Téléchargez le plan interministériel d`action pour le football Euro 2016

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MINISTERE DE LA VILLE, DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS
Délégué interministériel aux grands événements sportifs
Le Préfet,
Délégué interministériel
Paris, le
PLAN INTERMINISTERIEL D’ACTION POUR LE FOOTBALL « EURO 2016 »
25 février 2015
Sommaire
INTRODUCTION
A.
ASSURER UNE TRES HAUTE QUALITE D’ORGANISATION
1) Une parfaite mobilité
2) Une sécurité optimale
3) La meilleure protection juridique
4) L’excellence environnementale
5) Une information du public adaptée
B.
FAIRE DE L’EURO 2016 UN EVENEMENT POPULAIRE, POUR TOUS ET PARTOUT
1) En favorisant la participation de tous
2) Sur l’ensemble du territoire
a. Dans les quartiers de la politique de la ville
b. Dans les territoires ruraux
c. En métropole comme dans les outre-mer
3) Par l’action culturelle, sociale et l’animation festive
1
C.
SERVIR,
A TRAVERS L’EURO
2016,
LA CROISSANCE ET L’ATTRACTIVITE DE
LA FRANCE.
1) En favorisant l’emploi et l’entreprise
2) En innovant par le recours accru au numérique
3) En développant le tourisme pour accroître le rayonnement de la
France
4) En recherchant une meilleure évaluation de l’impact des grands
événements sportifs
D.
PROMOUVOIR LES VALEURS DU SPORT.
1) En développant l’éducation par le sport
a. Dès l’école
b. Dans le cadre péri-scolaire et extra-scolaire
2) Par la santé et la prévention des addictions
3) En favorisant l’engagement de la jeunesse
4) En luttant contre toute forme de discrimination
E.
DISPOSITIF D’ANIMATION.
CONCLUSION
2
INTRODUCTION
Ce plan a pour objectif de faire de l’EURO 2016 « une grande fête populaire et un
succès en termes de développement durable et de rayonnement de notre pays ».
L’Euro 2016 constitue, à cet égard, une opportunité exceptionnelle :
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

3ème évènement le plus important au monde après les Jeux Olympiques et la
Coupe du monde de football.
15ème édition de la phase finale du Championnat d’Europe de football à l’issue
d’une phase qualificative réunissant 53 nations (plus la France qualifiée
d’office en tant que pays organisateur) d’une Europe élargie avec Israël, la
Russie, l’Albanie ou le Kazakhstan…
24 nations qualifiées en novembre 2015 qui évolueront sur des sites connus, le
12 décembre 2015, date du tirage au sort des poules.
51 matches sur 10 sites appréhendés par duo : Lille-Lens, St Denis-Paris,
Lyon-St Etienne, Bordeaux-Toulouse, Marseille-Nice.
31 jours de compétition soit du 10 juin au 10 juillet 2016.
2,5 millions de spectateurs attendus avec environ 7 à 8 millions de supporters
dont 1 million d’étrangers.
L’EURO 2016 constitue donc un enjeu majeur pour le rayonnement et l’attractivité de
la France et il est essentiel de s’y préparer dès maintenant. La capacité de mobilisation
populaire d’un tel évènement doit également être mise à profit au service de la cohésion
sociale et de la citoyenneté, autour des valeurs du sport. C’est le sens des instructions du
Président de la République et du Premier ministre et de la communication en Conseil des
ministres du 29 octobre 2014. Le gouvernement entend mettre en œuvre une stratégie d’action
pour réussir cet évènement qui, au-delà de la partie sportive, doit être à la fois sûr, accueillant
et festif.
L’organisation de cet évènement repose sur un triptyque entre l’Etat (Délégué
interministériel aux grands évènements sportifs DIGES), les collectivités locales et le comité
d’organisation composé de l’UEFA et de la Fédération française de football (FFF).
Au titre de l’Etat, le rôle du DIGES est d’impulser les initiatives des ministères
destinées à tirer parti de ces manifestations dans différents domaines, qu’ils soient d’ordre
économique, social, éducatif, culturel, environnemental. Il a donc été chargé de solliciter les
administrations concernées pour élaborer ce plan d’ensemble.
Ce document constitue la synthèse de leurs contributions.
Ce plan se déclinera au niveau local. Des groupes de travail placés auprès du préfet
sont progressivement installés en région. Ils seront chargés de mettre en œuvre les actions
définies dans le plan, enrichies par des initiatives prises au niveau local.
Les partenaires extérieurs, comme les collectivités locales, le mouvement sportif, la
FFF, la Ligue de football professionnel, les chambres de commerce et d’industrie ont été
associés à cette réflexion.
3
l’Etat s’est fixé 4 priorités d’action :
 assurer une très haute qualité d’organisation
 faire de l’Euro 2016 un évènement populaire, pour tous et partout
 mettre l’Euro 2016 au service de la croissance et de l’attractivité de la
France
 promouvoir à travers l’Euro 2016 les valeurs du sport
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A.
ASSURER UNE TRES HAUTE QUALITE D’ORGANISATION
L’Euro 2016 sera une vitrine du savoir-faire de la France en termes d’organisation et
donc une condition de son rayonnement et de son attractivité. La France doit, notamment,
être à la hauteur de sa réputation dans les domaines de la mobilité, de la sécurité, de
l’écogestion et de l’information du public.
1)
Une parfaite mobilité
Il s’agit d’assurer la mobilité des équipes, de leur entourage, des spectateurs, sans
oublier ceux qui ne seront pas intéressés par l’évènement, dans un contexte de départs en
vacances que ce soit en France ou en Europe et de déroulement, en parallèle à la compétition,
du Tour de France.
a. Sur terre
Un plan national de mobilité, dont la livraison est prévue pour la fin de cette année, est
actuellement élaboré, en parfaite collaboration avec l’organisateur, par la SNCF, le ministère
des transports, la délégation à la sécurité et la circulation routières, l’unité de coordination de
la sécurité dans les transports en commun et à terme le CNIR.
Ce plan, qui prend en compte les flux envisagés des spectateurs depuis l’étranger ou
du territoire national vers les régions directement impactées, sera relayé par des plans locaux
de mobilité organisant les transports routiers et ferroviaires à l’approche des sites jusqu’au
dernier kilomètre pour lequel une mobilité douce, pédestre ou en transport en commun, est
privilégiée.
b. Dans les airs
L’objectif est de s’assurer de la mise en œuvre des conditions optimales pour le
transport aérien, dans le respect de la réglementation en vigueur, en tenant compte des
caractéristiques et de l’environnement de chaque aéroport.
Les cinq sujets traités par la DGAC, en lien avec l’Union des aéroports français et tous
les services de l’Etat, concernent les questions de sûreté, notamment celles relatives à certains
passagers identifiés, de restrictions d’usage des aéroports, d’autorisations spécifiques de
survols d’aéronefs ou de drones, de coordination horaire des aéroports et de gestion de la
navigation aérienne.
