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N° 636 6 MAI 2006 L’HEBDOMADAIRE DU SYNDICAT NATIONAL DES ENSEIGNEMENTS DE SECOND DEGRÉ SOMMAIRE ACTU 2 et 6 VERS LES ÉTATS GÉNÉRAUX DE LA JEUNESSE ORIENTATION ET FORMATION PAYSAGE SYNDICAL D’APRÈS CPE NON À L’IMMIGRATION JETABLE POLITIQUE ÉDUCATIVE 3à5 SOCLE COMMUN ÉDITO LA LOGIQUE DES AUDITS DU CPE À L’IMMIGRATION “CHOISIE” u CNE, en passant par le CPE et la loi Sarkozy sur l’immigration « choisie », le gouvernement tente de redessiner le marché du travail tout en développant l’insécurité sociale pour l’ensemble des salariés. Au-delà du débat sur l’immigration, et le durcissement des conditions d’accueil des familles, en maintenant une lutte inhumaine contre les sans-papiers, il veut nous faire croire qu’il a le pouvoir de réguler les flux migratoires mondiaux, issus de la mondialisation, par des lois sanctions alors que d’autres choix économiques et socialement viables sont possibles. L’Espagne, le Royaume-Uni, la Suède régularisent les sans-papiers et sécurisent les personnes avec l’appui des forces syndicales. En revanche les États-Unis exploitent cette main-d’œuvre mise en concurrence avec les travailleurs du pays. La France choisit cette dernière voie en sélectionnant les personnes les plus qualifiées des pays du tiersmonde (ingénieurs, médecins, infirmières, y compris enseignants) qu’elle maintiendra dans un statut précaire. Ainsi, elle amputera ces pays de leurs cerveaux et économisera les investissements nécessaires dans l’éducation, la formation et la recherche. Pour les métiers dits « sous tension » bâtiment, et hôtellerie, santé, ... là encore pour les emplois les moins qualifiés, elle permet aux employeurs de se mettre en position de force. Ainsi la précarité et l’insécurité sociale s’installent aux deux extrémités du marché du travail.Croire que cette loi ne concerne que les étrangers serait une erreur, elle conforte les mêmes choix de société que nous avons rejetés avec le CPE. ■ Gisèle Jean, cosecrétaire générale D MENACE SUR LES GRETA PRATIQUE 7 IMPÔTS : SI VOUS OPTEZ POUR LES FRAIS RÉELS Au-delà du retrait du CPE nnoncée à l’issue du conflit sur le CPE, la commission « Université-emploi » a été installée solennellement à la Sorbonne le 25 avril.Du côté gouvernemental il s’agissait surtout de tenter de remettre en selle un Premier ministre très affaibli – c’était avant Clearstream – et de mettre en scène sa soudaine conversion au dialogue social, notamment avec les jeunes. Conversion toute relative puisqu’il a été décrété que la commission comprendrait 16 membres (universitaires nommés par le gouvernement et chefs d’entreprises) à l’exclusion de toute représentation des partenaires sociaux. Comme a été décrétée aussi la méthode de travail : au niveau national des auditions par la commission et au niveau académique des débats organisés sous la responsabilité des recteurs. D. de Villepin a pris soin de tracer lui-même la feuille de route de la commission.En vue d’un premier rapport d’étape à la mi-juin seront mises à l’étude des mesures visant à améliorer la situation des étudiants : logement, accès au crédit, bourses. À moyen © Daniel Maunoury A terme, pour un rapport prévu pour octobre, la commission travaillerait sur la professionnalisation des parcours universitaires :il s’agirait surtout de renforcer la place des licences professionnelles (12% des formations universitaires aujourd’hui). L’autre objectif annoncé est d’améliorer l’orientation. Les idées avancées n’ont rien de nouveau : mieux informer sur les filières et leurs débouchés professionnels, mettre en place un grand service public de l’orientation. À plus long terme la commission devrait se pencher sur des sujets plus généraux : « gouvernance » des universités, autonomie et financements. La FSU a donné en séance son point de vue sur la méthode et les limites de la discussion proposée. Le SNES avec la FSU demandera à être auditionné et exprimera ses propositions, notamment sur l’orientation et l’information des jeunes... Il est en même temps clair que les attentes des jeunes telles qu’elles se sont Suite page 2 © Daniel Maunoury RÉPONDRE AUX ATTENTES DE LA JEUNESSE Journée de défense des services publics