Des réformes, le débat dérape vers le sectarisme - L`Orient

Transcription

Des réformes, le débat dérape vers le sectarisme - L`Orient
ABONNEMENT
Entretien
Mashrou3 Leila censuré en Jordanie
Le « Submarine » de Mounia
Akl, en apnée dans le bruit
et la fureur des déchets
« Nous continuerons à
prôner l’égalité et l’amour
dans nos chansons »
Page 6, l’article de Colette KHALAF
Page 15, l’article de Zéna ZALZAL
QUOTIDIEN LIBANAIS D’EXPRESSION FRANÇAISE
jeudi 28 avril 2016 | N°14622
www.lorientlejour.com | 2000 L.L.
Analyse Page 2 / Sandra NOUJEIM
Justice Page 2
Controverse Page 11 / Irène MOSALLI (à Washington)
Le « pacte national » de Berry, ou la
manipulation des partis chrétiens
Internet illégal : les arrestations se limitent
aux subalternes des premiers suspects
Le coup de grâce US contre l’Arabie saoudite
en 28 pages secrètes sur le 11-Septembre
Impression
Des mots et de leur
source
À Beyrouth, les adolescents francophones ont
un drôle de tic : ils emploient le verbe « partir »
à tout venant et le plus souvent à mauvais escient. Ils « partent » à la gym, au lycée, au B018
ou chez Gabrielle, avec autant de légèreté qu’ils
« partent » au Canada. Partir, du latin partiri, partager. On laisserait ainsi une partie de soi, emportant l’autre au loin. Partir c’est aussi mourir,
et pas qu’un peu. Alors quand ils « partent » au
cinéma, pardon, c’est perturbant. On préférerait
qu’ils y « aillent », tout simplement, le temps de la
séance, et qu’ils en reviennent le soir même. On
ne sait pas comment les mots deviennent victimes
des modes. « Trop », par exemple, est le modèle
millenium du modeste « très ». Plus rien n’est très
beau ou très laid. On dit « trop » beau, et dans
ce trop, comment ne pas entendre l’alarme d’un
dépassement de limite ; mais quelle limite ? À
quel moment l’abondant est-il devenu excessif ?
Aussi vrai que le langage est symptomatique de
l’époque qui l’énonce, on pourrait imaginer que
la manie de « partir » est inhérente au mode de
vie libanais. Quant au « trop », moins spécifique
à notre sabir, on ne peut qu’y voir le mot d’une
époque asphyxiée par une consommation anormale qui atteint déjà ses limites.
Avant-hier, en « partant » à l’université, des
étudiants se sont retrouvés au milieu d’une bagarre « trop » grave. Les partisans de Bachir
Gemayel, qui organisaient à l’AUB une conférence
à sa mémoire, ont été attaqués par des membres
du Parti syrien national social (PSNS). La scène
laisse rêveur. D’abord à cause des forces en présence en ce mois d’avril de l’an de grâce 2016.
Parti fondé en 1932 il y a 84 ans par Antoun
Saadé, le PSNS prônait, avant-gardiste, la laïcité
et l’égalité des sexes ainsi que l’opposition aux
colonialismes français et anglais de cette époque.
Plus tard, sa vision ambitieuse de l’identité arabe
s’est réduite à une allégeance au régime syrien,
au point qu’il fut favorable, durant l’occupation
syrienne, à une annexion du Liban par la Syrie.
Fils de Pierre Gemayel, le fondateur en 1936 (il
y a 80 ans) des Phalanges libanaises, parti chrétien
et conservateur, Bachir Gemayel lève au cours de la
guerre du Liban une milice qui fédère la majorité des
combattants chrétiens dans le but de préserver l’indépendance et l’intégrité du Liban dans ses 10 452
km² de frontières. Élu président de la République en
août 1982, Bachir Gemayel fut assassiné… par un
membre du PSNS, Habib Chartouni. L’arrêt définitif
des combats n’eut lieu que dix ans plus tard.
Deux idéologies opposées, l’une laïque, l’autre
chrétienne ; l’une sans frontières, l’autre géocentrique, toutes deux enracinées dans les années 30.
Huit décennies plus tard, on s’affronte encore pour
les mêmes causes devenues obsolètes. La Syrie
est détruite et le Liban dans l’impasse. Voilà pourquoi on « part », voilà pourquoi c’en est « trop ».
Il est temps de plancher sur des idées neuves,
dépassionnées, intelligentes, équitables, contemporaines. Ces petits meurtres entre vieux ennemis
sont d’un archaïsme navrant, au seuil d’un millénaire qui s’annonce cruel pour les retardataires.
Fifi ABOU DIB
Aujourd’hui
Exposition
Charbel Samuel Aoun, dérangeur (de pierres) et résistant
(sous les oliviers)
Liban
Page 15, l’article de Danny MALLAT
Municipales / Beyrouth
Des réformes, le débat
dérape vers le sectarisme
La psychanalyse,
ni ange ni démon
« Les tyrans ne
sont grands
que parce que
nous sommes à
genoux » (suite)
Page 4, l’article
de Chawki AZOURI
Économie
Compte-rendu
Les banques
centrales arabes
se mobilisent
pour l’inclusion
financière
Page 8, l’article
de Philippe
HAGE BOUTROS
International
États-Unis
La victoire des
mal-aimés
Page 10, l’article
de Christian MERVILLE
Syrie
« Si la trêve tient,
c’est entre les
États-Unis et la
Russie, pas entre
l’opposition
et le régime »
Page 11
La Seize
Photo Michel Sayegh
Après avoir principalement porté sur les réformes et la citoyenneté, avec la naissance
des listes Beyrouth Madinati (pour laquelle un concert se donnait hier au Station)
et Citoyen et Citoyennes dans un État, le débat politique au cœur des municipales
de Beyrouth prend désormais une tournure sectaire et dérape vers la parité islamochrétienne, pourtant consacrée de manière coutumière par le camp Hariri dans l’aprèsguerre, avec l’entrée en jeu de la liste Wazzan. Cette dernière, qui doit voir le jour ce
soir, est formée de 15 musulmans et 9 chrétiens et réclame le droit de la communauté
sunnite, du fait de sa supériorité numérique dans la capitale, à 60 % des sièges.
Pages 3 et 15, les articles de Yara ABI AKL, Rania RAAD TAWK et Caterina BELARDI
Beit-Méry se prononcera pour le retour, ou pas, de la famille
Moukheiber
Page 3, l’article d’Anne-Marie EL-HAGE
Tourisme
Samedi 30 avril
Votre magazine de poche
L’Orient-Le Jour Junior
offert avec L’Orient-Le Jour
Grillage, barrières, etc. :
sécurité renforcée dans
la grotte de Jeïta
Page 4, l’article de Benoît DURAND
Beyrouth insight
Dyma Demirdjian,
des initiales
gainsbourgiennes, et
des histoires (de goût)
Page 16, l’article de Carla HENOUD
Papilles
Le (délicieux)
pain quotidien
de Ralph Bitar
L’article de
Patricia KHODER
Échappée belle
Le blufunk
débarque au Liban
avec Keziah Jones
Ciné/Expos/Spectacles 6
Carnet, météo 7
Bourse 8
Petites annonces 9
Horoscope, jeux 14
BEYROUTH
min.
max.
19° / 25°
2
Liban
jeudi 28 avril 2016
Analyse
Sécurité
Le « pacte national » de Berry, ou
la manipulation des partis chrétiens
Sandra NOUJEIM
Après avoir annoncé qu’il
renonçait temporairement à
la législation de nécessité au
profit de l’examen en commissions parlementaires des
dix-sept projets de loi électorale existants, le président de la
Chambre, Nabih Berry, n’a pas
tardé à fixer à mardi prochain
la date de la première réunion
de ces commissions. Dans un
communiqué publié hier, il a
énuméré les commissions appelées à se réunir : les Finances
et le Budget, l’Administration
et la Justice, les Affaires étrangères et les Émigrés, la Défense
nationale et l’Intérieur, l’Information et les Télécommunications. Le vice-président de
la Chambre, Farid Makari, a
précisé pour sa part qu’il a été
chargé par M. Berry de présider
les réunions des commissions.
La démarche de M. Berry
prend ainsi forme. Résolu à
« favoriser le pacte national » sur
toute autre considération, et à
prendre en compte la demande
des parties chrétiennes (les partis politiques et les indépendants) d’élaborer une nouvelle
loi électorale préalablement à la
relance éventuelle du législatif
(que le parti Kataëb est le seul à
refuser dans l’absolu), il pourrait
faire d’une pierre deux coups.
D’abord, révéler l’attitude récalcitrante de certaines parties,
y compris chrétiennes, à abroger la loi de 1960. Et ensuite,
enraciner plus solidement dans
l’exercice politique sa conception du pacte national.
Relayant la détermination
exprimée par le président de la
Chambre hier à aboutir à une
entente sur une loi électorale,
M. Makari s’est dit optimiste.
« Il existe des points de convergence entre la plupart des blocs
parlementaires sur lesquels
on peut bâtir », a-t-il souligné
à l’agence al-Markaziya. Et
d’ajouter : « Si la majorité des
forces politiques souhaitent
approuver une loi électorale,
elles doivent déployer tous
leurs efforts à cette fin, dans les
limites du raisonnable et non de
l’imaginaire. Les actes se font
d’abord par les intentions. »
Bien sûr, comme le concède
d’ailleurs le camp berryiste, il
est improbable que ces réunions
aboutissent à un résultat avant
la fin de la session parlementaire
ordinaire le 31 mai prochain.
Surtout que la commission parlementaire restreinte qui avait
été chargée d’élaborer un projet
commun en quatre mois n’a
pu aboutir à « un résultat, mais
seulement un compte-rendu »,
selon les termes de M. Makari
dans un entretien accordé mardi au quotidien an-Nahar. Cela
encore est tout à l’avantage du
président de la Chambre : en se
privant de tout espoir de relan-
cer le législatif avant la fin de la
session ordinaire, il aurait fait
preuve d’une certaine patience
à l’égard du chef du bloc du
Changement et de la Réforme,
le député Michel Aoun, qui
continue de contester la légitimité du Parlement actuel.
Il aurait surtout fait un usage
opportun du « pacte national »,
selon sa définition de ce pacte.
Depuis que s’était posée en
2007 la question de « la conformité du gouvernement Siniora
au pacte national » jusqu’à la
formation du cabinet Mikati en
2011, en passant par la consécration du tiers de blocage
comme condition de formation
du gouvernement, M. Berry n’a
invoqué le « pacte national » que
pour défendre une participation
chiite active/prédominante au
pouvoir, circonscrite de surcroît
au tandem Amal-Hezbollah.
« Berry a inventé l’idée
du pacte national »
Lorsqu’il a été question de
relancer le législatif (sous les
appellations alternatives de
« législation de nécessité »
ou « législation nécessaire »),
l’opposition chrétienne s’est
renforcée, en partie à cause du
nouveau tandem Courant patriotique libre (CPL)-Forces libanaises, qui s’érige en nouveau
front chrétien. À cet égard, des
milieux politiques rapportent
que le Hezbollah aurait tenu à
ménager Michel Aoun sur la
question du législatif, par souci
d’équilibrer le blocage qu’il
continue de mener sur la présidentielle, au détriment de son
propre candidat. Un souci qui
aurait été renforcé par la nouvelle solidarité interchrétienne.
Le bloc du Hezbollah qui s’est
réuni hier à Haret Hreik sous la
présidence du député Mohammad Raad a publié un communiqué dans lequel il a estimé
qu’il « est temps d’approuver
une loi électorale juste et efficace garante de la parité et du
vivre-ensemble ».
Mais il y a aussi d’autres
acteurs qui auraient contré la
relance du législatif : les voix
chrétiennes des Kataëb et des
indépendants, ainsi que l’engagement du chef du courant
du Futur, Saad Hariri, après
la séance législative orpheline
de novembre 2015, à ne plus
prendre part à d’autres séances
tant qu’une nouvelle loi électorale ne sera pas approuvée,
adhérant ainsi aux demandes
des partis chrétiens (ce qu’a
démenti le président de la
Chambre, mais qu’a confirmé
M. Makari).
L’option de faire fi du pacte
national dans ce contexte aurait
risqué de désavouer le président de la Chambre, qui se
veut garant de ce dernier. « Le
président Berry est celui qui a
inventé l’idée du pacte national.
Mokbel évoque les besoins
de l’armée devant son homologue
russe à Moscou
Celle-ci ne lui a pas été imposée », est allé jusqu’à affirmer
le ministre Ali Hassan Khalil
dans un entretien publié hier
dans le quotidien al-Joumhouriya. Il répondait ainsi au CPL
qui se targue d’avoir contraint
le président de la Chambre à
renoncer à la convocation d’une
séance législative ordinaire.
Hier, le général Michel
Aoun est revenu à la charge,
en dénonçant à la télévision
un partenariat bafoué que les
chrétiens tenteraient de rétablir.
« Si le partenariat et l’équilibre
au pouvoir ne sont pas rétablis,
le Liban sera en danger, parce
que les anomalies ne sont pas
vouées à durer », a-t-il souligné.
Ce que les partis chrétiens
omettent toutefois de voir, c’est
qu’en quantifiant le partenariat
– par des sièges qui vont jusqu’à
la septième catégorie, ou par
des positions qui conduisent
au blocage institutionnel –, ils
s’alignent sur l’esprit même,
sectaire par excellence, du
« pacte national » véhiculé par
M. Berry.
D’ailleurs, en filigrane des
articles qui décrivent les tensions Aoun-Berry, c’est le souci
du second de servir le « pacte
national » qui est décrit. Calquant le modèle communautaire du Hezbollah, le « front
chrétien » mène une bataille
perdante pour la démocratie –
et perdante en politique.
Conseil des ministres
Données des opérateurs de téléphonie mobile :
le gouvernement prolonge le délai
a été relevé lors du Conseil
des ministres hier, malgré son
absence de l’ordre du jour,
Tammam Salam ayant décidé
de se charger personnellement du dossier. M. Jreige a
annoncé, à l’issue du Conseil
des ministres, que le gouvernement a accepté de prolonger le délai pour mettre à la
disposition des services de
sécurité les données des opérateurs de téléphonie mobile.
C’est le Premier ministre qui
décidera de remettre ces données au département de la
Sécurité de l’État, a précisé
M. Jreige. « Nous avons demandé que les données soient
à (la disposition de) tous les
services dont celui de la Sécurité de l’État, et M. Salam a
assuré qu’elles appartiennent
à tous », a pour sa part déclaré
le ministre de l’Éducation,
Élias Bou Saab.
Réagissant aux décisions
du gouvernement, le ministre
du Tourisme, Michel Pharaon, a pour sa part indiqué
à L’Orient-Le Jour que « la
Sécurité de l’État était boycottée ». « Deux cent cinquante demandes d’accès aux
données de téléphonie mobile
Le Conseil des ministres en réunion, hier. lui ont été refusées il y a 7 à
8 mois », a-t-il révélé. « L’avis
de l’adjoint à la direction de
cet organisme, même s’il est
négatif, ne constitue pas une
raison suffisante pour refuser
de donner des fonds à cette
institution qui combat le terrorisme », a ajouté M. Pharaon. « M. Salam a dit qu’il
était en train de s’occuper
de cette affaire et a demandé
qu’il n’y ait plus de surenchères à ce sujet. Les médias
se sont effectivement emparés de ce sujet parce que ça
fait plusieurs mois que cette
affaire traîne. Pour qu’on arrête de parler du dossier de la
Sécurité de l’État, il faut tout
simplement le régler », a-t-il
souligné.
Par ailleurs, avant d’entrer
en réunion, le ministre de
l’Environnement, Mohammad Machnouk, a indiqué
que « 550 mille tonnes, soit
70 % des déchets se trouvant
Photo Ani
dans les rues, ont été ramassées ». Le ministre des Télécoms Boutros Harb a quant
à lui noté que le dossier de
l’Internet illégal n’est pas à
l’ordre du jour de la réunion
gouvernementale.
M. Salam a en outre insisté,
en début de réunion et comme
à son habitude, sur la nécessité de mettre fin au plus vite à
la vacance présidentielle.
Z. A.
Justice
Internet illégal : les arrestations se limitent aux subalternes
des premiers suspects
Le procureur général près
la Cour de cassation, le juge
Samir Hammoud, a annoncé
hier la clôture de l’enquête
menée par le service central
d’inspection criminelle, sous
sa supervision, dans le dossier du réseau Internet illégal.
Le service d’inspection avait
été chargé d’élargir l’enquête,
menée dans un premier temps
par le procureur général près
le tribunal militaire, suite à la
communication par les services secrets de l’armée d’un
rapport détaillé sur les branchements Internet illégaux.
C’est ce rapport – lequel est
en contradiction avec le rapport d’Ogero – qui a conduit
en outre à l’élargissement de
l’enquête menée par le juge
Hammoud sur la question
de l’acheminement au Liban
d’équipements sans permis
devant servir de support au
réseau illégal.
C’est le premier volet de
l’enquête élargie qui a donc
été clos hier, comme l’a an-
noncé le juge Hammoud.
Cela a permis au procureur
financier général, le juge Ali
Ibrahim, de porter plainte
contre six personnes, dont
trois sont déjà arrêtées pour
branchement illégal, vente et
montage de réseau Internet
illégal, ainsi que pour dilapidation des deniers publics.
Le dossier a été transféré au
premier juge d’instruction du
Mont-Liban, Jean Ferneiné.
Rappelons qu’une troisième
enquête menée par le bureau
de lutte contre les crimes cybernétiques (Forces de sécurité intérieure) sous la supervision du juge Hammoud,
dans l’affaire Google Cache, a
également été close. Ce dossier est un embranchement
de l’affaire d’Internet illégal,
impliquant directement la
direction d’Ogero : Google
Cache est le nom de la société
offrant soi-disant des services
illégaux, dont le siège avait
été perquisitionné à Mazraa
à Beyrouth, conduisant à la
saisie d’un serveur attribué
à Ogero par les enquêteurs.
C’est par ce dossier que le
nom du directeur d’Ogero
Abdel Menhem Youssef a
été ajouté à l’affaire du réseau
illégal.
Le juge Hammoud a révélé
hier à l’Agence nationale d’information que six personnes
ont été arrêtées jusque-là
dans cette affaire. Il s’agit de
Ghassan Gharbali, Toufic
Hisso (propriétaire de Google
Cache, NDLR), Robert
Saab, Tony Haddad, Hassan
Mortada et Rino Samaha,
comme le rapporte l’agence
d’information al-Markaziya.
Des avis de recherche ont par
ailleurs été émis contre quatre
autres personnes, a précisé le
juge Hammoud.
Compromis
Les six noms révélés hier
n’incluent aucun de ceux qui
avaient circulé lorsque l’affaire
d’Internet illégal s’était ébruitée : des parties influentes
(issues de milieux politiques,
ou proches de plus d’une autorité ministérielle, ou encore de
l’institution militaire) avaient
été soupçonnées d’y être impliquées. Mais les personnes
ayant fait l’objet de poursuites
judiciaires ne seraient que
leurs subalternes, rapporte une
source judiciaire à L’Orient-Le
Jour. Aucune personne ayant
notoriété « n’a été questionnée », s’étonne la source.
La question se pose de savoir si le directeur d’Ogero,
Abdel Menhem Youssef, est
toujours dans le collimateur
des enquêteurs. Une audience
avait été prévue lundi dernier, avant d’être reportée le
jour même, « le temps que
l’enquête aboutisse », selon les
termes du juge Hammoud tels
que rapportés dans les médias.
La source judiciaire confie
à L’OLJ qu’un « compromis
aurait été trouvé pour assurer
à M. Youssef une issue à cette
affaire ». De la même manière
qu’il a été convenu de pour-
Le ministre de la Défense,
Samir Mokbel, a évoqué hier
avec son homologue russe,
Sergueï
Koujouguetovitch
Choïgou, les besoins pressants de l’armée libanaise et
les moyens pouvant lui permettre d’accomplir sa tâche
face aux menaces et défis
divers. La question des réfugiés syriens était également à
l’ordre du jour.
« La Russie œuvre en vue
de soutenir le Liban et son
armée. Elle déploie également des efforts en direction
de la paix dans la région par
le moyen de la guerre qu’elle
mène contre le terrorisme »,
a indiqué M. Mokbel devant
son homologue russe.
Le ministre, qui venait
d’arriver à Moscou pour
participer aux travaux de la
conférence sur la sécurité internationale, a été reçu à son
arrivée à l’aéroport par le délégué patriarcal de la capitale
russe, l’évêque Nivon Saykali,
et l’ambassadeur du Liban,
Chawki Bou Nassar. Était
également présent pour l’accueillir le vice-ministre russe
de la Défense à la tête d’une
délégation de grands officiers.
M. Mokbel a ensuite rencontré le patriarche de Moscou et de toutes les Russies,
Cyrille, avec lequel il a évoqué
la situation internationale et
régionale, ainsi que les développements au Liban. Les
deux hommes ont également
examiné des sujets ayant trait
aux affaires orthodoxes et aux
difficultés auxquelles font face
les chrétiens d’Orient désormais forcés à l’exil.
Le ministre de la Défense
a répercuté à l’issue de la rencontre les préoccupations du
patriarche Cyrille à l’égard de
la communauté chrétienne en
général et son attachement à
la nécessité de préserver et de
perpétuer l’ancrage des chrétiens en Orient.
Conférence
La réunion du Conseil des ministres s’est déroulée sans encombre hier, les dossiers
épineux de la Sécurité de l’État et de l’Internet illégal n’ayant pas été à l’ordre du jour.
Le gouvernement a par ailleurs prolongé d’une année l’accès pour les services de
sécurité, dont la Sécurité de l’État, aux données des opérateurs de téléphonie mobile.
« Le dossier du service de la
Sécurité de l’État n’a pas été
placé à l’ordre du jour du
Conseil des ministres parce
qu’il est toujours en train
d’être suivi par le Premier
ministre Tammam Salam », a
indiqué le ministre de l’Information Ramzi Jreige avant la
réunion. Ce service souffre
depuis plusieurs mois d’un
gel de ses fonds. Le Premier
ministre, dont répond ce service, ainsi que le ministre des
Finances, Ali Hassan Khalil,
exigent que chaque demande
de déblocage de fonds qui leur
est soumise par le directeur de
la Sécurité de l’État (un chrétien) soit contresignée par son
second (de confession chiite).
La question de la répartition
des prérogatives entre le directeur et le directeur adjoint,
telle que prévue par la loi,
n’avait jamais posé problème.
Les tiraillements ont fini par
prendre une tournure confessionnelle.
La Sécurité de l’État souffre
également d’une difficulté
d’accès aux données (data)
des opérateurs de téléphonie
mobile dans le cadre de son
travail d’enquête. Un sujet qui
Samir Mokbel s’entretenant avec les deux dignitaires religieux orthodoxes à Moscou.
suivre les seconds couteaux
des propriétaires du réseau
illégal, il aurait été convenu
de poursuivre certains fonctionnaires d’Ogero, à la place
de M. Youssef.
« Ces derniers pourraient
bien être convoqués dans les
prochains jours pour subir
un interrogatoire », affirme la
source judiciaire.
Dans ce contexte, le syndicat des employés d’Ogero,
dont le conseil exécutif s’est
réuni hier, a menacé de « recourir à l’escalade afin de préserver la dignité de la société
et de ses employés », au cas où
« la campagne contre cette entité devait se poursuivre ». Le
syndicat a appelé à « mettre
un terme aux allégations
nuisibles et sans fondement
dirigées contre Ogero, et se
focaliser sur le réseau Internet
illégal qui a conduit au gaspillage des deniers publics (en
allusion à l’artifice, selon eux,
de l’affaire Google Cache) ».
S. N.
Siniora : Le Liban a besoin
de la solidarité arabe
Le chef du bloc parlementaire du Futur, Fouad Siniora, a souligné que « les
Arabes, et plus particulièrement le Liban et la Syrie,
ont besoin de la solidarité
arabe ».
« Celle-ci est importante
pour le Liban pour que tout
espoir dans ce pays ne soit
pas perdu. Elle est importante pour la Syrie afin que
ce pays ne devienne pas une
ruine gigantesque », a-t-il dit
dans une allocution qu’il a
prononcée à Riyad lors d’un
congrès organisé dimanche
et lundi par le Centre du roi
Fayçal pour les recherches et
les études islamiques autour
de la personnalité de l’ancien
chef de la diplomatie saoudienne, Saoud el-Fayçal. Le
roi Salmane ben Abdel Aziz
ainsi qu’un grand nombre
de responsables saoudiens et
arabes ont assisté à la séance
inaugurale.
Dans son discours, M.
Siniora a exposé le rôle joué
par l’émir Saoud el-Fayçal
au niveau du développement
des relations libano-saoudiennes, après avoir rappelé
la contribution des Libanais au développement du
royaume wahhabite à partir
des années 30 et 40. Il s’est
arrêté en particulier sur le
rôle diplomatique assumé
par Saoud el-Fayçal lors de
l’opération militaire israélienne de 2006 contre le
Liban et sa participation
notamment à l’élaboration et
à l’adoption de la résolution
1701 du Conseil de sécurité
de l’Onu.
Après avoir rappelé également la contribution de
l’Arabie saoudite, du Koweït,
du Qatar, des Émirats arabes
unis et du sultanat d’Oman à
la reconstruction du Liban,
M. Siniora a exposé le rôle que
l’émir Saoud a joué pour « un
rétablissement des relations
stratégiques dans la région et
soutenir l’unité et la sécurité
du monde arabe, notamment
après l’accord israélo-égyptien
de Camp David ».
Le chef du bloc du Futur
a insisté sur la nécessité de
« s’inspirer du parcours diplomatique de l’émir Saoud
pour édifier des politiques
arabes ». » Nous devons nous
efforcer de recouvrer notre
foi dans une arabité éclairée,
qui favorise un État au sein
duquel tous les citoyens sont
égaux entre eux et devant
la loi et qui œuvre pour des
réformes et une bonne gouvernance, une arabité éclairée qui rassemble les Arabes
et les motive pour gérer
leurs intérêts et leurs droits
légitimes, tout en consolidant leur complémentarité
politique, économique et
de sécurité », a déclaré M.
Siniora.
PSNS
Marwan Farès : Notre proposition
de loi électorale est la planche
de salut du Liban
« Aux 17 projets et propositions de lois électorales que le
président du Parlement, Nabih Berry, vient de transmettre
aux commissions parlementaires conjointes pour examen,
doit s’ajouter celui présenté,
en 1997, par le bloc nationalsocial qui regroupe les députés du Parti syrien national
social (PSNS). » C’est ce qu’a
réclamé hier l’un des députés
du bloc, Marwan Farès, lors
d’une conférence de presse
qu’il a tenue au Parlement et
au cours de laquelle il a souhaité que le projet de son bloc
soit également transmis pour
discussion.
Le député du BaalbeckHermel a tenu à affirmer que
le texte du PSNS soumis à la
Chambre il y a une vingtaine
d’années « est la planche de salut pour sortir le pays du cercle
vicieux du confessionnalisme
et du communautarisme ».
Le texte préconise l’adoption
de la circonscription unique, la
proportionnelle, la réduction
de l’âge de vote de 21 à 18 ans
et la parité hommes-femmes,
a indiqué le député. « Avec
une loi de ce type, les partis
politiques pourront jouer un
rôle important dans la vie politique », a souligné M. Farès
en insistant sur le fait que plusieurs parties en présence, dont
M. Berry, sont en faveur de la
proportionnelle combinée à la
Marwan Farès faisant la promotion du texte de loi présenté par le
bloc parlementaire du PSNS.
circonscription unique.
« Je suis convaincu que le
Liban ne pourra s’extirper de
sa crise confessionnelle endémique qu’à l’aide d’une loi
pareille qui ne table aucunement sur les confessions », a
poursuivi le député avant de
rappeler que les clauses de l’accord de Taëf prévoient l’abolition du confessionnalisme et
la constitution préalable d’une
commission ad hoc pour parvenir à cet objectif.
Lundi dernier, M. Berry
avait fait machine arrière au
sujet de la tenue d’une séance
plénière de la Chambre consacrée à la « législation de nécessité », qu’il voulait convoquer,
concédant à ses détracteurs la
primauté de l’examen d’une
nouvelle loi électorale. Selon
M. Berry, non moins de dixsept textes doivent être examinés.
Les blocs chrétiens, toutes
tendances confondues, soutenus par le courant du Futur,
refusent que soit repris le travail de législation tant que le
projet de loi électorale n’est pas
placé en tête de l’ordre du jour
de la séance parlementaire.
Le débat autour de l’adoption d’une loi majoritaire
ou proportionnelle et sur le
nombre de circonscriptions se
poursuit inlassablement depuis
plusieurs mois, en vain.
Liban
jeudi 28 avril 2016
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Municipales / Beyrouth
Face à la parité, la liste Wazzan
clame « le droit des sunnites
à une bonne représentation »
Najah Wakim se retire de la course et loue « l’intégrité » de Charbel
Nahas.
Yara ABI AKL
À quelques jours de la date fatidique du 8 mai, celle du scrutin
de Beyrouth, pas moins de cinq
listes se disputeront les sièges du
conseil municipal de la capitale.
Après Beyrouth Madinati,
Citoyens et citoyennes dans
un État (présidée par l’ancien
ministre du Travail Charbel
Nahas), et la Liste des Beyrouthins parrainée par le chef du
courant du Futur, Saad Hariri,
avec la participation des principaux partis politiques du pays,
une nouvelle liste devrait voir le
jour ce soir à 18h, présidée par
l’avocat Imad Wazzan.
Joint par L’Orient-Le Jour, M.
Wazzan a indiqué que la liste
est formée de 15 musulmans et
de neuf chrétiens. Sans donner
de détails sur la nature de la participation chrétienne à la liste ou
la manière avec laquelle les candidats chrétiens seront répartis,
M. Wazzan a indiqué que les
candidats musulmans seraient
répartis comme suit : 12 sunnites, deux chiites et un druze.
Commentant ce que beaucoup jugent comme étant un
irrespect de la coutumière parité
islamo-chrétienne, M. Wazzan
a estimé qu’ « il n’est pas tenu de
se conformer à des opinions qui
nous ont été imposées durant
des années », en allusion à la
tradition instaurée dans l’aprèsguerre par Rafic Hariri afin de
préserver l’équilibre islamochrétien au sein du conseil municipal de Beyrouth. « Nous ne
voulons pas de partis politiques
dont les disputes mettraient en
péril les intérêts des gens », a
poursuivi M. Wazzan avant
de faire état d’ « un grand bloc
d’électeurs dont nous préservons les droits, tout en respectant la proportionnelle appuyée
par les chrétiens et les familles
de la ville, parmi lesquelles nous
avons choisi des figures respectables ».
« 60 % des Beyrouthins
sont des sunnites »
« Cette liste complète est
formée de 15 sunnites et de 9
personnes des autres communautés », affirme de son côté à
L’Orient-Le Jour le journaliste
Mohammad Salam, proche
de la liste. « Nous avons opté
pour cette répartition des
sièges en nous basant sur les
données démographiques qui
confirment que 60 % des Beyrouthins sont des sunnites, ce
qui nous donne le droit d’avoir
plus que 8 sièges municipaux »,
estime-t-il en allusion aux huit
sièges que M. Hariri a attribués
aux représentants de la communauté sunnite au sein de sa
propre liste. « Nous ne faisons
que réclamer une bonne représentation. Le sunnite opprimé
réclame aujourd’hui ce que le
chrétien opprimé demandait
déjà depuis longtemps », souligne M. Salam.
Commentant la proportion de 40 % de sièges laissée
aux candidats chrétiens, M.
Salam a rappelé les relations
de fraternité liant les habitants
de Beyrouth de différentes
communautés religieuses, tout
en soulignant que « la composition de la liste garantit la
présence chrétienne au conseil
municipal ».
Le journaliste a par ailleurs
minimisé le risque de panachage qui pourrait conduire à
ce qu’il y ait peu ou pas d’élus
chrétiens au sein du conseil
municipal. Selon lui, « les électeurs optent pour le panachage
s’ils subissent une provocation
qui ne garantirait pas leur droit
à une bonne représentation.
Or ce n’est pas le cas de notre
liste, puisque nous préservons
les parts de tous conformément
à leur poids démographique ».
« Nous n’élirons pas les
alliés de Bachar el-Assad, ni
ceux qui ont envahi Beyrouth
le 7 mai 2008 ni leurs alliés.
Nous sommes aussi déçus par
ceux qui ont soutenu la candidature des alliés d’Assad à la
présidence de la République »,
ajoute-t-il.
Retrait de Najah Wakim
Une autre liste devait être
annoncée par le Mouvement
du peuple de l’ancien député
Najah Wakim. Or, ce dernier
a décidé hier de se retirer de
la course. Interrogé par L’OLJ
sur les raisons de ce retrait, M.
Wakim a fait état d’ « efforts
déployés pour former une liste
rassemblant tous les opposants à l’alliance entre les pôles
du pouvoir, mais sans succès.
Ainsi, et afin d’éviter un nouveau schisme dans les rangs
de l’opposition, nous avons
préféré nous retirer », a-t-il
noté. Concernant un éventuel
appui de sa formation à la liste
de l’ancien ministre Charbel
Nahas, le chef du Mouvement
du peuple a fait l’éloge de
l’ancien ministre du Travail,
qu’il a qualifié d’ « intègre »,
sans pour autant donner de
précisions sur ses intentions
de vote.
Un autre opposant traditionnel à la ligne haririenne,
Kamal Chatila, ex-président
du Congrès populaire libanais
et président de la Conférence
de Beyrouth et du Sahel, a
incité, dans un communiqué publié hier, les candidats
aux municipales de Beyrouth
à se retirer de la course, car
« l’échéance est une mesure
démocratique tronquée, visant à prolonger les mandats
de municipalités appartenant
à une formation qui a monopolisé la décision des sunnites,
conformément à une décision régionale, et qui essaie
aujourd’hui de remédier à sa
faiblesse ».
