Les 3 belles de Tourelle - Bouts de Papier de La Haute

Aut eurs
Jeanne d'Arc Audet
Colette Bachand
Henri Bernatchez
Lucie Chrétien
Claudette Curadeau
Jean-Pierre Daraiche
Stéphanie Emond
Lynda Essiambre
Réna Fournier
Noëlla Fournier
Marjolaine Henley
Marie-Claude Labonté
Lorraine Lévesque
Lise Lévesque
Claude Rioux
Lucille Robinson
Julie Robinson
Jenny Robinson
Sylvianne Robinson
Claire St-Laurent
Illust rat ions de
Claude Rioux
Imprimé par :
48B, 3E AVENUE OUEST, SAINTE-ANNE-DES-MONTS QUÉBEC G4V 3T2
418-763-0001
ALPHA RADIO BPHG vous offre une version audio de ce conte à l'adresse suivante:
www.bphg.ca
LES BOUTS DE PAPIER DE LA HAUTE-GASPÉSIE est un organisme d'alphabétisation
populaire. Sa mission est de soutenir les adultes qui veulent améliorer
leurs capacités en lecture, en écriture et en calcul.
Notre organisme soutient également les parents des enfants âgés
entre 0 et 5 ans afin de les éveiller très jeune à la lecture et l'écriture.
L'éveil à la lecture et l'écriture est un bon outil pour aider les enfants à
réussir leurs études secondaires.
Nous accompagnons aussi les parents des enfants âgés entre 6 et 12
ans. Nous les soutenons dans leur rôle de parents pour favoriser la
réussite scolaire de ces petits qui sont déjà à l'école primaire. Les
parents qui ont des difficultés en lecture et en écriture sont
compétents pour accompagner et soutenir leurs enfants tout au long
de leur parcours scolaire.
Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2010
Dépôt légal – Bibliothèque et Archives Canada, 2010
ISBN 978-2-9810942-2-3
COLLECTION
la quête des mots
LA QUÊTE DES MOTS est une réunion de personnes ayant
des niveaux de lecture et d’écriture différents qui sont
volontaires pour participer à une création collective.
LA QUÊTE DES MOTS s’est déroulée simplement lors d’une
rencontre conviviale. Une animatrice s’est chargée de la quête
des mots en invitant les personnes à partager verbalement
leurs préférences de couleurs, de mets, d’événements
cocasses, de discours, d’images, de personnages, de
politiciens, de sports, d’activités et d’autres sujets de la vie
courante. La collecte de mots se fait aussi pour les thèmes et
les personnages que l'on déteste le plus.
LA QUÊTE DES MOTS sert à inspirer une personne bénévole
à organiser le tout sous une forme de conte. L'illustration se
réalise à partir des formes et couleurs inspirées par cette
même quête.
LA QUÊTE DES MOTS est une activité qui se déroule chaque
année pendant la semaine de LIVRES EN FÊTE. Chacun des
contes, résultant de cette démarche collective, est distribué
gratuitement aux enfants âgés entre zéro et cinq ans qui
habitent le territoire de la MRC de La Haute-Gaspésie.
Remerciements
Fonds de soutien à l’animation du livre et de la lecture de la
Gaspésie – Îles-de-la-Madeleine
Le Fonds de soutien à l’animation du livre et de la lecture de la Gaspésie − Îlesde-la-Madeleine a comme finalité l’octroi d’une aide financière pour soutenir
divers types de projets qui contribuent au développement des habitudes et
habiletés de lecture des citoyens et citoyennes de la région.
FIN
Livres en fête!
169A, avenue Grand-Pré
Bonaventure (Québec) G0C 1E0
Téléphone : 418 534-2830, poste 4
Télécopieur : 418 534-4113
Courriel : [email protected]
Site Web :http://www.livreenfete.org/
LE TRAIN
Il y en a qui jappent après le train,
Qui ratent le train,
Qui prennent le train à l'heure,
D'autres qui le regardent passer,
D'autres qui conduisent le train.
Extrait du livre
PENSÉES POÉTIQUES ET RÉFLEXIONS
de JEAN-FRANÇOIS
écrit par
JEAN-FRANÇOIS BÉRARD
Les 3 Belles entonnèrent un nouveau chant. Quelle surprise! Les spectateurs
entendirent un chant en latin. Les vilains pseudos, déguisés dans leur propre
apparence, décidèrent d'avancer à travers la foule pour commencer la
distribution des bonbons empoisonnés. Les 3 Belles n’avaient pas respecté
l’entente et chantaient dans la langue interdite.