dans tous les départements le 10 juin 2006 Comme à Guéret le 5 mars et à Paris le 19 novembre 2005, tous ensemble, défendons les valeurs républicaines de laïcité, de liberté, d’égalité et de fraternité. FSU, CGT UGFF, CGT Cheminot, CGT FNME, UD CGT Paris, Solidaires, Confédération paysanne, Les Alternatifs, LCR, Les Verts, MRC, PCF, PS, MARS, MRC, PRS, Gauche républicaine, Attac, Copernic, etc. CHOS ACTUALITÉ Suite de la page 1 AU-DELÀ DU RETRAIT DU CPE RÉPONDRE AUX ATTENTES DE LA JEUNESSE Agression à Porcheville (78) La presse nationale s’est largement fait l’écho de l’agression, pendant son cours, par un de ses élèves, d’une collègue au lycée polyvalent de Porcheville dans les Yvelines car, fait exceptionnel et révoltant, l’agression a été filmée par un autre comparse et les images publiées par un journal national. La FSU Yvelines a apporté à l’enseignante son total soutien. Elle soutient également l’ensemble des personnels du lycée, qui exercent leur métier avec beaucoup de professionnalisme. Depuis six ans, année où une action de grève longue et dure a permis d’obtenir quelques moyens, ils s’emploient à faire fonctionner correctement leur établissement et à le valoriser, dans des conditions pas toujours faciles, marquées par un recrutement d’élèves issus de quartiers parmi les plus pauvres de la région et par un turnover important des équipes enseignantes et éducatives. Les promesses de développement des sections de ce lycée polyvalent, et de la construction d’un internat par le rectorat et le conseil régional n’ont malheureusement pas été tenues. La FSU Yvelines a dénoncé par ailleurs les propos tenus à cette occasion par le ministre de l’Éducation nationale, qui n’envisage, comme seule réponse, que la présence de policiers dans l’établissement. Cet établissement, comme tous les établissements difficiles de ce secteur du département, a surtout besoin d’une politique éducative ambitieuse, avec des moyens en personnels qualifiés, notamment en personnels d’éducation. Au moment où le ministre annonce une « relance des ZEP » qui constitue en fait leur dynamitage, il montre de façon on ne peut plus claire comment il pense compenser les baisses drastiques de moyens pour l’éducation et comment il répond aux problèmes des banlieues. Ce type d’agression n’est pas rarissime contrairement à ce qu’en dit le ministre et a forcément des conséquences au niveau de la santé des personnels qui en sont victimes. La publication par un quotidien des « photos » de l’agression nous heurte. Le journal a beau jeu de fustiger le fait que la vidéo ait circulé dans « la cité », alors que lui-même en assure la publicité au bénéfice de l’agresseur. Dans cet établissement, comme dans tous les établissements scolarisant des élèves en grandes difficultés, il est urgent, qu’au-delà des paroles de compassion, des mesures correspondant aux demandes des collègues soient prises afin de retrouver un climat serein propice à une scolarisation réussie. Pierre Marsaleix, FSU (78) exprimées à l’occasion de la crise des banlieues et au cours du conflit sur le CPE vont bien au-delà des seuls étudiants et des seuls sujets mis à l’ordre du jour de la commission. C’est toute la jeunesse qui veut se faire entendre sur son avenir et qui pose les questions d’emploi, de formation, d’insertion, d’accès à la culture et de lutte contre les inégalités sociales et toutes les formes de discrimination. C’était le sens de la demande du SNES et de la FSU adressée aux pouvoirs publics pour qu’ils organisent des États généraux qui auraient pu permettre, notamment, de donner la parole à la jeunesse. Faute d’avoir été entendue, la FSU propose à l’ensemble de ses partenaires de l’intersyndicale des 12 et en particulier aux syndicats étudiants et lycéens de reprendre cette idée à leur compte. Une première initiative nationale à la mi-juin pourrait permettre de lancer pour la rentrée un processus d’initiatives locales débouchant sur des États généraux en octobre ou novembre. ■ Bernard Boisseau, cosecrétaire général COMMISSION UNIVERSITÉ-EMPLOI VERRE À MOITIÉ VIDE illepin a réuni à la Sorbonne le mardi 25 avril les responsables de l’Université et l’ensemble des partenaires sociaux, notamment