«Les croix de bois»
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«Les croix de bois»
REBOUD Marie 1°ES3 «Les croix de bois» Roland DORGELES Présentation de l'auteur : Après avoir étudié aux Beaux-Arts, Roland Lécavelé, dit Roland Dorgelès, se consacre au journalisme. Engagé dans l'infanterie en 1914, il incorpore l'aviation après une convalescence due à une blessure. En 1919, il écrit “Les Croix de bois” dans lequel il décrit avec précision la vie des poilus dans les tranchées, le roman se découpe d'ailleurs en succession de chapitres sans véritable lien entre eux. Il en a même été tiré un film qui est lui-même considéré comme l'un des films montrant le mieux ce que fut cette guerre. Il reçoit également le Prix Femina en 1919 pour son livre, son succès est tel qu'il décide de se consacrer à la littérature. Il écrit d'autres livres de guerre mais aussi des romans plus légers. En 1929, il devient membre de l'Académie Goncourt et en devient président en 1955 jusqu'à ce qu'il décède en 1973. Présentation du livre : Pendant la première guerre mondiale, trois soldats d'une caserne parisienne rejoignent leur escouade dans la Marne, dans l'Est de la France. Jacques Larcher, le narrateur, qui se trouve déjà sur place, se lie d'amitié avec Gilbert Demachy, un des nouveaux arrivants, étudiant en droit et engagé volontaire. L'escouade, composée d'une dizaine d'hommes, n’a pas encore commencé à se battre et les soldats tuent le temps comme ils peuvent. Demachy un des soldats est envoyé au ravitaillement où il est critiqué pour son manque d’expérience. Un ancien, Sulphart, lui vient en aide. L’escouade rejoint le régiment dont elle fait partie et prend la relève d’une tranchée. De nombreuses croix jalonnent le parcours des soldats. Demachy est heureux de voir enfin la guerre. Mais les tirs allemands s’intensifient et les soldats français sont rapidement en difficulté. L’un d’eux, agitant un fanion rouge pour demander du renfort, est tué. Demachy, qui se porte volontaire pour établir une liaison, rapporte le fanion à la tranchée. Épouvanté, il dénombre de nombreux cadavres sur le terrain. Les hommes quittent la tranchée. Ils alternent six jours sur le front et trois jours de repos. Ils s’installent dans une ferme proche où ils profitent de conditions de vie un peu plus confortables. Les soldats apprennent, qu’ils partent à l’attaque le surlendemain alors qu’ils devaient être relevés après leur congé. La nuit, le narrateur observe ses camarades : « Le sommeil qui les emporte ressemble trop à l’autre sommeil» Après l’attaque, dont on sait juste qu’elle a décimé le régiment français, les soldats de l’escouade qui ont survécu regagnent la ferme, où ils trouvent une paix relative. L’idée de la guerre s’éloigne, mais le narrateur critique les gens du village qui la considèrent comme un spectacle et s’enrichissent sur le malheur des soldats. « On gagne encore plus là-dessus que sur la conserve », avoue l’épicier qui a ouvert un rayon de couronnes mortuaires. Demachy se rend au café de la Marine, sur sa route, la rivière en crue a emporté les croix de bois plantées sur les rives. Il passe devant des cadavres de soldats qui attendent d’être enterrés. Il arrive ensuite au village dévasté, dont la population s’est réfugiée dans les caves. Le narrateur et ses compagnons s’installent avec inquiétude dans leur nouvelle tranchée, appelée « l’enfer du secteur » Ils s’aperçoivent que les ennemis creusent une mine sous eux pour la faire exploser. Ils espèrent ne pas sauter avant la relève prévue deux jours plus tard. Lorsque cette dernière arrive, ils plaignent les nouveaux arrivants. Ils entendent la détonation de la mine qui explose, quelques heures plus tard. Assistant à une messe, le narrateur prie la Vierge de les laisser vivre, ou du moins espérer car le régiment se prépare à une nouvelle attaque, que les soldats espèrent être la dernière. La bataille dure dix jours et occasionne de nombreuses pertes dans les deux camps. La victoire revient aux Français. Le régiment d’éclopés doit à contrecoeur défiler devant les habitants d’un village. Les soldats ressentent toutefois de la fierté. Lors d’une nouvelle attaque, la compagnie se réfugie dans le caveau ouvert d’un