Serge Reggiani (Sergio Spagni)

Transcription

Serge Reggiani (Sergio Spagni)
Serge Reggiani (Sergio Spagni)
(1922 - 2004)
Interprète
Né à Reggio, en Italie, sa famille s'installe en France en 1930 pour fuir le régime de
Mussolini. D'abord apprenti coiffeur, il s'oriente vers la comédie et entreprend un belle
carrière au théâtre et au cinéma : Les Portes de la nuit, Casque d'or, Le Doulos... Il se
lance dans la chanson à quarante ans passés, sous l'impulsion de Jacques Canetti qui lui
fait enregistrer en 1964, des chansons de Boris Vian ("Je bois", "Le Déserteur", "Arthur où
t'as mis le corps"). L'album se voit récompensé par le Grand Prix de l'Académie Charles
Cros, et bien qu'il ne reçoive pas l'accueil escompté, Serge Reggiani entreprend alors une
double carrière d'acteur et de chanteur. Pour ses enregistrements suivants, encore un
Grand Prix du Disque en 1968, il fait appel à des auteurs qu'il choisit : Albert Vidalie ("Les
Loups sont entrés dans Paris"), Jean-Loup Dabadie ("Le Petit Garçon") ou Georges
Moustaki ("Sarah", "Ma solitude"). Il assure la première partie de Barbara en 1966 à
Bobino, avant d'y passer en vedette pour la première fois en 1968. Sur scène, il met son
métier d'acteur au service de son interprétation, en même temps qu'il forge un répertoire
de tendresse, de mélancolie et d'ironie, jouant volontiers de son âge et de ses blessures.
Après la période yé-yé, il est un des premiers à imposer avec succès le retour des
chansons d'interprète. Il alterne films, disques et scène et continue d'étoffer son répertoire
au gré des artistes dont il suscite la collaboration : Georges Moustaki ("Votre fille a 20
ans", 1968), Gérard Bourgeois ("L'Homme fossile", 1968), Maxime Le Forestier ("Ballade
pour un traître", 1970), Jean-Loup Dabadie ("Ma fille", 1971), Claude Lemesle ("Venise
n'est pas en Italie", "Le Barbier de Belleville", 1977), Michel Legrand ("J't'aimerai", 1979),
Guy Béart ("C'est après que ça se passe", 1984), Didier Barbelivien ("Le 421", 1995) ou
l'arrangeur Alain Goraguer. Un public fidèle vient le voir sur scène, à Bobino (de nouveau
en 1969, 1971 et 1977), à la Fête de l'Humanité (1975), à la première édition du
Printemps de Bourges (1977), à l'Olympia (1981, 1983, 1984, 1989, 1991, 1995) et au
Palais des Congrès (1993, 1997), où lors de son dernier passage il expose certaines de
ses peintures. Un an après la sortie de l'album Les Adieux différés, Serge Reggiani
enregistre en 2001, avec Jean Dréjac et Michel Legrand, un disque intitulé Enfants, soyez
meilleurs que nous. Le 2 décembre 2002, année de ses 80 ans, paraît Autour de Serge
Reggiani, un album hommage où l'on croise entre autres, Bernard Lavilliers, Patrick Bruel,
Magyd Cherfi du groupe Zebda, Renaud, Arno ainsi que Bénabar ou encore Sanseverino.
En mars 2003, il chante deux soirs au Palais des Congrés à Paris. A l'automne suivant
sort Succès et confidences, un double album, constitué de ses succès et de lettres
inédites destinées à des proches, qu'il dit... Le 1er février 2004, il entame une nouvelle
série de concerts avec un passage à l'Olympia le 23. Depuis quelques années délaissant
le cinéma, il s'adonne à la peinture, sa nouvelle passion. Serge Reggiani est décédé d'un
arrêt cardiaque à son domicile parisien dans la nuit du jeudi 22 au vendredi 23 juillet 2004.
Il était âgé de 82 ans.
© Hall de la Chanson