Gérard Aschieri pour la FSU, afin de tracer la mission de la commission Université-emploi. À cette occasion, le Premier ministre a donné une image incomplète, voire erronée de l’enseignement supérieur en France. D’une part, en nombre d’étudiants, l’Université n’accueille qu’à peine la moitié des jeunes poursuivant des études supérieures et, V d’autre part, il n’existe pas de frontière infranchissable entre l’Université, dont la vocation est en principe d’accueillir tout étudiant, et les filières CPGE, STS, IUT, dont le recrutement s’est considérablement élargi. D’autre part encore, depuis longtemps les grandes écoles qui recrutent les étudiants de classes préparatoires mais également, et de plus en plus, d’autres profils, ont construit des parcours de formation en relation avec l’Université et conduisent Charte pour stagiaires 2 L’US N° 636 • 6/05/2006 également à l’obtention de diplômes universitaires. Dans le même sens, les CPGE ont bâti avec l’Université des conventions permettant la reconnaissance de leur formation dans les parcours universitaires. On le voit, les deux mondes « Université » et « Filières dites sélectives » ne sont pas si étrangers que cela. En concentrant sa réflexion sur la seule Université, la nouvelle commission risque de passer à côté de la moitié du problème. Cette entrée est d’autant plus étonnante, qu’un Haut Comité Économie Éducation Emploi (HCEEE), placé sous la responsabilité du ministre de l’Éducation nationale travaille lui aussi sur ces questions, et va remettre dans les prochains mois un rapport sur le thème « 50 % de diplômés du supérieur » qui analysera la liaison diplôme-emploi dans sa totalité et sa complexité. On ne comprend alors pas pourquoi le ministère de l’Éducation cherche à supprimer les moyens de fonctionnement du HCEEE. Peut-être parce que celui-ci comprend des représentants des organisations syndicales dont la FSU ? Incohérence, incompétence ou sectarisme ? ■ Thierry Reygades Robien, ministre serein © Thierry Nectoux Suite aux mobilisations des stagiaires cet automne, une charte encadrant les stages en entreprise a été signée par les ministres de l’Emploi et de l’Enseignement supérieur, le patronat, les représentants de l’enseignement supérieur et les syndicats étudiants FAGE, UNI et PDE. L’UNEF qui dénonce « une opération de communication qui ne résoudra en rien la précarité des stagiaires », comme le collectif Génération précaire qui demande l’inscription du stagiaire dans le Code du travail et une rémunération minimale et progressive, ont refusé de signer. La charte s’inscrit dans le cadre de la loi sur l’égalité des chances du 31 mars et affirme trois grands principes : une convention de stage obligatoire, une limitation de la durée des stages hors parcours pédagogique à six mois, et une gratification obligatoire pour les stages de plus de trois mois, sans toutefois que le montant minimal soit fixé (renvoi à un accord de branches). La charte prévoit également un « encadrement obligatoire » du stagiaire, « par un enseignant et un membre de l'entreprise ». Le gouvernement devrait publier un décret détaillant les nouvelles garanties dans une « convention de stage type » – la convention engagera la responsabilité des trois signataires : l’enseignant, le salarié de l’entreprise désignée et l’étudiant. Gérard Larcher a par ailleurs indiqué que la fonction publique devrait également réfléchir à l’accueil de ses stagiaires. Cette charte affirme certes que « le stage ne peut en aucun cas être assimilé à un emploi » et que « l’activité du stagiaire fait l'objet d'une évaluation », mais une charte n’ayant pas un caractère contraignant, les abus risquent malheureusement de se poursuivre. © Daniel Maunoury Suite de la page 1 ORIENTATION IDÉES REÇUES our améliorer l’orientation, le Premier ministre reprend des idées souvent entendues : une meilleure information sur les débouchés,la création d’un grand service public de l’orientation. Mais les questions essentielles ne sont toujours pas posées: les besoins de formation et de qualification, les moyens attribués à l’enseignement supérieur et à la recherche. La prospective en matière de qualification est éminemment politique.Selon que l’on choisit