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Les finitions aqueuses pour les TPE et PME de l’ameublement et de l’agencement : des solutions pratiques Le 21 juin 2012, FCBA a organisé une journée technique destinée aux TPE et PME de l’ameublement et de l’agencement pour leur présenter des solutions adaptées à la mise en œuvre de finitions aqueuses. Cette journée, soutenue financièrement par l’ADEME et le CODIFAB, a bénéficié de la contribution de l’AFPIA Sud-Est et du Cetiat. Pour contacter les auteurs : Marie-Lise Roux [email protected] Tél. : 01 40 19 49 56 Thierry Delorme [email protected] Tél. : 01 40 19 48 04 FCBA Pôle Ameublement 10 avenue de Saint-Mandé 75012 Paris Les finitions aqueuses pour les TPE et PME de l’ameublement et de l’agencement : des solutions pratiques Copyright FCBA INFO, Juillet 2012 1 Dès 2000, les entreprises, alors utilisatrices à 80% de solvants organiques, ont dû se tourner vers des technologies moins émettrices de COV (composés organiques volatils), essentiellement vers des systèmes à base de produits aqueux. Leur introduction nécessite des investissements en matériel, mais aussi une réorganisation des ateliers afin d’intégrer les conditions nécessaires de température et d’humidité relative de l’air. Ces contraintes sont rarement compatibles avec la taille des TPE et des petites PME. Ainsi, même si les entreprises sont convaincues de l’intérêt de telles mutations, elles doivent améliorer le bâtiment, en totalité ou en partie, dans les zones d’application et de séchage, avec souvent un apport d’énergie complémentaire (gaz, électricité, déchets de bois). C’est pour apporter à ces petites entreprises des solutions adaptées à leurs possibilités, que FCBA a organisé le 21 juin 2012 une journée technique sur les finitions aqueuses. Cette journée a été l’occasion pour les 45 personnes présentes dans l’auditorium de FCBA : – de s’informer du contexte réglementaire sur la réduction des émissions de composés organiques volatils (COV) et de son évolution, – de faire le point sur la situation du secteur des finitions sur bois, Les finitions aqueuses pour les TPE et PME de l’ameublement et de l’agencement : des solutions pratiques Copyright FCBA INFO, Juillet 2012 2 – de connaître l’état des lieux dans les TPE et PME de l’ameublement utilisant essentiellement des applications de finitions solvantées dans des cabines manuelles, – de s’informer sur les meilleures technologies disponibles en finitions aqueuses, avec des sources de progrès sur leur consommation énergétique. Cette journée a également été l’opportunité de restituer les principaux résultats d’une étude dont les principaux objectifs étaient de définir les solutions pratiques en finitions aqueuses adaptées à la taille, à l’organisation et aux marchés des TPE et PME de l’ameublement et de l’agencement. Lors de cette journée, un document qui est une première version d’un futur guide technique, a été distribué. La version finale sera complétée à la suite d’échanges entre professionnels. Christophe Stavrakakis (ADEME) a décrit « Le contexte règlementaire et la situation du secteur de l’ameublement ». Après avoir présenté les actions de l’ADEME, il s’est attaché à exposer les outils politiques pour réduire les émissions de COV et a apporté un éclairage sur la situation dans l’ameublement. Il faut retenir que les COV ont des effets nocifs sur la santé par leur risque potentiel CMR (cancérigène, mutagène ou toxique pour la reproduction) et sur l’environnement, en particulier par la formation d’ozone dans les basses couches de l’atmosphère. Les émissions de COV sont cependant très faibles comparées à celles émises par le CO2. Il a rappelé l’historique avec la transcription de la Directive européenne 99/13/CE en 2000 et 2002, qui a imposé la mise en place d’un Plan de Gestion Solvant pour une utilisation de plus de 1 tonne de solvants par an. Au lieu d’effectuer des mesures au droit de tous les points de rejets, cette directive permet de démontrer la conformité des sites en établissant un Schéma de Maîtrise des Émissions, à condition de n’utiliser que des COV non CMR. Sept directives européennes ont été refondues dans la directive dite IED2010/75/UE, entrée en vigueur le 6 janvier 2011, dont le chapitre V concerne