Maladie d`alzheimer, hippocampe et neuroimagerie (PDF
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Maladie d’Alzheimer, hippocampe et neuroimagerie K. MEVEL (1), G. CHETELAT (1), B. DESGRANGES (1), F. EUSTACHE La maladie d’Alzheimer (MA) est une maladie neurodégénérative qui touche les deux tiers des personnes âgées démentes. Avec le vieillissement de la population, ce chiffre risque d’augmenter dans les années à venir. L’enjeu que constitue le dépistage de cette maladie est donc très important. À l’heure actuelle, le diagnostic n’est posé avec certitude que post-mortem, après autopsie du cerveau. Les critères cliniques (1, 45) ne fournissent qu’un diagnostic probabiliste de l’affection et ce à un stade déjà évolué de la maladie. Le diagnostic de la MA à un stade précoce constitue donc une priorité du point de vue de la santé publique et devient un objectif pour la recherche. Aussi, les études visant à déterminer des facteurs prédictifs de la maladie se multiplient. Dans ce but, une population de patients s’avère être une cible privilégiée : les patients MCI (Mild Cognitive Impairment ou « déficit cognitif léger »). Ces patients présentent une perturbation des capacités cognitives supérieure aux difficultés induites par le vieillissement normal mais en l’absence de syndrome démentiel. Plus particulièrement, les MCI dits « amnestic » sont des individus présentant un déficit isolé de la mémoire épisodique, système mnésique responsable de l’encodage, du stockage et de la récupération des événements et de leur contexte temporo-spatial d’acquisition (69), déficit qui pourrait constituer les premières manifestations de la maladie. Chez ces patients, le risque de développer la MA est accru : le taux de conversion vers la MA est de 10 à 15 % par an (53, 56). En conséquence, les MCI constituent une population d’étude idéale : parce qu’une partie importante d’entre eux développera la MA dans les années qui suivent, ils sont susceptibles de présenter entre autres des signes neurobiologiques précurseurs de la pathologie. ALTÉRATIONS NEUROBIOLOGIQUES ET NEUROIMAGERIE DANS LA MALADIE D’ALZHEIMER La MA est caractérisée par deux grands types d’altérations neuropathologiques, mises en évidence par des analyses histologiques post-mortem. Le premier type d’altération est la formation de plaques séniles, qui correspondent à des dépôts extra-neuronaux d’une protéine : la protéine amyloïde A4. La seconde altération est appelée dégénérescence neurofibrillaire (DNF). Il s’agit de l’accumulation intraneuronale et anormale de protéines Tau. Ces dernières empêchent le flux axonal vital de se faire correctement par les microtubules, qu’elles désassemblent. Mais ce phénomène n’est pas spécifique à la MA, il se retrouve aussi dans le vieillissement normal : des DNF sont observées dans le lobe temporal médian, et plus particulièrement dans l’hippocampe des sujets âgés sains. Le lobe temporal médian est une région cérébrale qui comprend l’hippocampe mais aussi le gyrus parahippocampique (qui inclut lui-même les cortex entorhinal, périrhinal et parahippocampique) et l’amygdale. L’hippocampe joue un rôle crucial dans les processus de mémoire épisodique, système mnésique dont la perturbation est la caractéristique principale des patients MCI amnestic et donc de la MA. De la Monte (14) rapporte l’existence d’une corrélation entre la distribution régionale des dégénérescences neurofibrillaires (DNF) et la distribution de l’atrophie cérébrale. En accord avec les travaux de Braak et Braak (4, 5, 6), Delacourte et al. (17) proposent que l’expansion des DNF au sein du cerveau, au-delà d’un certain seuil, est liée à l’évolution des troubles cognitifs dans la MA. Selon eux, 10 stades peuvent être distingués. Le lobe temporal médian serait la première région cérébrale touchée : les DNF envahissent les cortex périrhinal (stade 1), puis entorhinal (stade 2) et enfin l’hippocampe (stade 3). Cependant, à ce stade, on ne détecterait pas d’altération cogni- (1) Inserm-EPHE-Université de Caen Basse Normandie, Unité E0218, Caen, France. L’Encéphale, 2006 ; 32 : 