Des réformes, le débat dérape vers le sectarisme - L`Orient
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Des réformes, le débat dérape vers le sectarisme - L`Orient
ABONNEMENT Entretien Mashrou3 Leila censuré en Jordanie Le « Submarine » de Mounia Akl, en apnée dans le bruit et la fureur des déchets « Nous continuerons à prôner l’égalité et l’amour dans nos chansons » Page 6, l’article de Colette KHALAF Page 15, l’article de Zéna ZALZAL QUOTIDIEN LIBANAIS D’EXPRESSION FRANÇAISE jeudi 28 avril 2016 | N°14622 www.lorientlejour.com | 2000 L.L. Analyse Page 2 / Sandra NOUJEIM Justice Page 2 Controverse Page 11 / Irène MOSALLI (à Washington) Le « pacte national » de Berry, ou la manipulation des partis chrétiens Internet illégal : les arrestations se limitent aux subalternes des premiers suspects Le coup de grâce US contre l’Arabie saoudite en 28 pages secrètes sur le 11-Septembre Impression Des mots et de leur source À Beyrouth, les adolescents francophones ont un drôle de tic : ils emploient le verbe « partir » à tout venant et le plus souvent à mauvais escient. Ils « partent » à la gym, au lycée, au B018 ou chez Gabrielle, avec autant de légèreté qu’ils « partent » au Canada. Partir, du latin partiri, partager. On laisserait ainsi une partie de soi, emportant l’autre au loin. Partir c’est aussi mourir, et pas qu’un peu. Alors quand ils « partent » au cinéma, pardon, c’est perturbant. On préférerait qu’ils y « aillent », tout simplement, le temps de la séance, et qu’ils en reviennent le soir même. On ne sait pas comment les mots deviennent victimes des modes. « Trop », par exemple, est le modèle millenium du modeste « très ». Plus rien n’est très beau ou très laid. On dit « trop » beau, et dans ce trop, comment ne pas entendre l’alarme d’un dépassement de limite ; mais quelle limite ? À quel moment l’abondant est-il devenu excessif ? Aussi vrai que le langage est symptomatique de l’époque qui l’énonce, on pourrait imaginer que la manie de « partir » est inhérente au mode de vie libanais. Quant au « trop », moins spécifique à notre sabir, on ne peut qu’y voir le mot d’une époque asphyxiée par une consommation anormale qui atteint déjà ses limites. Avant-hier, en « partant » à l’université, des étudiants se sont retrouvés au milieu d’une bagarre « trop » grave. Les partisans de Bachir Gemayel, qui organisaient à l’AUB une conférence à sa mémoire, ont été attaqués par des membres du Parti syrien national social (PSNS). La scène laisse rêveur. D’abord à cause des forces en présence en ce mois d’avril de l’an de grâce 2016. Parti fondé en 1932 il y a 84 ans par Antoun Saadé, le PSNS prônait, avant-gardiste, la laïcité et l’égalité des sexes ainsi que l’opposition aux colonialismes français et anglais de cette époque. Plus tard, sa vision ambitieuse de l’identité arabe s’est réduite à une allégeance au régime syrien, au point qu’il fut favorable, durant l’occupation syrienne, à une annexion du Liban par la Syrie. Fils de Pierre Gemayel, le fondateur en 1936 (il y a 80 ans) des Phalanges libanaises, parti chrétien et conservateur, Bachir Gemayel lève au cours de la guerre du Liban une milice qui fédère la majorité des combattants chrétiens dans le but de préserver l’indépendance et l’intégrité du Liban dans ses 10 452 km² de frontières. Élu président de la République en août 1982, Bachir Gemayel fut assassiné… par un membre du PSNS, Habib Chartouni. L’arrêt définitif des combats n’eut lieu que dix ans plus tard. Deux idéologies opposées, l’une laïque, l’autre chrétienne ; l’une sans frontières, l’autre géocentrique, toutes deux enracinées dans les années 30. Huit décennies plus tard, on s’affronte encore pour les mêmes causes devenues obsolètes. La Syrie est détruite et le Liban dans l’impasse. Voilà pourquoi on « part », voilà pourquoi c’en est « trop ». Il est temps de plancher sur des idées neuves, dépassionnées, intelligentes, équitables, contemporaines. Ces petits meurtres entre vieux ennemis sont d’un archaïsme navrant, au seuil d’un millénaire qui s’annonce cruel pour les retardataires. Fifi ABOU DIB Aujourd’hui Exposition Charbel Samuel Aoun, dérangeur (de pierres) et résistant (sous les oliviers) Liban Page 15, l’article de Danny MALLAT Municipales / Beyrouth Des réformes, le débat dérape vers le sectarisme La psychanalyse, ni ange ni démon « Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux » (suite) Page 4, l’article de Chawki AZOURI Économie Compte-rendu Les banques centrales arabes se mobilisent pour l’inclusion financière Page 8, l’article de Philippe HAGE BOUTROS International États-Unis La victoire des mal-aimés Page 10, l’article de Christian MERVILLE Syrie « Si la trêve tient, c’est entre les États-Unis et la Russie, pas entre l’opposition et le régime » Page 11 La Seize Photo Michel Sayegh Après avoir principalement porté sur les réformes et la citoyenneté, avec la naissance des listes Beyrouth Madinati (pour laquelle un concert se donnait hier au Station) et Citoyen et Citoyennes dans un État, le débat politique au cœur des municipales de Beyrouth prend désormais une tournure sectaire et dérape vers la parité islamochrétienne, pourtant consacrée de manière coutumière par le camp Hariri dans l’aprèsguerre, avec l’entrée en jeu de la liste Wazzan. Cette dernière, qui doit voir le jour ce soir, est formée de 15 musulmans et 9 chrétiens et réclame le droit de la communauté sunnite, du fait de sa supériorité numérique dans la capitale, à 60 % des sièges. Pages 3 et 15, les articles de Yara ABI AKL, Rania RAAD TAWK et Caterina BELARDI Beit-Méry se prononcera pour le retour, ou pas, de la famille Moukheiber Page 3, l’article d’Anne-Marie EL-HAGE Tourisme Samedi 30 avril Votre magazine de poche L’Orient-Le Jour Junior offert avec L’Orient-Le Jour Grillage, barrières, etc. : sécurité renforcée dans la grotte de Jeïta Page 4, l’article de Benoît DURAND Beyrouth insight Dyma Demirdjian, des initiales gainsbourgiennes, et des histoires (de goût) Page 16, l’article de Carla HENOUD Papilles Le (délicieux) pain quotidien de Ralph Bitar L’article de Patricia KHODER Échappée belle Le blufunk débarque au Liban avec Keziah Jones Ciné/Expos/Spectacles 6 Carnet, météo 7 Bourse 8 Petites annonces 9 Horoscope, jeux 14 BEYROUTH min. max. 19° / 25° 2 Liban jeudi 28 avril 2016 Analyse Sécurité Le « pacte national » de Berry, ou la manipulation des partis chrétiens Sandra NOUJEIM Après avoir annoncé qu’il renonçait temporairement à la législation de nécessité au profit de l’examen en commissions parlementaires des dix-sept projets de loi électorale existants, le président de la Chambre, Nabih Berry, n’a pas tardé à fixer à mardi prochain la date de la première réunion de ces commissions. Dans un communiqué publié hier, il a énuméré les commissions appelées à se réunir : les Finances et le Budget, l’Administration et la Justice, les Affaires étrangères et les Émigrés, la Défense nationale et l’Intérieur, l’Information et les Télécommunications. Le vice-président de la Chambre, Farid Makari, a précisé pour sa part qu’il a été chargé par M. Berry de présider les réunions des commissions. La démarche de M. Berry prend ainsi forme. Résolu à « favoriser le pacte national » sur toute autre considération, et à prendre en compte la demande des parties chrétiennes (les partis politiques et les indépendants) d’élaborer une nouvelle loi électorale préalablement à la relance éventuelle du législatif (que le parti Kataëb est le seul à refuser dans l’absolu), il pourrait faire d’une pierre deux coups. D’abord, révéler l’attitude récalcitrante de certaines parties, y compris chrétiennes, à abroger la loi de 1960. Et ensuite, enraciner plus solidement dans l’exercice politique sa conception du pacte national. Relayant la détermination exprimée par le président de la Chambre hier à aboutir à une entente sur une loi électorale, M. Makari s’est dit optimiste. « Il existe des points de convergence entre la plupart des blocs parlementaires sur lesquels on peut bâtir », a-t-il souligné à l’agence al-Markaziya. Et d’ajouter : « Si la majorité des forces politiques souhaitent approuver une loi électorale, elles doivent déployer tous leurs efforts à cette fin, dans les limites du raisonnable et non de l’imaginaire. Les actes se font d’abord par les intentions. » Bien sûr, comme le concède d’ailleurs le camp berryiste, il est improbable que ces réunions aboutissent à un résultat avant la fin de la session parlementaire ordinaire le 31 mai prochain. Surtout que la commission parlementaire restreinte qui avait été chargée d’élaborer un projet commun en quatre mois n’a pu aboutir à « un résultat, mais seulement un compte-rendu », selon les termes de M. Makari dans un entretien accordé mardi au quotidien an-Nahar. Cela encore est tout à l’avantage du président de la Chambre : en se privant de tout espoir de relan- cer le législatif avant la fin de la session ordinaire, il aurait fait preuve d’une certaine patience à l’égard du chef du bloc du Changement et de la Réforme, le député Michel Aoun, qui continue de contester la légitimité du Parlement actuel. Il aurait surtout fait un usage opportun du « pacte national », selon sa définition de ce pacte. Depuis que s’était posée en 2007 la question de « la conformité du gouvernement Siniora au pacte national » jusqu’à la formation du cabinet Mikati en 2011, en passant par la consécration du tiers de blocage comme condition de formation du gouvernement, M. Berry n’a invoqué le « pacte national » que pour défendre une participation chiite active/prédominante au pouvoir, circonscrite de surcroît au tandem Amal-Hezbollah. « Berry a inventé l’idée du pacte national » Lorsqu’il a été question de relancer le législatif (sous les appellations alternatives de « législation de nécessité » ou « législation nécessaire »), l’opposition chrétienne s’est renforcée, en partie à cause du nouveau tandem Courant patriotique libre (CPL)-Forces libanaises, qui s’érige en nouveau front chrétien. À cet égard, des milieux politiques rapportent que le Hezbollah aurait tenu à ménager Michel Aoun sur la question du législatif, par souci d’équilibrer le blocage qu’il continue de mener sur la présidentielle, au détriment de son propre candidat. Un souci qui aurait été renforcé par la nouvelle solidarité interchrétienne. Le bloc du Hezbollah qui s’est réuni hier à Haret Hreik sous la présidence du député Mohammad Raad a publié un communiqué dans lequel il a estimé qu’il « est temps d’approuver une loi électorale juste et efficace garante de la parité et du vivre-ensemble ». Mais il y a aussi d’autres acteurs qui auraient contré la relance du législatif : les voix chrétiennes des Kataëb et des indépendants, ainsi que l’engagement du chef du courant du Futur, Saad Hariri, après la séance législative orpheline de novembre 2015, à ne plus prendre part à d’autres séances tant qu’une nouvelle loi électorale ne sera pas approuvée, adhérant ainsi aux demandes des partis chrétiens (ce qu’a démenti le président de la Chambre, mais qu’a confirmé M. Makari). L’option de faire fi du pacte national dans ce contexte aurait risqué de désavouer le président de la Chambre, qui se veut garant de ce dernier. « Le président Berry est celui qui a inventé l’idée du pacte national. Mokbel évoque les besoins de l’armée devant son homologue russe à Moscou Celle-ci ne lui a pas été imposée », est allé jusqu’à affirmer le ministre Ali Hassan Khalil dans un entretien publié hier dans le quotidien al-Joumhouriya. Il répondait ainsi au CPL qui se targue d’avoir contraint le président de la Chambre à renoncer à la convocation d’une séance législative ordinaire. Hier, le général Michel Aoun est revenu à la charge, en dénonçant à la télévision un partenariat bafoué que les chrétiens tenteraient de rétablir. « Si le partenariat et l’équilibre au pouvoir ne sont pas rétablis, le Liban sera en danger, parce que les anomalies ne sont pas vouées à durer », a-t-il souligné. Ce que les partis chrétiens omettent toutefois de voir, c’est qu’en quantifiant le partenariat – par des sièges qui vont jusqu’à la septième catégorie, ou par des positions qui conduisent au blocage institutionnel –, ils s’alignent sur l’esprit même, sectaire par excellence, du « pacte national » véhiculé par M. Berry. D’ailleurs, en filigrane des articles qui décrivent les tensions Aoun-Berry, c’est le souci du second de servir le « pacte national » qui est décrit. Calquant le modèle communautaire du Hezbollah, le « front chrétien » mène une bataille perdante pour la démocratie – et perdante en politique. Conseil des ministres Données des opérateurs de téléphonie mobile : le gouvernement prolonge le délai a été relevé lors du Conseil des ministres hier, malgré son absence de l’ordre du jour, Tammam Salam ayant décidé de se charger personnellement du dossier. M. Jreige a annoncé, à l’issue du Conseil des ministres, que le gouvernement a accepté de prolonger le délai pour mettre à la disposition des services de sécurité les données des opérateurs de téléphonie mobile. C’est le Premier ministre qui décidera de remettre ces données au département de la Sécurité de l’État, a précisé M. Jreige. « Nous avons demandé que les données soient à (la disposition de) tous les services dont celui de la Sécurité de l’État, et M. Salam a assuré qu’elles appartiennent à tous », a pour sa part déclaré le ministre de l’Éducation, Élias Bou Saab. Réagissant aux décisions du gouvernement, le ministre du Tourisme, Michel Pharaon, a pour sa part indiqué à L’Orient-Le Jour que « la Sécurité de l’État était boycottée ». « Deux cent cinquante demandes d’accès aux données de téléphonie mobile Le Conseil des ministres en réunion, hier. lui ont été refusées il y a 7 à 8 mois », a-t-il révélé. « L’avis de l’adjoint à la direction de cet organisme, même s’il est négatif, ne constitue pas une raison suffisante pour refuser de donner des fonds à cette institution qui combat le terrorisme », a ajouté M. Pharaon. « M. Salam a dit qu’il était en train de s’occuper de cette affaire et a demandé qu’il n’y ait plus de surenchères à ce sujet. Les médias se sont effectivement emparés de ce sujet parce que ça fait plusieurs mois que cette affaire traîne. Pour qu’on arrête de parler du dossier de la Sécurité de l’État, il faut tout simplement le régler », a-t-il souligné. Par ailleurs, avant d’entrer en réunion, le ministre de l’Environnement, Mohammad Machnouk, a indiqué que « 550 mille tonnes, soit 70 % des déchets se trouvant Photo Ani dans les rues, ont été ramassées ». Le ministre des Télécoms Boutros Harb a quant à lui noté que le dossier de l’Internet illégal n’est pas à l’ordre du jour de la réunion gouvernementale. M. Salam a en outre insisté, en début de réunion et comme à son habitude, sur la nécessité de mettre fin au plus vite à la vacance présidentielle. Z. A. Justice Internet illégal : les arrestations se limitent aux subalternes des premiers suspects Le procureur général près la Cour de cassation, le juge Samir Hammoud, a annoncé hier la clôture de l’enquête menée par le service central d’inspection criminelle, sous sa supervision, dans le dossier du réseau Internet illégal. Le service d’inspection avait été chargé d’élargir l’enquête, menée dans un premier temps par le procureur général près le tribunal militaire, suite à la communication par les services secrets de l’armée d’un rapport détaillé sur les branchements Internet illégaux. C’est ce rapport – lequel est en contradiction avec le rapport d’Ogero – qui a conduit en outre à l’élargissement de l’enquête menée par le juge Hammoud sur la question de l’acheminement au Liban d’équipements sans permis devant servir de support au réseau illégal. C’est le premier volet de l’enquête élargie qui a donc été clos hier, comme l’a an- noncé le juge Hammoud. Cela a permis au procureur financier général, le juge Ali Ibrahim, de porter plainte contre six personnes, dont trois sont déjà arrêtées pour branchement illégal, vente et montage de réseau Internet illégal, ainsi que pour dilapidation des deniers publics. Le dossier a été transféré au premier juge d’instruction du Mont-Liban, Jean Ferneiné. Rappelons qu’une troisième enquête menée par le bureau de lutte contre les crimes cybernétiques (Forces de sécurité intérieure) sous la supervision du juge Hammoud, dans l’affaire Google Cache, a également été close. Ce dossier est un embranchement de l’affaire d’Internet illégal, impliquant directement la direction d’Ogero : Google Cache est le nom de la société offrant soi-disant des services illégaux, dont le siège avait été perquisitionné à Mazraa à Beyrouth, conduisant à la saisie d’un serveur attribué à Ogero par les enquêteurs. C’est par ce dossier que le nom du directeur d’Ogero Abdel Menhem Youssef a été ajouté à l’affaire du réseau illégal. Le juge Hammoud a révélé hier à l’Agence nationale d’information que six personnes ont été arrêtées jusque-là dans cette affaire. Il s’agit de Ghassan Gharbali, Toufic Hisso (propriétaire de Google Cache, NDLR), Robert Saab, Tony Haddad, Hassan Mortada et Rino Samaha, comme le rapporte l’agence d’information al-Markaziya. Des avis de recherche ont par ailleurs été émis contre quatre autres personnes, a précisé le juge Hammoud. Compromis Les six noms révélés hier n’incluent aucun de ceux qui avaient circulé lorsque l’affaire d’Internet illégal s’était ébruitée : des parties influentes (issues de milieux politiques, ou proches de plus d’une autorité ministérielle, ou encore de l’institution militaire) avaient été soupçonnées d’y être impliquées. Mais les personnes ayant fait l’objet de poursuites judiciaires ne seraient que leurs subalternes, rapporte une source judiciaire à L’Orient-Le Jour. Aucune personne ayant notoriété « n’a été questionnée », s’étonne la source. La question se pose de savoir si le directeur d’Ogero, Abdel Menhem Youssef, est toujours dans le collimateur des enquêteurs. Une audience avait été prévue lundi dernier, avant d’être reportée le jour même, « le temps que l’enquête aboutisse », selon les termes du juge Hammoud tels que rapportés dans les médias. La source judiciaire confie à L’OLJ qu’un « compromis aurait été trouvé pour assurer à M. Youssef une issue à cette affaire ». De la même manière qu’il a été convenu de pour- Le ministre de la Défense, Samir Mokbel, a évoqué hier avec son homologue russe, Sergueï Koujouguetovitch Choïgou, les besoins pressants de l’armée libanaise et les moyens pouvant lui permettre d’accomplir sa tâche face aux menaces et défis divers. La question des réfugiés syriens était également à l’ordre du jour. « La Russie œuvre en vue de soutenir le Liban et son armée. Elle déploie également des efforts en direction de la paix dans la région par le moyen de la guerre qu’elle mène contre le terrorisme », a indiqué M. Mokbel devant son homologue russe. Le ministre, qui venait d’arriver à Moscou pour participer aux travaux de la conférence sur la sécurité internationale, a été reçu à son arrivée à l’aéroport par le délégué patriarcal de la capitale russe, l’évêque Nivon Saykali, et l’ambassadeur du Liban, Chawki Bou Nassar. Était également présent pour l’accueillir le vice-ministre russe de la Défense à la tête d’une délégation de grands officiers. M. Mokbel a ensuite rencontré le patriarche de Moscou et de toutes les Russies, Cyrille, avec lequel il a évoqué la situation internationale et régionale, ainsi que les développements au Liban. Les deux hommes ont également examiné des sujets ayant trait aux affaires orthodoxes et aux difficultés auxquelles font face les chrétiens d’Orient désormais forcés à l’exil. Le ministre de la Défense a répercuté à l’issue de la rencontre les préoccupations du patriarche Cyrille à l’égard de la communauté chrétienne en général et son attachement à la nécessité de préserver et de perpétuer l’ancrage des chrétiens en Orient. Conférence La réunion du Conseil des ministres s’est déroulée sans encombre hier, les dossiers épineux de la Sécurité de l’État et de l’Internet illégal n’ayant pas été à l’ordre du jour. Le gouvernement a par ailleurs prolongé d’une année l’accès pour les services de sécurité, dont la Sécurité de l’État, aux données des opérateurs de téléphonie mobile. « Le dossier du service de la Sécurité de l’État n’a pas été placé à l’ordre du jour du Conseil des ministres parce qu’il est toujours en train d’être suivi par le Premier ministre Tammam Salam », a indiqué le ministre de l’Information Ramzi Jreige avant la réunion. Ce service souffre depuis plusieurs mois d’un gel de ses fonds. Le Premier ministre, dont répond ce service, ainsi que le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, exigent que chaque demande de déblocage de fonds qui leur est soumise par le directeur de la Sécurité de l’État (un chrétien) soit contresignée par son second (de confession chiite). La question de la répartition des prérogatives entre le directeur et le directeur adjoint, telle que prévue par la loi, n’avait jamais posé problème. Les tiraillements ont fini par prendre une tournure confessionnelle. La Sécurité de l’État souffre également d’une difficulté d’accès aux données (data) des opérateurs de téléphonie mobile dans le cadre de son travail d’enquête. Un sujet qui Samir Mokbel s’entretenant avec les deux dignitaires religieux orthodoxes à Moscou. suivre les seconds couteaux des propriétaires du réseau illégal, il aurait été convenu de poursuivre certains fonctionnaires d’Ogero, à la place de M. Youssef. « Ces derniers pourraient bien être convoqués dans les prochains jours pour subir un interrogatoire », affirme la source judiciaire. Dans ce contexte, le syndicat des employés d’Ogero, dont le conseil exécutif s’est réuni hier, a menacé de « recourir à l’escalade afin de préserver la dignité de la société et de ses employés », au cas où « la campagne contre cette entité devait se poursuivre ». Le syndicat a appelé à « mettre un terme aux allégations nuisibles et sans fondement dirigées contre Ogero, et se focaliser sur le réseau Internet illégal qui a conduit au gaspillage des deniers publics (en allusion à l’artifice, selon eux, de l’affaire Google Cache) ». S. N. Siniora : Le Liban a besoin de la solidarité arabe Le chef du bloc parlementaire du Futur, Fouad Siniora, a souligné que « les Arabes, et plus particulièrement le Liban et la Syrie, ont besoin de la solidarité arabe ». « Celle-ci est importante pour le Liban pour que tout espoir dans ce pays ne soit pas perdu. Elle est importante pour la Syrie afin que ce pays ne devienne pas une ruine gigantesque », a-t-il dit dans une allocution qu’il a prononcée à Riyad lors d’un congrès organisé dimanche et lundi par le Centre du roi Fayçal pour les recherches et les études islamiques autour de la personnalité de l’ancien chef de la diplomatie saoudienne, Saoud el-Fayçal. Le roi Salmane ben Abdel Aziz ainsi qu’un grand nombre de responsables saoudiens et arabes ont assisté à la séance inaugurale. Dans son discours, M. Siniora a exposé le rôle joué par l’émir Saoud el-Fayçal au niveau du développement des relations libano-saoudiennes, après avoir rappelé la contribution des Libanais au développement du royaume wahhabite à partir des années 30 et 40. Il s’est arrêté en particulier sur le rôle diplomatique assumé par Saoud el-Fayçal lors de l’opération militaire israélienne de 2006 contre le Liban et sa participation notamment à l’élaboration et à l’adoption de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’Onu. Après avoir rappelé également la contribution de l’Arabie saoudite, du Koweït, du Qatar, des Émirats arabes unis et du sultanat d’Oman à la reconstruction du Liban, M. Siniora a exposé le rôle que l’émir Saoud a joué pour « un rétablissement des relations stratégiques dans la région et soutenir l’unité et la sécurité du monde arabe, notamment après l’accord israélo-égyptien de Camp David ». Le chef du bloc du Futur a insisté sur la nécessité de « s’inspirer du parcours diplomatique de l’émir Saoud pour édifier des politiques arabes ». » Nous devons nous efforcer de recouvrer notre foi dans une arabité éclairée, qui favorise un État au sein duquel tous les citoyens sont égaux entre eux et devant la loi et qui œuvre pour des réformes et une bonne gouvernance, une arabité éclairée qui rassemble les Arabes et les motive pour gérer leurs intérêts et leurs droits légitimes, tout en consolidant leur complémentarité politique, économique et de sécurité », a déclaré M. Siniora. PSNS Marwan Farès : Notre proposition de loi électorale est la planche de salut du Liban « Aux 17 projets et propositions de lois électorales que le président du Parlement, Nabih Berry, vient de transmettre aux commissions parlementaires conjointes pour examen, doit s’ajouter celui présenté, en 1997, par le bloc nationalsocial qui regroupe les députés du Parti syrien national social (PSNS). » C’est ce qu’a réclamé hier l’un des députés du bloc, Marwan Farès, lors d’une conférence de presse qu’il a tenue au Parlement et au cours de laquelle il a souhaité que le projet de son bloc soit également transmis pour discussion. Le député du BaalbeckHermel a tenu à affirmer que le texte du PSNS soumis à la Chambre il y a une vingtaine d’années « est la planche de salut pour sortir le pays du cercle vicieux du confessionnalisme et du communautarisme ». Le texte préconise l’adoption de la circonscription unique, la proportionnelle, la réduction de l’âge de vote de 21 à 18 ans et la parité hommes-femmes, a indiqué le député. « Avec une loi de ce type, les partis politiques pourront jouer un rôle important dans la vie politique », a souligné M. Farès en insistant sur le fait que plusieurs parties en présence, dont M. Berry, sont en faveur de la proportionnelle combinée à la Marwan Farès faisant la promotion du texte de loi présenté par le bloc parlementaire du PSNS. circonscription unique. « Je suis convaincu que le Liban ne pourra s’extirper de sa crise confessionnelle endémique qu’à l’aide d’une loi pareille qui ne table aucunement sur les confessions », a poursuivi le député avant de rappeler que les clauses de l’accord de Taëf prévoient l’abolition du confessionnalisme et la constitution préalable d’une commission ad hoc pour parvenir à cet objectif. Lundi dernier, M. Berry avait fait machine arrière au sujet de la tenue d’une séance plénière de la Chambre consacrée à la « législation de nécessité », qu’il voulait convoquer, concédant à ses détracteurs la primauté de l’examen d’une nouvelle loi électorale. Selon M. Berry, non moins de dixsept textes doivent être examinés. Les blocs chrétiens, toutes tendances confondues, soutenus par le courant du Futur, refusent que soit repris le travail de législation tant que le projet de loi électorale n’est pas placé en tête de l’ordre du jour de la séance parlementaire. Le débat autour de l’adoption d’une loi majoritaire ou proportionnelle et sur le nombre de circonscriptions se poursuit inlassablement depuis plusieurs mois, en vain. Liban jeudi 28 avril 2016 3 Municipales / Beyrouth Face à la parité, la liste Wazzan clame « le droit des sunnites à une bonne représentation » Najah Wakim se retire de la course et loue « l’intégrité » de Charbel Nahas. Yara ABI AKL À quelques jours de la date fatidique du 8 mai, celle du scrutin de Beyrouth, pas moins de cinq listes se disputeront les sièges du conseil municipal de la capitale. Après Beyrouth Madinati, Citoyens et citoyennes dans un État (présidée par l’ancien ministre du Travail Charbel Nahas), et la Liste des Beyrouthins parrainée par le chef du courant du Futur, Saad Hariri, avec la participation des principaux partis politiques du pays, une nouvelle liste devrait voir le jour ce soir à 18h, présidée par l’avocat Imad Wazzan. Joint par L’Orient-Le Jour, M. Wazzan a indiqué que la liste est formée de 15 musulmans et de neuf chrétiens. Sans donner de détails sur la nature de la participation chrétienne à la liste ou la manière avec laquelle les candidats chrétiens seront répartis, M. Wazzan a indiqué que les candidats musulmans seraient répartis comme suit : 12 sunnites, deux chiites et un druze. Commentant ce que beaucoup jugent comme étant un irrespect de la coutumière parité islamo-chrétienne, M. Wazzan a estimé qu’ « il n’est pas tenu de se conformer à des opinions qui nous ont été imposées durant des années », en allusion à la tradition instaurée dans l’aprèsguerre par Rafic Hariri afin de préserver l’équilibre islamochrétien au sein du conseil municipal de Beyrouth. « Nous ne voulons pas de partis politiques dont les disputes mettraient en péril les intérêts des gens », a poursuivi M. Wazzan avant de faire état d’ « un grand bloc d’électeurs dont nous préservons les droits, tout en respectant la proportionnelle appuyée par les chrétiens et les familles de la ville, parmi lesquelles nous avons choisi des figures respectables ». « 60 % des Beyrouthins sont des sunnites » « Cette liste complète est formée de 15 sunnites et de 9 personnes des autres communautés », affirme de son côté à L’Orient-Le Jour le journaliste Mohammad Salam, proche de la liste. « Nous avons opté pour cette répartition des sièges en nous basant sur les données démographiques qui confirment que 60 % des Beyrouthins sont des sunnites, ce qui nous donne le droit d’avoir plus que 8 sièges municipaux », estime-t-il en allusion aux huit sièges que M. Hariri a attribués aux représentants de la communauté sunnite au sein de sa propre liste. « Nous ne faisons que réclamer une bonne représentation. Le sunnite opprimé réclame aujourd’hui ce que le chrétien opprimé demandait déjà depuis longtemps », souligne M. Salam. Commentant la proportion de 40 % de sièges laissée aux candidats chrétiens, M. Salam a rappelé les relations de fraternité liant les habitants de Beyrouth de différentes communautés religieuses, tout en soulignant que « la composition de la liste garantit la présence chrétienne au conseil municipal ». Le journaliste a par ailleurs minimisé le risque de panachage qui pourrait conduire à ce qu’il y ait peu ou pas d’élus chrétiens au sein du conseil municipal. Selon lui, « les électeurs optent pour le panachage s’ils subissent une provocation qui ne garantirait pas leur droit à une bonne représentation. Or ce n’est pas le cas de notre liste, puisque nous préservons les parts de tous conformément à leur poids démographique ». « Nous n’élirons pas les alliés de Bachar el-Assad, ni ceux qui ont envahi Beyrouth le 7 mai 2008 ni leurs alliés. Nous sommes aussi déçus par ceux qui ont soutenu la candidature des alliés d’Assad à la présidence de la République », ajoute-t-il. Retrait de Najah Wakim Une autre liste devait être annoncée par le Mouvement du peuple de l’ancien député Najah Wakim. Or, ce dernier a décidé hier de se retirer de la course. Interrogé par L’OLJ sur les raisons de ce retrait, M. Wakim a fait état d’ « efforts déployés pour former une liste rassemblant tous les opposants à l’alliance entre les pôles