Le tourisme et les PME du Canada

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Le tourisme et les PME du Canada
Le tourisme et les PME du Canada
En 2013, l’industrie du voyage et du tourisme a contribué à hauteur de 84,3 milliards de dollars à l’économie
canadienne, représentant 4,5 % du PIB total du Canada1. On ne peut surestimer l’importance du tourisme pour la
stabilité des régions éloignées du Canada, par exemple de nos territoires, dont les économies croissent et ralentissent
au rythme des hauts et des bas du secteur des ressources naturelles.
Les Territoires du Nord-Ouest sont un exemple. Selon Tourism 2015: New Directions for a Spectacular Future du
gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, « Il y a autre chose que de l’or, des diamants et du gaz dans notre
province. Une économie solide repose sur la diversité et les entreprises individuelles doivent intégrer la diversité
dans la planification de leurs activités. »2 En 2010-2011, le tourisme a contribué à hauteur de 119 millions de dollars –
ou 3,5 % - à l’économie des Territoires du Nord-Ouest3 (le PIB des Territoires provenant de toutes les industries cette
année s’élevait à un peu plus de 3,4 milliards de dollars)4. Dans ce document, le gouvernement se fixe comme objectif
de porter la contribution du tourisme à l’économie des Territoires à 130 millions de dollars annuellement d’ici à 2015.
Industrie Canada signale que le tourisme est essentiel aux petites et moyennes entreprises (PME) du Canada5. En fait,
près de dix pour cent des PME du pays sont actives dans le secteur touristique6.
Les membres de la Chambre de commerce du Canada qui sont des exploitants d’entreprises touristiques – ou leurs
représentants – sont prêts à utiliser les ressources dont ils disposent pour commercialiser leurs produits (ou ceux de
leurs membres) au pays et à l’étranger et, notamment, à rendre visite aux marchés clés pour attirer les touristes. Par
exemple, Merv Gunter, président de Frontiers North à Winnipeg, a investi pour promouvoir ses aventures Tundra
Buggy ® l’année dernière en Australie, en Chine, au Japon, en Corée du Sud, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Pour
les PME comme la sienne et les autres PME du Canada, la réussite est également tributaire d’une marque canadienne
solide que la Commission canadienne du tourisme (CCT) est mandatée pour commercialiser à l’échelle internationale.
Le marché du tourisme mondial est extrêmement concurrentiel; chaque pays investit d’importantes sommes pour
attirer les touristes internationaux.
Le Canada doit impérativement être promu efficacement sur le marché mondial. La CCT maintient la primauté de la
marque pour assurer la commercialisation créative et concurrentielle du Canada en tant que destination touristique. Il
incombe donc aux organismes de marketing provinciaux (OMP) et aux organisations (régionales) de marketing de
destinations (OMD) de renforcer la marque touristique du Canada et d’encourager les clients prospectifs à acheter un
produit local offert par un exploitant d’entreprise touristique individuel. L’élément le plus important et le plus
sous-investi de cette équation est la commercialisation de notre marque touristique nationale.
La marque touristique internationale du Canada offre aux organismes touristiques régionaux et aux exploitants
individuels la possibilité de commercialiser leurs produits. Malheureusement, le financement octroyé à la CCT par le
gouvernement fédéral a diminué au cours des cinq dernières années. En effet, le budget de marketing de la CCT
s’élevait à 105,9 millions de dollars en 2009, puis il a diminué à 75,8 millions de dollars en 2012 et à 61,4 millions de
dollars en 2013. Dans le discours du Trône de 2013, le gouvernement a mentionné l’apport du tourisme pour
l’économie du Canada. En dépit de cela, le budget de marketing 2014 de la CCT a été ramené à 58 millions de dollars7.
Même s’il était doublé ou triplé, le budget de marketing de la CCT ne représenterait qu’une fraction des recettes
perdues par le gouvernement fédéral – et l’ensemble de l’économie – à mesure que le nombre de visiteurs étrangers
au Canada continue de baisser. Les ressources de la CCT ont été diminuées à un point tel qu’elle ne fait plus de
marketing aux États-Unis. Tout cela a un impact réel, négatif sur les petits exploitants d’industries touristiques du
Canada qui doivent investir de plus en plus d’argent pour transmettre leur message directement aux marchés
internationaux. Cela les empêche d’investir dans leurs entreprises et de poursuivre leur croissance.
World Travel and Tourism Council: Economic Impact Report 2014, http://wttc-infographic.org/canada, consulté le 14 avril 2014.
Tourism 2015: New Directions for a Spectacular Future, Government of the Northwest Territories, février 2011.
3 Idem.
4 Northwest Territories Bureau of Statistics.
5 Profil de financement : Les petites et moyennes entreprises des industries touristiques, Direction des petites entreprises, Industrie Canada,
décembre 2011.
6 Idem.
7 Commission canadienne du tourisme.
1
2
Lorsque la marque nationale est solide, les PME qui n’ont pas suffisamment de ressources pour commercialiser leurs
activités à l’extérieur du Canada peuvent, en plus de vendre leurs attractions touristiques au pays, se tourner vers les
marchés internationaux. Selon un rapport publié par Deloitte en 2013, « il y a des liens solides entre le tourisme
récepteur canadien et les exportations canadiennes – et le renforcement du tourisme pourrait avoir un impact positif
sur les entreprises canadiennes et l’ensemble de l’économie du Canada »8. Par conséquent, un investissement accru
dans la marque touristique internationale du Canada est non seulement dans l’intérêt des PME, mais également dans
l’intérêt du pays tout entier.
Conclusion
Les PME canadiennes du secteur touristique sont confrontées à une concurrence internationale croissante. La part du
marché mondial du Canada a diminué considérablement au cours des cinq dernières années et un investissement
additionnel en marketing est nécessaire pour rétablir et maintenir le secteur des exportations touristiques.
La CCT offre aux PME une plateforme de marketing qui sert de point de départ à la création de débouchés à l’échelle
internationale. Il importe donc qu’elle soit suffisamment financée pour tirer parti du potentiel du secteur touristique
du Canada.
Recommandation
Que le gouvernement fédéral augmente le budget de marketing de la Commission canadienne du tourisme
à 120 millions pour le cycle budgétaire fédéral de 2015-2016.
PRÉSENTÉE PAR LE COMITÉ DES PME ET LE COMITÉ DE LA POLITIQUE TERRITORIALE
8
Passport to Growth: How International Arrivals Stimulate Canadian Exports, Deloitte, 2013.