Il s’agira, d’une part, d’organiser, en toute sécurité et dans le respect des
réglementations applicables, les déplacements des équipes au départ ou à l’arrivée dans leur
camps de base avec des retours post rencontres dans la nuit et d’autre part, d’anticiper les
déplacements en vol charters des supporters et donc des capacités logistiques de déplacement
en particulier lors des phases finales.
Il s’agira également d’organiser l’ensemble de ces déplacements sans créer de
perturbations impactant les activités régulières, en particulier lors de la première phase de
compétition et en tenant compte des migrations estivales lors des phases finales.
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Enfin, que ce soit sur terre ou dans les airs, l’objectif sera d’améliorer la signalisation
en direction du million d’étrangers attendu et de proposer aux spectateurs des modalités et une
tarification accessible quelque soit la région ou la ville de compétition et leur facilitant la
découverte de l’ensemble du territoire national, au-delà des sites sportifs.
2)
Une sécurité optimale
a. Dès l’homologation des enceintes sportives
La sécurité des enceintes sportives, au terme de leurs travaux de construction ou de
rénovation, est vérifiée à travers la procédure d’homologation conduite par les services
déconcentrés du ministère chargé des sports. La sécurité des enceintes sportives, au terme de
leurs travaux de construction ou de rénovation, est vérifiée à travers la procédure
d’homologation conduite par les services déconcentrés du ministère chargé des sports en lien
avec la direction des sports et après avis de la Commission nationales de sécurité des
enceintes sportives (CNSES).
Cette procédure d’homologation qui ne se substitue par aux procédures d’urbanisme et
se distingue du contrôle de la sécurité incendie ERP prend en compte notamment le risque de
solidité de l’enceinte provisoire ou pas, de mouvements de foule, de surveillance, …
b. La définition d’une stratégie globale de sécurité
Une stratégie globale de sécurité a été définie par le ministère de l’Intérieur. Son
objectif est de laisser la place à la fête tout en assurant la sécurité, la sûreté et le secours par
un dispositif général défini au niveau national s’intégrant dans le projet global d’organisation
de la compétition et s’appliquant harmonieusement au niveau local.
Dans ce but, le concept sûreté-sécurité du ministère de l’Intérieur élaboré pour
préparer et gérer cet événement s’appuie sur :

une stratégie de prévention des troubles (actes terroristes, événements sociaux
susceptibles de venir perturber le bon déroulement du tournoi, sécurité des sites
et des groupes sensibles, gestion des supporters, sûreté-sécurité dans les stades
et dans les zones de supporters, sûreté-sécurité des camps de base des équipes
sélectionnées et des flux et des transports). Des relations seront nouées avec les
pays frontaliers pour assurer une cohérence du dispositif de sécurité et de
contrôle dans les transports lors des migrations frontalières. Le principe du
rétablissement des contrôles aux frontières fera l’objet d’une réflexion.

une synergie entre les moyens de l'Etat et ceux des organisateurs : que ce soit
dans les stades ou dans les fans zones, la complémentarité des dispositifs des
organisateurs (EURO 2016, collectivités territoriales) et ceux de l’Etat est
systématiquement recherchée.
L’organisation de cette complémentarité se fonde sur deux principes :
o une répartition des responsabilités entre l’Etat en charge de la sécurité et la
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paix publique à l'extérieur des stades mais qui intervient à l'intérieur de
ceux-ci en cas de troubles graves dépassant les capacités de réponse des
organisateurs et les organisateurs, l’EURO 2016 SAS en charge de la
sécurité et du secours dans les stades, d’une part et d’autre part les
collectivités territoriales en charge de l’organisation de la sécurité et du
secours à l'intérieur des fans zones qu’elles créent et gèrent durant toute la
compétition.
Dans un souci d’équilibre entre sécurité et convivialité, un
document "prescriptions nationales relatives à la sécurisation des fans
zones", partagé avec les villes hôtes et l’organisateur, précisera notamment
les points particuliers du contrôle des accès, de la capacité d’accueil de la
fans zone, de la sécurisation des installations intégrées (écran, stand
UEFA…), de l’intervention des forces de secours et de police, de la
consommation de boissons alcoolisées." Le dispositif de sécurisation des
fan zones se veut modulable localement et en fonction du contexte
sécuritaire de chaque journée de compétition.
o une méthode de coordination avec deux niveaux corrélatifs de production
de sécurité :
 un premier niveau de sécurité et de secours (gestion normale de
l’évènement) assumé par les organisateurs ;
 un second niveau (intervention complexe, crise) assuré par les
forces de sécurité et de secours régaliennes prépositionnées et
dimensionnées à cet effet.

Une coopération européenne et internationale : la France est activement
impliquée dans la politique de coopération internationale qui s’est instaurée, à
l’échelle de l’Europe, en vue d’élever le niveau de sûreté et de sécurité des
rassemblements sportifs. Il s’agit de mobiliser les acteurs de cette politique,
d’orienter leur préparation à la gestion de l’événement européen qu’est
l’EURO 2016 et d’élargir le spectre de leur action tant en termes de capacité
juridique qu’en effectifs disponibles.
Au total, le ministère de l’Intérieur engagera l’ensemble de ses moyens dans la
préparation et lors du déroulement du tournoi et une structure de commandement sera mise en
œuvre au niveau national et au plan local sous l’autorité des préfets de police, des préfets de
département, les services locaux assureront la direction opérationnelle des forces engagées.
c. Le concours des autorités judiciaires
Les procureurs généraux et les procureurs de la République seront sensibilisés
plusieurs mois avant la tenue de l’Euro 2016 par un rappel du cadre juridique applicable
permettant d’assurer la sécurité dans les enceintes sportives ou en dehors.
Ils recevront également les directives en la matière (organisation de réunions et
diffusion, à la fin de l’année 2015, d’une circulaire de politique pénale).
En outre, le 17 juillet 2014, la Direction des affaires criminelles et des grâces a diffusé,
sur son intranet, un memento de police judiciaire élaboré à l’occasion de la préparation des
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Jeux Equestres Mondiaux et des cérémonies liées au 70ème anniversaire du débarquement. Ce
travail important pourra ainsi bénéficier aux autres juridictions.
Par ailleurs, lors de chaque match, un magistrat sera présent au poste de
commandement opérationnel du stade pour mettre en place le dispositif de police judiciaire.