L’attachement de Hariri
à la parité
Face à toutes ces critiques,
Saad Hariri a mis en exergue
hier son « insistance à consacrer la parité entre musulmans
et chrétiens dans la formation
de la Liste des Beyrouthins
pour les prochaines élections
municipales », qui vise à
mettre en évidence que nous
sommes un courant modéré
qui accepte l’autre, qui est
ouvert à tout le monde, qui
croit en la coexistence et refuse toutes les formes d’into-
lérance et d’extrémisme.
M. Hariri, qui s’exprimait
devant les familles beyrouthines Tamim, Beydoun,
Boutari, Aris, Jaroudi, Kabbani, Assaf et Houry, à la
Maison du centre, en présence du candidat à la présidence du conseil municipal
de Beyrouth, Jamal Itani, a
appelé les participants à voter
pour la liste le 8 mai « de sorte
que le conseil municipal qui
exprime les aspirations des
Beyrouthins et œuvre pour la
capitale puisse gagner ».
Une cinquième liste
Une cinquième liste, incomplète, a également vu le
jour hier. Il s’agit de la Liste
du Beyrouthin, annoncée
au cours d’une conférence
de presse tenue au siège du
Club de la presse. Cette liste
comporte neuf candidats :
Adnane Moustapha Hakim,
Hani Mounir Fathallah,
Mohammad Nabil Imadeddine Adada, Wadid Imadeddine Chaar, Abdel Rahman
Kamal, Abidi Yamen, Adel
Nakar, Walid Bachir Itani,
Sami Nabil Bleik et Vahan
Mansour Chamassian.
Il convient enfin de noter
que le chef du Rassemblement démocratique, le député
Walid Joumblatt, a reçu hier
à Clemenceau une délégation de candidats de Beyrouth Madinati, auxquels il a
exprimé son soutien sur son
compte Twitter. Selon lui,
« cette liste représente le défi
du citoyen beyrouthin de briser l’obstacle créé par les partis
politiques, dans l’intérêt de la
capitale ».
« Mes propos sont clairs
contre les partis. Mais, tout
comme il y a la législation de
nécessité, il y a également la
candidature de nécessité », a
poursuivi M. Joumblatt. « Il
est interdit de parler, mais
est-il aussi interdit de twitter ? » a-t-il ajouté, avant de
conclure en soulignant « la
nécessité de coordonner avec
le courant du Futur ».
Contre le « lièvre haririen », la
« tortue Beyrouth Madinati »
Rania RAAD TAWK
Quatre des candidats de la
liste de Beyrouth Madinati au
conseil municipal de Beyrouth
ont participé à une rencontredébat organisée au Centre
sportif, culturel et social du
Collège Notre-Dame de
Jamhour, au lendemain de la
publication de la liste parrainée
par Saad Hariri et qui monopolise depuis 18 ans les sièges
à la municipalité.
Face à une liste politisée et
confessionnelle par excellence, publiée mardi, avec la
bénédiction de Saad Hariri,
un pharmacien, un promoteur immobilier, un architecte
urbaniste et une experte légiste
en science criminelle ont défendu une autre liste hier, prônant un projet toujours à l’état
embryonnaire que près de
2 000 volontaires de la société
civile tentent de protéger, celui
de Beyrouth Madinati.
Pour Marc Geara, promoteur immobilier, la grande différence entre Beyrouth Madinati et l’autre liste complète
est l’affiliation des candidats
à des partis politiques ou leur
allégeance à des notables. « Sur
notre liste, il n’y a aucune personne membre d’un parti politique ou qui a prêté allégeance
à une partie ou une autre. Nous
ne devons rien à personne et
nous sommes là juste pour
servir les citoyens, car cette
capitale nous appartient et
nous devons sortir de ce cercle
vicieux de la politisation de la
municipalité, dont les projets
souffriront a fortiori à chaque
conflit politique opposant les
parties représentées au sein
du conseil municipal dans un
soi-disant souci de représentativité », explique-t-il.
« La représentativité saine
est la diversité que nous proposons : une équipe compétente dans différents domaines
complémentaires et qui est de
surcroît homogène, donc qui
peut parfaitement fonctionner,
car ses membres partagent la
même vision pour la capitale,
et non parce que toutes les
confessions et tous les partis
politiques sont représentés »,
reprend-il. « La bataille est
difficile, et si elle est gagnée,
d’autres défis nous attendent,
dont notamment la réorganisation du travail au sein de
la municipalité et la gouvernance », conclut-il.
Une dernière chance
Prenant la parole par la
suite, l’experte légiste Rita
Maalouf a comparé Beyrouth Madinati à une dernière chance qu’il fallait à tout
prix saisir malgré toutes les
contraintes et la démotivation
qui l’avaient étranglée moralement après son retour des
États-Unis. « Non seulement
je devais supporter sur les panneaux les mêmes visages et les
mêmes noms de ceux qui nous
ont forcés à quitter le pays il y
a quelques dizaines d’années,
mais il fallait accepter qu’ils
nous noient dans nos propres
déchets en nous humiliant davantage, et c’en était trop pour
moi », raconte-t-elle, émue.
Selon elle, c’est une question de survie : il est temps
de rassembler toutes les initiatives personnelles en une
seule équipe plus forte comme
Beyrouth Madinati, qui n’est
autre que la concrétisation d’un
travail acharné d’une équipe de
jeunes de la société civile ayant
rêvé avec des projets bien réels
« d’un quotidien différent, dans
la capitale », et qui n’ont que
l’intérêt public en perspective.
Tous les moyens
possibles
« Je suis fier d’appartenir à
Beyrouth Madinati », lance
Yorgui Teyrouz, un jeune
énergique et plein d’espoir se
voulant représentant d’une
jeunesse désemparée, mais
qui veut pallier le laxisme et
l’absence totale de l’État sur
le plan humain auprès des citoyens. Le fondateur de Donner Sang Compter a appelé
à soutenir la liste Beyrouth
Madinati par tous les moyens
possibles et imaginables.
« Appelez tout électeur que
vous connaissez à Beyrouth et
parlez-lui de notre projet, c’est
très efficace, je vous assure.
Il faut agir et essayer de faire
bouger les choses, même si
notre projet ne percera pas dès
la première fois, mais il faut
qu’il fasse la différence cette
fois, nous nous le devons à
nous-mêmes et à tous ceux qui
travaillent depuis des années
sous le label de société civile.
Je ne peux pas ne pas être impressionné et me joindre à ce
groupe d’activistes, passionnés,
indépendants,
intellectuels,
ouverts, non politisés et bien
organisés, qui nous a invités à
élire un président pour la liste
d’une façon démocratique
après avoir travaillé avec toute
l’équipe pour six mois. Il faut
essayer d’atteindre le maximum de personnes non motivées, ou nous passer leurs coordonnées pour les convaincre
de notre projet, qui est préparé
par des spécialistes dont les
propositions et les études sont
soigneusement rangées dans
les tiroirs de la municipalité
de Beyrouth depuis des années
déjà », dit-il.
Priorité à l’équipe
L’architecte
urbaniste
Serge Yazigi s’est dit pour
sa part transformé par cette
expérience aux côtés de Beyrouth Madinati. « Je ne me
reconnais plus ! Moi qui
n’aime pas être mis sur le
devant de la scène, je me
vois en train de me déplacer
sans cesse dans les quartiers
de Beyrouth, faisant presque
du porte-à-porte et discutant avec les habitants de la
capitale dans des endroits
publics que nous leur fai-
sons découvrir pour leur plus
grand plaisir », raconte-t-il.
« C’est l’équipe et le projet
qui priment, non l’individu
ou la personnalité des candidats. C’est notre travail en
équipe qui fait la particularité
de Beyrouth Madinati, ainsi
que son discours modéré loin
des tensions ; c’est notre langage positif qui marque une
rupture avec le folklore qui
accompagne d’habitude les
élections au Liban », ajoutet-il. « Tous les candidats sur
la liste de Beyrouth Madinati, y compris moi-même, ont
fait l’objet d’une enquête-interrogatoire afin de s’assurer
de leur honnêteté et de leur
non-affiliation à des partis
politiques », explique M. Yazigi. « Notre projet que nous
défendrons jusqu’au bout est
une feuille de route élaborée par des experts en travail
municipal et en élections, qui
sont familiers des obstacles
administratifs et de toutes les
pratiques adoptées dans ces
domaines », reprend-il.
« Nous n’abandonnerons
pas ce rêve que nous nous
sommes approprié et qui va
nous permettre, en cas de
victoire, de gérer la capitale
progressivement et de créer à
nouveau des espaces verts et
publics, jusqu’à pouvoir faire
aboutir la totalité du projet qui
est certes ambitieux, mais réalisable. Des milliers de villes
l’ont adopté avant nous », ont
répété tour à tour Marc Geara
et Serge Yazigi.
Reste que l’électeur doit être
informé, motivé et convaincu
d’aller voter pour cette liste
avant le 8 mai, car il reste le
seul facteur capable de changer le statut du conseil municipal d’affilié à X ou Y à celui
d’indépendant, et donc au service de la capitale, qui abrite
en son sein deux millions
d’habitants, tous concernés
d’une manière ou d’une autre
par cette échéance.
Walid Joumblatt recevant hier une délégation de Beyrouth Madinati.
Photo Ani
Municipales/Metn
Beit-Méry se prononcera pour le retour,
ou pas, de la famille Moukheiber
Sur 4 000 votants, 2 200 devraient s’exprimer le 15 mai prochain
à Beit-Méry, dans le cadre des municipales du Mont-Liban. Avec
pour enjeu essentiel d’une bataille qui risque d’être âpre, le retour de
la famille Moukheiber, ou la réélection de l’actuel président.
Anne-Marie EL-HAGE
Deux listes sont en lice à BeitMéry pour les municipales du
Mont-Liban, prévues pour le
15 mai prochain. « La liste de
Beit-Méry » menée par l’actuel
président de la municipalité,
Antoun (Tony) Maroun, qui
occupe sa fonction officiellement depuis 2010 (après avoir
remplacé son prédécesseur
durant trois ans). Elle compte
Tony Maroun, Khodr Abdel
Massih, Abboud Assaf, Élie
Béchara Madi, Élie Raad, Maghy Hajj Wakim, Anwar Rachid, Georges Madi, Rodrigue
Raad, Gaby Eddé, Nada Bou
Khalil, Nabil Francis, Sélim
Mokbel, Charbel Radi et Toni
Abou Chedid. Baptisée « Killna
Byout Méry » (Nous sommes
tous les maisons Méry), l’autre
liste est présidée par Roy Abou
Chedid, membre dissident de
l’actuel conseil municipal, qui
entraîne dans son sillage sept
autres membres dissidents. Elle
est composée de Roy Abou
Chedid, Sami Moukheiber,
Fouad Maroun, Abdo Saber,
Fadel Akl, Jean-Claude Wakim, Élias Tanios Madi, Claude
Raad, Michel Abou Gebrayel,
Raja Raad, Gaby Kreiker, Rima
Haddad, Joseph Abdel Massih,
Gaby Madi et Élias Rachid.
La bataille sera féroce, sans
aucun doute, les accusations de
corruption étant présentes dans
les discours de part et d’autre.
Mais force est de constater
que les grandes familles de
Beit-Méry seront forcément
gagnantes, quoi qu’il arrive, car
représentées dans les deux listes.
« Au sein de l’une ou de l’autre,
les familles Raad et Madi ont
deux candidats chacune »,
comme le constate un notable
du village qui requiert l’anonymat. De même, sont représentées dans les deux listes les
familles Wakim, Abdel Massih, Maroun et Rachid, cette
dernière famille représentant la
communauté druze. Quant à
l’élément féminin, il est sousreprésenté dans les deux listes.
Deux femmes seulement sur
une liste de 15 personnes, ici ou
là... Une importante lacune visà-vis des adeptes de la parité.
Autonomie en matière
d’eau et d’électricité
« Killna Byout Méry » s’engage toutefois dans la bataille
avec quelques atouts de taille.
« La liste de Beit-Méry », présidée par l’actuel président de la municipalité.
D’abord, le soutien de la puissante famille Moukheiber, qui
tente de faire son come-back
municipal avec l’appui d’habitants du quartier de la Hara
(traditionnellement populaire)
et la présence sur la liste en tant
que vice-président du médecin
du village, le docteur Sami
Moukheiber, frère du député
Ghassan Moukheiber. Elle est
également appuyée par l’avocat Élias Moukheiber. La liste
présidée par l’avocat Roy Abou
Chedid tire également sa force
de sa composition politique.
« Elle compte deux membres
du parti Kataëb, un membre
du Courant patriotique libre
et un membre des Forces libanaises », explique ce candidat à
L’Orient-Le Jour.
Enfin, c’est par son programme réactif face aux
« échecs » de l’ancien président
de la municipalité que se distingue « Killna Byout Méry ».
Des « échecs retentissants »,
non seulement au niveau des
ordures ménagères « qui sont
toujours déversées dans la vallée, vu que l’usine de traitement
des déchets ne fonctionne pas
encore », comme l’assure Me
Abou Chedid, mais au niveau
de l’absence d’infrastructures,
de l’urbanisation galopante du
village, de l’absence d’espaces
verts, de l’irrespect de l’environnement... « Nous voulons
développer l’écotourisme et
multiplier les espaces verts.
Nous en avons les moyens vu
que la municipalité dispose de
deux millions de mètres carrés
de terrains. Nous envisageons
aussi de rendre Beit-Méry
autonome au niveau de son ali-
mentation en électricité et en
eau », explique l’avocat, précisant que le projet est réalisable
et qu’il est possible d’en assurer
le financement. Il insiste, par
ailleurs, sur la volonté de son
équipe de se pencher sur l’éducation publique. « Nous avons
le projet de construire une école
publique dotée d’un centre
sportif », affirme-t-il, déplorant
que la seule école publique du
village n’ait pas de local, mais
soit contrainte de louer les
locaux d’une institution privée.
Une solution au
problème des égouts
De son côté, « La liste de
Beit-Méry » n’est pas en reste.
Forte de son slogan « En avant
et vers un avenir meilleur » et
proposant le grec-orthodoxe
Khodr Abdel Massih à la viceprésidence, elle table sur le
changement dans la continuité
et le renforcement des acquis,
et tente de faire bloc contre le
retour sur la scène locale de la
famille Moukheiber. Sans oublier que son président est un
enfant de la Hara. Se déclarant
apolitique, elle n’en compte pas
moins des membres proches
de certains partis politiques,
du Parti national libéral et du
Parti syrien national social notamment, comme l’observe un
notable du village.
« Notre programme mis en
place dans l’intérêt du village
tourne autour de deux idées
essentielles : redonner à BeitMéry la place culturelle qu’elle
occupait avant la guerre et trouver des solutions radicales aux
problèmes d’infrastructure »,
explique l’ingénieur Rodrigue
Photo tirée de Facebook
Raad, membre de la liste. Dans
ce cadre, l’équipe de Tony
Maroun entend dynamiser le
jumelage entre Beit-Méry et la
commune française de Courbevoie, qui implique des échanges
culturels, des rencontres estudiantines et des partages d’expertises entre les deux municipalités. Un musée du général
de Gaulle devrait voir le jour
au couvent des Frères de BeitMéry, où a séjourné le général
français, et le festival annuel du
village devrait être réhabilité, de
même que le site archéologique
de Deir el-Kalaa. Au niveau
de l’infrastructure, « La liste
de Beit-Méry » entend trouver
une solution radicale aux problèmes qui se sont accumulés
au fil des années, notamment
celui des égoûts et des eaux
usées, qui continuent de polluer les nappes phréatiques. Le
dossier des ordures ménagères
figure de même à l’ordre du
jour. « Nous devons faire fonctionner la station de traitement
des déchets qui a été récemment
construite », souligne M. Raad.
Également dans les priorités
de la liste, la « rationalisation
de la distribution du courant
électrique par les générateurs
de quartier » et la recherche de
solutions à l’urbanisation et aux
antennes de télévision installées
sur les sommets du village.
Vote sanction ou partisan ?
Volonté de changement ou
désir de continuité ? Naturellement, les urnes diront leur dernier mot, le 15 mai prochain
à Beit-Méry, une localité en
manque d’infrastructure et qui
demeure soucieuse de préserver son statut de village.
Les municipales en bref
Kaag insiste sur la
nécessité d’élire des
femmes
La coordinatrice spéciale
des Nations unies pour
le Liban, Sigrid Kaag,
s’est entretenue hier avec
le ministre de l’Intérieur,
Nouhad Machnouk, pour
discuter des préparatifs en
cours en vue des prochaines
élections municipales.
Mme Kaag a souligné
l’importance d’élections
périodiques, qui sont le
reflet d’une démocratie
vibrante et dynamique, et
de la connectivité entre les
citoyens du pays. Elle a
par ailleurs mis en exergue
la nécessité d’inclure les
femmes sur les bulletins de
vote, pour qu’elles soient
élues et figurent au sein des
conseils municipaux.
Des agents de l’ordre
comme chefs de bureau
de vote et scrutateurs ?
Selon la ministre des Affaires
municipales, Alice Chaptini,
les élections municipales
auront lieu dans les délais,
même si les enseignants du
secteur public continuent
de refuser d’y prendre part.
Ces derniers, rappelle-t-on,
sont normalement sollicités
pour assumer la fonction de
chef de bureau de vote et
de scrutateur. Cette année,
ils ont décidé de boycotter
les municipales en signe de
protestation contre le gel
du projet de majoration
des salaires dans le secteur
public. Mais pour Mme
Chaptini, rien n’empêche de
recourir aux agents de l’ordre
pour le bon déroulement du
scrutin.
La Jamaa islamiya
pourrait faire cavalier
seul à Tripoli
La Jamaa islamiya
est mécontente de la
tournure que prennent les
négociations à Tripoli entre
les différentes parties locales
pour la mise en place d’une
liste commune en prévision
des élections municipales
qui s’y dérouleront le 29 mai
prochain. Son responsable
politique dans la région,
Ihab Nafeh, a dénoncé hier
un « clientélisme » qui va
pousser, selon lui, cette
formation à faire cavalier
seul. « Nous envisageons
d’établir le noyau d’une liste
composée de représentants
d’instances islamiques de la
ville ainsi que de certaines
autres forces concernées par
l’intérêt de Tripoli, parmi
les différentes communautés
qu’elle compte », a
indiqué M. Nafeh dans un
communiqué, en soulignant
que ces personnes partagent
une même vision pour le
développement du chef-lieu
du Liban-Nord. Selon lui,
la Jamaa islamiya va s’atteler
dès aujourd’hui à établir
cette liste.
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Liban
jeudi 28 avril 2016
Tourisme
La psychanalyse, ni ange ni démon
Grillage, barrières, etc. : sécurité
renforcée dans la grotte de Jeïta
« Les tyrans ne sont grands que parce
que nous sommes à genoux » (suite)
La galerie inférieure de la grotte de Jeïta a été rouverte le 10 avril, après avoir été fermée
à la suite d’un accident ayant coûté la vie à un touriste égyptien le 23 janvier dernier. Une
mise à niveau de la sécurité a été faite : grillage, barrières, escaliers biseautés, etc.
La plateforme dans la galerie inférieure, là où se tiennent les touristes avant de
prendre la barque.
Benoît DURAND
À l’entrée de la galerie inférieure de la grotte de Jeïta, le
visiteur est accueilli par un
courant d’air frais et un grand
panneau. Tout neuf. Y sont
exposées quelques consignes
de sécurité et de bon sens : les
enfants doivent être accompagnés, ne pas courir…
Un peu moins de quatre
mois après un tragique accident ayant coûté la vie à un
touriste égyptien le 23 janvier, la galerie inférieure a été
rouverte le 10 avril.
Durant ces quatre mois,
et suite à la publication d’un
rapport établi par Socotec, un
bureau de contrôle au Liban,
jugeant que la grotte était
non conforme aux normes de
sécurité, des travaux ont été
réalisés. Derrière la grille métallique qui marque le début
de la visite, une petite flaque
s’est créée sur les marches
en béton dont les bords ont
été biseautés pour respecter les nouvelles normes de
sécurité. Une rampe grise en
métal froid a été ajoutée pour
éviter les glissades. « Nous
avons rehaussé cette rampe
de 10 centimètres, elle est
désormais à 1 m 30 du sol »,
explique à L’Orient-le Jour
Nadim Haddad, directeur de
la société Mapas, chargée de
l’exploitation de la grotte de
Jeïta.
Dès l’entrée dans la grotte,
l’humidité se fait sentir : le
bruit constant de la rivière
souterraine s’intensifie à
mesure que l’on pénètre plus
avant dans la grotte, en essayant d’esquiver les gouttes
d’eau glacée. Quelques stalactites apparaissent sur les
rochers. Certaines sont éclairées.
Une fois le pied posé sur
une plateforme où quelques
petites barques flottent, le
torrent de la rivière souterraine située derrière des
barrières grillagées frappe
les tympans. Un homme en
veste noire salue les visiteurs
près d’un extincteur et d’un
Le grillage à l’entrée de la grotte, dans sa partie inférieure.
téléphone d’urgence. Après
avoir traversé le serpentin de
barrières,
l’embarquement
est imminent. Des gilets de
sauvetage multicolores pour
les enfants ornent un présentoir sur le côté. Aucun ne
sera donné aux adultes. Une
fois assis dans le canot, sous
les yeux d’une caméra de surveillance très discrète, le responsable de la sécurité monte
à bord et largue les amarres :
direction la face cachée de la
caverne inférieure découverte
en 1836 et ouverte au public
en 1958.
Une virée en dehors
du temps
En passant sous un immense rocher, le bruit du
torrent s’étouffe tout à coup
et laisse place au seul léger
bruit du moteur de l’embarcation. Quelques gouttes
d’eau tombent ici et là et résonnent dans le ventre de la
galerie. Le silence s’installe,
la température ambiante est
de 18 degrés. D’immenses
stalactites et stalagmites se
dévoilent un peu partout.
Après avoir rasé un rocher,
le bateau longe une paroi
ornée de nouvelles teintes
de calcaire. Des mélodies de
chutes d’eau, plus rapides et
plus fortes, résonnent dans la
galerie. De l’eau tombe sur
les cheveux des touristes, ils
frissonnent.
Une sculpture en calcaire
vieille de millions d’années,
éclairée par un projecteur,
structure l’espace dont elle
ôte toute échelle humaine.
La grotte paraît démesurée,
sans limite, mystérieuse. Les
vagues provoquées par le
passage du bateau viennent
taper les rochers, il fait un
peu plus sombre encore. On
aperçoit le fond à travers
l’eau. Les différentes couches
de calcaire polies par l’écoulement de l’eau donnent une
impression de neige.
Après un virage rapidement exécuté, la barque fait
demi-tour. Tout à coup, de
nouvelles formes, de nou-
velles teintes se dévoilent.
Sur le chemin du retour, le
spectacle semble différent.
Un grand rocher devient
un simple creux. Quelques
mètres plus loin, le bruit
constant du ruisseau reprend
et rompt la tranquillité.
L’agent de sécurité demande aux touristes de
baisser la tête. Il le réclame
plusieurs fois pour que les
passagers situés à l’avant
s’exécutent. Tous repliés
sur eux-mêmes, ils frôlent
l’immense rocher qu’ils
avaient croisé à l’aller. Le
petit bateau fait un virage et
vient se ranger en créneau,
comme sur un parking. Les
visiteurs descendent en se
tenant les uns aux autres et
saluent l’homme à la barre,
encore rêveurs. Ils montent
les marches et sortent de la
grotte l’air fasciné, la tête
remplie de magie. Passé la
porte d’entrée, la lumière
et la chaleur du soleil les
ramènent brusquement à la
réalité.
Nous avons vu la semaine
dernière comment, avec trois
cent quarante-cinq années
d’avance sur Freud, Étienne
de La Boétie donne de la
foule et de son rapport de
« servitude volontaire » au
tyran, une description d’une
justesse fabuleuse. Lorsque
qu’en 1921, dans Psychologie
collective et analyse du moi,
Freud se penche sur le phénomène de la foule et débouche
sur la nécessité du leader pour
la faire fonctionner, il rejoint
La Boétie dans son insistance
sur le rôle du tyran.
À partir de son expérience
et de sa théorisation continue de la psychanalyse, une
pratique à deux personnes,
et pour justifier le saut qu’il
fait dans l’analyse collective
de la psychologie des foules,
il s’appuie sur l’état amoureux
et sur l’hypnose.
Dans l’état amoureux,
« le moi devient de moins
en moins exigeant, de plus
en plus modeste, tandis que
l’objet devient de plus en
plus important, magnifique
et précieux ». Dans un abaissement progressif du narcissisme, de l’amour-propre,
« l’objet d’amour attire sur lui
tout l’amour que le moi vouait
à lui-même ». Voilà pourquoi
dans l’état amoureux, on peut
arriver à un « sacrifice complet du moi ». Freud ajoute
que « l’objet absorbe, dévore le
moi ». Voilà pourquoi aussi,
comme on l’a vu la dernière
fois, « Dans l’aveuglément
amoureux, on devient criminel sans remords ». Ce qui est
reconnu juridiquement dans
les cas de « crimes passionnels ».
C’est ce que nous observons dans la foule. Le leader, fort de cette abdication
totale de chacun des moi en
sa faveur, devient tout-puissant et se comporte comme
un tyran qui fait faire ce qu’il
veut aux membres de la foule.
On ne peut pas ne pas penser à la « Horde primitive ».
Dans cette horde primitive, mythe posé par Freud
comme la dernière période de
la préhistoire, ce qui précède
le passage à l’humanité et à
l’Histoire, le père de la horde
est tout-puissant. Il est la loi, il
a droit de vie et de mort sur tous
les membres de la horde. Tout
lui appartient, femmes, richesses, pouvoir. Il ne donne
à ses fils que les restes dont il
ne veut plus. Par régression,
dont les raisons sont multiples, de nos jours, la foule
fonctionne comme une horde
primitive. Cette régression
peut être due à un effritement
de l’État et ou de l’Armée.
Les néohordes, soit les milices que nous avons connues
dès 1976, se développaient au
fur et à mesure que la sécurité
du citoyen était menacée. Les
chefs de milice se sont retrouvés dans la même position
que les pères de la Horde primitive. Donnant aux citoyens
la sécurité que ces derniers ne
pouvaient plus trouver auprès
d’un État absent, les chefs ont
été adulés comme l’étaient les
pères de la Horde. Ils avaient
droit de vie ou de mort sur
leurs sujets, ils incarnaient
ainsi la loi. Avec la complicité
active ou passive, consciente
ou inconsciente des citoyens.
Dans l’état amoureux,
comme dans la foule, l’Idéal du
moi est projeté sur l’Autre.
Dans l’hypnose, « on fait
preuve à l’égard de l’hypnotiseur de la même soumission, du même abandon, de
la même absence de critique
qu’à l’égard de la personne
aimée dans l’état amoureux ». Pour Freud, on peut
expliquer l’état amoureux par
l’hypnose, et la foule aussi.
« L’hypnotiseur est pour
l’hypnotisé le seul objet digne
d’attention, tout le reste ne
compte pas. » Les moi sont
identifiés les uns aux autres,
et la foule entière devient un
moi unique.
Comme l’Idéal du moi
est chargé de « l’épreuve de
réalité », soit l’instance qui
apprend à l’être humain la
différence entre le fantasme
et la réalité, le sujet amoureux, la personne hypnotisée
ou la personne dans la foule
laissent cette épreuve aux
mains de l’objet d’amour, de
l’hypnotiseur ou du tyran. Du
coup, l’objet d’amour, l’hypnotiseur ou le tyran peuvent
amener le sujet amoureux,
la personne hypnotisée ou
le sujet dans la foule à faire
ce qu’ils veulent. À l’exception d’un rapport sexuel. Car,
dans ces trois états que nous
voyons, la libido est réprimée,
ce qui donne encore plus de
force à la sujétion induite par
l’objet d’amour, l’hypnotiseur
ou le tyran. Sauf que dans la
foule, du fait de l’instinct grégaire, la conscience morale
est ramenée à zéro. Le tyran
peut amener la foule à faire ce
qu’il veut, il désigne le coupable comme ne faisant pas
partie de la foule et comme
responsable de tous les maux
de la foule. Exactement
ce qu’a fait Hitler avant et
pendant la Seconde Guerre
mondiale. Le juif fut désigné comme le responsable
de tous les maux de l’Allemagne et, vu l’aveuglément
dans lequel Hitler a réussi à
mettre les Allemands, toutes
les atrocités étaient permises
à l’égard des juifs. Du fait que
l’instance critique de la majorité des Allemands, l’Idéal du
moi était projeté sur Hitler,
tout ce qu’il leur imposait
était réalisé.
Il en est ainsi de toutes les
sectes et de toutes les foules
dirigées par un tyran.
Chawki AZOURI
Les archives racontent...
Dans « L’Orient » du 28 avril 1948
Les carnets secrets authentiques
Zahlé secouée par le meurtre de Ziad Kassouf d’Eva Braun
Crime
Zahlé s’est réveillée hier sur
un horrible crime dont a été
victime Ziad Kassouf, 40
ans, père de deux enfants,
Chloé et Kevin, respectivement âgés de 3 et 1 an. Le
crime, qualifié par les forces
de sécurité comme étant une
« exécution » au sens littéral du terme, a été perpétré
mardi en soirée. Il aurait été
prémédité.
Ziad Kassouf passait la
soirée en famille, lorsque le
courant électrique de la maison a été interrompu. Il est
descendu dans le parking de
l’immeuble pour relever le
disjoncteur, mais il n’est ja-
mais remonté. Des hommes
l’attendaient. À peine est-il
arrivé qu’ils ont ouvert le feu
dans sa direction, le tuant sur
le coup.
Son épouse Helena a
raconté à la LBCI qu’elle
l’attendait devant la porte
d’entrée. « Je l’observais sur
l’écran de l’interphone, a-telle poursuivi. Ziad s’était
retourné pour relever le
disjoncteur. Un homme l’a
suivi. » Quelques secondes
plus tard, « j’ai entendu des
tirs nourris ». « Je suis sortie
au balcon et j’ai commencé à
crier à l’aide, a-t-elle ajouté.
Des voitures passaient, mais
personne ne s’est arrêté. »
Les auteurs et les motifs
du crime font l’objet d’une
enquête dont les résultats
préliminaires sont tenus
secrets par les forces de sécurité. Toutefois, selon des
informations qui ont été
rapportées hier par certains
médias, Ziad Kassouf, qui
était comptable dans une
entreprise en Afrique que
possèdent des Libanais,
« aurait réussi à révéler des
opérations de blanchiment
d’argent effectuées par ladite société ». Après avoir
reçu de nombreuses menaces, il a décidé de rentrer
avec sa famille au Liban.
Le crime a secoué Zahlé,
d’autant que Ziad Kassouf,
qui occupait le poste de directeur financier à l’hôpital
de Tell Chiha, était connu
pour « son honnêteté » et
« son professionnalisme ».
Ses amis et ses proches ont
observé hier un sit-in devant l’hôpital, appelant les
forces de sécurité à accélérer
l’enquête et à sanctionner les
coupables. La direction de
l’hôpital a publié un communiqué appelant les forces de
sécurité à « faire la lumière
sur les motifs du crime et à
sanctionner les coupables ».
Même son de cloche du
bloc parlementaire de Zahlé,
qui dans un communiqué a
appelé les députés ainsi que
les services de sécurité et
judiciaires à « identifier et
sanctionner les coupables ».
Myriam Skaff, présidente
du Bloc populaire, a elle aussi
dénoncé le crime. Dans un
communiqué, elle a appelé
« les autorités judiciaires et les
forces de sécurité à identifier
les malfaiteurs et à leur infliger les plus sévères sanctions,
de manière à ce que cela serve
de leçon à quiconque penserait s’en prendre aux vies des
gens ».
Affaire Hannibal Kadhafi
Le juge d’instruction refuse la demande de remise
en liberté de Hassan Yaacoub
Le juge d’instruction de
Baabda, le magistrat Peter
Germanos, a refusé hier la
demande de remise en liberté
de l’ancien député Hassan
Yaacoub, détenu depuis le 21
décembre dernier. Il est accusé d’être l’un des auteurs présumés du rapt de Hannibal
Kadhafi, l’un des fils de l’exdirigeant libyen Mouammar
Kadhafi. Ce dernier avait été
enlevé en décembre dernier
dans la Békaa par un groupe
armé inconnu, avant d’être
libéré par la police quelques
heures plus tard.
Les avocats de Hassan
Yaacoub ont exprimé leur
stupeur face à cette décision judiciaire, « alors que
la durée de six mois d’em-
prisonnement, qui est la
sanction maximale pour un
enlèvement conformément à
l’article 108 du code pénal,
s’est écoulée ». De plus, il
n’existe pas de « preuves »
contre Hassan Yaacoub, et
ce dernier n’a pas « avoué » le
crime, soulignent les avocats.
De son côté, la famille du
cheikh Mohammad Yaacoub
a publié un communiqué
s’interrogeant sur « les motifs de ce refus » et estimant
que « l’arrestation prolongée
constitue une détention politique par excellence ».
Quant à la mère de l’ancien
député Yaacoub et épouse
du cheikh Mohammad Yaacoub, Imtithal Yaacoub,
elle a déclaré qu’elle aura
téléphone une photo d’une
ceinture d’explosifs et une
autre d’un homme armé. Par
contre, à Bécharré, l’armée
a relaxé des ressortissants
syriens soupçonnés de
terrorisme qu’elle avait
arrêtés mardi.
individus ne se livraient pas
à des « pratiques occultes »,
mais faisaient la promotion
de manière illégale pour une
société frauduleuse bannie
dans plusieurs pays, qui
escroque ses clients en leur
revendant de la marchandise
(montres…) à des prix
exorbitants, avant de leur
faire croire qu’ils peuvent
rapporter gros en intégrant
la compagnie et en faisant
sa promotion. Les services
de renseignements des
FSI ont par ailleurs arrêté
dans la Békaa un homme
recherché, notamment pour
avoir dissimulé des grenades
chez des proches et brûlé
le domicile de son frère à
Rayak.
