le rebobinage de moteurs evv
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le rebobinage de moteurs evv
Des solutions fiables maintenant ! NOTE TECHNIQUE NO. 25 LE REBOBINAGE DE MOTEURS EVV Par Richard Huber BC Hydro Burnaby (C.-B.) Canada La popularité croissante des mécanismes d’entraînement à vitesse variable (EVV) a pour effet de multiplier les défaillances de moteurs dans l’industrie. La défaillance prématurée des bobinages de moteur constitue le principal problème. Divers types de défaillances mécaniques, bien que moins répandus, sont aussi signalés. LES DÉFAILLANCES DU BOBINAGE Examinons d’abord les défaillances prématurées des bobinages de moteur. Beaucoup d’articles ont été publiés sur ce sujet, et la plupart des auteurs attribuent ces défaillances à l’apparition d’une décharge électrique (effet couronne) dans le bobinage du moteur. Le problème est plus fréquent depuis la généralisation des entraînements à modulation d’impulsions en durée (MID), en particulier ceux qui font appel à des transistors bipolaires à porte isolée (IGBT). Le temps de montée de l’impulsion de ces entraînements à vitesse variable peut être aussi bref que 0,1 microseconde. Ce temps de montée de l’impulsion très rapide, combiné à plusieurs autres facteurs, peut provoquer une défaillance prématurée des bobinages de moteur. Voici certains des facteurs qui accentuent les effets de ces temps de montée rapides de l’impulsion. LE CÂBLE DE CONNEXION Impédance caractéristique du câble. En général, plus l’impédance caractéristique du câble reliant l’EVV et le moteur est faible, plus l’amplitude des réflexions aux bornes du moteur est élevée. Ce facteur s’explique par le défaut d’appariement des impédances du câble et du moteur. Longueur du câble. De même, la longueur du câble reliant l’EVV et le moteur influence l’amplitude des impulsions. Plus la distance à franchir par l’impulsion est longue, plus celle-ci est atténuée (réduite) par les pertes par effet Joule dans le câble. De plus, la longueur du câble peut contribuer au dédoublement de la tension, qui survient lorsqu’une impulsion réfléchie et une impulsion incidente se rencontrent aux bornes du moteur. La longueur de câble critique peut être aussi courte que 50 pieds (15 mètres) et aussi longue que 300 pieds (90 mètres), selon la fréquence des impulsions et leur vitesse de propagation dans le câble. Les câbles courts sont généralement moins sensibles à ce problème que les câbles longs. Diamètre des câbles de connexion. L’impédance d’un câble de gros diamètre tend à être moins élevée que celle d’un câble de petit diamètre; l’emploi de câbles surdimensionnés accentue donc inutilement le défaut d’appariement des impédances entre le moteur et les câbles. Il en résulterait des réflexions de tension de plus grande amplitude, ce qui augmente les risques que la tension aux bornes du moteur dépasse les caractéristiques nominales. Câble de connexion blindé. En général, un câble blindé n’atténue pas les temps de montée rapides de l’impulsion autant qu’un câble non blindé. Cependant, avec un câble blindé, les impulsions parvenant aux bornes du moteur sont de moindre amplitude si le blindage est mis à la terre au moteur plutôt qu’à l’EVV. La mise à la terre au moteur prévient également l’augmentation du potentiel à la terre le long du câble. Impédance caractéristique du moteur. Le défaut d’appariement des impédances d’impulsion aux bornes du moteur fait augmenter l’amplitude des temps de montée rapides de l’impulsion. En fait, l’amplitude des impulsions peut augmenter d’un facteur de deux (ou plus) aux bornes du moteur. Les impédances caractéristiques typiques au moteur s’établissent à 1 500 ohms pour un moteur de 25 hp (20 kW) et de 94 ohms pour un moteur de 400 hp (300 kW). L’impédance caractéristique typique d’un câble branché à un moteur électrique est inférieure à 100 ohms. LA CONCEPTION D’UN EVV Les plus récents types d’EVV avec MID, lorsque combinés aux tout derniers circuits IGBT, présentent des temps de montée de l’impulsion très rapides, inférieurs à TN 25 - 1 Le rebobinage de moteurs EVV Photo gracieuseté d’Essex Wire Corrosion due à la production d’ozone et d’oxyde de diazote dans les vides entre les conducteurs. 