1149-54, cahier 4 S 1149 K. Mevel et al. tive. Ce n’est que lorsque les lésions envahissent tout le cortex temporal (stades 4 à 6) que les individus présenteraient des déficits cognitifs isolés (déficits de mémoire épisodique). À partir du stade 7 (atteinte d’au moins deux aires associatives polymodales), les patients seraient généralement déments. D’après ces études, une atteinte marquée de l’ensemble du lobe temporal (médian et externe) par les DNF semble être ce qui caractérise les patients MCI. Ces deux mécanismes neuropathologiques (plaques séniles et DNF) provoquent la mort des neurones qu’ils affectent ou avec lesquels ils sont en contact : cette perte neuronale induit progressivement l’atrophie de régions cérébrales et par conséquent des troubles cognitifs. L’atrophie, et de la même façon les troubles cognitifs, sont sélectifs : certaines régions cérébrales, et certaines fonctions cognitives, sont particulièrement sensibles et d’autres restent relativement préservées jusqu’à un stade avancé de la maladie. Neuroimagerie anatomique et atrophie Les résultats concernant l’importance d’une atrophie du lobe temporal médian chez les patients MCI et MA ont été retrouvés in vivo, en Imagerie par Résonance Magnétique (IRM). Globalement, le profil général d’atrophie dans la MA suit les stades décrits par Braak et Braak (4). Ainsi, de nombreux auteurs ont démontré qu’une atrophie marquée de la région médiane du lobe temporal est observée dans la MA (figure 1), en comparaison à des sujets âgés sains (3, 36, 40) et ce même à un stade précoce de la maladie (41). Notamment, Chételat et al. (12) ont cartographié la perte de matière grise des patients MCI et MA par rapport à des sujets âgés sains. Les résultats sont également en accord avec les stades d’expansion des DNF décrits dans la littérature : les patients MCI présentent une atrophie des structures hippocampiques, du gyrus cingulaire postérieur et du néocortex temporal comparé aux sujets sains, tandis que les patients MA présentent en plus une atrophie touchant le cortex associatif postérieur. FIG. 1. — Atrophie cérébrale chez 19 patients atteints de maladie d’Alzheimer. L’atrophie prédomine dans la région hippocampique bilatérale [d’après (3)]. Par ailleurs, selon Van der Flier et al. (65), l’atrophie du lobe temporal médian est corrélée avec le fonctionnement cognitif global des patients MCI et MA. Plus spécifiquement, il existerait une corrélation entre le degré d’atrophie cérébrale de la région temporale médiane des patients MCI et leurs perturbations de la mémoire épisodique (déficit d’encodage et de récupération ; 11). Ceci vaut égaleS 1150 L’Encéphale, 2006 ; 32 : 1149-54, cahier 4 ment pour la MA, où l’atrophie de la région hippocampique est corrélée à la sévérité de l’atteinte de la mémoire épisodique (16, 43, 57). En résumé, toutes les études convergent pour dire que l’atrophie de l’hippocampe est un élément majeur dans le tableau de la MA, d’autant plus que cette atrophie est déjà présente à un stade prédémentiel (MCI) et qu’elle semble jouer un rôle crucial dans l’apparition des troubles de mémoire épisodique. Neuroimagerie fonctionnelle et dysfonctionnement La Tomographie par Émission de Positons (TEP) est une méthode d’imagerie fonctionnelle destinée à étudier le métabolisme. Cette technique permet donc de mettre en évidence les dysfonctionnements cérébraux, traduits au travers de l’hypométabolisme, qui se manifeste, entre autre, par une baisse de consommation de glucose. Il existe également une autre technique d’imagerie capable de détecter les dysfonctionnements cérébraux : la Tomographie d’Émission MonoPhotonique (TEMP). La TEMP mesure la perfusion sanguine (ou débit sanguin cérébral) : une hypoperfusion, ou baisse de débit sanguin dans certaines régions cérébrales, peut ainsi être mise en évidence chez des patients. Sur le plan méthodologique, les images obtenues en TEP sont plus précises pour deux raisons. La première provient du fait que les images TEP sont issues de la détection d’un signal émis par deux photons, là où les images obtenues en TEMP sont issues