du pouvoir, mais sans succès. Ainsi, et afin d’éviter un nouveau schisme dans les rangs de l’opposition, nous avons préféré nous retirer », a-t-il noté. Concernant un éventuel appui de sa formation à la liste de l’ancien ministre Charbel Nahas, le chef du Mouvement du peuple a fait l’éloge de l’ancien ministre du Travail, qu’il a qualifié d’ « intègre », sans pour autant donner de précisions sur ses intentions de vote. Un autre opposant traditionnel à la ligne haririenne, Kamal Chatila, ex-président du Congrès populaire libanais et président de la Conférence de Beyrouth et du Sahel, a incité, dans un communiqué publié hier, les candidats aux municipales de Beyrouth à se retirer de la course, car « l’échéance est une mesure démocratique tronquée, visant à prolonger les mandats de municipalités appartenant à une formation qui a monopolisé la décision des sunnites, conformément à une décision régionale, et qui essaie aujourd’hui de remédier à sa faiblesse ». L’attachement de Hariri à la parité Face à toutes ces critiques, Saad Hariri a mis en exergue hier son « insistance à consacrer la parité entre musulmans et chrétiens dans la formation de la Liste des Beyrouthins pour les prochaines élections municipales », qui vise à mettre en évidence que nous sommes un courant modéré qui accepte l’autre, qui est ouvert à tout le monde, qui croit en la coexistence et refuse toutes les formes d’into- lérance et d’extrémisme. M. Hariri, qui s’exprimait devant les familles beyrouthines Tamim, Beydoun, Boutari, Aris, Jaroudi, Kabbani, Assaf et Houry, à la Maison du centre, en présence du candidat à la présidence du conseil municipal de Beyrouth, Jamal Itani, a appelé les participants à voter pour la liste le 8 mai « de sorte que le conseil municipal qui exprime les aspirations des Beyrouthins et œuvre pour la capitale puisse gagner ». Une cinquième liste Une cinquième liste, incomplète, a également vu le jour hier. Il s’agit de la Liste du Beyrouthin, annoncée au cours d’une conférence de presse tenue au siège du Club de la presse. Cette liste comporte neuf candidats : Adnane Moustapha Hakim, Hani Mounir Fathallah, Mohammad Nabil Imadeddine Adada, Wadid Imadeddine Chaar, Abdel Rahman Kamal, Abidi Yamen, Adel Nakar, Walid Bachir Itani, Sami Nabil Bleik et Vahan Mansour Chamassian. Il convient enfin de noter que le chef du Rassemblement démocratique, le député Walid Joumblatt, a reçu hier à Clemenceau une délégation de candidats de Beyrouth Madinati, auxquels il a exprimé son soutien sur son compte Twitter. Selon lui, « cette liste représente le défi du citoyen beyrouthin de briser l’obstacle créé par les partis politiques, dans l’intérêt de la capitale ». « Mes propos sont clairs contre les partis. Mais, tout comme il y a la législation de nécessité, il y a également la candidature de nécessité », a poursuivi M. Joumblatt. « Il est interdit de parler, mais est-il aussi interdit de twitter ? » a-t-il ajouté, avant de conclure en soulignant « la nécessité de coordonner avec le courant du Futur ». Contre le « lièvre haririen », la « tortue Beyrouth Madinati » Rania RAAD TAWK Quatre des candidats de la liste de Beyrouth Madinati au conseil municipal de Beyrouth ont participé à une rencontredébat organisée au Centre sportif, culturel et social du Collège Notre-Dame de Jamhour, au lendemain de la publication de la liste parrainée par Saad Hariri et qui monopolise depuis 18 ans les sièges à la municipalité. Face à une liste politisée et confessionnelle par excellence, publiée mardi, avec la bénédiction de Saad Hariri, un pharmacien, un promoteur immobilier, un architecte urbaniste et une experte légiste en science criminelle ont défendu une autre liste hier, prônant un projet toujours à l’état embryonnaire que près de 2 000 volontaires de la société civile tentent de protéger, celui de Beyrouth Madinati. Pour Marc Geara, promoteur immobilier, la grande différence entre Beyrouth Madinati et l’autre liste complète est l’affiliation des candidats à des partis politiques ou leur allégeance à des notables. « Sur notre liste, il n’y a aucune personne membre d’un parti politique ou qui a prêté allégeance à une partie ou une autre. Nous ne devons rien à personne et nous sommes là juste pour servir les citoyens, car cette capitale nous appartient et nous devons sortir de ce cercle vicieux de la politisation de la municipalité, dont les projets souffriront a fortiori à chaque conflit politique opposant les parties représentées au sein du conseil municipal dans un soi-disant souci de représentativité », explique-t-il. « La représentativité saine est la diversité que nous proposons : une équipe compétente dans différents domaines complémentaires et qui est de surcroît homogène, donc qui peut parfaitement fonctionner, car ses membres partagent la même vision pour la capitale, et non parce que toutes les confessions et tous les partis politiques sont représentés », reprend-il. « La bataille est difficile, et si elle est gagnée, d’autres défis nous attendent, dont notamment la réorganisation du travail au sein de la municipalité et la gouvernance », conclut-il. Une dernière chance Prenant la parole par la suite, l’experte légiste Rita Maalouf a comparé Beyrouth Madinati à une dernière chance qu’il fallait à tout prix saisir malgré toutes les contraintes et la démotivation qui l’avaient étranglée moralement après son retour des États-Unis. « Non seulement je devais supporter sur les panneaux les mêmes visages et les mêmes noms de ceux qui nous ont forcés à quitter le pays il y a quelques dizaines d’années, mais il fallait accepter qu’ils nous noient dans nos propres déchets en nous humiliant davantage, et c’en était trop pour moi », raconte-t-elle, émue. Selon elle, c’est une question de survie : il est temps de rassembler toutes les initiatives personnelles en une seule équipe plus forte comme Beyrouth Madinati, qui n’est autre que la concrétisation d’un travail acharné d’une équipe de jeunes de la société civile ayant rêvé avec des projets bien réels « d’un quotidien différent, dans la capitale », et qui n’ont que l’intérêt public en perspective. Tous les moyens possibles « Je suis fier d’appartenir à Beyrouth Madinati », lance Yorgui Teyrouz, un jeune énergique et plein d’espoir se voulant représentant d’une jeunesse désemparée, mais qui veut pallier le laxisme et l’absence totale de l’État sur le plan humain auprès des citoyens. Le fondateur de Donner Sang Compter a appelé à soutenir la liste Beyrouth Madinati par tous les moyens possibles et imaginables. « Appelez tout électeur que vous connaissez à Beyrouth et parlez-lui de notre projet, c’est très efficace, je vous assure. Il faut agir et essayer de faire bouger les choses, même si notre projet ne percera pas dès la première fois, mais il faut qu’il fasse la différence cette fois, nous nous le devons à nous-mêmes et à tous ceux qui travaillent depuis des années sous le label de société civile. Je ne peux pas ne pas être impressionné et me joindre à ce groupe d’activistes, passionnés, indépendants, intellectuels, ouverts, non politisés et bien organisés, qui nous a invités à élire un président pour la liste d’une façon démocratique après avoir travaillé avec toute l’équipe pour six mois. Il faut essayer d’atteindre le maximum de personnes non motivées, ou nous passer leurs coordonnées pour les convaincre de notre projet, qui est préparé par des spécialistes dont les propositions et les études sont soigneusement rangées dans les tiroirs de la municipalité de Beyrouth depuis des années déjà », dit-il. Priorité à l’équipe L’architecte urbaniste Serge Yazigi s’est dit pour sa part transformé par cette expérience aux côtés de Beyrouth Madinati. « Je ne me reconnais plus ! Moi qui n’aime pas être mis sur le devant de la scène, je me vois en train de me déplacer sans cesse dans les quartiers de Beyrouth, faisant presque du porte-à-porte et discutant avec les habitants de la capitale dans des endroits publics que nous leur fai- sons découvrir pour leur plus grand plaisir », raconte-t-il. « C’est l’équipe et le projet qui priment, non l’individu ou la personnalité des candidats. C’est notre travail en équipe qui fait la particularité de Beyrouth Madinati, ainsi que son discours modéré loin des tensions ; c’est notre langage positif qui marque une rupture avec le folklore qui accompagne d’habitude les élections au Liban », ajoutet-il. « Tous les candidats sur la liste de Beyrouth Madinati, y compris moi-même, ont fait l’objet d’une enquête-interrogatoire afin de s’assurer de leur honnêteté et de leur non-affiliation à des partis politiques », explique M. Yazigi. « Notre projet que nous défendrons jusqu’au bout est une feuille de route élaborée par des experts en travail municipal et en élections, qui sont familiers des obstacles administratifs et de toutes les pratiques adoptées dans ces domaines », reprend-il. « Nous n’abandonnerons pas ce rêve que nous nous sommes approprié et qui va nous permettre, en cas de victoire, de gérer la capitale progressivement et de créer à nouveau des espaces verts et publics, jusqu’à pouvoir faire aboutir la totalité du projet qui est certes ambitieux, mais réalisable. Des milliers de villes l’ont adopté avant nous », ont répété tour à tour Marc Geara et Serge Yazigi. Reste que l’électeur doit être informé, motivé et convaincu d’aller voter pour cette liste avant le 8 mai, car il reste le seul facteur capable de changer le statut du conseil municipal d’affilié à X ou Y à celui d’indépendant, et donc au service de la capitale, qui abrite en son sein deux millions d’habitants, tous concernés d’une manière ou d’une autre par cette échéance. Walid Joumblatt recevant hier une délégation de Beyrouth Madinati. Photo Ani Municipales/Metn Beit-Méry se prononcera pour le retour, ou pas, de la famille Moukheiber Sur 4 000 votants, 2 200 devraient s’exprimer le 15 mai prochain à Beit-Méry, dans le cadre des municipales du Mont-Liban. Avec pour enjeu essentiel d’une bataille qui risque d’être âpre, le retour de la famille Moukheiber, ou la réélection de l’actuel président. Anne-Marie EL-HAGE Deux listes sont en lice à BeitMéry pour les municipales du Mont-Liban, prévues pour le 15 mai prochain. « La liste de Beit-Méry » menée par l’actuel président de la municipalité, Antoun (Tony) Maroun, qui occupe sa fonction officiellement depuis 2010 (après avoir remplacé son prédécesseur durant trois ans). Elle compte Tony Maroun, Khodr Abdel Massih, Abboud Assaf, Élie Béchara Madi, Élie Raad, Maghy Hajj Wakim, Anwar Rachid, Georges Madi, Rodrigue Raad, Gaby Eddé, Nada Bou Khalil, Nabil Francis, Sélim Mokbel, Charbel Radi et Toni Abou Chedid. Baptisée « Killna Byout Méry » (Nous sommes tous les maisons Méry), l’autre liste est présidée par Roy Abou Chedid, membre dissident de l’actuel conseil municipal, qui entraîne dans son sillage sept autres membres dissidents. Elle est composée de Roy Abou Chedid, Sami Moukheiber, Fouad Maroun, Abdo Saber, Fadel Akl, Jean-Claude Wakim, Élias Tanios Madi, Claude Raad, Michel Abou Gebrayel, Raja Raad, Gaby Kreiker, Rima Haddad, Joseph Abdel Massih, Gaby Madi et Élias Rachid. La bataille sera féroce, sans aucun doute, les accusations de corruption étant présentes dans les discours de part et d’autre. Mais force est de constater que les grandes familles de Beit-Méry seront forcément gagnantes, quoi qu’il arrive, car représentées dans les deux listes. « Au sein de l’une ou de l’autre, les familles Raad et Madi ont deux candidats chacune », comme le constate un notable du village qui requiert l’anonymat. De même, sont représentées dans les deux listes les familles Wakim, Abdel Massih, Maroun et Rachid, cette dernière famille représentant la communauté druze. Quant à l’élément féminin, il est sousreprésenté dans les deux listes. Deux femmes seulement sur une liste de 15 personnes, ici ou là... Une importante lacune visà-vis des adeptes de la parité. Autonomie en matière d’eau et d’électricité « Killna Byout Méry » s’engage toutefois dans la bataille avec quelques atouts de taille. « La liste de Beit-Méry », présidée par l’actuel président de la municipalité. D’abord, le soutien de la puissante famille Moukheiber, qui tente de faire son come-back municipal avec l’appui d’habitants du quartier de la Hara (traditionnellement populaire) et la présence sur la liste en tant que vice-président du médecin du village, le docteur Sami Moukheiber, frère du député Ghassan Moukheiber. Elle est également appuyée par l’avocat Élias Moukheiber. La liste présidée par l’avocat Roy Abou Chedid tire également sa force de sa composition politique. « Elle compte deux membres du parti Kataëb, un membre du Courant patriotique libre et un membre des Forces libanaises », explique ce candidat à L’Orient-Le Jour. Enfin, c’est par son programme réactif face aux « échecs » de l’ancien président de la municipalité que se distingue « Killna Byout Méry ». Des « échecs retentissants », non seulement au niveau des ordures ménagères « qui sont toujours déversées dans la vallée, vu que l’usine de traitement des déchets ne fonctionne pas encore », comme l’assure Me Abou Chedid, mais au niveau de l’absence d’infrastructures, de l’urbanisation galopante du village, de l’absence d’espaces verts, de l’irrespect de l’environnement... « Nous voulons développer l’écotourisme et multiplier les espaces verts. Nous en avons les moyens vu que la municipalité dispose de deux millions de mètres carrés de terrains. Nous envisageons aussi de rendre Beit-Méry autonome au niveau de son ali- mentation en électricité et en eau », explique l’avocat, précisant que le projet est réalisable et qu’il est possible d’en assurer le financement. Il insiste, par ailleurs, sur la volonté de son équipe de se pencher sur l’éducation publique. « Nous avons le projet de construire une école publique dotée d’un centre sportif », affirme-t-il, déplorant que la seule école publique du village n’ait pas de local, mais soit contrainte de louer les locaux d’une institution privée. Une solution au problème des égouts De son côté, « La liste de Beit-Méry » n’est pas en reste. Forte de son slogan « En avant et vers un avenir meilleur » et proposant le grec-orthodoxe Khodr Abdel Massih à la viceprésidence, elle table sur le changement dans la continuité et le renforcement des acquis, et tente de faire bloc contre le retour sur la scène locale de la famille Moukheiber. Sans oublier que son président est un enfant de la Hara. Se déclarant apolitique, elle n’en compte pas moins des membres proches de certains partis politiques, du Parti national libéral et du Parti syrien national social notamment, comme l’observe un notable du village. « Notre programme mis en place dans l’intérêt du village tourne autour de deux idées essentielles : redonner à BeitMéry la place culturelle qu’elle occupait avant la guerre et trouver des solutions radicales aux problèmes d’infrastructure », explique l’ingénieur Rodrigue Photo tirée de Facebook Raad, membre de la liste. Dans ce cadre, l’équipe de Tony Maroun entend dynamiser le jumelage entre Beit-Méry et la commune française de Courbevoie, qui implique des échanges culturels, des rencontres estudiantines et des partages d’expertises entre les deux municipalités. Un musée du général de Gaulle devrait voir le jour au couvent des Frères de BeitMéry, où a séjourné le général français, et le festival annuel du village devrait être réhabilité, de même que le site archéologique de Deir el-Kalaa. Au niveau de l’infrastructure, « La liste de Beit-Méry » entend trouver une solution radicale aux problèmes qui se sont accumulés au fil des années, notamment celui des égoûts et des eaux usées, qui continuent de polluer les nappes phréatiques. Le dossier des ordures ménagères figure de même à l’ordre du jour. « Nous devons faire fonctionner la station de traitement des déchets qui a été récemment construite », souligne M. Raad. Également dans les priorités de la liste, la « rationalisation de la distribution du courant électrique par les générateurs de quartier » et la recherche de solutions à l’urbanisation et aux antennes de télévision installées sur les sommets du village. Vote sanction ou partisan ? Volonté de changement ou désir de continuité ? Naturellement, les urnes diront leur dernier mot, le 15 mai prochain à Beit-Méry, une localité en manque d’infrastructure et qui demeure soucieuse de préserver son statut de village. Les municipales en bref Kaag insiste sur la nécessité d’élire des femmes La coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Sigrid Kaag, s’est entretenue hier avec le ministre de l’Intérieur, Nouhad Machnouk, pour discuter des préparatifs en cours en vue des prochaines élections municipales. Mme Kaag a souligné l’importance d’élections périodiques, qui sont le reflet d’une démocratie vibrante et dynamique, et de la connectivité entre les citoyens du pays. Elle a par ailleurs mis en exergue la nécessité d’inclure les femmes sur les bulletins de vote, pour qu’elles soient élues et figurent au sein des conseils municipaux. Des agents de l’ordre comme chefs de bureau de vote et scrutateurs ? Selon la ministre des Affaires municipales, Alice Chaptini, les élections municipales auront lieu dans les délais, même si les enseignants du secteur public continuent de refuser d’y prendre part. Ces derniers, rappelle-t-on, sont normalement sollicités pour assumer la fonction de chef de bureau de vote et de scrutateur. Cette année, ils ont décidé de boycotter les municipales en signe de protestation contre le gel du projet de majoration des salaires dans le secteur public. Mais pour Mme Chaptini, rien n’empêche de recourir aux agents de l’ordre pour le bon déroulement du scrutin. La Jamaa islamiya pourrait faire cavalier seul à Tripoli La Jamaa islamiya est mécontente de la tournure que prennent les négociations à Tripoli entre les différentes parties locales pour la mise en place d’une liste commune en prévision des élections municipales qui s’y dérouleront le 29 mai prochain. Son responsable politique dans la région, Ihab Nafeh, a dénoncé hier un « clientélisme » qui va pousser, selon lui, cette formation à faire cavalier seul. « Nous envisageons d’établir le noyau d’une liste composée de représentants d’instances islamiques de la ville ainsi que de certaines autres forces concernées par l’intérêt de Tripoli, parmi les différentes communautés qu’elle compte », a indiqué M. Nafeh dans un communiqué, en soulignant que ces personnes partagent une même vision pour le développement du chef-lieu du Liban-Nord. Selon lui, la Jamaa islamiya va s’atteler dès aujourd’hui à établir cette liste. 4 Liban jeudi 28 avril 2016 Tourisme La psychanalyse, ni ange ni démon Grillage, barrières, etc. : sécurité renforcée dans la grotte de Jeïta « Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux » (suite) La galerie inférieure de la grotte de Jeïta a été rouverte le 10 avril, après avoir été fermée à la suite d’un accident ayant coûté la vie à un touriste égyptien le 23 janvier dernier. Une mise à niveau de la sécurité a été faite : grillage, barrières, escaliers biseautés, etc. La plateforme dans la galerie inférieure, là où se tiennent les touristes avant de prendre la barque. Benoît DURAND À l’entrée de la galerie inférieure de la grotte de Jeïta, le visiteur est accueilli par un courant d’air frais et un grand panneau. Tout neuf. Y sont exposées quelques consignes de sécurité et de bon sens : les enfants doivent être accompagnés, ne pas courir… Un peu moins de quatre mois après un tragique accident ayant coûté la vie à un touriste égyptien le 23 janvier, la galerie inférieure a été rouverte le 10 avril. Durant ces quatre mois, et suite à la publication d’un rapport établi par Socotec, un bureau de contrôle au Liban, jugeant que la grotte était non conforme aux normes de sécurité, des travaux ont été réalisés. Derrière la grille métallique qui marque le début de la visite, une petite flaque s’est créée sur les marches en béton dont les bords ont été biseautés pour respecter les nouvelles normes de sécurité. Une rampe grise en métal froid a été ajoutée pour éviter les glissades. « Nous avons rehaussé cette rampe de 10 centimètres, elle est désormais à 1 m 30 du sol », explique à L’Orient-le Jour Nadim Haddad, directeur de la société Mapas, chargée de l’exploitation de la grotte de Jeïta. Dès l’entrée dans la grotte, l’humidité se fait sentir : le bruit constant de la rivière souterraine s’intensifie à mesure que l’on pénètre plus avant dans la grotte, en essayant d’esquiver les gouttes d’eau glacée. Quelques stalactites apparaissent sur les rochers. Certaines sont éclairées. Une fois le pied posé sur une plateforme où quelques petites barques flottent, le torrent de la rivière souterraine située derrière des barrières grillagées frappe les tympans. Un homme en veste noire salue les visiteurs près d’un extincteur et d’un Le grillage à l’entrée de la grotte, dans sa partie inférieure. téléphone d’urgence. Après avoir traversé le serpentin de barrières, l’embarquement est imminent. Des gilets de sauvetage multicolores pour les enfants ornent un présentoir sur le côté. Aucun ne sera donné aux adultes. Une fois assis dans le canot, sous les yeux d’une caméra de surveillance très discrète, le responsable de la sécurité monte à bord et largue les amarres : direction la face cachée de la caverne inférieure découverte en 1836 et ouverte au public en 1958. Une virée en dehors du temps En passant sous un immense rocher, le bruit du torrent s’étouffe tout à coup et laisse place au seul léger bruit du moteur de l’embarcation. Quelques gouttes d’eau tombent ici et là et résonnent dans le ventre de la galerie. Le silence s’installe, la température ambiante est de 18 degrés. D’immenses stalactites et stalagmites se dévoilent un peu partout. Après avoir rasé un rocher, le bateau longe une paroi ornée de nouvelles teintes de calcaire. Des mélodies de chutes d’eau, plus rapides et plus fortes, résonnent dans la galerie. De l’eau tombe sur les cheveux des touristes, ils frissonnent. Une sculpture en calcaire vieille de millions d’années, éclairée par un projecteur, structure l’espace dont elle ôte toute échelle humaine. La grotte paraît démesurée, sans limite, mystérieuse. Les vagues provoquées par le passage du bateau viennent taper les rochers, il fait un peu plus sombre encore. On aperçoit le fond à travers l’eau. Les différentes couches de calcaire polies par l’écoulement de l’eau donnent une impression de neige. Après un virage rapidement exécuté, la barque fait demi-tour. Tout à coup, de nouvelles formes, de nou- velles teintes se dévoilent. Sur le chemin du retour, le spectacle semble différent. Un grand rocher devient un simple creux. Quelques mètres plus loin, le bruit constant du ruisseau reprend et rompt la tranquillité. L’agent de sécurité demande aux touristes de baisser la tête. Il le réclame plusieurs fois pour que les passagers situés à l’avant s’exécutent. Tous repliés sur eux-mêmes, ils frôlent l’immense rocher qu’ils avaient croisé à l’aller. Le petit bateau fait un virage et vient se ranger en créneau, comme sur un parking. Les visiteurs descendent en se tenant les uns aux autres et saluent l’homme à la barre, encore rêveurs. Ils montent les marches et sortent de la grotte l’air fasciné, la tête remplie de magie. Passé la porte d’entrée, la lumière et la chaleur du soleil les ramènent brusquement à la réalité. Nous avons vu la semaine dernière comment, avec trois cent quarante-cinq années d’avance sur Freud, Étienne de La Boétie donne de la foule et de son rapport de « servitude volontaire » au tyran, une description d’une justesse fabuleuse. Lorsque qu’en 1921, dans Psychologie collective et analyse du moi, Freud se penche sur le phénomène de la foule et débouche sur la nécessité du leader pour la faire fonctionner, il rejoint La Boétie dans son insistance sur le rôle du tyran. À partir de son expérience et de sa théorisation continue de la psychanalyse, une pratique à deux personnes, et pour justifier le saut qu’il fait dans l’analyse collective de la psychologie des foules, il s’appuie sur l’état amoureux et sur l’hypnose. Dans l’état amoureux, « le moi devient de moins en moins exigeant, de plus en plus modeste, tandis que l’objet devient de plus en plus important, magnifique et précieux ». Dans un abaissement progressif du narcissisme, de l’amour-propre, « l’objet d’amour attire sur lui tout l’amour que le moi vouait à lui-même ». Voilà pourquoi dans l’état amoureux, on peut arriver à un « sacrifice complet du moi ». Freud ajoute que « l’objet absorbe, dévore le moi ». Voilà pourquoi aussi, comme on l’a vu la dernière fois, « Dans l’aveuglément amoureux, on devient criminel sans remords ». Ce qui est reconnu juridiquement dans les cas de « crimes passionnels ». C’est ce que nous observons dans la foule. Le leader, fort de cette abdication totale de chacun des moi en sa faveur, devient tout-puissant et se comporte comme un tyran qui fait faire ce qu’il veut aux membres de la foule. On ne peut pas ne pas penser à la « Horde primitive ». Dans cette horde primitive, mythe posé par Freud comme la dernière période de la préhistoire, ce qui précède le passage à l’humanité et à l’Histoire, le père de la horde est tout-puissant. Il est la loi, il a droit de vie et de mort sur tous les membres de la horde. Tout lui appartient, femmes, richesses, pouvoir. Il ne donne à ses fils que les restes dont il ne veut plus. Par régression, dont les raisons sont multiples, de nos jours, la foule fonctionne comme une horde primitive. Cette régression peut être due à un effritement de l’État et ou de l’Armée. Les néohordes, soit les milices que nous avons connues dès 1976, se développaient au fur et à mesure que la sécurité du citoyen était menacée. Les chefs de milice se sont retrouvés dans la même position que les pères de la Horde primitive. Donnant aux citoyens la sécurité que ces derniers ne pouvaient plus trouver auprès d’un État absent, les chefs ont été adulés comme l’étaient les pères de la Horde. Ils avaient droit de vie ou de mort sur leurs sujets, ils incarnaient ainsi la loi. Avec la complicité active ou passive, consciente ou inconsciente des citoyens. Dans l’état amoureux, comme dans la foule, l’Idéal du moi est projeté sur l’Autre. Dans l’hypnose, « on fait preuve à l’égard de l’hypnotiseur de la même soumission, du même abandon, de la même absence de critique qu’à l’égard de la personne aimée dans l’état amoureux ». Pour Freud, on peut expliquer l’état amoureux par l’hypnose, et la foule aussi. « L’hypnotiseur est pour l’hypnotisé le seul objet digne d’attention, tout le reste ne compte pas. » Les moi sont identifiés les uns aux autres, et la foule entière devient un moi unique. Comme l’Idéal du moi est chargé de « l’épreuve de réalité », soit l’instance qui apprend à l’être humain la différence entre le fantasme et la réalité, le sujet amoureux, la personne hypnotisée ou la personne dans la foule laissent cette épreuve aux mains de l’objet d’amour, de l’hypnotiseur ou du tyran. Du coup, l’objet d’amour, l’hypnotiseur ou le tyran peuvent amener le sujet amoureux, la personne hypnotisée ou le sujet dans la foule à faire ce qu’ils veulent. À l’exception d’un rapport sexuel. Car, dans ces trois états que nous voyons, la libido est réprimée, ce qui donne encore plus de force à la sujétion induite par l’objet d’amour, l’hypnotiseur ou le tyran. Sauf que dans la foule, du fait de l’instinct grégaire, la conscience morale est ramenée à zéro. Le tyran peut amener la foule à faire ce qu’il veut, il désigne le coupable comme ne faisant pas partie de la foule et comme responsable de tous les maux de la foule. Exactement ce qu’a fait Hitler avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. Le juif fut désigné comme le responsable de tous les maux de l’Allemagne et, vu l’aveuglément dans lequel Hitler a réussi à mettre les Allemands, toutes les atrocités étaient permises à l’égard des juifs. Du fait que l’instance critique de la majorité des Allemands, l’Idéal du moi était projeté sur Hitler, tout ce qu’il leur imposait était réalisé. Il en est ainsi de toutes les sectes et de toutes les foules dirigées par un tyran. Chawki AZOURI Les archives racontent... Dans « L’Orient » du 28 avril 1948 Les carnets secrets authentiques Zahlé secouée par le meurtre de Ziad Kassouf d’Eva Braun Crime Zahlé s’est réveillée hier sur un horrible crime dont a été victime Ziad Kassouf, 40 ans, père de deux enfants, Chloé et Kevin, respectivement âgés de 3 et 1 an. Le crime, qualifié par les forces de sécurité comme étant une « exécution » au sens littéral du terme, a été perpétré mardi en soirée. Il aurait été prémédité. Ziad Kassouf passait la soirée en famille, lorsque le courant électrique de la maison a été interrompu. Il est descendu dans le parking de l’immeuble pour relever le disjoncteur, mais il n’est ja- mais remonté. Des hommes l’attendaient. À peine est-il arrivé qu’ils ont ouvert le feu dans sa direction, le tuant sur le coup. Son épouse Helena a raconté à la LBCI qu’elle l’attendait devant la porte d’entrée. « Je l’observais sur l’écran de l’interphone, a-telle poursuivi. Ziad s’était retourné pour relever le disjoncteur. Un homme l’a suivi. » Quelques secondes plus tard, « j’ai entendu des tirs nourris ». « Je suis sortie au balcon et j’ai commencé à crier à l’aide, a-t-elle ajouté. Des voitures passaient, mais personne ne s’est arrêté. » Les auteurs et les motifs du crime font l’objet d’une enquête dont les résultats préliminaires sont tenus secrets par les forces de sécurité. Toutefois, selon des informations qui ont été rapportées hier par certains médias, Ziad Kassouf, qui était comptable dans une entreprise en Afrique que possèdent des Libanais, « aurait réussi à révéler des opérations de blanchiment d’argent effectuées par ladite société ». Après avoir reçu de nombreuses menaces, il a décidé de rentrer avec sa famille au Liban. Le crime a secoué Zahlé, d’autant que Ziad Kassouf, qui occupait le poste de directeur financier à l’hôpital de Tell Chiha, était connu pour « son honnêteté » et « son professionnalisme ». Ses amis et ses proches ont observé hier un sit-in devant l’hôpital, appelant les forces de sécurité à accélérer l’enquête et à sanctionner les coupables. La direction de l’hôpital a publié un communiqué appelant les forces de sécurité à « faire la lumière sur les motifs du crime et à sanctionner les coupables ». Même son de cloche du bloc parlementaire de Zahlé, qui dans un communiqué a appelé les députés ainsi que les services de sécurité et judiciaires à « identifier et sanctionner les coupables ». Myriam Skaff, présidente du Bloc populaire, a elle aussi dénoncé le crime. Dans un communiqué, elle a appelé « les autorités judiciaires et les forces de sécurité à identifier les malfaiteurs et à leur infliger les plus sévères sanctions, de manière à ce