les dispositions sur les COV. Le point le plus important Les finitions aqueuses pour les TPE et PME de l’ameublement et de l’agencement : des solutions pratiques Copyright FCBA INFO, Juillet 2012 3 à retenir est que cette directive est liée à la rédaction de plusieurs documents BREF (BAT REFerence documents) destinés à définir les MTD (Meilleures Techniques Disponibles) et les niveaux de performances associées par secteur d’activité. Les BREF sont disponibles sur le site de l’INERIS (www.ineris.fr/ippc/node/10). La directive IED concerne 32 secteurs d’activité dont certains sont émetteurs de COV comme le traitement de surface utilisant des solvants, objet des débats de cette journée. La France a largement respecté ses engagements de réduction à fin 2010 (837 kilotonnes pour 1050 kilotonnes demandées), mais le nouvel objectif exigé sera de 750 à 800 kilotonnes à fin 2020. Il faut donc poursuivre les efforts. En 2007, 63% de l’activité d’application de revêtements sur tous types de supports (bois, métal, plastique…) étaient conformes aux seuils fixés par la directive 99/13/CE, une des activités encore très émettrice pour laquelle l’intérêt de la substitution est toujours de mise. Il est difficile d’obtenir des chiffres uniquement pour les finitions sur bois dans l’ameublement et l’agencement, même si une part non négligeable des entreprises reste en finition solvant, alors que les menuisiers sont passés en phase aqueuse à la fin des années 90, début 2000. Les parquets vernis en usine le sont en majorité par des produits à haut extrait sec. La situation dans les TPE et PME du secteur Par ailleurs, il est apparu intéressant de connaître le retour d’expérience de plusieurs entreprises de type TPE et PME représentatives des différents segments de l’ameublement, et pour lesquelles l’utilisation de la technologie aqueuse semblait poser problème. Cet état des lieux a pu être établi lors du projet mené conjointement par FCBA, l’AFPIA Sud-Est et le Cetiat. Claude Mounier, consultant pour l’AFPIA Sud-Est, s’est fait le porte-parole du consortium et a présenté une synthèse de « La situation dans les TPE et PME de l’ameublement et de l’agencement » pour les cas identifiés comme difficiles. En préalable, les bonnes pratiques ont été rappelées : Les finitions aqueuses pour les TPE et PME de l’ameublement et de l’agencement : des solutions pratiques Copyright FCBA INFO, Juillet 2012 4 stockage des produits, fiches techniques et de données de sécurité à jour, afin d’être dans les meilleures conditions de travail. La non acquisition de compétences par les opérateurs, en particulier sur la gestuelle de pulvérisation, a été constatée, ce qui entraîne une surconsommation de produits, une diminution de la qualité et une augmentation des émissions de solvants. Pour passer du solvant à l’aqueux, les principaux freins restent la température et la ventilation du local de séchage. Enfin, l’offre des fournisseurs n’est pas vraiment connue, car les TPE et PME achètent à des distributeurs. Cette question sera abordée ensuite lors des tables rondes. Pour compléter cette synthèse de la situation et essayer d’avoir une approche des solutions aqueuses pour plusieurs usages considérés comme difficiles d’accès pour des TPE, la matinée s’est poursuivie par trois témoignages d’entreprise. Yves Piquet est Directeur général de Bloc Miroir (télécharger son intervention). Cette entreprise fabrique du mobilier de salles de bains moyen et haut de gamme pour le réseau des négociants. L’entreprise cherche à obtenir des solutions en très grand brillant et finitions spécifiques (nacrée, pailletée, etc.) dans le cadre d’une démarche environnementale commencée il y a 10 ans, tout en conservant la marque de qualité NF Ameublement. Cette étude lui a permis d’effectuer une recherche de solutions avec plusieurs fournisseurs. A ce jour, une solution toute aqueuse ne répond pas à son cahier des charges d’aspect très grand brillant (95 – 100 Gloss) et au référentiel de performances NF Ameublement. Cependant, l’entreprise va dans un premier temps intégrer un apprêt bi-composant hydro dans son process de fabrication dès septembre, ce qui va lui permettre d’obtenir un fond plus dur et de réduire ses émissions de COV. Franck Triboulin est Responsable