Ainsi, pendant toute la durée de la compétition, ainsi qu’en amont et en aval de cette
dernière, chaque parquet sera à même d’assurer son rôle d'exercice de l'action publique, dans
le respect des directives générales de politique pénale et en application de la circulaire Euro
2016.
d. Un dispositif sanitaire et de secours adapté à l’ampleur de
l’évènement
Le dispositif sanitaire national est déjà prévu et permettra de renforcer la surveillance
sanitaire de la population des régions concernées, d’assurer une assistance médicale des
équipes et délégations officielles, de prendre en charge de façon optimale par le système de
santé de l’ensemble des participants et de la population lors des compétitions et de mettre en
place d’un dispositif de réponse exceptionnel en cas d’événement majeur. Ce dispositif
intégrera des mesures de réduction des risques.
3) la meilleure protection juridique
Il s’agit d’assurer la sécurité juridique et économique de l’organisateur et des
spectateurs de l’évènement.
a. de l’organisateur
Un comité associant l’Institut national de la propriété industrielle (INPI), la Direction
générale des entreprises (DGE), la Direction générale des Douanes et des Droits Indirects
(DGDDI) ainsi que l’Euro 2016 SAS, a été mis en place pour faire connaître les procédures
du code de la propriété intellectuelle permettant de déposer les marques « UEFA », « France
2016 » et « EURO 2016 », et pour assurer leur protection dans le cadre de la lutte contre la
contrefaçon menée par les Directions départementales de la protection des populations
(DDPP) concernées. Par ailleurs, le ministère de la Justice mettra en œuvre la législation en
vigueur sanctionnant pénalement les atteintes aux droits de propriété intellectuelle
(dispositions du code de la propriété intellectuelle et du code des douanes) et la vente illicite
de billets.
Par ailleurs, le dispositif douanier et fiscal applicable aux échanges nécessaires à
l'organisation de l'Euro 2016, de même que certaines réglementations particulières
(médicaments, substances psychoactives, contrefaçon, obligations déclaratives), qui viennent
d’être rappelés à l’organisateur, seront mobilisés par la Direction des douanes.
Un dispositif spécifique d’information et de contrôle destiné à permettre un bon
développement de l’activité économique autour de la manifestation, en stimulant la
concurrence entre les opérateurs va être mise en place par la Direction générale de la
concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
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En outre, les paris sportifs font l’objet d’une réglementation spécifique afin d’assurer
leur encadrement et leur bonne tenue.
b. des salariés détachés et des bénévoles
Le ministère du travail rappellera, expliquera et diffusera :
 les règles applicables aux salariés détachés par des entreprises établies à
l'étranger qui interviendront dans le cadre de contrat de prestation de
services
 les modalités de recours à des bénévoles sur les différents sites de la
manifestation
 les règles applicables en matière de recours à la sous-traitance des
donneurs d’ordre et des maîtres d’ouvrage.
c. des spectateurs
Un dispositif spécifique d’information et de contrôle destiné à sécuriser les actes de
consommation liés directement ou indirectement à l’évènement est prévu par la DGCCRF.
4) l’excellence environnementale
Cette orientation s’inscrit dans la volonté du chef de l’Etat de faire de « la France, la
nation de l’excellence environnementale ». Il s’agit d’élaborer, en lien avec la société
organisatrice et parties prenantes concernées, des engagements forts en matière de protection
de l’environnement et de développement durable. Mis en œuvre à la fois lors de la conception
des sites et, de leur construction, ces engagements doivent accompagner l’événement non
seulement dans toutes ses phases d’organisation mais aussi pendant son déroulement en
recherchant des retombées environnementales positives pour l’après événement. Ces
prescriptions ainsi que le dispositif d’évaluation et de suivi, pourront être mis en valeur lors
de la Conférence des parties de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements
climatiques que la France organisera fin 2015.
a. Le suivi des engagements des organisateurs de l’événement
Le dossier de candidature de la France à l’organisation de l’EURO 2016 prévoit la
mise en place d’un plan d’action construit autour de la notion de développement durable. Il
présente une stratégie construite autour de trois axes : le « stade de demain », « l’écoconception de l’événement » et « le football pour mieux vivre ensemble ». Il s’agira de
vérifier selon les thématiques si ces engagements sont déjà tenus, en cours de réalisation ou
s’ils nécessitent encore une impulsion. Les services déconcentrés de l’Etat concernés par les
sites des épreuves seront sollicités pour ce reporting. L’objectif est ici de parvenir à 100%
d’engagements tenus à l’issue de la compétition par tous les organisateurs notamment Euro
2016 SAS.
b. Un cahier de préconisations environnementales
Préparé dans le cadre d’un groupe de travail « environnement » lancé en octobre 2014
et animé par le Diges, un cahier de préconisations environnementales définira les principes
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éco-responsables mais aussi de « durabilité » de cette manifestation. Principalement destiné à
l’usage des collectivités territoriales qui accueilleront les manifestations sur leur territoire, ce
cahier de préconisations doit, en plus des grandes thématiques (énergie, eau, déchets,
biodiversité, mobilité, urbanisme ville durable, infrastructures, risques naturels…), s'intéresser
aux domaines transversaux (RSE, Agenda 21...), aux moyens réglementaires, normes..., aux
outils d'analyse d'impacts, d'évaluation, de suivi, aux modes de gouvernance, à l'éducation au
DD …
Ce cahier sera transmis aux préfets des territoires concernés qui le diffuseront aux
collectivités territoriales notamment dans le cadre des groupes de travail locaux
« accompagnement de l’Euro 2016 » qu’ils animent et assureront ainsi le suivi des bonnes
applications sur le terrain.
A noter : rédigé dans le cadre de l’Euro 2016, ce cahier de préconisations
environnementales, de par sa conception, pourra également être utilisé par tout organisateur
d’événements sportifs en tenant compte d’adaptations nécessaires.
5) Une information du public adaptée
Il apparaît nécessaire de bâtir un plan de communication d’ensemble et de définir les
conditions de son élaboration.
L’élaboration de ce plan sera confiée à un comité de pilotage co-animé par le SIG et le
Ministère chargé des sports associant le DIGES et réunissant l’ensemble des ministères et/ou
administrations concernés.
Il aura pour mission de concevoir et de décliner une stratégie générale de
communication à partir des priorités définies par le premier ministre et formalisées dans le
PIAF, de proposer des vecteurs de communication en laissant une large place aux réseaux
sociaux et au numérique, et enfin mettre en place une chartre graphique afin traduire
visuellement la cohérence de l’action de l’Etat.
Ce plan visera, en particulier, à organiser la diffusion d’une information complète,
opérationnelle, lisible aux différents types de public accueilli à l’occasion de l’Euro 2016.
A ce jour, la DGDDI et la DGCCRF envisagent d’ores et déjà dans leurs domaines de
compétence des mesures de communication.
B.
FAIRE DE L’EURO 2016 UN EVENEMENT POPULAIRE, POUR TOUS ET PARTOUT
SUR LE TERRITOIRE NATIONAL
La réussite de cette compétition passe par notre capacité à la faire partager à
l’ensemble de la population, au-delà des dix sites hôtes et en concentrant notamment notre
action d’impulsion et de soutien sur les personnes les plus éloignées de la pratique sportive et
sur les territoires qui n’accueillent pas directement la compétition ou des équipes.