0,2 microseconde. Ces types d’entraînement sont maintenant répandus, en particulier avec des moteurs de moins de 200 HP (150 kW). Les temps de montée très rapides de l’impulsion à haute amplitude augmentent l’énergie stockée dans les câbles raccordés au moteur, ce qui provoque des réflexions de grande amplitude aux bornes du moteur. De plus, à mesure que s’accélèrent les temps de montée de l’impulsion, la distribution de la tension dans le bobinage devient de plus en plus inégale. Par conséquent, avec de tels entraînements, la majeure partie de la tension est appliquée sur la première spire de la bobine du moteur. Dans les moteurs puissants (p. ex., 700 hp ou 500 kW), on utilise des inverseurs de source de courant. Ayant une teneur en harmoniques beaucoup plus élevée que les entraînements avec MID, ces inverseurs produisent plus de chaleur à cause des pertes par effet Joule dans la machine. Un EVV à fréquences porteuses élevées produit des temps de montée de l’impulsion plus rapides par unité de temps; par conséquent, il impose plus souvent un stress à l’isolant du moteur qu’un EVV à fréquences porteuses inférieures. LES CARACTÉRISTIQUES DE CONCEPTION DU MOTEUR ET DU BOBINAGE Plus la température du moteur augmente, moins est élevée la tension à laquelle survient une décharge partielle. Potentiel capacitif. Lorsqu’un moteur est assujetti à des temps de montée rapides de l’impulsion, le couplage capacitif entre le stator et le rotor pourrait contribuer à la défaillance des roulements. Une division du potentiel capacitif se produit entre le bobinage du stator, le rotor et les lames du stator ou la terre, ce qui a pour effet d’appliquer sur le rotor une tension de plusieurs centaines de volts au-dessus de la terre. Mal contrôlée, cette tension peut dégrader la pellicule lubrifiante des roulements et provoquer leur défaillance. Calibre et isolant des fils. Le calibre de fil employé dans le bobinage influence la tension à laquelle se produit une décharge partielle. À tension égale, la décharge survient à un voltage moins élevé dans les fils de petit diamètre que dans les fils de gros diamètre. Note technique no. 25 Photo gracieuseté d’Essex Wire Vue en coupe montrant la dégradation du laquage avant une défaillance causée par desdécharges partielles (effet couronne) et l’ionisation des gaz dans les vides. L’épaisseur et l’uniformité de l’isolant du fil sont également des facteurs importants pour établir la capacité de l’isolant à résister à des impulsions de grande amplitude. Les vides et les entailles dans l’isolant sont d’autres facteurs importants qui compromettent les caractéristiques de « tenue sous tension » du fil. Le matériau isolant du fil peut également influencer sa « tenue sous tension ». Ainsi, les fils recouverts d’une pellicule se dégradent généralement à des tensions moins élevées que les fils gainés de verre ou isolés au mica. De manière générale, l’épaisseur, l’emplacement et la composition de l’isolation de phases et de terre constituent des facteurs importants pour déterminer la capacité d’un moteur à résister à des décharges partielles et à des temps de montée rapides de l’impulsion pendant le fonctionnement d’un EVV. LA PRÉVENTION OU LA RÉDUCTION DES DÉFAILLANCES DE MOTEUR Les sources du problème étant connues, que peut faire le représentant du service de l’EASA pour prévenir ou réduire les défaillances de moteur associées à l’utilisation d’un EVV ? Voici quelques pistes de solutions. Analyser. Tout d’abord, il faut procéder à l’analyse rigoureuse de la défaillance du moteur envoyé en réparation afin de la localiser et d’en déterminer la cause. Il est en outre utile de noter les caractéristiques du moteur ou du bobinage qui pourraient être