommation totale. Czarnikow est remonté jusqu’à 1840 pour suivre la consommation apparente de sucre (disponibilité sur le marché, ce qui surestime la consommation réelle ➔ Czarnikow Report. The Inconvenient Truth about Sugar Consumption (it’s not what you think). 1 may 2014 57014 1. Brisbois TD, Marsden SL, Anderson GH, puisqu’elle ne tient pas compte des pertes, gaspillages et utilisations non alimentaires). Il montre une augmentation importante de la consommation totale de sucre au Royaume Uni de 1840 à 1900, reflet à la fois de l’augmentation de la population et de la consommation individuelle. Il note que la hausse de la consommation de sucre au Royaume Uni jusqu’au niveau de la consommation apparente actuelle aux alentours de 35 kg/jour s’est étalée sur une période de 100 ans. Pendant les deux guerres mondiales, on a observé une chute de la consommation de sucre liée au manque de disponibilité et au rationnement. Les auteurs notent que les chiffres de consommation de sucre sous rationnement et avec une population légèrement inférieure à celle d’aujourd’hui sont très proches des chiffres de consommation totale observés aujourd’hui au Royaume Uni. La consommation de sucre a atteint un pic après la guerre et est maintenant en baisse. Aux Etats Unis, selon les statistiques américaines sur l’obésité du CDC (Centre pour le contrôle et la prévention des maladies) et de la National Health and Nutrition Examination Survey, la proportion de sujets obèses a continué de grimper à partir de 2000 alors que la consommation de substances sucrantes (sucres et sirops de glucose et/ou fructose) a en fait chuté à des niveaux observés précédemment dans les années 1980. Entre 1999-2002 et 2009-2012, la prévalence de l’obésité a augmenté de 31.1% à 35.7%, alors que la consommation de sucres et sirops a chuté de 15%. Ces données montrent que l’obésité s’est développée alors que la consommation de sucres a baissé. Cependant, ces chiffres ne sont qu’un élément parmi d’autres (baisse de l’activité physique et sédentarité, facteurs environnementaux, etc) et doivent être replacés dans un contexte alimentaire global où les calories totales ingérées ont tendance à baisser. ■ Sievenpiper JL.Estimated intakes and sources of total and added sugars in the Canadian diet. Nutrients. 2014 May 8;6(5):1899-912. 2. Barclay AW, Brand-Miller JC. Trends in added sugar supply and consumption in Australia: there is an Australian Paradox. BMC Public Health. 2013 Sep 30;13:898. 3. Etude Crédoc CCAF 2013 Contrôle du poids Le rituel du dîner impacte-t-il l’indice de masse corporelle de l’enfant et de l’adulte ? L’originalité de cet article est d’avoir étudié le caractère prédictif du rituel du dîner familial sur l’obésité de l’enfant. Le rituel est défini comme l’ensemble des interactions et habitudes répétées au cours du temps 10 Les brèves du sucre NUTRITION 57 qui entoure les repas. Dans cet article, des parents de la région de Chicago ont rempli des questionnaires relatifs aux habitudes familiales au moment des repas. Les informations concernant l’implication ou non des enfants dans la préparation du repas, le lieu où le dîner est le plus fréquemment pris (cuisine, salle à manger, etc…), le fait de manger lorsque la télévision est branchée, de rester à table jusqu’à ce que tout le monde ait fini de manger, d’avoir des discussions pendant le dîner sur les faits importants de la journée ont été collectées. Ces données ont été ensuite analysées en fonction de l’IMC des parents (n=190) et des enfants (n= 148) et selon le niveau d’éducation des parents. Les résultats montrent que les familles qui prennent leur dîner fréquemment à la cuisine ou dans leur salle à manger, aussi bien les enfants que les parents, ont un IMC significativement plus bas que lorsqu’il est consommé ailleurs. D’autre part, le fait d’aider à la préparation du repas est associé à un IMC plus élevé chez les filles alors que le fait de rester à table jusqu’à ce que tout le monde ait fini de manger est associé à un IMC plus bas chez les garçons. Cette étude montre que « dîner à table » aux EtatsUnis est un acte d’interaction sociale et d’implication familiale qui peut impacter sur l’IMC des parents et des enfants. Les repas familiaux et les rituels qui les entourent doivent faire l’objet d’études et ne doivent pas être négligés dans la lutte contre le développement de l’obésité. Les Américains (re)découvreraient-ils une des clés du modèle alimentaire français ? ■ ➔ Wansink B, van Kleef E. Dinner rituals that correlate with child and adult BMI. Obesity (Silver Spring). 2014 May;22(5):E91-5. 