de mieux répondre aux besoins fondamentaux ou de poursuivre vers un désengagement de l’État, la traduction en termes de prévisions de formation sera différente. D’autre part, si l’amélioration de l’information est nécessaire elle ne permettra pas de créer des emplois. Va-t-on choisir de doter les universités de moyens permettant d’accompagner les étudiants les plus en difficulté (acquisition des méthodes du travail universitaire, documentation et information). P Le Premier ministre, continue à ignorer l’existence d’un service public d’orientation au sein de l’Université. Les Services Universitaires d’Information et d’Orientation où travaillent des enseignants, des documentalistes et des CO-Psy ont pour mission l’information, l’accueil et l’aide à l’orientation des étudiants.Ils organisent avec les CO-Psy des ateliers d’orientation en vue d’affiner les projets ou de construire des parcours de réorientation. Des moyens supplémentaires permettraient d’aller plus loin. Il y a aujourd’hui un CO-Psy pour 18 000 étudiants. Malgré la multiplication des sites universitaires,aucun poste n’a été créé,pire on en a supprimé et les recrutements ont été divisés par cinq. Pour améliorer la construction des parcours, le SNES demande que le nombre de postes de CO-Psy dans les SUIO soit multiplié par cinq et qu’un CIO dédié à l’enseignement supérieur soit créé dans toutes les grandes villes. ■ Catherine Remermier Une semaine après le retrait du CPE, le ministre multipliait les contacts avec les journalistes pour leur donner sa vision de la situation et sa version des événements. Libération, le 19 avril, rapporte certains de ses propos. Évoquant le mouvement des étudiants, il se désole du « temps perdu » et ajoute « C’est très dommageable, nous aurons moins d’étudiants étrangers l’an prochain. Ces cerveaux vont partir en Grande-Bretagne ou aux États-Unis. » Alors que le CPE est enterré sans fleurs ni couronnes, le ministre trouve le moyen de faire encore du zèle : « À chaque fois que je croiserai un jeune au chômage ou sans qualification, je regretterai qu’il n’ait pu bénéficier d’un CPE [...]. J’espère que chacun sera conscient des blessures occasionnées. Les plus pauvres vont le payer très cher. » Faisant référence à la mise en place de la commission Université-emploi et aux mesures d’amélioration de la situation des étudiants qui devraient être annoncées en juin, de Robien fait la leçon à ses prédécesseurs : « Allègre disait qu’il était impossible de réformer le mammouth. C’est faux. Il suffit d’y aller par petits bouts... Quand on additionne les petites touches, ça donne des grands points. » À l’appui de sa thèse et feignant d’ignorer les vives oppositions qu’il rencontre sur le terrain, il se déclare particulièrement fier de trois chantiers qu’il a ouverts : les remplacements, les ZEP, la lecture qu’il aurait « libérée ». Et d’annoncer qu’« avant de partir » il entend s’attaquer à trois nouveaux chantiers : le calcul, la grammaire et les IUFM. Sans commentaires et défense de sourire ! Bernard Boisseau POLITIQUE ÉDUCATIVE : L’OBSTINATION... Le ministre poursuit sa mise en œuvre de sa politique éducative pourtant contestée à la fois sur la méthode et sur le fond : aucune concertation préalable sur aucun dossier et aucune prise en compte de votes négatifs des instances comme le Conseil supérieur de l’éducation, sur l’apprentissage à 14 ans, la mise en place de la note de vie scolaire. Au détour de la circulaire de rentrée (voir L’US n° 635), il met en œuvre la loi Fillon, notamment le conseil pédagogique que le SNES refuse, mais aussi l’apprentissage junior (voir page 5). Il accélère la mise en place du socle commun pour la rentrée 2006 (voir article ci-dessous), bien qu’aucun décret ne soit paru. Dans le même temps, sous couvert d’audits, nouvelle méthode de management pour le service public (pages 4 et 5), il travaille à réduire la formation des collégiens, des lycéens. Car là encore, comme pour le socle, le moins devient le mieux. Ainsi, ces réductions d’heures d’enseignement, de formation des élèves « justifient » la réduction des postes aux concours, la boucle est bouclée. Après l’éducation prioritaire, le ministre s’attaque également aux