Au-delà des actions ponctuelles, il est important de déterminer la contribution que
l’accueil d’un évènement de cette ampleur peut apporter à la réalisation de projets de
territoires existants ou à la définition de nouveaux projets de territoires. L’Euro 2016 doit
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contribuer effectivement à la cohésion nationale en favorisant la participation de tous, sur
l’ensemble du territoire dans un esprit festif.
1) En favorisant la participation de tous les publics
Il s’agit de faire en sorte que toute la population soit associée à la fête sportive et que
les politiques publiques mises en place pour favoriser l’intégration ou l’insertion sociale des
publics empêchés trouvent grâce à l’Euro les voies d’un nouveau développement.
Une attention toute particulière sera portée aux personnes en situation de handicap
afin :
-
-
De leur permettre d’accéder aux lieux (stades et fan zones) et aux temps de la
fête dans de bonnes conditions ;
De prendre appui sur l’évènement pour favoriser la création de temps et de
lieux d’échanges et de partage entre publics valides et publics en situation de
handicap. On peut évoquer l’organisation de rencontres sportives amicales ou
encore la mise en place de séquences de découverte de la pratique handisport
(ex : foot-fauteuil), en particulier pour les enfants et les jeunes, dans le cadre
scolaire et extra-scolaire (accueils de loisirs de mineurs)
De mettre en œuvre une vigilance toute particulière pour qu’un nombre
significatif des opportunités créées par le déroulement de l’évènement en
termes d’emploi ou de bénévolat soit accessible aux personnes en situation de
handicap.
De manière plus générale, toutes les actions d’accompagnement et d’animation mises en place
devront comporter un volet accessibilité, prenant en compte les contraintes spécifiques liées à
l’accueil des personnes en situation de handicap. L’accueil des supporters étrangers en
situation de handicap est un volet de cette problématique.
Les autres publics empêchés doivent également être considérés comme des publicscibles, à savoir :
-
Les publics féminins, par le développement de la mixité hommes/ femmes dans
les métiers du sport comme dans la pratique amateur ou professionnelle.
-
Les personnes détenues : Le sport est très pratiqué dans les prisons, en
particulier le football, mais, pour cette discipline, de manière ludique et non
encadrée. L’Euro permet, sur la base des conventions-cadre conclues entre
l’administration pénitentiaire et certaines fédérations sportives, de réfléchir à
plusieurs axes, notamment l’organisation d’évènements sportifs à l’intention
des détenus autour de l’évènement, l’utilisation de la recherche de l’effort
physique pour porter un parcours de réinsertion et/ou limiter les addictions, en
particulier le tabac, la mise en place de formations aux diplômes sportifs de
l’encadrement non professionnel à l’intention afin de favoriser la réinsertion
sociale des personnes concernées. La mobilisation des associations œuvrant
pour un maintien/renforcement des liens entre les détenus et leur famille
permettra d’ancrer la participation à la fête sportive dans le cadre de la vie
familiale.
11
-
Les personnes âgées, notamment celles qui vivent de manière isolée, dans les
territoires ruraux comme en milieu urbain. L’Euro est très certainement une
opportunité pour renforcer le lien social et le vivre ensemble, notamment à
travers des actions en faveur du lien intergénérationnel, permettant à des jeunes
d’accompagner des personnes âgées dans une participation directe ou indirecte
à l’évènement. Ces actions relèvent tout particulièrement des dispositifs fondés
sur l’engagement et la responsabilisation des jeunes, tels que le Service
Civique. Elles ont vocation à participer à un changement de regard sur les
personnes âgées, par la promotion du « bien vieillir » et du rôle des aînés dans
la société.
-
Sans oublier les personnes accueillies dans les établissements de l’action
sanitaire et sociale, notamment les enfants et les jeunes et les personnes
hospitalisées et de manière plus globale les publics présentant des
vulnérabilités ou vivant des situations particulières.
2) Sur l’ensemble du territoire
L’organisation de l’Euro 2016 constitue un levier de développement de la pratique
sportive pour tous et de renforcement de la cohésion sociale par le sport. En parallèle des
matchs organisés, les associations sportives locales, notamment celles des villes hôtes, seront
invitées à mettre en œuvre des actions d’animation territoriale.
a.
Au profit des publics concernés par la politique de la ville
La plupart des stades qui accueillent l’Euro étant situés à proximité de territoires
relevant de la politique de la ville, l’intégration de ces équipements dans la vie des territoires
concernés, leur accessibilité aux populations, la prise en compte de la clause sociale dans leur
fonctionnement, constituent autant de problématiques qui requièrent l’attention des services
de l’Etat. Pour toutes ces actions, il est opportun de solliciter les partenariats existants avec les
associations œuvrant dans le champ concerné.
Les orientations mises en œuvre dans le cadre de l’accompagnement social de
l’événement (emploi, formation et mobilité ; engagement des jeunes et santé) doivent
s’appliquer en priorité aux quartiers prioritaires. En outre, ces orientations doivent être mises
en œuvre en veillant au respect de trois grands objectifs :
-
-
Contribuer à développer l’accès aux pratiques et aux équipements sportifs pour
les jeunes les plus éloignés du sport à travers toutes les disciplines ;
Favoriser les initiatives s’appuyant sur une participation des habitants, et sur la
participation actives des jeunes vulnérables, principalement dans les villes
hôtes ;
Sensibiliser les DRJSCS concernées par l’organisation de l’événement à la
prise en compte des problématiques des habitants des quartiers prioritaires dans
sa mise en œuvre
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b.
Mais aussi dans les territoires ruraux
Les réflexions engagées sur la spécificité des territoires hyper-ruraux peuvent trouver
une traduction concrète dans les problématiques que pose l’irrigation de l’évènement dans
tout le pays. Par exemple : la question du numérique et de la couverture de l’ensemble du
territoire par les réseaux à haut débit, y compris les plus enclavés, prend dans le cadre de
l’Euro une importance toute particulière. Elle implique également une réflexion adaptée sur
les actions d’animation multimédias susceptibles d’être mises en place.
Il s’agit en outre:
-
-
D’une part de favoriser et d’accompagner les populations, les associations et
structures locales (centres de loisirs, Tiers Lieux…) dans la construction de
projets reposant sur une approche inter-communale et permettant de faire
participer les habitants les plus isolés, en particulier les personnes âgées.
D’autre part de faciliter les déplacements afin que les habitants qui le
souhaitent, en particulier les publics jeunes, puissent accéder aux villes hôtes,
par des actions dans le domaine des transports ou encore du logement.
c.