Brèves sécuritaires
La Sûreté arrête
3 Syriens impliqués
dans les combats
de Ersal…
La Sûreté générale
a annoncé dans un
communiqué publié
hier l’arrestation de trois
Syriens. Ils ont admis avoir
participé aux combats
contre l’armée libanaise à
Ersal en août 2014. Les
trois hommes ont avoué
qu’ils sont membres d’un
groupe terroriste qui avait
attaqué plusieurs postes
et barrages de l’armée et
des forces de sécurité. Ils
avaient également enlevé
des militaires et tenté
d’en tuer d’autres lors des
combats, précise la SG.
… l’armée 14
autres dans
le Akkar...
L’armée a arrêté hier
14 ressortissants syriens
entrés au Liban de manière
clandestine, dont elle a
confisqué une voiture et sept
motos, selon la direction de
l’orientation. Par ailleurs,
une force d’intervention de
l’armée a arrêté hier cinq
personnes recherchées pour
tirs à l’arme automatique,
au terme d’une perquisition
dans la région de Laylaké,
dans la banlieue sud. À
Fayadiyé, une patrouille
militaire a en outre arrêté
un ressortissant syrien,
Abdallah Radwan Kashoush,
après avoir retrouvé sur son
… et les FSI cinq
encore à Verdun
La direction générale des
Forces de sécurité intérieure
(FSI) a annoncé hier,
dans un communiqué,
l’arrestation de cinq
ressortissants syriens, accusés
de « pratiques occultes »,
dans un café de Verdun,
dans la capitale. Après
enquête, il s’est avéré, selon
le communiqué, que les cinq
« une position décisive si le
recours en appel est rejeté »
aujourd’hui.
« Adi » et Eva déjeunant dans l’intimité.
Scoop – « L’Orient »
Les historiens qui se pencheront sur l’âme monstrueuse de
Hitler disposeront d’un document
numéro 1 : les carnets intimes
d’Eva Braun.
Pendant plus de sept ans, celle
qui, après avoir été simple dactylo, devait devenir Mme Hitler
(…) a noté dans son journal les
étapes de sa liaison avec le maître
du IIIe Reich, des détails intimes
sur son terrible amant, des scènes
auxquelles furent mêlés les grands
seigneurs du nazisme.
C’est ce témoignage sensationnel
que nous commençons à publier
aujourd’hui.
Les Mémoires d’Eva se trouvent
actuellement dans le coffre-fort
d’une banque suisse au nom de
Louis Trenker, à qui Eva Braun
avait remis le manuscrit. Un notaire suisse y a apposé les scellés.
(…) Après la mort d’Eva et de
Hitler, Trenker (…) se décida à
faire ouvrir le paquet et il le porta
à un notaire de Bolzano (…). En
présence de deux témoins (…),
le dépôt fut débarrassé des trois
enveloppes scellées de cire rouge
qui l’enfermaient et l’on trouva
89 feuilles doubles de machine
à écrire.
Dans ce document extraordinaire,
on verra en liberté les effrayantes
bêtes humaines qui voulurent
faire de l’Europe leur jungle,
et dont l’orgueil démesuré, les
vices hors nature ont précipité le
monde entier dans un abîme d’où
il n’est pas encore ressorti. (…)
6
Cinéma
jeudi 28 avril 2016
Entretien
Le « Submarine » de Mounia Akl, en apnée
dans le bruit et la fureur des déchets
La sélection Cinéfondation a choisi, pour sa 19e édition, 18 films (14 fictions et
4 animations) parmi les 2 300 qui ont été présentés par des écoles de cinéma du
monde entier. On y retrouve la jeune réalisatrice libanaise Mounia Akl avec son film
« Submarine ». Elle a répondu aux questions de « L’Orient-Le Jour » avant son départ
pour Cannes.
Propos recueillis par
Colette KHALAF
Comment a eu lieu le processus de sélection de la Cinéfondation ?
La Cinéfondation, qui est
une catégorie de la compétition officielle de Cannes,
reçoit des films du monde entier, issus d’écoles de cinéma,
mais l’école ne participe pas
à une sélection préliminaire.
L’équipe présente son film,
comme pour tout autre, et
attend la réponse. Columbia
ne fait pas partie de ce processus. Ainsi, c’est le Festival
de Cannes qui a contacté la
doyenne de l’école de cinéma
de la Columbia University
pour lui annoncer qu’une réalisatrice, une de leurs étudiantes, fait partie de la sélection. Vu que c’est mon projet
de thèse, c’est donc évidemment l’Université de Columbia ainsi que le Liban qui sont
représentés à la Cinéfondation
à travers Submarine,
Par ailleurs, la sélection des
courts métrages diffère de celle
de la Cinéfondation – c’est une
question de durée. Le film ne
doit pas faire plus de 15 minutes pour les courts métrages.
Vu que le mien est de 21 minutes, je ne l’ai présenté qu’à
la Cinéfondation. Une autre
condition est importante : un
film non issu d’une école ne
peut être dans la catégorie de
la Cinéfondation, alors que
l’inverse est faux.
Combien de temps a nécessité le tournage ?
Le tournage a eu lieu en 6
jours et demi. Six jours intenses, mais magiques. Les
imprévus rencontrés sur certains des lieux que nous avions
choisis ont ralenti le tournage,
mais, comme toujours, ces
imprévus on été à l’origine de
belles surprises.
Yumna Marwan a été une
des actrices principales de
The Valley, de Ghassan Salhab. Votre choix s’est porté
sur elle dès le début ?
C’était un réel plaisir de
travailler avec Yumna. C’est
une actrice que je suis depuis
un petit bout de temps. Nous
avions mutuellement envie de
nous rencontrer. Lorsque j’ai
commencé à écrire le scénario,
j’ai d’abord pensé à elle. Ensuite, j’ai commence à écrire
le court, dont le personnage
principal est le même que celui du long. C’était l’occasion
d’établir une relation professionnelle avec Yumna, de voir
comment nous collaborerions
ensemble et surtout, de voir
si nous étions sur la même
longueur d’onde. Au-delà de
son talent, c’était une véritable
entente, aux niveaux humain
et professionnel. Elle a compris le personnage et s’y est
retrouvée.
Cette collaboration était
l’une des plus riches que j’aie
jamais eue. Yumna est bien
plus qu’une actrice – et d’ailleurs, c’est une autodidacte.
J’ai hâte de travailler avec elle
sur mon prochain projet. Elle
m’inspire, et je lui en suis reconnaissante.
Pourquoi le titre Submarine ? Et êtes-vous fidèle à
votre équipe de tournage ?
Submarine dans le film est
un pub, un lieu de rencontre.
C’est là où tout le monde se retrouve autour d’un verre, mais
également après les émeutes
et les protestations. C’est un
bol d’oxygène, alors que le
pays est dans l’asphyxie totale
– l’action a lieu en pleine crise
des déchets mais à une époque
indéterminée).
Quant à l’équipe, je pense
que nous travaillerons toujours
ensemble. Nous avons grandi
ensemble dans ce domaine,
parfois séparément, sans jamais manquer de nous retrouver. Ces personnes-là sont
News
Focus
À quoi ressemble le jury
du président George Miller ?
Arnaud Desplechin,
réalisateur/
scénariste (France)
Présent en compétition à
Cannes dès son premier longmétrage, il révèle toute une
génération de comédiens dans
Comment je me suis disputé...
En 2016, Trois souvenirs de ma
jeunesse reçoit le césar du meilleur réalisateur.
Rain Man de Barry Levinson
(1988) et Respiro d’Emanuele
Crialese (2002). En 2013, elle
réalise son premier film, Miele,
présenté en sélection officielle
à Certain Regard – elle reçoit
le Prix du jury œcuménique.
Elle vient à nouveau de remporter le Prix d’interprétation
dans Par amour de Giuseppe
M. Gaudino à Venise.
Kirsten Dunst,
actrice (États-Unis)
Mads Mikkelsen,
acteur (Danemark)
Révélée à 11 ans dans Entretien avec un vampire de Neil
Jordan pour lequel elle est
nommée aux Golden Globes,
on la voit ensuite dans Virgin
Suicides de Sofia Coppola, les
Spider-Man de Sam Raimi,
ou Marie-Antoinette de Sofia
Coppola, et Melancholia de
Lars von Trier pour lequel elle
remporte le Prix d’interprétation à Cannes en 2011. Elle
a été nommée aux Golden
Globes pour son rôle dans la
série Fargo.
Valeria Golino,
actrice, réalisatrice,
scénariste et
productrice (Italie)
Mounia Akl sur le tournage.
Couronnée dès ses débuts
par le Prix d’interprétation
dans Storia d’amore de Francesco Maselli à Venise, sa
carrière s’internationalise avec
ma seconde famille. Je pense
à Cyril Ariss, avec qui j’ai
découvert le cinéma, quand
nous avions, la même année,
décidé de tout laisser tomber
au Liban pour cette aventure.
Par la suite, j’ai joué dans son
film précédent, qu’il a produit.
Nous avons tous deux un regard critique sur le travail de
l’un et de l’autre. De même,
Jinane Chaaya, ma proche
amie et productrice dévouée
à l’énergie débordante. Sans
oublier Issa Kandil, designer
de production, qui a créé un
véritable monde pour ce film,
bien que le scénario semblait
trop ambitieux pour le budget
alloué. Sans oublier Rawad
Hobeika, ingénieur son, ou
Clara Roquet, ma coscénariste
espagnole rencontrée durant
mon master à la Columbia
University et avec qui je collabore depuis 4 ans.
Yumna Marwan au haut de l’affiche de « Submarine ».
En quoi votre formation
d’architecte à l’Alba a modifié votre regard cinématographique ?
J’ai grandi entourée d’architectes et d’artistes. Ma formation d’architecte a été comme
une boussole. Il y a peu de do-
maines, à mon avis, qui soient
autant complices que l’architecture et le cinéma. L’architecture a évidemment sculpté
mon regard, ma perception
de l’espace, sa relation avec le
temps ainsi que l’être humain.
Cela m’a offert une méthode
pour voir et m’a permis de
mieux comprendre l’espace.
L’architecte, tout autant que le
cinéaste, met en scène la vie.
Et pour pour les deux, le rêve
est un passage obligé.
Disney, suite... sans fin
Disney annonce des suites
du Livre de la jungle et de
Maléfique. Le studio a aussi
confirmé qu’il préparait ses
remakes filmés à succès de
dessins animés classiques,
avec parallèlement neuf autres
films revisitant son catalogue
d’animation.
Dans un communiqué, le
studio a également confirmé
qu’il présenterait une suite
de Mary Poppins avec Emily
Blunt, ou un Cruella, tiré des
aventures des 101 Dalmatiens,
avec Emma Stone.
Angelina Jolie reprendra le
rôle de la sorcière du conte
La Belle au bois dormant, dans
Maléfique, tandis que Jon Favreau repassera derrière la caméra pour Le Livre de la jungle
2, tout juste sorti et en tête du
box-office américain.
Dans un communiqué,
Disney précise que Reese Wi-
therspoon tiendra le rôle principal de Clochette, qui revisite
le classique Peter Pan, tandis
que le réalisateur fantasque
Tim Burton s’attachera à revisiter Dumbo, pour moderniser
le conte de l’éléphant volant,
dont l’original de Disney
date de 1941. Il a également
annoncé qu’il allait sortir certains de ces contes modernisés
à partir de décembre 2017,
sans dire dans quel ordre.
redoutable mais d’origine humaine ?
Tel est le choc des titans. CinemaCity
Angelina Jolie. Cinemall
HAS FALLEN scénario
catastrophe pour Londres avec une
attaque terroriste. Avec Gerard Butler
et Aaron Ekhart. Grand Concorde
★ MY BIG FAT GREEK WEDDING de
Kirk Jones, avec John Corbett et Nia
Vardalos. Comédie romantique dans
la veine du premier opus en moins
drôle mais toujours divertissant.
2012. Avec Charlize Theron et Chris
Hemsworth. CinemaCity (Beirut Souks
Révélé au cinéma avec la
trilogie Pusher de Nicolas
Winding Refn, il s’impose
sur la scène internationale
avec son rôle du méchant Le
Chiffre dans le James Bond
Casino Royale (2006). Le film
La Chasse, de Thomas Vinterberg, lui vaut le Prix d’interprétation masculine à Cannes
en 2012.
László Nemes,
réalisateur,
scénariste (Hongrie)
Né à Budapest, László
Nemes s’intéresse au cinéma
depuis son jeune âge, mais
c’est en 2015 qu’il réalise son
premier long-métrage Le Fils
de Saul, présenté en compétition au Festival de Cannes et
où il remporte le Grand Prix.
Il est le premier réalisateur
hongrois à recevoir le Golden
Globe du meilleur film étranger, et son film Le Fils de Saul
est le second film hongrois à
remporter l’oscar du meilleur
film étranger.
Vanessa Paradis,
actrice, artisteinterprète (France)
Actrice et artiste-interprète,
Vanessa Paradis poursuit les
deux carrières enchaînant dans
le monde entier les albums, les
concerts et les tournages. On
l’a vue dans La Fille sur le pont
de Patrice Leconte (1999) et
L’Arnacœur de Pascal Chaumeil (2010). En musique, elle
a travaillé notamment avec
Serge Gainsbourg et Matthieu Chedid. Son dernier
album, Love Songs, lui a valu
de remporter une Victoire de
la musique en 2014.
Katayoon Shahabi,
productrice (Iran)
Ayant travaillé pour la
Fondation du cinéma Farabi, Katayoon Shahabi crée
en 1994 Sheherazad Media
International (SMI), la plus
importante société privée de
distribution de films, documentaires, coproductions à
l’international et révèle des
réalisateurs aujourd’hui reconnus. En 2012, elle lance sa
société Noori Pictures.
Le jury de Cannes édition 69 sous la houlette de George Miller.
Disney s’est lancé depuis
quelques années dans une modernisation de ses classiques
de contes pour enfants, un
effort qui s’est avéré lucratif,
d’où les nouveaux chantiers :
Alice au pays des merveilles,
Cendrillon et Maléfique ont
rapporté conjointement 2,5
milliards de dollars. Avant
les prochains, Alice à travers
le miroir et La Belle et la bête,
Le Livre de la jungle a déjà en-
grangé 192 millions de dollars
en Amérique du Nord en dix
jours à l’affiche.
Jennifer Lee, coréalisatrice
du dessin animé de tous les records La Reine des neiges, travaille sur une adaptation de la
série de livres pour enfants Un
raccourci dans le temps, annoncée pendant l’été 2014.
Le studio prépare également une adaptation du conte
de fée de 1816 Casse-noisettes
et le roi des souris, d’E.T.A.
Hoffmann, qui a inspiré le
ballet éponyme et sa partition
par Tchaïkovsky.
Disney n’a en revanche pas
confirmé les rumeurs d’un film
tiré des aventures d’Aladin,
Génies, ou d’autres revisitant
Mulan, Pinocchio ou encore
Winnie l’ourson et le dessin
animé Fantasia.
PALESTINE à SV Gallery Saifi Village
rue Ariss Kanafani jusqu’au 7 mai.
Tél. : 01/975655
ORDINARY & FAMOUS FOLKS à
la galerie Aïda Cherfan Fine Art
Antélias jusqu’au 30 avril. Tél. :
04/444111 – 222
POUR MOI, LA GUERRE C’EST ÇA
à l’Espace des lettres de l’Institut
français du Liban rue de Damas
jusqu’au 6 mai. Tél. : 01/420200.
THE CROCKER COLLECTION à la
galerie Irrégulier jusqu’au 29 avril.
Tél. : 78/943019
ROULA HALWANI : FOR MY FATHER
à la galerie Ayyam Beirut Tower rue
Zeitouné Solidere jusqu’au 21 mai.
Tél. : 01/374450
EXPOSITION COLLECTIVE à Art
Factum Gallery jusqu’au 20 mai.
Tél. : 01/443263
CHARLES SANDISON : GOOD AND
EVIL, YES OR NO, WRONG AND
RIGHT à la galerie Tanit Mar Mikhaël
imm. East Village jusqu’au 21 mai.
Tél. : 01/562812
SABYL GHOUSSOUB : TU PEUX PAS
TEST à l’Institut français du Liban rue
de Damas jusqu’au 29 avril. Tél. :
01/420200
RIMA MANSOUR : MORE THAN A
DIFFERENCE à la galerie Zamaan
Hamra rue Sadate jusqu’au 7 mai.
Tél. : 01/745571
ASSADOUR : LANDSCAPE IN
MOTION au musée Sursock jusqu’au
30 mai. Tél. : 01/201892
CALINE AOUN : FIELDS OF SPACE à
Marfa’ rue 1 339 Beyrouth jusqu’au
14 mai. Tél. : 03/020636
DANIÈLE CHIKHANI : RÉVÉLATIONS
et MALGORZATA PASZKO : PLUIES
DE PRINTEMPS à la galerie Alice
Mogabgab imm. Karam Achrafieh
jusqu’au 29 avril. Tél. : 03/210424
MICHEL ZOGHZOGHI : IT IS THEIR
PLANET TOO ! à The Altenative (VW
showroom Verdun) jusqu’au 21 mai.
Tél. : 01/750726
EXPOSITION ARTISTES TURQUES
à la galerie Les Plumes Elsie Braidi
Achrafieh Tabaris rue Chéhadé. Tél. :
01/333537
MARWAN RECHMAOUI à la galerie
Sfeir-Semler La Quarantaine imm.
Tannous jusqu’au 7 mai. Tél. :
01/566550.
(Source : AFP)
Agenda
CINÉMA
Premières visions
BASTILLE DAY de James Watkins,
avec Idris Elba et Richard Madden.
Cambriolage sur fond d’attentat à
Paris. Un fouillis quoi ! CinemaCity
❍
(Beirut Souks et Dora), Empire Cinemas
The Spot, Vox B.C. Center, Grand Cinemas
ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/The Las
Salinas/Grand The Spot Saïda/Galaxy
CAPTAIN AMERICA : CIVIL WAR
Vox B.C. Center
★ MOTHER’S DAY de Gary Marshall,
avec Jennifer Aniston. Comédie
guimauve mais avec un casting
sympathique, qui ne donne pas envie
de trop réfléchir. Vox B.C. Center, Empire
■
Dunes/Première, Espace, Empire Cinemas
The Spot, Planète City Complex Tripoli
Pour connaître les horaires du
CIRCUIT EMPIRE, appeler le 1 269.
PLANÈTE ABRAJ
01/292 192
GRAND CINEMAS
ABC ACHRAFIEH
01/209 109
GRAND CINEMAS
ABC DBAYEH 04/444 650
GRAND CONCORDE 01/343 143
GRAND LAS SALINAS 06/540 970
GRAND SAÏDA MALL 07/723 026
CINEMACITY DORA 01/899 993
CINEMACITY BEIRUT
SOUKS
01/995 195
METROPOLIS CINÉMA01/204 080
VOX B.C. CENTER
01/285 582
À voir absolument À voir
À voir à la rigueur
Ne pas se déranger
Pas vu
★★★
★★
★
❍
■
★★ MIDNIGHT SPECIAL de Jeff
Nichols, avec Kirsten Dunst. Roy
part en cavale pour protéger
son fils Alton, petit garçon aux
pouvoirs mystérieux. Ce film vaut le
déplacement. CinemaCity (Beirut Souks
et Dora), Vox B.C. Center
■ RATCHET & CLANK film animé
à partir d’un jeu vidéo. CinemaCity
(Beirut Souks et Dora), Empire Dunes,
Empire Cinemas The Spot, Vox B.C. Center,
Planète City Complex Tripoli
★★ ROBINSON
CRUSOE un très bon
film d’animation belge, réalisé par
Vincent Kesteloot et Ben Stassen,
écrit par Domonic Paris. CinemaCity
(Beirut Souks et Dora), Empire Cinemas
The Spot, Vox B.C. Center, Grand Cinemas
ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/The Las
Salinas/Grand The Spot Saïda, Galaxy
■ TOP CAT BEGINS film animé
mexico-indien. CinemaCity (Beirut Souks
et Dora), Empire Cinemas The Spot, Vox
B.C. Center
THE TRUST film d’action de David
Schwimmer, avec Clive Owen et
Catherine Keener. CinemaCity (Beirut
■
Souks et Dora), Empire Dunes, Espace,
Empire Cinemas The Spot, Vox B.C. Center.
En salle
★ ANGE ET GABRIELLE comédie
romantique d’Anne Giaffieri, avec
Patrick Bruel et Isabelle Carré. Empire
Première
★ BATMAN
V/S SUPERMAN :
DAWN OF JUSTICE de Zack Snyder,
avec Ben Affleck et Henry Cavill.
Le monde a-t-il davantage besoin
d’un super-héros aux pouvoirs sans
limite ou d’un justicier à la force
(Beirut Souks et Dora), Grand Concorde
★ BEFORE
I WAKE un thriller
surnaturel de Mike Flanagan, avec
Kate Bosworth, Thomas Jane et
le petit Jacob Tremblay de Room.
CinemaCity (Beirut Souks et Dora)
★★★ BENNESSBEH
LA BOKRA
CHOU ? restauration de la pièce de
Ziad Rahbani, mise en scène il y a
35 ans par le groupe Mmedia. Grand
Concorde/Galaxy
BINGO film local avec Fouad
Yammine et Zeina Makki. Grand
■
Concorde/Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks
et Dora), Espace, Empire Cinemas The Spot,
Vox B.C. Center, Cinemall
★★★ CANNES
COUP DE CŒUR
Metropolis Empire Sofil
CRIMINAL d’Ariel Vromen, avec
Kevin Costner et Gary Oldman.
Inutile de se déranger. CinemaCity
❍
(Beirut Souks et Dora), Empire Première,
Vox B.C. Center, Grand Cinemas ABC
Achrafieh, Dbayeh, Cinemall
GREEN ROOM de Jeremy Saulnier,
avec Anton Yelchin et Imogen Poots.
Attention cœur fragile. Thriller/
horreur où un groupe rock est pris
dans le piège de Skinheads. Cinemall
★★ JUNGLE BOOK remake de John
Favreau, avec les voix de Bill Murray
et Scarlett Johansson. CinemaCity
■
(Beirut Souks et Dora), Empire Première,
Espace, Empire Cinemas The Spot, Planète
City Complex Tripoli, Vox B.C. Center, Grand
Cinemas ABC Dbayeh/Concorde/The Las
Salinas/Spot Saïda/Galaxy, Cinemall
KUNG FU PANDA 3 réalisé par
Mark Osborne et John Stevenson,
il porte les voix de Jack Black et
■
★ LONDON
Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh, Vox
B.C. Center
★★ PARISIENNE
Peur de rien est
un film réalisé par Danielle Arbid,
avec Manal Issa et Vincent Lacoste.
Ce sont les années 90 vues par une
jeune Libanaise établie en France
et qui se bat pour avoir sa place au
soleil. Un film subtil et délicat. À ne
pas rater. Empire Première, Metropolis
Empire Sofil
■ PRECIOUS CARGO un film d’action
de Max Adams, avec Bruce Willis
et Mark-Paul Gosselaar. CinemaCity
(Beirut Souks), Grand Concorde, Vox
B.C. Center, Planète City Complex Tripoli,
Cinemall
■ QUEEN OF THE DESERT de
Werner Herzog, avec Nicole Kidman
et Robert Pattinson. L’histoire de
Gertrude Bell, femme de lettres,
espionne et fonctionnaire anglaise,
qui a voyagé au Moyen-Orient au
début du XXe siècle pour défendre
les intérêts britanniques dans cette
région du monde... Empire Première
■ THE BOSS CinemaCity (Beirut Souks),
Cinemall, Vox B.C. Center
★ THE
HUNTSMAN WINTER’S WAR
de Cédric Nicolas-Troyan. C’est
une préquelle et une suite du film
Blanche-Neige et le chasseur sorti en
et Dora), Empire Dunes/Première, Espace,
Empire Cinemas The Spot, Grand Cinemas
ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/The Las
Salinas/Galaxy, Vox B.C. Center, Planète
City Complex Tripoli, Cinemall
■ WELCOME TO LEBANON CinemaCity
(Beirut Souks et Dora), Empire Dunes,
Espace, Empire Cinemas The Spot, Grand
Cinemas ABC Dbayeh/Concorde/Las
Salinas/Spot Saïda/Galaxy, Planète City
Complex Tripoli, Vox B.C. Center.
N.B. : Les programmes ci-dessus
sont donnés sous toute réserve.
CINÉ-CLUB
GREY ZONES AND DARK SPACES :
NETWORK au musée Sursock à
19h00. Tél. : 01/201892.
CONCERTS
ABBAS CHAHINE ET SON GROUPE
au Teatro Verdun à 22h30. Tél. :
01/800003
MUSIC FROM JORDAN à l’Assembly
Hall AUB à 20h00. Tél. : 01/350000
AGNUS DEI, MATTEO EL-KHODR
à l’église Saint-Joseph des pères
jésuites Achrafieh à 20h00. Tél. :
01/500996
L’ORCHESTRE NATIONAL LIBANAIS
DE MUSIQUE ARABE-ORIENTALE à
l’amphithéâtre Pierre Y. Aboukhater
rue de Damas à 20h00. Tél. :
01/421000
ESMA/LISTEN au Beirut Art Center
Adliyeh Jisr el-Wati à 18h00 jusqu’au
21 août. Tél. : 01/397018.
CONFÉRENCE
SIX MOIS APRÈS LE MOUVEMENT
SOCIAL DE L’ÉTÉ 2015 : L’AVENIR
DES MOUVEMENTS SOCIAUX AU
LIBAN par Nicolas Dot Pouillard à
l’Institut français du Liban rue de
Damas à 19h00. Tél. : 01/420200.
FESTIVALS
SPRING FESTIVAL au théâtre
Tournesol Tayyouneh jusqu’au 26
mai. Tél. : 01/397018
CANNES COUP DE CŒUR au
Metropolis Empire centre Sofil
à 17h00 jusqu’au 4 mai. Tél. :
01/204080.
EXPOS
KEYVAN MAHJOOR : PERSIAN
GARDEN REVISITED à Artlab
jusqu’au 18 mai. Tél. : 03/244577
CHARBEL SAMUEL AOUN :
NECROPOLIS à la galerie Mark
Hachem rue Salloum Mina
el-Hosn jusqu’au 14 mai. Tél. :
01/999313
HASKO HASKO : VISITORS IN THE
PRESENCE OF NEUTRALITY à Art on
56th rue Youssef Hayeck Gemmayzé
jusqu’au 23 mai. Tél. : 01/570331
STÉPHANIE BOUERI : FOLLOW
THE BLACK THREAD à la galerie
392Rmeil393 rue Gouraud
Gemmayzé jusqu’au 16 mai. Tél. :
01/567015
ELISABETH TUYTHOF : MON
HÉRITAGE au palais de l’Unesco
jusqu’au 28 avril
ADIB FATTAL : I REMEMBER
THÉÂTRE
BLA BLA TA À BEYROUTH au théâtre
Monnot Achrafieh à 16h30 jusqu’au
1er mai. Tél. : 01/202422
BAR FAROUK au théâtre al-Madina
Hamra à 21h30. Tél. : 01/753010
ANBARA au théâtre Babel Hamra à
20h30 du 4 au 8 mai et du 11 au 15
mai. Tél. : 01/744033
LIAISONS DANGEREUSES au théâtre
Gemmayzé du jeudi au dimanche à
20h30. Tél. : 76/409109
LIMAZA… (POURQUOI ?) au
théâtre al-Madina Hamra du
jeudi au dimanche à 20h30. Tél. :
01/753010.
MARIONNETTES : TINE ET ZBIB
présentées par Nayla Khayath tous
les vendredis, samedis et dimanches
à 16h30 et FORMULA FUN les
samedis et dimanches à 16h30 à la
Planète de la découverte rue Ayass
Souks de Beyrouth jusqu’au
30 avril. Tél. : 01/957000, ext. :
3440-3441.
Carnet
jeudi 28 avril 2016
Pour placer vos annonces Carnet à partir du web :
www.lorientlejour.com, onglet « Carnet ».
Pour les hommages, s’adresser
à Mlle Thérèse SABER. Tél. : 05/956444.
Nécrologie
Saydé Sleiman Sarrouf
Raïf, époux de feue Janine Nirig, et famille
Dr Alfred, son épouse Dr Patricia Ranier et leur famille
Samir, son épouse Dr Corinne Gebran et leur famille
Abdo, son épouse Micheline Karam et leur famille
Carmen, épouse de l’ingénieur Michel Mouzannar, et leur famille
Georgette Jazzar, Vve Ibrahim Abou Sleiman, et famille
La famille de feue Rosalie, Vve Joseph Sarrouf
ainsi que leurs alliés au Liban et à l’étranger
ont la douleur de faire part du décès, survenu vendredi 22 avril 2016,
de leur regretté époux, père, beau-père, grand-père, beau-frère et
oncle
JOSEPH ABDO ABOU SLEIMAN
frère de feus Dr Farid et Me Alfred Abou Sleiman.
Les obsèques auront lieu aujourd’hui jeudi 28 avril à 17h, en l’église
Saint-Jean-Baptiste, à Mtein.
Les condoléances seront reçues avant et après l’inhumation, ainsi
que demain vendredi 29 avril, dans le salon de l’église Saint-JeanBaptiste, à Mtein, puis samedi 30 avril, de 11h à 18h, dans le salon de
l’église Saint-Maron, à Saïfi.
Z
Laure Milad Hakim
Fouad
Mireille, épouse Camille Lyan, et famille
Lina, épouse Antoine Matta, et famille
Nelly, épouse Ibrahim Staut, et famille
La famille de feu Adib
La famille de feu Halim
La famille de feu Sélim
La famille de feue Salwa Sader
Linda, Vve Joseph Mouawad, ses enfants et leurs familles
Samia, épouse Élias Chartouni, ses enfants et leurs familles
ont la douleur d’annoncer le décès de leur regretté époux, père, beaupère, grand-père, frère, beau-frère et oncle
NAGIB FOUAD MEDLEJ
L’absoute sera donnée aujourd’hui jeudi 28 avril à 16h, en l’église
Notre-Dame, à Bsous.
Les condoléances seront reçues avant et après l’inhumation, ainsi que
demain vendredi 29 avril, de 11h à 18h, dans le salon de la confrérie
de la Mère éplorée, à Bsous.
Z
Siham Saïd Boustani
Nada Iskandar Boustani, Vve Melhem Boustani, et ses enfants :
Jad, son épouse Helena Melnichenko et leur famille
Rania, épouse Me Mario Bassil, et leur famille
Hala Boustani
ont la douleur de faire part du décès de leur regrettée sœur et tante
SOUMAYA SAÏD BOUSTANI
La dépouille mortelle sera transférée, aujourd’hui jeudi 28 avril à 9h,
de l’hôpital Jéitaoui, à son village natal Debbiyé, où l’absoute sera
donnée à 16h en l’église Saint-Joseph.
Les condoléances seront reçues avant et après l’inhumation, ainsi
que demain vendredi 29 avril, de 11h à 18h, dans le salon de l’église
Saint-Joseph, à Debbiyé, puis samedi 30 avril, de 11h à 18h, dans le
salon du couvent de la Sainte-Famille maronite, Achrafieh, rue Ibrine.
Condoléances
Raymonde Élias Riachi
Nour, épouse Ragi Georges Awad
Imad
Mgr Boulos Sayyah (vicaire patriarcal)
Daoud, Assaad, Naïm, Jamil, Khalil, Émile et leurs familles
Sabat, Vve Fakher Gemayel, ses enfants et leurs familles
Marguerite
Les enfants de feu Youssef et leurs familles
ont la douleur d’annoncer le décès de leur regretté époux, père, beaupère, frère, beau-frère, oncle et cousin
FOUAD FARÈS SAYYAH
Éducateur
Les condoléances seront reçues aujourd’hui jeudi 28 et demain
vendredi 29 avril, de 11h à 19h, dans le salon de l’église Mar Doumit,
à Aïn el-Kharroubé.
Z
Christelle Ibel
Georges Bekhazi (à l’étranger)
Tamara, épouse Sian Ego, et famille (à l’étranger)
Pascale, épouse Raymond Farès, et famille (à l’étranger)
Nadine, épouse Élias Mattar, et famille
Mariam, épouse Farès Zoughbi
Bahij, son épouse Thérèse Tobi et sa fille :
Fadia, Vve Antoine Nassar, et sa fille
ont la douleur de faire part du décès de leur regretté époux, père,
beau-père, grand-père, frère, beau-frère et oncle
SAMI GERGI BEKHAZI
(Abou Georges)
Les condoléances seront reçues aujourd’hui jeudi 28 avril, de 11h à
18h, dans le salon de l’église Notre-Dame de la Dormition des grecsorthodoxes, rue Makhoul, Ras Beyrouth.
Z
Jeannette Abdel-Rahim Charchafgi
Bernard Kassargi, son épouse Joëlle Georges Maaïki
La juge Cynthia, épouse Me Georges Jean Kassouf, et famille
Sandra
La famille de feu Hanna Kassargi
Edmond Kassargi et famille
L’ancien député Georges Kassargi et famille
Les enfants de feue Angèle, Vve Loutfi Kassargi, et leurs familles
L’ingénieur Naïm Charchafgi et famille
Dr Élie Charchafgi et famille (à l’étranger)
Fahimé, Vve Henri Hamamgi, et famille
Violette, épouse Nabih Nabhan, et famille (à l’étranger)
Sonia, Vve Antoine Khoury, et famille
Leila, Vve Gebrayel Knaizeh, et famille
Aïda, épouse Toni Chami, et famille
ainsi que les familles Kassargi, Charchafgi, Maaïki, Kassouf,
Ohannessian, Chami, Khoueiry, Koumi, Khoury, Hamamgi, Nabhan,
Knaizeh, Khanadjian, Mouradian, Voscorian, Yaghelgi, Hermez, Abou
Sleiman et leurs alliés au Liban et à l’étranger
ont la douleur d’annoncer le décès, survenu mardi 26 avril 2016, de
leur regrettée fille, sœur, belle-sœur, tante, nièce et cousine
LUCIANA JOSEPH KASSARGI
Les condoléances seront reçues aujourd’hui jeudi 28 avril, de 10h
à 19h, dans le salon de la cathédrale, à Zahlé, ainsi que samedi
30 avril, de 11h à 18h, dans le salon de l’église de la Croix des
arméniens-catholiques, à Zalka.