d’une émission monophotonique, ce qui permet une meilleure résolution spatiale en TEP. La seconde est liée au fait que la TEMP ne mesure que le débit sanguin, contrairement à la TEP qui peut mesurer aussi le métabolisme cérébral. Or ces deux paramètres ne sont pas toujours couplés et la mesure du débit sanguin ne reflète pas toujours parfaitement le fonctionnement neuronal. De nombreuses études TEP ou TEMP ont été conduites dans le MCI et la MA, dégageant un profil général de dysfonctionnement. Ainsi, l’atteinte la plus marquée et la plus précoce concerne le cortex cingulaire postérieur (figure 2). En effet, un hypométabolisme ou une hypoperfusion de cette aire cérébrale est constamment retrouvé chez les MCI (10, 11, 52, 53 pour revue). Nestor et al. (53), à partir d’une analyse individuelle des données TEP, ont montré, plus spécifiquement, une atteinte systématique d’une région du gyrus cingulaire postérieur chez tous les patients MCI : le cortex rétrosplénial. Le dysfonctionnement du cortex cingulaire postérieur existe même chez des sujets FIG. 2. — Hypométabolisme cérébral chez 40 patients atteints de maladie d’Alzheimer. L’hypométabolisme prédomine dans le gyrus cingulaire postérieur et le néocortex postérieur bilatéral. L’Encéphale, 2006 ; 32 : 1149-54, cahier 4 sains porteurs du gène de l’APOE4, qui présentent un risque accru de développer la MA, et ceci a été montré tant chez des sujets âgés, que chez des sujets jeunes (59). L’atteinte qui vient ensuite concerne la région temporopariétale. Celle-ci est spécifique aux patients ayant déclaré la MA, ainsi qu’aux MCI qui vont développer rapidement la maladie (2, 11). L’atteinte métabolique précoce du gyrus cingulaire postérieur et du cortex temporo-pariétal serait en partie la conséquence d’un effet à distance causé par l’atrophie de la région hippocampique : la destruction des neurones de cette région isolerait la formation hippocampique, déconnectant les principales afférences et efférences (9, 52, 53, 63). À l’appui de cette hypothèse, Garrido et al. (27) ainsi que Rémy et al. (60) rapportent une corrélation positive entre la densité de substance grise au niveau de l’hippocampe dans la MA et l’activité fonctionnelle des structures limbiques (dont le gyrus cingulaire postérieur) et/ou des régions temporales associatives et pariétales inférieures. De plus, une étude détaillée de Bradley et al. (7) suggère qu’il existe un lien entre les stades d’expansion des DNF de Braak et Braak (4) et l’hypoperfusion de certaines régions : les stades entorhinal et limbique (stades 1 puis 2 et 3 de 17) seraient caractérisés par une hypoperfusion du gyrus cingulaire postérieur, des lobes temporaux médians antérieurs, de l’aire subcalleuse, du précuneus et des hémisphères cérébelleux supérieurs. Avec le stade néocortical (Stades 4 à 6) apparaît une hypoperfusion de la région temporo-pariétale postérieure puis des lobes frontaux. Le dysfonctionnement du cortex frontal, tout comme celui des régions cérébrales citées par Bradley et al. (7), est par ailleurs retrouvé dans de nombreuses autres études (19, 29, 31, 32, 34, 50, 53, 55). L’atteinte structures différentes, telles que le thalamus (19), les corps mamillaires, l’amygdale et le complexe hippocampique (53) est également observée, mais de façon moins constante. Face à cela, certains résultats s’avèrent être contreintuitifs concernant l’hypométabolisme du lobe temporal médian, et notamment de l’hippocampe : l’hippocampe, pourtant atteint en premier par les DNF, n’est pas hypométabolique de façon constante au sein des études. Par exemple, Mosconi et al. (48) ont recensé 200 études TEP, et à leur connaissance, seulement 5 d’entre elles montraient un hypométabolisme de l’hippocampe dans le MCI ou la MA. Par exemple, certains auteurs mettent en évidence une absence d’hypométabolisme ou d’hypoperfusion de l’hippocampe chez les patients MCI (11, 13, 47). A contrario, d’autres études concluent à un dysfonctionnement hippocampique (15, 24, 37, 41, 42, 48, 53). Cette inconstance dans les résultats existe également chez les patients MA : certains