contenus d’enseignement eux-mêmes, et à la qualité de la formation des enseignants en substituant à l’acquisition de savoirs l’acquisition de compétences parcellisées (voir articles ci-dessous). Le SNES a écrit au ministre sur l’ensemble de ces questions (voir L’US Mag du 25 avril) et exige d’être entendu. SOCLE COMMUN LA CULTURE N’EST PAS AU PROGRAMME ’avis du HCE (consultable sur www.snes.edu/ observ) semble de prime abord développer une vision moins restrictive que celle, particulièrement étriquée, de la loi Fillon. Mais on retrouve, au-delà de quelques formulations qui se veulent rassurantes, la même conception réductrice du savoir, séquencé en micro-compétences « opérationnelles ». Elle induit une vision du métier d’enseignant technicisée qui évacue la participation critique et collective de ses acteurs. De plus, si la pérennité d’une organisation disciplinaire des enseignements semble réaffirmée, les propositions de l’Académie des sciences par exemple, qui sont explicitement évoquées, nous dirigent vers un « enseignant de sciences » bi-, voire trivalent dès la Sixième. Les véritables enjeux sont absents : la relance de la démocratisation du système éducatif, la réduction de l’échec scolaire socialement marqué, la L diminution des sorties sans qualification. C’est pourquoi nous avions demandé un véritable bilan de la loi de 1989. UN SOCLE POUR MIEUX TRIER ? En s’inscrivant, comme la loi Fillon, dans le cadre européen des huit compétences-clés qu’il adapte pour en dégager sept,le HCE réduit l’ambition pour une grande partie de la jeunesse à la maîtrise de quelques compétences de base et évacue la part culturelle des apprentissages (ainsi que les pratiques artistiques et sportives). Très souvent, ces apprentissages se réduisent à l’acquisition d’automatismes ou de simples repères. L’élève, en tant que sujet actif en est totalement absent. La vision très linéaire d’un empilement de compétences cantonnera bon nombre d’élèves à des objectifs très limités. Le pilotage du système éducatif par l’évaluation aggrave cette situation : en se centrant sur des indicateurs étroits, il nie le rôle fondamental de la mise en relation des connaissances, ainsi que la dimension collective de leur construction. La définition du terme compétence reprend celle de la Commission européenne : « combinaison de connaissances, d’aptitudes et d’attitudes », mais la substitution de « capacité » par « aptitude » ne parvient pas à masquer l’idéologie des « talents naturels » qui est derrière. Avec la notion des « rythmes d’apprentissage »,cela ouvre la voie aux groupes de compétences et à une scolarité à plusieurs vitesses qui risque d’aboutir à des filières de relégation. Il s’agit là de former une main-d’œuvre peu qualifiée Des huit compétences clés du cadre européen aux sept compétences clés préconisées par le HCE Cadre européen 1. Communication dans la langue maternelle. 2. Communication dans une langue étrangère. 3. Culture mathématique et compétences de base en sciences et technologies. 4. Culture numérique. 8. Sensibilité culturelle. 6. Compétences interpersonnelles, interculturelles et compétences sociales et civiques. 5. Apprendre à apprendre. 7. Esprit d’entreprise. Cadre du HCE 1. Maîtrise de la langue française. 2. Pratique d’une langue vivante étrangère. 3. Compétences de base en mathématiques et culture scientifique et technologique. 4. Maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la communication. 5. Culture humaniste. 6. Compétences sociales et civiques. 7. Autonomie et initiative. mais immédiatement employable et docile. Lors de l’audience de la FSU avec le cabinet du ministre, il a été confirmé que, comme l’annonce le HCE, la définition du socle aura une incidence sur les programmes, les outils d’évaluation, les examens, la formation initiale et continue des maîtres (voir articles ci-dessous), et les manuels (le HCE reprend à son compte l’idée de regrouper les disciplines en deux champs et celle de manuels interdisciplinaires !). Mais le socle sera aussi l’outil principal pour légitimer une « réflexion sur les volumes horaires », comme l’indique le HCE (voir p. 5). Loin de garantir une culture large, ouverte et commune à tous, le socle