Prière de considérer cet avis comme tenant lieu de faire-part
personnel.
Remerciements
La famille du regretté
NABIL ANIS FADDOUL
remercie les parents, les amis, les autorités religieuses, les députés,
les personnalités politiques, les corps militaire, judiciaire, social et
économique, les présidents des partis et les municipalités, et les prie
de trouver ici l’expression de sa reconnaissance émue.
L’Orient : Fondé par Georges Naccache
en 1924
Le Jour :
Fondé par Michel Chiha en 1934
Société Générale de Presse
et d’Édition SAL
Baabda-route de Damas Imm L’Orient-Le Jour
B.P. 45-254 - Hazmieh Tél : 05/956444
Inauguration
À l’USJ, la Chaire de
l’éducation à l’écocitoyenneté
et au développement durable
Sous le patronage de Ghassan
Salamé, ancien ministre de
la Culture, ancien conseiller
spécial du secrétaire général de l’Onu et professeur
émérite à Sciences Po Paris,
l’inauguration de la Chaire de
l’éducation à l’écocitoyenneté
et au développement durable
de la Fondation Diane aura
lieu le vendredi 6 mai, à 16h,
à l’auditorium François S.
Bassil au campus de l’innovation et des sports de l’Université Saint-Joseph (USJ), à la
rue de Damas.
Les allocutions d’ouverture seront prononcées à 16h,
tour à tour par Fadi el-Hage,
titulaire de la Chaire de l’éducation à l’écocitoyenneté et
au développement durable,
le père Salim Daccache, s.j.,
recteur de l’USJ, Diana Fadel,
fondatrice et présidente de la
Fondation Diane, et Ghassan
Salamé. Au programme de
cette cérémonie également la
projection du documentaire
Future, réalisé par Thierry
Magniez. Nicolas Hulot, président de la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et
l’homme, donnera une confé-
rence, à 16h40, sur le thème
« Le XXIe siècle sera solidaire ou ne sera pas ».
Fadia Kiwan, professeure
de sciences politiques et directrice honoraire de l’Institut des sciences politiques à
l’USJ, interviendra, à 17h15,
sur le thème « Les Libanais
peuvent-ils se rassembler autour d’une écocitoyenneté ? ».
À 17h30, se tiendra une
table ronde sur le thème
« Quelle écocitoyenneté pour
un développement durable au
Liban ? », avec la participation
de l’ambassadeur de France,
Emmanuel Bonne, de Nicolas Hulot, de Fadia Kiwan,
ainsi que de Magda Bou Dagher, professeure d’écologie
et directrice du département
des sciences de la vie et de la
terre à la faculté des sciences
de l’USJ. Modérateurs : Fadi
el-Hage et Jocelyne Gérard,
professeure en climatologie
à la faculté des lettres et des
sciences humaines à l’USJ.
La cérémonie sera clôturée, à 18h30, par la remise
des prix du concours photographique aux écoles et aux
universités.
Congrès
Coopération
L’ambassade US fait don de 40 Harley
Davidson aux FSI
Poursuivant leur politique
de soutien aux forces armées et aux services de
l’ordre, les États-Unis ont
fait hier un nouveau don
aux Forces de sécurité intérieure (FSI). Il s’agit de
40 motos de type Harley
Davidson, de 4 vans et de 5
véhicules de transport.
Lors d’une cérémonie
organisée à la caserne Wissam el-Hassan à Dbayé, en
présence notamment du
directeur des FSI, le général Ibrahim Basbous, et du
directeur des programmes
Afrique et Moyen-Orient
au Bureau international des
stupéfiants et de l’application des lois (INL/AME)
relevant du département
d’État américain, Anthony
Fernandes, le chargé d’affaires à l’ambassade US,
Richard Jones, a prononcé
une allocution pour l’occasion.
Le diplomate a rappelé
que, depuis 2008, le Bureau
international des stupéfiants et de l’application
des lois au département
d’État « a fait don de plus
de 160 millions de dollars
aux FSI », estimant que le
don fait hier en équipe-
Le chargé d’affaires américain p.i., Richard Jones, au centre, aux côtés du général Basbous, hier, lors
de la cérémonie.
ments a pour objectif de
« garantir l’application de
la loi de manière effective ».
M. Jones a évoqué « des
exemples de réussite en
Liban
Au programme de ces journées, notamment : Le pédiatre
face au retard scolaire ; La littérature et les arts, outils de motivation ? ; Les troubles anxieux
de l’enfant à l’école ; L’orthophoniste, ses rôles, sa place à l’école ;
Difficultés d’apprentissage et
dépression maternelle ; Élèves
en difficulté d’apprentissage,
quel accompagnement pédagogique ? ; Le rôle spécifique de
l’assistante sociale au sein d’une
école ; L’intimidation scolaire
dans trois écoles libanaises ; Les
troubles anxieux à l’adolescence ; Intégration scolaire des
patients autistes ; et La prévention du harcèlement scolaire.
Le congrès est placé sous
le patronage du ministre de
l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Élias Bou
Saab. Entrée libre.
« The Servant », de Joseph Losey,
au séminaire de Chawki Azouri
Le séminaire de Chawki
Azouri propose, pour ce
jeudi 28 avril, la projection,
suivie d’un débat du film
de Joseph Losey, The Servant. Sorti en 1963, le film
retrace comment la relation
12/17°
Les Harley Davidson remises aux FSI.
Photo Ani
19/25°
Communautés
Les maamouls de la SSVP sont
mis en vente
Kornet Chehwane : 03431747 – 04-925702 / 925 511
Dora : 70-487 362
Jéitaoui : 70-274 638
Jounieh : 03-676 886
Baabdat : 71-947 327
Email :
mrvincent@
stvincent-cc.org
Pâques à l’AEP
Fidèle à sa tradition, l’AEP
propose à l’occasion des fêtes
pascales une variété d’œufs
en chocolat préparés par des
mères de famille.
Prière de passer vos commandes à l’avance. Possibilité d’arrangements en
panier. Tél. : 01/382610 –
01/381971.
Rédaction
Président-directeur général
Fax 05/957444
Michel EDDÉ
[email protected]
Directrice
exécutive
Carnet, petites annonces
Administration
Nayla DE FREIGE
Tél. Fax 05/454108
Fax 05/454201
Régie publicitaire - Pressmedia Directeur exécutif adjoint
[email protected] Tél. 01/577000 - Fax 01/561380
Michel HELOU
Abonnement
05/453665
[email protected]
15/26°
Messe à l’occasion de la fête
de Notre-Dame de Pompéi
À l’occasion de la fête de
Notre-Dame de Pompéi, célébrée le 7 mai, et pour inaugurer ce mois consacré à la
Sainte Vierge, une messe solennelle avec une procession
aux flambeaux sera célébrée le
samedi 7 mai, à 18h30, en la
basilique de Notre-Dame de
la Médaille miraculeuse des
pères lazaristes à Achrafieh.
La messe sera précédée, à
18h, par la récitation du chapelet.
Douzième édition du congrès
international de gastroentérologie
Vent S-O – 15/40
km/h.
19/24°
Humidité 65 à 85 %
Visibilité moyenne à
mauvaise.
Mer moyennement
agitée, 22°.
Un temps printanier modéré intéresse le BMO. Le temps sera
aujourd’hui partiellement nuageux, avec une légère baisse
des températures. Demain, le temps sera peu nuageux, avec
une hausse des températures en montagne et dans l’hinterland.
Pluviométrie
BEYROUTH-AÉROPORT
• De mardi 8h à mercredi 8h : 0 mm. • Depuis septembre :
484,4 mm. • Au cours de la même période de l’année dernière : 817,8 mm. • Moyenne sur 30 ans : 806 mm.
BÉKAA-ZAHLÉ
• De mardi 8h à mercredi 8h : 0 mm. • Depuis septembre :
423,9 mm. • Au cours de la même période de l’année dernière : 754,6 mm. • Moyenne sur 30 ans : 614 mm.
Semaine sainte à l’archevêché
grec-orthodoxe de Beyrouth
À l’occasion de la semaine sainte, des offices seront célébrés
par le métropolite de Beyrouth, Mgr Élias Audi, à la cathédrale Saint-Georges, place de l’Étoile, conformément au programme suivant :
– Jeudi saint 28 avril : à 18h, office des lectures de l’Évangile.
– Vendredi saint 29 avril : à 9h, prière des heures et office
de la descente de la croix ; à 17h, office de l’enterrement du
crucifié.
– Samedi saint 30 avril : à 10h, messe.
– Dimanche de Pâques 1er mai : à 8h30, hajmé et messe.
– Lundi de Pâques 2 mai : à 10h, messe.
15/26°
15/26°
Rencontre scientifique
entre un aristocrate anglais
et son serviteur se renverse, le « maître » devenant
« l’esclave » de son serviteur.
À l’Hôpital Mont-Liban,
Hazmieh, 19h30. Entrée
libre.
8/15°
18/25°
Pâques
À l’occasion de la Pâque
orthodoxe, la Société SaintVincent-de-Paul met en vente
des maamouls préparés dans
ses cuisines. Les recettes des
ventes permettront d’aider des
familles dans le besoin.
Pour les commandes :
du réseau de prostitution et
de trafic humain ». Autant
de réalisations qui servent
en définitive la stabilité du
Liban et sa prospérité, a-til dit en substance.
matière d’application de
la loi à mettre sur le crédit des FSI et qui doivent
être une source de fierté ».
Le chargé d’affaires a cité à
ce titre « le démantèlement
Météo
Journées interuniversitaires
de psychiatrie à l’Institut
français
Les
huitièmes
Journées
scientifiques
francophones
de psychiatrie de la faculté
de médecine de l’Université
Saint-Joseph et les septièmes
Journées scientifiques de
psychiatrie de la faculté de
médecine de l’Université libanaise se tiendront les vendredi
6 et samedi 7 mai à l’Institut
français de Beyrouth, salle
Montaigne.
Placées sous le thème des
« Troubles en milieu scolaire »,
ces journées seront inaugurées
à 9h avec les allocutions des
Drs Ramzi Haddad, du Comité scientifique des Journées
interuniversitaires,
Josyan
Madi-Skaff, présidente de
la Société libanaise de psychiatrie, et d’Élias Bou Saab,
ministre de l’Éducation et de
l’Enseignement supérieur.
7
TRIPOLI
• De mardi 8h à mercredi 8h : 0 mm. • Depuis septembre :
913,7 mm. • Au cours de la même période de l’année dernière : 927,6 mm. • Moyenne sur 30 ans : 802 mm.
Moyen-Orient
Une vue d’ensemble de la cérémonie inaugurale.
Le douzième congrès international de gastro-entérologie s’est tenu sous les
auspices des départements
de gastro-entérologie et
de chirurgie générale de
l’hôpital Notre-Dame des
Secours.
La rencontre scientifique
était organisée en collaboration avec la Société libanaise de chirurgie générale,
la Société libanaise de gastro-entérologie, la G-MEA
(German Middle East/
African Association of Gastroenterology),
l’Amage
(African Middle East Association of Gastroenterology), la Société jordanienne
des infirmières spécialisées
en gastro-entérologie et endoscopie et l’Association des
ateliers de travaux médicaux.
Les travaux de cette rencontre scientifique se sont
étalés sur deux jours au cours
desquels quelque vingt-cinq
opérations ont été diffusées
en direct.
Les résultats de Yawmieh n° 71
Yawmieh 3 : 299
Yawmieh 4 : 4028
Yawmieh 5 : 73617
Éditorialiste
Issa GORAIEB
Rédaction en chef
Michel TOUMA
Ziyad MAKHOUL
Émilie SUEUR
Rédacteur en chef adjoint
Élie FAYAD
Directeur responsable,
Médiateur
Abdo CHAKHTOURA
Abou Dhabi 24/35°
Dubaï 24/34°
Amman 14/27°
Istanbul 13/21°
Ankara 6/21°
Le Caire 19/33°
Bagdad 24/40°
Mascate 27/35°
Damas 13/30°
Nicosie 15/29°
Djeddah 28/37°
Riyad 25/39°
Doha 26/36°
Téhéran 19/30°
International
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Buenos Aires 11/16°
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New York 12/18°
Copenhague 4/10°
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Prague 4/12°
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8
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+0,16 %
jeudi 28 avril 2016
4 416,64
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–0,82 %
Bourse de Beyrouth
Les valeurs
BLOM Stock Index
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Bank Audi - GDR
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BEMO Bank
BLOM Bank
BLOM Bank - GDR
Rasamny Younis Motor
Holcim Liban SAL
Volume
Prix
Var. (%)
Montant
–
13 377
11 583
0
2 364
38 000
0
0
0
1 000
4 940
1 158,53
10,05
10,05
10
5,85
5,84
18,80
1,72
1,75
9,90
10,20
0,07
0,50
2,24
0
0
0,17
0
0
0
–1
0
–
134 246,10
115 897,50
N/A
13 829,40
222 100
N/A
N/A
N/A
9 900
50 388
0
0
3,23
14,25
0
0
N/A
N/A
Taux de change (L.L.)
Devise
Dollar US
Livre syrienne
Dinar irakien
Dinar koweïtien
Dinar jordanien
Dinar bahreïni
Dirham EAU
Rial qatari
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Livre égyptienne
Livre sterling
Franc suisse
Yen (100)
Franc CFA (1 000)
Dol. canadien
Dol. australien
Euro
Achat
1 501
6,87
1,36
5 000,83
2 129,05
4 005,04
410,99
414,65
402,47
170,01
2 191,49
1 550,99
13,52
2,6
1 194,14
1 145,18
1 705,17
Vente
1 514
6,88
1,4
5 018,25
2 135,59
4 033,08
411,7
415,75
403,19
170,72
2 198,87
1 556,36
13,56
2,6
1 198,29
1 147,31
1 711,58
Taux croisés
$ USD
£ GBP
CHF
¥ YEN
€ EUR
–
1,45
1,03
0,0090
1,1312
£ Sterling
0,69
–
0,71
0,0062
0,78
CHF Franc suisse
0,97
1,41
–
0,0087
1,1
Devise
$ Dollar US
¥ Yen
€ Euro
111,51
162,17
114,75
–
126,24
0,88
1,28
0,91
0,0079
–
Taux d’intérêt
Devise
2 j.
1 m.
3 m.
6 m.
1 an
$ USD
0,5
0,4003
0,6344
0,9119
1,2426
£ GBP
0,5
0,5091
0,5911
0,7463
1,0271
CHF
–0,75
–0,7708 –0,7244 –0,6478
–0,5238
¥ YEN
0
–0,066
–0,0386 –0,0114
0,0758
€ EUR
0
–0,3491 –0,2729 –0,1564
–0,0301
Bons du Trésor
Nom
Rendement
Euro obligations libanaises - 5 ans
Euro obligations libanaises - 10 ans
Obligations américaines - 10 ans
Obligations du Trésor français - 10 ans
Obligations du Trésor allemand - 10 ans
Obligations du Trésor britannique - 10 ans
Obligations du Trésor japonais - 10 ans
5,76 %
6,50 %
1,86 %
0,64 %
0,29 %
1,63 %
–0,06 %
Qu’est-ce qui fait
courir la Bourse US ?
Si vous vous demandiez
ce qui fait courir la Bourse
américaine, vous avez aujourd’hui la réponse. Les
résultats trimestriels des
entreprises américaines se
succèdent et ils sont, dans
leur grande majorité, aussi
mauvais ou plus mauvais
que prévus. Et pourtant,
toutes les prévisions avaient
été déjà largement révisées à
la baisse. L’exemple le plus
frappant et le plus spectaculaire, c’est bien évidemment Apple et sa première
baisse de chiffre d’affaires
depuis 13 ans. Des groupes
d’énergie ou secteur de la
distribution en passant par
la banque, les profits des
entreprises américaines ont
chuté lourdement. Et pourtant les indices américains
sont presque au plus haut :
la preuve que les investisseurs ne raisonnent plus du
tout en fonction de ce qu’on
appelle les fondamentaux
des entreprises, c’est-à-dire
leurs chiffres d’affaires, leurs
bénéfices, leurs situations
financières, mais uniquement en fonction encore et
toujours des liquidités sur le
marché. Et ces liquidités ne
se sont pas taries.
Malgré la hausse anecdotique des taux aux ÉtatsUnis en décembre 2015,
l’argent continue à couler à
flots aux États-Unis et dans
tous les pays développés. Et
en l’absence d’alternative,
c’est évidemment la Bourse
et l’immobilier qui en profitent largement. Aux ÉtatsUnis comme ailleurs. Mais
personne ne parle vraiment
de bulle sur les marchés américains. Beaucoup d’analystes
restent pessimistes mais ils
s’épuisent contre un marché
qui rebondit après chaque
baisse et qui semble convaincu que ni l’économie ni
l’inflation sont suffisamment
puissantes pour que la FED
continue à remonter ses taux.
C’est une situation assez
étrange. Un peu malsaine.
Aujourd’hui toute l’économie mondiale mais aussi les
plus grands marchés financiers reposent sur les banques
centrales et uniquement
sur les banques centrales.
Pas étonnant que Draghi se
prenne pour l’empereur de
l’Europe et Janet Yellen pour
la première femme présidente des États-Unis.
Cet article est réalisé par Fidus
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CAC 40
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3 130,43
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Or
Argent
45,28
1 245,82
17,24
+2,82 %
–0,26 %
Euro
Yen
1,1312
111,52
–0,24 %
–0,11 %
–0,19 %
Liban
Compte-rendu
Coopération
Les banques centrales arabes se
mobilisent pour l’inclusion financière
Les régulateurs ont dit hier vouloir « mettre en place les cadres
réglementaires adaptés » pour améliorer l’accès aux services bancaires.
Philippe HAGE BOUTROS
Le conseil des gouverneurs
des banques centrales des
22 pays membres du Fonds
monétaire arabe (FMA) a
affirmé dans une déclaration
publiée hier sa volonté de
renforcer l’inclusion financière au niveau régional.
Présenté à l’occasion d’une
conférence organisée au
siège de la Banque du Liban
(BDL), le document décline
les grandes lignes d’un engagement qui vise notamment
à « mettre en place les cadres
réglementaires adaptés »
pour renforcer l’offre de services financiers et bancaires
de base accessibles pour les
consommateurs exclus des
services traditionnels.
Le conseil des banques
centrales arabes a également
décidé de consacrer la journée du 27 avril à la promotion de l’inclusion financière
dont les pistes de développement ont été détaillées pour
l’occasion dans un glossaire.
« Toutes les banques centrales des pays représentés au
FMA ont prévu de communiquer sur le sujet aujourd’hui
afin de convaincre les usagers
d’intégrer le système bancaire
réglementé », a résumé le di-
Le conseil des banques centrales arabes a également décidé de
consacrer le 27 avril à la promotion de l’inclusion financière.
Photo NNA
recteur du département bancaire au sein de la Banque du
Liban (BDL), Nagib Anwar
Choucair.
« Gagner du terrain »
Selon les derniers chiffres
de la Banque mondiale –
repris pendant la conférence
–, seules 21 % des populations des pays arabes âgées
de 15 ans ou plus étaient
titulaires d’un compte bancaire en 2014. « Au Liban, ce
taux grimpe à 50 % environ,
preuve que le secteur bancaire
libanais a pris de l’avance sur
ce terrain, même s’il peut encore faire mieux », souligne le
directeur du département de
recherche du groupe Byblos
Bank Nassib Ghobril. Une
situation que le gouverneur de
la BDL, Riad Salamé, attribue de son côté à « la stabilité
de la livre ainsi qu’à l’efficacité de la coopération entre la
BDL et le secteur bancaire ».
Après avoir égrené, comme
de coutume, les différentes
initiatives de la BDL pour
venir en aide au secteur privé
– comme la prolongation, en
janvier, de son mécanisme
de subventions de prêts pour
l’année 2016 ou la circulaire n° 135 de 2015 sur la
restructuration globale des
dettes privées –, M. Salamé
a rappelé dans son discours
que la BDL avait renforcé la
réglementation relative à la
protection des consommateurs de services bancaires,
notamment à travers la circulaire n° 124 de 2010 qui
encadre la publicité des crédits ; ou la circulaire n° 134
de 2015 qui consacre une
obligation d’information des
banquiers vis-à-vis de leurs
clients.
Enfin, si l’inclusion financière est surtout perçue
comme un moyen « de gagner
du terrain sur l’économie
parallèle », selon la déclaration des banques centrales,
« intégrer les populations
les plus défavorisées dans le
secteur bancaire permet de
favoriser le développement
économique et de diminuer
ainsi l’influence des groupes
terroristes », a fait valoir le
secrétaire général de l’Union
des banques arabes, Wissam
Fattouh.
Lutte antiblanchiment
L’ABL confiante après sa visite aux États-Unis
L’Association des banques du
Liban (ABL) a déclaré mercredi, par voie de communiqué, que certaines requêtes
présentées auprès de responsables américains rencontrés
dans le cadre de sa visite aux
États-Unis avaient été « favorablement accueillies ».
Une délégation de l’ABL
menée par son président
Joseph Torbey et composée
de plusieurs représentants,
dont son vice-président Saad
Azhari et son secrétaire général Makram Sader, a effectué,
la semaine dernière, une visite à New York afin de participer au forum arabo-américain organisé par l’antenne
de New York de la Fed et
l’Union des banques arabes.
Cette participation a été l’occasion de réaffirmer « le rôle
primordial des banques liba-
naises dans le déploiement et
la consolidation des normes
internationales qui régissent
le secteur », selon le communiqué.
Lors d’un déplacement à
Washington, les représentants de l’ABL ont rencontré
des responsables du Trésor
et du département d’État
américain afin de discuter
des questions relatives à la
transposition au Liban des
normes internationales de
lutte contre le blanchiment
d’argent et le financement du
terrorisme. À cette occasion,
la délégation indique avoir
rappelé que toute mesure de
lutte contre le blanchiment
de capitaux doit, a priori,
« être soumise aux règles juridiques relatives au respect du
droit à la défense et basée sur
la vérification des preuves et
des faits ». Elle a également
souligné que ces mesures ne
devraient pas avoir d’« impact
négatif sur le secteur bancaire
et le pays, conformément à la
position officielle des ÉtatsUnis ». L’ABL indique que
ces deux requêtes ont été
« favorablement accueillies »
par ses interlocuteurs, lesquels ont par ailleurs « souligné l’importance du secteur
bancaire libanais, qui constitue avec l’armée libanaise les
deux piliers de stabilité qu’il
est impératif de protéger par
tous les moyens nécessaires »,
affirme le communiqué.
La délégation a par ailleurs présenté les quatre lois
votées le 13 novembre par
le Parlement libanais, portant respectivement sur : la
déclaration obligatoire aux
douanes des sommes en
numéraire lors du passage
aux frontières, l’échange
d’informations fiscales sur
demande,
l’élargissement
du champ d’application du
crime de blanchiment et la
ratification de la Convention internationale pour la
répression du financement du
terrorisme de 1999. Un dispositif législatif qui « reflète
l’engagement de l’État et du
secteur bancaire libanais à
respecter les normes financières et bancaires internationales. Et particulièrement les
lois américaines, les transactions bancaires et relatives au
commerce extérieur libanais
ainsi que les transferts de la
diaspora vers le Liban, étant
libellés en dollar et traités par
les banques correspondantes
à New York », ajoute le communiqué.
Moyen-Orient
Focus
Malgré la levée des sanctions, la Banque
mondiale reste à l’écart de l’Iran
La Banque mondiale veut
éradiquer la pauvreté sur
le globe mais son offensive
s’arrête encore aux frontières
de l’Iran, en dépit de l’allègement des sanctions contre
Téhéran et des besoins économiques criants du pays.
L’institution semble, de
fait, réticente à se réengager
dans un pays où elle avait
cessé tout nouveau projet
en 2005 afin de se mettre en
conformité avec les sanctions
internationales imposées à
Téhéran pour son programme
nucléaire. « Nous suivons la
situation de très près (...) mais
il n’y a aucun projet précis
visant à accorder des prêts à
l’Iran à ce stade », a reconnu
mi-avril le président de la
Banque mondiale, l’Américain Jim Yong Kim.
Les autorités de Téhéran
n’en ont certes pas fait la demande, mais les raisons d’une
telle frilosité sont à chercher
ailleurs, au croisement de
l’économie et de la géopolitique, et dans la volonté de
ne pas froisser le géant américain.
Premiers actionnaires de la
Banque mondiale, les ÉtatsUnis soufflent le chaud et le
froid sur la portée de l’allègement des sanctions obtenu
par l’Iran en juillet 2015, entré
en vigueur en début d’année.
En théorie, les autres sanctions qui continuent de peser
sur l’Iran pour son soutien au
terrorisme ou son programme
de missiles balistiques n’empêchent pas la Banque mondiale ou « d’autres institutions
financières internationales »
de s’engager dans le pays,
affirme une porte-parole du
Trésor américain. Mais, précise-t-elle, le représentant des
États-Unis à la banque serait
tenu par le mandat qui lui a été
confié par le Congrès de « voter contre les prêts à l’Iran ».
Sur le papier, la banque
pourrait passer outre et financer des projets de développement (transports, énergie,
infrastructures...) dans un
pays où la pauvreté a flambé
sous l’effet de l’embargo économique. Mais, dans les faits,
un froncement de sourcils de
la première puissance mondiale ne pourrait pas laisser
complètement indifférent.
« Il y a très clairement
un risque politique pour la
Banque mondiale de se voir
associée à l’Iran parce que le
Congrès pourrait réagir très
négativement », commente
Jacob Kirkegaard, expert au
Peterson Institute. Dominé
par des républicains vent
debout contre l’accord avec
l’Iran, le Congrès détient un
important moyen de pression : il pourrait s’opposer au
déblocage des fonds promis
par les États-Unis à la Banque
mondiale pour venir en aide
aux pays les plus pauvres.
Complexité
Les sanctions encore en
place constituent un autre
obstacle de taille pour la
Banque mondiale.
« Dans une situation où
vous voulez financer des projets qui seront soumis à un
appel d’offres international,
le fait qu’il y ait encore des
sanctions américaines complique clairement la situation », affirme Paul Cadario,
un ancien cadre de la Banque
mondiale. L’institution devrait ainsi s’assurer que ses
projets ne sont en rien associés aux personnes et entreprises iraniennes qui figurent
sur la liste noire américaine.
Les entreprises pourraient par
ailleurs hésiter avant de participer à ces projets de peur
que les paiements ne « transitent par le système financier
américain » et ne les exposent
alors au couperet des ÉtatsUnis, relève M. Cadario, au-
jourd’hui professeur à l’Université de Toronto.
La Banque mondiale est
déjà passée par là. En 2007,
elle avait dû suspendre le
versement de 5,4 millions de
dollars lié à un projet datant
d’avant 2005 après avoir découvert que les fonds transitaient par la banque iranienne
Melli, visée par des sanctions
américaines.
Au-delà du simple cas
de la Banque mondiale, le
retour des institutions financières en Iran est donc loin
d’être acquis, au grand dam
des autorités. « On leur a
demandé de ne pas travailler
avec les banques iraniennes
et elles ont peur, c’est normal », a récemment déploré
le gouverneur de la Banque
centrale iranienne Valiollah
Seif. En attendant, le pays
commence à se détourner de
la Banque mondiale, dominée par les Occidentaux, pour
se rapprocher d’institutions
alternatives. L’Iran est ainsi
un des membres fondateurs
de la Banque de développement chinoise pour les infrastructures (BAII) et cherche
à rejoindre la banque fondée
par les grands pays émergents
des Brics.
Jérémy TODJMAN/AFP
Un projet pour accroître
les revenus des petits
producteurs de lait
L’Organisation des Nations
unies pour l’alimentation
et l’agriculture (FAO) et le
Bureau de la coopération italienne pour le développement
(AICS) au Liban ont lancé
hier, à l’hôtel Golden Tulip
de Aley, en présence du ministre de l’Agriculture Akram
Chehayeb, le projet « Renforcer la sécurité alimentaire à
travers l’amélioration des pratiques de production laitière
des groupes vulnérables ».
« Ce projet vise notamment
à améliorer les revenus de 400
petits producteurs laitiers en
leur livrant des équipements
modernes pouvant leur assurer une production laitière
quotidienne plus importante
et de meilleure qualité », a
expliqué Gianandrea Sandri,
directeur de l’AICS au Liban,
lors de son discours.
« Nous avons identifié,
grâce aux données transmises
par le ministère des Affaires
sociales, 270 municipalités
vulnérables du fait de fortes
concentrations de pauvreté
et d’un afflux massif de réfugiés syriens. Nous n’avons pas
encore procédé à l’identification des bénéficiaires, mais
nous souhaitons qu’au minimum 50 % d’entre eux soient
des femmes. Dans chaque
village, deux journées de formation seront organisées
pour leur apprendre à utiliser
ces nouveaux équipements »,
a indiqué à L’Orient-Le Jour
le représentant de la FAO au
Liban, Maurice Saadé.
« Le projet est entièrement
financé par un don du gouvernement italien avec une enveloppe totale de 370 000 euros
(environ 420 000 dollars) et
vise à améliorer les conditions
de vie d’environ 4 000 bénéficiaires directs et indirects », a
précisé à L’Orient-Le Jour une
source à l’AICS.
K.O.
Finance
Byblos Bank : profits
en hausse de 3 %
fin mars
La Byblos Bank a déclaré un
bénéfice net consolidé – non
audité – de 33,8 millions de
dollars au premier trimestre
2016, en hausse de 3,04 %
par rapport à la même période en 2015. « La Byblos
Bank a réalisé des résultats
financiers sains au premier
trimestre 2016, malgré une
instabilité économique locale
et régionale », précise son
communiqué.
Le total des actifs a augmenté de 0,9 %, à 20 milliards de dollars à la fin du
premier trimestre, tandis
que les dépôts des clients
ont augmenté de 0,6 %, à
16,7 milliards de dollars. En
revanche, le communiqué ne
précise pas la valeur totale
des crédits atteinte à cette
période. La Byblos Bank a
cependant affirmé avoir réduit ses créances douteuses
à 4,5 % de l’ensemble des
prêts et a enregistré un ratio
de couverture de plus de
100 % dans son bilan, suite
à la poursuite de sa politique
d’allocation de provisions
suffisantes contre les pertes
potentielles sur les crédits.
La liquidité primaire de
la banque a constitué 52 %
de l’ensemble des actifs au
premier trimestre, tandis
que son ratio de solvabilité a
atteint 17,3 % ; le minimum
requis par les autorités régulatrices étant de 12 %.
Brèves
Les journaliers
de la municipalité
de Tripoli titularisés
Les journaliers de la
municipalité de Tripoli
se sont regroupés devant
le palais municipal pour
« fêter la décision de leur
titularisation qui leur a été
confirmée par le président
de la municipalité, Amer
al-Rifaï, dans l’attente
de la signature finale »,
a rapporté hier l’Agence
nationale d’information.
En 2014, environ 177
journaliers avaient
obtenu un accord de
principe concernant leur
titularisation de la part
de l’ancien président de
la municipalité, Nader elGhazal.
Cependant, depuis la
démission de ce dernier
le 25 avril 2015, leur
demande a dû être
réexaminée par M. Rifaï,
élu à la présidence de la
municipalité le 30 avril
2015.
Max Zaccar
réélu président
de l’Acal
L’Association des
compagnies d’assurances au
Liban (Acal) a réélu hier le
président de la Commercial
Insurance, Max Zaccar, à
la tête de l’Acal pour un
mandat de trois ans.
Abdo Khoury, membre du
conseil d’administration
de United Commercial
Assurance, a été élu
vice-président de l’Acal,
qui compte 12 membres.
M. Zaccar avait été élu
la première fois pour un
mandat d’un an en 2015,
succédant à Assaad Mirza.
Économie 9
jeudi 28 avril 2016
International
Dette
Athènes espère le soutien de Bruxelles
pour trouver un accord avec le FMI
Alexis Tsipras a demandé la tenue d’un sommet européen pour faciliter les négociations
avec les créanciers, UE et FMI, et conclure une première revue du programme grec.
Le Premier ministre grec,
Alexis Tsipras, en a appelé
aux instances politiques de
l’UE hier pour débloquer les
négociations avec les créanciers de son pays, surtout le
FMI, demandant la convocation d’un sommet des pays de
la zone euro si rien n’avançait
au niveau ministériel.
L’appel de M. Tsipras auprès du président du Conseil
européen Donald Tusk intervient après le report sine die
d’une réunion extraordinaire
des ministres des Finances
de la zone euro (Eurogroupe) prévue initialement
aujourd’hui. « S’il n’y a pas
d’Eurogroupe, le Premier
ministre a demandé à M.
Tusk de prendre l’initiative
de convoquer un sommet de
la zone euro », ont indiqué les
services de M. Tsipras dans
un communiqué.
Soucieux d’éviter un nouveau bras de fer entre Athènes
et ses créanciers, M. Tusk
a appelé à une réunion de
l’Eurogroupe « dans les prochains jours » pour écarter une
« nouvelle incertitude » autour
de la situation de la Grèce. Le
président de l’Eurogroupe,
Jeroen Dijsselbloem, a affirmé
hier à Paris que l’Eurogroupe
consacré à la Grèce pourrait
avoir lieu la semaine prochaine « ou la suivante au plus
tard », affirmant qu’il y avait
encore des questions légales et
politiques à régler.