que cela serve de leçon à quiconque penserait s’en prendre aux vies des gens ». Affaire Hannibal Kadhafi Le juge d’instruction refuse la demande de remise en liberté de Hassan Yaacoub Le juge d’instruction de Baabda, le magistrat Peter Germanos, a refusé hier la demande de remise en liberté de l’ancien député Hassan Yaacoub, détenu depuis le 21 décembre dernier. Il est accusé d’être l’un des auteurs présumés du rapt de Hannibal Kadhafi, l’un des fils de l’exdirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Ce dernier avait été enlevé en décembre dernier dans la Békaa par un groupe armé inconnu, avant d’être libéré par la police quelques heures plus tard. Les avocats de Hassan Yaacoub ont exprimé leur stupeur face à cette décision judiciaire, « alors que la durée de six mois d’em- prisonnement, qui est la sanction maximale pour un enlèvement conformément à l’article 108 du code pénal, s’est écoulée ». De plus, il n’existe pas de « preuves » contre Hassan Yaacoub, et ce dernier n’a pas « avoué » le crime, soulignent les avocats. De son côté, la famille du cheikh Mohammad Yaacoub a publié un communiqué s’interrogeant sur « les motifs de ce refus » et estimant que « l’arrestation prolongée constitue une détention politique par excellence ». Quant à la mère de l’ancien député Yaacoub et épouse du cheikh Mohammad Yaacoub, Imtithal Yaacoub, elle a déclaré qu’elle aura téléphone une photo d’une ceinture d’explosifs et une autre d’un homme armé. Par contre, à Bécharré, l’armée a relaxé des ressortissants syriens soupçonnés de terrorisme qu’elle avait arrêtés mardi. individus ne se livraient pas à des « pratiques occultes », mais faisaient la promotion de manière illégale pour une société frauduleuse bannie dans plusieurs pays, qui escroque ses clients en leur revendant de la marchandise (montres…) à des prix exorbitants, avant de leur faire croire qu’ils peuvent rapporter gros en intégrant la compagnie et en faisant sa promotion. Les services de renseignements des FSI ont par ailleurs arrêté dans la Békaa un homme recherché, notamment pour avoir dissimulé des grenades chez des proches et brûlé le domicile de son frère à Rayak. Brèves sécuritaires La Sûreté arrête 3 Syriens impliqués dans les combats de Ersal… La Sûreté générale a annoncé dans un communiqué publié hier l’arrestation de trois Syriens. Ils ont admis avoir participé aux combats contre l’armée libanaise à Ersal en août 2014. Les trois hommes ont avoué qu’ils sont membres d’un groupe terroriste qui avait attaqué plusieurs postes et barrages de l’armée et des forces de sécurité. Ils avaient également enlevé des militaires et tenté d’en tuer d’autres lors des combats, précise la SG. … l’armée 14 autres dans le Akkar... L’armée a arrêté hier 14 ressortissants syriens entrés au Liban de manière clandestine, dont elle a confisqué une voiture et sept motos, selon la direction de l’orientation. Par ailleurs, une force d’intervention de l’armée a arrêté hier cinq personnes recherchées pour tirs à l’arme automatique, au terme d’une perquisition dans la région de Laylaké, dans la banlieue sud. À Fayadiyé, une patrouille militaire a en outre arrêté un ressortissant syrien, Abdallah Radwan Kashoush, après avoir retrouvé sur son … et les FSI cinq encore à Verdun La direction générale des Forces de sécurité intérieure (FSI) a annoncé hier, dans un communiqué, l’arrestation de cinq ressortissants syriens, accusés de « pratiques occultes », dans un café de Verdun, dans la capitale. Après enquête, il s’est avéré, selon le communiqué, que les cinq « une position décisive si le recours en appel est rejeté » aujourd’hui. « Adi » et Eva déjeunant dans l’intimité. Scoop – « L’Orient » Les historiens qui se pencheront sur l’âme monstrueuse de Hitler disposeront d’un document numéro 1 : les carnets intimes d’Eva Braun. Pendant plus de sept ans, celle qui, après avoir été simple dactylo, devait devenir Mme Hitler (…) a noté dans son journal les étapes de sa liaison avec le maître du IIIe Reich, des détails intimes sur son terrible amant, des scènes auxquelles furent mêlés les grands seigneurs du nazisme. C’est ce témoignage sensationnel que nous commençons à publier aujourd’hui. Les Mémoires d’Eva se trouvent actuellement dans le coffre-fort d’une banque suisse au nom de Louis Trenker, à qui Eva Braun avait remis le manuscrit. Un notaire suisse y a apposé les scellés. (…) Après la mort d’Eva et de Hitler, Trenker (…) se décida à faire ouvrir le paquet et il le porta à un notaire de Bolzano (…). En présence de deux témoins (…), le dépôt fut débarrassé des trois enveloppes scellées de cire rouge qui l’enfermaient et l’on trouva 89 feuilles doubles de machine à écrire. Dans ce document extraordinaire, on verra en liberté les effrayantes bêtes humaines qui voulurent faire de l’Europe leur jungle, et dont l’orgueil démesuré, les vices hors nature ont précipité le monde entier dans un abîme d’où il n’est pas encore ressorti. (…) 6 Cinéma jeudi 28 avril 2016 Entretien Le « Submarine » de Mounia Akl, en apnée dans le bruit et la fureur des déchets La sélection Cinéfondation a choisi, pour sa 19e édition, 18 films (14 fictions et 4 animations) parmi les 2 300 qui ont été présentés par des écoles de cinéma du monde entier. On y retrouve la jeune réalisatrice libanaise Mounia Akl avec son film « Submarine ». Elle a répondu aux questions de « L’Orient-Le Jour » avant son départ pour Cannes. Propos recueillis par Colette KHALAF Comment a eu lieu le processus de sélection de la Cinéfondation ? La Cinéfondation, qui est une catégorie de la compétition officielle de Cannes, reçoit des films du monde entier, issus d’écoles de cinéma, mais l’école ne participe pas à une sélection préliminaire. L’équipe présente son film, comme pour tout autre, et attend la réponse. Columbia ne fait pas partie de ce processus. Ainsi, c’est le Festival de Cannes qui a contacté la doyenne de l’école de cinéma de la Columbia University pour lui annoncer qu’une réalisatrice, une de leurs étudiantes, fait partie de la sélection. Vu que c’est mon projet de thèse, c’est donc évidemment l’Université de Columbia ainsi que le Liban qui sont représentés à la Cinéfondation à travers Submarine, Par ailleurs, la sélection des courts métrages diffère de celle de la Cinéfondation – c’est une question de durée. Le film ne doit pas faire plus de 15 minutes pour les courts métrages. Vu que le mien est de 21 minutes, je ne l’ai présenté qu’à la Cinéfondation. Une autre condition est importante : un film non issu d’une école ne peut être dans la catégorie de la Cinéfondation, alors que l’inverse est faux. Combien de temps a nécessité le tournage ? Le tournage a eu lieu en 6 jours et demi. Six jours intenses, mais magiques. Les imprévus rencontrés sur certains des lieux que nous avions choisis ont ralenti le tournage, mais, comme toujours, ces imprévus on été à l’origine de belles surprises. Yumna Marwan a été une des actrices principales de The Valley, de Ghassan Salhab. Votre choix s’est porté sur elle dès le début ? C’était un réel plaisir de travailler avec Yumna. C’est une actrice que je suis depuis un petit bout de temps. Nous avions mutuellement envie de nous rencontrer. Lorsque j’ai commencé à écrire le scénario, j’ai d’abord pensé à elle. Ensuite, j’ai commence à écrire le court, dont le personnage principal est le même que celui du long. C’était l’occasion d’établir une relation professionnelle avec Yumna, de voir comment nous collaborerions ensemble et surtout, de voir si nous étions sur la même longueur d’onde. Au-delà de son talent, c’était une véritable entente, aux niveaux humain et professionnel. Elle a compris le personnage et s’y est retrouvée. Cette collaboration était l’une des plus riches que j’aie jamais eue. Yumna est bien plus qu’une actrice – et d’ailleurs, c’est une autodidacte. J’ai hâte de travailler avec elle sur mon prochain projet. Elle m’inspire, et je lui en suis reconnaissante. Pourquoi le titre Submarine ? Et êtes-vous fidèle à votre équipe de tournage ? Submarine dans le film est un pub, un lieu de rencontre. C’est là où tout le monde se retrouve autour d’un verre, mais également après les émeutes et les protestations. C’est un bol d’oxygène, alors que le pays est dans l’asphyxie totale – l’action a lieu en pleine crise des déchets mais à une époque indéterminée). Quant à l’équipe, je pense que nous travaillerons toujours ensemble. Nous avons grandi ensemble dans ce domaine, parfois séparément, sans jamais manquer de nous retrouver. Ces personnes-là sont News Focus À quoi ressemble le jury du président George Miller ? Arnaud Desplechin, réalisateur/ scénariste (France) Présent en compétition à Cannes dès son premier longmétrage, il révèle toute une génération de comédiens dans Comment je me suis disputé... En 2016, Trois souvenirs de ma jeunesse reçoit le césar du meilleur réalisateur. Rain Man de Barry Levinson (1988) et Respiro d’Emanuele Crialese (2002). En 2013, elle réalise son premier film, Miele, présenté en sélection officielle à Certain Regard – elle reçoit le Prix du jury œcuménique. Elle vient à nouveau de remporter le Prix d’interprétation dans Par amour de Giuseppe M. Gaudino à Venise. Kirsten Dunst, actrice (États-Unis) Mads Mikkelsen, acteur (Danemark) Révélée à 11 ans dans Entretien avec un vampire de Neil Jordan pour lequel elle est nommée aux Golden Globes, on la voit ensuite dans Virgin Suicides de Sofia Coppola, les Spider-Man de Sam Raimi, ou Marie-Antoinette de Sofia Coppola, et Melancholia de Lars von Trier pour lequel elle remporte le Prix d’interprétation à Cannes en 2011. Elle a été nommée aux Golden Globes pour son rôle dans la série Fargo. Valeria Golino, actrice, réalisatrice, scénariste et productrice (Italie) Mounia Akl sur le tournage. Couronnée dès ses débuts par le Prix d’interprétation dans Storia d’amore de Francesco Maselli à Venise, sa carrière s’internationalise avec ma seconde famille. Je pense à Cyril Ariss, avec qui j’ai découvert le cinéma, quand nous avions, la même année, décidé de tout laisser tomber au Liban pour cette aventure. Par la suite, j’ai joué dans son film précédent, qu’il a produit. Nous avons tous deux un regard critique sur le travail de l’un et de l’autre. De même, Jinane Chaaya, ma proche amie et productrice dévouée à l’énergie débordante. Sans oublier Issa Kandil, designer de production, qui a créé un véritable monde pour ce film, bien que le scénario semblait trop ambitieux pour le budget alloué. Sans oublier Rawad Hobeika, ingénieur son, ou Clara Roquet, ma coscénariste espagnole rencontrée durant mon master à la Columbia University et avec qui je collabore depuis 4 ans. Yumna Marwan au haut de l’affiche de « Submarine ». En quoi votre formation d’architecte à l’Alba a modifié votre regard cinématographique ? J’ai grandi entourée d’architectes et d’artistes. Ma formation d’architecte a été comme une boussole. Il y a peu de do- maines, à mon avis, qui soient autant complices que l’architecture et le cinéma. L’architecture a évidemment sculpté mon regard, ma perception de l’espace, sa relation avec le temps ainsi que l’être humain. Cela m’a offert une méthode pour voir et m’a permis de mieux comprendre l’espace. L’architecte, tout autant que le cinéaste, met en scène la vie. Et pour pour les deux, le rêve est un passage obligé. Disney, suite... sans fin Disney annonce des suites du Livre de la jungle et de Maléfique. Le studio a aussi confirmé qu’il préparait ses remakes filmés à succès de dessins animés classiques, avec parallèlement neuf autres films revisitant son catalogue d’animation. Dans un communiqué, le studio a également confirmé qu’il présenterait une suite de Mary Poppins avec Emily Blunt, ou un Cruella, tiré des aventures des 101 Dalmatiens, avec Emma Stone. Angelina Jolie reprendra le rôle de la sorcière du conte La Belle au bois dormant, dans Maléfique, tandis que Jon Favreau repassera derrière la caméra pour Le Livre de la jungle 2, tout juste sorti et en tête du box-office américain. Dans un communiqué, Disney précise que Reese Wi- therspoon tiendra le rôle principal de Clochette, qui revisite le classique Peter Pan, tandis que le réalisateur fantasque Tim Burton s’attachera à revisiter Dumbo, pour moderniser le conte de l’éléphant volant, dont l’original de Disney date de 1941. Il a également annoncé qu’il allait sortir certains de ces contes modernisés à partir de décembre 2017, sans dire dans quel ordre. redoutable mais d’origine humaine ? Tel est le choc des titans. CinemaCity Angelina Jolie. Cinemall HAS FALLEN scénario catastrophe pour Londres avec une attaque terroriste. Avec Gerard Butler et Aaron Ekhart. Grand Concorde ★ MY BIG FAT GREEK WEDDING de Kirk Jones, avec John Corbett et Nia Vardalos. Comédie romantique dans la veine du premier opus en moins drôle mais toujours divertissant. 2012. Avec Charlize Theron et Chris Hemsworth. CinemaCity (Beirut Souks Révélé au cinéma avec la trilogie Pusher de Nicolas Winding Refn, il s’impose sur la scène internationale avec son rôle du méchant Le Chiffre dans le James Bond Casino Royale (2006). Le film La Chasse, de Thomas Vinterberg, lui vaut le Prix d’interprétation masculine à Cannes en 2012. László Nemes, réalisateur, scénariste (Hongrie) Né à Budapest, László Nemes s’intéresse au cinéma depuis son jeune âge, mais c’est en 2015 qu’il réalise son premier long-métrage Le Fils de Saul, présenté en compétition au Festival de Cannes et où il remporte le Grand Prix. Il est le premier réalisateur hongrois à recevoir le Golden Globe du meilleur film étranger, et son film Le Fils de Saul est le second film hongrois à remporter l’oscar du meilleur film étranger. Vanessa Paradis, actrice, artisteinterprète (France) Actrice et artiste-interprète, Vanessa Paradis poursuit les deux carrières enchaînant dans le monde entier les albums, les concerts et les tournages. On l’a vue dans La Fille sur le pont de Patrice Leconte (1999) et L’Arnacœur de Pascal Chaumeil (2010). En musique, elle a travaillé notamment avec Serge Gainsbourg et Matthieu Chedid. Son dernier album, Love Songs, lui a valu de remporter une Victoire de la musique en 2014. Katayoon Shahabi, productrice (Iran) Ayant travaillé pour la Fondation du cinéma Farabi, Katayoon Shahabi crée en 1994 Sheherazad Media International (SMI), la plus importante société privée de distribution de films, documentaires, coproductions à l’international et révèle des réalisateurs aujourd’hui reconnus. En 2012, elle lance sa société Noori Pictures. Le jury de Cannes édition 69 sous la houlette de George Miller. Disney s’est lancé depuis quelques années dans une modernisation de ses classiques de contes pour enfants, un effort qui s’est avéré lucratif, d’où les nouveaux chantiers : Alice au pays des merveilles, Cendrillon et Maléfique ont rapporté conjointement 2,5 milliards de dollars. Avant les prochains, Alice à travers le miroir et La Belle et la bête, Le Livre de la jungle a déjà en- grangé 192 millions de dollars en Amérique du Nord en dix jours à l’affiche. Jennifer Lee, coréalisatrice du dessin animé de tous les records La Reine des neiges, travaille sur une adaptation de la série de livres pour enfants Un raccourci dans le temps, annoncée pendant l’été 2014. Le studio prépare également une adaptation du conte de fée de 1816 Casse-noisettes et le roi des souris, d’E.T.A. Hoffmann, qui a inspiré le ballet éponyme et sa partition par Tchaïkovsky. Disney n’a en revanche pas confirmé les rumeurs d’un film tiré des aventures d’Aladin, Génies, ou d’autres revisitant Mulan, Pinocchio ou encore Winnie l’ourson et le dessin animé Fantasia. PALESTINE à SV Gallery Saifi Village rue Ariss Kanafani jusqu’au 7 mai. Tél. : 01/975655 ORDINARY & FAMOUS FOLKS à la galerie Aïda Cherfan Fine Art Antélias jusqu’au 30 avril. Tél. : 04/444111 – 222 POUR MOI, LA GUERRE C’EST ÇA à l’Espace des lettres de l’Institut français du Liban rue de Damas jusqu’au 6 mai. Tél. : 01/420200. THE CROCKER COLLECTION à la galerie Irrégulier jusqu’au 29 avril. Tél. : 78/943019 ROULA HALWANI : FOR MY FATHER à la galerie Ayyam Beirut Tower rue Zeitouné Solidere jusqu’au 21 mai. Tél. : 01/374450 EXPOSITION COLLECTIVE à Art Factum Gallery jusqu’au 20 mai. Tél. : 01/443263 CHARLES SANDISON : GOOD AND EVIL, YES OR NO, WRONG AND RIGHT à la galerie Tanit Mar Mikhaël imm. East Village jusqu’au 21 mai. Tél. : 01/562812 SABYL GHOUSSOUB : TU PEUX PAS TEST à l’Institut français du Liban rue de Damas jusqu’au 29 avril. Tél. : 01/420200 RIMA MANSOUR : MORE THAN A DIFFERENCE à la galerie Zamaan Hamra rue Sadate jusqu’au 7 mai. Tél. : 01/745571 ASSADOUR : LANDSCAPE IN MOTION au musée Sursock jusqu’au 30 mai. Tél. : 01/201892 CALINE AOUN : FIELDS OF SPACE à Marfa’ rue 1 339 Beyrouth jusqu’au 14 mai. Tél. : 03/020636 DANIÈLE CHIKHANI : RÉVÉLATIONS et MALGORZATA PASZKO : PLUIES DE PRINTEMPS à la galerie Alice Mogabgab imm. Karam Achrafieh jusqu’au 29 avril. Tél. : 03/210424 MICHEL ZOGHZOGHI : IT IS THEIR PLANET TOO ! à The Altenative (VW showroom Verdun) jusqu’au 21 mai. Tél. : 01/750726 EXPOSITION ARTISTES TURQUES à la galerie Les Plumes Elsie Braidi Achrafieh Tabaris rue Chéhadé. Tél. : 01/333537 MARWAN RECHMAOUI à la galerie Sfeir-Semler La Quarantaine imm. Tannous jusqu’au 7 mai. Tél. : 01/566550. (Source : AFP) Agenda CINÉMA Premières visions BASTILLE DAY de James Watkins, avec Idris Elba et Richard Madden. Cambriolage sur fond d’attentat à Paris. Un fouillis quoi ! CinemaCity ❍ (Beirut Souks et Dora), Empire Cinemas The Spot, Vox B.C. Center, Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/The Las Salinas/Grand The Spot Saïda/Galaxy CAPTAIN AMERICA : CIVIL WAR Vox B.C. Center ★ MOTHER’S DAY de Gary Marshall, avec Jennifer Aniston. Comédie guimauve mais avec un casting sympathique, qui ne donne pas envie de trop réfléchir. Vox B.C. Center, Empire ■ Dunes/Première, Espace, Empire Cinemas The Spot, Planète City Complex Tripoli Pour connaître les horaires du CIRCUIT EMPIRE, appeler le 1 269. PLANÈTE ABRAJ 01/292 192 GRAND CINEMAS ABC ACHRAFIEH 01/209 109 GRAND CINEMAS ABC DBAYEH 04/444 650 GRAND CONCORDE 01/343 143 GRAND LAS SALINAS 06/540 970 GRAND SAÏDA MALL 07/723 026 CINEMACITY DORA 01/899 993 CINEMACITY BEIRUT SOUKS 01/995 195 METROPOLIS CINÉMA01/204 080 VOX B.C. CENTER 01/285 582 À voir absolument À voir À voir à la rigueur Ne pas se déranger Pas vu ★★★ ★★ ★ ❍ ■ ★★ MIDNIGHT SPECIAL de Jeff Nichols, avec Kirsten Dunst. Roy part en cavale pour protéger son fils Alton, petit garçon aux pouvoirs mystérieux. Ce film vaut le déplacement. CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Vox B.C. Center ■ RATCHET & CLANK film animé à partir d’un jeu vidéo. CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes, Empire Cinemas The Spot, Vox B.C. Center, Planète City Complex Tripoli ★★ ROBINSON CRUSOE un très bon film d’animation belge, réalisé par Vincent Kesteloot et Ben Stassen, écrit par Domonic Paris. CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Cinemas The Spot, Vox B.C. Center, Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/The Las Salinas/Grand The Spot Saïda, Galaxy ■ TOP CAT BEGINS film animé mexico-indien. CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Cinemas The Spot, Vox B.C. Center THE TRUST film d’action de David Schwimmer, avec Clive Owen et Catherine Keener. CinemaCity (Beirut ■ Souks et Dora), Empire Dunes, Espace, Empire Cinemas The Spot, Vox B.C. Center. En salle ★ ANGE ET GABRIELLE comédie romantique d’Anne Giaffieri, avec Patrick Bruel et Isabelle Carré. Empire Première ★ BATMAN V/S SUPERMAN : DAWN OF JUSTICE de Zack Snyder, avec Ben Affleck et Henry Cavill. Le monde a-t-il davantage besoin d’un super-héros aux pouvoirs sans limite ou d’un justicier à la force (Beirut Souks et Dora), Grand Concorde ★ BEFORE I WAKE un thriller surnaturel de Mike Flanagan, avec Kate Bosworth, Thomas Jane et le petit Jacob Tremblay de Room. CinemaCity (Beirut Souks et Dora) ★★★ BENNESSBEH LA BOKRA CHOU ? restauration de la pièce de Ziad Rahbani, mise en scène il y a 35 ans par le groupe Mmedia. Grand Concorde/Galaxy BINGO film local avec Fouad Yammine et Zeina Makki. Grand ■ Concorde/Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Espace, Empire Cinemas The Spot, Vox B.C. Center, Cinemall ★★★ CANNES COUP DE CŒUR Metropolis Empire Sofil CRIMINAL d’Ariel Vromen, avec Kevin Costner et Gary Oldman. Inutile de se déranger. CinemaCity ❍ (Beirut Souks et Dora), Empire Première, Vox B.C. Center, Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh, Cinemall GREEN ROOM de Jeremy Saulnier, avec Anton Yelchin et Imogen Poots. Attention cœur fragile. Thriller/ horreur où un groupe rock est pris dans le piège de Skinheads. Cinemall ★★ JUNGLE BOOK remake de John Favreau, avec les voix de Bill Murray et Scarlett Johansson. CinemaCity ■ (Beirut Souks et Dora), Empire Première, Espace, Empire Cinemas The Spot, Planète City Complex Tripoli, Vox B.C. Center, Grand Cinemas ABC Dbayeh/Concorde/The Las Salinas/Spot Saïda/Galaxy, Cinemall KUNG FU PANDA 3 réalisé par Mark Osborne et John Stevenson, il porte les voix de Jack Black et ■ ★ LONDON Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh, Vox B.C. Center ★★ PARISIENNE Peur de rien est un film réalisé par Danielle Arbid, avec Manal Issa et Vincent Lacoste. Ce sont les années 90 vues par une jeune Libanaise établie en France et qui se bat pour avoir sa place au soleil. Un film subtil et délicat. À ne pas rater. Empire Première, Metropolis Empire Sofil ■ PRECIOUS CARGO un film d’action de Max Adams, avec Bruce Willis et Mark-Paul Gosselaar. CinemaCity (Beirut Souks), Grand Concorde, Vox B.C. Center, Planète City Complex Tripoli, Cinemall ■ QUEEN OF THE DESERT de Werner Herzog, avec Nicole Kidman et Robert Pattinson. L’histoire de Gertrude Bell, femme de lettres, espionne et fonctionnaire anglaise, qui a voyagé au Moyen-Orient au début du XXe siècle pour défendre les intérêts britanniques dans cette région du monde... Empire Première ■ THE BOSS CinemaCity (Beirut Souks), Cinemall, Vox B.C. Center ★ THE HUNTSMAN WINTER’S WAR de Cédric Nicolas-Troyan. C’est une préquelle et une suite du film Blanche-Neige et le chasseur sorti en et Dora), Empire Dunes/Première, Espace, Empire Cinemas The Spot, Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/The Las Salinas/Galaxy, Vox B.C. Center, Planète City Complex Tripoli, Cinemall ■ WELCOME TO LEBANON CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes, Espace, Empire Cinemas The Spot, Grand Cinemas ABC Dbayeh/Concorde/Las Salinas/Spot Saïda/Galaxy, Planète City Complex Tripoli, Vox B.C. Center. N.B. : Les programmes ci-dessus sont donnés sous toute réserve. CINÉ-CLUB GREY ZONES AND DARK SPACES : NETWORK au musée Sursock à 19h00. Tél. : 01/201892. CONCERTS ABBAS CHAHINE ET SON GROUPE au Teatro Verdun à 22h30. Tél. : 01/800003 MUSIC FROM JORDAN à l’Assembly Hall AUB à 20h00. Tél. : 01/350000 AGNUS DEI, MATTEO EL-KHODR à l’église Saint-Joseph des pères jésuites Achrafieh à 20h00. Tél. : 01/500996 L’ORCHESTRE NATIONAL LIBANAIS DE MUSIQUE ARABE-ORIENTALE à l’amphithéâtre Pierre Y. Aboukhater rue de Damas à 20h00. Tél. : 01/421000 ESMA/LISTEN au Beirut Art Center Adliyeh Jisr el-Wati à 18h00 jusqu’au 21 août. Tél. : 01/397018. CONFÉRENCE SIX MOIS APRÈS LE MOUVEMENT SOCIAL DE L’ÉTÉ 2015 : L’AVENIR DES MOUVEMENTS SOCIAUX AU LIBAN par Nicolas Dot Pouillard à l’Institut français du Liban rue de Damas à 19h00. Tél. : 01/420200. FESTIVALS SPRING FESTIVAL au théâtre Tournesol Tayyouneh jusqu’au 26 mai. Tél. : 01/397018 CANNES COUP DE CŒUR au Metropolis Empire centre Sofil à 17h00 jusqu’au 4 mai. Tél. : 01/204080. EXPOS KEYVAN MAHJOOR : PERSIAN GARDEN REVISITED à Artlab jusqu’au 18 mai. Tél. : 03/244577 CHARBEL SAMUEL AOUN : NECROPOLIS à la galerie Mark Hachem rue Salloum Mina el-Hosn jusqu’au 14 mai. Tél. : 01/999313 HASKO HASKO : VISITORS IN THE PRESENCE OF NEUTRALITY à Art on 56th rue Youssef Hayeck Gemmayzé jusqu’au 23 mai. Tél. : 01/570331 STÉPHANIE BOUERI : FOLLOW THE BLACK THREAD à la galerie 392Rmeil393 rue Gouraud Gemmayzé jusqu’au 16 mai. Tél. : 01/567015 ELISABETH TUYTHOF : MON HÉRITAGE au palais de l’Unesco jusqu’au 28 avril ADIB FATTAL : I REMEMBER THÉÂTRE BLA BLA TA À BEYROUTH au théâtre Monnot Achrafieh à 16h30 jusqu’au 1er mai. Tél. : 01/202422 BAR FAROUK au théâtre al-Madina Hamra à 21h30. Tél. : 01/753010 ANBARA au théâtre Babel Hamra à 20h30 du 4 au 8 mai et du 11 au 15 mai. Tél. : 01/744033 LIAISONS DANGEREUSES au théâtre Gemmayzé du jeudi au dimanche à 20h30. Tél. : 76/409109 LIMAZA… (POURQUOI ?) au théâtre al-Madina Hamra du jeudi au dimanche à 20h30. Tél. : 01/753010. MARIONNETTES : TINE ET ZBIB présentées par Nayla Khayath tous les vendredis, samedis et dimanches à 16h30 et FORMULA FUN les samedis et dimanches à 16h30 à la Planète de la découverte rue Ayass Souks de Beyrouth jusqu’au 30 avril. Tél. : 01/957000, ext. : 3440-3441. Carnet jeudi 28 avril 2016 Pour placer vos annonces Carnet à partir du web : www.lorientlejour.com, onglet « Carnet ». Pour les hommages, s’adresser à Mlle Thérèse SABER. Tél. : 05/956444. Nécrologie Saydé Sleiman Sarrouf Raïf, époux de feue Janine Nirig, et famille Dr Alfred, son épouse Dr Patricia Ranier et leur famille Samir, son épouse Dr Corinne Gebran et leur famille Abdo, son épouse Micheline Karam et leur famille Carmen, épouse de l’ingénieur Michel Mouzannar, et leur famille Georgette Jazzar, Vve Ibrahim Abou Sleiman, et famille La famille de feue Rosalie, Vve Joseph Sarrouf ainsi que leurs alliés au Liban et à l’étranger ont la douleur de faire part du décès, survenu vendredi 22 avril 2016, de leur regretté époux, père, beau-père, grand-père, beau-frère et oncle JOSEPH ABDO ABOU SLEIMAN frère de feus Dr Farid et Me Alfred Abou Sleiman. Les obsèques auront lieu aujourd’hui jeudi 28 avril à 17h, en l’église Saint-Jean-Baptiste, à Mtein. Les condoléances seront reçues avant et après l’inhumation, ainsi que demain vendredi 29 avril, dans le salon de l’église Saint-JeanBaptiste, à Mtein, puis samedi 30 avril, de 11h à 18h, dans le salon de l’église Saint-Maron, à Saïfi. Z Laure Milad Hakim Fouad Mireille, épouse Camille Lyan, et famille Lina, épouse Antoine Matta, et famille Nelly, épouse Ibrahim Staut, et famille La famille de feu Adib La famille de feu Halim La famille de feu Sélim La famille de feue Salwa Sader Linda, Vve Joseph Mouawad, ses enfants et leurs familles Samia, épouse Élias Chartouni, ses enfants et leurs familles ont la douleur d’annoncer le décès de leur regretté époux, père, beaupère, grand-père, frère, beau-frère et oncle NAGIB FOUAD MEDLEJ L’absoute sera donnée aujourd’hui jeudi 28 avril à 16h, en l’église Notre-Dame, à Bsous. Les condoléances seront reçues avant et après l’inhumation, ainsi que demain vendredi 29 avril, de 11h à 18h, dans le salon de la confrérie de la Mère éplorée, à Bsous. Z Siham Saïd Boustani Nada Iskandar Boustani, Vve Melhem Boustani, et ses enfants : Jad, son épouse Helena Melnichenko et leur famille Rania, épouse Me Mario Bassil, et leur famille Hala Boustani ont la douleur de faire part du décès de leur regrettée sœur et tante SOUMAYA SAÏD BOUSTANI La dépouille mortelle sera transférée, aujourd’hui jeudi 28 avril à 9h, de l’hôpital Jéitaoui, à son village natal Debbiyé, où l’absoute sera donnée à 16h en l’église Saint-Joseph. Les condoléances seront reçues avant et après l’inhumation, ainsi que demain vendredi 29 avril, de 11h à 18h, dans le salon de l’église Saint-Joseph, à Debbiyé, puis samedi 30 avril, de 11h à 18h, dans le salon du couvent de la Sainte-Famille maronite, Achrafieh, rue Ibrine. Condoléances Raymonde Élias Riachi Nour, épouse Ragi Georges Awad Imad Mgr Boulos Sayyah (vicaire patriarcal) Daoud, Assaad, Naïm, Jamil, Khalil, Émile et leurs familles Sabat, Vve Fakher Gemayel, ses enfants et leurs familles Marguerite Les enfants de feu Youssef et leurs familles ont la douleur d’annoncer le décès de leur regretté époux, père, beaupère, frère, beau-frère, oncle et cousin FOUAD FARÈS SAYYAH Éducateur Les condoléances seront reçues aujourd’hui jeudi 28 et demain vendredi 29 avril, de 11h à 19h, dans le salon de l’église Mar Doumit, à Aïn el-Kharroubé. Z Christelle Ibel Georges Bekhazi (à l’étranger) Tamara, épouse Sian Ego, et famille (à l’étranger) Pascale, épouse Raymond Farès, et famille (à l’étranger) Nadine, épouse Élias Mattar, et famille Mariam, épouse Farès Zoughbi Bahij, son épouse Thérèse Tobi et sa fille : Fadia, Vve Antoine Nassar, et sa fille ont la douleur de faire part du décès de leur regretté époux, père, beau-père, grand-père, frère, beau-frère et oncle SAMI GERGI BEKHAZI (Abou Georges) Les condoléances seront reçues aujourd’hui jeudi 28 avril, de 11h à 18h, dans le salon de l’église Notre-Dame de la Dormition des grecsorthodoxes, rue Makhoul, Ras Beyrouth. Z Jeannette Abdel-Rahim Charchafgi Bernard Kassargi, son épouse Joëlle Georges Maaïki La juge Cynthia, épouse Me Georges Jean Kassouf, et famille Sandra La famille de feu Hanna Kassargi Edmond Kassargi et famille L’ancien député Georges Kassargi et famille Les enfants de feue Angèle, Vve Loutfi Kassargi, et leurs familles L’ingénieur Naïm Charchafgi et famille Dr Élie Charchafgi et famille (à l’étranger) Fahimé, Vve Henri Hamamgi, et famille Violette, épouse Nabih Nabhan, et famille (à l’étranger) Sonia, Vve Antoine Khoury, et famille Leila, Vve Gebrayel Knaizeh, et famille Aïda, épouse Toni Chami, et famille ainsi que les familles Kassargi, Charchafgi, Maaïki, Kassouf, Ohannessian, Chami, Khoueiry, Koumi, Khoury, Hamamgi, Nabhan, Knaizeh, Khanadjian, Mouradian, Voscorian, Yaghelgi, Hermez, Abou Sleiman et leurs alliés au Liban et à l’étranger ont la douleur d’annoncer le décès, survenu mardi 26 avril 2016, de leur regrettée fille, sœur, belle-sœur, tante, nièce et cousine LUCIANA JOSEPH KASSARGI Les condoléances seront reçues aujourd’hui jeudi 28 avril, de 10h à 19h, dans le salon de la cathédrale, à Zahlé, ainsi que samedi 30 avril, de 11h à 18h, dans le salon de l’église de la Croix des arméniens-catholiques, à Zalka. Prière de considérer cet avis comme tenant lieu de faire-part personnel. Remerciements La famille du regretté NABIL ANIS FADDOUL remercie les parents, les amis, les autorités religieuses, les députés, les personnalités politiques, les corps militaire, judiciaire, social et économique, les présidents des partis et les municipalités, et les prie de trouver ici l’expression de sa reconnaissance émue. L’Orient : Fondé par Georges Naccache en 1924 Le Jour : Fondé par Michel Chiha en 1934 Société Générale de Presse et d’Édition SAL Baabda-route de Damas Imm L’Orient-Le Jour B.P. 45-254 - Hazmieh Tél : 05/956444 Inauguration À l’USJ, la Chaire de l’éducation à l’écocitoyenneté et au développement durable Sous le patronage de Ghassan Salamé, ancien ministre de la Culture, ancien conseiller spécial du secrétaire général de l’Onu et professeur émérite à Sciences Po Paris, l’inauguration de la Chaire de l’éducation à l’écocitoyenneté