ainsi défini va contribuer à diminuer le niveau d’éducation de la population,aggravant de façon structurelle les discriminations déjà FORMATION INITIALE : À LA MÊME SAUCE QUE LES ÉLÈVES e HCE doit également se pencher sur le cahier des charges de la formation initiale des enseignants et des CPE.La lecture du projet remis au ministre par la commission Pietryck sur ce sujet(1) montre comment il s’agit d’appliquer aux enseignants, comme aux élèves,les mêmes principes que dans les recommandations sur le socle commun. Premier exemple : le primat sinon l’obsession de l’évaluation, devenue fin en soi et déterminant le reste en amont,à savoir le profil de l’enseignant qu’il faut former,technicien de la transmission des connaissances du socle commun,fonctionnaire docile et évaluable, en aucun cas concepteur hautement qualifié. Second exemple : l’idée que le métier d’enseignant ou de CPE peut lui aussi se réduire à une liste de compétences constitue un « référentiel ». Comme si enseigner pouvait s’assimiler à une série d’actions, voire de micro-actions dont on pourrait dire de manière définitive qu’elles sont maîtrisées ou pas. Ce serait dès lors plus aisé à évaluer. Dans un cas comme dans l’autre, cela témoigne d’une conception de nos métiers d’une pauvreté confondante.On ne peut se contenter de l’idée que les savoirs des élèves comme la maîtrise du métier d’enseignant se construisent de façon linéaire par empilement de compétences. On ne peut faire L FORMATION CONTINUE : TOUJOURS MOINS QUELQUES CHIFFRES • La durée moyenne de formation d’un enseignant est de 2,1 jours (2,4 en 2000/2001). • Le volume moyen de formation réalisé en histoire-géographie par enseignant est de un jour. Il est de 0,6 jour pour un enseignant de lettres, de deux jours pour un enseignant d’EPS. • 83 % de l’ensemble des modules de formation sont d’une durée inférieure à trois jours, 3 % d’une durée supérieure à 10 jours. • 10 % du volume global de formation sont consacrés aux quatre priorités nationales repérées en 04/05 : l’accompagnement des enseignants lors de l’entrée dans le métier, les formations spécialisées, la rénovation de la série STG et l’alternance au collège. • 2 % des stagiaires formés le sont pour une préparation aux concours. • 64 % des personnels se sont inscrits à au moins un dispositif de formation. • 33 % des candidatures non retenues le sont par manque de place et 10 % à cause d’un avis défavorable de leur hiérarchie. • 45 % des formateurs bénéficiant d’une décharge exercent leur fonction pour au plus un quart de leur service (l’académie de Reims mobilise 90 % des formateurs dans ce cadre alors qu’à Aix-Marseille 88 % des formateurs bénéficient d’une décharge à temps plein). • 48 % des crédits de formation sont utilisés pour le remboursement des frais de transport et de séjour des stagiaires et des intervenants. Source : Enquête nationale DESCO 2004-2005 existantes et les difficultés scolaires. Il enterre tout espoir de relance de la démocratisation. ■ Sylvie Nony, Monique Parra-Ponce © Maciej Laska Mesure phare de la loi Fillon sur l’école, le socle commun doit être mis en place dès la rentrée 2006. Les recommandations du Haut Conseil de l’Éducation (HCE), dont devrait s’inspirer largement le ministère pour www.snes.edu le décret à venir, confirment toutes les craintes que le SNES exprime depuis le rapport Thélot. l’impasse sur une réflexion préalable et essentielle portant sur le cœur de nos métiers, leur complexité et leur spécificité, par ailleurs, objets de recherche actuellement. ■ Francis Valenti, [email protected] (1) Le texte intégral du projet de cahier des charges de la commission Pietryck, le référentiel de compétences qui l’accompagne, l’analyse du SNES, la motion adoptée par la CA nationale du 22 mars 2006 sont consultables en ligne sur le site www.edm.snes.edu À la Prévert, la poésie en moins « Les missions des personnels enseignants s’exercent dans le cadre des priorités nationales : l’éducation à la santé et à la citoyenneté, à la défense, à la sécurité routière, à l’environnement et au développement durable, la promotion de l’égalité des chances entre les filles et les garçons, la lutte contre les discriminations, contre les