facilement modifiées pour améliorer leur résistance aux temps de montée rapides de l’impulsion qui les endommagent. À cette étape, une bonne pratique consiste à discuter du système moteur entraînement avec le client afin d’obtenir le plus de renseignements possibles sur les conditions d’exploitation. Il faut s’informer de la taille et de la longueur du câble, et vérifier si celui-ci est ou non blindé. Le câble est-il mis à la terre, et dans l’affirmative, à quelle extrémité ? Quel est le type ou l’âge de l’EVV ? Y a-t-il des problèmes de surchauffe du moteur ? Réduire ou éliminer les impulsions ou l’amplitude d’impulsion. Pour réduire ou éliminer le risque de TN 25 - 2 Le rebobinage de moteurs EVV défaillances d’un moteur causées par un EVV produisant des temps de montée rapides de l’impulsion, il faut installer des filtres ou des bobines de réactance. On peut les installer sur les bornes du moteur, mais leur installation à la sortie de l’entraînement permettra en outre de prévenir les surtensions dans le câble. LE REBOBINAGE Lors du rebobinage d’un moteur, on peut prendre certaines mesures pour améliorer sa résistance aux pannes attribuables aux temps de montée rapides de l’impulsion. Toutefois, les recommandations qui suivent ne s’appliquent pas à tous les moteurs, mais seulement à ceux dont la défaillance serait causée par les impulsions rapides d’un EVV. Fil de bobinage. Le premier aspect à prendre en compte devrait être l’isolant du fil. On doit utiliser un fil à pellicule plus épaisse, comme le fil à quatre couches. On peut également utiliser un fil recouvert d’une pellicule à pouvoir diélectrique élevé. Les grands fabricants de câbles ont aussi mis au point de nouveaux produits répondant à ce besoin, avec une pellicule isolante d’épaisseur comparable à celle des gros câbles. Ces produits ont été spécialement formulés pour résister à la détérioration due à des temps de montée rapides de l’impulsion. Calibre de fil. Il faut également tenir compte du calibre du fil. Les fils de gros calibre sont préférables aux fils de petit calibre, qui ont tendance à favoriser une distribution de tension non uniforme. Isolation de phases et de mises à la terre. Ensuite, il faut utiliser des matériaux plus épais ou dotés d’un pouvoir diélectrique supérieur pour l’isolation des phases et des mises à la terre. Pour une protection supplémentaire, certains centres de service posent également une gaine sur la première spire du bout de ligne du moteur. Essais. Pendant l’installation de la bobine, des essais supplémentaires peuvent aider à s’assurer que le matériau et les méthodes choisis pour le rebobinage produiront les résultats voulus. Ainsi, les bobines peuvent être soumises à des tests de surtension avant l’installation, après l’installation et le calage, et après le branchement, mais avant l’imprégnation sous pression négative. Vernissage et imprégnation sous pression négative. La résine devrait être appliquée sur le bobinage par imprégnation sous pression négative, processus qui permet de combler presque tous les vides dans le bobinage et de s’assurer que le laquage à la résine est le plus complet possible. En l’absence d’équipement d’imprégnation sous pression négative, des trempages supplémentaires dans le vernis aideront à combler les vides entres les conducteurs dans le bobinage. Roulements. Si le problème initial est une défaillance des roulements, le moteur peut être réassemblé avec un roulement isolé. Autrement, un balai de mise à la terre de l’arbre peut être installé pour éviter l’accumulation de tensions dangereuses dans l’arbre. Note technique no. 25 Système d’isolement. Si le problème découle de la surchauffe d’un moteur à rendement standard, il faut installer des matériaux isolants dont la température nominale est plus élevée. De plus, il faut s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une conception C ou D de la NEMA, car le rotor de ces moteurs surchauffe lorsqu’il fonctionne avec un EVV avec