et au développement durable de la Fondation Diane aura lieu le vendredi 6 mai, à 16h, à l’auditorium François S. Bassil au campus de l’innovation et des sports de l’Université Saint-Joseph (USJ), à la rue de Damas. Les allocutions d’ouverture seront prononcées à 16h, tour à tour par Fadi el-Hage, titulaire de la Chaire de l’éducation à l’écocitoyenneté et au développement durable, le père Salim Daccache, s.j., recteur de l’USJ, Diana Fadel, fondatrice et présidente de la Fondation Diane, et Ghassan Salamé. Au programme de cette cérémonie également la projection du documentaire Future, réalisé par Thierry Magniez. Nicolas Hulot, président de la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme, donnera une confé- rence, à 16h40, sur le thème « Le XXIe siècle sera solidaire ou ne sera pas ». Fadia Kiwan, professeure de sciences politiques et directrice honoraire de l’Institut des sciences politiques à l’USJ, interviendra, à 17h15, sur le thème « Les Libanais peuvent-ils se rassembler autour d’une écocitoyenneté ? ». À 17h30, se tiendra une table ronde sur le thème « Quelle écocitoyenneté pour un développement durable au Liban ? », avec la participation de l’ambassadeur de France, Emmanuel Bonne, de Nicolas Hulot, de Fadia Kiwan, ainsi que de Magda Bou Dagher, professeure d’écologie et directrice du département des sciences de la vie et de la terre à la faculté des sciences de l’USJ. Modérateurs : Fadi el-Hage et Jocelyne Gérard, professeure en climatologie à la faculté des lettres et des sciences humaines à l’USJ. La cérémonie sera clôturée, à 18h30, par la remise des prix du concours photographique aux écoles et aux universités. Congrès Coopération L’ambassade US fait don de 40 Harley Davidson aux FSI Poursuivant leur politique de soutien aux forces armées et aux services de l’ordre, les États-Unis ont fait hier un nouveau don aux Forces de sécurité intérieure (FSI). Il s’agit de 40 motos de type Harley Davidson, de 4 vans et de 5 véhicules de transport. Lors d’une cérémonie organisée à la caserne Wissam el-Hassan à Dbayé, en présence notamment du directeur des FSI, le général Ibrahim Basbous, et du directeur des programmes Afrique et Moyen-Orient au Bureau international des stupéfiants et de l’application des lois (INL/AME) relevant du département d’État américain, Anthony Fernandes, le chargé d’affaires à l’ambassade US, Richard Jones, a prononcé une allocution pour l’occasion. Le diplomate a rappelé que, depuis 2008, le Bureau international des stupéfiants et de l’application des lois au département d’État « a fait don de plus de 160 millions de dollars aux FSI », estimant que le don fait hier en équipe- Le chargé d’affaires américain p.i., Richard Jones, au centre, aux côtés du général Basbous, hier, lors de la cérémonie. ments a pour objectif de « garantir l’application de la loi de manière effective ». M. Jones a évoqué « des exemples de réussite en Liban Au programme de ces journées, notamment : Le pédiatre face au retard scolaire ; La littérature et les arts, outils de motivation ? ; Les troubles anxieux de l’enfant à l’école ; L’orthophoniste, ses rôles, sa place à l’école ; Difficultés d’apprentissage et dépression maternelle ; Élèves en difficulté d’apprentissage, quel accompagnement pédagogique ? ; Le rôle spécifique de l’assistante sociale au sein d’une école ; L’intimidation scolaire dans trois écoles libanaises ; Les troubles anxieux à l’adolescence ; Intégration scolaire des patients autistes ; et La prévention du harcèlement scolaire. Le congrès est placé sous le patronage du ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Élias Bou Saab. Entrée libre. « The Servant », de Joseph Losey, au séminaire de Chawki Azouri Le séminaire de Chawki Azouri propose, pour ce jeudi 28 avril, la projection, suivie d’un débat du film de Joseph Losey, The Servant. Sorti en 1963, le film retrace comment la relation 12/17° Les Harley Davidson remises aux FSI. Photo Ani 19/25° Communautés Les maamouls de la SSVP sont mis en vente Kornet Chehwane : 03431747 – 04-925702 / 925 511 Dora : 70-487 362 Jéitaoui : 70-274 638 Jounieh : 03-676 886 Baabdat : 71-947 327 Email : mrvincent@ stvincent-cc.org Pâques à l’AEP Fidèle à sa tradition, l’AEP propose à l’occasion des fêtes pascales une variété d’œufs en chocolat préparés par des mères de famille. Prière de passer vos commandes à l’avance. Possibilité d’arrangements en panier. Tél. : 01/382610 – 01/381971. Rédaction Président-directeur général Fax 05/957444 Michel EDDÉ [email protected] Directrice exécutive Carnet, petites annonces Administration Nayla DE FREIGE Tél. Fax 05/454108 Fax 05/454201 Régie publicitaire - Pressmedia Directeur exécutif adjoint [email protected] Tél. 01/577000 - Fax 01/561380 Michel HELOU Abonnement 05/453665 [email protected] 15/26° Messe à l’occasion de la fête de Notre-Dame de Pompéi À l’occasion de la fête de Notre-Dame de Pompéi, célébrée le 7 mai, et pour inaugurer ce mois consacré à la Sainte Vierge, une messe solennelle avec une procession aux flambeaux sera célébrée le samedi 7 mai, à 18h30, en la basilique de Notre-Dame de la Médaille miraculeuse des pères lazaristes à Achrafieh. La messe sera précédée, à 18h, par la récitation du chapelet. Douzième édition du congrès international de gastroentérologie Vent S-O – 15/40 km/h. 19/24° Humidité 65 à 85 % Visibilité moyenne à mauvaise. Mer moyennement agitée, 22°. Un temps printanier modéré intéresse le BMO. Le temps sera aujourd’hui partiellement nuageux, avec une légère baisse des températures. Demain, le temps sera peu nuageux, avec une hausse des températures en montagne et dans l’hinterland. Pluviométrie BEYROUTH-AÉROPORT • De mardi 8h à mercredi 8h : 0 mm. • Depuis septembre : 484,4 mm. • Au cours de la même période de l’année dernière : 817,8 mm. • Moyenne sur 30 ans : 806 mm. BÉKAA-ZAHLÉ • De mardi 8h à mercredi 8h : 0 mm. • Depuis septembre : 423,9 mm. • Au cours de la même période de l’année dernière : 754,6 mm. • Moyenne sur 30 ans : 614 mm. Semaine sainte à l’archevêché grec-orthodoxe de Beyrouth À l’occasion de la semaine sainte, des offices seront célébrés par le métropolite de Beyrouth, Mgr Élias Audi, à la cathédrale Saint-Georges, place de l’Étoile, conformément au programme suivant : – Jeudi saint 28 avril : à 18h, office des lectures de l’Évangile. – Vendredi saint 29 avril : à 9h, prière des heures et office de la descente de la croix ; à 17h, office de l’enterrement du crucifié. – Samedi saint 30 avril : à 10h, messe. – Dimanche de Pâques 1er mai : à 8h30, hajmé et messe. – Lundi de Pâques 2 mai : à 10h, messe. 15/26° 15/26° Rencontre scientifique entre un aristocrate anglais et son serviteur se renverse, le « maître » devenant « l’esclave » de son serviteur. À l’Hôpital Mont-Liban, Hazmieh, 19h30. Entrée libre. 8/15° 18/25° Pâques À l’occasion de la Pâque orthodoxe, la Société SaintVincent-de-Paul met en vente des maamouls préparés dans ses cuisines. Les recettes des ventes permettront d’aider des familles dans le besoin. Pour les commandes : du réseau de prostitution et de trafic humain ». Autant de réalisations qui servent en définitive la stabilité du Liban et sa prospérité, a-til dit en substance. matière d’application de la loi à mettre sur le crédit des FSI et qui doivent être une source de fierté ». Le chargé d’affaires a cité à ce titre « le démantèlement Météo Journées interuniversitaires de psychiatrie à l’Institut français Les huitièmes Journées scientifiques francophones de psychiatrie de la faculté de médecine de l’Université Saint-Joseph et les septièmes Journées scientifiques de psychiatrie de la faculté de médecine de l’Université libanaise se tiendront les vendredi 6 et samedi 7 mai à l’Institut français de Beyrouth, salle Montaigne. Placées sous le thème des « Troubles en milieu scolaire », ces journées seront inaugurées à 9h avec les allocutions des Drs Ramzi Haddad, du Comité scientifique des Journées interuniversitaires, Josyan Madi-Skaff, présidente de la Société libanaise de psychiatrie, et d’Élias Bou Saab, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. 7 TRIPOLI • De mardi 8h à mercredi 8h : 0 mm. • Depuis septembre : 913,7 mm. • Au cours de la même période de l’année dernière : 927,6 mm. • Moyenne sur 30 ans : 802 mm. Moyen-Orient Une vue d’ensemble de la cérémonie inaugurale. Le douzième congrès international de gastro-entérologie s’est tenu sous les auspices des départements de gastro-entérologie et de chirurgie générale de l’hôpital Notre-Dame des Secours. La rencontre scientifique était organisée en collaboration avec la Société libanaise de chirurgie générale, la Société libanaise de gastro-entérologie, la G-MEA (German Middle East/ African Association of Gastroenterology), l’Amage (African Middle East Association of Gastroenterology), la Société jordanienne des infirmières spécialisées en gastro-entérologie et endoscopie et l’Association des ateliers de travaux médicaux. Les travaux de cette rencontre scientifique se sont étalés sur deux jours au cours desquels quelque vingt-cinq opérations ont été diffusées en direct. Les résultats de Yawmieh n° 71 Yawmieh 3 : 299 Yawmieh 4 : 4028 Yawmieh 5 : 73617 Éditorialiste Issa GORAIEB Rédaction en chef Michel TOUMA Ziyad MAKHOUL Émilie SUEUR Rédacteur en chef adjoint Élie FAYAD Directeur responsable, Médiateur Abdo CHAKHTOURA Abou Dhabi 24/35° Dubaï 24/34° Amman 14/27° Istanbul 13/21° Ankara 6/21° Le Caire 19/33° Bagdad 24/40° Mascate 27/35° Damas 13/30° Nicosie 15/29° Djeddah 28/37° Riyad 25/39° Doha 26/36° Téhéran 19/30° International Alger 12/23° Marrakech 16/31° Amsterdam 4/11° Marseille 12/19° Athènes 16/25° Milan 11/19° Berlin 3/12° Minsk 4/12° Bucarest 9/21° Montréal 5/14° Budapest 10/18° Moscou 8/16° Buenos Aires 11/16° Munich 4/12° Bruxelles 3/12° New York 12/18° Copenhague 4/10° Paris 5/14° Dublin 2/10° Prague 4/12° Genève 5/15° Rio de Janeiro 21/28° Kiev 8/15° Rome 14/21° Lisbonne 12/20° Tunis 17/28° Londres 3/13° Varsovie 5/14° Madrid 10/21° Vienne 8/16° Directeur des éditions International spéciales Antoine AJOURY Gaby NASR Samia MÉDAWAR (adjointe) Liban Tilda ABOU RIZK Économie Michel HAJJI GEORGIOU Fady NOUN (adjoint) Cyrille NÊME Web Informatique Rita SASSINE Moustapha KHAZAAL Marketing Carla HENOUD (La Seize) Zéna ZALZAL (adjointe) Hanaa GEMAYEL Graphisme Administration Fady SAAIBY Sports Makram HADDAD Georges CHAMIEH Yehya HAMDAN Amal KASSIS Culture Maya GHANDOUR HERT Économie 8 S&P 500 Dow Jones 2 095,15 Nasdaq 100 18 041,55 +0,16 % jeudi 28 avril 2016 4 416,64 +0,28 % –0,82 % Bourse de Beyrouth Les valeurs BLOM Stock Index Solidere A Solidere B Solidere - GDR Bank Audi - SAL Bank Audi - GDR Bank of Beirut Byblos Bank BEMO Bank BLOM Bank BLOM Bank - GDR Rasamny Younis Motor Holcim Liban SAL Volume Prix Var. (%) Montant – 13 377 11 583 0 2 364 38 000 0 0 0 1 000 4 940 1 158,53 10,05 10,05 10 5,85 5,84 18,80 1,72 1,75 9,90 10,20 0,07 0,50 2,24 0 0 0,17 0 0 0 –1 0 – 134 246,10 115 897,50 N/A 13 829,40 222 100 N/A N/A N/A 9 900 50 388 0 0 3,23 14,25 0 0 N/A N/A Taux de change (L.L.) Devise Dollar US Livre syrienne Dinar irakien Dinar koweïtien Dinar jordanien Dinar bahreïni Dirham EAU Rial qatari Rial saoudien Livre égyptienne Livre sterling Franc suisse Yen (100) Franc CFA (1 000) Dol. canadien Dol. australien Euro Achat 1 501 6,87 1,36 5 000,83 2 129,05 4 005,04 410,99 414,65 402,47 170,01 2 191,49 1 550,99 13,52 2,6 1 194,14 1 145,18 1 705,17 Vente 1 514 6,88 1,4 5 018,25 2 135,59 4 033,08 411,7 415,75 403,19 170,72 2 198,87 1 556,36 13,56 2,6 1 198,29 1 147,31 1 711,58 Taux croisés $ USD £ GBP CHF ¥ YEN € EUR – 1,45 1,03 0,0090 1,1312 £ Sterling 0,69 – 0,71 0,0062 0,78 CHF Franc suisse 0,97 1,41 – 0,0087 1,1 Devise $ Dollar US ¥ Yen € Euro 111,51 162,17 114,75 – 126,24 0,88 1,28 0,91 0,0079 – Taux d’intérêt Devise 2 j. 1 m. 3 m. 6 m. 1 an $ USD 0,5 0,4003 0,6344 0,9119 1,2426 £ GBP 0,5 0,5091 0,5911 0,7463 1,0271 CHF –0,75 –0,7708 –0,7244 –0,6478 –0,5238 ¥ YEN 0 –0,066 –0,0386 –0,0114 0,0758 € EUR 0 –0,3491 –0,2729 –0,1564 –0,0301 Bons du Trésor Nom Rendement Euro obligations libanaises - 5 ans Euro obligations libanaises - 10 ans Obligations américaines - 10 ans Obligations du Trésor français - 10 ans Obligations du Trésor allemand - 10 ans Obligations du Trésor britannique - 10 ans Obligations du Trésor japonais - 10 ans 5,76 % 6,50 % 1,86 % 0,64 % 0,29 % 1,63 % –0,06 % Qu’est-ce qui fait courir la Bourse US ? Si vous vous demandiez ce qui fait courir la Bourse américaine, vous avez aujourd’hui la réponse. Les résultats trimestriels des entreprises américaines se succèdent et ils sont, dans leur grande majorité, aussi mauvais ou plus mauvais que prévus. Et pourtant, toutes les prévisions avaient été déjà largement révisées à la baisse. L’exemple le plus frappant et le plus spectaculaire, c’est bien évidemment Apple et sa première baisse de chiffre d’affaires depuis 13 ans. Des groupes d’énergie ou secteur de la distribution en passant par la banque, les profits des entreprises américaines ont chuté lourdement. Et pourtant les indices américains sont presque au plus haut : la preuve que les investisseurs ne raisonnent plus du tout en fonction de ce qu’on appelle les fondamentaux des entreprises, c’est-à-dire leurs chiffres d’affaires, leurs bénéfices, leurs situations financières, mais uniquement en fonction encore et toujours des liquidités sur le marché. Et ces liquidités ne se sont pas taries. Malgré la hausse anecdotique des taux aux ÉtatsUnis en décembre 2015, l’argent continue à couler à flots aux États-Unis et dans tous les pays développés. Et en l’absence d’alternative, c’est évidemment la Bourse et l’immobilier qui en profitent largement. Aux ÉtatsUnis comme ailleurs. Mais personne ne parle vraiment de bulle sur les marchés américains. Beaucoup d’analystes restent pessimistes mais ils s’épuisent contre un marché qui rebondit après chaque baisse et qui semble convaincu que ni l’économie ni l’inflation sont suffisamment puissantes pour que la FED continue à remonter ses taux. C’est une situation assez étrange. Un peu malsaine. Aujourd’hui toute l’économie mondiale mais aussi les plus grands marchés financiers reposent sur les banques centrales et uniquement sur les banques centrales. Pas étonnant que Draghi se prenne pour l’empereur de l’Europe et Janet Yellen pour la première femme présidente des États-Unis. Cet article est réalisé par Fidus En partenariat avec www.fidus.com.lb CAC 40 Euro Stoxx 50 3 130,43 4 559,40 +0,29 % +0,58 % Nikkei 17 290,49 –0,36 % Pétrole WTI Or Argent 45,28 1 245,82 17,24 +2,82 % –0,26 % Euro Yen 1,1312 111,52 –0,24 % –0,11 % –0,19 % Liban Compte-rendu Coopération Les banques centrales arabes se mobilisent pour l’inclusion financière Les régulateurs ont dit hier vouloir « mettre en place les cadres réglementaires adaptés » pour améliorer l’accès aux services bancaires. Philippe HAGE BOUTROS Le conseil des gouverneurs des banques centrales des 22 pays membres du Fonds monétaire arabe (FMA) a affirmé dans une déclaration publiée hier sa volonté de renforcer l’inclusion financière au niveau régional. Présenté à l’occasion d’une conférence organisée au siège de la Banque du Liban (BDL), le document décline les grandes lignes d’un engagement qui vise notamment à « mettre en place les cadres réglementaires adaptés » pour renforcer l’offre de services financiers et bancaires de base accessibles pour les consommateurs exclus des services traditionnels. Le conseil des banques centrales arabes a également décidé de consacrer la journée du 27 avril à la promotion de l’inclusion financière dont les pistes de développement ont été détaillées pour l’occasion dans un glossaire. « Toutes les banques centrales des pays représentés au FMA ont prévu de communiquer sur le sujet aujourd’hui afin de convaincre les usagers d’intégrer le système bancaire réglementé », a résumé le di- Le conseil des banques centrales arabes a également décidé de consacrer le 27 avril à la promotion de l’inclusion financière. Photo NNA recteur du département bancaire au sein de la Banque du Liban (BDL), Nagib Anwar Choucair. « Gagner du terrain » Selon les derniers chiffres de la Banque mondiale – repris pendant la conférence –, seules 21 % des populations des pays arabes âgées de 15 ans ou plus étaient titulaires d’un compte bancaire en 2014. « Au Liban, ce taux grimpe à 50 % environ, preuve que le secteur bancaire libanais a pris de l’avance sur ce terrain, même s’il peut encore faire mieux », souligne le directeur du département de recherche du groupe Byblos Bank Nassib Ghobril. Une situation que le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, attribue de son côté à « la stabilité de la livre ainsi qu’à l’efficacité de la coopération entre la BDL et le secteur bancaire ». Après avoir égrené, comme de coutume, les différentes initiatives de la BDL pour venir en aide au secteur privé – comme la prolongation, en janvier, de son mécanisme de subventions de prêts pour l’année 2016 ou la circulaire n° 135 de 2015 sur la restructuration globale des dettes privées –, M. Salamé a rappelé dans son discours que la BDL avait renforcé la réglementation relative à la protection des consommateurs de services bancaires, notamment à travers la circulaire n° 124 de 2010 qui encadre la publicité des crédits ; ou la circulaire n° 134 de 2015 qui consacre une obligation d’information des banquiers vis-à-vis de leurs clients. Enfin, si l’inclusion financière est surtout perçue comme un moyen « de gagner du terrain sur l’économie parallèle », selon la déclaration des banques centrales, « intégrer les populations les plus défavorisées dans le secteur bancaire permet de favoriser le développement économique et de diminuer ainsi l’influence des groupes terroristes », a fait valoir le secrétaire général de l’Union des banques arabes, Wissam Fattouh. Lutte antiblanchiment L’ABL confiante après sa visite aux États-Unis L’Association des banques du Liban (ABL) a déclaré mercredi, par voie de communiqué, que certaines requêtes présentées auprès de responsables américains rencontrés dans le cadre de sa visite aux États-Unis avaient été « favorablement accueillies ». Une délégation de l’ABL menée par son président Joseph Torbey et composée de plusieurs représentants, dont son vice-président Saad Azhari et son secrétaire général Makram Sader, a effectué, la semaine dernière, une visite à New York afin de participer au forum arabo-américain organisé par l’antenne de New York de la Fed et l’Union des banques arabes. Cette participation a été l’occasion de réaffirmer « le rôle primordial des banques liba- naises dans le déploiement et la consolidation des normes internationales qui régissent le secteur », selon le communiqué. Lors d’un déplacement à Washington, les représentants de l’ABL ont rencontré des responsables du Trésor et du département d’État américain afin de discuter des questions relatives à la transposition au Liban des normes internationales de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. À cette occasion, la délégation indique avoir rappelé que toute mesure de lutte contre le blanchiment de capitaux doit, a priori, « être soumise aux règles juridiques relatives au respect du droit à la défense et basée sur la vérification des preuves et des faits ». Elle a également souligné que ces mesures ne devraient pas avoir d’« impact négatif sur le secteur bancaire et le pays, conformément à la position officielle des ÉtatsUnis ». L’ABL indique que ces deux requêtes ont été « favorablement accueillies » par ses interlocuteurs, lesquels ont par ailleurs « souligné l’importance du secteur bancaire libanais, qui constitue avec l’armée libanaise les deux piliers de stabilité qu’il est impératif de protéger par tous les moyens nécessaires », affirme le communiqué. La délégation a par ailleurs présenté les quatre lois votées le 13 novembre par le Parlement libanais, portant respectivement sur : la déclaration obligatoire aux douanes des sommes en numéraire lors du passage aux frontières, l’échange d’informations fiscales sur demande, l’élargissement du champ d’application du crime de blanchiment et la ratification de la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme de 1999. Un dispositif législatif qui « reflète l’engagement de l’État et du secteur bancaire libanais à respecter les normes financières et bancaires internationales. Et particulièrement les lois américaines, les transactions bancaires et relatives au commerce extérieur libanais ainsi que les transferts de la diaspora vers le Liban, étant libellés en dollar et traités par les banques correspondantes à New York », ajoute le communiqué. Moyen-Orient Focus Malgré la levée des sanctions, la Banque mondiale reste à l’écart de l’Iran La Banque mondiale veut éradiquer la pauvreté sur le globe mais son offensive s’arrête encore aux frontières de l’Iran, en dépit de l’allègement des sanctions contre Téhéran et des besoins économiques criants du pays. L’institution semble, de fait, réticente à se réengager dans un pays où elle avait cessé tout nouveau projet en 2005 afin de se mettre en conformité avec les sanctions internationales imposées à Téhéran pour son programme nucléaire. « Nous suivons la situation de très près (...) mais il n’y a aucun projet précis visant à accorder des prêts à l’Iran à ce stade », a reconnu mi-avril le président de la Banque mondiale, l’Américain Jim Yong Kim. Les autorités de Téhéran n’en ont certes pas fait la demande, mais les raisons d’une telle frilosité sont à chercher ailleurs, au croisement de l’économie et de la géopolitique, et dans la volonté de ne pas froisser le géant américain. Premiers actionnaires de la Banque mondiale, les ÉtatsUnis soufflent le chaud et le froid sur la portée de l’allègement des sanctions obtenu par l’Iran en juillet 2015, entré en vigueur en début d’année. En théorie, les autres sanctions qui continuent de peser sur l’Iran pour son soutien au terrorisme ou son programme de missiles balistiques n’empêchent pas la Banque mondiale ou « d’autres institutions financières internationales » de s’engager dans le pays, affirme une porte-parole du Trésor américain. Mais, précise-t-elle, le représentant des États-Unis à la banque serait tenu par le mandat qui lui a été confié par le Congrès de « voter contre les prêts à l’Iran ». Sur le papier, la banque pourrait passer outre et financer des projets de développement (transports, énergie, infrastructures...) dans un pays où la pauvreté a flambé sous l’effet de l’embargo économique. Mais, dans les faits, un froncement de sourcils de la première puissance mondiale ne pourrait pas laisser complètement indifférent. « Il y a très clairement un risque politique pour la Banque mondiale de se voir associée à l’Iran parce que le Congrès pourrait réagir très négativement », commente Jacob Kirkegaard, expert au Peterson Institute. Dominé par des républicains vent debout contre l’accord avec l’Iran, le Congrès détient un important moyen de pression : il pourrait s’opposer au déblocage des fonds promis par les États-Unis à la Banque mondiale pour venir en aide aux pays les plus pauvres. Complexité Les sanctions encore en place constituent un autre obstacle de taille pour la Banque mondiale. « Dans une situation où vous voulez financer des projets qui seront soumis à un appel d’offres international, le fait qu’il y ait encore des sanctions américaines complique clairement la situation », affirme Paul Cadario, un ancien cadre de la Banque mondiale. L’institution devrait ainsi s’assurer que ses projets ne sont en rien associés aux personnes et entreprises iraniennes qui figurent sur la liste noire américaine. Les entreprises pourraient par ailleurs hésiter avant de participer à ces projets de peur que les paiements ne « transitent par le système financier américain » et ne les exposent alors au couperet des ÉtatsUnis, relève M. Cadario, au- jourd’hui professeur à l’Université de Toronto. La Banque mondiale est déjà passée par là. En 2007, elle avait dû suspendre le versement de 5,4 millions de dollars lié à un projet datant d’avant 2005 après avoir découvert que les fonds transitaient par la banque iranienne Melli, visée par des sanctions américaines. Au-delà du simple cas de la Banque mondiale, le retour des institutions financières en Iran est donc loin d’être acquis, au grand dam des autorités. « On leur a demandé de ne pas travailler avec les banques iraniennes et elles ont peur, c’est normal », a récemment déploré le gouverneur de la Banque centrale iranienne Valiollah Seif. En attendant, le pays commence à se détourner de la Banque mondiale, dominée par les Occidentaux, pour se rapprocher d’institutions alternatives. L’Iran est ainsi un des membres fondateurs de la Banque de développement chinoise pour les infrastructures (BAII) et cherche à rejoindre la banque fondée par les grands pays émergents des Brics. Jérémy TODJMAN/AFP Un projet pour accroître les revenus des petits producteurs de lait L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Bureau de la coopération italienne pour le développement (AICS) au Liban ont lancé hier, à l’hôtel Golden Tulip de Aley, en présence du ministre de l’Agriculture Akram Chehayeb, le projet « Renforcer la sécurité alimentaire à travers l’amélioration des pratiques de production laitière des groupes vulnérables ». « Ce projet vise notamment à améliorer les revenus de 400 petits producteurs laitiers en leur livrant des équipements modernes pouvant leur assurer une production laitière quotidienne plus importante et de meilleure qualité », a expliqué Gianandrea Sandri, directeur de l’AICS au Liban, lors de son discours. « Nous avons identifié, grâce aux données transmises par le ministère des Affaires sociales, 270 municipalités vulnérables du fait de fortes concentrations de pauvreté et d’un afflux massif de réfugiés syriens. Nous n’avons pas encore procédé à l’identification des bénéficiaires, mais nous souhaitons qu’au minimum 50 % d’entre eux soient des femmes. Dans chaque village, deux journées de formation seront organisées pour leur apprendre à utiliser ces nouveaux équipements », a indiqué à L’Orient-Le Jour le représentant de la FAO au Liban, Maurice Saadé. « Le projet est entièrement financé par un don du gouvernement italien avec une enveloppe totale de 370 000 euros (environ 420 000 dollars) et vise à améliorer les conditions de vie d’environ 4 000 bénéficiaires directs et indirects », a précisé à L’Orient-Le Jour une source à l’AICS. K.O. Finance Byblos Bank : profits en hausse de 3 % fin mars La Byblos Bank a déclaré un bénéfice net consolidé – non audité – de 33,8 millions de dollars au premier trimestre 2016, en hausse de 3,04 % par rapport à la même période en 2015. « La Byblos Bank a réalisé des résultats financiers sains au premier trimestre 2016, malgré une instabilité économique locale et régionale », précise son communiqué. Le total des actifs a augmenté de 0,9 %, à 20 milliards de dollars à la fin du premier trimestre, tandis que les dépôts des clients ont augmenté de 0,6 %, à 16,7 milliards de dollars. En revanche, le communiqué ne précise pas la valeur totale des crédits atteinte à cette période. La Byblos Bank a cependant affirmé avoir réduit ses créances douteuses à 4,5 % de l’ensemble des prêts et a enregistré un ratio de couverture de plus de 100 % dans son bilan, suite à la poursuite de sa politique d’allocation de provisions suffisantes contre les pertes potentielles sur les crédits. La liquidité primaire de la banque a constitué 52 % de l’ensemble des actifs au premier trimestre, tandis que son ratio de solvabilité a atteint 17,3 % ; le minimum requis par les autorités régulatrices étant de 12 %. Brèves Les journaliers de la municipalité de Tripoli titularisés Les journaliers de la municipalité de Tripoli se sont regroupés devant le palais municipal pour « fêter la décision de leur titularisation qui leur a été confirmée par le président de la municipalité, Amer al-Rifaï, dans l’attente de la signature finale », a rapporté hier l’Agence nationale d’information. En 2014, environ 177 journaliers avaient obtenu un accord de principe concernant leur titularisation de la part de l’ancien président de la municipalité, Nader elGhazal. Cependant, depuis la démission de ce dernier le 25 avril 2015, leur demande a dû être réexaminée par M. Rifaï, élu à la présidence de la municipalité le 30 avril 2015. Max Zaccar réélu président de l’Acal L’Association des compagnies d’assurances au Liban (Acal) a réélu hier le président de la Commercial Insurance, Max Zaccar, à la tête de l’Acal pour un mandat de trois ans. Abdo Khoury, membre du conseil d’administration de United Commercial Assurance, a été élu vice-président de l’Acal, qui compte 12 membres. M. Zaccar avait été élu la première fois pour un mandat d’un an en 2015, succédant à Assaad Mirza. Économie 9 jeudi 28 avril 2016 International Dette Athènes espère le soutien de Bruxelles pour trouver un accord avec le FMI Alexis Tsipras a demandé la tenue d’un sommet européen pour faciliter les négociations avec les créanciers, UE et FMI, et conclure une première revue du programme grec. Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, en a appelé aux instances politiques de l’UE hier pour débloquer les négociations avec les créanciers de son pays, surtout le FMI, demandant la convocation d’un sommet des pays de la zone euro si rien n’avançait au niveau ministériel. L’appel de M. Tsipras auprès du président du Conseil européen Donald Tusk intervient après le report sine die d’une réunion extraordinaire des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe) prévue initialement aujourd’hui. « S’il n’y a pas d’Eurogroupe, le Premier ministre a demandé à M. Tusk de prendre l’initiative de convoquer un sommet de la zone euro », ont indiqué les services de M. Tsipras dans un communiqué. Soucieux d’éviter un nouveau bras de fer entre Athènes et ses créanciers, M. Tusk a appelé à une réunion de l’Eurogroupe « dans les prochains jours » pour écarter une « nouvelle incertitude » autour de la situation de la Grèce. Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a affirmé hier à Paris que l’Eurogroupe consacré à la Grèce pourrait avoir lieu la semaine prochaine « ou la suivante au plus tard », affirmant qu’il y avait encore des questions légales et politiques à régler. Les négociations entre Athènes et ses créanciers, qui doivent durer plusieurs mois, visent à conclure la revue des L’arrivée au pouvoir du gouvernement de gauche d’Alexis Tsipras en janvier 2015 a provoqué une crise majeure entre son pays et ses pairs européens. Photo archives AFP comptes grecs et poursuivre le versement des prêts UE-FMI. L’arrivée au pouvoir du gouvernement de gauche d’Alexis Tsipras en janvier 2015 a provoqué une crise majeure entre son pays et ses pairs européens. Sous la menace alors d’une sortie de la zone euro, Athènes a finalement été contraint en juillet d’accepter un nouveau prêt de la zone euro et du FMI de 86 milliards d’euros (97 milliards de dollars) d’ici à 2018 au prix de la poursuite de mesures de rigueur. Athènes « a déjà réalisé des économies de 2,8 milliards d’euros (3,2 milliards de dollars » et s’engage « à adopter des mesures de 2,6 milliards d’euros (2,9 milliards de dollars) d’ici à 2018 », comme prévoit l’accord de 2015, a rappelé mardi le gouvernement. Le FMI « mine » les efforts Les projets de lois sur la réforme de retraite et sur la fiscalité sont actuellement en discussion au Parlement, alors que les syndicats menacent de nouvelles grèves. Lors de la publication des résultats des comptes grecs par Eurostat jeudi dernier, Bruxelles a loué Athènes pour avoir réussi à dégager un excédent primaire budgétaire (avant service de la dette) de Politique monétaire La Fed maintient le statu quo sur les taux d’intérêt La Banque centrale américaine (Fed) a prolongé sa pause sur les taux d’intérêt hier notant que la croissance a ralenti aux États-Unis, mais elle est apparue moins soucieuse des risques économiques internationaux, selon le communiqué du Comité monétaire hier. Les taux directeurs restent dans la fourchette de 0,25 % à 0,50 %, conformément aux attentes des marchés. C’est la troisième fois depuis le relèvement modeste mais historique opéré en décembre après sept ans de politique à taux zéro que la Fed choisit le statu quo. Le Comité monétaire (FOMC) a noté hier que la croissance américaine a ralenti, mais a souligné le dynamisme du marché du travail. Il continue de « surveiller de près » les développements économiques et financiers à l’international, mais n’évoque plus explicitement les risques qu’ils font peser sur la première économie mondiale, comme cela était mentionné à l’issue de la réunion de mars. Comme en mars, une seule membre de la Fed, Esther George, de l’antenne régionale de Kansas City, a voté contre le statu quo, préférant que les taux soient relevés d’un quart de point dès maintenant. La Fed ne donne guère d’indication sur ce que sera sa prochaine décision sur les taux en juin. Elle répète toutefois que les conditions économiques devraient requérir une hausse « graduelle » des taux d’intérêt. En mars, les membres de la Fed prévoyaient en moyenne de relancer le cycle de resserrement monétaire avec deux modiques hausses des taux d’ici à la fin de l’année pour porter le coût du crédit à autour de 0,9 %. Mais les attentes des marchés ne projettent qu’une hausse, à peine. Les membres du comité assurent en tout cas qu’à l’avenir, « l’activité économique va croître à un rythme modéré » et que Automobile Mitsubishi diffère la publication de ses prévisions de résultats Le groupe automobile japonais Mitsubishi Motors Corporation (MMC) a différé hier l’annonce de prévisions de résultats pour 2016-2017, afin d’évaluer les répercussions du scandale révélé il y a une semaine qui a déjà fait plonger ses commandes de moitié dans l’archipel. Le constructeur a avoué des manipulations de données sur plusieurs modèles de minivoitures dans le but d’embellir leurs performances énergétiques. Et le problème pourrait s’étendre, alors que MMC a reconnu mardi avoir utilisé des tests non homologués au Japon depuis 25 ans. « Les estimations ont été reportées afin d’examiner avec précision l’impact » de cette affaire, a déclaré MMC dans un communiqué. « Il est difficile de mesurer avec exactitude l’effet que ce problème aura sur nos ventes », a commenté le patron du groupe, Tetsuro Aikawa, lors d’une conférence de presse. « Les commandes ont quasiment plongé de moitié au Japon depuis l’annonce de la fraude, a-t-il précisé. Cette situation est grave et je la prends très au sérieux. » Il a par ailleurs dit « ne pas avoir reçu d’informations à ce stade quant à l’impact sur les marchés étrangers ». Face à cette affaire désastreuse pour sa réputation, déjà ternie par des camouflages de défauts sur divers véhicules dans les années 2000, MMC est dans une bien mauvaise posture. Pour l’heure, 625 000 voitures fabriquées depuis 2013 sont concernées, dont 468 000 produites pour son compatriote et partenaire Nissan, mais ce chiffre va grimper au vu des dernières révélations. (Source : AFP) « les indicateurs du marché du travail vont continuer à se renforcer ». Le taux de chômage est à 5 %. Ils estiment que l’inflation va encore demeurer basse à court terme mais apparaissent confiants dans le fait qu’elle remonte autour de la cible de 2 % « à moyen terme, après que les effets provisoires des déclins des prix de l’énergie et des produits importés se furent dissipés ». « Le comité continue de surveiller de près les indicateurs d’inflation et les développements économiques et financiers mondiaux », ajoute le communiqué alors que le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé récemment ses prévisions de croissance mondiale, relevant les risques accrus d’une « longue stagnation » de l’activité. Sur le front intérieur, la Fed dresse un tableau relativement équilibré de l’activité, notant points faibles et points forts. (Source : AFP) 0,7 % de son produit intérieur brut (PIB) en 2015, contre 0,25 % prévu. Mais le lendemain, lors de l’Eurogroupe d’Amsterdam, les Européens, pour convaincre le FMI de participer au plan d’aide grec, sont convenus d’un paquet de mesures supplémentaires qui serait imposé si Athènes ne respectait pas les objectifs budgétaires fixés pour 2018. En contrepartie, les créanciers ont promis l’ouverture du débat sur l’allègement de la dette grecque. Mais Athènes a rejeté des mesures supplémentaires en proposant en échange « un mécanisme automatique » qui permettrait au gouvernement de procéder Le portail Internet Yahoo ! a annoncé hier un accord avec le fonds activiste et actionnaire Starboard, qui voulait remplacer l’ensemble du conseil d’administration lors de la prochaine assemblée générale du groupe. Cet accord prévoit l’entrée immédiate au sein du conseil de quatre nouveaux membres dont Jeffrey Smith, le patron de Starboard Value, qui détient 1,7 % du capital de Yahoo !, actuellement en pleine tourmente. M. Smith va aussi intégrer le comité de revue stratégique, qui étudie actuellement les différentes options envisagées pour relancer le groupe, dont une éventuelle vente. En retour, Starboard Value a accepté de retirer sa motion. L’accord élargit le conseil d’administration à 11 membres contre 9 jusqu’ici, deux administrateurs ayant accepté de quitter « volontairement » l’instance. Évoquant une « résolution constructive », la directrice générale Marissa Mayer ajoute que l’accord « va permettre au Le Sénégal et la Mauritanie, exportateurs d’hydrocarbures en 2020 ? Au moment où les pays pétroliers subissent la chute des cours et où les producteurs de gaz naturel appréhendent l’impact des exportations américaines, le Sénégal et la Mauritanie poursuivent leurs importants projets d’hydrocarbures. Selon des spécialistes de l’énergie, leurs gisements sous-marins permettront à ces deux pays d’Afrique de l’Ouest de devenir exportateurs à l’horizon 2020, en pariant sur la demande à long terme, un redressement du marché et leur proximité avec l’Europe. « La demande de pétrole et de gaz continuera à augmenter, à mesure que de plus en plus de gens dans le monde quitteront les zones rurales pour les villes et voudront les commodités de la vie moderne », affirme à l’AFP Thomas Golembeski, porte-parole de la compagnie américaine Kosmos Energy. Cette dernière, basée à Dallas, estime à quelque 560 milliards de mètres cubes les réserves de gaz d’un gisement à cheval sur la Mauritanie et le Sénégal, après avoir foré seulement quatre puits, un signe encourageant dans cette activité, souligne M. Golembeski, ajoutant que la prospection de pétrole suivra. La société britannique Cairn Energy, qui mène des explorations pétrolières aux « résultats positifs » au large du sud-ouest du Sénégal, a récemment annoncé de son côté le prochain démarrage d’un quatrième puits. Beaucoup reste encore à faire pour commercialiser ces ressources : Cairn et Kosmos sont en négociations avec des entreprises de production pour les extraire et les distribuer. Or attirer des investissements pour ces projets se chif- Royaume-Uni La croissance britannique ralentit, le risque de « Brexit » mis en cause La croissance du Royaume-Uni a ralenti au premier trimestre et le gouvernement comme l’OCDE ont mis en garde hier sur les dangers supplémentaires qu’une sortie de l’UE ferait peser sur l’économie, à moins de deux mois du référendum sur la question. La croissance du produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni a ralenti à 0,4 % au premier trimestre de 2016 par rapport au précédent, a annoncé l’Office des statistiques nationales britannique. Ces chiffres, conformes aux attentes des économistes, font suite à une croissance de 0,6 % qui avait été enregistrée au quatrième trimestre de 2015. Ce ralentissement est notamment la conséquence d’une mauvaise performance de l’industrie manufacturière et de la construction, que n’a pas compensé la bonne tenue du secteur dominant des services. À l’approche du référen- dum du 23 juin sur l’appartenance du pays à l’Union européenne (UE), les économistes se montrent partagés sur l’éventuel impact qu’a pu avoir l’organisation de ce scrutin sur l’économie dès le premier trimestre. « Les inquiétudes sur un Brexit ont probablement joué un rôle dans le ralentissement du premier trimestre et vont probablement peser encore plus sur la croissance du deuxième trimestre », estime Samuel Tombs, économiste chez Pantheon Macroeconomics. « L’hypothèse paresseuse est que le ralentissement de la croissance est associé à l’incertitude concernant le Brexit. Nous pensons que c’est prématuré », rétorque Alan Clarke, chez Scotiabank. Le ministre des Finances George Osborne, qui milite pour un maintien dans l’UE, n’a toutefois pas manqué de rappeler la mise en garde de l’OCDE. L’Organisation de coopération et de développement économiques a en effet prévenu hier que « l’incertitude a déjà commencé à avoir un impact négatif sur l’économie ». Dans un rapport présenté à Londres, l’OCDE estime aussi que pour le futur un Brexit « conduirait à un choc négatif majeur pour l’économie du pays et aurait des incidences pour tous les membres de l’OCDE, en particulier en Europe ». Selon les calculs de l’OCDE, le PIB serait 3 % plus faible d’ici à 2020 en cas de sortie de l’UE comparé au scénario d’un maintien dans l’Union. Cela équivaudrait à un coût moyen de 2 250 livres (3 270 dollars) par foyer britannique. Avec le temps, le manque à gagner se creuserait encore : en 2030, le PIB serait inférieur de plus 5 % comparé au statu quo et les ménages seraient privés de 3 200 livres (4 650 dollars). (Source : AFP) frant en milliards de dollars « est la partie la plus difficile », prévient David Thomson, analyste au cabinet Wood Mackenzie. « Ce sont des projets massifs, à haute intensité en capital », explique-t-il. Selon lui, il faudra du temps aux sociétés impliquées pour obtenir les fonds nécessaires dans la conjoncture économique actuelle, mais elles devraient y parvenir. À l’autre bout du continent, le Kenya et la Tanzanie attendent une période plus favorable pour exploiter des ressources similaires, souligne Nadine Koné, coordinatrice régionale pour les industries extractives de l’ONG Oxfam, qui invite le Sénégal et la Mauritanie à les imiter. « Je ne discerne pas de vision claire pour l’utilisation de ces ressources », a-t-elle dit. Demande de transparence En outre, le rendement s’avère parfois décevant, comme le montre l’exemple du champ pétrolifère mauritanien de Chinguetti, au large de Nouakchott, dont la production depuis sa mise en service en 2006 ne représente qu’une fraction des prévisions. Pour les États concernés, détenteurs de 10 % des parts dans chacun des projets, les recettes espérées seraient plus que bienvenues pour sortir de la pauvreté et du sousdéveloppement chroniques. « L’État a pris toutes les dispositions pour que ces ressources soient exploitées dans la plus grande transparence et dans l’intérêt bien compris des générations actuelles et futures », a ainsi assuré le président sénégalais Macky Sall lors de la fête de l’Indépendance le 4 avril, saluant « de nouvelles et heureuses perspectives » grâce aux découvertes récentes. Plus avancée dans la production de ce type de ressources, la Mauritanie paraît mieux armée : elle a créé en 2006 un Fonds national des revenus des hydrocarbures (FNRH), après avoir adhéré en 2005 à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), rappelle l’économiste mauritanien Isselmou Ould Mohammad. « Cela réduit considérablement les possibilités de corruption à grande échelle », a déclaré M. Ould Mohamed. La Mauritanie « est obligée de rendre publics tous les paiements reçus de ces entreprises », elles-mêmes « tenues de déclarer tous les versements effectués au profit de l’État », et les comptes font l’objet d’audits publics par des cabinets internationaux. Mais le risque de mauvaise gestion est important, compte tenu du délai de cinq à dix ans seulement entre la prospection et la commercialisation, au Sénégal faute de cadre légal adéquat, et en Mauritanie par manque d’influence de la société civile face à l’État, selon Nadine Koné. La responsable d’Oxfam leur conseille de s’inspirer du Ghana, qui s’est doté d’un fonds pour les hydrocarbures dont les recettes sont affectées prioritairement à des domaines comme l’agriculture et l’éducation. Selon elle, « le cas du Ghana est instructif, parce qu’ils ont appris de plusieurs années d’extraction de l’or, et des exemples négatifs du Nigeria et d’autres pays producteurs de pétrole ». Jennifer O’MAHONY/ AFP Évasion fiscale Les Panama papers accessibles au public le 9 mai Les millions de documents des Panama papers qui ont mis au jour un vaste scandale d’évasion fiscale sur le globe seront accessibles au public à partir du 9 mai, a annoncé l’organisation à l’origine de ces révélations. Une base de données incluera des informations sur plus de 200 000 sociétés, trusts et fondations immatriculées dans 21 paradis fiscaux, de « Hong Kong en passant par le Nevada aux États-Unis », a indiqué le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) dans un communiqué. Depuis début avril, les révélations des Panama papers ont provoqué l’ouverture de nombreuses enquêtes sur le globe et conduit le Premier ministre islandais et un ministre espagnol à la démission. Les quelque 11,5 millions de documents du cabinet panaméen Mossack Fonseca, dévoilés par une centaine de médias dans le monde, ont plus généralement révélé l’utilisation à grande échelle de sociétés offshore permettant de placer des actifs dans des territoires opaques et à très faible fiscalité. Dans son communiqué, l’ICIJ affirme que les investigations sur ces documents « continuent » et que de nouveaux articles seront publiés « dans les semaines et les mois qui viennent ». Basé à Washington, ce consortium a déjà mis en ligne en 2013 une base de données sur ses précédentes révélations baptisées « OffshoreLeaks ». 01/993399 – 70/600670. For sale land A = 7850sqm, Faraya, Sed Chabrouh, on main road, panoramic view, zone 25/50. Tel. : 03/240707. (Source : AFP) Petites annonces Brèves TECHNOLOGIE Yahoo ! trouve un accord avec le fonds Starboard à des coupes supplémentaires des dépenses en cas de dérapage des finances publiques. « Malgré les évolutions positives, les exigences du FMI (...) minent les efforts de la Grèce et de l’Europe », a fustigé jeudi dernier la porte-parole du gouvernement grec, Olga Gerovassili, lors d’un point de presse. Interrogé sur le dossier grec, le ministre français des Finances, Michel Sapin, a rappelé que, lors du prochain Eurogroupe, il faudrait aussi parler de la question de la dette car il n’y a « pas de raison que les Grecs respectent absolument tous leurs engagements jusqu’ici (...) sans qu’on aborde » la question, « comme prévoit l’accord ». Mme Gerovassili a indiqué que les finances grecques n’étaient pas dans une situation d’urgence et « qu’il y avait des réserves suffisantes ». Une source spécialisée dans ces questions a confirmé qu’il n’y avait d’urgence au moins jusqu’à fin mai, car le gouvernement a réussi à ramasser à peu près 500 millions d’euros (564 millions de dollars) auprès d’administrations placées sous son autorité, comme des fonds de Sécurité sociale, et qu’il pourrait encore trouver auprès d’elles près de 4 milliards d’euros. Mais ensuite, la poursuite des versements des prêts deviendra indispensable surtout pour rembourser près de 2,3 milliards d’euros (2,6 milliards de dollars) à la BCE le 20 juillet. (Source : AFP) Focus management et au conseil de se focaliser sur (des) objectifs extrêmement importants » tel l’avenir du groupe. TRANSPORT Le bénéfice net d’Etihad bondit de 41 % en 2015 La bénéfice net de la compagnie aérienne émiratie Etihad Airways a bondi de 41 % en 2015, à 103 millions de dollars, grâce à une hausse significative des trafics passagers et fret, a annoncé hier la société. La compagnie basée à Abou Dhabi a indiqué que ses revenus consolidés avaient atteint 9 milliards de dollars en 2015, en progression de 19,5 % par rapport à l’année précédente. Sur ce total, les revenus de compagnies partenaires représentent 1,38 milliard de dollars. Etihad détient 49 % d’Alitalia, 29 % d’Air Berlin, 40 % d’Air Seychelles, 24 % de Jet Airways, 19,9 % de Virgin Australia et 3 % d’Aer Lingus. Le président d’Etihad, James Hogan, s’est félicité de ces résultats qui représentent la « meilleure performance financière annuelle jusqu’à présent ». Pour placer vos Petites Annonces à partir du web : www.lorientlejour.com, onglet « Petites Annonces ». OFFRES D’EMPLOI An architectural firm in Beirut is seeking an experienced architect and interior architect, minimum 3 to 10 years. Pls send CV to : [email protected] Cabinet d’avocats cherche stagiaire trilingue. 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Tél. : 03/694215. 10 International jeudi 28 avril 2016 États-Unis La victoire des mal-aimés Christian MERVILLE La sentence est tombée dès mardi soir de la bouche de l’oracle Donald Trump : « Quand un boxeur est mis K.-O., on n’attend pas la décision des juges et de l’arbitre. » Il ne restait plus aux dénommés Ted Cruz et John Kasich qu’à réintégrer, tout penauds, les vestiaires. Hillary Clinton, elle, a préféré ignorer Bernie Sanders, optant pour la pirouette du jeu de mots à l’adresse du futur adversaire : « Love trumps hate. » La vox populi a tranché, et de la manière la plus évidente : le républicain à la drôle de coiffure, qui mène une campagne à la hussarde, a raflé les cinq États en jeu (Connecticut, Delaware, Maryland, Pennsylvanie, Rhode Island). La démocrate à la coiffure à géométrie variable a vu ce dernier État, d’ailleurs minuscule, lui échapper. Au total, supputent déjà les professionnels, ils totalisent désormais, lui, 950 délégués (majorité requise : 1 237) ; elle, 1 640 (majorité requise : 2 383). En attendant les deux conventions qui doivent désigner chacune son candidat, les deux principaux perdants, Cruz et Sanders, ont choisi de plastronner, le premier annonçant un accord avec son suivant en prévision de la prochaine étape qui se disputera dans l’Indiana, le 3 mai, le second faisant savoir qu’il compte se battre pour une plateforme du parti « résolument progressiste ». Problème, côté GOP (Grand Old Party) : cette entente – je me retire dans l’Indiana, vous me laissez l’Oregon et le New Mexico – aura duré une douzaine d’heures, au bout desquelles le gouverneur de l’Ohio décrétait que l’Indiana Le candidat républicain Donald Trump, visiblement heureux hier après ses 5 victoires. devait voter pour lui, qu’il allait continuer à y lever des fonds et qu’il en rencontrerait le soir même le gouverneur, Mike Pence. Son frère ennemi quant à lui laissait un super PAC poursuivre sa campagne à coups de pub anti-Kasich. Au fait, le marché pouvait-il tenir la distance dès lors qu’il s’agissait d’un hypothétique « Tous unis contre Trump », sans l’amorce d’un programme d’action pour les mois à venir ? Et quid des autres États où ce drôle de couple devra affronter les électeurs en ordre dispersé quand le tandem n’a récolté, mardi, qu’une dizaine des 118 délégués en jeu ? Il conviendrait d’ajouter pour compléter le tableau que le bon peuple, un peu perdu (on le comprend), s’égosille à exiger dans les médias qu’on le laisse arrêter tout seul ses choix. Au soir de ce Super Tues- day, les stratèges républicains et démocrates font leurs comptes. Les premiers pour constater qu’ils ont eu tout faux : il est pratiquement trop tard pour arrêter la machine Trump. On disait que les riches ne voyaient pas en lui l’un des leurs, que les diplômés ne voulaient même pas en entendre parler et que les « blue collar » se pinçaient le nez à la simple évocation de son nom. Faux, archi-faux : la majorité de ce beau monde vient de voter pour le canasson. Quant aux seconds, ils se rendent compte maintenant de l’erreur qu’ils ont commise lorsque le sénateur du Vermont est monté sur le ring. Ringard, trop vieux, un socialiste (terme à la limite de l’insulte aux États-Unis), sans véritable cagnotte électorale : ces qualificatifs peu flatteurs l’ont accueilli dès les premiers jours de son enga- Lucas Jackson/Reuters gement. Seulement voilà, l’olibrius s’accroche, l’argent coule à flots dans sa besace, l’Amérique en redemande, même quand il en est réduit à envoyer des mails comportant une photo du couple Clinton au mariage de… Trump, en 2005. Si seulement le cheval sur le retour traînait la patte et montrait des signes d’essoufflement. Mais non, en fin de journée, il arbore un teint de jeune athlète prêt à un tour de piste supplémentaire. Dans le marathon 2016, on aura tout vu, de l’improbable Donald posant en unificateur du parti et même du pays, à la très contestée Hillary se présentant, héritière de son mari, comme à la fois « dreamer » et « doer ». En somme, deux mal-aimés que l’on est tenu de départager. Vivement un troisième choix ! Blog: Merville Post Hillary Clinton a quasiment gagné les primaires Trump creuse l’avance sur ses deux adversaires, désormais ligués contre lui. revient à jouer la carte de la femme, alors comptez sur moi », dit-elle. Elle a ainsi remporté mardi quatre des cinq États en jeu (Maryland, Pennsylvanie, Connecticut, Delaware), ne concédant que le petit Rhode Island au sénateur du Vermont Bernie Sanders. Avec désormais 2 168 délégués, dont quelque 500 superdélégués (élus et responsables démocrates), l’ancienne secrétaire d’État est loin devant le sénateur septuagénaire et ses 1 401 délégués. La majorité absolue est de 2 383. Il reste un millier de délégués démocrates à distribuer lors de 14 primaires, jusqu’au 14 juin. « Nous allons unifier notre parti pour remporter cette élection et bâtir une Amérique où chacun peut s’élever, une Amérique où nous nous aidons les uns les autres au lieu de nous déchirer », at-elle déclaré à Philadelphie, où la convention démocrate aura lieu en juillet. Elle a tendu la main aux partisans de son rival en assurant : « Que vous souteniez le sénateur Sanders ou moi- même, ce qui nous rassemble est plus important que ce qui nous divise. » « Les gens de chaque État de ce pays ont le droit de déterminer quel président ils veulent et quel programme le Parti démocrate doit adopter. C’est pour cette raison que nous resterons en course jusqu’au dernier vote », a déclaré M. Sanders dans un communiqué. « C’est pourquoi nous irons à la convention démocrate à Philadelphie avec le plus de délégués possible, afin de nous battre pour une plateforme progressiste », a-t-il ajouté, en énumérant ses propositions : salaire minimum à 15 dollars, couverture maladie universelle, gratuité de l’université publique, taxe carbone… Trump, « candidat naturel » ? Chez les Républicains, Donald Trump a triomphé malgré le front commun de ses deux derniers adversaires, Ted Cruz et John Kasich. « Je me considère comme le candidat naturel, a déclaré Donald Trump à New York, dans la tour Trump. Je gagne. En ce qui me concerne, c’est fini. » Sa quintuple victoire mardi illustre la fidélité de ses partisans. Le milliardaire a remporté plus de 50 % des voix, dépassant 60 % dans deux États. « Les résultats de mardi montrent qu’à l’évidence, le mouvement antiTrump ne marche pas, a dit James Monroe, politologue à l’université Brown. Trump n’a jamais été aussi fort. » Mais, avec environ 988 délégués en poche, Donald Trump ne peut pas se reposer sur ses lauriers. Il ne gagnera l’investiture que s’il remporte la moitié des délégués restants à attribuer d’ici au 7 juin pour obtenir la majorité absolue (1 237). Si MM. Cruz et Kasich parviennent à empêcher Trump d’atteindre ce seuil, l’investiture pourra dépendre d’un vote libre des délégués durant la convention de Cleveland en juillet. Un scénario rarissime et imprévisible qui pourrait, en théorie, voir un autre homme que le favori triompher. (Source : AFP) Iran/USA Khamenei et Rohani se déchaînent contre Washington, qui veut saisir des fonds gelés Le guide suprême iranien Ali Khamenei et le président Hassan Rohani ont vivement critiqué, hier, la décision de la justice américaine de saisir deux milliards de dollars des fonds iraniens gelés aux États-Unis, selon les médias officiels. « Les États-Unis provoquent des perturbations (...) et se plaignent après qu’on soit méfiant à leur égard », a déclaré l’ayatollah Khamenei devant des milliers de travailleurs rassemblés à Téhéran. « Sur le papier, ils disent que les banques étrangères peuvent « L’Amérique d’abord » : Trump veut une politique étrangère américaine moins interventionniste Le candidat républicain s’en prend à l’Otan et accuse Obama d’avoir « abandonné Israël ». Présidentielle US La démocrate Hillary Clinton a fait un pas de géant vers l’investiture présidentielle après de nouvelles victoires mardi aux primaires. La voie de l’investiture est désormais dégagée pour elle : sauf coup de théâtre, elle portera les couleurs du Parti démocrate à l’élection présidentielle de novembre, la première femme de l’histoire américaine à atteindre cette étape. Dans un échange donnant un avant-goût du duel qui se profile, Donald Trump, candidat républicain et vainqueur des cinq primaires de mardi, a attaqué Mme Clinton sur ce point précis, accusant la démocrate de « jouer la carte de la femme : si elle était un homme et se comportait comme elle le fait, elle n’aurait pratiquement aucune voix », a martelé le milliardaire hier matin sur la chaîne CNN. Hillary Clinton avait pris les devants dès mardi à Philadelphie : « Si se battre pour la couverture santé des femmes, le congé parental rémunéré et l’égalité salariale Diplomatie effectuer des transactions avec l’Iran, mais, dans la pratique, ils font de “l’iranophobie” pour empêcher les relations », a-t-il ajouté. De son côté, le président Rohani a qualifié cette décision de « vol manifeste » et de « grand déshonneur » pour la justice américaine, selon le site de la présidence. « C’est une action totalement illégale et contraire aux règles internationales et à l’immunité des banques centrales », a déclaré M. Rohani. C’est « une violation et une hostilité manifeste de la part des États-Unis contre le peuple iranien », qui aura « des conséquences », at-il ajouté. La semaine dernière, la Cour suprême américaine a décidé que l’Iran devrait s’acquitter de près de deux milliards de dollars de compensation sur des fonds actuellement gelés à New York et correspondant à des obligations dans lesquelles avait investi la Banque centrale d’Iran. Les deux milliards de dollars sont réclamés par un millier de victimes et de familles de victimes d’atten- tats fomentés ou soutenus par Téhéran, selon la justice américaine. Parmi eux figurent les proches des 241 soldats américains tués le 23 octobre 1983 dans deux attentats-suicide qui avaient frappé les contingents américain et français de la Force multinationale de sécurité à Beyrouth. L’Iran a menacé lundi les États-Unis de les poursuivre devant la Cour internationale de justice (CIJ) si cet argent était « détourné » pour dédommager des victimes d’attentats. (Source : AFP) Donald Trump, le favori des primaires républicaines aux États-Unis, a déclaré hier qu’il entendait revoir la politique étrangère américaine dans une direction moins interventionniste, promettant de moins contribuer à la défense des alliés de Washington. « Ma politique étrangère placera toujours les intérêts des Américains et la sécurité de l’Amérique avant toute autre chose », a ainsi déclaré Donald Trump lors d’un discours à Washington. « L’Amérique d’abord sera le thème majeur de mon administration. Nos alliés ne paient pas leur part », a-t-il aussi répété, s’en prenant à l’Otan. « Nous avons dépensé des milliers de milliards de dollars en avions, missiles, navires, équipements, nous avons investi dans notre armée pour défendre l’Europe et l’Asie. Les pays que nous défendons doivent payer pour le coût de leur défense. Sinon, les États-Unis doivent être prêts à laisser ces pays se défendre eux-mêmes. » Mais Donald Trump a en même temps critiqué Barack Obama pour avoir selon lui abandonné les alliés des ÉtatsUnis, notamment Israël. « Nos amis doivent pouvoir compter sur les accords que nous avons signés avec eux », a-t-il dit, dénonçant l’annulation du projet de défense antimissiles en Pologne et République tchèque, ou le lâchage du président égyptien Hosni Moubarak en 2011. Le thème de son message était aussi de rétablir le respect de l’Amérique dans le monde, le magnat estimant que Barack Obama avait fait perdre du crédit aux États-Unis. Il a semblé particulièrement vexé que le président cubain Raul Castro n’ait pas accueilli en personne le président américain à son arrivée à l’aéroport de La Havane lors de sa récente visite. Donald Trump a aussi promis de renouer le lien avec la Russie. « Annihiler l’EI » Donald Trump a longuement insisté sur le coût de la défense, promettant d’une part d’augmenter le budget de la défense US, et d’autre part de rationaliser les aides militaires à l’étranger, soulignant que la dette américaine était trop élevée. Quant à « l’islam radical », il a promis d’annihiler le groupe État islamique (EI). « J’ai un message simple : leurs jours sont comptés », a-t-il dit. « Je ne vais pas leur dire où ni comment. Nous devons, en tant que pays, être plus imprévisibles », a affirmé Donald Trump. « L’EI disparaîtra si je suis élu président, et ils disparaîtront rapidement. Très, très rapidement », a promis l’homme d’affaires. Donald Trump a cependant défini une ligne clairement isolationniste. Dans cette campagne électorale, il a critiqué avec virulence la décision d’envahir l’Irak en 2003, qualifiant l’invasion de catastrophe. « Nos amis et nos ennemis doivent savoir que si je trace une ligne rouge, je respecterai cette ligne rouge », a-t-il promis. Mais « contrairement à d’autres