de production chez Meubles Grange (télécharger son intervention), une entreprise centenaire qui se présente comme fabricant, mais aussi créateur et distributeur, et qui reste une PME « artisanale ». Avec une volonté affichée via leur site Internet de donner toute liberté au consommateur de choisir les couleurs des Les finitions aqueuses pour les TPE et PME de l’ameublement et de l’agencement : des solutions pratiques Copyright FCBA INFO, Juillet 2012 5 revêtements de chaque élément du meuble, Meubles Grange s’est rendu compte qu’avec 50% de finitions cellulosiques et 50% en polyuréthanne, seule la technologie aqueuse serait la solution, même si elle était difficile à mettre en oeuvre. Le premier frein a été une méconnaissance du produit, puis la diversité des essences de bois à revêtir et bien sûr le temps de séchage qui s’est allongé. D’ailleurs, le chêne reste encore un souci. Il reste que l’entreprise a réduit ses émissions de COV en remettant à plat son offre finition et répond aux attentes des consommateurs qui souhaitent une personnalisation du meuble. Côté atelier, les opérateurs préfèrent amplement travailler dans cette nouvelle atmosphère émettant peu d’odeur, même si les finitions aqueuses restent des produits chimiques qu’il faut traiter en tant que tels sans rejets dans les éviers ou les égouts. Franck Triboulin a précisé que lors du lancement de Mygrange (composition par le client), aucun meuble vendu n’était en finition aqueuse, alors qu’en 2012, 80% des finitions sont des hydrodiluables, excepté pour les patines et les vernis de finition. Meubles Grange a profité du renouvellement du concept finitions pour éviter que les consommateurs comparent des meubles en finition solvant avec ceux en finition aqueuse. Philippe Evrard, Responsable production de Meubles Macé, n’a pu se déplacer. Son témoignage a été présenté par FCBA (télécharger sa présentation). Meubles Macé fabrique du bureau haut de gamme. S’il a investi sur une ligne à plat, l’atelier dispose de cabines manuelles pour des pièces de volume de tailles très différentes. Pour ce niveau de gamme de meubles, la perception du client final est très importante. En conséquence, l’alternative aux finitions solvant doit absolument respecter une demande forte d’aspect et de performances à l’usage : abrasion, rayure, taches. De plus, Meubles Macé, tout comme Bloc Miroir, souhaite garder sa marque de qualité NF Office Excellence Certifié. A l’issue de tous les essais effectués à FCBA et chez Macé avec plusieurs fournisseurs, il s’avère que les parties verticales peuvent être finies en phase aqueuse. En revanche, pour les plateaux de bureau, le cahier des charges des performances n’est pas Les finitions aqueuses pour les TPE et PME de l’ameublement et de l’agencement : des solutions pratiques Copyright FCBA INFO, Juillet 2012 6 atteint. Il est également envisagé de passer à l’eau sur les piètements. Une actualisation d’une partie du matériel de pulvérisation a permis d’améliorer le process. Certains pourraient considérer que ces trois témoignages donnent l’impression de ne montrer que des aspects négatifs des technologies aqueuses. Il reste qu’au contraire, elles illustrent des avancées, depuis cinq ans environ, et en particulier depuis les témoignages présentés lors de la journée technique organisée en 2007 à FCBA. Les cas choisis sont des exemples pour lesquels il fallait valider l’existence ou non d’une technologie aqueuse, voire mixte, adaptée. L’essentiel des finitions courantes est actuellement réalisable. Les meilleures technologies disponibles La présentation suivante « Les Meilleures Technologies Disponibles » avait justement pour objet de donner un aperçu des techniques en phase aqueuse destinées aux TPE et PME, qui utilisent encore essentiellement des polyuréthannes ou des cellulosiques appliqués manuellement. Cette tâche a été confiée à Thierry Delorme, responsable technique Finition au Pôle ameublement de FCBA. La notion de « Meilleure Technique Disponible » (MTD) est définie à l’article 3-10 de la Directive 2010/75/UE du 24 novembre 2010 relative aux émissions industrielles (Directive « IED »). C’est une technologie environnementale dont la solution produit et processus d’application est adaptée à l’entreprise pour