Les négociations entre
Athènes et ses créanciers, qui
doivent durer plusieurs mois,
visent à conclure la revue des
L’arrivée au pouvoir du gouvernement de gauche d’Alexis Tsipras en janvier 2015 a provoqué une
crise majeure entre son pays et ses pairs européens. Photo archives AFP
comptes grecs et poursuivre le
versement des prêts UE-FMI.
L’arrivée au pouvoir du gouvernement de gauche d’Alexis
Tsipras en janvier 2015 a provoqué une crise majeure entre
son pays et ses pairs européens.
Sous la menace alors d’une
sortie de la zone euro, Athènes
a finalement été contraint en
juillet d’accepter un nouveau
prêt de la zone euro et du
FMI de 86 milliards d’euros
(97 milliards de dollars) d’ici à
2018 au prix de la poursuite de
mesures de rigueur.
Athènes « a déjà réalisé des
économies de 2,8 milliards
d’euros (3,2 milliards de dollars » et s’engage « à adopter
des mesures de 2,6 milliards
d’euros (2,9 milliards de dollars) d’ici à 2018 », comme
prévoit l’accord de 2015, a
rappelé mardi le gouvernement.
Le FMI « mine »
les efforts
Les projets de lois sur la
réforme de retraite et sur la
fiscalité sont actuellement en
discussion au Parlement, alors
que les syndicats menacent de
nouvelles grèves.
Lors de la publication des
résultats des comptes grecs
par Eurostat jeudi dernier,
Bruxelles a loué Athènes
pour avoir réussi à dégager un
excédent primaire budgétaire
(avant service de la dette) de
Politique monétaire
La Fed maintient le statu quo
sur les taux d’intérêt
La Banque centrale américaine
(Fed) a prolongé sa pause sur
les taux d’intérêt hier notant
que la croissance a ralenti aux
États-Unis, mais elle est apparue moins soucieuse des risques
économiques internationaux,
selon le communiqué du Comité monétaire hier.
Les taux directeurs restent
dans la fourchette de 0,25 % à
0,50 %, conformément aux attentes des marchés. C’est la troisième fois depuis le relèvement
modeste mais historique opéré
en décembre après sept ans de
politique à taux zéro que la Fed
choisit le statu quo.
Le
Comité
monétaire
(FOMC) a noté hier que la
croissance américaine a ralenti,
mais a souligné le dynamisme
du marché du travail. Il continue
de « surveiller de près » les développements économiques et
financiers à l’international, mais
n’évoque plus explicitement les
risques qu’ils font peser sur la
première économie mondiale,
comme cela était mentionné à
l’issue de la réunion de mars.
Comme en mars, une seule
membre de la Fed, Esther
George, de l’antenne régionale
de Kansas City, a voté contre
le statu quo, préférant que les
taux soient relevés d’un quart
de point dès maintenant. La
Fed ne donne guère d’indication sur ce que sera sa prochaine
décision sur les taux en juin. Elle
répète toutefois que les conditions économiques devraient
requérir une hausse « graduelle »
des taux d’intérêt. En mars, les
membres de la Fed prévoyaient
en moyenne de relancer le cycle
de resserrement monétaire avec
deux modiques hausses des taux
d’ici à la fin de l’année pour porter le coût du crédit à autour
de 0,9 %. Mais les attentes des
marchés ne projettent qu’une
hausse, à peine.
Les membres du comité assurent en tout cas qu’à l’avenir,
« l’activité économique va croître
à un rythme modéré » et que
Automobile
Mitsubishi diffère
la publication de ses
prévisions de résultats
Le groupe automobile japonais
Mitsubishi Motors Corporation
(MMC) a différé hier l’annonce
de prévisions de résultats pour
2016-2017, afin d’évaluer les
répercussions du scandale révélé
il y a une semaine qui a déjà fait
plonger ses commandes de moitié dans l’archipel.
Le constructeur a avoué des
manipulations de données sur
plusieurs modèles de minivoitures dans le but d’embellir leurs
performances énergétiques. Et
le problème pourrait s’étendre,
alors que MMC a reconnu
mardi avoir utilisé des tests non
homologués au Japon depuis 25
ans.
« Les estimations ont été
reportées afin d’examiner avec
précision l’impact » de cette
affaire, a déclaré MMC dans un
communiqué. « Il est difficile de
mesurer avec exactitude l’effet
que ce problème aura sur nos
ventes », a commenté le patron
du groupe, Tetsuro Aikawa,
lors d’une conférence de presse.
« Les commandes ont quasiment plongé de moitié au Japon
depuis l’annonce de la fraude,
a-t-il précisé. Cette situation
est grave et je la prends très au
sérieux. » Il a par ailleurs dit « ne
pas avoir reçu d’informations à
ce stade quant à l’impact sur les
marchés étrangers ».
Face à cette affaire désastreuse pour sa réputation, déjà
ternie par des camouflages de
défauts sur divers véhicules
dans les années 2000, MMC
est dans une bien mauvaise
posture. Pour l’heure, 625 000
voitures fabriquées depuis 2013
sont concernées, dont 468 000
produites pour son compatriote
et partenaire Nissan, mais ce
chiffre va grimper au vu des dernières révélations.
(Source : AFP)
« les indicateurs du marché du
travail vont continuer à se renforcer ». Le taux de chômage est
à 5 %. Ils estiment que l’inflation va encore demeurer basse
à court terme mais apparaissent
confiants dans le fait qu’elle remonte autour de la cible de 2 %
« à moyen terme, après que les
effets provisoires des déclins des
prix de l’énergie et des produits
importés se furent dissipés ».
« Le comité continue de
surveiller de près les indicateurs d’inflation et les développements économiques et
financiers mondiaux », ajoute le
communiqué alors que le Fonds
monétaire international (FMI)
a abaissé récemment ses prévisions de croissance mondiale,
relevant les risques accrus d’une
« longue stagnation » de l’activité.
Sur le front intérieur, la Fed
dresse un tableau relativement
équilibré de l’activité, notant
points faibles et points forts.
(Source : AFP)
0,7 % de son produit intérieur
brut (PIB) en 2015, contre
0,25 % prévu. Mais le lendemain, lors de l’Eurogroupe
d’Amsterdam, les Européens,
pour convaincre le FMI de
participer au plan d’aide grec,
sont convenus d’un paquet
de mesures supplémentaires
qui serait imposé si Athènes
ne respectait pas les objectifs
budgétaires fixés pour 2018.
En contrepartie, les créanciers ont promis l’ouverture
du débat sur l’allègement
de la dette grecque. Mais
Athènes a rejeté des mesures
supplémentaires en proposant
en échange « un mécanisme
automatique » qui permettrait
au gouvernement de procéder
Le portail Internet Yahoo !
a annoncé hier un accord
avec le fonds activiste et
actionnaire Starboard, qui
voulait remplacer l’ensemble
du conseil d’administration
lors de la prochaine assemblée
générale du groupe. Cet accord
prévoit l’entrée immédiate
au sein du conseil de quatre
nouveaux membres dont Jeffrey
Smith, le patron de Starboard
Value, qui détient 1,7 % du
capital de Yahoo !, actuellement
en pleine tourmente. M.
Smith va aussi intégrer le
comité de revue stratégique,
qui étudie actuellement les
différentes options envisagées
pour relancer le groupe, dont
une éventuelle vente. En
retour, Starboard Value a
accepté de retirer sa motion.
L’accord élargit le conseil
d’administration à 11 membres
contre 9 jusqu’ici, deux
administrateurs ayant accepté
de quitter « volontairement »
l’instance.
Évoquant une « résolution
constructive », la directrice
générale Marissa Mayer ajoute
que l’accord « va permettre au
Le Sénégal et la Mauritanie,
exportateurs d’hydrocarbures en 2020 ?
Au moment où les pays pétroliers subissent la chute des
cours et où les producteurs
de gaz naturel appréhendent
l’impact des exportations
américaines, le Sénégal et la
Mauritanie poursuivent leurs
importants projets d’hydrocarbures.
Selon des spécialistes de
l’énergie, leurs gisements
sous-marins permettront à
ces deux pays d’Afrique de
l’Ouest de devenir exportateurs à l’horizon 2020, en
pariant sur la demande à long
terme, un redressement du
marché et leur proximité avec
l’Europe.
« La demande de pétrole et
de gaz continuera à augmenter,
à mesure que de plus en plus de
gens dans le monde quitteront
les zones rurales pour les villes et
voudront les commodités de la
vie moderne », affirme à l’AFP
Thomas Golembeski, porte-parole de la compagnie américaine
Kosmos Energy. Cette dernière,
basée à Dallas, estime à quelque
560 milliards de mètres cubes
les réserves de gaz d’un gisement à cheval sur la Mauritanie
et le Sénégal, après avoir foré
seulement quatre puits, un signe
encourageant dans cette activité, souligne M. Golembeski,
ajoutant que la prospection de
pétrole suivra.
La société britannique
Cairn Energy, qui mène des
explorations pétrolières aux
« résultats positifs » au large
du sud-ouest du Sénégal, a
récemment annoncé de son
côté le prochain démarrage
d’un quatrième puits.
Beaucoup reste encore à
faire pour commercialiser ces
ressources : Cairn et Kosmos
sont en négociations avec des
entreprises de production
pour les extraire et les distribuer. Or attirer des investissements pour ces projets se chif-
Royaume-Uni
La croissance britannique ralentit,
le risque de « Brexit » mis en cause
La croissance du Royaume-Uni
a ralenti au premier trimestre
et le gouvernement comme
l’OCDE ont mis en garde hier
sur les dangers supplémentaires
qu’une sortie de l’UE ferait peser sur l’économie, à moins de
deux mois du référendum sur la
question.
La croissance du produit intérieur brut (PIB) du
Royaume-Uni a ralenti à 0,4 %
au premier trimestre de 2016
par rapport au précédent, a
annoncé l’Office des statistiques nationales britannique.
Ces chiffres, conformes aux
attentes des économistes, font
suite à une croissance de 0,6 %
qui avait été enregistrée au quatrième trimestre de 2015.
Ce ralentissement est notamment la conséquence d’une
mauvaise performance de l’industrie manufacturière et de la
construction, que n’a pas compensé la bonne tenue du secteur
dominant des services.
À l’approche du référen-
dum du 23 juin sur l’appartenance du pays à l’Union
européenne (UE), les économistes se montrent partagés sur
l’éventuel impact qu’a pu avoir
l’organisation de ce scrutin sur
l’économie dès le premier trimestre. « Les inquiétudes sur
un Brexit ont probablement
joué un rôle dans le ralentissement du premier trimestre
et vont probablement peser
encore plus sur la croissance du
deuxième trimestre », estime
Samuel Tombs, économiste
chez Pantheon Macroeconomics. « L’hypothèse paresseuse
est que le ralentissement de la
croissance est associé à l’incertitude concernant le Brexit.
Nous pensons que c’est prématuré », rétorque Alan Clarke,
chez Scotiabank.
Le ministre des Finances
George Osborne, qui milite
pour un maintien dans l’UE,
n’a toutefois pas manqué de
rappeler la mise en garde de
l’OCDE. L’Organisation de
coopération et de développement économiques a en effet
prévenu hier que « l’incertitude
a déjà commencé à avoir un impact négatif sur l’économie ».
Dans un rapport présenté à
Londres, l’OCDE estime aussi
que pour le futur un Brexit
« conduirait à un choc négatif
majeur pour l’économie du pays
et aurait des incidences pour
tous les membres de l’OCDE,
en particulier en Europe ».
Selon les calculs de l’OCDE,
le PIB serait 3 % plus faible
d’ici à 2020 en cas de sortie de
l’UE comparé au scénario d’un
maintien dans l’Union. Cela
équivaudrait à un coût moyen
de 2 250 livres (3 270 dollars)
par foyer britannique. Avec le
temps, le manque à gagner se
creuserait encore : en 2030, le
PIB serait inférieur de plus 5 %
comparé au statu quo et les ménages seraient privés de 3 200
livres (4 650 dollars).
(Source : AFP)
frant en milliards de dollars
« est la partie la plus difficile »,
prévient David Thomson,
analyste au cabinet Wood
Mackenzie. « Ce sont des
projets massifs, à haute intensité en capital », explique-t-il.
Selon lui, il faudra du temps
aux sociétés impliquées pour
obtenir les fonds nécessaires
dans la conjoncture économique actuelle, mais elles
devraient y parvenir.
À l’autre bout du continent, le Kenya et la Tanzanie
attendent une période plus
favorable pour exploiter des
ressources similaires, souligne
Nadine Koné, coordinatrice
régionale pour les industries extractives de l’ONG
Oxfam, qui invite le Sénégal
et la Mauritanie à les imiter.
« Je ne discerne pas de vision
claire pour l’utilisation de ces
ressources », a-t-elle dit.
Demande de
transparence
En outre, le rendement
s’avère parfois décevant,
comme le montre l’exemple
du champ pétrolifère mauritanien de Chinguetti, au
large de Nouakchott, dont la
production depuis sa mise en
service en 2006 ne représente
qu’une fraction des prévisions.
Pour les États concernés,
détenteurs de 10 % des parts
dans chacun des projets, les
recettes espérées seraient plus
que bienvenues pour sortir
de la pauvreté et du sousdéveloppement chroniques.
« L’État a pris toutes les dispositions pour que ces ressources soient exploitées dans
la plus grande transparence
et dans l’intérêt bien compris
des générations actuelles et
futures », a ainsi assuré le président sénégalais Macky Sall
lors de la fête de l’Indépendance le 4 avril, saluant « de
nouvelles et heureuses perspectives » grâce aux découvertes récentes.
Plus avancée dans la production de ce type de ressources, la Mauritanie paraît
mieux armée : elle a créé
en 2006 un Fonds national
des revenus des hydrocarbures (FNRH), après avoir
adhéré en 2005 à l’Initiative
pour la transparence dans
les industries extractives
(ITIE), rappelle l’économiste
mauritanien Isselmou Ould
Mohammad. « Cela réduit
considérablement les possibilités de corruption à grande
échelle », a déclaré M. Ould
Mohamed. La Mauritanie
« est obligée de rendre publics
tous les paiements reçus de
ces entreprises », elles-mêmes
« tenues de déclarer tous les
versements effectués au profit
de l’État », et les comptes font
l’objet d’audits publics par des
cabinets internationaux.
Mais le risque de mauvaise
gestion est important, compte
tenu du délai de cinq à dix ans
seulement entre la prospection et la commercialisation,
au Sénégal faute de cadre
légal adéquat, et en Mauritanie par manque d’influence de
la société civile face à l’État,
selon Nadine Koné.
La responsable d’Oxfam
leur conseille de s’inspirer du
Ghana, qui s’est doté d’un
fonds pour les hydrocarbures
dont les recettes sont affectées prioritairement à des domaines comme l’agriculture et
l’éducation. Selon elle, « le cas
du Ghana est instructif, parce
qu’ils ont appris de plusieurs
années d’extraction de l’or,
et des exemples négatifs du
Nigeria et d’autres pays producteurs de pétrole ».
Jennifer O’MAHONY/
AFP
Évasion fiscale
Les Panama papers
accessibles au public
le 9 mai
Les millions de documents
des Panama papers qui ont
mis au jour un vaste scandale
d’évasion fiscale sur le globe
seront accessibles au public
à partir du 9 mai, a annoncé
l’organisation à l’origine de
ces révélations.
Une base de données incluera des informations sur
plus de 200 000 sociétés,
trusts et fondations immatriculées dans 21 paradis
fiscaux, de « Hong Kong en
passant par le Nevada aux
États-Unis », a indiqué le
Consortium international des
journalistes d’investigation
(ICIJ) dans un communiqué.
Depuis début avril, les révélations des Panama papers
ont provoqué l’ouverture de
nombreuses enquêtes sur le
globe et conduit le Premier
ministre islandais et un ministre espagnol à la démission.
Les quelque 11,5 millions
de documents du cabinet
panaméen Mossack Fonseca,
dévoilés par une centaine de
médias dans le monde, ont
plus généralement révélé
l’utilisation à grande échelle
de sociétés offshore permettant de placer des actifs dans
des territoires opaques et à
très faible fiscalité.
Dans son communiqué,
l’ICIJ affirme que les investigations sur ces documents
« continuent » et que de nouveaux articles seront publiés
« dans les semaines et les
mois qui viennent ».
Basé à Washington, ce
consortium a déjà mis en
ligne en 2013 une base de
données sur ses précédentes
révélations baptisées « OffshoreLeaks ».
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(Source : AFP)
Petites annonces
Brèves
TECHNOLOGIE
Yahoo ! trouve un accord
avec le fonds Starboard
à des coupes supplémentaires
des dépenses en cas de dérapage des finances publiques.
« Malgré les évolutions positives, les exigences du FMI
(...) minent les efforts de la
Grèce et de l’Europe », a fustigé jeudi dernier la porte-parole du gouvernement grec,
Olga Gerovassili, lors d’un
point de presse.
Interrogé sur le dossier
grec, le ministre français des
Finances, Michel Sapin, a
rappelé que, lors du prochain
Eurogroupe, il faudrait aussi
parler de la question de la
dette car il n’y a « pas de raison que les Grecs respectent
absolument tous leurs engagements jusqu’ici (...) sans
qu’on aborde » la question,
« comme prévoit l’accord ».
Mme Gerovassili a indiqué que les finances grecques
n’étaient pas dans une situation d’urgence et « qu’il y avait
des réserves suffisantes ». Une
source spécialisée dans ces
questions a confirmé qu’il n’y
avait d’urgence au moins jusqu’à
fin mai, car le gouvernement a
réussi à ramasser à peu près 500
millions d’euros (564 millions
de dollars) auprès d’administrations placées sous son autorité,
comme des fonds de Sécurité
sociale, et qu’il pourrait encore
trouver auprès d’elles près de 4
milliards d’euros. Mais ensuite,
la poursuite des versements des
prêts deviendra indispensable
surtout pour rembourser près
de 2,3 milliards d’euros (2,6
milliards de dollars) à la BCE
le 20 juillet.
(Source : AFP)
Focus
management et au conseil de
se focaliser sur (des) objectifs
extrêmement importants » tel
l’avenir du groupe.
TRANSPORT
Le bénéfice net d’Etihad
bondit de 41 % en 2015
La bénéfice net de la
compagnie aérienne émiratie
Etihad Airways a bondi de
41 % en 2015, à 103 millions
de dollars, grâce à une hausse
significative des trafics
passagers et fret, a annoncé
hier la société. La compagnie
basée à Abou Dhabi a
indiqué que ses revenus
consolidés avaient atteint 9
milliards de dollars en 2015,
en progression de 19,5 % par
rapport à l’année précédente.
Sur ce total, les revenus de
compagnies partenaires
représentent 1,38 milliard de
dollars. Etihad détient 49 %
d’Alitalia, 29 % d’Air Berlin,
40 % d’Air Seychelles, 24 %
de Jet Airways, 19,9 % de
Virgin Australia et 3 % d’Aer
Lingus. Le président d’Etihad,
James Hogan, s’est félicité de
ces résultats qui représentent
la « meilleure performance
financière annuelle jusqu’à
présent ».
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10 International
jeudi 28 avril 2016
États-Unis
La victoire des mal-aimés
Christian MERVILLE
La sentence est tombée dès
mardi soir de la bouche de
l’oracle Donald Trump :
« Quand un boxeur est mis
K.-O., on n’attend pas la décision des juges et de l’arbitre. »
Il ne restait plus aux dénommés Ted Cruz et John Kasich
qu’à réintégrer, tout penauds,
les vestiaires. Hillary Clinton, elle, a préféré ignorer
Bernie Sanders, optant pour
la pirouette du jeu de mots à
l’adresse du futur adversaire :
« Love trumps hate. »
La vox populi a tranché,
et de la manière la plus évidente : le républicain à la
drôle de coiffure, qui mène
une campagne à la hussarde,
a raflé les cinq États en jeu
(Connecticut, Delaware, Maryland, Pennsylvanie, Rhode
Island). La démocrate à la
coiffure à géométrie variable
a vu ce dernier État, d’ailleurs minuscule, lui échapper.
Au total, supputent déjà les
professionnels, ils totalisent
désormais, lui, 950 délégués
(majorité requise : 1 237) ;
elle, 1 640 (majorité requise :
2 383).
En attendant les deux
conventions qui doivent désigner chacune son candidat,
les deux principaux perdants,
Cruz et Sanders, ont choisi
de plastronner, le premier
annonçant un accord avec
son suivant en prévision de la
prochaine étape qui se disputera dans l’Indiana, le 3 mai,
le second faisant savoir qu’il
compte se battre pour une
plateforme du parti « résolument progressiste ». Problème, côté GOP (Grand
Old Party) : cette entente
– je me retire dans l’Indiana,
vous me laissez l’Oregon et le
New Mexico – aura duré une
douzaine d’heures, au bout
desquelles le gouverneur de
l’Ohio décrétait que l’Indiana
Le candidat républicain Donald Trump, visiblement heureux hier après ses 5 victoires.
devait voter pour lui, qu’il
allait continuer à y lever des
fonds et qu’il en rencontrerait le soir même le gouverneur, Mike Pence. Son frère
ennemi quant à lui laissait
un super PAC poursuivre sa
campagne à coups de pub anti-Kasich. Au fait, le marché
pouvait-il tenir la distance dès
lors qu’il s’agissait d’un hypothétique « Tous unis contre
Trump », sans l’amorce d’un
programme d’action pour
les mois à venir ? Et quid
des autres États où ce drôle
de couple devra affronter les
électeurs en ordre dispersé
quand le tandem n’a récolté,
mardi, qu’une dizaine des 118
délégués en jeu ? Il conviendrait d’ajouter pour compléter le tableau que le bon
peuple, un peu perdu (on le
comprend), s’égosille à exiger
dans les médias qu’on le laisse
arrêter tout seul ses choix.
Au soir de ce Super Tues-
day, les stratèges républicains et démocrates font leurs
comptes. Les premiers pour
constater qu’ils ont eu tout
faux : il est pratiquement trop
tard pour arrêter la machine
Trump. On disait que les
riches ne voyaient pas en lui
l’un des leurs, que les diplômés ne voulaient même pas
en entendre parler et que les
« blue collar » se pinçaient le
nez à la simple évocation de
son nom. Faux, archi-faux :
la majorité de ce beau monde
vient de voter pour le canasson. Quant aux seconds, ils
se rendent compte maintenant de l’erreur qu’ils ont
commise lorsque le sénateur
du Vermont est monté sur le
ring. Ringard, trop vieux, un
socialiste (terme à la limite
de l’insulte aux États-Unis),
sans véritable cagnotte électorale : ces qualificatifs peu
flatteurs l’ont accueilli dès les
premiers jours de son enga-
Lucas Jackson/Reuters
gement. Seulement voilà,
l’olibrius s’accroche, l’argent
coule à flots dans sa besace,
l’Amérique en redemande,
même quand il en est réduit à
envoyer des mails comportant
une photo du couple Clinton
au mariage de… Trump, en
2005. Si seulement le cheval
sur le retour traînait la patte et
montrait des signes d’essoufflement. Mais non, en fin de
journée, il arbore un teint de
jeune athlète prêt à un tour de
piste supplémentaire.
Dans le marathon 2016, on
aura tout vu, de l’improbable
Donald posant en unificateur
du parti et même du pays, à la
très contestée Hillary se présentant, héritière de son mari,
comme à la fois « dreamer »
et « doer ». En somme, deux
mal-aimés que l’on est tenu
de départager. Vivement un
troisième choix !
Blog: Merville Post
Hillary Clinton a quasiment
gagné les primaires
Trump creuse l’avance sur ses deux adversaires, désormais ligués
contre lui.
revient à jouer la carte de la
femme, alors comptez sur
moi », dit-elle. Elle a ainsi
remporté mardi quatre des
cinq États en jeu (Maryland,
Pennsylvanie, Connecticut,
Delaware), ne concédant
que le petit Rhode Island au
sénateur du Vermont Bernie Sanders. Avec désormais
2 168 délégués, dont quelque
500 superdélégués (élus et
responsables démocrates),
l’ancienne secrétaire d’État
est loin devant le sénateur
septuagénaire et ses 1 401
délégués. La majorité absolue est de 2 383. Il reste un
millier de délégués démocrates à distribuer lors de 14
primaires, jusqu’au 14 juin.
« Nous allons unifier notre
parti pour remporter cette
élection et bâtir une Amérique où chacun peut s’élever, une Amérique où nous
nous aidons les uns les autres
au lieu de nous déchirer », at-elle déclaré à Philadelphie,
où la convention démocrate
aura lieu en juillet. Elle a
tendu la main aux partisans
de son rival en assurant :
« Que vous souteniez le
sénateur Sanders ou moi-
même, ce qui nous rassemble
est plus important que ce qui
nous divise. »
« Les gens de chaque État
de ce pays ont le droit de
déterminer quel président ils
veulent et quel programme le
Parti démocrate doit adopter. C’est pour cette raison
que nous resterons en course
jusqu’au dernier vote », a
déclaré M. Sanders dans un
communiqué. « C’est pourquoi nous irons à la convention démocrate à Philadelphie avec le plus de délégués
possible, afin de nous battre
pour une plateforme progressiste », a-t-il ajouté, en
énumérant ses propositions :
salaire minimum à 15 dollars, couverture maladie universelle, gratuité de l’université publique, taxe carbone…
Trump, « candidat
naturel » ?
Chez les Républicains,
Donald Trump a triomphé
malgré le front commun de
ses deux derniers adversaires,
Ted Cruz et John Kasich.
« Je me considère comme le
candidat naturel, a déclaré
Donald Trump à New York,
dans la tour Trump. Je gagne.
En ce qui me concerne, c’est
fini. » Sa quintuple victoire
mardi illustre la fidélité de
ses partisans. Le milliardaire
a remporté plus de 50 % des
voix, dépassant 60 % dans
deux États. « Les résultats de
mardi montrent qu’à l’évidence, le mouvement antiTrump ne marche pas, a dit
James Monroe, politologue
à l’université Brown. Trump
n’a jamais été aussi fort. »
Mais, avec environ 988
délégués en poche, Donald
Trump ne peut pas se reposer sur ses lauriers. Il ne
gagnera l’investiture que
s’il remporte la moitié des
délégués restants à attribuer
d’ici au 7 juin pour obtenir
la majorité absolue (1 237).
Si MM. Cruz et Kasich
parviennent à empêcher
Trump d’atteindre ce seuil,
l’investiture pourra dépendre
d’un vote libre des délégués
durant la convention de Cleveland en juillet. Un scénario
rarissime et imprévisible qui
pourrait, en théorie, voir un
autre homme que le favori
triompher.
(Source : AFP)
Iran/USA
Khamenei et Rohani se déchaînent contre
Washington, qui veut saisir des fonds gelés
Le guide suprême iranien
Ali Khamenei et le président
Hassan Rohani ont vivement
critiqué, hier, la décision de
la justice américaine de saisir deux milliards de dollars
des fonds iraniens gelés aux
États-Unis, selon les médias
officiels. « Les États-Unis
provoquent des perturbations
(...) et se plaignent après qu’on
soit méfiant à leur égard », a
déclaré l’ayatollah Khamenei
devant des milliers de travailleurs rassemblés à Téhéran.
« Sur le papier, ils disent que
les banques étrangères peuvent
« L’Amérique d’abord » : Trump
veut une politique étrangère
américaine moins interventionniste
Le candidat républicain s’en prend à l’Otan et accuse Obama d’avoir
« abandonné Israël ».
Présidentielle US
La démocrate Hillary Clinton a fait un pas de géant
vers l’investiture présidentielle après de nouvelles victoires mardi aux primaires.
La voie de l’investiture est
désormais dégagée pour
elle : sauf coup de théâtre,
elle portera les couleurs du
Parti démocrate à l’élection
présidentielle de novembre,
la première femme de l’histoire américaine à atteindre
cette étape.
Dans un échange donnant
un avant-goût du duel qui
se profile, Donald Trump,
candidat républicain et vainqueur des cinq primaires de
mardi, a attaqué Mme Clinton sur ce point précis, accusant la démocrate de « jouer
la carte de la femme : si elle
était un homme et se comportait comme elle le fait,
elle n’aurait pratiquement
aucune voix », a martelé le
milliardaire hier matin sur la
chaîne CNN.
Hillary Clinton avait
pris les devants dès mardi à
Philadelphie : « Si se battre
pour la couverture santé des
femmes, le congé parental
rémunéré et l’égalité salariale
Diplomatie
effectuer des transactions avec
l’Iran, mais, dans la pratique,
ils font de “l’iranophobie” pour
empêcher les relations », a-t-il
ajouté. De son côté, le président Rohani a qualifié cette
décision de « vol manifeste » et
de « grand déshonneur » pour
la justice américaine, selon le
site de la présidence. « C’est
une action totalement illégale
et contraire aux règles internationales et à l’immunité des
banques centrales », a déclaré
M. Rohani. C’est « une violation et une hostilité manifeste de la part des États-Unis
contre le peuple iranien », qui
aura « des conséquences », at-il ajouté.
La semaine dernière, la
Cour suprême américaine
a décidé que l’Iran devrait
s’acquitter de près de deux
milliards de dollars de compensation sur des fonds actuellement gelés à New York
et correspondant à des obligations dans lesquelles avait
investi la Banque centrale
d’Iran. Les deux milliards
de dollars sont réclamés par
un millier de victimes et de
familles de victimes d’atten-
tats fomentés ou soutenus par
Téhéran, selon la justice américaine. Parmi eux figurent les
proches des 241 soldats américains tués le 23 octobre 1983
dans deux attentats-suicide
qui avaient frappé les contingents américain et français de
la Force multinationale de
sécurité à Beyrouth. L’Iran a
menacé lundi les États-Unis
de les poursuivre devant la
Cour internationale de justice
(CIJ) si cet argent était « détourné » pour dédommager
des victimes d’attentats.
(Source : AFP)
Donald Trump, le favori des
primaires républicaines aux
États-Unis, a déclaré hier qu’il
entendait revoir la politique
étrangère américaine dans une
direction moins interventionniste, promettant de moins
contribuer à la défense des
alliés de Washington.
« Ma politique étrangère
placera toujours les intérêts
des Américains et la sécurité de l’Amérique avant toute
autre chose », a ainsi déclaré
Donald Trump lors d’un discours à Washington. « L’Amérique d’abord sera le thème
majeur de mon administration. Nos alliés ne paient pas
leur part », a-t-il aussi répété,
s’en prenant à l’Otan. « Nous
avons dépensé des milliers de
milliards de dollars en avions,
missiles, navires, équipements,
nous avons investi dans notre
armée pour défendre l’Europe
et l’Asie. Les pays que nous
défendons doivent payer pour
le coût de leur défense. Sinon,
les États-Unis doivent être
prêts à laisser ces pays se défendre eux-mêmes. »
Mais Donald Trump a en
même temps critiqué Barack
Obama pour avoir selon lui
abandonné les alliés des ÉtatsUnis, notamment Israël. « Nos
amis doivent pouvoir compter
sur les accords que nous avons
signés avec eux », a-t-il dit, dénonçant l’annulation du projet
de défense antimissiles en Pologne et République tchèque,
ou le lâchage du président
égyptien Hosni Moubarak en
2011.
Le thème de son message
était aussi de rétablir le respect
de l’Amérique dans le monde,
le magnat estimant que Barack Obama avait fait perdre
du crédit aux États-Unis. Il a
semblé particulièrement vexé
que le président cubain Raul
Castro n’ait pas accueilli en
personne le président américain à son arrivée à l’aéroport
de La Havane lors de sa récente visite. Donald Trump a
aussi promis de renouer le lien
avec la Russie.
« Annihiler l’EI »
Donald Trump a longuement insisté sur le coût de la
défense, promettant d’une part
d’augmenter le budget de la
défense US, et d’autre part de
rationaliser les aides militaires
à l’étranger, soulignant que
la dette américaine était trop
élevée. Quant à « l’islam radical », il a promis d’annihiler le
groupe État islamique (EI).
« J’ai un message simple : leurs
jours sont comptés », a-t-il dit.
« Je ne vais pas leur dire où
ni comment. Nous devons, en
tant que pays, être plus imprévisibles », a affirmé Donald
Trump. « L’EI disparaîtra si
je suis élu président, et ils disparaîtront rapidement. Très,
très rapidement », a promis
l’homme d’affaires.
Donald Trump a cependant
défini une ligne clairement
isolationniste. Dans cette
campagne électorale, il a critiqué avec virulence la décision
d’envahir l’Irak en 2003, qualifiant l’invasion de catastrophe.
« Nos amis et nos ennemis
doivent savoir que si je trace
une ligne rouge, je respecterai cette ligne rouge », a-t-il
promis. Mais « contrairement
à d’autres candidats présidentiels, la guerre et l’agression
ne seront pas mon premier
instinct », a-t-il dit. « Nous ne
pouvons pas avoir de politique
étrangère sans diplomatie, une
superpuissance comprend que
la prudence et la retenue sont
les véritables signes de force. »
(Source : AFP)
Attentats de Paris
Salah Abdeslam transféré
et inculpé en France
Salah Abdeslam, seul survivant du commando jihadiste
qui a fait 130 morts et des
centaines de blessés à Paris le
13 novembre, a été inculpé,
hier, par un juge français.
Détenu en Belgique depuis
son arrestation le 18 mars,
l’accusé « a été remis ce matin aux autorités françaises »
en exécution d’un mandat
d’arrêt européen délivré le
19 mars 2016 par la France,
avait auparavant annoncé le
parquet fédéral belge. Il a été
transféré par voie aérienne
sous escorte du GIGN, unité d’élite de la gendarmerie
française.