candidats présidentiels, la guerre et l’agression ne seront pas mon premier instinct », a-t-il dit. « Nous ne pouvons pas avoir de politique étrangère sans diplomatie, une superpuissance comprend que la prudence et la retenue sont les véritables signes de force. » (Source : AFP) Attentats de Paris Salah Abdeslam transféré et inculpé en France Salah Abdeslam, seul survivant du commando jihadiste qui a fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris le 13 novembre, a été inculpé, hier, par un juge français. Détenu en Belgique depuis son arrestation le 18 mars, l’accusé « a été remis ce matin aux autorités françaises » en exécution d’un mandat d’arrêt européen délivré le 19 mars 2016 par la France, avait auparavant annoncé le parquet fédéral belge. Il a été transféré par voie aérienne sous escorte du GIGN, unité d’élite de la gendarmerie française. Lors de sa première comparution au Palais de justice de Paris, Salah Abdeslam a assuré au juge antiterroriste qui l’a interrogé qu’il allait « s’exprimer ultérieurement », selon son avocat français, Frank Berton, précisant qu’il sera interrogé le 20 mai sur le fond du dossier. Le juge parisien l’a mis en examen (inculpé) d’assassinat et complicité d’assassinat à caractère terroriste, détention et usage d’armes et d’explosifs, et séquestration pour les faits commis dans la salle de spectacle du Bataclan. Salah Abdeslam « a été placé en détention provisoire à FleuryMérogis », au sud de Paris, la plus grande prison d’Europe, à une trentaine de kilomètres de Paris, a annoncé Me Berton. Il sera placé « dans un quartier d’isolement » et pris en charge par une équipe de « surveillants aguerris », avait auparavant indiqué le garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas. Représenté jusqu’à présent par l’avocat belge Sven Mary, Salah Abdeslam sera défendu en France par Me Berton, ténor du barreau, et un autre avocat français dont le nom n’a pas été rendu public. Sur la radio BFM, Me Berton a souhaité « qu’il ait un procès équitable et soit condamné pour les choses qu’il a faites et non pour les choses qu’il n’a pas faites ». Âgé de 26 ans, né à Bruxelles mais de nationalité française, Salah Abdeslam avait été arrêté à Molenbeek, commune de la capitale belge où il a grandi, après quatre mois de cavale. Lors de son premier interrogatoire en Belgique, il a semblé vouloir minimiser son rôle, assurant avoir fait machine arrière alors qu’il aurait été missionné pour se faire sauter au Stade de France. Une position réaffirmée par son frère qui l’a vu en prison. Il avait d’abord contesté sa remise à la France, avant de faire volte-face au lendemain des attentats de Bruxelles. (Source : AFP) Turquie La nouvelle Constitution garantira la laïcité de l’État, assure Davutoglu L’opposition réclame la démission du président du Parlement, qui avait appelé à une « Constitution religieuse ». La nouvelle Constitution turque maintiendra le caractère laïc de l’État, a assuré hier le Premier ministre Ahmet Davutoglu, tentant ainsi de couper court aux appels pour remettre en cause un des principes cardinaux de la Turquie moderne. « Dans la nouvelle Constitution que nous préparons, le principe de laïcité figurera pour garantir la liberté de culte des citoyens et pour que l’État soit à égale distance de toutes les confessions », a déclaré M. Davutoglu lors d’un discours public à Ankara. « Les principes fondamentaux de l’État ne sont pas un sujet de débat pour nous », l’AKP, le parti islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002, a-t-il insisté. Des manifestations mardi dans les grandes villes de Turquie, dont Ankara et Istanbul, parfois violemment dispersées par la police, ont dénoncé la sortie récente du président du Parlement et membre de l’AKP, Ismail Kahraman, appelant de ses vœux une « Constitution religieuse » et à l’abandon du principe de laïcité. « En tant que pays musulman, pourquoi devrions-nous être dans une situation où nous sommes en retrait de la religion ? Nous sommes un pays musulman (...) Avant toute autre chose, la laïcité ne doit pas figurer dans la nouvelle Constitution », a dit M. Kahraman, suscitant une levée de boucliers des milieux laïcs et de l’opposition parlementaire. La laïcité est l’un des fondements de la République turque créée par Mustafa Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a assuré hier que le principe de laïcité n’est pas en danger. Adem Altan/AFP Kemal, dit Atatürk, en 1923, sur les ruines de l’Empire ottoman. Malgré l’assurance donnée par le pouvoir, la déclaration de M. Kahraman a continué d’enflammer les rangs de l’opposition laïque qui a réclamé haut et fort sa démission. Laïcité, « ligne rouge » « La laïcité est notre ligne rouge », a martelé hier Selin Sayek Böke, la porte-parole du Parti républicain du peuple (CHP), principale force d’opposition. Le dirigeant du Parti de l’action nationaliste (MHP, droite) Devlet Bahçeli a pour sa part déclaré que « M. Kahraman doit se rendre compte de son erreur ». L’AKP a également pris ses distances avec M. Kahraman, qui, connu pour son militantisme islamiste, avait déjà plaidé pour une islamisation du droit turc. « Le président de notre Parlement a exprimé ses propres opinions », a ainsi réagi mardi soir le président Erdogan, en visite en Croatie. « Une telle réforme n’est pas à l’ordre du jour », a renchéri Mustafa Sentop, influent député de l’AKP. Toutefois, l’éditorialiste progouvernemental Abdulkadir Selvi a affirmé dans sa colonne du journal Hürriyet que même si une « Constitution religieuse » n’est pas d’actualité, une possible « référence à la religion musulmane et à Dieu est en cours de débat » parmi les cadres de l’AKP. En l’absence totale d’un consensus à l’Assemblée nationale, l’AKP a décidé de rédiger seul un projet de loi fondamentale censée être plus libérale et de le présenter à l’opinion publique. L’AKP, qui dispose de 317 des 550 sièges parlementaires, doit réunir 330 voix pour obtenir la tenue d’un référendum constitutionnel, ce qui suppose donc le ralliement d’une partie de l’opposition, hostile à une présidentialisation du régime. La Constitution actuelle, rédigée sous l’influence de la junte militaire qui a pris le pouvoir en 1980 en Turquie, prévoit qu’aucune réforme constitutionnelle ne peut porter atteinte à un certain nombre de principes, dont la laïcité. (Source : AFP) International 11 jeudi 28 avril 2016 Controverse Conflit Irène MOSALLI (à Washington) La Russie a saisi le Conseil de sécurité pour que soient considérés comme « terroristes » deux groupes rebelles syriens représentés à Genève. Le coup de grâce US contre l’Arabie saoudite en 28 pages secrètes sur le 11-Septembre Alors que s’accélère la course vers la première magistrature, Barack Obama et le Congrès américain préparent, chacun de son côté, une véritable curée contre l’Arabie saoudite. C’est ce qu’a révélé le New York Times, il y a quelques jours, dans un article intitulé « La Maison-Blanche sur le point de divulguer les pages secrètes de l’enquête de l’attaque du 9/11 ». Au départ, les détails de cette enquête menée par une commission du Congrès s’étalaient sur 838 pages, dont 28 n’ont pas été divulguées lorsque le rapport a été rendu public en décembre 2002. Cette dissimulation avait été décidée par George W. Bush, qui avait argué que cette partie du document pouvait révéler certaines sources et méthodes des services de renseignements. On pense aussi que la protection des relations diplomatiques américano-saoudiennes avait fait pencher la balance de ce côté. Aujourd’hui, cette affaire vient d’être remise sur le tapis, notamment à la suite de la récente visite assez tendue de Barack Obama (qui a toujours voulu lever le scellé sur la partie cachée) à Riyad. Pour sa part, le Congrès, qui voudrait aussi le plein éclaircissement sur ce sujet, a mis en ligne un site sur le web, baptisé 28Pages.org, qui en appelle au public pour signer une pétition appelant à avoir à sa disposition les points qui lui ont été occultés. Et ce site répond aux questions de législations d’un tel cas. Ce chapitre du rapport est tenu secret, et son contenu Le rapport sur les attaques du 9/11 tel que publié : 838 pages, moins 28. pour ceux qui sont autorisés à le consulter reste sujet à diverses interprétations. Pour les uns, il laisse peser des soupçons sur l’Arabie saoudite dans l’attaque des Twin Towers à New York, le 11 septembre 2001. Pour d’autres, ce document relève d’un rapport préliminaire de police. Rappelons que les 19 pirates de l’air du 11-Septembre étaient des ressortissants saoudiens. De son côté, le gouvernement de Riyad aurait déclaré, selon certaines sources, qu’il est injustement accusé de complicité dans cette attaque et qu’il aurait bien accueilli la divulgation des 28 pages. Ce qui lui aurait ainsi permis de répondre clairement aux accusations dont il est l’objet. D’autres sources affirment toutefois que l’Arabie saoudite a menacé, par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères (et ancien ambassadeur à Washington), Adel Jubair, de céder ses capitaux améri- cains dont la valeur s’élève, selon la revue Forbes, à 750 milliards de dollars, au cas où le Congrès voterait la résolution de la divulgation de ces 28 pages qui font polémique. Enfoui au sous-sol du Capitole Selon un analyste qui suit cette affaire, ni la commission d’enquête du Congrès ni la commission du 9/11 n’apportent des preuves de l’aide, en connaissance de cause, des officiels saoudiens à ceux qui ont orchestré les attaques ayant coûté la vie à environ 3 000 personnes. Et, selon Ben Rhodes, l’un de ses conseillers pour la sécurité nationale, Barack Obama a demandé au directeur du renseignement national, James Clapper, de revoir les papiers tenus au secret pour un possible déclassement. Par ailleurs, de l’avis d’un groupe de membres républicains et démocrates du Congrès, la levée du secret n’a pas, sur le plan de la sécurité nationale, la capacité de nuisance qu’on lui prête. Pour le moment, ce document cartonne dans les médias, alors qu’il est toujours conservé dans une salle sous haute sécurité au sous-sol du Capitole. Et les personnes autorisées à le consulter ne doivent pas être accompagnées de leurs collaborateurs, ne doivent pas prendre de notes et sont continuellement sous observation. Pour certains, en définitive, il serait plus propice de l’exhumer. Ce qui a fait dire au congressman de Californie Adam Schiff (également démocrate célèbre au sein du comité du Renseignement) : « Comme c’est souvent le cas, la réalité est moins préjudiciable que l’incertitude. » L’ancien sénateur démocrate de Floride, Bob Graham, qui a coprésidé un panel à ce sujet, espère quant à lui que cette décision « sera prise par égard pour le peuple américain ». Un soldat des forces séparatistes du NagornyKarabakh a été tué lors d’un bombardement des troupes azerbaïdjanaises le long de la ligne de démarcation, ont annoncé, hier, les autorités de cette région que se disputent l’Arménie et l’Azerbaïdjan. « L’Azerbaïdjan a bombardé les positions de l’armée du NagornyKarabakh le long de la ligne de front mardi et pendant la nuit d’hier », a déclaré dans un communiqué le ministère de la Défense de cette région séparatiste, soutenue par l’Arménie. Au moins 100 personnes, des civils et des militaires des deux camps, ont été tuées début avril dans des affrontements au Nagorny-Karabakh, une région en majorité peuplée d’Arméniens mais reconnue internationalement comme faisant partie de l’Azerbaïdjan. Un cessez-le-feu a été signé à Moscou entre les belligérants, mais des combats sporadiques continuent d’éclater le long de la ligne de démarcation. Allemagne Le chef des renseignements extérieurs remercié après le scandale de la NSA Le chef des renseignements extérieurs allemands (BND), Gerhard Schindler, fragilisé par le scandale des écoutes pour le compte de l’agence américaine NSA, va être remplacé par un proche du ministre des Finances Wolfgang Schäuble, a annoncé, hier, le gouvernement. « Le président actuel (du BND) Gerhard Schindler », 63 ans, « est mis à la retraite anticipée » et « son successeur sera (...) Bruno Kahl », un juriste de 54 ans, haut fonctionnaire au La Russie a appelé, hier, à une coopération plus étroite avec les États-Unis dans la lutte contre le terrorisme et en faveur d’un renforcement du cessez-le-feu en Syrie, mis à l’épreuve par un regain de violences dans le pays. « Globalement, nous évaluons positivement la coopération avec les États-Unis en Syrie. Nos accords bilatéraux sur la prévention des incidents dans le ciel syrien fonctionnent et les structures militaires chargées de la réconciliation des belligérants sont en contact », a déclaré le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, lors d’une conférence consacrée à la sécurité à Moscou. M. Choïgou a ajouté que Moscou et Washington devaient « coopérer plus étroitement » dans la lutte contre le terrorisme. « Nous sommes prêts pour cela. La balle est dans le camp de Washington », a-t-il affirmé. Toujours sur le front diplomatique, la Russie a également saisi, mardi soir, le Conseil de sécurité de l’Onu pour que soient considérés comme « terroristes » deux groupes rebelles syriens représentés aux négociations de paix de Genève sur la Syrie. Moscou a demandé au comité antiterroriste d’inclure Ahrar el-Cham et Jaïch el-islam dans sa liste d’organisations considérées comme « terroristes », a annoncé dans un communiqué l’ambassadeur russe aux Nations unies, Vitali Tchourkine. Cette demande a été faite « parce que ces groupes combattant en Syrie sont étroitement liés aux organisations terroristes, principalement au Des forces rebelles de Jaïch el-islam dans la province d’Alep, en Syrie, le 24 août 2015. (groupe) État islamique (EI) et à el-Qaëda qui leur fournissent un soutien logistique et militaire », a-t-il affirmé dans ce communiqué. Jaïch el-islam (l’Armée de l’islam), un mouvement d’inspiration salafiste, est la plus importante faction armée dans la Ghouta orientale, une banlieue rebelle à l’est de la capitale syrienne. L’un de ses dirigeants politiques, Mohammad Allouche, négociateur en chef du Haut Comité des négociations (HCN), a vivement réagi à la démarche de Moscou auprès de l’Onu : « La Russie soutient (le régime de Bachar el-Assad) avec ses armes et ses avions, et a commis 167 massacres dans mon pays », a-t-il accusé. « Les terroristes sont ceux qui commettent des massacres et non ceux qui se défendent (...). Les terroristes sont ceux qui utilisent leurs avions et leur artille- rie pour tuer nos enfants. Nous combattons pour la liberté de notre peuple et pour mettre fin à l’oppression », a encore dit le négociateur en chef du HCN. La semaine dernière, le HCN a quitté la table des négociations pour protester contre la détérioration de la situation humanitaire et les violations du cessez-le-feu en Syrie. Reprise des négociations ? Les négociations de paix doivent reprendre le 10 mai, a par ailleurs annoncé hier le ministre russe des Affaires étrangères Mikhail Bogdanov. Mais une porte-parole de l’émissaire de l’Onu Staffan de Mistura a indiqué qu’aucune date n’avait été fixée pour l’instant. Alors que les négociations de Genève sont dans l’impasse, la multiplication des bombardements par les forces du régime syrien contre plusieurs fiefs Zein el-Rifai/AFP rebelles, qui ont fait plus de 50 morts en 48 heures, ont mis à l’agonie la trêve en Syrie. C’est dans ce contexte que les forces kurdes syriennes ont récupéré la dépouille mortelle d’un officier des forces spéciales russes aux mains du groupe État islamique (EI), a affirmé hier une source sur le terrain. « Les Unités de protection du peuple kurde (YPG) ont réussi à obtenir le corps d’un soldat russe tué lors de la bataille de Palmyre et qui était aux mains de l’EI », a indiqué cette source sans donner de détails sur la manière dont elles l’avaient récupéré. Un officier des forces spéciales russes avait été tué près de Palmyre, lors de la reprise de la ville antique à l’EI, avait annoncé le 24 mars un responsable militaire russe cité par les agences russes. (Source : AFP) Violences Brèves Conflit territorial Un soldat du NagornyKarabakh tué dans un bombardement des forces azerbaïdjanaises Moscou souhaite une coopération plus étroite avec Washington en Syrie ministère des Finances, a indiqué le gouvernement dans un communiqué, précisant que ce changement sera effectif « le 1er juillet ». Aucune raison n’a été avancée officiellement pour expliquer le départ de M. Schindler, mais plusieurs médias allemands insistaient ainsi sur le besoin de réforme du BND après ces scandales de la NSA. Bahreïn Huit personnes accusées de « terrorisme » condamnées à perpétuité Huit personnes ont été condamnées à la prison à vie à Bahreïn dans deux affaires distinctes jugées par un tribunal spécialisé dans les affaires « terroristes », a indiqué le parquet de Manama. Lors d’une audience hier, trois hommes ont écopé de la perpétuité après avoir été reconnus coupables d’implication dans une attaque contre les forces de sécurité, au cours de laquelle un policier avait été blessé, a précisé le parquet dans un communiqué. Mardi, le même tribunal a condamné cinq autres personnes à la prison à vie pour avoir « importé et détenu des explosifs à des fins terroristes », a indiqué le parquet. Corée du Nord Pyongyang annonce un congrès de son parti unique La Corée du Nord a annoncé officiellement, hier, l’ouverture le 6 mai d’un congrès de son parti unique au pouvoir, le premier en près de 40 ans. Le congrès du Parti des travailleurs de Corée, qui s’est réuni la dernière fois en 1980, est très attendu depuis que Pyongyang a annoncé son intention de le réunir, à l’automne dernier. Le dirigeant nord-coréen Kim Jongun devrait se servir de cet événement pour asseoir encore davantage sa stature de leader suprême et s’attribuer les mérites des réussites de son pays en matière de programmes nucléaire et balistique. Les spéculations vont bon train sur le fait que la Corée du Nord pourrait être tentée de mener son cinquième essai nucléaire avant cet événement, tant pour démontrer sa force que pour illustrer un sentiment de fierté nationale. Philippines Le président promet de « neutraliser » les islamistes d’Abu Sayyaf Le président philippin Benigno Aquino s’est engagé, hier, à lancer un assaut militaire pour « neutraliser » les islamistes du groupe Abu Sayyaf qui ont décapité lundi un otage canadien enlevé il y a sept mois à bord d’un yacht près de Davao. « Il y aura des victimes. Mais ce qui revêt une importance capitale, c’est de neutraliser les activités criminelles de l’AGS » a dit M. Aquino dans un communiqué, en référence à l’acronyme fréquemment utilisé pour désigner le groupe Abu Sayyaf. « Nous avons toujours été ouverts à la discussion avec ceux qui veulent la paix mais ceux qui commettent des atrocités peuvent s’attendre à toute la puissance de l’État » a-t-il ajouté. Abu Sayyaf, dont les dirigeants ont prêté allégeance à l’organisation extrémiste sunnite État islamique (EI), détient plus de 20 autres étrangers en otage. Cisjordanie La police israélienne abat deux Palestiniens armés de couteaux à un checkpoint Les policiers israéliens ont abattu, hier, deux Palestiniens qui s’approchaient d’eux armés de couteaux au point de passage de Qalandia entre Jérusalem et la Cisjordanie occupée, a indiqué la police israélienne. Malgré des injonctions répétées, l’homme et la femme auraient refusé de s’arrêter et continué à se diriger rapidement vers les policiers, a déclaré une porte-parole de la police. Ces derniers ont ouvert le feu quand la femme a sorti un couteau de son sac et l’a lancé vers les policiers, a-t-elle dit. Un couteau identique à celui de la femme ainsi qu’un couteau papillon (à lame repliable) ont été retrouvés dans la ceinture de l’homme, a-t-elle ajouté. La police a publié des photos des trois couteaux. Des témoins palestiniens ont livré à l’AFP une version contredisant celle de la police israélienne et affirmant que les deux Palestiniens avaient paniqué après s’être trompés de chemin et que l’affolement les avait empêchés d’obéir aux consignes policières. Soudan du Sud Le retour de Riek Machar suscite un mince espoir de paix L’entrée du chef rebelle Riek Machar dans ses fonctions de viceprésident du Soudan du Sud suscite un fragile espoir de règlement d’une guerre civile. Lors de la prestation de serment de M. Machar mardi au palais présidentiel de Juba, la capitale sud-soudanaise, le chef de la rébellion et son grand rival, le président Salva Kiir, ont fait assaut d’amabilités et de bonne volonté. Riek Machar avait déjà occupé le poste de vice-président entre juillet 2011 et juillet 2013 avant d’être démis de ses fonctions par Salva Kiir. Depuis, le Soudan du Sud a plongé dans la guerre civile quand des combats avaient éclaté au sein de l’armée nationale, minée par des dissensions politico-ethniques alimentées par la rivalité entre MM. Kiir et Machar. Les deux rivaux vont devoir prouver qu’ils sont capables de travailler de concert et de faire taire les armes, alors que les combats n’ont jamais cessé depuis la signature de cet accord. « Si la trêve tient, c’est entre les États-Unis et la Russie, pas entre l’opposition et le régime » Pour les habitants d’Alep, le cessez-le-feu est enterré. Pour les habitants d’Alep, le cessez-le-feu décrété il y a deux mois en Syrie est bel et bien mort avec l’intensification des combats ces derniers jours, mais les grandes puissances affirment que la trêve tient toujours. « Je ne sais pas de quelle trêve ils parlent. Il n’y a pas de trêve ici », s’écrit Abou Mohammad, qui réside dans la partie est de la ville d’Alep contrôlée par les rebelles. « Les bombardements et les tirs de roquettes ne s’arrêtent jamais. C’est comme si on était en pleine guerre mondiale », poursuit ce propriétaire d’une échoppe, père de quatre enfants. Les grandes puissances avaient espéré que le cessezle-feu entré en vigueur le 27 février facilite les pourparlers de paix entre régime et rebelles pour trouver une solution à une guerre ayant déjà tué plus de 270 000 personnes en cinq ans. Mais, à Genève, le troisième round de négociations parrainées par l’Onu s’achève sans aucun progrès, puisque les principaux représentants de l’opposition ont quitté la table des négociations pour protester contre la dégradation de la situation humanitaire et les violations de la trêve. Ces derniers jours, les bombardements dans la province d’Alep, notamment dans la ville éponyme, se sont multipliés, provoquant la mort de plus d’une centaine de civils depuis vendredi. « Les personnes tuées sont des habitants, des femmes et des enfants pour la plupart : où est donc la trêve ? » s’indigne Mohammad Kahil, médecin légiste dans la partie est d’Alep, ville coupée en deux depuis 2012. Les habitants de la partie ouest contrôlée par le régime sont tout aussi irrités d’entendre les grandes puissances parler d’une cessation des hostilités. « Trêve ! C’est devenu un mot provocateur que les habitants d’Alep ne peuvent plus supporter », lance Saad Aliya, un chauffeur de taxi de 27 ans. « Je ne crois pas qu’un seul des combattants à Alep veuille la trêve. Ce sont tous des assassins et ils sont en train de nous assassiner ! Si c’est ça la trêve, je vous en conjure, rameneznous la guerre ! » explose-t-il. « Sérieuses préoccupations » En fait, « si la trêve tient, c’est entre les États-Unis et la Russie, pas entre l’opposition et le régime », résume Abou Mohammad. Washington et Moscou, les deux parrains du cessez-le-feu, ne cessent en effet d’assurer que l’arrêt des combats tient en majeure partie. « Nous ne sommes pas prêts à la déclarer morte », a déclaré mardi le porte-parole du département d’État Mark Toner. « Nous croyons que celle-ci tient en dehors d’Alep. Nous reconnaissons que, à l’intérieur et autour d’Alep, il y a de multiples incidents qui nous préoccupent sérieusement », a-t-il ajouté. « La situation sur le terrain ainsi que sur le plan politique provoque une grande inquiétude, a déclaré pour sa part la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. Le cessez-le-feu résiste mais il est sérieusement mis au défi, presque quotidiennement. » Riad Hijab, coordinateur général du Haut Comité des négociations (HCN) qui a suspendu sa participation à Genève, a évoqué de son côté de « graves violations de la trêve de la part du régime et de ses alliés », et de leur « tentative de faire échouer le processus politique ». Pour Thomas Pierret, spécialiste de la Syrie, « les rebelles et l’opposition politique ne cessent de dénoncer les violations de la trêve, mais ne peuvent unilatéralement déclarer formellement la fin du cessez-le-feu (...) parce que Russes et Américains entretiennent l’illusion que la trêve reste en vigueur ». Selon lui, Des habitants d’Alep évacuant des blessés à la suite d’un bombardement aérien des forces du régime, mardi, sur le quartier d’al-Fardous tenu par les rebelles. Ameer Alhalbi/AFP une des explications pourrait être que les Américains « sont tellement désespérés de maintenir en vie le processus politique qu’ils sont prêts à travestir la réalité de l’effondrement du cessez-le-feu ». Mais l’expert avance également une autre interprétation. Les Américains « ne s’opposent pas fondamentalement à une opération loyaliste contre Alep, qui aurait – de leur point de vue – l’avantage de contraindre l’opposition à transiger sur le départ d’Assad ». Le principal point d’achoppement qui paralyse toute avancée dans les pourparlers reste en effet le sort du président Bachar el-Assad dont l’opposition réclame le départ. Pour les représentants du régime, cette question est « une ligne rouge » non négociable. Alice HACKMAN et Karam al-MASRI/AFP Malgré les dommages, le site de Palmyre « en grande partie » préservé, selon l’Unesco Malgré de « graves dommages » infligés par le groupe État islamique (EI), le site archéologique de Palmyre, dans l’est de la Syrie, « conserve en grande partie son intégrité et son authenticité », selon une mission d’experts de l’Unesco. Les experts, qui se sont rendus sur place pour dresser un premier état des destructions, n’ont pu « constater qu’à distance les dommages causés au temple de Bel » ou les « graves dommages » subis par la citadelle mamelouke qui surplombe la ville, en raison des opérations de déminage, précise le communiqué publié hier par l’organisation basée à Paris. Mais ils ont estimé « qu’en dépit de la destruction de plusieurs structures emblématiques, le site archéologique de Palmyre conserve en grande partie son intégrité et son authenticité ». « L’Unesco va travailler avec l’ensemble des partenaires pour adopter les mesures de sauvegarde d’urgence », ajoute le communiqué. 