En métropole comme dans les outre-mers
Deux enjeux apparaissent prioritaires pour intégrer les outre-mer à la préparation de
l’Euro 2016 :
-
Faire de la jeunesse la principale bénéficiaire des différentes actions
Valoriser la contribution des outre-mer à l’histoire et au dynamisme du football
français
Le ministère des outre-mer mobilisera ses dispositifs en collaboration avec les
ministères sectoriels, les fédérations sportives concernées (FFF, UNSS) et les services
déconcentrés outre-mer autour de quatre objectifs :
-
-
-
Favoriser la participation des jeunes des outre-mer à l’appel à projets « Mon
euro 2016 » et au championnat européen de football scolaire du ministère de
l’Education Nationale en mobilisant le FEBECS.
Diffuser les projets de terrain innovants outre-mer qui utilisent le football
comme outil de prévention/lutte contre le décrochage scolaire, la santé et la
citoyenneté.
Contribuer à la redynamisation de l'Union Nationale du Sport Scolaire outremer (soutien à des formations ciblées par exemple).
Soutenir un projet d’exposition valorisant la contribution des ultramarin(e)s au
football français en lien avec le ministère de la Culture.
13
3) Par l’action culturelle et l’animation festive
Il s’agit de développer des actions utilisant le théâtre, la danse, l’audiovisuel ou encore
la photo, pour permettre l’appropriation de l’événement par les publics les plus diversifiés,
dans le cadre d’un dialogue entre sport et culture et un objectif d’éducation populaire.
Par ailleurs, de la collaboration entre services de l’Etat, collectivités territoriales,
établissements d’enseignement (ex : Ecoles des Beaux-Arts), associations peuvent naître
quelques initiatives fortes :
o Expositions dans les musées (ex : exposition en cours de création au MUCEM,
au Musée national du sport, expo photo des personnalités de l’Outre-Mer ayant
contribué au rayonnement du football)
o Travail sur la mémoire du sport
o Résidences d’artistes, débouchant sur la valorisation des productions pendant
le championnat
o des expositions dans un lieu à définir (BNF ? INA?) sur la mémoire du sport
a) Des expositions
Le Louvre-Lens sera, quant à lui, également mobilisé pour organiser une exposition
ad-hoc même si les délais sont d'ores et déjà particulièrement contraints.
Une exposition est en cours d'organisation par le MCC, le ministère des Sports et le
ministère de l’Environnement afin de répondre au souci d'excellence environnementale
exprimée par le Président de la République, sur « Les secondes vies du matériel sportif » dans
l'art et aura le triple avantage de promouvoir le développement durable par l'art, d'attirer des
publics moins familiers avec les œuvres et de susciter éventuellement des vocations créatives
au sein de ces publics, à partir d'objets qui leur sont familiers.
Une manière d'attirer les « fans de foot » vers la culture en général et vers toutes les
manifestations parallèles mais aussi vers les divers lieux de culture des villes participant à la
manifestation peut se traduire par la création envisagée d'un « pass culture » qui serait
distribué, pour un prix modique, avec les billets de stade. Aux abords de ces derniers on
pourrait aussi (dans le « village ») avoir du matériel de promotion des manifestations
culturelles de chacune des villes.
Des ateliers culturels participatifs sont également envisagés aux abords des stades ou
dans les « fan-zones ».
Afin de valoriser l'architecture des stades, des expositions de photos pourraient être
réalisées, présentant leur réalisation ainsi que d'autres œuvres des grands architectes qui les
ont érigés.
b) Des parcours culturels
Si le potentiel culturel de Paris n'est plus à démontrer - mais il sera toujours important
de le promouvoir - l'EURO 2016 pourrait être l'occasion de porter une attention toute
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particulière aux autres villes retenues, qui recèlent des trésors d'art et de créativité parfois
méconnus.
En s'inspirant du parcours pilote inter-EP existant sur le site de la Villette, ou de
l'expérience originale du « Voyage à Nantes », des parcours de ce genre sont envisagés dans
chacune des 10 villes accueillant les épreuves, voire dans chacun des tandems prévus (ParisSt. Denis, Bordeaux-Toulouse, Marseille-Nice, Lille-Lens et Lyon-St. Etienne)
c) La valorisation du rayonnement culturel de notre pays, de sa
créativité et de son innovation
Le pass culture, ainsi qu'une documentation ad-hoc seront distribués dans les aéroports
et dans les hôtels, afin de présenter aux amateurs de sports venus de tous les pays et à leurs
accompagnateurs/conjoints les richesses culturelles de notre pays illustrées par les 10 villes
accueillant les épreuves.
Cette documentation visera la forme numériques innovantes pour les smartphones qui,
par l'intermédiaire de la géolocalisation et le big data peuvent présenter de manière ludique les
monuments, les musées et les objets exposés dans les musées (cf. les expériences présentées
lors des journées « Silicon Valois »). Ceci mettrait résolument la compétition sous le signe du
numérique et de la société connectée.
Par ailleurs, un concours est envisagé dans les différentes Ecoles d’art des villes- hôtes
afin de créer une affiche spécifique à chaque ville. Pour l’affiche générique, un artiste
professionnel sera sollicité par le Ministère de la Culture et de la Communication.
d) Une fête populaire
Pour donner une atmosphère de fête, des spectacles de rue, des chanteurs et orchestres
live, des danseurs et des artistes de cirque seront encouragés aux abords des stades ou dans les
« fan-zones »1 où seront installés des écrans géants, ou le long des « fan-walks » les reliant.
Enfin, l'hypothèse d'un grand concert final avec un groupe français populaire ou bien
orchestré par l'un de nos grands DJ connus dans le monde entier est à l’étude et le mécénat
sollicité.
Les meilleures actions identifiées au plan national et déclinant cet objectif d’un Euro
2016 festif pour tous et partout seront labellisées et feront l’objet d’un soutien spécifique.
C.
SERVIR,
A TRAVERS L’EURO
2016,
LA CROISSANCE ET L’ATTRACTIVITE DE
LA FRANCE
L’impact économique de l’Euro 2016 sera majeur. La responsabilité de l’Etat est de
faire en sorte qu’il bénéficie aux entreprises françaises, qu’il développe l’emploi en France et
qu’il favorise les investissements étrangers sur notre territoire.
1
A Paris, elles seront installées au Champ de Mars et au Stade Charléty
15
1) En favorisant l’emploi et l’entreprise
a.
Favoriser l’emploi
L’emploi constituant une priorité du gouvernement, il convient de mobiliser les
moyens existants et les partenariats potentiels pour utiliser de manière optimale toutes les
opportunités créées par l’Euro. La structuration d’un pilotage national et local, permettant de
réunir l’ensemble des partenaires concernés (organisateur, principaux partenaires et
prestataires, collectivités territoriales, service public de l’emploi, organismes de formation…),
permettra de donner une traduction concrète à cette priorité et de mesurer les résultats.