La foule de spectateurs était si dense que les vilains pseudos n'arrivaient pas
à se faufiler à travers les gens de Tourelle. Les gens de la communauté
savaient tous parler le latin. Tous écoutèrent la chanson des 3 Belles et
comprirent le message. Tous les spectateurs se retournèrent vers les pseudos.
Toutes ces personnes devinrent des danseurs d'une gigantesque chorégraphie.
Tout en gardant le rythme, tous marchèrent vers le nord, vers la mer.
Tous ensemble, avec les 3 Belles, la danse dura suffisamment longtemps pour
faire reculer les pseudos tout au bord de la falaise. En marquant le pas au
rythme de la chanson en latin, les citoyens de Tourelle obligèrent les trois
méchants pseudos à tomber à la mer. La mer qui est une musicienne naturelle
emporta au plus profond de ses abysses les pseudos qui disparurent pour
l'éternité.
Pour souligner le courage et la générosité des 3 Belles, la mer et les gens de
Tourelle composèrent une symphonie. La mer et les meilleurs musiciens de
Tourelle jouèrent la symphonie en l’honneur des 3 Belles de Tourelle. Il en
résulta 3 tourelles sculptées dans le roc, grande fierté de Tourelle.
Cette grande ville de La Haute-Gaspésie serait dorénavant protégée
à tout jamais des pseudos voulant s'approprier leurs biens.
LES 3 BELLES
DE
TOURELLE
Il
était une fois trois amies qui vivaient dans une grande ville de
La Haute-Gaspésie tout entourée de montagnes escarpées et de forêts
excessivement denses sauf au nord. Cette grande ville était habitée par des
gens qui aimaient beaucoup chanter. On aurait dit que tout le monde était né
avec des voix de rossignol.
Les trois amies étaient surnommées les 3 Belles de Tourelle parce que le nom
de la ville qu'elles habitaient était Tourelle. Les 3 Belles de Tourelle chantaient
mieux que toutes les autres personnes de la ville. En plus, les 3 Belles de
Tourelle connaissaient plus de 3000 chansons. Elles présentaient des
spectacles dans leur grande ville et tout le monde les aimait.
Les 3 Belles de Tourelle avaient aussi un autre métier. Souvent, les 3 Belles
faisaient du gardiennage. Elles connaissaient tous les enfants de la ville.
Les 3 Belles composaient de belles chansons. Les musiques étaient joyeuses
et dansantes. Dans la vie de tous les jours, les 3 Belles chantaient au lieu de
parler, tout était en musique.
Avec le métier de gardienne, les 3 Belles savaient comment la vie se passait
dans toutes les familles de la grande ville de Tourelle. Pour aider les gens de
leur communauté, les 3 Belles composaient souvent des chansons pour aider
les personnes qui traversaient des difficultés comme des maladies, du
chômage, des accidents ou d'autres événements difficiles.
Les pseudos libérèrent les 3 Belles en spécifiant que le spectacle du lendemain
était celui de l'Halloween. Tous les spectateurs seraient déguisés. Leurs
apparences particulières n'attireraient pas l'attention. Les pseudos donneraient
l'impression d'être déguisés. Les dernières directives des pseudos furent les
suivantes :
« Les 3 Belles de Tourelle vous n'avez qu'à faire ce que nous vous avons
ordonné. Vous recevrez un pourcentage sur les dons que nous récolterons
parmi les gens de la communauté, mais surtout vous devez faire tel que promis
sinon nous distribuerons des bonbons empoisonnés en étoile de mer, des
jujubes verts maléfiques et de meurtriers serpents de réglisse noire. Tout le
monde sera puni à cause de vous ».
Le spectacle du lendemain arriva enfin. Les 3 Belles, étant dans les coulisses,
fredonnèrent un petit cantique gospel en dansant, en claquant des doigts et en
harmonisant leurs voix. Un plan fut alors mis au point avec cette chanson.
Les 3 Belles de Tourelle entrèrent sur scène et se rendirent compte que toute la
population de la grande ville était présente. Les 3 Belles chantaient leurs grands
succès toujours en demande. Vint enfin le moment du spectacle ou elles
offraient une chanson pour aider, soutenir ou encourager quelqu'un de la
communauté. C’était à ce moment que les méchants pseudos avaient prévu
pour faire la collecte des dons pour leur propre bénéfice.