toxicomanies, l’utilisation des nouvelles technologies, la promotion des langues. » Inventaire extrait du projet de cahier des charges de la commission Pietryck Publicité ’année en année, l’érosion de la formation continue des enseignants se poursuit : temps de formation trop court, offre et contenu de formation insatisfaisants. Les demandes ont perdu sept points depuis 2000-2001 et on note 38 % de personnes assidues (qui ont assisté aux deux tiers des dispositifs de formation). L’offre de formation disciplinaire est caricaturale, alors que c’est une demande majoritaire des collègues. Il y a insuffisance de formations qualifiantes et diplomantes, et s’il est légitime que l’employeur définisse des priorités, au moins deux questions se posent. D’abord, qu’en est-il du droit individuel à la formation qui garantit à chacun la possibilité de choisir sa formation ? Nulle trace dans les plans de formation.Ensuite, on peut s’interroger sur les priorités retenues : 55 % concernent l’entrée dans le métier. On ne saurait s’en étonner, mais ce dispositif ne devrait-il pas être offert à tout nouvel enseignant, déchargé, et sorti de fait du PAF ? La rénovation des STG devrait être aussi une obligation de l’Éducation nationale.Quant à l’alternance en collège, a-t-on demandé aux collègues s’ils considéraient cette formation comme prioritaire ? Le SNES dénonce une formation continue pilotée par le haut et sans ambition, ainsi que les conditions d’exercice des formateurs. Le pire est sans doute à venir : 10 % des refus de départ en stage sont motivés par l’avis du chef d’établissement et la fameuse circulaire sur le remplacement n’était pas encore en vigueur. ■ Marylène Cahouet D 3 POLITIQUE ÉDUCATIVE : L’OBSTINATION... POLITI Les audits demandés par les ministères se multiplient. Après la commande sur les décharges des enseignants, la grille horaire des enseignements au lycée, ce sont maintenant les collèges qui sont visés ! S’il peut être fondé d’examiner la situation actuelle, on est en droit de s’interroger tant sur la méthode que sur les objectifs poursuivis. Les audits, effectués sans que les personnels, à travers leurs organisations syndicales représentatives,soient véritablement écoutés sur des questions qui touchent pourtant directement leur métier ou leurs conditions de travail, d’emploi et de rémunérations, affichent clairement l’unique finalité de réduction des dépenses publiques, particulièrement à l’Éducation nationale. « Identifier les économies potentielles et dégager des gains de productivité » : les emplois enseignants n’échappent pas à cette investigation menée par le ministre délégué au Budget et à la réforme de l’État. Les parlementaires UMP nous avaient prévenus, que « de gros efforts » seraient demandés à l’Éducation nationale1. Dégager des «gains de productivité», signifie augmenter le temps de travail des enseignants, réduire de 40 % les décharges de services, D’UN AUDIT COLLÈGES Trop faibles ? HARO SUR LES HORAIRES Le gouvernement considère d’emblée, comme pour les horaires en lycée, qu’avec « 25 h 30 à 28 h 30 d’enseignements obligatoires » (notons au passage que les chiffres donnés sont partiellement inexacts), les collégiens ont des horaires de travail hebdomadaires beaucoup trop lourds. Les collégiens présenteraient « des performances moyennes dans les évaluations internationales » pour « un coût par élève parmi les plus élevés de l’OCDE ». C’est là noircir le tableau à dessein car la réalité s’avère bien plus nuancée, voire très différente sur certains points (cf. encadrés). Loin de s’intéresser aux besoins réels d’un élève du 1er cycle, cet audit (www.minefi.gouv.fr) vise en fait à imposer une réduction des enseignements obligatoires des élèves et à légitimer une réorganisation totale des enseignements au collège... dans le droit fil de la loi Fillon qui prévoit déjà, à partir d’un socle commun étriqué (voir p. 4), un enseignement à plusieurs vitesses en fonction des « talents » supposés des élèves et de leurs « rythmes d’apprentissage » différents. Évolution de la part de la dépense intérieure d’éducation dans le PIB (%) de 1980 à 2004* 7,8 % 7,6 % 7,4 % 7,2 % 7,0 % 6,8 % Trop lourds ? 