Il s’agira notamment :
-
-
-
-
D’identifier en amont les différents besoins en emplois et en qualifications liés à
l’événement, les besoins en formations associés au regard de la situation du bassin
d’emploi local et les modalités de mise en œuvre des clauses sociales ;
D’organiser la bonne diffusion des offres d’emploi et la mise en relation entre
employeurs et candidats ;
De favoriser l’embauche de jeunes demandeurs d’emploi et de personnes éloignées
du marché du travail par des actions de préparation à la candidature (formation,
accompagnement…) et de sensibilisation des employeurs. Les formations
qualifiantes seront à privilégier afin de favoriser l’insertion durable dans l’emploi ;
De s’appuyer sur la popularité de l’événement pour promouvoir des métiers ou des
secteurs en tension, les formations en alternance ainsi que les métiers du sport en
général ;
De donner à des programmes existants (ex : Supporters de l’Emploi porté par
l’UCPF et Pôle Emploi, Stade Sup porté par l’association Diambars) ou en projet
(Prix de l’entrepreneuriat sportif porté par le Ministère de la Jeunesse et des
Sports) une ampleur et une visibilité clairement liées à l’Euro.
Neuf stades sur dix se situant à proximité immédiate d’un quartier prioritaire de la
politique de la ville, une attention particulière sera apportée pour que les habitants de ces
quartiers, en particulier les jeunes, bénéficient de manière privilégiée de l’ensemble de ces
actions.
b.
Mobiliser l’économie sociale et solidaire
Il s’agit d’associer les entreprises de l’Economie sociale et solidaire dont le mode
d’entreprendre contribue à un développement économique et social durable.
Il s’agit aussi d’inciter les acheteurs publics et privés qui auront recours aux marchés
dans le cadre de la préparation et de la tenue de l’événement à ne pas négliger les entreprises
de l’économie sociale et solidaire.
Les prescripteurs publics sont également invités à utiliser les clauses sociales afin
d’intégrer des personnes éloignées de l’emploi.
16
L’Euro 2016, à l’instar des autres évènements sportifs, constitue une opportunité de
développement pour ces structures dont les secteurs d’activités couvrent des champs aussi
divers que la restauration, la construction ou encore la mobilité durable.
L’Euro 2016 fournit aussi une formidable occasion d’informer les jeunes des
opportunités d’emplois offertes par les entreprises de l’ESS, notamment dans le secteur du
sport, de l’éducation populaire, dans le secteur bancaire ou encore de la santé, etc.
Les entreprises de l’ESS comptent des cabinets spécialisés dans la promotion de
l’égalité des chances et de la diversité. Il s’agira de s’assurer de la transmission des offres
d’emplois créées dans le cadre de la préparation et de la tenue de l’Euros 2016 afin de
permettre leur accès au plus grand nombre de candidats.
Il conviendra alors de s’assurer que ces offres d’emplois sont relayées vers les portails
de l’emploi dédiés à l’ESS.
c.
Favoriser les entreprises et les investissements étrangers
L’Euro 2016 constituera une vitrine exceptionnelle pour promouvoir l’innovation et
les savoir-faire, notamment nationaux, dans de très nombreux secteurs (services grand public,
transport, environnement, bâtiment, sport, numérique, tourisme, sécurité etc.).
Les nombreux marchés qui seront passés par l’Etat et les collectivités territoriales à
l’occasion de l’événement permettront aux entreprises attributaires de disposer d’une
référence qu’ils pourront valoriser dans le cadre d’autres marchés nationaux ou
internationaux, par exemple dans le cadre de l’organisation d’événements sportifs similaires.
Neuf stades sur dix se situant à proximité immédiate d’un quartier prioritaire de la
politique de la ville, une attention particulière sera apportée pour favoriser la mise en relation
entre les principales entreprises prestataires et partenaires de l’événement et les entreprises
implantées dans ces quartiers dans le cadre des marchés de sous-traitance. Dans le cadre du
projet de création d’une filière relative à l’économie du sport, porté conjointement par la DGE
et la direction des sports, l’Euro 2016 permettra par ailleurs de faire la démonstration de la
capacité des entreprises à proposer des solutions innovantes, ergonomiques et adaptés aux
besoins des différents visiteurs (spectateurs, téléspectateurs, supporters, journalistes etc.)
d’une part par la mise en place pour certains services de solutions innovantes basées par
exemple sur les technologies sans contact ou les objets connectés ; pour les technologies de
pointe (voire non encore disponible sur le marché), des démonstrateurs à échelle plus
restreinte pourront, à grand renfort de communication, démontrer le dynamisme de l’industrie
et valoriser les actions de l’Etat en matière de soutien à l’innovation.
Par ailleurs, un certain nombre d’événements pourront être organisés en marge de la
compétition à l’attention des visiteurs ou des supporters de manière à mettre en valeur les
entreprises et leurs produits. Un projet de colloque relatif à l’organisation des grands
évènements sportifs internationaux est ainsi à l’étude.
Plusieurs des actions identifiées dans le cadre du plan d’action concourent à cet
objectif.
17
Le ministère des affaires étrangères, conjointement avec le ministère chargé des
sports, appliquera à l’Euro 2016 les principes d’une diplomatie globale qui recouvre la
diplomatie d’influence, économique et sportive. Il associera tous les postes diplomatiques et
son réseau culturel autour des objectifs suivants :
-
attirer, sur le plan économique, les investisseurs étrangers
permettre aux entreprises françaises qui ont œuvré pour l’Euro 2016 de faire leur
promotion à l'étranger
mener une réflexion sur une nouvelle pratique de la relation monde sportif et
entreprises
2) En innovant par le recours accru au numérique
Le numérique représente une opportunité majeure pour démontrer le potentiel des
technologies françaises, la capacité d’innovation et la modernité de la nation et fournir au
participants des services ambitieux à forte valeur ajoutée.
Dans ce contexte, les objectifs suivants seront poursuivis :
améliorer le séjour touristique des participants, dès l’inscription, en facilitant
par exemple l’accès aux services par le numérique avec la mise en place d’un portail unique
« Euro 2016 », d’un « city pass » dans les villes d’accueil de l’Euro 2016, avec le
renforcement du dispositif d’information par le numérique;
renforcer l’attractivité des rencontres sportives par le développement de
services interactifs innovants tels que la mise en place des expériences de réalité augmentée
dans les stades, les infrastructures urbaines ou la presse, l’association d’une compétition de
sports électroniques (ou e-sports) à la manifestation, l’organisation d’une compétition
communautaire de fantasy football, l’offre aux professionnels, notamment aux journalistes,
des services numériques dédiées à forte valeur ajoutée, et la possibilité d’expérimentations
basées sur les textiles connectés ;
moderniser la diffusion des contenus audiovisuels et multimédia, avec la mise à
disposition des contenus multimédia en ultra haute définition, la diffusion des contenus en
direct en ultra haute définition, la réalisation de captations en 3D en temps quasi réel,
l’enrichissement avec du contenu multimédia des retransmissions télévisuelles.
