Physio/crampes

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Physio/crampes
Les crampes
JB Wiroth, chercheur en physiologie de l'exercice / Préparateur Physique WTS. (av ec son autorisation)
Le sportif est confronté à toute une panoplie des problèmes musculaires plus ou moins gênants. Pour les citer
rapidement, il y a (par ordre croissant de gravité) la crampe, la courbature, la contracture, l’élongation, la
déchirure, le claquage et la rupture. Les 4 derniers cas relèvent de la traumatologie puisque la structure
musculaire est lésée selon un degré croissant.
Intéressons nous aux crampes. La crampe est une contraction musculaire puissante et involontaire, plus ou
moins prolongée et douloureuse. Généralement, elle touche le sportif en fin de course, l’empêchant de maintenir
la même intensité d’effort
Les muscles concernés sont généralement les quadriceps (avant des cuisses), les ischios-jambiers (arrière des
cuisses), et les jumeaux (mollets).
Première cause d’apparition des crampes : la déshydratation. En effet, une perte de 2% de son poids corporel
par sudation entraîne une diminution de 20% de la capacité de performance. Lorsque le muscle est déshydraté,
le mécanisme complexe de la contraction musculaire se trouve enrayé, entraînant ainsi la tétanie (contraction
musculaire de forte intensité) d’un certain nombre de fibres musculaires.
Prévention : Bien s’hydrater avec de l’eau avant l’effort. En cours d’effort, boire régulièrement (toutes les 5
minutes) une boisson énergétique dont le pH est neutre.
Deuxième cause : l’effort intense. L’effort intense entraîne obligatoirement un accroissement de la production
d’acide lactique par les muscles. Or l’acide lactique est composé d’un sel (le lactate) et d’un ion H+ qui a pour
principale caractéristique d’être acide. Cette acidité entraîne la diminution du pH intra-musculaire perturbant ainsi
la contraction musculaire et entraînant l’apparition des crampes.
Prévention : Bien s’échauffer avant toute épreuve sportive en augmentant progressivement l’intensité de l’effort
(afin de limiter l’apparition du lactate dit précoce). Une fois la course entamée, courir le plus souvent possible en
dessous du second seuil (aussi appelé seuil anaérobie), lequel se situe aux alentours de 70-80 % de votre
fréquence cardiaque maximale.
T roisième cause :
l’alimentation. Cette cause est proche du cas de figure précédent puisque une alimentation acide entraînera
une diminution du pH du milieu intérieur, et en particulier au niveau intramusculaire.
Prévention : éviter de consommer des aliments acides avant ou pendant l’effort. Les principaux aliments
acides sont : les chaires animales (viande rouge en particulier) et les sodas.
Quatrième cause : une carence en minéraux. Le magnésium est un élément qui a une importance
prépondérante dans le mécanisme de contraction neuro-musculaire. T oute carence entraînera donc des
perturbations de la contraction. Parmi les signes symptomatiques de la carence en magnésium figurent les
tressaillements des paupières et des muscles. Dans une moindre mesure, une carence en calcium aura des
répercutions notables sur le muscle.
Prévention : consommer régulièrement des aliments riches en magnésium (eaux minérales, chocolat noir,
fruits secs, oléagineux, bananes…etc.) et en calcium (laitages).
Que faire lorsque les crampes sont là ?
Dès les premiers prémices, il faut absolument mettre l’accent sur l’hydratation, réduire l’intensité de l’effort et
bien ventiler (ce dernier point permettant d’accélérer le processus de re-synthèse de l’acide lactique). Si les
crampes sont établies et qu’elles ne permettent plus de poursuivre l’effort, il faut arrêter de forcer, s’étirer,
bien boire et…attendre que ça passe ! Au bout de quelques minutes, vous pourrez repartir tranquillement.
Sachez aussi, que certaines crampes relèvent de la pathologie. En effet, si vous avez des crampes qui
apparaissent au repos et que ce phénomène revient fréquemment, il vous faudra consulter un médecin du
sport, lequel vous prescrira peut-être un examen complémentaire chez un spécialiste en myologie ou en
neurologie.
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Une histoire de ponts:
Crampe:
Hypothèse: normalement, un muscle étiré se contracte par réflexe, c'est le réflexe myotatique (tout le monde
connaît le coup de marteau du médecin juste sous la rotule...), mais quand la contraction est très importante,
comme dans le cas d'une crampe, et que l’on étire encore le muscle , le muscle ne se contracte pas
davantage mais se relâche (réflexe tendineux de golgi) et cela fait passer la crampe.
Hypothèse: Au niveau synaptique, l’épuisement d’une substance chimique (la cholinestérase qui joue le rôle
dans la transmission du message entre nerf et fibre musculaire) pourrait empêcher la destruction d’un
neurotransmetteur
Hypothèse: S'il s'agit d'expliquer la contraction musculaire, il faut regarder au niveau du cycle de l'AT P dans la
contraction musculaire : sans AT P, l'actine et la myosine restent liés et le sarcomère reste tendu => contraction
permanente.
Et c'est bien ce qui peut se passer lors de la crampe : mauv aise oxygénation => apport en AT P insuffisant.
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