carnosaur 3

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carnosaur 3
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CARNOSAUR 3
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Titre original : CARNOSAUR 3 : PRIMAL SPECIES
Année : 1996
Nationalité : Etats-Unis
Acteurs : Scott Valentine, Janet Gunn, Rick Dean, Anthony Peck, Roger Halston, Terri J. Vaughn, Billy
Burnette, Morgan Englund, Stephen Lee, Justina Vail, Cyril O´Reilly & Abraham Gordon
Réalisateur : Jonathan Winfrey
Scénario : Rob Kerchner
Musique : Kevin Kiner
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Les films novateurs à grand budget ont souvent ouvert la
voie à une multitude d´avatars plus ou moins réussis. Dans le
cas des dino-movies, on ne sait pas trop si on doit remercier
Steven Spielberg pour son JURASSIC PARK ou le coller au
coin avec un bonnet d´âne sur la tête. Les métrages où
batifolent des bébêtes à écailles de tout genre et de toute taille
existent depuis des lustres mais le genre s´est quand même pris
une injection survitaminée suite aux aventures affolantes dans
le parc d´attraction précité. Les résultats non exhaustifs vont de
sympathique (KOMODO) aux ridicules mais amusants
CARNOSAUR et RAPTOR, pour enfin se planter en beauté
suprême avec la dernière addition en date, l´insauvable
PTERODACTYLES.
Ici, point de reptiles volants en vue. Comme son titre
l´indique, nous avons droit aux espèces carnivores sous forme
de deux velociraptors et d´un T-Rex. Enfin, c´est ce qu´une
illustre femme docteur nous dit et on veut bien la croire si au
moins on avait le droit de voir les-dites créatures de temps en
temps. Mais résumons d´abord la chose. Un convoi de l´armée
est attaqué par des terroristes qui aimeraient voler l´uranium
transporté. Mais saperlipopette, voilà-t-il pas que le
gouvernement a menti à tout le monde ! Au lieu d´uranium, le
convoi cachait des dinosaures génétiquement modifiés et
cryogénisés (tout de suite, les grands mots !). Les bestioles
vont alors dégeler à la vitesse de l´éclair et bien sûr, elles ont
faim.
La jaquette proclame fièrement que ce «CARNOSAUR 3
clôt avec brio la fantastique saga produite par Roger Corman».
Tout amateur du genre qui se respecte aura sans doute la même
réaction que nous à la lecture de cette phrase pondue par une
équipe publicitaire de choc : Le fou-rire suivi par une
consternation complète. Dans nos souvenirs lointains, les deux
premiers opus n´ont jamais atteint le même niveau brillant que
d´autres sagas plus connues, au hasard celle d´ALIEN, mais
passons. Si ça se trouve, nous serons surpris du résultat et on ne
demande que ça, d´ailleurs. Au diable, les préjugés infondés !
Sauf que… Qui dit Roger Corman dit également petit budget
pour un tournage dont le nombre de jours se compte sur les
doigts des deux mains (voire parfois une seule). Et force est de
constater que certains réalisateurs ne sont vraiment pas inspirés
par le manque de moyens, j´ai nommé Jonathan Winfrey, un
ancien de l´écurie Corman avec beaucoup de séries TV à son
actif. Bon, Jonathan, on s´excuse mais franchement, tu devrais
te trouver un autre métier. Tes cadrages sont inexistants et le
fait de tilter la caméra de quelques degrés ne provoque pas un
effet boeuf plein de suspense mais juste un torticolis au
spectateur qui se demande pourquoi personne n´a remarqué que
le pied de l´appareil était défectueux. Tu as des enfants ? Non
parce qu´on dirait que ta technique a été apprise en étudiant
scrupuleusement ces petits schémas que l´on retrouve dans ces
oeufs surprise en chocolat dont les petits raffolent. Nous
sommes désolés de t´imposer cette dure épreuve mais tu sais,
parfois les mauvaises intentions peuvent en cacher de bonnes et
nous aimerions juste te voir réussir quelque chose dans ta vie.
En dehors d´un plateau de tournage, s´entend.
Et pourquoi as-tu choisi des acteurs dont il est impossible de
différencier les hommes des femmes ? Evidemment, vu le
niveau des dialogues qui, de toute évidence, ont été improvisés
sur place, nous pouvons comprendre certaines de leurs
difficultés à exprimer la bonne émotion mais cela n´excuse pas
tout. Par contre, pour ton héros, t´as fait mouche avec Scott
Valentine ! Les plus perspicaces des spectateurs l´auront peutêtre vu dans l´un de ses nombreux téléfilms ou alors dans THE
UNBORN II (alias NE POUR TUER en vidéo) mais si le
bellâtre ne vous a pas laissé de souvenir impérissable, jetez un
coup d´oeil à sa performance ici. Sa photo mériterait de figurer
dans le dictionnaire sous la définition du «Héros Américain» :
Droit, fier de servir son pays sans sourciller ni poser de
questions et prêt à se sacrifier pour le devoir. Scott devient le
colonel Rance Higgins, véritablement habité par ce rôle intense
d´homme dont la constipation chronique lui a ôté toute capacité
à sourire ou se détendre (enfin, c´est ce qu´on dirait, nous ne
présumons pas savoir quoi que ce soit sur sa vie privée). Et au
cas où on l´aurait oublié, le colonel nous rappelle à l´ordre
toutes les cinq minutes avec ses paroles tonitruantes concernant
«l´extrême danger de la mission et de ces créatures». Ouf !