auteurs concluent à une absence d’hypométabolisme ou d’hypoperfusion de l’hippocampe (7, 20, 31, 32, 33, 34, 46, 50) et d’autres rapportent un dysfonctionnement hippocampique (8, 25, 27, 38, 48, 49, 51, 54, 55, 61). Toutefois, tant chez les patients MCI que MA, même parmi les études qui rapportent un déficit fonctionnel de l’hippocampe, celui-ci n’est pas prédominant. Maladie d’Alzheimer, hippocampe et neuroimagerie PARADOXE HIPPOCAMPIQUE En résumé, toutes les études morphologiques convergent vers une atrophie majeure de l’hippocampe dans le MCI et la MA par rapport à des sujets âgés sains. En contraste, le dysfonctionnement de cette structure semble relativement discret. Afin d’expliquer l’inconstance des résultats concernant le métabolisme de l’hippocampe chez les patients MCI et MA, diverses hypothèses ont été proposées, soulignant l’importance de certains facteurs, maîtrisés de façon inconstante dans les études. Tout d’abord, l’âge de début de la maladie pourrait jouer un rôle car les dysfonctionnements cérébraux observés seraient influencés par ce facteur. Par exemple, Yasuno et al. (66) rapportent qu’en considérant l’âge comme une variable continue, il est possible de classer les perturbations comme suit : les régions hypométaboliques chez les patients présentant un début précoce de la maladie (âge < 65 ans) sont les régions dorso-frontale, temporo-latérale, pariétales supérieures gauches, ainsi que pariétales inférieures bilatérales. En revanche, plus la maladie débute tard (âge > 65 ans), plus les structures paralimbiques (incluant l’hippocampe) sont hypométaboliques. En résumé, la vulnérabilité de chacune de ces régions est déterminée par l’âge des patients : dans la MA à début précoce, les aires corticales associatives (cortex frontal, temporal et pariétal) sont plus vulnérables face aux processus dégénératifs alors que dans la MA à début tardif, ce sont les régions limbiques les plus vulnérables (39 pour revue). La deuxième hypothèse est liée à un facteur de risque génétique pour la MA : l’allèle 4 du gène qui code pour l’apolipoprotéine E (APOE). En effet, certains auteurs ont étudié l’influence du facteur génétique APOE4 sur le métabolisme cérébral dans la MA et leurs résultats suggèrent que l’association entre ce facteur et un début précoce de la maladie détermine un hypométabolisme hippocampique (30). Enfin, certains facteurs méthodologiques pourraient être à l’origine de la divergence des résultats concernant le métabolisme hippocampique dans la MA. Afin de quantifier le degré d’atrophie ou d’hypométabolisme des patients MCI et MA, il existe principalement deux méthodes. La première est celle des régions d’intérêt (ROIs). Elle consiste à déterminer a priori des régions cérébrales qui semblent pertinentes à étudier et dont le contour sera tracé par un observateur. Il s’agit donc d’une méthode d’analyse région par région, soumise à la subjectivité de l’auteur et qui nécessite une délimitation délicate lorsque le contour des structures cérébrales doit être respecté. Une autre méthode permet d’étudier le cerveau dans son ensemble, voxel par voxel : la méthode SPM (Statistical Parametric Mapping). Il s’agit cette fois-ci d’une méthode d’analyse plus objective mais qui induit une baisse de résolution spatiale due à certaines procédures requises pour l’analyse (notamment la normalisation spatiale et le filtrage des données). Les inconvénients présentés par les méthodes des ROIs et SPM, ajoutés à la complexité et à la taille réduite des régions hippocampiques – atrophiées de surcroît chez S 1151 K. Mevel et al. les patients MCI et MA – pourraient empêcher la mise en évidence des différences significatives dans les mesures fonctionnelles de l’hippocampe. Ainsi, une étude TEP de Nestor et al. (53), menée en ROIs versus SPM, rapporte que la méthode des régions d’intérêt détecterait mieux l’hypométabolisme de l’hippocampe que la méthode SPM. En accord avec cette hypothèse, Mosconi et al. (48) soulignent que les 5 études TEP, parmi les 200 recensées, qui ont rapporté un hypométabolisme de l’hippocampe chez les patients