son marché (aspect et performances attendues) à un coût acceptable. En conséquence, elle doit répondre aux différents usages de l’ameublement qui vont du domestique meublant au mobilier de collectivité (restaurants, hôtels…), en passant pour le mobilier de cuisine, de salles de bains, de bureau ou scolaire. Ces usages vont donc définir a minima des aspects et des performances en cohérence avec les règlementations et les critères économiques. Pour l’entreprise, il s’agit de trouver les technologies qui lui permettent de réduire ses émissions de Les finitions aqueuses pour les TPE et PME de l’ameublement et de l’agencement : des solutions pratiques Copyright FCBA INFO, Juillet 2012 7 solvants : les technologies aqueuses naturellement, mais aussi les poudres qui restent encore à ce jour une solution pour des niches du marché de l’ameublement, ainsi que tous les revêtements collés (films polymère, stratifiés, surfacés mélaminés, papiers décors…). La suite de la présentation a permis de passer en revue les solutions au sens d’une MTD en fonction des produits, de la forme des pièces, des matériels de pulvérisation et de leur nettoyage, mais également selon le poste de travail et son environnement, à la fois lors des phases d’application et de séchage qui restent la partie cruciale du procédé. Quelques solutions sont encore à trouver, mais déjà les technologies aqueuses répondent à de nombreux cas, à condition d’avoir effectué les bons choix, les bonnes préparations de supports et de produits, et d’obtenir l’adhésion des opérateurs pour modifier leur façon de travailler. Le fait de passer à la technologie aqueuse ne doit pas conduire à des modifications importantes de la consommation énergétique. La présentation de François Vial (Cetiat) « Efficacité énergétique pour les entreprises de l’ameublement et de l’agencement » portait sur cet objectif. Le Cetiat est intervenu dans sept entreprises afin de réaliser un état des lieux qui a montré que le coût du MWh électrique est de 101 € alors qu’usuellement, il est en moyenne de 75 €. Le coût énergétique représente 2% du CA des entreprises visitées. Pour définir quelle serait l’amélioration de procédés pour quel gain énergétique, le Cetiat rappelle la nécessité de connaître sa consommation en fonction du nombre de produits fabriqués, du mètre carré revêtu, etc. Il reste que pour une entreprise du meuble, les postes les plus contributeurs en énergie sont les cabines de pulvérisation, le chauffage et les extractions d’air. Un potentiel d’économie de 12% en moyenne a été calculé. La fin de l’exposé a porté sur une synthèse de trois études de cas de calcul d’optimisation énergétique. Les finitions aqueuses pour les TPE et PME de l’ameublement et de l’agencement : des solutions pratiques Copyright FCBA INFO, Juillet 2012 8 Par ailleurs, des échantillons étaient présentés pour montrer les résultats obtenus avec les technologies aqueuses. Une table ronde sur les produits Après une matinée consacrée aux résultats et aux témoignages, l’aprèsmidi a été entièrement dédié aux échanges avec les fournisseurs du marché des TPE et PME de l’ameublement et de l’agencement, par le biais de deux tables rondes. Les finitions aqueuses pour les TPE et PME de l’ameublement et de l’agencement : des solutions pratiques Copyright FCBA INFO, Juillet 2012 9 Les débats de la première table ronde ont été centrés sur les produits de finition, avec la participation de Jean-Claude Albrech (Agent de ICA sur la France), Laurent Arrachard (Société Milesi), Richard Cravero (Société Rio), Laurent Pasqualini (Société Sherwin Williams, marques Beckers, ArchCoatings). Pour rebondir sur les premiers échanges de la matinée, le débat a été lancé par la question : le grand brillant direct en hydro est-il possible ? Chaque fournisseur a pu se prononcer, mais ils sont tous tombés d’accord pour dire qu’il fallait d’abord définir ce qu’est un très grand brillant, c’est-à-dire un brillant supérieur à 95 Gloss. Si Rio a répondu qu’il avait une solution PU très grand brillant direct, ICA propose une solution avec une laque hydro sous le vernis, alors que Sherwin dispose d’une solution bi-composant polie lustrée et pour de meilleures performances, ce sont les hydro UV qui s’imposent. Milesi est presque