Lors de sa première comparution au Palais de justice
de Paris, Salah Abdeslam a
assuré au juge antiterroriste
qui l’a interrogé qu’il allait
« s’exprimer ultérieurement »,
selon son avocat français,
Frank Berton, précisant qu’il
sera interrogé le 20 mai sur
le fond du dossier. Le juge
parisien l’a mis en examen
(inculpé) d’assassinat et complicité d’assassinat à caractère terroriste, détention et
usage d’armes et d’explosifs,
et séquestration pour les
faits commis dans la salle de
spectacle du Bataclan. Salah
Abdeslam « a été placé en détention provisoire à FleuryMérogis », au sud de Paris, la
plus grande prison d’Europe,
à une trentaine de kilomètres
de Paris, a annoncé Me Berton. Il sera placé « dans un
quartier d’isolement » et pris
en charge par une équipe de
« surveillants aguerris », avait
auparavant indiqué le garde
des Sceaux, Jean-Jacques
Urvoas. Représenté jusqu’à
présent par l’avocat belge
Sven Mary, Salah Abdeslam
sera défendu en France par
Me Berton, ténor du barreau,
et un autre avocat français
dont le nom n’a pas été rendu
public. Sur la radio BFM,
Me Berton a souhaité « qu’il
ait un procès équitable et soit
condamné pour les choses
qu’il a faites et non pour les
choses qu’il n’a pas faites ».
Âgé de 26 ans, né à
Bruxelles mais de nationalité
française, Salah Abdeslam
avait été arrêté à Molenbeek,
commune de la capitale belge
où il a grandi, après quatre
mois de cavale. Lors de son
premier interrogatoire en
Belgique, il a semblé vouloir
minimiser son rôle, assurant
avoir fait machine arrière
alors qu’il aurait été missionné pour se faire sauter au
Stade de France. Une position réaffirmée par son frère
qui l’a vu en prison. Il avait
d’abord contesté sa remise
à la France, avant de faire
volte-face au lendemain des
attentats de Bruxelles.
(Source : AFP)
Turquie
La nouvelle Constitution garantira
la laïcité de l’État, assure Davutoglu
L’opposition réclame la démission du président du Parlement, qui
avait appelé à une « Constitution religieuse ».
La nouvelle Constitution
turque maintiendra le caractère laïc de l’État, a assuré hier
le Premier ministre Ahmet
Davutoglu, tentant ainsi de
couper court aux appels pour
remettre en cause un des principes cardinaux de la Turquie
moderne.
« Dans la nouvelle Constitution que nous préparons,
le principe de laïcité figurera
pour garantir la liberté de culte
des citoyens et pour que l’État
soit à égale distance de toutes
les confessions », a déclaré M.
Davutoglu lors d’un discours
public à Ankara. « Les principes fondamentaux de l’État
ne sont pas un sujet de débat
pour nous », l’AKP, le parti
islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002, a-t-il insisté.
Des manifestations mardi
dans les grandes villes de
Turquie, dont Ankara et
Istanbul, parfois violemment
dispersées par la police, ont
dénoncé la sortie récente du
président du Parlement et
membre de l’AKP, Ismail
Kahraman, appelant de ses
vœux une « Constitution
religieuse » et à l’abandon du
principe de laïcité. « En tant
que pays musulman, pourquoi
devrions-nous être dans une
situation où nous sommes en
retrait de la religion ? Nous
sommes un pays musulman
(...) Avant toute autre chose,
la laïcité ne doit pas figurer
dans la nouvelle Constitution », a dit M. Kahraman,
suscitant une levée de boucliers des milieux laïcs et de
l’opposition parlementaire.
La laïcité est l’un des fondements de la République
turque créée par Mustafa
Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a assuré hier que le principe de laïcité n’est pas en
danger. Adem Altan/AFP
Kemal, dit Atatürk, en 1923,
sur les ruines de l’Empire
ottoman.
Malgré l’assurance donnée
par le pouvoir, la déclaration
de M. Kahraman a continué
d’enflammer les rangs de l’opposition laïque qui a réclamé
haut et fort sa démission.
Laïcité, « ligne rouge »
« La laïcité est notre ligne
rouge », a martelé hier Selin
Sayek Böke, la porte-parole du Parti républicain
du peuple (CHP), principale force d’opposition. Le
dirigeant du Parti de l’action
nationaliste (MHP, droite)
Devlet Bahçeli a pour sa part
déclaré que « M. Kahraman
doit se rendre compte de son
erreur ». L’AKP a également
pris ses distances avec M.
Kahraman, qui, connu pour
son militantisme islamiste,
avait déjà plaidé pour une
islamisation du droit turc.
« Le président de notre Parlement a exprimé ses propres
opinions », a ainsi réagi mardi
soir le président Erdogan, en
visite en Croatie. « Une telle
réforme n’est pas à l’ordre du
jour », a renchéri Mustafa
Sentop, influent député de
l’AKP.
Toutefois,
l’éditorialiste
progouvernemental Abdulkadir Selvi a affirmé dans sa colonne du journal Hürriyet que
même si une « Constitution
religieuse » n’est pas d’actualité, une possible « référence
à la religion musulmane et à
Dieu est en cours de débat »
parmi les cadres de l’AKP.
En l’absence totale d’un
consensus à l’Assemblée
nationale, l’AKP a décidé de
rédiger seul un projet de loi
fondamentale censée être plus
libérale et de le présenter à
l’opinion publique.
L’AKP, qui dispose de 317
des 550 sièges parlementaires,
doit réunir 330 voix pour
obtenir la tenue d’un référendum constitutionnel, ce qui
suppose donc le ralliement
d’une partie de l’opposition,
hostile à une présidentialisation du régime. La Constitution actuelle, rédigée sous
l’influence de la junte militaire
qui a pris le pouvoir en 1980
en Turquie, prévoit qu’aucune
réforme
constitutionnelle
ne peut porter atteinte à un
certain nombre de principes,
dont la laïcité.
(Source : AFP)
International 11
jeudi 28 avril 2016
Controverse
Conflit
Irène MOSALLI
(à Washington)
La Russie a saisi le Conseil de sécurité pour que soient considérés
comme « terroristes » deux groupes rebelles syriens représentés à
Genève.
Le coup de grâce US contre
l’Arabie saoudite en 28 pages
secrètes sur le 11-Septembre
Alors que s’accélère la
course vers la première magistrature, Barack Obama et
le Congrès américain préparent, chacun de son côté,
une véritable curée contre
l’Arabie saoudite.
C’est ce qu’a révélé le New
York Times, il y a quelques
jours, dans un article intitulé
« La Maison-Blanche sur le
point de divulguer les pages
secrètes de l’enquête de l’attaque du 9/11 ». Au départ,
les détails de cette enquête
menée par une commission
du Congrès s’étalaient sur
838 pages, dont 28 n’ont
pas été divulguées lorsque
le rapport a été rendu public
en décembre 2002. Cette
dissimulation avait été décidée par George W. Bush,
qui avait argué que cette
partie du document pouvait
révéler certaines sources et
méthodes des services de
renseignements. On pense
aussi que la protection des
relations
diplomatiques
américano-saoudiennes
avait fait pencher la balance
de ce côté.
Aujourd’hui, cette affaire
vient d’être remise sur le
tapis, notamment à la suite
de la récente visite assez
tendue de Barack Obama
(qui a toujours voulu lever
le scellé sur la partie cachée)
à Riyad. Pour sa part, le
Congrès, qui voudrait aussi
le plein éclaircissement
sur ce sujet, a mis en ligne
un site sur le web, baptisé
28Pages.org, qui en appelle
au public pour signer une
pétition appelant à avoir à
sa disposition les points qui
lui ont été occultés. Et ce
site répond aux questions de
législations d’un tel cas.
Ce chapitre du rapport est
tenu secret, et son contenu
Le rapport sur les attaques du 9/11 tel que publié : 838 pages, moins 28.
pour ceux qui sont autorisés à le consulter reste sujet
à diverses interprétations.
Pour les uns, il laisse peser
des soupçons sur l’Arabie
saoudite dans l’attaque des
Twin Towers à New York,
le 11 septembre 2001. Pour
d’autres, ce document relève
d’un rapport préliminaire de
police. Rappelons que les 19
pirates de l’air du 11-Septembre étaient des ressortissants saoudiens. De son
côté, le gouvernement de
Riyad aurait déclaré, selon
certaines sources, qu’il est
injustement accusé de complicité dans cette attaque et
qu’il aurait bien accueilli la
divulgation des 28 pages.
Ce qui lui aurait ainsi permis de répondre clairement
aux accusations dont il est
l’objet.
D’autres sources affirment
toutefois que l’Arabie saoudite a menacé, par l’intermédiaire de son ministre
des Affaires étrangères
(et ancien ambassadeur à
Washington), Adel Jubair,
de céder ses capitaux améri-
cains dont la valeur s’élève,
selon la revue Forbes, à 750
milliards de dollars, au cas
où le Congrès voterait la
résolution de la divulgation
de ces 28 pages qui font
polémique.
Enfoui au sous-sol
du Capitole
Selon un analyste qui suit
cette affaire, ni la commission d’enquête du Congrès
ni la commission du 9/11
n’apportent des preuves de
l’aide, en connaissance de
cause, des officiels saoudiens
à ceux qui ont orchestré les
attaques ayant coûté la vie
à environ 3 000 personnes.
Et, selon Ben Rhodes, l’un
de ses conseillers pour la
sécurité nationale, Barack
Obama a demandé au directeur du renseignement
national, James Clapper,
de revoir les papiers tenus
au secret pour un possible
déclassement.
Par ailleurs, de l’avis d’un
groupe de membres républicains et démocrates du
Congrès, la levée du secret
n’a pas, sur le plan de la sécurité nationale, la capacité
de nuisance qu’on lui prête.
Pour le moment, ce document cartonne dans les
médias, alors qu’il est toujours conservé dans une
salle sous haute sécurité au
sous-sol du Capitole. Et
les personnes autorisées à
le consulter ne doivent pas
être accompagnées de leurs
collaborateurs, ne doivent
pas prendre de notes et sont
continuellement sous observation. Pour certains, en
définitive, il serait plus propice de l’exhumer. Ce qui
a fait dire au congressman
de Californie Adam Schiff
(également démocrate célèbre au sein du comité du
Renseignement) : « Comme
c’est souvent le cas, la réalité est moins préjudiciable
que l’incertitude. » L’ancien
sénateur démocrate de Floride, Bob Graham, qui a coprésidé un panel à ce sujet,
espère quant à lui que cette
décision « sera prise par
égard pour le peuple américain ».
Un soldat des forces
séparatistes du NagornyKarabakh a été tué lors
d’un bombardement des
troupes azerbaïdjanaises
le long de la ligne de
démarcation, ont annoncé,
hier, les autorités de cette
région que se disputent
l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
« L’Azerbaïdjan a
bombardé les positions
de l’armée du NagornyKarabakh le long de la
ligne de front mardi et
pendant la nuit d’hier »,
a déclaré dans un
communiqué le ministère
de la Défense de cette
région séparatiste,
soutenue par l’Arménie.
Au moins 100 personnes,
des civils et des militaires
des deux camps, ont été
tuées début avril dans
des affrontements au
Nagorny-Karabakh,
une région en majorité
peuplée d’Arméniens
mais reconnue
internationalement
comme faisant partie
de l’Azerbaïdjan. Un
cessez-le-feu a été signé
à Moscou entre les
belligérants, mais des
combats sporadiques
continuent d’éclater
le long de la ligne de
démarcation.
Allemagne
Le chef des
renseignements
extérieurs remercié
après le scandale de la
NSA
Le chef des
renseignements extérieurs
allemands (BND),
Gerhard Schindler,
fragilisé par le scandale
des écoutes pour le compte
de l’agence américaine
NSA, va être remplacé
par un proche du ministre
des Finances Wolfgang
Schäuble, a annoncé, hier,
le gouvernement. « Le
président actuel (du BND)
Gerhard Schindler », 63
ans, « est mis à la retraite
anticipée » et « son
successeur sera (...) Bruno
Kahl », un juriste de 54
ans, haut fonctionnaire au
La Russie a appelé, hier, à une
coopération plus étroite avec les
États-Unis dans la lutte contre
le terrorisme et en faveur d’un
renforcement du cessez-le-feu
en Syrie, mis à l’épreuve par un
regain de violences dans le pays.
« Globalement, nous évaluons positivement la coopération avec les États-Unis en
Syrie. Nos accords bilatéraux
sur la prévention des incidents
dans le ciel syrien fonctionnent
et les structures militaires chargées de la réconciliation des
belligérants sont en contact »,
a déclaré le ministre russe de
la Défense, Sergueï Choïgou,
lors d’une conférence consacrée à la sécurité à Moscou. M.
Choïgou a ajouté que Moscou
et Washington devaient « coopérer plus étroitement » dans
la lutte contre le terrorisme.
« Nous sommes prêts pour cela.
La balle est dans le camp de
Washington », a-t-il affirmé.
Toujours sur le front diplomatique, la Russie a également
saisi, mardi soir, le Conseil
de sécurité de l’Onu pour que
soient considérés comme « terroristes » deux groupes rebelles
syriens représentés aux négociations de paix de Genève sur
la Syrie. Moscou a demandé
au comité antiterroriste d’inclure Ahrar el-Cham et Jaïch
el-islam dans sa liste d’organisations considérées comme
« terroristes », a annoncé dans
un communiqué l’ambassadeur
russe aux Nations unies, Vitali
Tchourkine.
Cette demande a été faite
« parce que ces groupes combattant en Syrie sont étroitement liés aux organisations
terroristes, principalement au
Des forces rebelles de Jaïch el-islam dans la province d’Alep, en Syrie, le 24 août 2015.
(groupe) État islamique (EI)
et à el-Qaëda qui leur fournissent un soutien logistique
et militaire », a-t-il affirmé
dans ce communiqué. Jaïch
el-islam (l’Armée de l’islam),
un mouvement d’inspiration
salafiste, est la plus importante
faction armée dans la Ghouta
orientale, une banlieue rebelle
à l’est de la capitale syrienne.
L’un de ses dirigeants politiques, Mohammad Allouche,
négociateur en chef du Haut
Comité des négociations
(HCN), a vivement réagi à la
démarche de Moscou auprès
de l’Onu : « La Russie soutient
(le régime de Bachar el-Assad)
avec ses armes et ses avions, et
a commis 167 massacres dans
mon pays », a-t-il accusé. « Les
terroristes sont ceux qui commettent des massacres et non
ceux qui se défendent (...). Les
terroristes sont ceux qui utilisent leurs avions et leur artille-
rie pour tuer nos enfants. Nous
combattons pour la liberté de
notre peuple et pour mettre fin
à l’oppression », a encore dit le
négociateur en chef du HCN.
La semaine dernière, le
HCN a quitté la table des négociations pour protester contre
la détérioration de la situation
humanitaire et les violations du
cessez-le-feu en Syrie.
Reprise des négociations ?
Les négociations de paix
doivent reprendre le 10 mai, a
par ailleurs annoncé hier le ministre russe des Affaires étrangères Mikhail Bogdanov. Mais
une porte-parole de l’émissaire
de l’Onu Staffan de Mistura a
indiqué qu’aucune date n’avait
été fixée pour l’instant.
Alors que les négociations de
Genève sont dans l’impasse, la
multiplication des bombardements par les forces du régime
syrien contre plusieurs fiefs
Zein el-Rifai/AFP
rebelles, qui ont fait plus de 50
morts en 48 heures, ont mis à
l’agonie la trêve en Syrie. C’est
dans ce contexte que les forces
kurdes syriennes ont récupéré
la dépouille mortelle d’un officier des forces spéciales russes
aux mains du groupe État
islamique (EI), a affirmé hier
une source sur le terrain. « Les
Unités de protection du peuple
kurde (YPG) ont réussi à obtenir le corps d’un soldat russe tué
lors de la bataille de Palmyre et
qui était aux mains de l’EI », a
indiqué cette source sans donner de détails sur la manière
dont elles l’avaient récupéré.
Un officier des forces spéciales russes avait été tué près
de Palmyre, lors de la reprise
de la ville antique à l’EI, avait
annoncé le 24 mars un responsable militaire russe cité par les
agences russes.
(Source : AFP)
Violences
Brèves
Conflit territorial
Un soldat du NagornyKarabakh tué dans un
bombardement des
forces azerbaïdjanaises
Moscou souhaite une
coopération plus étroite
avec Washington en Syrie
ministère des Finances, a
indiqué le gouvernement
dans un communiqué,
précisant que ce
changement sera effectif
« le 1er juillet ». Aucune
raison n’a été avancée
officiellement pour
expliquer le départ de M.
Schindler, mais plusieurs
médias allemands
insistaient ainsi sur le
besoin de réforme du
BND après ces scandales
de la NSA.
Bahreïn
Huit personnes accusées
de « terrorisme »
condamnées à
perpétuité
Huit personnes ont été
condamnées à la prison
à vie à Bahreïn dans
deux affaires distinctes
jugées par un tribunal
spécialisé dans les affaires
« terroristes », a indiqué
le parquet de Manama.
Lors d’une audience
hier, trois hommes ont
écopé de la perpétuité
après avoir été reconnus
coupables d’implication
dans une attaque contre
les forces de sécurité,
au cours de laquelle un
policier avait été blessé,
a précisé le parquet
dans un communiqué.
Mardi, le même tribunal
a condamné cinq autres
personnes à la prison à vie
pour avoir « importé et
détenu des explosifs à des
fins terroristes », a indiqué
le parquet.
Corée du Nord
Pyongyang annonce un
congrès de son parti
unique
La Corée du Nord a
annoncé officiellement,
hier, l’ouverture le 6 mai
d’un congrès de son parti
unique au pouvoir, le
premier en près de 40 ans.
Le congrès du Parti des
travailleurs de Corée, qui
s’est réuni la dernière fois
en 1980, est très attendu
depuis que Pyongyang
a annoncé son intention
de le réunir, à l’automne
dernier. Le dirigeant
nord-coréen Kim Jongun devrait se servir de cet
événement pour asseoir
encore davantage sa
stature de leader suprême
et s’attribuer les mérites
des réussites de son pays
en matière de programmes
nucléaire et balistique.
Les spéculations vont
bon train sur le fait que la
Corée du Nord pourrait
être tentée de mener son
cinquième essai nucléaire
avant cet événement,
tant pour démontrer sa
force que pour illustrer
un sentiment de fierté
nationale.
Philippines
Le président promet
de « neutraliser » les
islamistes d’Abu Sayyaf
Le président philippin
Benigno Aquino s’est
engagé, hier, à lancer
un assaut militaire
pour « neutraliser » les
islamistes du groupe Abu
Sayyaf qui ont décapité
lundi un otage canadien
enlevé il y a sept mois à
bord d’un yacht près de
Davao. « Il y aura des
victimes. Mais ce qui revêt
une importance capitale,
c’est de neutraliser les
activités criminelles de
l’AGS » a dit M. Aquino
dans un communiqué, en
référence à l’acronyme
fréquemment utilisé pour
désigner le groupe Abu
Sayyaf. « Nous avons
toujours été ouverts à
la discussion avec ceux
qui veulent la paix mais
ceux qui commettent des
atrocités peuvent s’attendre
à toute la puissance de
l’État » a-t-il ajouté. Abu
Sayyaf, dont les dirigeants
ont prêté allégeance à
l’organisation extrémiste
sunnite État islamique
(EI), détient plus de 20
autres étrangers en otage.
Cisjordanie
La police israélienne
abat deux Palestiniens
armés de couteaux à un
checkpoint
Les policiers israéliens
ont abattu, hier,
deux Palestiniens qui
s’approchaient d’eux armés
de couteaux au point de
passage de Qalandia entre
Jérusalem et la Cisjordanie
occupée, a indiqué
la police israélienne.
Malgré des injonctions
répétées, l’homme et la
femme auraient refusé de
s’arrêter et continué à se
diriger rapidement vers
les policiers, a déclaré une
porte-parole de la police.
Ces derniers ont ouvert
le feu quand la femme a
sorti un couteau de son
sac et l’a lancé vers les
policiers, a-t-elle dit. Un
couteau identique à celui
de la femme ainsi qu’un
couteau papillon (à lame
repliable) ont été retrouvés
dans la ceinture de
l’homme, a-t-elle ajouté.
La police a publié des
photos des trois couteaux.
Des témoins palestiniens
ont livré à l’AFP une
version contredisant celle
de la police israélienne
et affirmant que les deux
Palestiniens avaient
paniqué après s’être
trompés de chemin et
que l’affolement les avait
empêchés d’obéir aux
consignes policières.
Soudan du Sud
Le retour de Riek
Machar suscite un mince
espoir de paix
L’entrée du chef rebelle
Riek Machar dans
ses fonctions de viceprésident du Soudan du
Sud suscite un fragile
espoir de règlement d’une
guerre civile. Lors de la
prestation de serment
de M. Machar mardi au
palais présidentiel de Juba,
la capitale sud-soudanaise,
le chef de la rébellion
et son grand rival, le
président Salva Kiir, ont
fait assaut d’amabilités et
de bonne volonté. Riek
Machar avait déjà occupé
le poste de vice-président
entre juillet 2011 et juillet
2013 avant d’être démis
de ses fonctions par Salva
Kiir. Depuis, le Soudan
du Sud a plongé dans la
guerre civile quand des
combats avaient éclaté au
sein de l’armée nationale,
minée par des dissensions
politico-ethniques
alimentées par la rivalité
entre MM. Kiir et
Machar. Les deux rivaux
vont devoir prouver qu’ils
sont capables de travailler
de concert et de faire taire
les armes, alors que les
combats n’ont jamais cessé
depuis la signature de cet
accord.
« Si la trêve tient, c’est entre les États-Unis et
la Russie, pas entre l’opposition et le régime »
Pour les habitants d’Alep, le cessez-le-feu est enterré.
Pour les habitants d’Alep, le
cessez-le-feu décrété il y a
deux mois en Syrie est bel et
bien mort avec l’intensification
des combats ces derniers jours,
mais les grandes puissances
affirment que la trêve tient
toujours.
« Je ne sais pas de quelle
trêve ils parlent. Il n’y a pas
de trêve ici », s’écrit Abou
Mohammad, qui réside dans
la partie est de la ville d’Alep
contrôlée par les rebelles. « Les
bombardements et les tirs de
roquettes ne s’arrêtent jamais.
C’est comme si on était en
pleine guerre mondiale »,
poursuit ce propriétaire d’une
échoppe, père de quatre enfants.
Les grandes puissances
avaient espéré que le cessezle-feu entré en vigueur le 27
février facilite les pourparlers
de paix entre régime et rebelles
pour trouver une solution à
une guerre ayant déjà tué plus
de 270 000 personnes en cinq
ans. Mais, à Genève, le troisième round de négociations
parrainées par l’Onu s’achève
sans aucun progrès, puisque
les principaux représentants de
l’opposition ont quitté la table
des négociations pour protester contre la dégradation de
la situation humanitaire et les
violations de la trêve.
Ces derniers jours, les bombardements dans la province
d’Alep, notamment dans la
ville éponyme, se sont multipliés, provoquant la mort de
plus d’une centaine de civils depuis vendredi. « Les personnes
tuées sont des habitants, des
femmes et des enfants pour la
plupart : où est donc la trêve
? » s’indigne Mohammad
Kahil, médecin légiste dans
la partie est d’Alep, ville coupée en deux depuis 2012. Les
habitants de la partie ouest
contrôlée par le régime sont
tout aussi irrités d’entendre
les grandes puissances parler
d’une cessation des hostilités.
« Trêve ! C’est devenu un mot
provocateur que les habitants
d’Alep ne peuvent plus supporter », lance Saad Aliya, un
chauffeur de taxi de 27 ans.
« Je ne crois pas qu’un seul des
combattants à Alep veuille la
trêve. Ce sont tous des assassins et ils sont en train de nous
assassiner ! Si c’est ça la trêve,
je vous en conjure, rameneznous la guerre ! » explose-t-il.
« Sérieuses
préoccupations »
En fait, « si la trêve tient,
c’est entre les États-Unis et la
Russie, pas entre l’opposition
et le régime », résume Abou
Mohammad. Washington et
Moscou, les deux parrains du
cessez-le-feu, ne cessent en
effet d’assurer que l’arrêt des
combats tient en majeure partie.
« Nous ne sommes pas prêts
à la déclarer morte », a déclaré
mardi le porte-parole du département d’État Mark Toner.
« Nous croyons que celle-ci
tient en dehors d’Alep. Nous
reconnaissons que, à l’intérieur et autour d’Alep, il y a de
multiples incidents qui nous
préoccupent sérieusement »,
a-t-il ajouté. « La situation
sur le terrain ainsi que sur le
plan politique provoque une
grande inquiétude, a déclaré
pour sa part la porte-parole
du ministère russe des Affaires
étrangères, Maria Zakharova.
Le cessez-le-feu résiste mais
il est sérieusement mis au défi,
presque quotidiennement. »
Riad Hijab, coordinateur
général du Haut Comité des
négociations (HCN) qui a
suspendu sa participation à
Genève, a évoqué de son côté
de « graves violations de la
trêve de la part du régime et de
ses alliés », et de leur « tentative de faire échouer le processus politique ».
Pour
Thomas
Pierret,
spécialiste de la Syrie, « les
rebelles et l’opposition politique ne cessent de dénoncer
les violations de la trêve, mais
ne peuvent unilatéralement
déclarer formellement la fin
du cessez-le-feu (...) parce que
Russes et Américains entretiennent l’illusion que la trêve
reste en vigueur ». Selon lui,
Des habitants d’Alep évacuant des blessés à la suite d’un
bombardement aérien des forces du régime, mardi, sur le
quartier d’al-Fardous tenu par les rebelles.
Ameer Alhalbi/AFP
une des explications pourrait
être que les Américains « sont
tellement désespérés de maintenir en vie le processus politique qu’ils sont prêts à travestir la réalité de l’effondrement
du cessez-le-feu ». Mais
l’expert avance également
une autre interprétation. Les
Américains « ne s’opposent pas
fondamentalement à une opération loyaliste contre Alep,
qui aurait – de leur point de
vue – l’avantage de contraindre
l’opposition à transiger sur le
départ d’Assad ».
Le principal point d’achoppement qui paralyse toute
avancée dans les pourparlers
reste en effet le sort du président Bachar el-Assad dont
l’opposition réclame le départ.
Pour les représentants du régime, cette question est « une
ligne rouge » non négociable.
Alice HACKMAN et
Karam al-MASRI/AFP
Malgré les dommages, le
site de Palmyre « en grande
partie » préservé, selon
l’Unesco
Malgré de « graves dommages » infligés par le groupe
État islamique (EI), le site archéologique de Palmyre, dans
l’est de la Syrie, « conserve en
grande partie son intégrité et
son authenticité », selon une
mission d’experts de l’Unesco.
Les experts, qui se sont rendus
sur place pour dresser un
premier état des destructions,
n’ont pu « constater qu’à
distance les dommages causés
au temple de Bel » ou les
« graves dommages » subis
par la citadelle mamelouke
qui surplombe la ville, en
raison des opérations de
déminage, précise le communiqué publié hier par l’organisation basée à Paris. Mais
ils ont estimé « qu’en dépit
de la destruction de plusieurs
structures emblématiques, le
site archéologique de Palmyre
conserve en grande partie son
intégrité et son authenticité ».
« L’Unesco va travailler avec
l’ensemble des partenaires
pour adopter les mesures
de sauvegarde d’urgence »,
ajoute le communiqué.
12 Sports
jeudi 28 avril 2016
Jeux olympiques
Rio 2016
À J -100, rien ne va plus au Brésil
Même si les stades sont prêts pour accueillir les dieux de l’Olympe, le CIO ne s’inquiète pas moins de la descente aux enfers (politique
et économique) du pays hôte des JO d’été.
À 100 jours du coup d’envoi
des Jeux olympiques de Rio de
Janeiro, les stades sont prêts
pour accueillir les dieux de
l’Olympe, mais le Comité international olympique (CIO)
s’inquiète de la descente aux
enfers du Brésil, ébranlé par
une gravissime crise politique
et économique.
Les projecteurs sont braqués
sur la capitale Brasilia. Et c’est
dans l’indifférence générale
que des milliers d’ouvriers
s’affairent à Rio aux ultimes
préparatifs des premiers JO
de l’histoire en Amérique du
Sud. Car le séisme politique
qui secoue le Brésil a relégué
au second plan les inquiétudes
sur l’achèvement des travaux
du métro, la menace du virus
Zika ou la pollution de la baie
carte postale de Rio.
Le roi du sprint mondial,
Usain Bolt, décrochera-t-il
les dernières médailles d’or
de sa carrière sous la bénédiction de la statue du Christ
Rédempteur ? Les Brésiliens
se demandent plutôt qui de
l’impopulaire présidente Dilma
Rousseff, au bord de la destitution, ou de son vice-président
« conspirateur » Michel Temer
déclarera les Jeux ouverts, le 5
août, au légendaire stade Maracana, devant des centaines
de millions de téléspectateurs.
L’instabilité politique, la crise
économique, les imprévisibles
développements de l’énorme
scandale de corruption Petrobras et la mauvaise humeur
des Brésiliens vont-ils ternir la
grande fête planétaire du sport ?
Malgré les discours rassurants
du CIO et des autorités, l’inquiétude est palpable.
Regrets en vue ?
Le 2 octobre 2009 à Copenhague, en élisant Rio, les
délégués du CIO étaient loin
d’imaginer que, sept ans plus
tard, la jeune démocratie brésilienne traverserait sa pire
crise politique depuis la fin de
la dictature en 1985, sa plus
grave récession économique
depuis les années 1930. Le
Brésil émergent, porté par le
boom des matières premières,
affichait une croissance économique insolente alors que
les grandes puissances industrielles vacillaient, en pleine
crise financière des subprimes.
Les JO de Rio, deux ans
après le Mondial 2014, devaient marquer l’apothéose
de l’avènement du Brésil au
premier plan de la scène mondiale. « Vous ne le regretterez
pas ! » avait lancé aux délégués
l’ouvrier-président Luiz Inacio Lula da Silva, incarnation
de la « success story » brésilienne. Lula est aujourd’hui
soupçonné de corruption. Et
son héritière politique Dilma
Rousseff risque une humiliante destitution pour maquillage des comptes publics.
Mi-mai, les sénateurs vont
selon toute vraisemblance prononcer la mise en accusation
de Mme Rousseff et l’écarter
du pouvoir pour un maximum
de six mois, en attendant un
jugement final. Nul ne sait s’il
interviendra avant ou après les
Jeux olympiques.
Dans ce contexte explosif, le
CIO s’efforce de faire bonne
figure. « Ce sera le grand moment du Brésil et ce seront les
Jeux du Brésil », a affirmé jeudi
dernier son président Thomas
Bach, lors de l’allumage de la
flamme des Jeux de Rio sur
le site antique d’Olympie en
Grèce. La flamme « apporte
le message que notre cher
Brésil peut et va être uni »,
s’est aventuré le président du
comité organisateur Rio 2016,
Carlos Nuzmann, en l’absence
notable de Mme Rousseff
ce jour-là. Mais il a bien dû
l’admettre : le Brésil navigue
« dans les eaux les plus difficiles que le mouvement olympique ait connues ».
Rio de Janeiro a pourtant
Éclairage
rempli ses devoirs, hormis
l’échec cuisant de la dépollution de la baie de Guanabara
où se dérouleront les épreuves
de voile, à l’ombre du Pain de
sucre. Loin de la préparation
chaotique du Mondial 2014,
budgets et délais ont été tenus :
les installations sportives sont
prêtes à 98 %. Reste à poser
la piste d’athlétisme au stade
olympique. Seuls réels motifs
d’inquiétude pour les compétitions, les retards accumulés
du vélodrome, dont le parquet
n’a toujours pas été posé.
Métro en retard
Le gros point d’interrogation porte sur l’achèvement de la nouvelle Ligne 4
du métro, stratégique dans
le plan de mobilité des JO.
Cette ligne de 16 km doit
permettre de relier en 13 minutes les plages de Copacabana et d’Ipanema (zone sud)
au quartier moderne de Barra
da Tijuca (zone ouest), centre
névralgique des Jeux. Car
il faut parfois plus de deux
heures pour parcourir cette
distance en voiture, au milieu
de l’infernal embouteillage
des heures de pointe... Or
l’ouverture de la ligne n’est
prévue qu’en juillet, à un mois
des Jeux, et le percement
complet du tunnel n’a eu lieu
qu’en avril. « Je garantis que le
métro sera opérationnel pour
les Jeux », martèle pourtant le
secrétaire aux Transports de
l’État de Rio, Rodrigo Vieira.
Côté sécurité, plus de
80 000 policiers et militaires
– le double des JO 2012 de
Londres – veilleront au bienêtre des 10 500 athlètes et
450 000 visiteurs du monde
entier. Malgré des progrès ces
dernières années, Rio demeure
une ville dangereuse, où narcotrafic et misère alimentent
une criminalité élevée. Et si
le Brésil n’a jamais été la cible
d’une attaque terroriste, les attentats en Europe ont relevé le
niveau d’alerte. Le service de
renseignement Abin prend au
sérieux la menace postée sur
Twitter par l’activiste français
de Daech Maxime Hauchard,
le 16 novembre, trois jours
après les attaques de Paris :
« Brésil, vous êtes notre prochaine cible. »
(Source : AFP)
Pour le Brésil, objectif top 10 à la maison
Bolt, Phelps et Neymar têtes
de gondoles des Jeux cariocas
Rio va accueillir un parterre de stars et peut-être d’antistars, les contrôleurs antidopage.
Les revers politico-économiques s’accumulent... alors
vivement les médailles sportives : le Brésil vise une entrée
dans le top 10 olympique en
termes de médailles, soit une
trentaine, avec Neymar en
tête de pont.
Le géant latino-américain
de 200 millions d’habitants,
qui n’a franchi la barre des 10
médailles par JO qu’à partir
des années 1990 (record : 17
en 2012), espère convertir
sur le plan sportif sa stature
de puissance du XXIe siècle
et rêve d’une trêve olympique
couronnée de panache pour
oublier un climat général
fiévreux. Le gouvernement
a lancé un Plan Brésil Médailles, en septembre 2012,
et investi un milliard de reais
(environ 250 millions d’euros)
pour améliorer les conditions
d’entraînement. « Ces trois
dernières années, le Brésil a
atteint la première place dans
15 disciplines, ce qui répond à
notre plan », souligne Marcus
Vinicius Freire, responsable
des sports au Comité olympique brésilien (COB).