3) En développant le tourisme pour accroître le rayonnement de la
France
L’Euro 2016 doit être l’occasion de mettre en pratique les cinq axes développés lors
des Assises du tourisme :
a.
Une offre touristique de qualité et diversifiée
Les matchs de l’Euro 2016 auront lieu dans dix villes de France : Paris, Saint-Denis,
Lille, Lens, Bordeaux, Saint-Etienne, Lyon, Marseille, Nice et Toulouse. Cette occasion doit
18
être saisie pour faire découvrir d’autres régions de France aux touristes étrangers. Pour cela, la
filière du tourisme doit se préparer à accueillir un afflux important de touristes, en amont
comme en aval : programmes de rénovation hôtelière ; adaptations éventuelles des horaires
d’ouverture des commerces et restaurants ; organisation d’animations gratuites dans les villes
(concerts, spectacles) ; vente de parcours touristiques à cheval sur plusieurs régions et
départements ; action de promotion des régions de France où se dérouleront les matchs par le
réseau des ambassades et d’Atout France. Il conviendra d’articuler ces efforts sur l’offre avec
la mise en place des contrats de destination (notamment sur le volet promotion à
l’international) et des pôles d’excellence (pôle montagne et sport) ;
b.
Un accueil amélioré
Une stratégie de l’accueil devra être mise en place à l’occasion de cet événement :
adaptations éventuelles de la signalétique dans les transports ; mise en place d’équipes
d’accueil dans les transports, sur les principaux sites touristiques et autres lieux stratégiques
des villes ; identification d’un responsable dédié à l’accueil au niveau de chaque comité local
des villes hôtes ;
c.
Une formation adaptée
L’accent sera mis dès 2015 sur la conduite de formations linguistiques accélérées
auprès des publics-cibles (serveurs, chauffeurs de taxi, réceptionnistes d’hôtel, etc.). La
dimension linguistique devra être au cœur de la stratégie de l’accueil mentionnée plus haut ;
d.
Des vacances accessibles
Alors que le football est un sport populaire facteur de cohésion sociale, les grands
événements sportifs sont souvent source de frustration pour la nation accueillante en raison du
prix des billets. Cette frustration peut, en retour, nuire à la qualité de l’accueil réservé par les
résidents aux touristes étrangers. Certains programmes ciblant la jeunesse et le public aux
revenus modestes pourraient être mis en place avec le concours du Ministre de la Ville, de la
Jeunesse et des Sports (organisation de rencontres entre les sélections nationales et des jeunes
de quartiers défavorisés ; organisation de concours à visée positive avec, à la clef, la
distribution d’un nombre limité de billets gratuits à certains matchs, etc.).
e. l’appui du réseau diplomatique
Au titre de la diplomatie globale déjà évoquée, le ministère des affaires étrangères
mobilisera aussi son réseau autour de la promotion de la situation française dans une
perspective claire : promouvoir une nouvelle image en matière de tourisme afin d’augmenter
le nombre de touristes et leur donner envie de faire autre chose que d'aller seulement au
match.
4) En recherchant une meilleure évaluation de l’impact des grands
événements sportifs
Il est nécessaire aujourd’hui de se doter d’une méthodologie d’évaluation ex ante et ex
post des évènements sportifs, qui soit à la fois opérationnelle, partagée et reproductible. Piloté
par le Diges, un groupe de travail regroupant de nombreux ministères et opérateurs de l’Etat a
19
présenté à la fin de l’année 2014 un rapport assorti d’un cahier des charges suggérant des
orientations pour une évaluation pertinente de l’utilité sociale, des retombées économiques
ainsi que des effets environnementaux sans oublier l’impact médiatique des grands
évènements sportifs.
Ce rapport a été définitivement adopté par le groupe de travail lors de sa dernière
réunion du 18 décembre 2014 et des décisions opérationnelles ont été prises par les cabinets
ministériels dont la mise en œuvre dès janvier 2015 s’appuie sur le cas concret de l’Euro
2016.
Cette phase opérationnelle distingue trois séquences successives :
- Une estimation ex ante à brève échéance des principales retombées
économiques de l’Euro 2016
- Une évaluation ex post de l’impact économique, médiatique et
environnemental primaire de l’Euro 2016, à réaliser pendant et peu après
l’événement
- Enfin, la mise au point d’une méthodologie d’évaluation plus globale
appliquée à la réalisation des objectifs d’intérêt général associés à l’accueil
d’un GESI, assortie d’indicateurs de performance appropriés.
Cette démarche est aussi de nature à conférer aux futures candidatures françaises pour
l’accueil des grands événements sportifs davantage de chances de réussite.
D.
PROMOUVOIR LES VALEURS DU SPORT.
Il s’agit à l’occasion de l’EURO 2016 de mettre en exergue le caractère éducatif de la
pratique du sport, les valeurs de solidarité et de lutte contre les discriminations. A ce titre, la
jeunesse sera particulièrement associée, notamment à travers le Service Civique.
1) En développant l’éducation par le sport
a. Dès l’école
Le ministère chargé de l’Education nationale, celui chargé des sports, la Fédération
Française de Football ainsi que l’USEP et l’UNSS ont conclu, le 3 mai dernier, une
convention visant à encourager la pratique du football à l’école. Au-delà de cette action
structurante, le ministère chargé de l’Education nationale a prévu quatre actions afin de
mobiliser les établissements scolaires à l’occasion de l’Euro 2016 :


Organisation d’un championnat européen de football scolaire en marge de
l’Euro 2016. Cet Euro scolaire réunira 32 équipes masculines (3 françaises et
29 de pays non qualifiés pour l’événement) et 8 équipes féminines. Un forum
européen du football citoyen sera organisé à cette occasion.
Lancement d’un appel à projets sportifs et culturels « Mon Euro 2016 » pour
les élèves du premier degré, du collège et du lycée. Cette action valorisera des
20


initiatives pédagogiques ou des initiatives d’élèves autour de la thématique
Euro 2016.
Développement du football auprès des élèves en situation de handicap afin de
promouvoir l’accessibilité du football à tous.
Développement du football dans les territoires ultra-marins autour d’actions
d’éducation à la santé et de lutte contre le décrochage scolaire.
b. Dans le cadre péri-scolaire et extra-scolaire
Les accueils de loisirs de mineurs, qu’il s’agisse des accueils sans hébergement ou des
séjours de vacances, utilisent déjà les activités sportives pour traduire dans les projets
pédagogiques les finalités des projets éducatifs : l’Euro permettra notamment de mettre en
valeur l’existant et d’accompagner les structures dans des initiatives fondées sur une analyse
approfondie de la contribution que le sport peut apporter à la réalisation des projets éducatifs.
On peut citer à titre d’exemple la découverte et la pratique du handisport, notamment du footfauteuil par des groupes d’enfants associant valides et enfants en situation de handicap.