Et comme un problème ne vient jamais seul, on t´a
également imposé John Carl Buechler aux effets spéciaux.
Mais, Jonathan, enfin, une vue subjective des dinosaures en
négatif n´est pas crédible pour un sou. On ne pense pas à
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PREDATOR en voyant ça, on se dit juste que l´équipe s´est
amusée avec les filtres du logiciel. Et quand un dinosaure
attaque – oui, bon, on n´a pas la possibilité d´avoir des exemples
concrets sous les yeux vu qu´ils se sont éteints mais on connaît
quand même la taille de leurs dents – donc quand une telle
bestiole a faim, les dégâts sont affreusement salissants. Les
membres seraient violemment arrachés et le sang giclerait en
geysers jouissifs alors pourquoi ne voit-on rien d´autre qu´une
ou deux flaques par terre et une jambe en plastique coupée net
? Les dinosaures génétiquement modifiés auraient-ils appris à
se servir de couteaux tranchants et à manger proprement ? Ou
encore à asperger les murs de sang contenu dans un pistolet à
eau ? Ah mais non, ce ne sont pas des vrais dinos mais juste
des volontaires en costume, ha ha ! Il aurait mieux valu durcir
la mousse, alors, parce que quand l´une des bestioles se fait
coincer dans une porte, on s´attend à l´entendre couiner comme
un jouet pour chien. Il faudrait aussi expliquer à Buechler
qu´un T-Rex, c´est grand dans le sens énorme.
Marija Nielsen
Les braves soldats passent le temps comme ils peuvent à
rechercher les dinosaures. Et ils cherchent… et cherchent… et
cherchent encore un peu. Le spectateur ne peut qu´assister
ébahi à son propre ennui autant qu´à leur niveau d´intelligence
collectif qui ne doit pas dépasser le quotient intellectuel d´une
larve. Le plus étonnant est qu´ils ont l´air de n´avoir jamais pris
de leçons de tir ce qui est tout à fait incompréhensible
lorsqu´on manie des lance-grenades. La menace des Casimirs
ne devait pas être bien convaincante sur le plateau.
Tout ceci ne présage rien de bon pour ceux de nos lecteurs
bienheureux qui n´ont pas encore découvert cette fantastique
saga, nous en sommes conscients, mais parfois, nous nous
devons aussi de les mettre en garde. Alors, si ces quelques
mots sur le fond ne vous ont pas encore persuadés d´éviter ce
film comme la peste, enfonçons le clou avec la forme. L´image
est présentée dans un 4/3 d´une laideur exemplaire. Elle ne
comporte pas de défauts notables (normal, nous avons eu
l´honneur de l´édition Prestige avec restauration numérique !)
mais elle n´a absolument aucune saveur. Les couleurs sont
ternes, la profondeur de champ n´existe pas et aucun décor
n´est exploité de façon juste décente.
Les pistes sonores sont au nombre de deux, doublage
français ou anglais sous-titré, et rivalisent de platitude avec les
dialogues. Les sous-titres ont l´air d´appartenir à un film
différent quand ils ne sont pas simplement manquants. Parfois,
la traduction frise carrément le surnaturel – ainsi, le colonel
Rance devient Hans (…) et «a lizard on steroids» devient «un
lézard astéroïde»… Le plus grave est que ces erreurs n´ajoutent
même pas quelques grammes d´humour dans ce film qui n´en
possède aucun.
La section suppléments est tout un programme également
puisque nous avons droit à une bande annonce et une interview
de Roger Corman. Ah, chouette, qu´on se dit, c´est toujours
sympa d´entendre parler le producteur légendaire de près de
400 films et encore en pleine forme cinématographique. Nous
cliquons sur le menu et là, hallucination totale devant un texte
déroulant étant paru dans Les Années Laser. Cruelle déception
et on n´apprend absolument rien que l´on ne savait pas déjà, les
questions étant même souvent plus longues que les réponses.
Heureusement, il reste encore la bande annonce d´ATTACK
OF THE CRAB MONSTERS dont les 2 minutes en N/B sont
bien plus sympathiques que CARNOSAUR 3 en entier.
Nous aurions aimé terminer en beauté en vous encourageant
malgré tout à investir dans cette galette sans prétentions, mais
malheureusement, ce n´est pas possible. Vous voilà prévenus.
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