12 Sports jeudi 28 avril 2016 Jeux olympiques Rio 2016 À J -100, rien ne va plus au Brésil Même si les stades sont prêts pour accueillir les dieux de l’Olympe, le CIO ne s’inquiète pas moins de la descente aux enfers (politique et économique) du pays hôte des JO d’été. À 100 jours du coup d’envoi des Jeux olympiques de Rio de Janeiro, les stades sont prêts pour accueillir les dieux de l’Olympe, mais le Comité international olympique (CIO) s’inquiète de la descente aux enfers du Brésil, ébranlé par une gravissime crise politique et économique. Les projecteurs sont braqués sur la capitale Brasilia. Et c’est dans l’indifférence générale que des milliers d’ouvriers s’affairent à Rio aux ultimes préparatifs des premiers JO de l’histoire en Amérique du Sud. Car le séisme politique qui secoue le Brésil a relégué au second plan les inquiétudes sur l’achèvement des travaux du métro, la menace du virus Zika ou la pollution de la baie carte postale de Rio. Le roi du sprint mondial, Usain Bolt, décrochera-t-il les dernières médailles d’or de sa carrière sous la bénédiction de la statue du Christ Rédempteur ? Les Brésiliens se demandent plutôt qui de l’impopulaire présidente Dilma Rousseff, au bord de la destitution, ou de son vice-président « conspirateur » Michel Temer déclarera les Jeux ouverts, le 5 août, au légendaire stade Maracana, devant des centaines de millions de téléspectateurs. L’instabilité politique, la crise économique, les imprévisibles développements de l’énorme scandale de corruption Petrobras et la mauvaise humeur des Brésiliens vont-ils ternir la grande fête planétaire du sport ? Malgré les discours rassurants du CIO et des autorités, l’inquiétude est palpable. Regrets en vue ? Le 2 octobre 2009 à Copenhague, en élisant Rio, les délégués du CIO étaient loin d’imaginer que, sept ans plus tard, la jeune démocratie brésilienne traverserait sa pire crise politique depuis la fin de la dictature en 1985, sa plus grave récession économique depuis les années 1930. Le Brésil émergent, porté par le boom des matières premières, affichait une croissance économique insolente alors que les grandes puissances industrielles vacillaient, en pleine crise financière des subprimes. Les JO de Rio, deux ans après le Mondial 2014, devaient marquer l’apothéose de l’avènement du Brésil au premier plan de la scène mondiale. « Vous ne le regretterez pas ! » avait lancé aux délégués l’ouvrier-président Luiz Inacio Lula da Silva, incarnation de la « success story » brésilienne. Lula est aujourd’hui soupçonné de corruption. Et son héritière politique Dilma Rousseff risque une humiliante destitution pour maquillage des comptes publics. Mi-mai, les sénateurs vont selon toute vraisemblance prononcer la mise en accusation de Mme Rousseff et l’écarter du pouvoir pour un maximum de six mois, en attendant un jugement final. Nul ne sait s’il interviendra avant ou après les Jeux olympiques. Dans ce contexte explosif, le CIO s’efforce de faire bonne figure. « Ce sera le grand moment du Brésil et ce seront les Jeux du Brésil », a affirmé jeudi dernier son président Thomas Bach, lors de l’allumage de la flamme des Jeux de Rio sur le site antique d’Olympie en Grèce. La flamme « apporte le message que notre cher Brésil peut et va être uni », s’est aventuré le président du comité organisateur Rio 2016, Carlos Nuzmann, en l’absence notable de Mme Rousseff ce jour-là. Mais il a bien dû l’admettre : le Brésil navigue « dans les eaux les plus difficiles que le mouvement olympique ait connues ». Rio de Janeiro a pourtant Éclairage rempli ses devoirs, hormis l’échec cuisant de la dépollution de la baie de Guanabara où se dérouleront les épreuves de voile, à l’ombre du Pain de sucre. Loin de la préparation chaotique du Mondial 2014, budgets et délais ont été tenus : les installations sportives sont prêtes à 98 %. Reste à poser la piste d’athlétisme au stade olympique. Seuls réels motifs d’inquiétude pour les compétitions, les retards accumulés du vélodrome, dont le parquet n’a toujours pas été posé. Métro en retard Le gros point d’interrogation porte sur l’achèvement de la nouvelle Ligne 4 du métro, stratégique dans le plan de mobilité des JO. Cette ligne de 16 km doit permettre de relier en 13 minutes les plages de Copacabana et d’Ipanema (zone sud) au quartier moderne de Barra da Tijuca (zone ouest), centre névralgique des Jeux. Car il faut parfois plus de deux heures pour parcourir cette distance en voiture, au milieu de l’infernal embouteillage des heures de pointe... Or l’ouverture de la ligne n’est prévue qu’en juillet, à un mois des Jeux, et le percement complet du tunnel n’a eu lieu qu’en avril. « Je garantis que le métro sera opérationnel pour les Jeux », martèle pourtant le secrétaire aux Transports de l’État de Rio, Rodrigo Vieira. Côté sécurité, plus de 80 000 policiers et militaires – le double des JO 2012 de Londres – veilleront au bienêtre des 10 500 athlètes et 450 000 visiteurs du monde entier. Malgré des progrès ces dernières années, Rio demeure une ville dangereuse, où narcotrafic et misère alimentent une criminalité élevée. Et si le Brésil n’a jamais été la cible d’une attaque terroriste, les attentats en Europe ont relevé le niveau d’alerte. Le service de renseignement Abin prend au sérieux la menace postée sur Twitter par l’activiste français de Daech Maxime Hauchard, le 16 novembre, trois jours après les attaques de Paris : « Brésil, vous êtes notre prochaine cible. » (Source : AFP) Pour le Brésil, objectif top 10 à la maison Bolt, Phelps et Neymar têtes de gondoles des Jeux cariocas Rio va accueillir un parterre de stars et peut-être d’antistars, les contrôleurs antidopage. Les revers politico-économiques s’accumulent... alors vivement les médailles sportives : le Brésil vise une entrée dans le top 10 olympique en termes de médailles, soit une trentaine, avec Neymar en tête de pont. Le géant latino-américain de 200 millions d’habitants, qui n’a franchi la barre des 10 médailles par JO qu’à partir des années 1990 (record : 17 en 2012), espère convertir sur le plan sportif sa stature de puissance du XXIe siècle et rêve d’une trêve olympique couronnée de panache pour oublier un climat général fiévreux. Le gouvernement a lancé un Plan Brésil Médailles, en septembre 2012, et investi un milliard de reais (environ 250 millions d’euros) pour améliorer les conditions d’entraînement. « Ces trois dernières années, le Brésil a atteint la première place dans 15 disciplines, ce qui répond à notre plan », souligne Marcus Vinicius Freire, responsable des sports au Comité olympique brésilien (COB). Il y a déjà les valeurs sûres. En premier lieu le beach-volley, sport carioca par excellence (argent chez les messieurs et bronze pour les dames en 2012), avec les paires Larissa/Talita et Alison/Bruno, très cotées. En canoë, Isaquias Queiroz fait lui aussi figure de grand favori. Arthur Zanetti, champion olympique en titre en gymnastique (anneaux), a une nouvelle fois gagné la semaine dernière au tournoi test de Rio en devançant le champion du monde grec Eleftherios Petrounias. Le Plan Brésil Médailles a cependant connu un coup d’arrêt : en 2015, les athlètes ont remporté le même nombre de médailles (16) dans les compétitions mondiales que dans l’année préolympique précédant les Jeux de Londres. Avec des échecs en volley et en judo, les plus grands pourvoyeurs de breloques olympiques dans l’histoire du pays. Et si la natation brésilienne a décollé avec Cesar Cielo (trois médailles olympiques, dont l’or en 2008), la star a toutefois échoué à se qualifier pour les Jeux. Et puis, bien sûr, il y a le football, sport-roi mondial et a fortiori au Brésil. L’or olympique est le dernier titre qui manque au futebol masculin. Sommée par Barcelone de choisir entre Copa et JO pour Neymar, la Confédération brésilienne a choisi de réserver la superstar pour les Jeux. (Source : AFP) Focus Michael Phelps, sportif le plus médaillé de l’histoire des Jeux, cherchera tout simplement… un 19e titre et une 23e médaille ! Patrick Hamilton/AFP Bolt, la « foudre » jamaïcaine, Neymar, le magicien du football auriverde, Phelps, la « torpille de Baltimore » : derrière ces VRP de luxe, les JO de Rio vont accueillir un parterre de stars et peut-être d’antistars, les contrôleurs antidopage, garants d’un label olympique « plus vite, plus haut, plus fort » parfois douteux. Pour les têtes de gondoles de ces JO cariocas, le défi sera énorme. À la hauteur de leur palmarès XXL. Monté au sommet de l’Olympe sportif de sa foulée de géant, Usain Bolt, roi du sprint mondial, visera le triple-triplé, après ses titres sur 100 m, 200 m et relais 4 x 100 m de Pékin 2008 et Londres 2012. Pour Neymar, la mission sera claire : arracher l’or olympique, le seul titre qui manque encore au CV de la Seleçao brésilienne, et panser la plaie de ce 7-1 encaissé à domicile en demifinale du Mondial 2014 face à l’Allemagne. Quant au nageur américain Michael Phelps, sportif le plus médaillé de l’histoire des Jeux, il cherchera tout simplement un 19e titre ; et une 23e médaille. Au-delà de ce trio de luxe, les « dieux du stade » seront nombreux à vouloir exploser chronos et records, comme le Français Renaud Lavillenie, nouveau tsar de la perche du haut de son titre olympique londonien et de ses 6,16 m réalisés en février 2014 à Donetsk, en Ukraine. Dominateurs sur le tartan du stade olympique de Stratford, le Kényan David Rudisha (800 m) et le Britannique d’origine somalienne Mo Farah (5 000 et 10 000 m) voudront eux aussi récidiver. Championne olympique à Londres, à 15 ans à peine, Katie Ledecky – la « Zidane des bassins », selon l’entraîneur français Philippe Lucas – devrait continuer à faire des vagues. Et remplir encore son armoire à trophées, à côté de ses 9 titres de championne du monde. « Baby Face » Curry Du côté des tatamis, c’est le judoka français Teddy Riner qui sera dans la lumière : huit fois champion du monde, couronné à Londres, et invaincu depuis 2010, il entend imposer une nouvelle fois sa carcasse de 140 kg, pour devenir le roi incontesté de la discipline. Au royaume des colosses, il faudra aussi compter avec Ilya Ilyin. Devenu végétarien après les JO de Londres, l’haltérophile kazakh, invaincu depuis 2005, a gardé l’appétit et visera un 3e titre olympique chez les -105 kg. Usain Bolt, roi du sprint mondial, visera le triple-triplé à Rio, après ses titres sur 100 m, 200 m et relais 4 x 100 m de Pékin (2008) et Londres (2012). Olivier Morin/AFP Star olympique mais inconnu du grand public, Ilyin aura cependant du mal à faire de l’ombre aux golfeurs, petits nouveaux de l’olympisme. Pour le retour de la discipline aux JO depuis StLouis 1904, les cadors seront sur les rangs : que ce soit le n° 1 mondial, l’Australien Jason Day, son dauphin, l’Américain Jordan Spieth, ou l’Irlandais du Nord Rory McIlroy. Car un titre olympique vaut de l’or, même s’il n’est pas sonnant et trébuchant, y compris pour les milliardaires du sport business. À la tête du nouveau millésime de la Dream Team du basket américain, il y aura ainsi le nouveau roi de la NBA, Stephen « Baby Face » Curry, le tireur d’élite des Golden State Warriors. Il est loin le temps où certains sports professionnels ne déléguaient que des seconds couteaux aux JO. Face à la baie de Copacabana, c’est presque une étape du Tour de France qui sera disputée, avec pas moins de quatre vainqueurs de la Grande Boucle au départ, entre Froome, Wiggins, Contador et Nibali. De même, au tennis, c’est le n° 1 mondial, le Serbe Novak Djokovic, qui voudra en- fin briller, après avoir échoué à Pékin et Londres. Tout comme le Suisse Roger Federer, sacré en double avec Stan Wawrinka à Pékin en 2008, mais jamais titré en simple, l’une des dernières couronnes qui échappent encore à son immense palmarès. Semenya pas assez féminine Mais ces Jeux brésiliens pourraient aussi être l’occasion de quelques beaux retours, comme celui de Caster Semenya. Clouée au pilori pour sa victoire trop facile lors du 800 m des Mondiaux 2009, l’athlète sud-africaine avait même vu sa féminité mise en doute. Réhabilitée, après une longue enquête médicale et une suspension de 11 mois, la jeune femme a depuis décroché l’argent à Londres. Et, à 25 ans, elle fait partie des candidates pour l’or à Rio, après avoir gagné en l’espace de quatre heures les épreuves des 400, 800 et 1 500 m lors des derniers championnats d’Afrique du Sud. D’autres sportifs ont vu leurs performances mises en cause. Comme les athlètes russes, pour l’instant toujours suspendus – et donc privés des Jeux – depuis le rapport cinglant d’une commission d’enquête de l’Agence mondiale antidopage (AMA) ayant conclu à un « système généralisé » de dopage dans leur pays. La tsarine de la perche Irina Isinbayeva, double championne olympique en titre, sera-t-elle présente à Rio ? Le suspense est entier. Même constat pour Anna Chicherova, championne olympique en titre à la hauteur. Ainsi, la participation aux Jeux de Rio des athlètes russes ne se joue plus sur les sautoirs, mais dans les bureaux des fédérations russe et internationale (IAAF) d’athlétisme. Les doutes ne seront pas dissipés avant juin, quand l’IAAF décidera de maintenir ou lever la suspension. Une certitude : l’AMA et ses agents pourraient faire partie des stars des JO s’ils attrapaient un gros poisson dans leurs filets. À moins que la peur du gendarme ne fasse déjà ralentir certains ? Certains champions olympiques de Londres ont en tout cas de vrais coups de mou. Comme la nageuse chinoise Ye Shiwen, couronnée à 16 ans à Londres sur 400 m 4 nages et seulement en bronze trois ans plus tard aux Mondiaux. Dix-sept secondes plus lentement ! Olivier LUCAZEAU/AFP Gymnastique : le « désastre » roumain Pour Neymar, la mission sera claire : arracher l’or olympique, le seul titre qui manque encore au CV de la Seleçao brésilienne. Miguel Riopa/AFP La Roumanie sera absente des épreuves par équipes de gymnastique aux Jeux olympiques de Rio, pour la première fois depuis 1968 et quarante ans après l’exploit de Nadia Comaneci. En 1976, Comaneci était devenue à Montréal la première femme à obtenir la note de 10, et ce à sept reprises. Après avoir raté la qualification directe aux JO lors des Mondiaux 2015 de Glasgow, les gymnastes roumains (messieurs et dames) ont vu leurs espoirs d’un repêchage s’effondrer la semaine dernière, lors du test avant les Jeux à l’Olympic Arena de Rio. L’équipe messieurs s’est classée 5e, alors que seules les quatre premières obtenaient leur billet pour les JO. Privée notamment de Larisa Iordache (médaille de bronze au concours général individuel à Glasgow), blessée, l’équipe dames n’est arrivée qu’en 7e position. Avec à son palmarès 71 médailles olympiques, dont 25 en or, la Roumanie devra désormais se contenter d’un billet individuel pour les dames et un autre pour les messieurs. « C’est un désastre », a lâché le président de la Fédération roumaine de gymnastique, Adrian Stoica. L’obsédante quête d’or de la « Nadal » du badminton Carolina Marin, Andalouse de 22 ans, a tout pour devenir la première Européenne à coiffer les lauriers de la gloire. La raquette est différente, l’ambition identique : comme son modèle Rafael Nadal, l’Espagnole Carolina Marin rêve d’or olympique cet été. Une obsession pour laquelle la double championne du monde de badminton se prépare aux championnats d’Europe, à Mouilleron-le-Captif dans l’ouest de la France. Dans un sport archidominé par les Asiatiques et dans un pays comme l’Espagne, où le badminton est selon ses propres mots une discipline « minoritaire », la jeune Andalouse (22 ans) fait figure d’anomalie. Cela n’a pas empêché Marin de devenir la première joueuse non-asiatique à décrocher deux couronnes mondiales en simple (2014 et 2015). De quoi rêver ouvertement d’un sacre olympique en août à Rio, afin de suivre les traces de celui qu’elle présente comme son idole, la star du tennis Rafael Nadal, médaille d’or à Pékin en 2008. « Nadal a toujours été mon modèle, confie Carolina Marin. C’est le héros du sport espagnol, il le démontre tous les jours. » Flamenco et « bamito » Gauchère comme Nadal, précoce comme Nadal, déterminée comme Nadal... La joueuse originaire de Huelva, dans le sud-ouest de l’Espagne, est, comme le Majorquin, une guerrière aux émotions communicatives sur le terrain. Et elle s’est rapidement installée au sommet du badminton féminin, dont elle occupait la 1re place mondiale jusqu’à encore récemment. Pourtant, à l’âge de 8 ans, Carolina Marin se voyait plus en danseuse de flamenco qu’en as des volants. Elle est néan- Carolina Marin brandissant sa médaille d’or glanée lors de l’Open d’Australie 2015 de badminton. Photo AFP moins rapidement attirée par « l’étrangeté » de ce sport, ses raquettes fines et ses bouchons de liège emplumés, raconte-telle dans son accent andalou, lui faisant prononcer le mot badminton « bamito ». « J’étais une fille très compétitive et je détestais perdre, se souvientelle. Et même si j’étais très mauvaise étant petite, je crois que c’est cette compétitivité, cette envie d’affronter de nouvelles choses qui m’ont fait grandir jusqu’à aujourd’hui. » Disant avoir gardé de la danse une certaine « fluidité du corps », l’Andalouse a misé sur le travail pour percer dans le badminton, quittant sa famille pour s’installer à Madrid à l’adolescence et continuer à s’entraîner. Aujourd’hui, elle reconnaît une « obsession » : le titre olympique aux Jeux de Rio. « Je ne me considère pas comme favorite, seulement comme l’une des aspirantes à une médaille, souligne la joueuse. Je vais me battre pour la médaille d’or. Et si j’obtiens le bronze, eh bien, il faudra travailler davantage en vue des JO d’après », en 2020 à Tokyo. Quand on cite la Chinoise Li Xuerui, championne olympique en titre, ou la Thaïlandaise Ratchanok Intanon, qui vient de la déposséder de la place de n° 1 mondiale, Carolina Marin coupe. « Sincèrement, je pense que je suis ma principale adversaire pour les Jeux, lancet-elle. Si je me contrôle, si je contrôle la pression (...), je crois que je peux nourrir beaucoup d’ambitions. » À Rio donc, Marin espère « écrire l’histoire » : elle a tout pour devenir la première Européenne à décrocher l’or olympique du simple féminin. Et les 5 anneaux tatoués au creux de son poignet gauche sont là pour lui rappeler, à chaque instant, cette quête obsédante. (Source : AFP) Sports 13 Jeudi 28 avril 2016 Rallye-raid Basket-ball NBA – play-offs / 1er tour Face à Boston, Atlanta reprend les devants Toronto crucifie Indiana et prend la main. Atlanta a repris les devants face à Boston en s’imposant largement mardi (110-83), lors du match n° 5 de leur série du 1er tour des play-offs NBA, ce qui l’amène à une victoire de la qualification. Les Hawks mènent 3-2 et valideraient leur billet pour les demi-finales de la conférence Est s’ils l’empor- taient aujourd’hui à Boston, lors du match n° 6. Dans une rencontre à sens unique, Mike Scott s’est illustré côté Atlanta avec 17 points, au contraire de son adversaire Isaiah Thomas, qui a passé une sale soirée: hué par le public, le meneur a rendu une maigre fiche de 7 points à 3 sur 12 aux tirs, avant de quitter le terrain dans le dernier quart-temps, apparemment touché à la cheville. Dans cette série, Boston a pris l’habitude d’accuser d’importants retards au score avant de les combler. Mais ce scénario ne s’est pas répété mardi, Atlanta ne laissant aucune chance aux Celtics aux deu- Les Atlanta Hawks se sont largement imposés contre les Boston Celtics. Kevin C. Cox/Getty Images/AFP xième et troisième actes. Les joueurs du Massachusetts avaient pourtant bien entamé la partie en menant 29-19, mais Atlanta a infligé un 28-10 pour atteindre la pause avec huit points d’avance. Après la mi-temps, Kyle Korver, Scott, Paul Millsap et Dennis Schroder ont enchaîné les trois points, permettant aux Hawks de se mettre à l’abri (+22). Boston n’est jamais revenu et n’a dorénavant plus le droit à l’erreur. De son côté, Toronto a su rattraper un retard de 13 points pour battre sur le fil Indiana (102-99) et prendre l’avantage dans leur duel, à un pas de la demi-finale de conférence. Après cette victoire à domicile, les Raptors mènent 3-2 la série, disputée au meilleur de sept manches, et ne sont donc plus qu’à une victoire de la qualification avant le match n° 6 demain à Indianapolis. Les Raptors, deuxièmes de la conférence Est à l’issue de la saison régulière, n’ont dépassé le premier tour des play-offs qu’une seule fois dans leur his- toire, en 2001. La franchise canadienne n’en menait pourtant pas large à la fin du troisième quart-temps, lorsque les Pacers avaient pris une avance conséquente (90-77). Mais elle a réagi au meilleur moment, infligeant un 15-2 à Indiana dans la première moitié du dernier acte, avec un dunk rageur du rookie Norman Powell marquant l’égalisation à 92-92. Un panier à trois points de DeMar DeRozan, meilleur marqueur de son camp avec 34 unités, permettait ensuite aux Raptors de passer devant pour la première fois avant de s’imposer au finish. Kyle Lowry a également pesé dans la rencontre avec 14 points, 4 rebonds et 5 passes décisives. En face, la performance de la star des Pacers, Paul George (39 points, 8 rebonds, 8 passes décisives), aura été vaine. Les Pacers avaient pourtant le match sous contrôle à la mi-temps (61-52), après un premier quart-temps de feu (35-20). (Source : AFP) Les LA Clippers perdent Chris Paul et Blake Griffin Les Los Angeles Clippers ont durablement perdu deux joueursclés : Chris Paul et Blake Griffin. Chris Paul a subi une opération après une fracture à la main. « Il est blessé pour une durée indéterminée et son état sera réévalué d’ici à quatre ou six semaines », explique le club sur son site Internet, ce qui pourrait être synonyme de fin de saison pour le joueur de 30 ans. Blake Griffin a, quant à lui, aggravé une blessure au quadriceps qui l’avait déjà fait rater de nombreux matches. Sa saison est officiellement terminée. Steve Kerr (Golden State) élu entraîneur de l’année Dakar 2017 Le Paraguay fait son entrée, Bolivie et haute altitude sont à l’honneur Le trophée du Dakar 2017 a été présenté au public en même temps que le tracé de la course. Franck Fife/AFP Nouveau venu dans le Dakar, le Paraguay accueillera pour la première fois le célèbre rallyeraid, dont la 39e édition s’élancera de sa capitale Asuncion pour rejoindre Buenos Aires en faisant la part belle à la Bolivie, du 2 au 14 janvier 2017. Pour sa 9e édition en Amérique du Sud, le Dakar visitera donc un cinquième pays du sous-continent, le Paraguay. Mais il n’y restera que le temps d’une étape. Le parcours grimpera ensuite en Bolivie, pour un total inédit de 5 étapes réparties autour de la journée de repos le 8 janvier à La Paz, capitale installée à plus de 3 500 mètres d’altitude. Il traversera enfin au cours de sa dernière semaine les contreforts argentins de la cordillère des Andes, bien connus de la caravane du Dakar depuis qu’elle a traversé l’Atlantique en 2009, pour se conclure à Bue- nos Aires. Au total, ce sont 12 étapes et entre 8 000 et 9 000 km, dont quelque 5 000 km de secteurs sélectifs, qui attendent pilotes et copilotes pour relier les capitales paraguayenne et argentine. Le directeur du Dakar, Étienne Lavigne, qualifie cette édition 2017, dont le coup d’envoi sera donné nettement plus au nord que lors des précédents départs – argentins notamment –, de « Dakar continental ». La course se rendra en effet dans les deux seuls pays sud-américains enclavés (Paraguay et Bolivie). « En partant au cœur du continent sudaméricain, cela nous permet de rejoindre des régions très centrales, très continentales, où on ne pouvait pas aller d’habitude. (...) On va monter beaucoup plus haut (vers le nord), jusqu’à toucher le lac Titicaca » en Bo- Steve Kerr, le coach des Golden State Warriors, a été élu entraîneur de l’année en NBA pour la saison 2015-2016, devant le technicien de Portland, Terry Stotts. Steve Kerr, âgé de 50 ans, ancien champion NBA comme joueur avec les Chicago Bulls de Michael Jordan, a mené les Golden State Warriors vers une saison historique à tous les points de vue, battant surtout le record de victoires sur une saison régulière: 73 contre seulement 9 défaites. Un record détenu précédemment par... les Bulls de 1995-1996, où évoluait Steve Kerr. Les Indiana Pacers ont subi la très dure loi des Toronto Raptors. Vaughn Ridley/Getty Images/AFP Football Ligue des champions Zidane toujours en course pour la « undecima » Le Real Madrid n’a pas réussi à faire mieux qu’un petit match nul (0-0) à Manchester City, mardi soir en demifinale aller de la Ligue des champions (C1) où l’absence de son joueur phare Cristiano Ronaldo, forfait, s’est fait cruellement ressentir. Avec ce nul à l’extérieur, les Madrilènes restent en ballottage favorable pour décrocher leur 14e finale dans la compétition reine, qu’ils ont gagnée à 10 reprises. Mais, sans leur vedette portugaise, les hommes de Zinédine Zidane ont longtemps été méconnaissables et il leur faudra faire mieux mercredi prochain, devant leur exigeant public du stade Santiago-Bernabeu. Pour la première demi-finale de C1 de son histoire, Manchester City, qui avait sorti le PSG en quarts (22/1-0), n’a pas été brillant non plus et peut remercier son gardien Joe Hart, sauve- teur de son équipe à deux reprises en fin de match. Privée de son milieu Yaya Touré, blessé, l’équipe de Manuel Pellegrini a toutefois eu le mérite de produire un match sérieux et de ne pas encaisser un but à domicile qui aurait coûté cher. Sans Ronaldo, le Real est apparu très hésitant en début de rencontre. La star portugaise avait été ménagée ce week-end contre le Rayo Vallecano, et Zidane le don- nait partant, mais il n’était visiblement pas suffisamment remis de son élongation à la cuisse droite contractée la semaine dernière. La première mi-temps a ainsi été d’une grande pauvreté technique, avec comme seul fait notable un coup dur pour City, qui perdait son milieu de terrain David Silva dès la 40e minute, touché à la cuisse et remplacé par Kelechi Iheanacho. Au retour des vestiaires, c’est Karim Benzema côté Real qui cédait sa place à Jesé – lui qui était déjà sorti en cours de match samedi en Liga. Il a fallu attendre les dernières minutes pour voir ce match fermé s’animer enfin. Le suspense est donc renvoyé à la semaine prochaine, avec un Zidane toujours en course pour aller chercher la « undecima » (11e C1) du Real. (Source : AFP) La carte représentant le trajet du célèbre rallye-raid à travers l’Amérique du Sud. Franck Fife/AFP livie, explique-t-il. Endurance Après un Dakar 2016 dont la première semaine de course avait dû être redessinée dans l’urgence à la suite du désengagement tardif du Pérou, laissant sur leur faim une bonne partie des pilotes, Lavigne a promis que les organisateurs allaient « tout faire pour qu’il y ait beaucoup de hors piste sur la partie montant jusqu’à La Paz », et « faire en sorte qu’il y ait de la navigation sur la partie bolivienne ». En revanche, le Pérou, en pleine année électorale, et le Chili, pour des raisons économiques, ayant de nouveau fait l’impasse, les amateurs de dunes devront encore ronger leur frein. « Ce n’est pas ce qui caractérisera le Dakar l’année prochaine. Il faudra patienter pour avoir des dunes à franchir », a reconnu le directeur de course, qui a toutefois annoncé « plus de variété dans le parcours que ce qu’on a pu connaître en 2016 » et des pistes et routes jamais empruntées « plus de la moitié du temps ». Près de la moitié des étapes devant se dérouler sur l’altiplano bolivien, on peut déjà imaginer qu’une des difficultés majeures du Dakar 2017 résidera dans la gestion de la haute altitude – plus de 4 000 m –, à la fois pour les pilotes et pour leurs véhicules. D’autant que les organisateurs ont également décidé de mettre davantage l’accent sur l’endurance, en rallongeant les spéciales jusqu’à 700 km. Un défi supplémentaire à relever pour Sébastien Loeb, le nonuple champion du monde des rallyes WRC. Nul doute qu’un an après ses premiers pas en rallye-raid, brillants en première semaine puis plus empruntés en seconde, le pilote Peugeot sera de nouveau au centre de l’attention. Tout comme Stéphane Peterhansel, son coéquipier chez le constructeur français, victorieux en janvier 2016 à Rosario, en Argentine, de son 12e Dakar, le sixième sur quatre roues. (Source : AFP) Arrêt sur images Une virgule dans le désert... et des chameaux pour spectateurs ! Un véhicule tout-terrain (4x4) effectuant un tour de reconnaissance, dans le désert de Gobi, pour préparer le rallye-raid de la Route de la soie. Tout autour, des dunes de sable interminables et… des chameaux en guise de spectateurs. Le rallye-raid, qui fait revivre le mythe de la célèbre Route de la soie, aura lieu en juillet et verra les participants se faire la course de la place Rouge à Moscou jusqu’à Pékin, en Chine. Le désert de Gobi, lui, est situé à quelque 2 000 km au nord-ouest de la capitale chinoise. Photos Nicolas Asfouri/AFP 3 8 9 2 1 4 7 5 8 9 3 2 1 4 6 SU|DO|KU 1 6 5 4 7 2 7 8 9 6 3 5 2 4 6 3 1 9 8 5 1 7 4 6 9 7 3 5 2 8 14 Détente jeudi 28 avril 2016 Sudoku moy 183 Sudoku moy 8 180 7 3 5 1 8 9 1 8 6 4 2 5 6 9 4 2 9 6 3 7 5 14 3 8 7 21 4 6 8 7 2 9 2 93 61 4 3 5 14 3 9 1 7 6 8 2 2 4 7 5 1 3 4 57 8 2 9 4 6 1 Sudoku moy 182 6 3 2 9 7 8 9 1 7 4 5 6 4 8 5 1 3 2 1 9 6 3 8 5 5 7 4 2 9 1 3 2 8 6 4 7 8 4 9 5 6 3 7 5 1 8 2 9 2 6 3 7 1 4 6 4 7 3 5 8 9 6 1 55 2 7 4 2 1 8 9 3 1 3 2 9 1 4 7 5 9 4 9 8 3 8 5 36 7 7 Diabolique 2 Sudoku T dif 345 6 3 9 5 7 8 9 8 7 5 2 6 4 1 5 4 8 1 3 9 2 3 2 6 9 8 46 55 1 7 82 3 6 8 9 4 7 1 5 1 8 1 6 8 4 5 7 9 3 2 7 3 8 6 9 9 4 5 61 7 2 3 Sudoku T dif 347 6 9 7 1 3 8 1 5 4 9 2 7 2 3 8 5 6 4 9 7 5 8 1 3 8 6 1 4 5 2 4 2 3 6 7 9 5 4 9 3 8 1 7 1 6 2 9 5 3 8 2 7 4 6 Solution du précédent numéro Le mot secret Sudoku T dif 348 Moyen 44 2 8 3 6 5 1 7 9 4 3 6 2 9 5 1 75 8 UN MOT DE 5 LETTRES : BRÛLER ALLUMER ALLUMETTES ARDENT ARDENT 61 9 2 1 7 5 2 38 6 2 3 74 5 4 2 8 1 3 9 7 6 4 2 7 3 6 8 1 5 9 7 1 2 6 3 4 8 9 5 côtier 5 2 4 3 6 8 9 1 7 6 4 2 7 3 9 8 5 1 2 7 6 4 8 3 1 9 5 Arrête le bruit La mienne Alourdir Dame quelconque Mis pour à le Disjoindre Durable, perpétuel Rétabli Ressassé Annonce plus Boire le lait Femme de mon fils À eux Embellir Cuites Devise ou bouclier Esclave de Sparte Minéral brillant et clivable E I G U T U M G A T X C S A R F S E E R S 1R C Abîmer Enguirlandés Maîtresse carte Feuilles dures Choisie Diviseur S E I V R 4A U I O 3 5N I Sudoku T dif 351 6 5 7 9 3 4 1 3 5 Intégrales, 8 Stations 7 2 d’autobus complètes 4 9 2 8 6 1 7 6 1 3 4 5 5 2 9 7 1 8 pour 3 4 8Dittutoyer 6 2 9 Vieilles 1 7 4 amies2 5 3 Chef militaire arabe 2 8 5 1 9 6 Équipé 9 3 6 4 8 7 8 4 8 9 6 Les mots croisés 9 7 2 10 4 3 HORIZONTALEMENT 1. Bien lourde. - 2. Comme une question 1 7bizarre. - 3. Appel discret. Vaut bien un aïe. - 4. Il faillit être sacrifié par son père dans la Bible. 2 Ont5de quoi faire rougir. - 5. A B C 2 3 Dont le caractère est bougon. - 6. Un outil toujours près des œillets. Éclairage sur scène. - 7. Possessif. Objet de soins pour l’artilleur. - 8. Sucre sans apporter de calories. 9. Tel un simple tissu. Note. Fait le spectacle à Villeurbanne. - 10. Roulement habile. Pas vraiment fière. 4 8 5 5 9 6 1 6 7 8 9 Pierre calcaire 2 G R A E E C O C O L S A L E B O S I N L S N H E O F I I E F R U R A 8 4 C A E 7 5 I H H H I C1 S 3S E E E 2 8 R R O S4 U 6A G9 N 7E R T O 5 2 I A D B3 M 9O N D R 6 1 H A G E C J R S S S A C C E ou de droite à gauche, verticalement de bas en haut ou de haut en bas et en diagonale de droite à gauche ou de gauche à droite. Une même lettre peut servir pour plusieurs mots. Sudoku T dif 350 7 3 2 6 4 9 5 8 1 6 8 9 3 1 5 4 2 7 L’horoscope 7 (216Mars9au 193Avril) : Des 4 5 1 2 8 BÉLIER Problème n° 14 622 conflits familiaux vous irriteront aujourd’hui. 9devriez1le crier8plus fort.4Peut-être 6 qu’ils finiront 2 7 3 5 Vous par comprendre votre position. Une relation amicale pourrait vous proposer son aide, mais le plus urgent 9 1 8 4 serait2de vous6accorder 3 une7pause.5 TAUREAU (20 Avril au 20 Mai) : Vous 5 4 6 8 en fournissant 7pourriez 2 une1belle contribution 3 unapporter 9 dernier effort aujourd’hui. Vous n’obtiendrez pas de récompenses individuelles, mais 5 8 votre9travail6d’équipe.4 La satisfaction 3 2 7 1 on reconnaîtra d’avoir participé vous enchantera. GÉMEAUX Mai 20 Juin) : Un 1 6 4 9 3 déplacement 2 7(21 5 au 8 ou un voyage inattendu pourrait installer une certaine zizanie. Vous devriez élaborer sur les lieux vous 6 d’organisation 8 9 5 7 un plan 4 1 subtile. 3 Puis2 pourriez vous reposer. D E F G H I J CANCER (21 Juin au 22 Juillet) : Sous la pression d’une personne importante, vous pourriez commettre quelques erreurs. Vérifiez à deux fois et gardez votre esprit concentré. Vous regagnerez ainsi votre assurance. Sudoku T dif 352 (23 Juillet au 22 Août) : Vous A B C D E F G H I J 9 3 1 8 6LION 5 un2grand7 ressentirez besoin 4 d’affection T O I L E T T A G E aujourd’hui. Vous accepterez l’idée de faire de nouvelles rencontres. Et votre intuition autant que O R D O N8N E R A 2 4 vous 5 permettront 1 9de capter les 6 S 3 votre7perspicacité U N E E T R A V E signes dans votre entourage. R E A L E5 N 7 I E 4 R 9 2 VIERGE 1 (238Août3au 226Septembre) : Une proposition de voyage ou de T E L E S I R I déplacement pour votre activité vous tentera. Vous 5vanter8les mérites 3 de4votre travail. 9 E 2 1 Vous E E S T7 R I N 6 saurez réaliserez d’excellents contacts qui vous permettront R I S S O L A D E d’améliorer votre situation financière. 3 1 4 2 9 8 7 E V I D6 I5 S O BALANCE (23 Septembre au 22 A R A V I S I L E Octobre) : Vous devriez cesser d’ignorer 9 actuels. 4 1 8 7 les conflits 3 6 2 5un malaise dans Si vous ressentez U E L E A I L E S la communication, vous pourriez demander à une 2 4 7 5 personne 8 d’intervenir. 9 soutiendra 3 et vous 6 1Elle vous apportera de précieux conseils. SCORPION Octobre au 21 3 6 9 2 1 Novembre) : 7 4(23 Une 5envie8incroyable Au menu pourrait vous pousser à monter sur la plus haute 1 8 5 4 marche. 3 Vous9n’aurez7 aucune 6 difficulté 2 à distancer vos adversaires. Votre compétence et votre Y Bœuf aux oignons A B C D E F G H I J E R G U R I R S A G E S S E R E V I S E E S E T I L S A N G N O N R O N E E N E N P A T I T E S S O R T C R E N O R M A T R S O I T R I P I T T S O C N O E U E P J P Préparation 15 minutes. Cuisson 15 minutes. Pour 4 personnes. Sauce : 15 cl de fond de veau, 1 cuillerée à café de cari indien, 2 cuillerées à soupe de crème fraîche, 5 oignons émincés, sel, poivre, 50 g de beurre, 400 g de choucroute cuite, 400 g de filet de bœuf coupé en petits cubes, cerfeuil. Faites fondre les oignons dans le beurre chaud jusqu’à très légère coloration. Faites-les égoutter et mélangez-les à la choucroute. Faites réduire le fond de veau avec le cari et la crème jusqu’à l’obtention d’une sauce onctueuse. Assaisonnez. Poêlez les cubes de bœuf à feu vif, de préférence dans un récipient antiadhésif ou très légèrement huilé, et maintenez-les très rosés. Dressez le mélange choucroute oignons, puis le bœuf que vous nappez de la sauce cari. Ajoutez quelques brins de cerfeuil. N U U M E N P E et à la choucroute G E R S I S E C A U R E E T C E L E E L T O S I A R M C N E E I N R A T E I E S T U L E R E N E R I F U (Référence : Petit Larousse 2002) T A A E C B Exciter le désir L C T O I L E T T A G E O R D O N N E R A S 3 U N E E T R A V E 4 R E A L E N I E R 5 T E L E S I R I 6 E E S T R E I N 7 R I S S O L A D E 8 E V I D I S O 9 A R A V I S I L E 10 U E L E A I L E S 1 L Deuxième en gamme U U M O O longs. Quand vous aurez inséré tous les mots de la liste, il vous restera les lettres formant le mot secret. Pour former un mot, les lettres peuvent se suivre horizontalement de gauche à droite Solution du n° 14 621 S À cette dame Manche au tennis U R U I 1 2 VERTICALEMENT 8 1 1 A. Ne laisse aucune chance au 4 égaré. 