Georg Baselitz
Transcription
Georg Baselitz
© Marc Domage Georg Baselitz Louise Fuller, 2013 FIAC HORS LES MURS - JARDIN DES TUILERIES Cette statue monumentale en bronze représente une femme debout, le buste encerclé d’anneaux en suspension dans une attitude dansante. L’artiste fait ici référence, dans une douce parodie, à la danseuse Loïe Fuller. D’origine américaine, elle fut renommée au tournant du XXe siècle pour sa célèbre « Danse serpentine », danse durant laquelle elle faisait virevolter autour d’elle de grands voiles accrochés à ses bras, lui conférant un caractère aérien et gracieux. En cela, elle inspira nombre de ses contemporains, aussi bien peintres de l’expressionnisme allemand qu’écrivains tel Mallarmé. Georg Baselitz, quant à lui, propose une interprétation surprenante de sa danse : ancrée dans le sol par ses pieds proéminents, ses mouvements rendus difficiles par les cercles entourant sa taille, la danseuse autrefois si légère et souple apparaît gauche, lourde et figée. Baselitz est un artiste allemand né en 1938 et originaire de Saxe. Influencé par l’art brut, l’art africain et marqué par la violence de l’histoire allemande d’après-guerre, il s’inscrit dans la lignée d’artistes comme Dubuffet ou Fautrier. Il est notamment connu du grand public pour ses peintures de portraits renversés, mais c’est aussi un sculpteur, dont l’activité a été mise en lumière par la rétrospective du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris en 2011-2012. Habituellement, Georg Baselitz travaille le bois par le procédé de la taille directe, attaquant la matière sans dessin préparatoire ni modèle à l’aide d’une tronçonneuse ou d’une hache. L’agression immédiate du bois lui permet d’éviter, à partir d’un type de base, « toute forme d’adresse, toute élégance artistique » au profit de « lignes en discordance », conférant à ses œuvres une grande force expressive. Cette dernière est accentuée par le choix de laisser le matériau à l’état naturel, sinon légèrement coloré. Bien qu’en bronze, Louise Fuller s’inscrit dans cette démarche. En effet, l’artiste a d’abord réalisé un modèle taillé dans un seul tronc de bois de cèdre selon les mêmes procédés. Puis, il l’a envoyé à la fonderie allemande Noack avec laquelle il collabore depuis quelques années. Un moulage a été effectué, permettant ainsi de conserver toute la matérialité du bois tant dans ses aspérités que dans les marques du travail de l’artiste, laissant visible au spectateur les différents coups et entailles provoqués par l’outil. Une fois le moulage de bronze coulé, Baselitz a retravaillé la surface de l’œuvre à l’aide d’une patine noire, donnant à cette statue l’aspect du bois calciné, et renouant ainsi avec son matériau de prédilection. Hannah Morelle et Juliette Persilier Élèves de l’École du Louvre Depuis 2010, les étudiants de l’école du Louvre participent à une opération originale de médiation, en lien avec le plus large public. Cet exercice pédagogique de terrain, est également l’opportunité pour l’Ecole de réaffirmer son implication dans l’étude et la diffusion de l’art contemporain. Retrouvez toutes les notices rédigées par les étudiants à cette occasion sur www.fiac.com