Il y a déjà les valeurs sûres.
En premier lieu le beach-volley, sport carioca par excellence (argent chez les messieurs et bronze pour les dames
en 2012), avec les paires Larissa/Talita et Alison/Bruno,
très cotées. En canoë, Isaquias
Queiroz fait lui aussi figure de
grand favori. Arthur Zanetti,
champion olympique en titre
en gymnastique (anneaux),
a une nouvelle fois gagné la
semaine dernière au tournoi
test de Rio en devançant le
champion du monde grec
Eleftherios Petrounias.
Le Plan Brésil Médailles
a cependant connu un coup
d’arrêt : en 2015, les athlètes ont remporté le même
nombre de médailles (16)
dans les compétitions mondiales que dans l’année préolympique précédant les
Jeux de Londres. Avec des
échecs en volley et en judo,
les plus grands pourvoyeurs
de breloques olympiques dans
l’histoire du pays. Et si la
natation brésilienne a décollé
avec Cesar Cielo (trois médailles olympiques, dont l’or
en 2008), la star a toutefois
échoué à se qualifier pour les
Jeux.
Et puis, bien sûr, il y a le
football, sport-roi mondial et
a fortiori au Brésil. L’or olympique est le dernier titre qui
manque au futebol masculin.
Sommée par Barcelone de
choisir entre Copa et JO pour
Neymar, la Confédération
brésilienne a choisi de réserver
la superstar pour les Jeux.
(Source : AFP)
Focus
Michael Phelps, sportif le plus médaillé de l’histoire des Jeux, cherchera tout
simplement… un 19e titre et une 23e médaille ! Patrick Hamilton/AFP
Bolt, la « foudre » jamaïcaine,
Neymar, le magicien du football auriverde, Phelps, la « torpille de Baltimore » : derrière
ces VRP de luxe, les JO de Rio
vont accueillir un parterre de
stars et peut-être d’antistars,
les contrôleurs antidopage,
garants d’un label olympique
« plus vite, plus haut, plus
fort » parfois douteux.
Pour les têtes de gondoles
de ces JO cariocas, le défi sera
énorme. À la hauteur de leur
palmarès XXL. Monté au
sommet de l’Olympe sportif
de sa foulée de géant, Usain
Bolt, roi du sprint mondial,
visera le triple-triplé, après
ses titres sur 100 m, 200 m et
relais 4 x 100 m de Pékin 2008
et Londres 2012. Pour Neymar, la mission sera claire :
arracher l’or olympique, le seul
titre qui manque encore au
CV de la Seleçao brésilienne,
et panser la plaie de ce 7-1
encaissé à domicile en demifinale du Mondial 2014 face à
l’Allemagne. Quant au nageur
américain Michael Phelps,
sportif le plus médaillé de
l’histoire des Jeux, il cherchera
tout simplement un 19e titre ;
et une 23e médaille.
Au-delà de ce trio de luxe,
les « dieux du stade » seront
nombreux à vouloir exploser
chronos et records, comme le
Français Renaud Lavillenie,
nouveau tsar de la perche du
haut de son titre olympique
londonien et de ses 6,16 m
réalisés en février 2014 à
Donetsk, en Ukraine. Dominateurs sur le tartan du stade
olympique de Stratford, le
Kényan David Rudisha (800
m) et le Britannique d’origine
somalienne Mo Farah (5 000
et 10 000 m) voudront eux
aussi récidiver. Championne
olympique à Londres, à 15 ans
à peine, Katie Ledecky – la
« Zidane des bassins », selon
l’entraîneur français Philippe
Lucas – devrait continuer à
faire des vagues. Et remplir
encore son armoire à trophées,
à côté de ses 9 titres de championne du monde.
« Baby Face » Curry
Du côté des tatamis, c’est le
judoka français Teddy Riner
qui sera dans la lumière : huit
fois champion du monde, couronné à Londres, et invaincu
depuis 2010, il entend imposer
une nouvelle fois sa carcasse
de 140 kg, pour devenir le roi
incontesté de la discipline. Au
royaume des colosses, il faudra
aussi compter avec Ilya Ilyin.
Devenu végétarien après les
JO de Londres, l’haltérophile
kazakh, invaincu depuis 2005,
a gardé l’appétit et visera un
3e titre olympique chez les
-105 kg.
Usain Bolt, roi du sprint mondial, visera le triple-triplé à Rio, après ses titres sur
100 m, 200 m et relais 4 x 100 m de Pékin (2008) et Londres (2012). Olivier Morin/AFP
Star olympique mais inconnu du grand public, Ilyin
aura cependant du mal à
faire de l’ombre aux golfeurs,
petits nouveaux de l’olympisme. Pour le retour de la
discipline aux JO depuis StLouis 1904, les cadors seront
sur les rangs : que ce soit le
n° 1 mondial, l’Australien
Jason Day, son dauphin,
l’Américain Jordan Spieth,
ou l’Irlandais du Nord Rory
McIlroy.
Car un titre olympique
vaut de l’or, même s’il n’est
pas sonnant et trébuchant,
y compris pour les milliardaires du sport business. À
la tête du nouveau millésime
de la Dream Team du basket américain, il y aura ainsi
le nouveau roi de la NBA,
Stephen « Baby Face » Curry,
le tireur d’élite des Golden
State Warriors. Il est loin le
temps où certains sports professionnels ne déléguaient
que des seconds couteaux aux
JO. Face à la baie de Copacabana, c’est presque une
étape du Tour de France qui
sera disputée, avec pas moins
de quatre vainqueurs de la
Grande Boucle au départ,
entre Froome, Wiggins,
Contador et Nibali.
De même, au tennis, c’est
le n° 1 mondial, le Serbe Novak Djokovic, qui voudra en-
fin briller, après avoir échoué
à Pékin et Londres. Tout
comme le Suisse Roger Federer, sacré en double avec Stan
Wawrinka à Pékin en 2008,
mais jamais titré en simple,
l’une des dernières couronnes
qui échappent encore à son
immense palmarès.
Semenya pas
assez féminine
Mais ces Jeux brésiliens
pourraient aussi être l’occasion
de quelques beaux retours,
comme celui de Caster Semenya. Clouée au pilori pour
sa victoire trop facile lors du
800 m des Mondiaux 2009,
l’athlète sud-africaine avait
même vu sa féminité mise en
doute. Réhabilitée, après une
longue enquête médicale et
une suspension de 11 mois, la
jeune femme a depuis décroché l’argent à Londres. Et,
à 25 ans, elle fait partie des
candidates pour l’or à Rio,
après avoir gagné en l’espace
de quatre heures les épreuves
des 400, 800 et 1 500 m lors
des derniers championnats
d’Afrique du Sud.
D’autres sportifs ont vu
leurs performances mises en
cause. Comme les athlètes
russes, pour l’instant toujours
suspendus – et donc privés
des Jeux – depuis le rapport
cinglant d’une commission
d’enquête de l’Agence mondiale antidopage (AMA)
ayant conclu à un « système
généralisé » de dopage dans
leur pays. La tsarine de la
perche Irina Isinbayeva,
double championne olympique en titre, sera-t-elle présente à Rio ? Le suspense est
entier. Même constat pour
Anna Chicherova, championne olympique en titre à la
hauteur. Ainsi, la participation aux Jeux de Rio des athlètes russes ne se joue plus sur
les sautoirs, mais dans les bureaux des fédérations russe et
internationale (IAAF) d’athlétisme. Les doutes ne seront
pas dissipés avant juin, quand
l’IAAF décidera de maintenir
ou lever la suspension.
Une certitude : l’AMA et
ses agents pourraient faire
partie des stars des JO s’ils
attrapaient un gros poisson
dans leurs filets. À moins que
la peur du gendarme ne fasse
déjà ralentir certains ? Certains champions olympiques
de Londres ont en tout cas de
vrais coups de mou. Comme la
nageuse chinoise Ye Shiwen,
couronnée à 16 ans à Londres
sur 400 m 4 nages et seulement en bronze trois ans plus
tard aux Mondiaux. Dix-sept
secondes plus lentement !
Olivier LUCAZEAU/AFP
Gymnastique : le « désastre » roumain
Pour Neymar, la mission sera claire : arracher l’or olympique, le seul titre qui
manque encore au CV de la Seleçao brésilienne. Miguel Riopa/AFP
La Roumanie sera absente des épreuves
par équipes de gymnastique aux Jeux
olympiques de Rio, pour la première
fois depuis 1968 et quarante ans
après l’exploit de Nadia Comaneci.
En 1976, Comaneci était devenue à
Montréal la première femme à obtenir
la note de 10, et ce à sept reprises.
Après avoir raté la qualification directe
aux JO lors des Mondiaux 2015 de
Glasgow, les gymnastes roumains
(messieurs et dames) ont vu leurs
espoirs d’un repêchage s’effondrer la
semaine dernière, lors du test avant
les Jeux à l’Olympic Arena de Rio.
L’équipe messieurs s’est classée 5e,
alors que seules les quatre premières
obtenaient leur billet pour les JO.
Privée notamment de Larisa Iordache
(médaille de bronze au concours
général individuel à Glasgow), blessée,
l’équipe dames n’est arrivée qu’en
7e position. Avec à son palmarès 71
médailles olympiques, dont 25 en or, la
Roumanie devra désormais se contenter
d’un billet individuel pour les dames et
un autre pour les messieurs. « C’est un
désastre », a lâché le président de la
Fédération roumaine de gymnastique,
Adrian Stoica.
L’obsédante quête d’or de
la « Nadal » du badminton
Carolina Marin, Andalouse de 22 ans, a tout
pour devenir la première Européenne à coiffer
les lauriers de la gloire.
La raquette est différente,
l’ambition identique : comme
son modèle Rafael Nadal,
l’Espagnole Carolina Marin
rêve d’or olympique cet été.
Une obsession pour laquelle la
double championne du monde
de badminton se prépare aux
championnats d’Europe, à
Mouilleron-le-Captif
dans
l’ouest de la France.
Dans un sport archidominé
par les Asiatiques et dans un
pays comme l’Espagne, où
le badminton est selon ses
propres mots une discipline
« minoritaire », la jeune Andalouse (22 ans) fait figure
d’anomalie. Cela n’a pas empêché Marin de devenir la première joueuse non-asiatique
à décrocher deux couronnes
mondiales en simple (2014 et
2015). De quoi rêver ouvertement d’un sacre olympique en
août à Rio, afin de suivre les
traces de celui qu’elle présente
comme son idole, la star du
tennis Rafael Nadal, médaille
d’or à Pékin en 2008. « Nadal
a toujours été mon modèle,
confie Carolina Marin. C’est
le héros du sport espagnol, il
le démontre tous les jours. »
Flamenco et « bamito »
Gauchère comme Nadal,
précoce comme Nadal, déterminée comme Nadal...
La joueuse originaire de
Huelva, dans le sud-ouest
de l’Espagne, est, comme le
Majorquin, une guerrière aux
émotions communicatives sur
le terrain. Et elle s’est rapidement installée au sommet du
badminton féminin, dont elle
occupait la 1re place mondiale
jusqu’à encore récemment.
Pourtant, à l’âge de 8 ans,
Carolina Marin se voyait plus
en danseuse de flamenco qu’en
as des volants. Elle est néan-
Carolina Marin brandissant sa médaille d’or glanée lors de
l’Open d’Australie 2015 de badminton. Photo AFP
moins rapidement attirée par
« l’étrangeté » de ce sport, ses
raquettes fines et ses bouchons
de liège emplumés, raconte-telle dans son accent andalou,
lui faisant prononcer le mot
badminton « bamito ». « J’étais
une fille très compétitive et je
détestais perdre, se souvientelle. Et même si j’étais très
mauvaise étant petite, je crois
que c’est cette compétitivité,
cette envie d’affronter de nouvelles choses qui m’ont fait
grandir jusqu’à aujourd’hui. »
Disant avoir gardé de la
danse une certaine « fluidité
du corps », l’Andalouse a misé
sur le travail pour percer dans
le badminton, quittant sa famille pour s’installer à Madrid
à l’adolescence et continuer à
s’entraîner. Aujourd’hui, elle
reconnaît une « obsession » :
le titre olympique aux Jeux de
Rio. « Je ne me considère pas
comme favorite, seulement
comme l’une des aspirantes
à une médaille, souligne la
joueuse. Je vais me battre pour
la médaille d’or. Et si j’obtiens
le bronze, eh bien, il faudra
travailler davantage en vue des
JO d’après », en 2020 à Tokyo.
Quand on cite la Chinoise
Li Xuerui, championne
olympique en titre, ou la
Thaïlandaise Ratchanok Intanon, qui vient de la déposséder de la place de n° 1 mondiale, Carolina Marin coupe.
« Sincèrement, je pense que
je suis ma principale adversaire pour les Jeux, lancet-elle. Si je me contrôle, si
je contrôle la pression (...),
je crois que je peux nourrir
beaucoup d’ambitions. »
À Rio donc, Marin espère
« écrire l’histoire » : elle a
tout pour devenir la première
Européenne à décrocher l’or
olympique du simple féminin.
Et les 5 anneaux tatoués au
creux de son poignet gauche
sont là pour lui rappeler, à
chaque instant, cette quête
obsédante.
(Source : AFP)
Sports 13
Jeudi 28 avril 2016
Rallye-raid
Basket-ball
NBA – play-offs / 1er tour
Face à Boston, Atlanta reprend les devants
Toronto crucifie Indiana et prend la main.
Atlanta a repris les devants face
à Boston en s’imposant largement mardi (110-83), lors
du match n° 5 de leur série du
1er tour des play-offs NBA,
ce qui l’amène à une victoire
de la qualification. Les Hawks
mènent 3-2 et valideraient leur
billet pour les demi-finales de
la conférence Est s’ils l’empor-
taient aujourd’hui à Boston,
lors du match n° 6.
Dans une rencontre à sens
unique, Mike Scott s’est illustré côté Atlanta avec 17 points,
au contraire de son adversaire
Isaiah Thomas, qui a passé une
sale soirée: hué par le public,
le meneur a rendu une maigre
fiche de 7 points à 3 sur 12 aux
tirs, avant de quitter le terrain
dans le dernier quart-temps,
apparemment touché à la cheville. Dans cette série, Boston a
pris l’habitude d’accuser d’importants retards au score avant
de les combler. Mais ce scénario ne s’est pas répété mardi,
Atlanta ne laissant aucune
chance aux Celtics aux deu-
Les Atlanta Hawks se sont largement imposés contre les Boston Celtics. Kevin C.
Cox/Getty Images/AFP
xième et troisième actes.
Les joueurs du Massachusetts avaient pourtant bien
entamé la partie en menant
29-19, mais Atlanta a infligé
un 28-10 pour atteindre la
pause avec huit points d’avance.
Après la mi-temps, Kyle Korver, Scott, Paul Millsap et
Dennis Schroder ont enchaîné
les trois points, permettant aux
Hawks de se mettre à l’abri
(+22). Boston n’est jamais revenu et n’a dorénavant plus le
droit à l’erreur.
De son côté, Toronto a su
rattraper un retard de 13 points
pour battre sur le fil Indiana
(102-99) et prendre l’avantage
dans leur duel, à un pas de la
demi-finale de conférence.
Après cette victoire à domicile,
les Raptors mènent 3-2 la série,
disputée au meilleur de sept
manches, et ne sont donc plus
qu’à une victoire de la qualification avant le match n° 6 demain
à Indianapolis.
Les Raptors, deuxièmes de
la conférence Est à l’issue de la
saison régulière, n’ont dépassé
le premier tour des play-offs
qu’une seule fois dans leur his-
toire, en 2001. La franchise
canadienne n’en menait pourtant pas large à la fin du troisième quart-temps, lorsque les
Pacers avaient pris une avance
conséquente (90-77). Mais elle
a réagi au meilleur moment, infligeant un 15-2 à Indiana dans
la première moitié du dernier
acte, avec un dunk rageur du
rookie Norman Powell marquant l’égalisation à 92-92. Un
panier à trois points de DeMar
DeRozan, meilleur marqueur
de son camp avec 34 unités,
permettait ensuite aux Raptors
de passer devant pour la première fois avant de s’imposer
au finish.
Kyle Lowry a également
pesé dans la rencontre avec 14
points, 4 rebonds et 5 passes
décisives. En face, la performance de la star des Pacers,
Paul George (39 points, 8 rebonds, 8 passes décisives), aura
été vaine. Les Pacers avaient
pourtant le match sous contrôle
à la mi-temps (61-52), après
un premier quart-temps de feu
(35-20).
(Source : AFP)
Les LA Clippers perdent
Chris Paul et Blake Griffin
Les Los Angeles Clippers ont durablement perdu deux joueursclés : Chris Paul et Blake Griffin. Chris Paul a subi une opération
après une fracture à la main. « Il est blessé pour une durée
indéterminée et son état sera réévalué d’ici à quatre ou six
semaines », explique le club sur son site Internet, ce qui pourrait
être synonyme de fin de saison pour le joueur de 30 ans. Blake
Griffin a, quant à lui, aggravé une blessure au quadriceps qui
l’avait déjà fait rater de nombreux matches. Sa saison est officiellement terminée.
Steve Kerr (Golden State)
élu entraîneur de l’année
Dakar 2017
Le Paraguay fait son entrée, Bolivie
et haute altitude sont à l’honneur
Le trophée du Dakar 2017 a été présenté au public en même temps que le tracé de la course.
Franck Fife/AFP
Nouveau venu dans le Dakar,
le Paraguay accueillera pour la
première fois le célèbre rallyeraid, dont la 39e édition s’élancera de sa capitale Asuncion
pour rejoindre Buenos Aires en
faisant la part belle à la Bolivie,
du 2 au 14 janvier 2017.
Pour sa 9e édition en Amérique du Sud, le Dakar visitera
donc un cinquième pays du
sous-continent, le Paraguay.
Mais il n’y restera que le temps
d’une étape. Le parcours grimpera ensuite en Bolivie, pour un
total inédit de 5 étapes réparties
autour de la journée de repos
le 8 janvier à La Paz, capitale
installée à plus de 3 500 mètres
d’altitude. Il traversera enfin au
cours de sa dernière semaine les
contreforts argentins de la cordillère des Andes, bien connus
de la caravane du Dakar depuis
qu’elle a traversé l’Atlantique en
2009, pour se conclure à Bue-
nos Aires. Au total, ce sont 12
étapes et entre 8 000 et 9 000
km, dont quelque 5 000 km de
secteurs sélectifs, qui attendent
pilotes et copilotes pour relier
les capitales paraguayenne et
argentine.
Le directeur du Dakar,
Étienne Lavigne, qualifie cette
édition 2017, dont le coup
d’envoi sera donné nettement
plus au nord que lors des précédents départs – argentins
notamment –, de « Dakar
continental ». La course se rendra en effet dans les deux seuls
pays sud-américains enclavés
(Paraguay et Bolivie). « En partant au cœur du continent sudaméricain, cela nous permet de
rejoindre des régions très centrales, très continentales, où on
ne pouvait pas aller d’habitude.
(...) On va monter beaucoup
plus haut (vers le nord), jusqu’à
toucher le lac Titicaca » en Bo-
Steve Kerr, le coach des Golden State Warriors, a été élu entraîneur de l’année en NBA pour la saison 2015-2016, devant le
technicien de Portland, Terry Stotts. Steve Kerr, âgé de 50 ans,
ancien champion NBA comme joueur avec les Chicago Bulls
de Michael Jordan, a mené les Golden State Warriors vers une
saison historique à tous les points de vue, battant surtout le
record de victoires sur une saison régulière: 73 contre seulement
9 défaites. Un record détenu précédemment par... les Bulls de
1995-1996, où évoluait Steve Kerr.
Les Indiana Pacers ont subi la très dure loi des Toronto Raptors.
Vaughn Ridley/Getty Images/AFP
Football
Ligue des champions
Zidane toujours en course pour la « undecima »
Le Real Madrid n’a pas réussi à faire mieux qu’un petit
match nul (0-0) à Manchester City, mardi soir en demifinale aller de la Ligue des
champions (C1) où l’absence
de son joueur phare Cristiano Ronaldo, forfait, s’est
fait cruellement ressentir.
Avec ce nul à l’extérieur, les
Madrilènes restent en ballottage favorable pour décrocher leur 14e finale dans la
compétition reine, qu’ils ont
gagnée à 10 reprises. Mais,
sans leur vedette portugaise,
les hommes de Zinédine
Zidane ont longtemps été
méconnaissables et il leur
faudra faire mieux mercredi
prochain, devant leur exigeant public du stade Santiago-Bernabeu.
Pour la première demi-finale de C1 de son histoire,
Manchester City, qui avait
sorti le PSG en quarts (22/1-0), n’a pas été brillant
non plus et peut remercier
son gardien Joe Hart, sauve-
teur de son équipe à deux reprises en fin de match. Privée
de son milieu Yaya Touré,
blessé, l’équipe de Manuel
Pellegrini a toutefois eu le
mérite de produire un match
sérieux et de ne pas encaisser
un but à domicile qui aurait
coûté cher.
Sans Ronaldo, le Real est
apparu très hésitant en début
de rencontre. La star portugaise avait été ménagée
ce week-end contre le Rayo
Vallecano, et Zidane le don-
nait partant, mais il n’était
visiblement pas suffisamment
remis de son élongation à la
cuisse droite contractée la semaine dernière. La première
mi-temps a ainsi été d’une
grande pauvreté technique,
avec comme seul fait notable
un coup dur pour City, qui
perdait son milieu de terrain David Silva dès la 40e
minute, touché à la cuisse et
remplacé par Kelechi Iheanacho. Au retour des vestiaires, c’est Karim Benzema
côté Real qui cédait sa place
à Jesé – lui qui était déjà sorti
en cours de match samedi
en Liga. Il a fallu attendre
les dernières minutes pour
voir ce match fermé s’animer
enfin.
Le suspense est donc renvoyé à la semaine prochaine,
avec un Zidane toujours en
course pour aller chercher
la « undecima » (11e C1) du
Real.
(Source : AFP)
La carte représentant le trajet du célèbre rallye-raid à travers
l’Amérique du Sud.
Franck Fife/AFP
livie, explique-t-il.
Endurance
Après un Dakar 2016 dont
la première semaine de course
avait dû être redessinée dans
l’urgence à la suite du désengagement tardif du Pérou, laissant sur leur faim une bonne
partie des pilotes, Lavigne a
promis que les organisateurs
allaient « tout faire pour qu’il y
ait beaucoup de hors piste sur
la partie montant jusqu’à La
Paz », et « faire en sorte qu’il y
ait de la navigation sur la partie
bolivienne ». En revanche, le
Pérou, en pleine année électorale, et le Chili, pour des
raisons économiques, ayant
de nouveau fait l’impasse, les
amateurs de dunes devront
encore ronger leur frein. « Ce
n’est pas ce qui caractérisera
le Dakar l’année prochaine. Il
faudra patienter pour avoir des
dunes à franchir », a reconnu
le directeur de course, qui a
toutefois annoncé « plus de
variété dans le parcours que ce
qu’on a pu connaître en 2016 »
et des pistes et routes jamais
empruntées « plus de la moitié
du temps ».
Près de la moitié des étapes
devant se dérouler sur l’altiplano bolivien, on peut déjà
imaginer qu’une des difficultés
majeures du Dakar 2017 résidera dans la gestion de la haute
altitude – plus de 4 000 m –, à
la fois pour les pilotes et pour
leurs véhicules. D’autant que
les organisateurs ont également
décidé de mettre davantage
l’accent sur l’endurance, en rallongeant les spéciales jusqu’à
700 km.
Un défi supplémentaire à
relever pour Sébastien Loeb, le
nonuple champion du monde
des rallyes WRC. Nul doute
qu’un an après ses premiers
pas en rallye-raid, brillants en
première semaine puis plus
empruntés en seconde, le
pilote Peugeot sera de nouveau au centre de l’attention.
Tout comme Stéphane Peterhansel, son coéquipier chez
le constructeur français, victorieux en janvier 2016 à Rosario,
en Argentine, de son 12e Dakar, le sixième sur quatre roues.
(Source : AFP)
Arrêt sur images
Une virgule dans le désert... et des chameaux pour spectateurs !
Un véhicule tout-terrain (4x4) effectuant un tour de reconnaissance, dans le désert de Gobi, pour préparer le rallye-raid de la Route de la soie. Tout autour, des dunes de sable interminables et… des chameaux en guise de spectateurs. Le rallye-raid, qui fait revivre le
mythe de la célèbre Route de la soie, aura lieu en juillet et verra les participants se faire la course de la place Rouge à Moscou jusqu’à Pékin, en Chine. Le désert de Gobi, lui, est situé à quelque 2 000 km au nord-ouest de la capitale chinoise.
Photos Nicolas Asfouri/AFP
3 8 9
2 1 4
7 5 8
9 3 2
1 4 6
SU|DO|KU
1 6 5 4 7 2
7 8 9 6 3 5
2 4 6 3 1 9
8 5 1 7 4 6
9 7 3 5 2 8
14 Détente
jeudi 28 avril 2016
Sudoku moy 183
Sudoku moy 8
180
7 3 5 1 8 9
1 8 6 4 2 5
6 9
4 2 9 6 3 7
5 14 3 8 7 21
4 6
8 7 2 9 2
93 61 4 3 5 14
3 9 1 7 6 8
2
2 4 7 5 1 3
4 57 8 2 9 4
6
1
Sudoku moy 182
6 3 2 9 7 8
9 1 7 4 5 6
4 8 5 1 3 2
1 9 6 3 8 5
5 7 4 2 9 1
3 2 8 6 4 7
8 4 9 5 6 3
7 5 1 8 2 9
2 6 3 7 1 4
6 4
7
3
5 8
9 6
1 55
2 7
4 2
1
8 9
3 1
3
2
9
1
4
7
5 9
4
9 8
3
8
5
36
7
7
Diabolique
2
Sudoku
T dif 345
6 3 9 5 7 8
9
8
7 5 2 6 4 1
5
4 8 1 3 9 2
3 2 6 9 8 46
55 1 7 82 3 6
8 9 4 7 1 5
1
8
1 6 8 4 5 7
9 3
2 7 3 8 6 9
9 4 5 61 7
2 3
Sudoku T dif 347
6 9 7 1 3 8
1 5 4 9 2 7
2 3 8 5 6 4
9 7 5 8 1 3
8 6 1 4 5 2
4 2 3 6 7 9
5 4 9 3 8 1
7 1 6 2 9 5
3 8 2 7 4 6
Solution du précédent numéro
Le mot secret
Sudoku T dif 348
Moyen
44 2
8 3
6 5
1 7
9 4
3 6
2 9
5 1
75 8
UN MOT DE 5 LETTRES : BRÛLER
ALLUMER
ALLUMETTES
ARDENT
ARDENT
61
9
2 1
7
5 2
38
6
2
3
74
5
4
2
8
1
3
9 7 6
4 2 7
3 6 8
1 5 9
7 1 2
6 3 4
8 9 5
côtier
5 2 4
3 6 8
9 1 7
6 4 2
7 3 9
8 5 1
2 7 6
4 8 3
1 9 5
Arrête
le bruit
La mienne
Alourdir
Dame
quelconque
Mis
pour à le
Disjoindre
Durable,
perpétuel
Rétabli
Ressassé
Annonce
plus
Boire
le lait
Femme
de
mon fils
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Embellir
Cuites
Devise
ou bouclier
Esclave
de Sparte
Minéral
brillant
et clivable
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Abîmer
Enguirlandés
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carte
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3
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Sudoku T dif 351
6 5 7 9 3 4
1 3 5 Intégrales,
8 Stations
7 2
d’autobus
complètes
4 9 2 8 6 1
7 6 1 3 4 5
5 2 9 7 1 8
pour
3 4 8Dittutoyer
6 2 9
Vieilles
1 7 4 amies2 5 3
Chef
militaire
arabe
2 8 5 1 9 6
Équipé
9 3 6 4 8 7
8 4
8
9 6
Les mots croisés 9
7 2
10
4
3
HORIZONTALEMENT
1. Bien lourde. - 2. Comme une
question
1 7bizarre. - 3. Appel discret. Vaut bien un aïe. - 4. Il faillit
être sacrifié par son père dans la
Bible.
2 Ont5de quoi faire rougir. - 5.
A
B
C
2
3
Dont le caractère est bougon. - 6.
Un outil toujours près des œillets.
Éclairage sur scène. - 7. Possessif.
Objet de soins pour l’artilleur. - 8.
Sucre sans apporter de calories. 9. Tel un simple tissu. Note. Fait le
spectacle à Villeurbanne. - 10.
Roulement
habile.
Pas
vraiment fière.
4
8
5
5 9
6 1
6
7
8
9
Pierre
calcaire
2
G
R
A
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B3 M 9O
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6 1
H
A
G
E
C
J
R
S
S
S
A
C
C
E
ou de droite à gauche, verticalement de bas en haut ou de
haut en bas et en diagonale de
droite à gauche ou de gauche
à droite. Une même lettre peut
servir pour plusieurs mots.
Sudoku T dif 350
7 3 2 6 4 9 5 8 1
6 8 9 3 1 5 4 2 7
L’horoscope
7 (216Mars9au 193Avril) : Des
4 5 1 2 8 BÉLIER
Problème n° 14 622
conflits familiaux vous irriteront aujourd’hui.
9devriez1le crier8plus fort.4Peut-être
6 qu’ils finiront
2 7 3 5 Vous
par comprendre votre position. Une relation amicale
pourrait vous proposer son aide, mais le plus urgent
9 1 8 4 serait2de vous6accorder
3 une7pause.5
TAUREAU (20 Avril au 20 Mai) : Vous
5 4 6 8 en fournissant
7pourriez
2 une1belle contribution
3 unapporter
9
dernier effort aujourd’hui. Vous
n’obtiendrez pas de récompenses individuelles, mais
5 8 votre9travail6d’équipe.4 La satisfaction
3 2 7 1 on reconnaîtra
d’avoir participé vous enchantera.
GÉMEAUX
Mai
20 Juin) : Un
1 6 4 9 3 déplacement
2 7(21
5 au 8
ou un voyage inattendu pourrait
installer une certaine zizanie. Vous devriez élaborer
sur les lieux vous
6 d’organisation
8 9 5 7 un plan
4 1 subtile.
3 Puis2
pourriez vous reposer.
D
E
F
G
H
I
J
CANCER (21 Juin au 22 Juillet) : Sous
la pression d’une personne importante, vous
pourriez commettre quelques erreurs. Vérifiez à deux
fois et gardez votre esprit concentré. Vous regagnerez
ainsi votre assurance.
Sudoku T dif 352
(23 Juillet au 22 Août) : Vous
A B C D E F G H I J
9 3 1 8 6LION
5 un2grand7
ressentirez
besoin 4
d’affection
T O I L E T T A G E
aujourd’hui. Vous accepterez l’idée de faire de
nouvelles rencontres. Et votre intuition autant que
O R D O N8N E
R A
2
4 vous
5 permettront
1 9de capter les
6 S 3 votre7perspicacité
U N E E T R A V E
signes dans votre entourage.
R E A L E5 N
7 I E
4 R 9 2 VIERGE
1 (238Août3au 226Septembre) :
Une proposition de voyage ou de
T E L E S I R I
déplacement pour votre activité vous tentera. Vous
5vanter8les mérites
3 de4votre travail.
9 E 2
1 Vous
E E S T7 R
I N 6 saurez
réaliserez
d’excellents
contacts
qui
vous
permettront
R I S S O L A D E
d’améliorer votre situation financière.
3 1 4 2 9 8 7
E V I D6 I5 S O
BALANCE (23 Septembre au 22
A R A V I S I L E
Octobre) : Vous devriez cesser d’ignorer
9 actuels.
4 1 8 7 les conflits
3 6
2 5un malaise dans
Si vous ressentez
U E L E A I L E S
la communication, vous pourriez demander à une
2 4 7 5 personne
8 d’intervenir.
9 soutiendra
3 et vous
6 1Elle vous
apportera de précieux conseils.
SCORPION
Octobre
au 21
3 6 9 2 1 Novembre) :
7 4(23 Une
5envie8incroyable
Au menu
pourrait vous pousser à monter sur la plus haute
1 8 5 4 marche.
3 Vous9n’aurez7 aucune
6 difficulté
2 à distancer
vos adversaires. Votre compétence et votre
Y
Bœuf aux oignons
A B C D E F G H
I
J
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N
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U
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P
J
P
Préparation 15 minutes.
Cuisson 15 minutes.
Pour 4 personnes.
Sauce : 15 cl de fond de veau, 1
cuillerée à café de cari indien, 2
cuillerées à soupe de crème fraîche,
5 oignons émincés, sel, poivre, 50
g de beurre, 400 g de choucroute
cuite, 400 g de filet de bœuf coupé
en petits cubes, cerfeuil.
Faites fondre les oignons dans le
beurre chaud jusqu’à très légère
coloration. Faites-les égoutter et
mélangez-les à la choucroute. Faites
réduire le fond de veau avec le
cari et la crème jusqu’à l’obtention
d’une sauce onctueuse. Assaisonnez.
Poêlez les cubes de bœuf à feu vif,
de préférence dans un récipient
antiadhésif ou très légèrement huilé,
et maintenez-les très rosés. Dressez
le mélange choucroute oignons,
puis le bœuf que vous nappez de la
sauce cari. Ajoutez quelques brins
de cerfeuil.