MID. (La résistance plus élevée du bobinage de rotor de ces conceptions cause des pertes plus élevées dans le rotor, et la température de fonctionnement du moteur peut donc dépasser les valeurs nominales.) Avec des EVV, on doit se limiter à la conception A ou B de la NEMA. AUTRES FACTEURS Il n’est pas nécessairement possible d’effectuer tous les changements mentionnés ci-après à l’occasion d’une réparation donnée. Néanmoins, il est utile de tenir compte de ces éléments dans l’évaluation de la capacité d’un moteur à bien fonctionner avec un EVV. S’il faut remplacer des lames d’un rotor ou d’un stator, on peut en fabriquer de nouvelles avec des aciers spéciaux qui réduisent les courants de fuite et les pertes de courants de Foucault dans le stator et le rotor. Cette pratique atténuera d’éventuels problèmes de surchauffe dans un moteur qui sera employé avec un EVV. Lorsque le moteur est couplé à un EVV, les impulsions à haute fréquence et les signaux porteurs peuvent produire une montée de température par effet pelliculaire qui augmente de manière exponentielle avec la fréquence. Dans les réparations où il faut remplacer les lames, la géométrie des fentes du stator et du rotor peut être modifiée pour améliorer la dissipation de la chaleur et réduire le réchauffement par effet pelliculaire. Dans certains moteurs plus gros, la conception de l’arbre peut être révisée de manière à ce que les vitesses critiques soient supérieures à la vitesse nominale, plutôt qu’inférieures comme c’est habituellement le cas. On empêche ainsi un fonctionnement prolongé à des vitesses critiques. Les cinquième et septième harmoniques que peut produire un EVV peuvent causer des pulsations du couple de l’arbre. Ce phénomène, lorsqu’il s’ajoute à la résonance mécanique, peut endommager les arbres, les rouages et les couplages. Si l’on constate des dommages de ce type et que le moteur est branché à un EVV, il faut vérifier la possibilité de conditions de résonance. Si le moteur doit fonctionner régulièrement à une vitesse supérieure à la vitesse nominale, il faut peut-être installer des roulements différents capables de résister à la vitesse plus grande de l’arbre. De plus, la conception du rotor pourrait devoir être modifiée pour lui permettre de résister aux forces centripètes plus élevées. En tout état de cause, consulter le fabricant du moteur pour établir si le moteur est adapté à ce type de service. Des normes NEMA, IEEE et CEI s’appliquent aux moteurs fonctionnant avec des EVV. Toutefois, dans leur forme actuelle, ces normes impliquent seulement que le moteur fonctionnera de manière satisfaisante lorsqu’il est exposé à des temps de montée rapides de l’impulsion. Elles ne TN 25 - 3 Le rebobinage de moteurs EVV proposent pas de méthode d’essai permettant de confirmer qu’un moteur pourra y résister. SOMMAIRE Le fonctionnement et la réparation de moteurs soumis à des temps de montée rapides de l’impulsion constituent un sujet complexe. Il existe des méthodes et des matériaux permettant d’atténuer les dommages provoqués par les temps de montée rapides de l’impulsion. On espère disposer bientôt d’autres produits et techniques qui permettront d’améliorer encore la capacité d’un moteur à fonctionner dans ces conditions difficiles. RÉFÉRENCES Bentley, John M., et Patrick J. Link. Evaluation of Motor Power Cables and PWMAC Drives, IEEE Transactions on Industry Applications, vol. 33, no 2, mars-avril 1997, p. 342-358. Bonifas, John. Strive for Motor and Drive Compatibility, Power Transmission, septembre 1996, p. 53-55. Bonnett, Austin H. Application Considerations of Pulse-Width Modulated Inverters and AC Induction Motors to a Total System, U.S. Electrical Motors, Division of Emerson Motor Technologies, publication interne. Craggs, Jack L. How VFD Motor Construction Differs From Standard Motor Construction, Siemens Energy and Automation, Inc., publication interne. Doughty, Richard L. 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