9 - B. Écrivain italien 2 6 mouton du XXe siècle (Carlo). Mot de 3 chipie. - C. Son tissu nous fait la 7 Paresseux. 3 - D. Précieux au 4 5 peau. labo. Maladies de la jeunesse. - E. 5 pendant la cuisson. Ce ne 9 Tourne 2 8 6 sont pas de grandes firmes. - F. Vieux loup. Se sauve dès qu’il a 7 chaud. G. Particules attirées 3 trop 6 4 8 par une électrode. - H. Ont atteint le degré zéro. Qui a des plumes au 9 7 bas1 de certains 5 membres. - I. Des 10 feuilletons au Québec. - J. 8 Préposition. 6 On y pose le doigt en 9 de dérangement… cas Solution du N° 3593 4 3 7Solution des mots fléchés du précédent numéro 1 5 T 2C O A F Assurer un équilibre S Sudoku 348 R R N A T L dif F E R N B E S L2 I 6 E U7 L 3T 5 L L 1N 9 S U M C L R P T F U A A A 9 3 1 8 2 4 6 E L M B E E M C R R M H A B CS RD 7 FE 6A G2B 5 O 9E A I R4 A 8 E B E A D T L M I E T L M R 3 4 9 5 6 7 1 I H N N B F B L E N O U 9 T 2E 3D L E C5 U 7 E R8 I 1U R D U S6 R 1U C2 R 4R U8 O3N 5 D S T R L O U N B R E T E 1 9 3 6 4 8 7 I O E B I T E I C A S I T R N8 N 2 S E6 L 7B 1 I T 5S 4 U N C A N D E S C E N C E 7 5 4 2 3 9 8 E 7 3 L RASE RESTE ROTI ROTI ROUGES RUINA 3 L R O R N U E M E MAL 7 2 6 4 1 SUER 8 5 9 TEMPERATURE TISON TISON 9 2 7 TORCHE TORCHES 5 1 8 TORREFACTION TORREFIER TUBE 3 6 4 VAIN 1 7 2 N I 4 A 3I 6 S L H T 9L R8 I 5O Solution du précédent mot secret : CLINIQUE 6 Méprises, maladresses Vêtement de rani Déshydraté Excellent filtre Dignitaire de l’Église Sous chefs Titre outreManche 2T R M A Marche à suivre : Dès que vous repérez un mot, rayez les lettres de ce mot dans la grille et barrez-le dans la liste au-dessus de la grille. Pour plus de facilité, commencez par les mots les plus E Associé Diviser en parcelles Terme de rugby U 10 Caprice du sort Amas de petites pierres O A E O E Attaché Touffe végétale Arme de trait S E Solution du précédent numéro Sudoku T dif 349 Sudoku moy 184 Le but est de parvenir à inscrire tous les chiffres de 1 à 9 (sans qu’ils se répètent), dans un ordre quelconque dans chaque ligne, dans chaque colonne et dans chaque carré de neuf 5 1 9 6 7 2 3 1cases.6 8 3 2 5 7 4 9 8 7 2 3 5 4 1 9 7 3 1 8 4 6 2 5 Les motsfléchés fléchés d’Argos Mots N° 3594 2 4 5 6 7 9 1 8 3 6 4 3 1 8 9 5 Non Actes Intervenir Ennuyer Telle la Base Privé de majeure stupides poche du de lanceJeu Fixé sur 7 1 2 5 6 2 7 4 3 9 9 6 8 1 5 8 Possessif Infime compagnie kangourou ments chinois la rétine féminin quantité 2 5 8 9 4 3 6 4 5 1 7 9 8 3 6 2 Recrudescences 4 3 6 8 1 7 9 4 7 1 3Tête 8 9 5 6 2 Désuète couronnée Ville 9 6 7 5 2 1 4 5Les 9 6 8 3 7 espagnole 2 1 4 coutumes Décor Naturel, Non non1 8 4 7 3 6 2 8 1 4 breton 2Bis 5 6 9 3 7 virtuels blanchi d’abord Autre Ouvrage 3 2 5 4 9 8 7 7 do 3 2 9 4palmipède 8 particulier 5 6 Oiseau1 Moine au Tibet N R C CALCINERAS CENDRE CENDRES CHALEUR CHALEUR CHARBONS CHAUFFAGE COMBUSTIBLES COMBUSTION Une grille de Su Doku est composée de 9 carrés de 9 cases, soit 81 cases. Douze mois réunis S BRAISE BRASIER BRULE BRULER BRULER BRULEURS BRULURES Règle du jeu Jouer en Bourse T Sudoku T dif 346 DANGERS 4 9 8 1 5 3 DETRUIRE FEU 8 7FEUX 9 5 6 2 FLAMBERAS FLAMME 6 1FLAMMES 2 4 7 3 FLAMMES FOURNAISES 3 8 1 6 4 5FOURS GARE 7 3 4 9 2 6GRILLER GRILLES 9 8INCANDESCENCE 1 2 5 7 INCENDIAIRES 3 4INCENDIES 5 6 9 8 E7 R 9I A8 I 1D N 2 E 5C F M L L A M S S S 1 2 6 7 3 4 E L M N F A S E E 9 1 6 CONSUMER CUITES A R O N E A N C E N S E I S E E S détermination feront la différence. SAGITTAIRE (22 Novembre au 21 Décembre) : Votre foyer et votre famille seront vos priorités aujourd’hui. Vous ferez de gros efforts pour installer un nid douillet. Vous parviendrez à retrouver l’harmonie qui vous manquait. CAPRICORNE (22 Décembre au 19 Janvier) : À la recherche d’un emploi ou désir de changements d’activité ? Une proposition pourrait vous être faite aujourd’hui. Vous retrouverez ainsi une sécurité pour votre avenir. VERSEAU (20 Janvier au 19 Février) : Si vous vous mettez la tête dans le sable, en attendant le meilleur, vous pourriez le regretter amèrement. Vous devriez affronter les réalités qui ne sont pas aussi agréables que vous le pensiez. POISSONS (20 Février au 20 Mars) : Vous tenterez aujourd’hui de séduire une personne influente. Ce ne sera pas la bonne solution. Si vous mettiez plus d’ardeur à vos activités, on pourrait vous remarquer. Culture 15 jeudi 28 avril 2016 Exposition Charbel Samuel Aoun, dérangeur (de pierres) et résistant (sous les oliviers) Mashrou3 Leila censuré en Jordanie « Nous continuerons à prôner l’égalité et l’amour dans nos chansons » L’annulation par les autorités jordaniennes du concert que devait donner Mashrou3 Leila demain, vendredi 29 avril, à Amman, a surpris et soulevé un tollé de Dans un éden recomposé, en rempart contre la mutilation de la terre, Charbel Samuel Aoun donne la vie, greffe les plantes, réinvente la botanique et magnifie les fleurs. Face à ce protestations. Dans un message posté sur Facebook, le groupe de rock alternatif libanais précise que le microcosme naturel, son exposition « Necroplolis » chez Mark Hachem* dénonce l’exode ministère jordanien de l’Intérieur a pris cette décision de la nature et donne envie de fredonner « Il y avait un jardin qu’on appelait la terre ». en raison des « croyances politiques et religieuses » du groupe. Explications pour « L’Orient-Le Jour ». Zéna ZALZAL « Le règne du vide » ; techniques mixtes sur bois (115 X 185 cm). Danny MALLAT Après une expérience spatiale et multisensorielle, dans des installations qui dénonçaient la misère des refugiés, le quotidien des domestiques et d’autres réalités de la vie négligée, Charbel Samuel Aoun instaure le dialogue de la matière. Sur des assemblages de bois ramassés dans les chantiers et qui ont coulé leur lave bétonneuse dans le bleu des rivières, les épines des pins parasols récoltés sur les sentiers des forêts menacées, mélangées à de la cendre, à du goudron à des branches de bambou, laissent l’univers de l’artiste nous interpeller de plein fouet, dans une obscure maïeutique. Seule la présence de la pierre arrachée aux carrières des montagnes éventrées réveille la nostalgie des veilles demeures, celles lâchement abandonnées. Espace vert ou espace verre ? Le vert des montagnes a laissé la place au sable siliceux, au carbonate de soude, à l’alumine et au bioxyde de L’artiste dans son jardin d’éden. manganèse. Les surfaces vitrées ont barricadé les façades des immeubles, réduit la communication, isolé l’humain dans des mausolées qui prônent la modernité. Les oiseaux ont interrompu leurs chants faute de branches, les fleurs ont retenu leur parfum faute d’amour, les arbres ont freiné leur ascension, se sont inclinés face aux tronçonneuses et à l’arrogance des hommes, et la montagne a pleuré ses organes disséqués en larmes claires. L’artiste les a religieusement recueil- Photo Dany Mallat lis pour les mélanger au gris du béton et de la cendre, au noir du goudron et au marron de la poussière, dans un dernier cri d’alarme dont l’écho ne résonne plus qu’à l’ombre de ses pins, ses citronniers et ses mûriers. Pas de couleurs sorties du tube sur les planches de l’artiste, rien qu’une matière qui participe au crime contre l’humanité. La vie mise en cage L’approche, loin d’être banale et plutôt ardue, laisse perplexe. Face à des squelettes d’immeuble d’une ville fantôme désertée, une seule survivante : la pierre. Encagée ou dans un désir de liberté, elle s’échappe dans un envol désespéré, laissant sur son passage les traces de cratères béants, ceux d’un vide absolu, celui de nos âmes perdues, au détriment d’espaces déshumanisés. La perspective, héritage d’une carrière d’architecte volontairement interrompue, kidnappe votre regard et vous emmène dans les profondeurs de l’univers de Charbel Aoun. Il n’y a qu’un pas à faire du jardin d’éden, où sont entreposées les planches qui accusent la barbarie destructive, aux villes abandonnées par toute sensibilité environnementale là où seul l’esprit de la pierre résiste encore. Au-delà d’une toile, les œuvres par leurs dimensions tout en profondeur confrontent le spectateur à sa réalité. Cage nuage, Mausolée, ou Mont-Liban, des titres qui participent à un idéal laissé au bord du chemin, celui qui mène au jardin de l’artiste. Lorsque, dans un accompagnement musical assuré par les milliers d’oiseaux ayant trouvé refuge chez lui, Charbel Samuel Aoun déclare : « Face au virus, je crée un antivirus, je distribue des arbres que je plante moi-même, je construis des rêves à partager. Face au vide de la ville, je comble ma vie de matières qui honorent cette vie, qui transcendent l’esprit, celui de la sève, du pollen et des graines de fruits. » Arrêter le fonctionnement écologique terrestre, interrompre le cycle de l’eau, détruire la biodiversité, aux détriments des chapes de béton et des tours en verre, c’est participer, chacun, à créer sa propre tombe, celle qui nous prendra de notre vivant. Mais reposer à l’ombre d’un olivier et déguster les mûres de toutes les tailles du jardin de Charbel Aoun, c’est résister comme lui et se sentir vivant. *Jusqu’au 14 mai 2016. Mina el-Hosn, rue Salloum, imm. Capital Garden, rez-de-chaussée. Horaires d’ouverture : de lundi à samedi, de 10h à 20h. Tél. 70/949029. « Nous sommes très surpris par cette décision, assure le producteur de Mashrou3 Leila, Karim Ghattas. C’est la première fois que ça nous arrive. D’autant que Mashrou3 Leila s’est précédemment produit à trois reprises à Amman, où il est très apprécié. » « Nous étions très enthousiastes à présenter notre nouvel album Ibn el-Leil en Jordanie. Un pays qui est un peu notre seconde patrie, où nous avons de très nombreux fans et où nous rejoignent à chacun de nos concerts nos inconditionnels en provenance des divers pays arabes », signale pour sa part Carl Gergès, l’un des musiciens du groupe. En 8 ans de tournées dans le monde et les pays de la région, le groupe n’a jamais été confronté à ce genre de situation. « On ne lie pas cette décision à la région. Cela pourrait arriver dans n’importe quel pays », affirme d’ailleurs le producteur. « Nous avons donné des concerts partout, aussi bien dans les pays occidentaux qu’en Égypte, au Maroc, aux Émirats et au Liban bien sûr sans aucun problème jusque-là. » Quelles sont les raisons avancées pour justifier cette annulation ? « Elles sont floues, répond Carl Gergès. Selon le ministère du Tourisme, il semblerait que nos valeurs ne s’accordent pas avec l’authenticité du site, l’amphithéâtre antique romain de Amman, où nous devions nous produire. Ce qui est étonnant, vu que c’est là que nous avions donné nos trois précédents concerts. » Le groupe indique sur sa page Facebook avoir été informé « officieusement » que la raison de ce brusque changement, quelques jours avant le jour du concert, était due à l’intervention de certaines autorités qui auraient fait pression sur des personnalités politiques. Des rumeurs courent même sur la possibilité que cette annulation soit due à une requête du lobby catholique jordanien. « On ne peut pas porter ce genre d’accusation sans preuves, avance prudemment Carl Gergès. Mais la presse, qui, dans son ensemble, nous soutient largement, fait état de pressions religieuses exercées sur les autorités. » Une décision du Parlement jordanien Dans un article du quotidien jordanien el-Khabar, qui circule sur les réseaux sociaux, une quelconque implication d’autorités religieuses n’est cependant pas évoquée directement. L’auteur rapporte plutôt la décision prise par le Parlement jordanien d’interdire définitivement au groupe de se produire sur son territoire – le message véhiculé par leurs chansons n’étant pas, selon les autorités à Amman, conforme aux valeurs et aux traditions du pays et de la société jorda- nienne. Une dépêche de l’AFP faisait mention hier d’un post sur Facebook du député Bassam al-Battouche, indiquant avoir lui-même demandé au gouverneur de Amman l’annulation du concert du groupe Mashrou3 Leila. Pour le député jordanien, « le groupe libanais controversé fait l’apologie d’idées étrangères à notre société et culture arabo-musulmane. Il évoque dans ses chansons sexe et homosexualité, appelle à la rébellion contre les gouvernements et les sociétés, et fait l’apologie du satanisme ». « Nous ne prônons que la liberté, l’égalité et l’amour dans des textes qui ne parlent au final que de choses très humaines, assure Carl Gergès. Et nous continuerons à le faire, sans rien changer à notre répertoire et notre style », poursuit-il. « Cette annulation injustifiée nous a frustrés bien évidemment, mais la réaction des fans qui nous soutiennent nous a largement réconfortés. » Sont-ils prêts à se produire à nouveau à Amman si le gouvernement jordanien revient sur sa décision ? « Sans doute. Pourquoi devrionsnous punir nos fans jordaniens ?… » « Nous voulons juste continuer à porter les couleurs de notre musique partout dans le monde, sans avoir à justifier de ce que nous sommes ou de notre mode de vie », affirme en conclusion Karim Ghattas. « Pour la première fois de ma vie, j’ai honte de la Jordanie, mon pays... » Sur son compte Facebook, Zane Siraj Sinno, la mère de Hamed Sinno, elle-même d’origine jordanienne, écrit : « En tant que jordanienne et mère du chanteur de Mashrou3 Leila, je suis fière de ce que ce groupe a osé accomplir. Je suis fière de mon fils. Je suis fière de l’intégrité de tous les membres de cette formation. Du courage que secrète chacune de leurs chansons, de la somme de réflexion et de lectures qu’ils ont mise dans chaque mot, sachant qu’ils s’adressent à toute une génération. Il est regrettable que la profondeur de leurs textes ait échappé à ceux qui les critiquent et qui ne sont, hélas, que le reflet de la situation dans notre région du monde (…) Je suis fière de Mashrou3 Leila, mais pour la première fois de ma vie, j’ai honte de mon pays, la Jordanie, qui n’a pas apprécié le fait que ce groupe ait du sang jordanien… » Mashrou3 Leila à Baalbeck. Photo archives Concert Quand la campagne municipale se fait musicale Au Station, la jeunesse beyrouthine et les artistes libanais se sont rassemblés hier soir pour soutenir, en musique, Beyrouth Madinati. Caterina BELARDI Ambiance décontractée, conviviale et jeune, à l’image de ce que représente Beyrouth Madinati – le changement. Voire le relais. Au Station à Jisr el-Wati, hier soir bondé, les jeunes Beyrouthins, bière à la main, se posent et causent, se croisent et se retrouvent. Amitiés, connaissances ou inconnus, des liens se tissent ou se renouent, pendant que différents artistes libanais animent la scène de cette salle au caractère underground et loftien et aux murs blancs. Un canevas blanc pour le pays ? C’est Nadine Labaki qui monte en premier sur scène, à la surprise et la joie du public. « Citoyenne de Beyrouth, j’ai peur pour ma ville, j’ai peur pour mes enfants, et surtout de ne pouvoir rien faire. Quitter ou quitter ? » se demandet-elle. Six formations différentes se sont ensuite succédé. À commencer par les sœurs Keserwany, Michelle et Noël, mobilisées contre les drames (et les déchets) politiques du pays, avec leur tube Zaffatleh el-Tarik. L’originalité de Karim Khneisser ne passe pas inaperçue. Anthony Khoury, au nom du groupe Adonis, s’ajoute au cocktail musi- cal. Il tend la main à Zeid Hamdan, le leader de la scène électro-underground libanaise. Avant de céder la place aux rappeurs RGB et Rakans. Et c’est Ali Hamdan, DJ vétéran, qui a orchestré les interludes et tissé les liens entre les artistes. « Culturellement, il y a un véritable problème au Liban », déclare Zeid Hamdan, l’un des principaux collaborateurs et initiateur de ce concert. « Les artistes partagent le désespoir de ne pas être représentés et de n’avoir aucune législation dans ce contexte politique affreux », assènet-il. Leur ras-le-bol va inci- ter le musicien et producteur à plaider pour le projet de Beyrouth Madinati. « Je fais partie de la génération qui n’a jamais voté, ou voulu voter. Beyrouth Madinati est un vecteur d’espoir. C’est un programme d’idées, un programme indépendant, sans religion, sans politique », s’enthousiasme-t-il. « Ils ont désormais le choix » Spontanément, Zeid Hamdan et Michelle Keserwany se mettent tous deux au service de la campagne. Le projet du concert se développe en coordination avec l’équipe de Beyrouth Madi- nati. En une semaine, tout est mis en place. « Les délais relativement très courts nous ont empêchés d’avoir une liste d’artistes plus large, mais plusieurs groupes absents, dont Mashrou3 Leila, actuellement en concert, nous ont exprimé leur support à distance », révèle Zein Hamdan. « Mon espoir est grand. Il faut que les gens comprennent qu’ils ont désormais le choix de pouvoir voter pour des idées et non pas pour des clans, ou pour des partageurs de butin de guerre », poursuit-il. « Je pense à mes enfants. C’est une ville qui ne ressemble plus à rien, une jeunesse qui Les sœurs Keserwany sur scène, hier, au Station. n’a plus d’identité entourée de tours et gratte-ciels. Il faut nettoyer le système pour nettoyer la ville ! » Le plus grand espoir ? « Revenir à Beyrouth, la ville dont on rêve », lance Nadine Labaki au public, Photo Michel Sayegh en adressant un appel la jeunesse. « Et maintenant on va où ? » On va aux urnes le 8 mai. 16 La Seize jeudi 28 avril 2016 Beyrouth insight par Carla HENOUD Dyma Demirdjian, des initiales gainsbourgiennes, et des histoires (de goût) Le dessin de pinter C’est avec un sac à dos plein à craquer de tenues différentes que Dyma Demirdjian voyage beaucoup, souvent et ramène pour son blog les tendances, les expos et les news du monde qu’elle aime. Son guide de routard très féminin signé Initials DD. tout. Le petit positif vaut tous les négatifs. » Ses grands yeux noirs souriants soulignent un air espiègle, une légèreté qui lui donne des ailes et l’envie, tout le temps, de partir. Ce matin en petite robe marinière Sacaï et ballerines, l’après-midi en jeans et veste Yves Saint Laurent, chaussures à talons 10 cm, Dyma Demirdjian s’amuse tout en travaillant. En créant, sur un air de Gainsbourg, son blog baptisé Initials DD, elle a réussi à y mettre tout ce qu’elle aime : l’écriture, la découverte, les expositions, l’art, la culture, et « la mode, la mode, la mode »… C’est en se laissant aller au gré des départs forcés ou choisis, des tentations de nouvelles pages, en se laissant emporter par sa curiosité naturelle, presque enfantine, que DD a atterri sur ce blog qui lui ressemble, forcément, beaucoup. Un chat qui se faufile, deux yeux, justement étonnés, dans de majuscules initiales DD pour logo, le blog semble être une destination importante dans la vie de cette fashionista. Une fashionista avec de l’esprit, une pointe d’humour et une autodérision nécessaire pour prendre les choses au sérieux tout en l’étant moins. « Ah tiens, je n’étais pas au courant de ça » Partir, revenir Née à Beyrouth, la jeune femme tombe tôt dans la marmite de l’impatience. « J’ai vite eu la bougeotte », avoue-t-elle. « J’ai grandi à Genève, poursuit-elle. À 17 ans, j’ai fait ma petite valise et je suis partie. Je n’en pouvais plus de cette ville morte où rien ne se passe. » Cap sur Paris, la Ville lumière où tant de choses se passent, et l’Université américaine où elle suit des cours d’histoire de l’art et d’histoire de cinéma. « C’est là, dit-elle, qu’ont commencé mes petites vadrouilles. » Sac à dos ou sac de grandes marques qu’elle déplace de ville en ville et, bien que « folle de Paris », Dyma Demirdjian s’embarque pour New York élargir ses horizons. L’essai ne va pas durer longtemps. « Je n’ai pas vraiment fait l’effort de m’intégrer. Mon cœur était resté à Paris. » Nouveau départ, cette fois-ci pour Beyrouth. « L’idée de rentrer ne me déplaisait pas… » Nous sommes en 2001. DD devient rédactrice dans la page cinéma de L’Orient-Le Jour. Mais 5 ans plus tard, elle repart pour cause de nou- velle guerre. Celle de juillet 2006. Genève peut-être ? « Ça n’a pas fait long feu. » Ce sera Paris, un stage chez un créateur de pashminas, un métro-boulot-dodo qui ne lui plaisait pas, un « je me cherchais encore », puis un « yallah, je retourne à Beyrouth » trouver sa voie dans la mode. Et de préciser : « J’ai toujours aimé ce domaine. Les choses m’ont paru évidentes. » Durant quelques années, elle travaille dans le journalisme, en collaborant avec L’Officiel et Elle Magazine, dans la joaillerie auprès de Sélim Mouzannar, avant un nouvel appel pour l’Europe, et plus précisément Londres. « Je n’ai aucun problème d’adaptation… Et j’adore les nouveaux départs ». So London it is. Très vite, elle trouve un emploi chez Harvey Nichols en tant que personal shopper. Une offre qu’elle décline, « pas assez motivante ». Elle préfère se remplir la tête d’images, de découvertes, d’expositions. « J’ai exploré la ville quartier par quartier. » Au bout d’un an de pérégrinations et de belles errances, la phrase qui résonne « il faut faire quelque chose de ma vie » lui donne des fourmis dans les pieds et la tête. Le lieu, nouvelle évidence : Beyrouth. « Une des plus belles villes au monde, en dépit de Encouragée à créer son blog et bien que « pas vraiment connectée sur les réseaux sociaux, je préfère le papier, le magazine », elle se lance dans cette aventure. « C’est une plateforme qui m’a permis de combiner tout ce que j’aime, la mode et le life style. Elle reflète ce que je suis, un mélange d’Occident et de Moyen-Orient. Initials DD parle essentiellement de Londres, Beyrouth et Paris. Des villes où j’ai vécu, qui me définissent chacune à leur manière et que j’aime partager. Que ce soit une marque de mode, un designer, une bonne adresse ou une expo, je ne parle que de ce que j’aime », dit-elle. Le style du blog est personnel, léger et sur le ton de l’humour. Mais en même temps, les articles sont informatifs. « J’aime l’idée qu’on lise une rubrique amusé mais tout en se disant : “Ah tiens je n’étais pas au courant de ça”. » Rédigé en anglais, « parce que c’est plus pratique, plus actuel et plus international », le blog est divisé en trois rubriques : Style, Stories et Life Style. Ponctuées de photos d’elle « en situation », « même si, confie-t-elle, c’était particulier au début », elle précise : « Il m’a semblé important de montrer ce que je porte, comment je le porte et de rester libre de mes choix. Mais c’est tellement virtuel tout ça, que ça devient un jeu, surtout pour moi qui adore m’habiller et me changer ! » Un an et un mois plus tard, les Initials DD se font un nom. Dans les projets de ce petit bout de femme pleine d’énergie : « Faire des collaborations avec des marques et développer une collaboration avec elles. Concevoir un article, écrire pour des magazines. » Rester dans la mode, la mode et la mode et puis, un matin, prendre son sac et repartir. Pour mieux y revenir. Échappée belle Guitariste exceptionnel, libre penseur, poète, Keziah Jones c’est du style et de l’élégance. Père du blufunk, il a inventé un nouveau son, mélange de blues, de soul et de funk. Félin gracieux, la voix également féline et sensuelle, le look toujours soigné et le chapeau toujours vissé sur la tête, même lorsqu’il jouait dans les métros parisiens, sa première scène. Il y sera d’ailleurs repéré en 1991 par Delabel France. Suivra un premier titre, l’incontournable Rhythm is Love. Keziah Jones démarre ainsi sa carrière, influencé par le musicien nigérien Fela, Jimmy Hendrix et Prince. Son funk, mêlé d’afrobeat, est sa marque de fabrique. Une musique métissée qui parcourt le monde et des albums dans la même veine : Blufunk Is Dead, African Space Craft, Liquid Sunshine, Black Orpheus, Nigerian Woods ou encore Captain Rugged. Le musicien charme autant les foules dans les stades où il se produit, en ouverture du concert des Rolling Stones, dans des clubs plus intimes ou dans le métro parisien où il s’est (re)produit depuis quelques années. Keziah Jones sera au MusicHall Waterfront le lundi 2 mai. Une production signée Liban Jazz. À ne pas rater. Pour plus d’informations : https://www.facebook.com/ events/554428141402214/ Pendant ce temps, ailleurs... Trente ans après, les Insus rebranchent Téléphone inoxydables comme Un autre monde, Ça c’est vraiment toi, Cendrillon et New York avec toi. Actif entre 1976 et 1986, Téléphone a vendu au total quelque 6 millions d’albums. Évoquée depuis de longues années mais jamais concrétisée, cette « reformation » était visiblement très attendue par les fans : « Plus de 450 000 places » ont été vendues lors de la mise en vente des 45 premiers concerts, a dit le producteur Gérard Drouot, en annonçant huit concerts supplémentaires. Selon le site du groupe, près de la moitié des concerts affichent déjà complet. Plusieurs tentatives de reconstitution du célèbre groupe de rock français avaient déjà eu lieu, en 1999 puis en 2010, mais n’avaient pas abouti, notamment en raison des dissensions existant avec Corinne Marienneau. Lors de leurs concerts de retour, en septembre, Jean- par Patricia KHODER Le (délicieux) pain quotidien de Ralph Bitar par C.H. Le blufunk débarque au Liban avec Keziah Jones Trente ans après la fin de Téléphone, trois membres de ce groupe phare du rock français des années 1980 rebranchent le courant sous le nom des Insus, avec une tournée géante qui a démarré hier en France. Désormais sans leur bassiste historique Corinne Marienneau, écartée de cette « reformation » officialisée en septembre par un concert surprise sur une petite scène parisienne, Jean-Louis Aubert, Louis Bertignac et Richard Kolinka vont assurer plus de 50 concerts jusqu’en novembre. Ils seront notamment l’une des têtes d’affiche dans de nombreux festivals d’été en France : Eurockéennes, Main Square, Vieilles Charrues, Francofolies... À l’instar du chanteur Michel Polnareff, qui démarre sa propre tournée du retour samedi, les Insus reprennent la route sans nouvelles chansons, mais avec une grosse envie de faire revivre des tubes Papilles Louis Aubert, Louis Bertignac et le batteur Richard Kolinka avaient joué avec le bassiste Aleksander Angelov (alias Alex). « S’ils ont envie de jouer ensemble, personne ne peut ni leur interdire ni leur reprocher, mais ils reforment rien du tout... ils jouent ensemble », avait regretté la bassiste écartée en septembre. Le 40e anniversaire de la création du groupe (1976) et le 30e de sa disparition (1986) ont donné lieu à plusieurs rééditions à l’automne, ainsi que la sortie d’un album hommage avec des reprises par la jeune génération. Depuis la fin de Téléphone, Jean-Louis Aubert (61 ans), souvent accompagné de Richard Kolinka (62 ans) à la batterie, et Louis Bertignac (62 ans) ont connu le succès en solo et avaient déjà ponctuellement rejoué les morceaux de Téléphone. (Source : AFP) De gauche à droite : Jean-Louis Aubert, Louis Bertignac et Richard Kolinka le 15 septembre dernier lors d’un concert à Lille. Denis Charlet/AFP Photo Krix Berberian Ralph Bitar est ingénieur et, même s’il a ouvert il y a peu une boulangerie organique qu’il a baptisée Bread Butiq, il demeure fidèle à son premier métier. D’ailleurs, c’est à partir de cette boulangerie de Jal el-Dib, où il pétrit lui-même la pâte après avoir choisi les meilleurs ingrédients, qu’il reste connecté via Internet à son entreprise spécialisée dans le développement de logiciels. « J’ai tout étudié, tout organisé avant de me lancer », souligne Ralph Bitar, qui est clairement un perfectionniste né. Encouragé par ses amis et sa famille, il se lance donc dans cette entreprise particulière, devenant un des rares boulangers au Liban à utiliser le levain dans sa fabrication du pain. Un produit purement naturel, fabriqué à partir de farine et d’eau. Son amour des aliments sains est presque inné. « J’ai toujours été attentif à la composition des aliments. Aujourd’hui, je ne mange plus que des produits naturels », note-t-il. Cet intérêt s’est développé quand il est parti aux ÉtatsUnis, où il fallait alors faire un effort particulier pour s’alimenter sainement. C’est là qu’il a commencé à préparer son propre pain. « Il m’était vraiment difficile d’avaler leur pain industriel. Et un jour, dans une librairie, j’ai trouvé un livre intitulé The Festive Book of Bread qui présentait des recettes liées à la préparation de pains particuliers », raconte Ralph Bitar. Il tente une première recette et commence ainsi à confectionner son propre pain. De retour au Liban, il partage sa recette avec sa mère, qui est elle-même un cordon bleu. « C’est elle qui m’a donné le goût des bonnes choses. Carole Bitar, ma sœur, aime aussi la cuisine et elle a tenu durant plusieurs années son propre restaurant à Achra- fieh », dit-il. Cette passion remonte à son enfance où, se souvient-il, lors d’un été passé en montagne, il s’était plu à préparer des manakich utilisant un four improvisé fabriqué à partir d’une dalle chauffée avec des brindilles de bois. « Je devais avoir dix ans. J’étais avec un camarade et nous nous sommes mis à vendre ces galettes aux passants et aux automobilistes. Je me rappelle, j’avais gagné 300 livres… C’était une grosse somme à l’époque ! », s’exclame-t-il. Aujourd’hui, c’est dans une boulangerie ultramoderne que Ralph Bitar pétrit son pain au levain, utilisant plusieurs genres et divers mélanges de farine organique, et cela tout en gardant un œil vigilant sur son entreprise dont le siège se trouve à Berytech. « Avant d’ouvrir Bread Boutiq, j’ai fait une étude de marché et j’ai suivi des formations en Europe », dit-il. C’est avec les meilleurs experts en pain qu’il a travaillé en Espagne et en Italie où il a perfectionné la confection du Panettone, très justement baptisé le roi du pain, car très difficile à préparer. Ralph Bitar ne rechigne pas sur la qualité supérieure des ingrédients qu’il utilise. En proposant son produit, il veut encourager les gens à redécouvrir le véritable goût du pain, encore plus inspiré par un livre illustré datant de 1890, qu’il vient de découvrir, hérité de son grand-père. Sérieux, exigeant, Ralph Bitar met de la passion dans tout ce qu’il fait. Il aime les sports de glisse, le volley-ball et le billard. Côté aliments, il a une préférence pour… les produits fermentés, comme le fromage, le vin et, bien sûr, le pain. Il aime aussi « tout ce qui est bon ». « Et l’on ne peut pas confectionner de bonnes choses avec des produits médiocres », martèle-t-il.