sur la même ligne que Sherwin à la différence que seuls les hydro UV répondent au brillant 100 Gloss et offrent la dureté nécessaire pour polir et lustrer. La technologie UV aqueuse nécessite un minimum d’investissement. La discussion s’est poursuivie sur le peu de moyens des TPE et PME françaises par rapport aux autres pays tels que l’Italie ou l’Allemagne. Pour tous les fournisseurs présents, le niveau d’investissement des Allemands et des Italiens est supérieur à celui des entreprises françaises. Ces deux grands pays producteurs de meubles se sont orientés vers des produits aqueux, l’Italie en raison de sa volonté de développer des technologies et l’Allemagne sous la pression des consommateurs. Ensuite s’est posée la question du prix des produits hydro. Les fournisseurs confirment que ces produits sont plus chers que les produits solvants à la mise sur le marché. La chimie coûte plus cher, mais surtout, il y a encore beaucoup de R&D à financer (certains disent 80%), alors que pour les produits solvants, plus anciens, la R&D peut-être considérée comme quasi achevée. Si les quantités vendues augmentent, les coûts pourront diminuer. Sauf que pendant la période du passage de la technologie solvant vers la Les finitions aqueuses pour les TPE et PME de l’ameublement et de l’agencement : des solutions pratiques Copyright FCBA INFO, Juillet 2012 10 technologie aqueuse, beaucoup de productions de meubles on été délocalisées en Roumanie, en Pologne ou en Tchéquie. La diminution de la production de meubles en France se traduit par une réduction des achats de produits de finition sur le territoire français, ce qui ne favorise pas la baisse des prix. Sans ignorer l’importance des questions économiques, le débat s’est ensuite recentré vers des questions plus techniques. Les entreprises choisies pour l’étude recherchaient toutes une solution pour des cas considérés comme difficiles il y a 5 à 6 ans, en particulier le cas de certaines essences. Toutes les essences peuvent être revêtues de systèmes de finitions hydro, même si certains aspects restent limités. Tous les fournisseurs s’accordent aussi à reconnaître que les temps de séchage à l’air ambiant sont plus longs (4 à 6 h pour un égrenage). Des remontées de tannins ou d’extractibles à l’eau dans les finitions aqueuses ont été citées, ce qui provoque des désordres esthétiques. La solution peut être d’appliquer un isolant ou d’utiliser certaines formulations qui comportent « des bloqueurs de tannins ». Milesi ajoute que si toutes les essences sont possibles, il faut éviter de comparer les hydro au PU car le contretypage n’existe pas, selon la stratégie choisie par Meubles Grange. Certaines TPE ou PME ont des a priori sur la résistance à la lumière des laques à l’eau. Les fabricants ont confirmé la bonne tenue à la lumière des laques ou des vernis aqueux, ce qui a été entériné lors d’essais réalisés par FCBA lors de l’étude. Si une majorité des solutions aqueuses pour les secteurs de l’ameublement et de l’agencement existent, pourquoi encore trop de TPE et PME connaissent mal cette offre ? La réponse n’est-elle pas dans les réseaux de distribution ? Si les entreprises qui utilisent un certain volume peuvent passer commande directement chez le fabricant, les TPE achètent chez un distributeur. Sherwin précise qu’il y a deux types de distributeurs : ceux qui sont spécialisés et les généralistes qui vendent des produits, du matériel, etc. Les distributeurs peuvent être réticents à proposer de nouveaux produits, alors que les anciens systèmes ne posent pas de problèmes. C’est Les finitions aqueuses pour les TPE et PME de l’ameublement et de l’agencement : des solutions pratiques Copyright FCBA INFO, Juillet 2012 11 pourquoi Sherwin et Milesi recommencent à accompagner les distributeurs chez leurs clients. La fin de la table ronde a été consacrée au stockage et au transport des produits aqueux, phases importantes pour conserver leur qualité avant application, mais aussi pour respecter les règles d’hygiène et de sécurité. En effet, les finitions aqueuses sont des produits chimiques qui ne se jettent pas dans les égouts, qui sont stockés sur des bacs de rétention, en atmosphère ventilée et hors gel (5 °C mini). Il faut les travailler à plus de 18 °C, 15 °C