Bernard Gangler : «C`est un événement, car il faut savoir

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Bernard Gangler : «C`est un événement, car il faut savoir
14 août 2009
la baule + art
L’expert mondial des flacons de parfum de collection
le 12 août à L’Hermitage Barrière
Bernard Gangler : «C'est un événement, car il faut savoir
qu'il y a seulement quatre ventes aux enchères de flacons de
parfum de collection chaque année en Europe.»
et l’on découvre toujours
des nouveaux flacons et
des documents. C’est le
côté passionnant de notre
profession. On découvre aussi
des nouveaux parfumeurs.
Dans les années 30, il y avait
500 parfumeurs en France !
C’était de très belles années.
On vivait moins longtemps
qu’aujourd’hui, mais on vivait
bien. Lorsque l’on voit ces
coffrets, on se rend compte
qu’il y avait tout un art de
vivre. Ensuite, on est entré
dans l’air vraiment industriel
du flacon de parfum, c’était
vers 1965.
O
ui, c’est un événement : une
grande vente aux enchères de
flacons de parfum de collection
aura lieu mercredi 12 août à 20h30 à
L’Hermitage Barrière, alors qu’il n’y
en a que quatre en Europe par an. Pour
la première fois, une telle vente est
organisée dans le cadre prestigieux de
L’Hermitage Barrière. Elle se déroulera
sous l’égide de Maître Francis Faure,
commissaire priseur. Il sera accompagné
de Bernard Gangler, qui est l’expert
mondial des flacons de parfum de
collection. Un rendez-vous unique à
ne pas manquer pour mieux découvrir
l’histoire du flacon de parfum de
collection, prendre du plaisir et, pourquoi
pas, faire de bonnes affaires… Bernard
Gangler, qui partage sa vie entre Paris
et La Baule, répond à nos questions. Il
sera l’invité de Yannick Urrien mardi 11
août 2009 à 8h30 sur Kernews 91,5 FM.
Au cours de cet entretien, il détaillera les
grandes lignes des pièces présentées lors
de cette vente de prestige qui aura donc
lieu le lendemain.
La Baule+ : Vous êtes l’expert
mondial des flacons de parfum
de collection. L’emballage a
autant d’importance que le
jus, puisque les créateurs de
parfum ont toujours déployé
beaucoup d’imagination pour
se distinguer…
Cela signifie qu’à partir
de ce$e date, c’est devenu
un
produit
de
grande
consommation…
Arle$y, évidemment…
Auparavant, les flacons ne
valaient pratiquement rien.
À l’époque, un flacon valait
10, 15 ou 30 euros… Et puis,
miracle, aux premiers coups
de marteau, on est passé
à 300, 400, 600 euros… Au
départ, il y avait la collection
du comte d’Harcourt qui
avait quelques châteaux
et quelques parfums de
collection. Il a été voir des
commissaires priseurs qui
lui ont répondu : «Mais vous
n’y pensez pas !» Il a insisté
et il y a eu la première vente
aux enchères publiques.
Bernard Gangler : Le
parfum, c’est le rêve,
l’émotion, la passion et
l’olfaction…
Le
coffret,
qui est le premier contact
avec le consommateur, doit
apporter du rêve car ce sont
des noms de parfumeurs
et de grands couturiers. La
première vente aux enchères
de flacons de parfum de
collection a eu lieu en 1986.
C’est donc la demande qui
a créé l’offre... Depuis 1986,
certains ont dû prendre
Vous voyez, c’est plus que le
CAC 40 ! En revanche, il faut
bien acheter. Bien acheter,
c’est d’abord acheter un flacon
qui ait zéro défaut. J’entends
des personnes dire : «Ce
flacon n’est pas cher, il y a
juste un petit manque, mais
ce n’est pas grave…» Non !
Il faut zéro défaut ! C’est ce
qui est intéressant. Il faut
aussi acheter des noms très
porteurs.
conscience que le flacon
avait une valeur marchande
et il y a sans doute aussi des
collectionneurs qui arrivent
sur ce marché dans le but de
spéculer...
L’univers du flacon de parfum
de collection, c’est aussi les
miniatures qui sont offertes
par les parfumeries, les boîtes
à poudre, les flacons géants de
décoration… Nous avons des
collectionneurs dans le monde
entier. Il y a le collectionneur
qui va s’intéresser à quelques
miniatures
à
quelques
euros, mais il y a aussi des
investisseurs. Un flacon qui
valait 100 euros en 1986, vaut
aujourd’hui 6 000 euros !
Peut-on encore trouver des
flacons avec zéro défaut
datant du début du siècle ?
