Evaluation d`emplois tests
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Evaluation d`emplois tests
Projets pilotes d’emplois tests à Berne et à Bienne Evaluation Synthèse Berne, le 21 mars 2011 But : les projets pilotes visaient à vérifier la faisabilité d'emplois tests et d'emplois immédiats dans l'aide sociale à des fins de prévention des abus et d'insertion professionnelle, comme le demandaient plusieurs interventions politiques. Mise en œuvre : la phase pilote a eu lieu à Berne et à Bienne. Le rapport présente les résultats d’ensemble et, lorsque cela apparaît judicieux, les spécificités de l’un ou l’autre modèle. Pendant la période d’évaluation d’avril 2010 à janvier 2011, 159 personnes ont été assignées à des emplois tests, dont 54 à Berne et 105 à Bienne. Modalités : le modèle bernois était axé sur la prévention des abus : y ont participé en premier lieu des bénéficiaires de l’aide sociale réticents à collaborer ou dont l’aptitude au travail suscitait des doutes. Le modèle biennois, pour sa part, portait sur l’insertion professionnelle, avec un groupe cible constitué principalement de jeunes adultes de 18 à 25 ans qui venaient de s’annoncer à l’aide sociale. Motifs de l’assignation : inscription à l’aide sociale (modèle biennois), manque de coopération, doutes sur l’aptitude au travail et soupçons d’abus. Taux de participation : parmi les 159 personnes annoncées, 112 se sont présentées à la place qui leur avait été attribuée, soit un taux de 70% au total, la fourchette évoluant entre 61% à Berne et 75% à Bienne. A noter que les écarts sont relativement importants d’un mois à l’autre, puisque le taux varie de 40% à 80% La moitié des participantes et participants ont achevé le programme. Les autres ne se sont pas présentés à l’emploi test ou ont rompu leur engagement. 56% des échecs sont dus à la rupture des contacts. Solution de suivi : une bonne moitié (56%) de tous les participantes et participants ont trouvé une solution à l’issue de leur emploi test, dont 41% au sein du système d’aide sociale et 15% à l’extérieur (marché du travail : 11% ; autres : 4%). Parmi les personnes qui ont repris une activité professionnelle, aucune n’a achevé le programme d’emploi test. Quant aux solutions internes, elles se répartissent entre le suivi du Service spécialisé de l'insertion professionnelle (SSIP) de Bienne (34%), les programmes d’occupation et d’insertion proposés dans le cadre de l’aide sociale (POIAS, 3%) et d’autres mesures (4%). Finances : les projets pilotes d’emplois tests ont permis une économie de 101 000 francs au total par rapport aux contributions d’aide sociale ordinaires pour une période équivalente (227 000 francs d’économies à Berne et 126 000 francs de frais supplémentaires à Bienne, salaires des participants, infrastructure et personnel confondus). Côté surcoût, il faudra tenir compte à l’avenir des dépenses occasionnées par l’encadrement supplémentaire requis pour les personnes récalcitrantes. Sans oublier la coordination entre les institutions et les ressources qui font défaut aux services sociaux et aux services d’insertion professionnelle pour leur cœur de métier. Faisabilité : les emplois tests ont fait leurs preuves dans les projets pilotes. Du point de vue de l’organisation, tant l’ancrage demandé dans les structures existantes (POIAS) qu’une association avec l’inspection sociale sont praticables, d’autant que les frais administratifs peuvent encore être réduits par des mesures ciblées (standardisation des procédures, notamment). Cependant, une structure professionnelle autonome est préconisée pour des raisons d’efficacité. 28.2.2011 / Evaluation du projet pilote de places de travail-test, mundi consulting ag 2/3 Objectif d’insertion : le résultat reste modeste du point de vue de l’insertion professionnelle. Les engagements sur le marché du travail n’ont pas été nombreux, sans compter que les personnes en question n’ont pas achevé le programme. Ce n’est donc pas en premier lieu l’emploi test qui leur a permis de retrouver un travail. La durée d’un mois est trop courte pour conduire directement à l’insertion professionnelle. Si les emplois tests constituent un premier pas vers d’autres mesures (inscription au SSIP et parfois aux POIAS), ils ne permettent pas de mesurer la réussite du processus ultérieur d’insertion mis en place par le système d’aide sociale. Tel n’était cependant pas le but des projets pilotes. Suspension ou exclusion de l’aide sociale : ne pas se présenter à l’emploi test ou rompre son engagement entraîne généralement une exclusion de l’aide sociale ou le refus de l’inscription, ce qui influe directement sur le montant des dépenses sociales. Les bénéficiaires de l’aide sociale peu coopératifs et les personnes dont l’aptitude au travail est incertaine sont plus nombreux à arrêter le programme (ou à ne pas le commencer) que les personnes qui s’annoncent pour la première fois à l’aide sociale. Le potentiel d’économie est donc plus grand dans le premier groupe cible. L’aide sociale a été suspendue pour 42% des personnes assignées à un emploi test, le plus souvent parce qu’elles ne s’étaient pas présentées ou n’avaient pas repris contact. Extension à l’ensemble du canton : la généralisation est estimée faisable et judicieuse. La solution la plus adaptée serait la concentration dans des centres régionaux. Un certain nombre de questions d’organisation restent à résoudre (groupe cible et objectifs, responsabilité, coordination et mise en œuvre, etc.). Le potentiel d’économie devrait encore pouvoir être amélioré par rapport aux projets pilotes grâce à des mesures d’optimisation spécifiques dans les domaines suivants : groupe cible, administration et réalisation. 28.2.2011 / Evaluation du projet pilote de places de travail-test, mundi consulting ag 3/3