selon certains, sur un support non froid. A la fin du processus, quelques conseils très importants sur l’emballage des meubles finis, avec quels types d’emballages ? La réponse collégiale est qu’il faut que le système aqueux soit sec à coeur, par exemple 48 h pour des finitions mono ou bi composants, et qu’il faut éviter un emballage plastique étanche de type plastique à bulles. La parole aux fournisseurs de matériel Pour la seconde table ronde, la parole a été donnée à des fournisseurs de matériel (pistolets et pompes), de filtres et de produits de nettoyage des revêtements aqueux avec la contribution de Stéphane Cardo – Société IFT (filtres), David Devienne – Société Graco (pistolets et pompes), Déborah Kuntz - Société Adefy (solutions de nettoyage), Éric Vacher – Société Wagner (pistolets et pompes). La transition avec la table ronde sur les produits de finition était toute trouvée, dans la mesure où les produits aqueux sont considérés comme collants et plus adhérents aux matériels. Comment doit-on envisager le nettoyage pour ne pas créer trop de déchets ? Certes, le nettoyage peut être effectué à l’eau tiède, mais la société Adefy a développé des solutions spécifiques pour nettoyer les pistolets, en particulier en fontaine, qui sont plus efficaces et génèrent beaucoup moins de déchets, solutions plus connues dans d’autres secteurs. Là où on consomme de 1 à 5 litres d’eau pour un pistolet, un bidon de solution de nettoyage de 20 litres permet de Les finitions aqueuses pour les TPE et PME de l’ameublement et de l’agencement : des solutions pratiques Copyright FCBA INFO, Juillet 2012 12 nettoyer 300 pistolets, le gain de rentabilité est immédiat. Il faut seulement trouver avec le fabricant de produits de finition la compatibilité entre les produits et la solution de nettoyage, sachant qu’il y a peu de différence entre mono et bi-composant. Le nettoyage est effectué lors du rangement du matériel et un rinçage suffit entre l’utilisation de deux produits. Graco et Wagner ont présenté rapidement leur offre, à savoir une gamme complète de pompes, pistons et membranes. La pompe membrane réduit la consommation et le nettoyage. Ils ont précisé les trois circuits de distribution : le distributeur dont c’est le cœur de métier, le revendeur de produits de finition et d’abrasifs, et la grande enseigne de bricolage (GSB). Il est connu que les TPE et les artisans vont parfois acheter leurs matériels et consommables en GSB, mais peut-on dire que ces pistolets sont adaptés ? Les pistolets vendus en GSB sont conçus pour des bricoleurs. Ils ne possèdent pas les mêmes plages de réglage, ne sont pas fabriqués dans les mêmes matériaux (plus de pièces en plastique que de pièces en métal), ce qui joue sur le rendement et le nettoyage, car un bricoleur n’a pas les Les finitions aqueuses pour les TPE et PME de l’ameublement et de l’agencement : des solutions pratiques Copyright FCBA INFO, Juillet 2012 13 mêmes besoins qu’un professionnel. Cependant Graco et Wagner sont conscients de la capacité d’investissement des TPE. Ils ont développé des matériels adaptés avec une pompe de petit volume vendue entre 1500 et 1900 €, alors qu’un ensemble de type air assisté coûte en général 3000 €. IFT a précisé l’intérêt d’un système de filtration avec une maintenance allégée, car pour une PME du meuble, le filtre n’est jamais perçu comme une valeur ajoutée. Les filtres secs chargés de produits aqueux seront à mettre dans les déchets spéciaux. Par ailleurs, les TPE et PME, via Internet, peuvent maintenant récupérer de l’information directement auprès des fabricants, et ainsi obtenir un complément d’information important par rapport aux distributeurs. Ils en ont fait eux-mêmes l’expérience. Cette journée riche d’informations et d’échanges s’est conclue par la synthèse de Valérie Gourvès, Directrice du Pôle Ameublement de FCBA. Plusieurs participants et intervenants ont juste regretté que trop peu de TPE et PME aient pu assister à ces débats. Il reste que ces connaissances enrichies vont pouvoir être diffusées auprès des entreprises, en particulier lors d’actions de conseil et de formation. Les finitions aqueuses pour les TPE et PME de l’ameublement et de l’agencement : des solutions pratiques Copyright FCBA INFO, Juillet 2012 14