ont utilisé la méthode des ROIs. Il existe également un phénomène appelé « effet de volume partiel » qui pourrait expliquer l’inconstance des résultats en imagerie fonctionnelle. Ce phénomène, induit par la résolution spatiale de la TEP, se traduit par la contamination de la valeur métabolique au sein d’un voxel par celle des voxels avoisinants et tend à provoquer une diminution du signal lorsque les valeurs avoisinantes sont faibles. Au final, l’activité synaptique de certaines régions cérébrales de petite taille et/ou atrophiques va être sousestimée, ce qui est notamment le cas de l’hippocampe dans la MA. Des méthodes ont été mises au point afin de corriger les valeurs de consommation de glucose soumises aux effets de volume partiel. Ainsi, des études ayant utilisé ces méthodes mettent en évidence que l’hypodébit hippocampique détecté par la TEMP serait un artéfact car il n’est plus observé une fois corrigé l’effet de volume partiel (44). Cependant, le déficit fonctionnel de l’hippocampe reste parfois détectable même après correction de ces effets (15, 53). D’autres types de problèmes méthodologiques pourraient également être mis en cause et notamment la méthode de normalisation quantitative employée. Cette procédure est destinée à s’affranchir des effets de la variabilité inter-individuelle, dans le but de rendre les données les plus comparables possible. La normalisation se fait en divisant chaque valeur de consommation de glucose, soit par une valeur globale (la moyenne de toutes les valeurs cérébrales), soit par une valeur régionale, choisie pour sa relative préservation dans la maladie considérée, comme le cervelet dans la MA. La première méthode, souvent utilisée pour les analyses SPM, présente un biais qui conduit à surestimer les valeurs métaboliques des patients. En effet, en raison d’une diminution globale du métabolisme chez les patients, cette procédure revient à diviser les valeurs de chaque voxel (ou de chaque région) par des valeurs plus faibles chez les patients que chez les sujets sains. Au final, ceci pourrait masquer un effet potentiel de la maladie sur les valeurs métaboliques régionales des patients. Parallèlement, deux interprétations principales ont été proposées pour expliquer l’absence fréquente d’hypométabolisme des structures hippocampiques chez les patients MCI et MA. Dans la première hypothèse, elle pourrait être due à la présence d’un hypométabolisme déjà marqué chez les sujets âgés témoins : le dysfonctionnement hippocampique de ces deux types de sujets serait comparable et donc aucune différence significative ne serait détectable entre leurs mesures fonctionnelles respectives. Cependant, les travaux qui s’intéressent spécifiquement aux sujets âgés, en comparaison avec des S 1152 L’Encéphale, 2006 ; 32 : 1149-54, cahier 4 sujets jeunes, viennent remettre en cause cette hypothèse. Ainsi, Petit-Taboué et al. (58) et Herholz et al. (29) ont montré que les effets de l’âge sur le métabolisme cérébral sont nettement plus marqués dans les régions corticales antérieures que dans l’hippocampe. La seconde hypothèse qui a été proposée est celle d’une compensation fonctionnelle au sein de la région hippocampique, reposant sur un phénomène de plasticité synaptique (28, 68). Cela se traduirait par une augmentation de l’activité synaptique dans l’hippocampe, voire la création de nouvelles synapses (35), pour compenser la perte neuronale et/ou synaptique induite par l’atrophie. Cette compensation s’effectuerait au moins au début de la maladie et pourrait ainsi rendre compte de l’absence d’hypométabolisme hippocampique en présence d’atrophie et de DNF, notamment chez les patients MCI (18, 23 pour revues ; 44). CORRÉLATIONS COGNITIVO MÉTABOLIQUES Malgré ce paradoxe (discret hypométabolisme en dépit d’une importante atrophie hippocampique), le dysfonctionnement de cette région semble bien être à l’origine des déficits mnésiques précoces observés chez les patients (18 pour revue). En effet, des corrélations significatives ont été observées entre des scores obtenus à des tâches de mémoire épisodique et le