N
U
U M
E
N
P
E
et à la choucroute
G
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(Référence : Petit Larousse 2002)
T
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Exciter
le désir
L
C
T O I L E T T A G E
O R D O N N E R A S
3 U N E E T R A V E
4 R E A L E N I E R
5 T E L E S I R I
6 E E S T R E I N
7 R I S S O L A D E
8 E V I D I S O
9 A R A V I S I L E
10 U E L E A I L E S
1
L
Deuxième
en gamme
U U M O O
longs. Quand vous aurez inséré
tous les mots de la liste, il vous
restera les lettres formant le mot
secret. Pour former un mot, les
lettres peuvent se suivre horizontalement de gauche à droite
Solution du n° 14 621
S
À cette
dame
Manche
au tennis
U R U
I
1
2 VERTICALEMENT
8 1
1
A. Ne laisse aucune chance au
4 égaré.
9 - B. Écrivain italien 2
6 mouton
du XXe siècle (Carlo). Mot de
3
chipie. - C. Son tissu nous fait la
7 Paresseux.
3 - D. Précieux au 4
5 peau.
labo. Maladies de la jeunesse. - E.
5
pendant la cuisson. Ce ne
9 Tourne
2
8
6
sont pas de grandes firmes. - F.
Vieux loup. Se sauve dès qu’il a
7
chaud. G. Particules attirées
3 trop
6
4
8
par une électrode. - H. Ont atteint
le degré zéro. Qui a des plumes au
9
7 bas1 de certains
5 membres. - I. Des
10
feuilletons au Québec. - J.
8 Préposition.
6 On y pose le doigt en
9 de dérangement…
cas
Solution du N° 3593
4 3 7Solution
des mots fléchés
du précédent numéro
1 5 T 2C O A F
Assurer
un
équilibre
S
Sudoku
348
R R N A T
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F E
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E U7 L 3T 5
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7 FE 6A G2B
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3 4 9 5 6 7 1
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9 T 2E 3D
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D U S6 R 1U C2 R 4R U8 O3N 5
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S T R L O U N B R E T E
1 9 3 6 4 8 7
I O E B I T E I C A S I
T R N8 N 2
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N C A N D E S C E N C E
7 5 4 2 3 9 8
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3
L
RASE
RESTE
ROTI
ROTI
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RUINA 3
L
R O R N U
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7 2 6
4
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8
5 9
TEMPERATURE
TISON
TISON 9
2
7
TORCHE
TORCHES
5
1 8
TORREFACTION
TORREFIER
TUBE
3
6 4
VAIN
1 7 2
N I 4 A 3I
6
S L H T
9L R8 I 5O
Solution
du précédent mot secret : CLINIQUE
6
Méprises,
maladresses
Vêtement
de rani
Déshydraté
Excellent
filtre
Dignitaire
de l’Église
Sous
chefs
Titre outreManche
2T
R M A
Marche à suivre : Dès que
vous repérez un mot, rayez les
lettres de ce mot dans la grille et
barrez-le dans la liste au-dessus
de la grille. Pour plus de facilité,
commencez par les mots les plus
E
Associé
Diviser en
parcelles
Terme
de rugby
U
10
Caprice
du sort
Amas de
petites
pierres
O A
E
O E
Attaché
Touffe
végétale
Arme
de trait
S
E
Solution du précédent numéro
Sudoku T dif 349
Sudoku
moy 184
Le but est de parvenir à inscrire tous les chiffres de 1 à 9 (sans qu’ils se répètent), dans
un ordre quelconque dans chaque ligne, dans chaque colonne et dans chaque carré de
neuf
5 1 9 6 7 2 3
1cases.6 8 3 2 5 7 4 9
8 7 2 3 5 4 1
9 7 3 1 8 4 6 2 5
Les motsfléchés
fléchés d’Argos
Mots
N° 3594
2 4 5 6 7 9 1 8 3
6 4 3 1 8 9 5
Non
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Base
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4 5 1 7 9 8 3 6 2
Recrudescences
4 3 6 8 1 7 9
4 7 1
3Tête 8 9 5 6 2 Désuète
couronnée
Ville
9 6 7 5 2 1 4
5Les 9 6 8 3 7 espagnole
2 1 4
coutumes
Décor
Naturel,
Non
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8 1 4 breton
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Autre
Ouvrage
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au Tibet
N R C
CALCINERAS
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CHALEUR
CHALEUR
CHARBONS
CHAUFFAGE
COMBUSTIBLES
COMBUSTION
Une grille de Su Doku est composée de 9 carrés de 9 cases, soit 81 cases.
Douze
mois
réunis
S
BRAISE
BRASIER
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BRULEURS
BRULURES
Règle du jeu
Jouer
en Bourse
T
Sudoku T dif 346
DANGERS
4 9 8 1
5 3 DETRUIRE
FEU
8 7FEUX
9 5 6 2
FLAMBERAS
FLAMME
6 1FLAMMES
2 4 7 3
FLAMMES
FOURNAISES
3 8 1 6
4 5FOURS
GARE
7 3 4 9
2 6GRILLER
GRILLES
9 8INCANDESCENCE
1 2 5 7
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détermination feront la différence.
SAGITTAIRE (22 Novembre au 21
Décembre) : Votre foyer et votre famille
seront vos priorités aujourd’hui. Vous ferez de gros
efforts pour installer un nid douillet. Vous parviendrez
à retrouver l’harmonie qui vous manquait.
CAPRICORNE (22 Décembre au 19
Janvier) : À la recherche d’un emploi ou
désir de changements d’activité ? Une proposition
pourrait vous être faite aujourd’hui. Vous retrouverez
ainsi une sécurité pour votre avenir.
VERSEAU (20 Janvier au 19
Février) : Si vous vous mettez la tête dans
le sable, en attendant le meilleur, vous pourriez le
regretter amèrement. Vous devriez affronter les réalités
qui ne sont pas aussi agréables que vous le pensiez.
POISSONS (20 Février au 20 Mars) :
Vous tenterez aujourd’hui de séduire une
personne influente. Ce ne sera pas la bonne solution.
Si vous mettiez plus d’ardeur à vos activités, on
pourrait vous remarquer.
Culture 15
jeudi 28 avril 2016
Exposition
Charbel Samuel Aoun, dérangeur
(de pierres) et résistant (sous les oliviers)
Mashrou3 Leila censuré en Jordanie
« Nous continuerons à prôner l’égalité
et l’amour dans nos chansons »
L’annulation par les autorités jordaniennes du concert
que devait donner Mashrou3 Leila demain, vendredi
29 avril, à Amman, a surpris et soulevé un tollé de
Dans un éden recomposé, en rempart contre la mutilation de la terre, Charbel Samuel
Aoun donne la vie, greffe les plantes, réinvente la botanique et magnifie les fleurs. Face à ce protestations. Dans un message posté sur Facebook,
le groupe de rock alternatif libanais précise que le
microcosme naturel, son exposition « Necroplolis » chez Mark Hachem* dénonce l’exode
ministère jordanien de l’Intérieur a pris cette décision
de la nature et donne envie de fredonner « Il y avait un jardin qu’on appelait la terre ».
en raison des « croyances politiques et religieuses » du
groupe. Explications pour « L’Orient-Le Jour ».
Zéna ZALZAL
« Le règne du vide » ; techniques mixtes sur bois (115 X 185 cm).
Danny MALLAT
Après une expérience spatiale et multisensorielle, dans
des installations qui dénonçaient la misère des refugiés,
le quotidien des domestiques
et d’autres réalités de la vie
négligée, Charbel Samuel
Aoun instaure le dialogue de
la matière. Sur des assemblages de bois ramassés dans
les chantiers et qui ont coulé
leur lave bétonneuse dans le
bleu des rivières, les épines
des pins parasols récoltés
sur les sentiers des forêts
menacées, mélangées à de la
cendre, à du goudron à des
branches de bambou, laissent
l’univers de l’artiste nous
interpeller de plein fouet,
dans une obscure maïeutique. Seule la présence de la
pierre arrachée aux carrières
des montagnes éventrées réveille la nostalgie des veilles
demeures, celles lâchement
abandonnées.
Espace vert ou
espace verre ?
Le vert des montagnes a
laissé la place au sable siliceux, au carbonate de soude,
à l’alumine et au bioxyde de
L’artiste dans son jardin d’éden.
manganèse. Les surfaces
vitrées ont barricadé les façades des immeubles, réduit
la communication, isolé
l’humain dans des mausolées qui prônent la modernité. Les oiseaux ont interrompu leurs chants faute
de branches, les fleurs ont
retenu leur parfum faute
d’amour, les arbres ont freiné leur ascension, se sont
inclinés face aux tronçonneuses et à l’arrogance des
hommes, et la montagne a
pleuré ses organes disséqués
en larmes claires. L’artiste
les a religieusement recueil-
Photo Dany Mallat
lis pour les mélanger au gris
du béton et de la cendre, au
noir du goudron et au marron de la poussière, dans un
dernier cri d’alarme dont
l’écho ne résonne plus qu’à
l’ombre de ses pins, ses citronniers et ses mûriers. Pas
de couleurs sorties du tube
sur les planches de l’artiste,
rien qu’une matière qui
participe au crime contre
l’humanité.
La vie mise en cage
L’approche, loin d’être
banale et plutôt ardue,
laisse perplexe. Face à des
squelettes
d’immeuble
d’une ville fantôme désertée, une seule survivante :
la pierre. Encagée ou dans
un désir de liberté, elle
s’échappe dans un envol
désespéré, laissant sur son
passage les traces de cratères béants, ceux d’un
vide absolu, celui de nos
âmes perdues, au détriment
d’espaces
déshumanisés.
La perspective, héritage
d’une carrière d’architecte
volontairement interrompue, kidnappe votre regard
et vous emmène dans les
profondeurs de l’univers
de Charbel Aoun. Il n’y a
qu’un pas à faire du jardin
d’éden, où sont entreposées
les planches qui accusent
la barbarie destructive,
aux villes abandonnées par
toute sensibilité environnementale là où seul l’esprit
de la pierre résiste encore.
Au-delà d’une toile, les
œuvres par leurs dimensions tout en profondeur
confrontent le spectateur
à sa réalité. Cage nuage,
Mausolée, ou Mont-Liban,
des titres qui participent à
un idéal laissé au bord du
chemin, celui qui mène au
jardin de l’artiste. Lorsque,
dans un accompagnement
musical assuré par les milliers d’oiseaux ayant trouvé
refuge chez lui, Charbel Samuel Aoun déclare : « Face
au virus, je crée un antivirus, je distribue des arbres
que je plante moi-même,
je construis des rêves à
partager. Face au vide de
la ville, je comble ma vie
de matières qui honorent
cette vie, qui transcendent
l’esprit, celui de la sève,
du pollen et des graines de
fruits. »
Arrêter le fonctionnement écologique terrestre,
interrompre le cycle de
l’eau, détruire la biodiversité, aux détriments des
chapes de béton et des tours
en verre, c’est participer,
chacun, à créer sa propre
tombe, celle qui nous prendra de notre vivant. Mais
reposer à l’ombre d’un olivier et déguster les mûres
de toutes les tailles du jardin de Charbel Aoun, c’est
résister comme lui et se
sentir vivant.
*Jusqu’au 14 mai 2016.
Mina el-Hosn, rue Salloum,
imm. Capital Garden,
rez-de-chaussée. Horaires
d’ouverture : de lundi à
samedi, de 10h à 20h. Tél.
70/949029.
« Nous sommes très surpris par
cette décision, assure le producteur de Mashrou3 Leila,
Karim Ghattas. C’est la première fois que ça nous arrive.
D’autant que Mashrou3 Leila
s’est précédemment produit à
trois reprises à Amman, où il
est très apprécié. »
« Nous étions très enthousiastes à présenter notre nouvel
album Ibn el-Leil en Jordanie.
Un pays qui est un peu notre
seconde patrie, où nous avons
de très nombreux fans et où
nous rejoignent à chacun de
nos concerts nos inconditionnels en provenance des divers
pays arabes », signale pour sa
part Carl Gergès, l’un des musiciens du groupe.
En 8 ans de tournées dans
le monde et les pays de la région, le groupe n’a jamais été
confronté à ce genre de situation. « On ne lie pas cette décision à la région. Cela pourrait
arriver dans n’importe quel
pays », affirme d’ailleurs le producteur. « Nous avons donné
des concerts partout, aussi bien
dans les pays occidentaux qu’en
Égypte, au Maroc, aux Émirats
et au Liban bien sûr sans aucun
problème jusque-là. »
Quelles sont les raisons
avancées pour justifier cette
annulation ? « Elles sont floues,
répond Carl Gergès. Selon le
ministère du Tourisme, il semblerait que nos valeurs ne s’accordent pas avec l’authenticité
du site, l’amphithéâtre antique
romain de Amman, où nous
devions nous produire. Ce qui
est étonnant, vu que c’est là que
nous avions donné nos trois
précédents concerts. »
Le groupe indique sur sa
page Facebook avoir été informé « officieusement » que la
raison de ce brusque changement, quelques jours avant le
jour du concert, était due à l’intervention de certaines autorités qui auraient fait pression sur
des personnalités politiques.
Des rumeurs courent même
sur la possibilité que cette annulation soit due à une requête
du lobby catholique jordanien. « On ne peut pas porter ce genre d’accusation sans
preuves, avance prudemment
Carl Gergès. Mais la presse,
qui, dans son ensemble, nous
soutient largement, fait état de
pressions religieuses exercées sur
les autorités. »
Une décision
du Parlement jordanien
Dans un article du quotidien jordanien el-Khabar, qui
circule sur les réseaux sociaux,
une quelconque implication
d’autorités religieuses n’est
cependant pas évoquée directement. L’auteur rapporte plutôt la décision prise par le Parlement jordanien d’interdire
définitivement au groupe de
se produire sur son territoire
– le message véhiculé par leurs
chansons n’étant pas, selon les
autorités à Amman, conforme
aux valeurs et aux traditions
du pays et de la société jorda-
nienne. Une dépêche de l’AFP
faisait mention hier d’un post
sur Facebook du député Bassam al-Battouche, indiquant
avoir lui-même demandé au
gouverneur de Amman l’annulation du concert du groupe
Mashrou3 Leila. Pour le
député jordanien, « le groupe
libanais controversé fait l’apologie d’idées étrangères à notre
société et culture arabo-musulmane. Il évoque dans ses
chansons sexe et homosexualité, appelle à la rébellion
contre les gouvernements et
les sociétés, et fait l’apologie
du satanisme ».
« Nous ne prônons que la
liberté, l’égalité et l’amour
dans des textes qui ne parlent
au final que de choses très
humaines, assure Carl Gergès. Et nous continuerons à le
faire, sans rien changer à notre
répertoire et notre style »,
poursuit-il. « Cette annulation
injustifiée nous a frustrés bien
évidemment, mais la réaction
des fans qui nous soutiennent
nous a largement réconfortés. » Sont-ils prêts à se produire à nouveau à Amman si
le gouvernement jordanien
revient sur sa décision ? « Sans
doute. Pourquoi devrionsnous punir nos fans jordaniens
?… »
« Nous voulons juste continuer à porter les couleurs de
notre musique partout dans
le monde, sans avoir à justifier
de ce que nous sommes ou de
notre mode de vie », affirme en
conclusion Karim Ghattas.
« Pour la première fois de ma vie, j’ai honte
de la Jordanie, mon pays... »
Sur son compte Facebook, Zane Siraj Sinno,
la mère de Hamed Sinno, elle-même d’origine
jordanienne, écrit : « En tant que jordanienne et
mère du chanteur de Mashrou3 Leila, je suis fière
de ce que ce groupe a osé accomplir. Je suis fière
de mon fils. Je suis fière de l’intégrité de tous les
membres de cette formation. Du courage que
secrète chacune de leurs chansons, de la somme
de réflexion et de lectures qu’ils ont mise dans
chaque mot, sachant qu’ils s’adressent à toute
une génération. Il est regrettable que la profondeur de leurs textes ait échappé à ceux qui les
critiquent et qui ne sont, hélas, que le reflet de la
situation dans notre région du monde (…) Je suis
fière de Mashrou3 Leila, mais pour la première
fois de ma vie, j’ai honte de mon pays, la Jordanie, qui n’a pas apprécié le fait que ce groupe ait
du sang jordanien… »
Mashrou3 Leila à Baalbeck.
Photo archives
Concert
Quand la campagne municipale se fait musicale
Au Station, la jeunesse beyrouthine et les artistes libanais se sont rassemblés hier soir
pour soutenir, en musique, Beyrouth Madinati.
Caterina BELARDI
Ambiance
décontractée, conviviale et jeune, à
l’image de ce que représente
Beyrouth Madinati – le
changement. Voire le relais.
Au Station à Jisr el-Wati,
hier soir bondé, les jeunes
Beyrouthins, bière à la
main, se posent et causent,
se croisent et se retrouvent.
Amitiés,
connaissances
ou inconnus, des liens se
tissent ou se renouent, pendant que différents artistes
libanais animent la scène de
cette salle au caractère underground et loftien et aux
murs blancs. Un canevas
blanc pour le pays ?
C’est Nadine Labaki
qui monte en premier sur
scène, à la surprise et la
joie du public. « Citoyenne
de Beyrouth, j’ai peur pour
ma ville, j’ai peur pour mes
enfants, et surtout de ne
pouvoir rien faire. Quitter
ou quitter ? » se demandet-elle.
Six formations différentes
se sont ensuite succédé. À
commencer par les sœurs
Keserwany, Michelle et
Noël, mobilisées contre
les drames (et les déchets)
politiques du pays, avec
leur tube Zaffatleh el-Tarik. L’originalité de Karim
Khneisser ne passe pas inaperçue. Anthony Khoury,
au nom du groupe Adonis,
s’ajoute au cocktail musi-
cal. Il tend la main à Zeid
Hamdan, le leader de la
scène électro-underground
libanaise. Avant de céder
la place aux rappeurs RGB
et Rakans. Et c’est Ali
Hamdan, DJ vétéran, qui
a orchestré les interludes
et tissé les liens entre les
artistes.
« Culturellement, il y
a un véritable problème
au Liban », déclare Zeid
Hamdan, l’un des principaux collaborateurs et initiateur de ce concert. « Les
artistes partagent le désespoir de ne pas être représentés et de n’avoir aucune
législation dans ce contexte
politique affreux », assènet-il. Leur ras-le-bol va inci-
ter le musicien et producteur à plaider pour le projet
de Beyrouth Madinati. « Je
fais partie de la génération qui n’a jamais voté, ou
voulu voter. Beyrouth Madinati est un vecteur d’espoir. C’est un programme
d’idées, un programme
indépendant, sans religion,
sans politique », s’enthousiasme-t-il.
« Ils ont désormais
le choix »
Spontanément,
Zeid
Hamdan et Michelle Keserwany se mettent tous deux
au service de la campagne.
Le projet du concert se développe en coordination avec
l’équipe de Beyrouth Madi-
nati. En une semaine, tout
est mis en place. « Les délais relativement très courts
nous ont empêchés d’avoir
une liste d’artistes plus large,
mais plusieurs groupes absents, dont Mashrou3 Leila,
actuellement en concert,
nous ont exprimé leur support à distance », révèle Zein
Hamdan.
« Mon espoir est grand.
Il faut que les gens comprennent qu’ils ont désormais le choix de pouvoir
voter pour des idées et non
pas pour des clans, ou pour
des partageurs de butin de
guerre », poursuit-il. « Je
pense à mes enfants. C’est
une ville qui ne ressemble
plus à rien, une jeunesse qui
Les sœurs Keserwany sur scène, hier, au Station. n’a plus d’identité entourée de tours et gratte-ciels.
Il faut nettoyer le système
pour nettoyer la ville ! »
Le plus grand espoir ?
« Revenir à Beyrouth, la
ville dont on rêve », lance
Nadine Labaki au public,
Photo Michel Sayegh
en adressant un appel la
jeunesse. « Et maintenant
on va où ? » On va aux urnes
le 8 mai.
16 La Seize
jeudi 28 avril 2016
Beyrouth insight
par Carla HENOUD
Dyma Demirdjian, des initiales
gainsbourgiennes, et des histoires (de goût)
Le dessin de pinter
C’est avec un sac à dos plein à craquer de tenues différentes que Dyma Demirdjian voyage beaucoup,
souvent et ramène pour son blog les tendances, les expos et les news du monde qu’elle aime. Son guide
de routard très féminin signé Initials DD.
tout. Le petit positif vaut
tous les négatifs. »
Ses grands yeux noirs souriants
soulignent un air espiègle, une
légèreté qui lui donne des
ailes et l’envie, tout le temps,
de partir. Ce matin en petite
robe marinière Sacaï et ballerines, l’après-midi en jeans
et veste Yves Saint Laurent,
chaussures à talons 10 cm,
Dyma Demirdjian s’amuse
tout en travaillant. En créant,
sur un air de Gainsbourg, son
blog baptisé Initials DD, elle a
réussi à y mettre tout ce qu’elle
aime : l’écriture, la découverte, les expositions, l’art, la
culture, et « la mode, la mode,
la mode »…
C’est en se laissant aller au
gré des départs forcés ou choisis, des tentations de nouvelles
pages, en se laissant emporter par sa curiosité naturelle,
presque enfantine, que DD a
atterri sur ce blog qui lui ressemble, forcément, beaucoup.
Un chat qui se faufile, deux
yeux, justement étonnés, dans
de majuscules initiales DD
pour logo, le blog semble être
une destination importante
dans la vie de cette fashionista. Une fashionista avec de
l’esprit, une pointe d’humour
et une autodérision nécessaire
pour prendre les choses au
sérieux tout en l’étant moins.
« Ah tiens, je n’étais pas
au courant de ça »
Partir, revenir
Née à Beyrouth, la jeune
femme tombe tôt dans la
marmite de l’impatience.
« J’ai vite eu la bougeotte »,
avoue-t-elle. « J’ai grandi à
Genève, poursuit-elle. À 17
ans, j’ai fait ma petite valise
et je suis partie. Je n’en pouvais plus de cette ville morte
où rien ne se passe. » Cap
sur Paris, la Ville lumière
où tant de choses se passent,
et l’Université américaine
où elle suit des cours d’histoire de l’art et d’histoire de
cinéma. « C’est là, dit-elle,
qu’ont commencé mes petites vadrouilles. » Sac à dos
ou sac de grandes marques
qu’elle déplace de ville en
ville et, bien que « folle de
Paris », Dyma Demirdjian
s’embarque pour New York
élargir ses horizons. L’essai
ne va pas durer longtemps.
« Je n’ai pas vraiment fait l’effort de m’intégrer. Mon cœur
était resté à Paris. » Nouveau
départ, cette fois-ci pour
Beyrouth. « L’idée de rentrer ne me déplaisait pas… »
Nous sommes en 2001. DD
devient rédactrice dans la
page cinéma de L’Orient-Le
Jour. Mais 5 ans plus tard,
elle repart pour cause de nou-
velle guerre. Celle de juillet
2006. Genève peut-être ?
« Ça n’a pas fait long feu. »
Ce sera Paris, un stage chez
un créateur de pashminas, un
métro-boulot-dodo qui ne lui
plaisait pas, un « je me cherchais encore », puis un « yallah, je retourne à Beyrouth »
trouver sa voie dans la mode.
Et de préciser : « J’ai toujours
aimé ce domaine. Les choses
m’ont paru évidentes. » Durant quelques années, elle
travaille dans le journalisme,
en collaborant avec L’Officiel et Elle Magazine, dans
la joaillerie auprès de Sélim
Mouzannar, avant un nouvel
appel pour l’Europe, et plus
précisément Londres. « Je
n’ai aucun problème d’adaptation… Et j’adore les nouveaux départs ». So London
it is. Très vite, elle trouve un
emploi chez Harvey Nichols
en tant que personal shopper. Une offre qu’elle décline,
« pas assez motivante ». Elle
préfère se remplir la tête
d’images, de découvertes,
d’expositions. « J’ai exploré la
ville quartier par quartier. »
Au bout d’un an de pérégrinations et de belles errances,
la phrase qui résonne « il faut
faire quelque chose de ma
vie » lui donne des fourmis
dans les pieds et la tête. Le
lieu, nouvelle évidence : Beyrouth. « Une des plus belles
villes au monde, en dépit de
Encouragée à créer son
blog et bien que « pas vraiment connectée sur les réseaux
sociaux, je préfère le papier, le
magazine », elle se lance dans
cette aventure. « C’est une
plateforme qui m’a permis de
combiner tout ce que j’aime, la
mode et le life style. Elle reflète
ce que je suis, un mélange d’Occident et de Moyen-Orient.
Initials DD parle essentiellement de Londres, Beyrouth et
Paris. Des villes où j’ai vécu, qui
me définissent chacune à leur
manière et que j’aime partager. Que ce soit une marque de
mode, un designer, une bonne
adresse ou une expo, je ne parle
que de ce que j’aime », dit-elle.
Le style du blog est personnel, léger et sur le ton de l’humour. Mais en même temps,
les articles sont informatifs.
« J’aime l’idée qu’on lise une
rubrique amusé mais tout en se
disant : “Ah tiens je n’étais pas
au courant de ça”. » Rédigé en
anglais, « parce que c’est plus
pratique, plus actuel et plus international », le blog est divisé
en trois rubriques : Style, Stories et Life Style. Ponctuées de
photos d’elle « en situation »,
« même si, confie-t-elle, c’était
particulier au début », elle précise : « Il m’a semblé important
de montrer ce que je porte,
comment je le porte et de rester
libre de mes choix. Mais c’est
tellement virtuel tout ça, que
ça devient un jeu, surtout pour
moi qui adore m’habiller et me
changer ! » Un an et un mois
plus tard, les Initials DD se font
un nom. Dans les projets de ce
petit bout de femme pleine
d’énergie : « Faire des collaborations avec des marques et
développer une collaboration
avec elles. Concevoir un article,
écrire pour des magazines. »
Rester dans la mode, la mode
et la mode et puis, un matin,
prendre son sac et repartir.
Pour mieux y revenir.
Échappée belle
Guitariste exceptionnel, libre
penseur, poète, Keziah Jones
c’est du style et de l’élégance.
Père du blufunk, il a inventé
un nouveau son, mélange
de blues, de soul et de funk.
Félin gracieux, la voix également féline et sensuelle,
le look toujours soigné et le
chapeau toujours vissé sur la
tête, même lorsqu’il jouait
dans les métros parisiens,
sa première scène. Il y sera
d’ailleurs repéré en 1991
par Delabel France. Suivra
un premier titre, l’incontournable Rhythm is Love.
Keziah Jones démarre ainsi
sa carrière, influencé par le
musicien nigérien Fela, Jimmy Hendrix et Prince. Son
funk, mêlé d’afrobeat, est sa
marque de fabrique. Une musique métissée qui parcourt le
monde et des albums dans
la même veine : Blufunk Is
Dead, African Space Craft, Liquid Sunshine, Black Orpheus,
Nigerian Woods ou encore
Captain Rugged. Le musicien
charme autant les foules dans
les stades où il se produit, en
ouverture du concert des Rolling Stones, dans des clubs
plus intimes ou dans le métro
parisien où il s’est (re)produit
depuis quelques années.
Keziah Jones sera au MusicHall Waterfront le lundi 2
mai. Une production signée
Liban Jazz. À ne pas rater.
Pour plus d’informations :
https://www.facebook.com/
events/554428141402214/
Pendant ce temps, ailleurs...
Trente ans après, les Insus rebranchent Téléphone
inoxydables comme Un autre
monde, Ça c’est vraiment toi,
Cendrillon et New York avec
toi. Actif entre 1976 et 1986,
Téléphone a vendu au total
quelque 6 millions d’albums.
Évoquée depuis de longues
années mais jamais concrétisée, cette « reformation » était
visiblement très attendue par
les fans : « Plus de 450 000
places » ont été vendues lors
de la mise en vente des 45
premiers concerts, a dit le
producteur Gérard Drouot,
en annonçant huit concerts
supplémentaires. Selon le site
du groupe, près de la moitié
des concerts affichent déjà
complet.
Plusieurs tentatives de
reconstitution du célèbre
groupe de rock français
avaient déjà eu lieu, en 1999
puis en 2010, mais n’avaient
pas abouti, notamment en
raison des dissensions existant
avec Corinne Marienneau.
Lors de leurs concerts de
retour, en septembre, Jean-
par Patricia KHODER
Le (délicieux)
pain quotidien
de Ralph Bitar
par C.H.
Le blufunk débarque au Liban
avec Keziah Jones
Trente ans après la fin de Téléphone, trois membres de ce
groupe phare du rock français
des années 1980 rebranchent
le courant sous le nom des Insus, avec une tournée géante
qui a démarré hier en France.
Désormais sans leur bassiste historique Corinne
Marienneau, écartée de cette
« reformation » officialisée en
septembre par un concert surprise sur une petite scène parisienne, Jean-Louis Aubert,
Louis Bertignac et Richard
Kolinka vont assurer plus
de 50 concerts jusqu’en novembre. Ils seront notamment
l’une des têtes d’affiche dans
de nombreux festivals d’été en
France : Eurockéennes, Main
Square, Vieilles Charrues,
Francofolies...
À l’instar du chanteur Michel Polnareff, qui démarre
sa propre tournée du retour
samedi, les Insus reprennent
la route sans nouvelles chansons, mais avec une grosse
envie de faire revivre des tubes
Papilles
Louis Aubert, Louis Bertignac et le batteur Richard
Kolinka avaient joué avec le
bassiste Aleksander Angelov
(alias Alex). « S’ils ont envie
de jouer ensemble, personne
ne peut ni leur interdire ni
leur reprocher, mais ils reforment rien du tout... ils jouent
ensemble », avait regretté la
bassiste écartée en septembre.
Le 40e anniversaire de la
création du groupe (1976)
et le 30e de sa disparition
(1986) ont donné lieu à plusieurs rééditions à l’automne,
ainsi que la sortie d’un album
hommage avec des reprises
par la jeune génération.
Depuis la fin de Téléphone,
Jean-Louis Aubert (61 ans),
souvent accompagné de Richard Kolinka (62 ans) à la
batterie, et Louis Bertignac
(62 ans) ont connu le succès
en solo et avaient déjà ponctuellement rejoué les morceaux de Téléphone.
(Source : AFP)
De gauche à droite : Jean-Louis Aubert, Louis Bertignac et Richard Kolinka le 15 septembre dernier
lors d’un concert à Lille. Denis Charlet/AFP
Photo Krix Berberian
Ralph Bitar est ingénieur et,
même s’il a ouvert il y a peu
une boulangerie organique
qu’il a baptisée Bread Butiq, il
demeure fidèle à son premier
métier. D’ailleurs, c’est à partir de cette boulangerie de Jal
el-Dib, où il pétrit lui-même
la pâte après avoir choisi les
meilleurs ingrédients, qu’il
reste connecté via Internet à
son entreprise spécialisée dans
le développement de logiciels.
« J’ai tout étudié, tout organisé avant de me lancer », souligne Ralph Bitar, qui est clairement un perfectionniste né.
Encouragé par ses amis et sa
famille, il se lance donc dans
cette entreprise particulière,
devenant un des rares boulangers au Liban à utiliser le
levain dans sa fabrication du
pain. Un produit purement
naturel, fabriqué à partir de
farine et d’eau.
Son amour des aliments
sains est presque inné. « J’ai
toujours été attentif à la composition des aliments. Aujourd’hui, je ne mange plus
que des produits naturels »,
note-t-il.
Cet intérêt s’est développé
quand il est parti aux ÉtatsUnis, où il fallait alors faire
un effort particulier pour s’alimenter sainement. C’est là
qu’il a commencé à préparer
son propre pain. « Il m’était
vraiment difficile d’avaler leur
pain industriel. Et un jour,
dans une librairie, j’ai trouvé
un livre intitulé The Festive
Book of Bread qui présentait
des recettes liées à la préparation de pains particuliers »,
raconte Ralph Bitar.
Il tente une première recette
et commence ainsi à confectionner son propre pain. De
retour au Liban, il partage sa
recette avec sa mère, qui est
elle-même un cordon bleu.
« C’est elle qui m’a donné
le goût des bonnes choses.
Carole Bitar, ma sœur, aime
aussi la cuisine et elle a tenu
durant plusieurs années son
propre restaurant à Achra-
fieh », dit-il. Cette passion
remonte à son enfance où,
se souvient-il, lors d’un été
passé en montagne, il s’était
plu à préparer des manakich
utilisant un four improvisé
fabriqué à partir d’une dalle
chauffée avec des brindilles
de bois. « Je devais avoir dix
ans. J’étais avec un camarade
et nous nous sommes mis à
vendre ces galettes aux passants et aux automobilistes. Je
me rappelle, j’avais gagné 300
livres… C’était une grosse
somme à l’époque ! », s’exclame-t-il.
Aujourd’hui, c’est dans une
boulangerie ultramoderne que
Ralph Bitar pétrit son pain
au levain, utilisant plusieurs
genres et divers mélanges de
farine organique, et cela tout
en gardant un œil vigilant sur
son entreprise dont le siège se
trouve à Berytech.
« Avant d’ouvrir Bread
Boutiq, j’ai fait une étude de
marché et j’ai suivi des formations en Europe », dit-il.
C’est avec les meilleurs experts en pain qu’il a travaillé
en Espagne et en Italie où il
a perfectionné la confection
du Panettone, très justement
baptisé le roi du pain, car très
difficile à préparer.
Ralph Bitar ne rechigne
pas sur la qualité supérieure
des ingrédients qu’il utilise.
En proposant son produit,
il veut encourager les gens à
redécouvrir le véritable goût
du pain, encore plus inspiré
par un livre illustré datant de
1890, qu’il vient de découvrir,
hérité de son grand-père.
Sérieux, exigeant, Ralph
Bitar met de la passion dans
tout ce qu’il fait. Il aime les
sports de glisse, le volley-ball
et le billard. Côté aliments, il
a une préférence pour… les
produits fermentés, comme
le fromage, le vin et, bien sûr,
le pain. Il aime aussi « tout ce
qui est bon ». « Et l’on ne peut
pas confectionner de bonnes
choses avec des produits médiocres », martèle-t-il.

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