57015 A lire également Goût et Préférences • Co-effect of salt and sugar on extrusion processing, rheology, structure and fracture mechanical properties of wheat–corn blend, Keith F. Pitts, Jenny Favaro, Peter Austin, Li Day, Journal of Food Engineering, Volume 127, April 2014, 58-66 57016 • Taste, Smell and Appetite Change After Roux-en-Y Gastric Bypass Surgery. Graham L, Murty G, Bowrey DJ. Obes Surg. 2014 sept, Vol 24, 9, 1463-1468 57017 • Development of a sweetness sensor for aspartame, a positively charged high-potency sweetener. Yasuura M, Tahara Y, Ikezaki H, Toko K. Sensors (Basel). 2014 Apr 23;14(4) ; 7359-73. 57018 Comportement alimentaire • Le plaisir : régulateur ou perturbateur du comportement alimentaire ? Natalie Rigal Correspondances en MHDN, N°6 Juin 2014, p 143-146 57019 • Modifications in parent feeding practices and child diet during family-based behavioral treatment improve child zBMI. Holland JC, Kolko RP, Stein RI, Welch RR, Perri MG, Schechtman KB, Saelens BE, Epstein LH, Wilfley DE. Obesity (Silver Spring). 2014 May ; 22(5):E119-26. 57020 Humeur et cognition • A review of interventions that promote eating by internal cues. Schaefer JT, Magnuson AB. J Acad Nutr Diet. 2014 May ; 114(5):734-60. 57021 • Expression and nuclear translocation of glucocorticoid receptors in type 2 taste receptor cells. Parker MR, Feng D, Chamuris B, Margolskee RF. Neurosci Lett. 2014 Jun 13 ; 571:72-7. 57022 • Du goût sucré à l’addiction au sucre ? Marc Fantino Correspondances en MHDN, N°6 Juin 2014, 147-153 57023 • Les cinq sens, au service du plaisir Nathalie Politzer Correspondances en MHDN, N°6 Juin 2014, 139-142 57024 • Oral sucrose as analgesia for neonates: How effective and safe is the sweet solution? A review of the literature N. Campbell, K. Cleaver, N. Davies Journal of Neonatal Nursing, online 11 June 2014[Epub] 57025 • Temporal dominance of emotions: Measuring dynamics of food-related emotions during consumption G. Jager, P. Schlich, I. Tijssen, Jiali Yao, M. Visalli, C. de Graaf, M. Stieger Food Quality and Preference, Oct 2014, Vol 37, 87-99 57026 … Les brèves du sucre NUTRITION 57 11 A lire également (suite) … • The Swedish Review, “Dietary Treatment of Obesity”: Do the Systematic Review Findings Really Differ? Métabolisme • The metabolic burden of sleep loss. Schmid SM, Hallschmid M, Schultes B. Lancet Diabetes Endocrinol. 2014 Mar 25. [Epub] Review. 57027 • Functional relationship between oxytocin and appetite for carbohydrates versus saccharin. Herisson FM, Brooks LL, Waas JR, Levine AS, Olszewski PK. Neuroreport. 2014 Aug 20 ; 25(12):909-14 57028 Modes de consommation Myers, EF. Nutrition Today. June 2014 Vol 49, 3, 122 – 146 57033 • Influence of sucrose ingestion on brainstem and hypothalamic intrinsic oscillations in lean and obese women. Kilpatrick LA, Coveleskie K, Connolly L, Labus JS, Ebrat B, Stains J, Jiang Z, Suyenobu BY, Raybould HE, Tillisch K, Mayer EA. Gastroenterology. 2014 May;146(5):1212-21. 57034 Santé des os • Trends in dietary carbohydrate consumption from 1991 to 2008 in the Framingham Heart Study Offspring Cohort. Makarem N, Scott M, Quatromoni P, Jacques P, Parekh N. Br J Nutr. 2014 June, Vol 111 - Issue 11 ; 2010-2023 57029 • Estimated intakes and sources of total and added sugars in the Canadian Diet Brisbois TD, Marsden SL, Anderson GH, Sievenpiper JL. Nutrients. 2014, 6:1899-1912. 57030 Santé publique • Chocolate milk consequences: a pilot study evaluating the consequences of banning chocolate milk in school cafeterias. Hanks AS, Just DR, Wansink B. PLoS One. 2014 Apr 16;9(4):e91022. 57031 • Insulinogenic sucrose+amino acid mixture ingestion immediately after resistance exercise has an anabolic effect on bone compared with non-insulinogenic fructose+amino acid mixture in growing rats Takuya Notomi, Ikuaki Karasaki, Yuichi Okazaki, Nobukazu Okimoto, Yushi Kato, Kiyoshi Ohura, Masaki Noda, Toshitaka Nakamura, Masashige Suzuki Bone, Volume 65, August 2014, Pages 42-48 57035 Diabète • Normalizing metabolism in diabetic pregnancy: is it time to target lipids? Barrett HL, Dekker Nitert M, McIntyre HD, Callaway LK. Diabetes Care. 2014 May;37(5):1484-93. 57036 Santé bucco-dentaire Contrôle du poids • Breastfeeding, Early Nutrition, and Adult Body Fat. Sandrine Péneau, Serge Hercberg, Marie-Françoise RollandCachera. The Journal of Pediatrics. June 2014, Vol 164, Issue 6, 1363–1368 57032 • Effect of high-fructose corn syrup on Streptococcus mutans virulence gene expression and on tooth demineralization. Sun M, Kang Q, Li T, Huang L, Jiang Y, Xia W. Eur J Oral Sci. 2014 Jun;122(3):216-22 57037 Les brèves du sucre Nutrition 57 Périodicité : 4 numéros par an Editeur : Centre d’études et de documentation du sucre (CEDUS) Département scientifique 23 avenue d’Iéna 75116 Paris Tel : 01 44 05 39 99 Fax : 01 47 27 66 74 12 Les brèves du sucre NUTRITION 57 Retrouvez les Brèves Nutrition sur www.sucre-info.com Représentant légal et directeur du CEDUS : Bertrand du Cray Directeur de la publication : AnneClaire Durand Graphisme : [email protected] Impression : Print & Web 18 avenue Racine 93330 Neuilly sur Marne N°ISSN : 2103-835X Dépôt légal à parution : septembre 2014