métabolisme hippocampique mesuré au repos. De telles de corrélations ont été rapportées aussi bien dans le MCI que dans la MA. Par exemple, dans le MCI, Chételat et al. (11) ont rapporté une corrélation entre le métabolisme de l’hippocampe et les déficits d’encodage en mémoire épisodique. Les déficits de récupération sont quant à eux corrélés avec le métabolisme du gyrus cingulaire postérieur. Dans la MA, Desgranges et al. (20) ont mis en évidence une corrélation positive entre les scores de rappel à une tâche de mémoire épisodique verbale et le métabolisme de la région hippocampique gauche, ainsi qu’avec celui du gyrus cingulaire postérieur gauche. Dans une étude plus récente, Eustache et al. (26) ont rapporté des corrélations entre les scores de rappel libre à une tâche de mémoire épisodique verbale et le métabolisme d’une toute petite région cérébrale, au niveau du cortex entorhinal gauche, région cérébrale la plus affectée par les lésions de la MA. Par la suite, Desgranges et al. (21) ont cherché à comprendre l’influence de la sévérité de la démence sur de tels résultats. À cette fin, ces auteurs ont étudié un groupe de 40 patients, divisé en deux groupes de 20 patients sur la base de leurs résultats au Mini Mental State. La mémoire épisodique était évaluée avec une tâche de rappel d’histoire. Pour le groupe de patients les moins atteints sur le plan cognitif, les corrélations sont limitées à la région hippocampique, ce qui suggère que le dysfonctionnement de cette région est responsable des premiers troubles de la mémoire épisodique dans la MA. Pour le groupe de patients obtenant les scores les plus bas au Mini Mental State, les corrélations sont très différentes et concernent le néocortex temporal gauche, région impliquée dans le fonctionnement de L’Encéphale, 2006 ; 32 : 1149-54, cahier 4 la mémoire sémantique. Cette étude suggère donc que les performances résiduelles des patients, présentant les déficits cognitifs les plus marqués, seraient non seulement quantitativement inférieures à celles des autres patients, mais aussi différentes sur le plan qualitatif. Les productions des patients ne refléteraient pas de véritables souvenirs, mais seraient plutôt guidées par des connaissances de type sémantique activées par la seule évocation d’un élément de l’histoire. Ces résultats confirment le rôleclé des lésions de la région hippocampique dans les troubles de mémoire épisodique légers dans la MA et nous renseignent sur la nature des mécanismes compensatoires permettant aux patients plus atteints de fournir une réponse à ces tests classiques. Dans le premier cas, il s’agit de régions impliquées dans le fonctionnement normal de la mémoire épisodique et, dans le second, d’autres structures, dévolues à la mémoire sémantique (19, 22). L’hippocampe semble bien être impliqué dans les premiers troubles de la mémoire épisodique de la MA (troubles d’encodage), même s’il n’est pas le seul responsable : les troubles mnésiques caractéristiques de la maladie résulteraient aussi du dysfonctionnement d’un réseau cérébral incluant le cortex cingulaire postérieur et le cortex entorhinal. En outre, il est important de noter que le tableau fonctionnel observé dépend également du degré de sévérité de la démence. CONCLUSION Plusieurs points se dégagent des études menées en neuroimagerie dans la MA. Alors qu’il ne semble pas exister de lien direct entre profil atrophique et profil métabolique de l’hippocampe des patients, les tout premiers troubles de mémoire épisodique présentés par les patients sont corrélés au dysfonctionnement hippocampique. Celui-ci semble soumis à l’influence de différents facteurs comme l’âge de début de la maladie, l’APOE4, et il est difficile à mettre en évidence, en partie du fait de nombreux biais méthodologiques. Il n’en reste pas moins plus faible que celui d’autres régions cérébrales comme le gyrus cingulaire postérieur, et contraste avec l’importante atrophie qui caractérise cette région, ce qui suggère l’intervention de phénomènes de compensation fonctionnelle. 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