Dernièrement, de nouvelles personnes étaient arrivées dans la grande ville de
Tourelle. Ces personnes étaient agréables et semblaient être très bien
éduquées. Il n'y avait pas beaucoup de logements, on aurait dit que c'était deux
familles qui vivaient sous le même toit en attendant de se bâtir une nouvelle
maison. Les enfants étaient assez grands et n'avaient pas besoin de
gardiennes.
Un jour, une personne de ce groupe téléphona aux 3 Belles de Tourelle pour
réclamer leurs services. Toutes les 3 surprises, elles décidèrent d'y aller
puisque toutes les 3 avaient été engagées pour garder en même temps. Les
nouveaux avaient mentionné qu'ils engageaient les trois gardiennes en même
temps parce qu'ils savaient qu'elles étaient toujours ensemble.
Le moment venu, les 3 Belles se rendirent dans la maison des nouveaux. Tout
le monde quitta la maison, même les enfants qui étaient trop vieux pour se faire
garder. Les 3 Belles demandèrent alors : « Qui devons-nous garder? » Les
nouvelles gens répondirent : « Vous devez garder nos trésors! » et tous
partirent.
C'était une immense maison qui ressemblait davantage à un château avec de
toutes petites fenêtres et de grandes tours. Les citoyens de la grande ville
n'aimaient pas beaucoup cette grande maison quasi abandonnée. L'architecture
de cette habitation était tellement particulière que les angles des murs avec les
tours faisaient siffler le vent. Pendant les grandes marées d'automne, les sons
stridents qui arrivaient à nos oreilles faisaient penser aux lamentations de
l'enfer.
Lentement, comme dans un rêve, chacune des 3 Belles de Tourelle
commencèrent à entendre les voix familières de leurs amies. Tout en revenant
à elles, elles se retrouvèrent assises autour d'une petite table de bois qui n’était
pas très propre. En levant les yeux, elles aperçurent les bêtes étranges que
chacune d’elles avait croisées juste avant de s'évanouir. Avec leurs voix un peu
tremblantes, elles se demandèrent si chacune voyait bien le pseudo croco
diable, le pseudo étoilo ballerine ainsi que le pseudo chevalo oiseau.
Les 3 Belles réalisèrent qu’elles ne rêvaient pas et que les pseudos croco étoilo
chevalo étaient bien vivants et qu'elles étaient leurs prisonnières. Les pseudos
croco étoilo chevalo ordonnèrent aux 3 Belles de chanter pour les enrichir. Le
lendemain, les 3 Belles devaient donner un méga spectacle. Les pseudos
avaient compris que les 3 Belles chantaient souvent pour encourager, soutenir
et aider les gens de la grande ville de Tourelle. Les spectateurs y allaient
souvent d’un élan de générosité pour offrir des dons aux gens qui avaient
inspiré la nouvelle chanson des 3 Belles.
Les 3 Belles devaient chanter: «…Tous les gens présents, allez participer, en
donnant aux mécréants tous vos biens, tous vos biens, tralalalère… ». Les
3 Belles entendirent le discours des pseudos et n'en crurent pas leurs oreilles.
Pour se protéger de ces méchants pseudos, elles se mirent à chanter des
cantiques en latin.
Les vilains pseudos levèrent la voix et exigèrent des 3 Belles qu’elles chantent
en français parce qu'ils ne comprenaient pas cette langue étrange de la
dernière chanson. Sachant que les 3 Belles de Tourelle se faisaient toujours
confiance d’une manière exceptionnelle, elles décidèrent d'accepter de faire ce
que les pseudos leur demandaient. Le temps venu, les 3 Belles trouveraient
bien une solution.
Les 3 Belles décidèrent alors de visiter la maison de haut en bas pour trouver
les trésors. Les intentions des 3 Belles étaient de trouver les trésors et d'écrire
quelques chansons en s'inspirant de cette nouvelle situation.
Les 3 Belles, voyant l'immensité de la maison et le grand nombre de pièces,
discutèrent un moment pour trouver la meilleure stratégie à utiliser pour la
chasse aux trésors.
La Belle Brune décida de monter par l'escalier visible du hall d'entrée. La Belle
Rousse décida d'avancer dans le très long corridor en face de la porte d'entrée
et la Belle Blonde décida de descendre dans l'escalier qu'elle venait de
découvrir en ouvrant une porte à droite de l'entrée du corridor.
Tout en chantant comme à leur habitude, les 3 Belles se saluèrent et se
donnèrent rendez-vous avec les trésors de leurs prochaines chansons.