2) En assurant la promotion de la santé
Il s’agit de privilégier deux axes :
- le premier relatif à la santé par le sport, notamment dans le cadre des plans
régionaux en faveur du sport santé portés par les ARS et les DRJSCS ;
- le second aux messages et initiatives relatifs à la prévention des conduites à
risque pendant le championnat avec deux volets :
o le respect par les organisateurs de la législation en vigueur (offre et
publicité en matière d’alcool, de tabac…)
o le développement des actions de prévention portées notamment par les
jeunes en direction de leurs pairs qui permettront de faire le lien avec la
thématique de l’engagement des jeunes.
Les correspondants régionaux « addiction » de la Direction générale de la santé dans
les ARS ont été sollicités, afin de susciter la prise en compte de l’évènement dans le cadre des
programmes et interventions soutenus par les agences régionales
Par ailleurs, la mobilisation des 2 réseaux de villes engagées sur la santé d’une
manière générale (soit le réseau ville santé OMS et le réseau Elus santé publique et territoires)
sera recherchée, pour faire valoir et démultiplier les initiatives susceptibles d’être prises
localement, dans l’ensemble des villes de ces réseaux plus directement concernées par cet
évènement.
Dans le cadre du plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les conduites
addictives, la Mildeca propose de faire de l'Euro 2016 une des priorités d’action en 2015 pour
la prévention des consommations et des dommages sanitaires et sociaux liés à la
consommation d’alcool, de tabac, de cannabis et d’autres drogues et d’ identifier et de
valoriser, via les chefs de projets territoriaux MILDECA des actions de prévention et de
réduction des risques les plus adaptées aux risques de consommation problématiques dans le
cadre d’un évènement sportif important (en particulier binge drinking, polyconsommation,
consommations des jeunes filles …), en ciblant notamment des actions de prévention dans
21
les établissements scolaires, vers les étudiants (université et les grandes écoles) et dans les
milieux sportifs et culturels.
L’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES) et les pôles
régionaux de compétence en éducation pour la santé et promotion de la santé (PRCEPS/PS),
pourront apporter un appui méthodologique.
3) En favorisant l’engagement de la jeunesse
Il s’agit, non seulement de faire en sorte que les publics les plus larges soient associés
à la grande fête que va constituer le championnat, mais aussi de développer et de valoriser les
actions mettant l’accent sur la prise de responsabilité des jeunes et favorisant leur
engagement dans des enjeux de société. La diversité des partenariats et des supports
susceptibles d’être mobilisés (ex : associations sportives, de jeunesse et d’éducation populaire,
réseau information jeunesse, missions locales) constitue un gage de réussite.
Concrètement, cette orientation passe par la mise en place d’actions visant à:
-
-
favoriser la participation des jeunes à l’organisation et au déroulement de
l’évènement
susciter l’engagement des jeunes dans des projets comportant une dimension
citoyenne, notamment par le biais du service civique, dans le cadre des
missions spécifiques liées à l’Euro définies par l’Agence nationale et la
DIGES. D’autres dispositifs visant à favoriser l’autonomie des jeunes des
jeunes sont également à mobiliser, par exemple le programme Ville Vie
Vacances (VVV).
profiter de l’évènement pour développer des actions de mobilité des jeunes en
Europe, sur la base du programme Erasmus + et du Service Volontaire
Européen, en collaboration avec les structures qui travaillent dans ce domaine,
telles que l’OFAJ.
4) En luttant contre toute forme de discrimination
Le sport doit être un canal à privilégier pour transmettre les valeurs citoyennes et de
respect des droits de l’homme.
L’Euro doit apporter sa contribution au travail de fond engagé dans ce domaine et qui
s’illustre notamment par le développement de la pratique du football féminin. Il s’agit de
profiter de l’évènement pour mettre en valeur l’existant et pour accompagner, non seulement
des actions adaptées à la temporalité du championnat, mais aussi des chantiers à plus long
terme, par exemple celui de l’égal accès des femmes ou des jeunes aux instances dirigeantes
des clubs sportifs.
L'Euro 2016 pourrait être la première occasion d'envergure pour amorcer en France
une approche différente du supportérisme et in fine de l'accueil.
Plusieurs actions seront proposées à ce titre :
22
- élaborer un livret d'accueil des supporters-spectateurs (infos pratiques, touristiques et
quelques rappels du vivre ensemble, zoom sur les bonnes pratiques recensées des clubs
de supporters en matière de prévention et d’actions citoyennes, insertion d’une charte
d’engagement du supporter) ;
- associer les supporters (au sens large et notamment les groupes de supporters locaux) et
des jeunes (service volontaire, service civique, étudiants erasmus) à l'accueil des autres
supporters ;
- insérer dans le guide du supporter une charte sur le supportérisme.
E.
DISPOSITIF D’ANIMATION
Un dispositif national d’animation de l’Euro 2016 sera mis en place.
Il aura vocation à identifier, à susciter, à reconnaître et à accompagner les initiatives
locales et nationales en faveur de l’animation populaire de la compétition : animations
sportives, initiatives solidaires, culturelles, promotion du développement durable, etc.
Une structure nationale de pilotage de ce dispositif, rassemblant les partenaires de
l’Euro 2016 sera proposée. Elle pourra être déclinée au niveau régional et permettra ainsi de
soutenir les actions pertinentes.
23
CONCLUSION
Au total, l’Euro 2016 doit démontrer notre savoir-faire en matière d’organisation de
grands évènements sportifs pour assurer la promotion et le rayonnement de notre pays.
Cette compétition doit aussi être mise au service de la cohésion sociale, de la
croissance et de l’excellence environnementale.
Comme l’a indiqué Patrick KANNER, ministre de la ville, de la jeunesse et des sports,
l’Euro 2016 sera un tremplin pour l’emploi, la culture, la santé, le développement durable et
l’engagement.
Cet évènement doit être résolument tourné vers l’avenir à travers l’innovation et la
jeunesse.
Dans cette perspective, c’est l’ensemble des services de l’Etat qui sont mobilisés pour
concourir à la réalisation des objectifs
Pour autant, ce plan n’aura d’effet qu’à la condition d’être partagé par l’ensemble des
acteurs de l’Euro 2016 et plus largement par nos concitoyens.
Pour être au rendez-vous, la France doit être unie : « Elle l'est à travers la présence de
l'Etat, la présence des collectivités locales, des élus de toutes les sensibilités. Elle est unie
également à travers les acteurs publics et les acteurs privés, unie avec la mobilisation des
sportifs eux-mêmes et, au premier chef, des fédérations. La France doit être unie et
rassemblée à travers cette préparation parce que nous le devons pour le mouvement sportif,
nous le devons aussi pour l'image de la France et pour la République ».
François Hollande, Président de la République, 11 septembre 2014
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