C’est de plus en plus difficile,
mais il y a encore beaucoup
de trésors dans les greniers
C
R
C o iffe ur C ré a te ur
POUR
ELLE
24 €
SHAMPOOING
BRUSHING
Sans rendez-vous
du lundi au samedi
Lorsque j’organise une vente
avec Maître Francis Faure,
nous veillons à ce qu’il y ait
des lots pour tous les budgets:
de 50 à 8 000 euros. Le matin,
à partir de 11 heures, nous
allons présenter 300 lots au
cours d’une exposition. Ce
sera un véritable plaisir pour le
regard. En tant que passionné,
j’aime beaucoup répondre aux
questions. Ce sera quelque
chose d’unique au monde.
Évidemment, je vais expliquer
l’historique de chaque flacon,
son passé, sa provenance, en
toute discrétion évidemment.
Un jour, j’avais un flacon qui
appartenait à une actrice et j’ai
simplement dit : «Atmosphère,
atmosphère…» Tout le monde
a compris !
40 €
SHAMPOOING
COUPE
BRUSHING
POUR
LUI
24 €
SHAMPOOING
COUPE
COIFFAGE
279 av. de Lattre de Tassigny - LA BAULE
02 40 42 77 32
Hélas ! Cela signifie que
c’est un produit qui s’est
banalisé. Aujourd’hui, on
utilise beaucoup moins de
matières premières naturelles
et beaucoup plus de produits
de synthèse. Tous les ans, à
travers le monde, il y a 300 à
400 lancements de parfum,
mais il y a très peu d’élus.
Quelle est la rece$e du
succès d’un parfum ? On a le
sentiment que c’est beaucoup
plus que le jus…
D’abord, c’est le nom, c’est
le rêve. Par exemple, pour la
maison Christian Dior, nous
savons qu’il y a environ 2 000
femmes dans le monde qui
peuvent acquérir des robes
de haute couture de 300 000
euros. En revanche, il y a
des millions de femmes et
d’hommes qui peuvent rêver
pour 40 ou 60 euros avec
Christian Dior. C’est ce"e part
de rêve que nous amenons.
Il y a aussi ce mystère lié
au parfum. Un jour, le
commercial d’une grande
marque de parfum est venu
me voir en me disant : «Nous
avons travaillé exclusivement
par ordinateur pour élaborer
ce nouveau parfum, c’est
fabuleux !» Or, ce fut un
fiasco… C’était Via Lanvin, le
plus grand échec de la maison
Lanvin…
Vous organisez avec Maître
Francis Faure, commissaire
priseur, une grande vente
de flacons de parfum de
collection à L’Hermitage
Barrière, mercredi 12 août.
Que peut-on dire sur ce$e
manifestation ?
C’est un événement car il faut
savoir qu’il y a seulement
quatre ventes aux enchères de
flacons de parfum de collection
chaque année en Europe. Il
y a différentes provenances,
dont une succession. D’abord,
je souhaite que chacun puisse
trouver des émotions dans
ce"e vente aux enchères.
Je vous annonce que nous
aurons un flacon d’Arle"y
lors de ce"e vente aux
enchères. Nous aurons aussi
de très beaux flacons de
René Lalique, le plus grand
créateur de flacons de parfum
de collection… Le plus
ancien flacon datera de 1890
et puis aussi beaucoup de
flacons du début du XXème
siècle. Certains flacons sont
des sculptures, ce sont des
véritables œuvres d’art.
Qui sont vos clients ?
Nous
avons
des
collectionneurs
dans
le
monde
entier.
Certains
vont se déplacer d’Ukraine
ou du Japon et nous allons
beaucoup
travailler
par
téléphone avec le monde
entier. C’est vraiment une
très grande vente de prestige
mondialisée. J’espère que le
public viendra nombreux, car
il y aura beaucoup d’émotion,
de satisfaction et de bonheur.
Je dis souvent que la vie c’est
une histoire d’amour…
Pourquoi La Baule ?
Je suis très sensible à La
Baule, j’y ai des bonnes ondes
et lorsque j’organise une
vente avec mes différents
commissaires priseurs, j’ai
besoin de me sentir bien.
La Baule est une ville qui a
beaucoup de charme et ce
n’est pas une ville «bling
bling». C’est ce qui me plaît.
Pour moi, c’est la seule ville
de France où les voitures
s’arrêtent pour vous laisser
traverser !
Vous êtes baulois aussi…
À 30% de mon temps pour
l’instant, dans un petit chalet
de l’avenue De Gaulle… Mais
avec le TGV, La Baule n’est
plus très loin de Paris…
Propos recueillis par
Yannick Urrien.