La Belle Brune, en montant au premier palier, crut entendre des sons. Parce
qu'elle chantait, la Belle Brune ne reconnut pas ce qu'elle avait entendu. Tout
en dansant d'une marche à l'autre, elle décida de fredonner un vieil air pour
porter davantage attention aux sons qu'elle crut entendre. Allez hop! Hip hop
et v’là une marche et une autre marche et hip hop …
En s'engageant pour se rendre au prochain palier, les sons se firent entendre à
nouveau, plus proches, plus forts et la Belle Brune crut reconnaître les pleurs
d'un bébé. Après une pause entre deux marches et un silence dans l'air qu'elle
fredonnait, elle fut convaincue que ce qu'elle entendait était des pleurs de
bébés. En même temps, elle aperçut une porte qu'elle ouvrit rapidement. La
porte se referma derrière elle …
La Belle Brune se retrouva alors en face d'une espèce de pseudo crocodile
avec les jambes et la queue d'un diable rouge. Ce croco diable était vêtu d'un
chandail bedaine et d'une mini-jupe noire en cuir. Cette vilaine créature lui dit:
« ...tu t'es laissée prendre par mes larmes de crocodiles … hahahahahah ... ».
La Belle Brune s'évanouit aussitôt à cause de la mauvaise haleine qui se
dégagea de cette grande bouche.
La Belle Blonde descendit dans l'escalier qui était dissimulé derrière la porte.
Elle pratiquait une nouvelle technique de claquage de doigts pour marquer le
rythme de leur dernière chanson. Les 3 Belles chantaient plusieurs de leurs
chansons a capella, sans musique. Elles adoraient faire des jeux de voix en
utilisant le claquage de doigts comme accompagnement. Malgré que La Belle
Blonde pratiquait sa nouvelle technique, elle crut entendre un bruit.
La Belle Blonde tendit son oreille musicale afin de repérer le bruit. Il ne semblait
pas y avoir d'autres bruits pendant un moment sauf qu'un grrrrrr brrrrrr chuisse
se fit entendre. La Belle Blonde tendit davantage son oreille musicale et se
laissa guider par le son. Lentement, la Belle Blonde commença à détecter une
lueur au bas de l'escalier d'où provenait le bruit.
La Belle Blonde claqua des doigts de moins en moins fort et de moins en moins
vite. La Belle Blonde continua de claquer des doigts tout doucement d'une
seule main tout en essayant de protéger ses yeux de l'autre main parce qu'une
lumière éblouissante la rejoignit. À travers cette lumière éblouissante et chaude,
avant son dernier claquement de doigts, la Belle Blonde reconnut une
combinaison de formes connues mais qui ne sont pas habituellement
regroupées.
C'était un genre d’animal volant avec la tête d'une licorne, un corps d'oiseau et
des ailes de papillon. En ouvrant ses ailes, ce pseudo chevalo oiseau répandit
une lumière très chaude qui avait une mauvaise odeur. Cette lumière puante
assécha l'air et la Belle Blonde en eut le souffle coupé et perdit connaissance.
La Belle Rousse avança lentement dans le long corridor qui semblait ne pas
finir. La Belle Rousse faisait des vocalises pour remettre sa voix en forme parce
qu'elle avait souffert d'une vilaine grippe AHN durant la dernière quinzaine. Tout
en réchauffant sa voix, la Belle Rousse crut entendre des sons, comme si une
rumeur arrivait du fond du corridor sans toutefois voir le bout du corridor.
La Belle Rousse continua de faire ses vocalises en murmurant afin de porter
attention aux sons qu'elle entendit tout en inventant le début d’une nouvelle
chanson: « ...ce n'est pas ce que l'on entend quand on est dehors et qu'il vente
fort...». Tout en continuant de chantonner ses réflexions, la Belle Rousse
aperçut, un peu en avant d'elle, une trappe dans le plancher.
En se penchant et en tendant l'oreille, elle comprit que les rumeurs venaient de
cette trappe. Elle décida donc de l'ouvrir … Surprise!
Elle découvrit un grand réservoir dans lequel il y avait une telle quantité d'étoiles
de mer qu'on n'aurait pu l'imaginer. Ces étoiles de mer portaient des
chaussures à deux de leurs bras et un tutu. La Belle Rousse ne semblait pas
en croire ses yeux devant ces pseudos étoilo ballerine.
L'eau de mer qui séjournait dans le réservoir n'était plus fraîche et une très
mauvaise odeur de vieux bas sales s'en dégagea. Cette mauvaise odeur fit
s'évanouir la Belle Rousse.