cimetière. Mourant tous de soif, ils assistent à l’agonie de leur caporal, Bréval. Des renforts arrivent et le cimetière est repris aux Allemands. Le régiment progresse vers Nancy. La nouvelle offensive fait de nombreux morts, et les soldats subissent des attaques de gaz. La bataille emporte Demachy, qui lutte longtemps contre la mort. Sulphart qui est grièvement blessé, est évacué à l’hôpital et apprend la mort de Bouffioux. Il est heureux d’être finalement réformé, mais apprend que sa femme l’a quitté. Il supporte mal les remarques des civils sur la guerre. Le narrateur, évoque après la guerre, l’oubli qui guette ses camarades morts : « Combien sont encore debout, des croix que j’ai plantées ? » Lecture du passage: « Les lettres, Gilbert n’était venu que pour cela. Il avait demandé à aller à la soupe – quatre heures aller et retour dans la boue gluante des boyaux – pour être sûr d’avoir la lettre de Suzy, la cherchant lui-même dans le tas du fourrier : cela faisait cinq jours qu’il n’avait rien reçut d’elle, cinq nuits qu’il rageait au créneau contre le vaguemestre, le fourrier, les cuistots, tous ceux qui devaient lui voler son courrier. Ce soir, n’y tenant plus, il s’était offert pour la corvée. Plusieurs fois, il arrêta le vieil engagé qui courait du tonneau aux voitures, pour surveiller les cuisiniers. ― Est-ce que j’ai des lettres ? Mais le fourrier n’avait pas le temps. Enfin, le vin distribué, l’ancien vint s’abriter sous une roulante et sortit ses lettres d’un sac, ficelées par escouades. Aussitôt toutes les ombres éparses se détachèrent de la nuit et se groupèrent. ― Aux lettres ! Aux lettres !… Le cercle bourdonnant se serra autour de la voiture, ceux des premiers rangs accroupis, d’autres faufilés entre les roues. On voulait être tout près, pour mieux entendre. C’était la meilleure ration qu’on allait partager. Chaque homme, dès qu’il tenait son paquet, cherchait vite sa lettre avec des doigts mouillés, et, malgré l’ombre épaisse, malgré la pluie qui aveuglait, on la reconnaissait aussitôt, rien qu’à la forme, rien qu’au toucher. Le sac fut bientôt vide. Un murmure de déception s’éleva : ― Eh bien et nous alors ? Y en a pas pour moi ? Tu es sûr, t’as bien regardé ?… Ah il doit les foutre en l’air au burlingue.. Ceux qui n’avaient rien reçu s’écartaient découragés, et pour se soulager de leur rage impuissante, ils regardaient le fourrier d’un air mauvais, comme s’ils l’avaient vraiment soupçonné de jeter leur courrier aux feuillées. ― T’en fais pas, il reçoit les siennes, lui. Gilbert était heureux. En prenant son paquet, il avait tout de suite reconnu la large enveloppe de Suzy qui dépassait. Une bouffée de bonheur lui était montée à la tête. Maintenant qu’il avait sa lettre dans sa poche il n’était plus pressé de la lire, il ne voulait pas dépenser toute sa joie d’un seul coup. Il la goûterait à petits mots, lentement couché dans son trou, et s'endormirait avec leur douceur dans l'esprit.» » Pourquoi ce passage : J'ai choisi ce passage dans le chapitre 14 intitulé « mots d'amour » car on peut voir que ces lettres étaient essentielles a la survie psychologique des soldats. En effet, c'était pour eux le seul moyen de pouvoir s'évader et de penser a autre chose que la guerre, c'est également la seule chose qui les raccroche au bonheur, en voyant l'état d’excitation dans le quel ils sont lorsqu'ils savent qu'ils vont sûrement avoir du courrier, alors que ceux qui n'en reçoivent pas semblent être désespérés. C'est pour moi, l'un des passage de ce texte qui dégage le plus d'émotions. Ce que le livre m'a apporté:klfkjfknfkfhffffffffffffffffffffffffff Ce livre m'a permis de connaitre les sentiments et les ressentis des soldats sur un champs de bataille, il m'a montré aussi a quel point la guerre pouvait etre horrible et stupide. Ce livre est d'autant plus marquant du fait que les personnages ont réellement existés. Pour ce qui est du titre: Le long des chemins du front, on trouvait souvent une ligne à perte de vue de croix de bois, faites à la va-vite, et posées au-dessus des cadavres de soldats allemands ou français. Soldats inconnus, jeunes soldats, c’est en leur hommage que Dorgelès écrit ce livre, c’est pour leur souvenir, leur mémoire.