6,6 % 6,4 % 6,2 % 6,0 % 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 * Le passage des comptes nationaux en base 2000 a entraîné une réévaluation de la série du PIB qui varie de + 1 % à + 3,5 % selon les années. Source : MEN-DEP. u nom de l’innovation, opposée de manière insistante à l’organisation actuelle prétendument « trop rigide » de la scolarité (qui constituerait un « frein »), se profile une réduction des enseignements obligatoires de tous au profit de modes d’intervention personnalisés pour quelques-uns ; une nouvelle organisation « de la semaine du collégien (annualisation, modules…) », l’éclatement du « groupe classe » pour des groupes de compétences dans toutes les disciplines. Pire, la Note laisse craindre la multiplication des dispositifs dérogatoires (alternance notamment). L’Apprentissage Junior, qui organise une sortie précoce du collège dès 14 ans, est même banalisé et présenté comme une modalité d’apprentissage comme une autre, au même titre que les IDD ! Un des « leviers » envisagés pour parvenir à mettre A en place un tel système est le renforcement de l’« autonomie pédagogique de l’établissement ». Liée à l’accentuation du pilotage et à la contractualisation des moyens, cela permettrait de peser sur les collèges pour que l’« augmentation de la part des moyens non fléchés », plutôt que de viser l’amélioration des conditions d’enseignement, s’affranchisse des règles nationales. Cet audit présente des enjeux considérables. Le SNES condamne à la fois le caractère fallacieux de l’argumentation utilisée par le gouvernement et le ministère, la méthode qui consiste à orienter d’emblée les conclusions de l’audit, et l’organisation d’un collège à la carte qu’il présage, dont les premières victimes programmées seront les élèves de milieux défavorisés. ■ Bruno Mer, Monique Parra-Ponce LES GRETA1 GRAVEMENT MENACÉS es GRETA vivaient déjà une situation difficile avec la situation concurrentielle qui leur est imposée face à diverses officines patronales ou franchement lucratives. La récente loi de décentralisation les a fragilisés davantage encore en donnant aux Régions des responsabilités décisives dans le domaine de la formation continue des adultes et en établissant un lien étroit entre les Régions et l’AFPA, créant ainsi le risque de leur marginalisation. Un nouveau coup vient de leur être porté. La mise en œuvre de la LOLF dans l’Éducation nationale a imposé une augmentation fictive du coût des emplois des personnels titulaires. Il s’agit de faire porter sur l’ensemble des emplois de titulaires le coût des pensions de retraite. Cela a conduit à une augmentation de 49,9 % du coût des emplois de titulaires. Les emplois de titulaire dans les GRETA sont des emplois « gagés » sur les ressources propres des GRETA2. Ainsi le coût du remboursement pour les GRETA est augmenté de 49,9 % plaçant les GRETA dans une situation financière plus que difficile. Les GRETA sont ainsi amenés à faire disparaître leurs emplois « gagés » de L 4 L’US N° 636 • 6/05/2006 L’enquête PISA (www.pisa.oecd.org) évalue les acquis des élèves de 15 ans dans 27 pays de l’OCDE. En compréhension de l’écrit, celle de 2000 a révélé que 4,2% des élèves français sont en très grande difficulté (en dessous du niveau de base, sur une échelle de cinq) et que 11 % atteignent le niveau 1. Ces chiffres sont nettement inférieurs aux moyennes des pays de l’OCDE (respectivement 6,2 % et 12 %). En cultures mathématique et scientifique, celle de 2003 a donné pour les élèves français des résultats « significativement supérieurs à la moyenne ». Tout cela ne corrobore donc pas l’affirmation péremptoire de la note de présentation de l’audit. Il serait plus juste de dire que les évaluations PISA mettent en relief à la fois des forces et des faiblesses. © DR/Ranplett titulaires afin de ne pas hypothéquer leur avenir. Cette décision a plusieurs conséquences. D’abord elle conduit les GRETA à ne fonctionner désormais qu’en faisant quasi exclusivement appel à des personnels précaires (contractuels), se privant de surcroît des compétences des personnels titulaires et expérimentés. Ensuite, en plaçant les personnels dont les emplois sont supprimés dans une situation particulièrement difficile compte tenu de la spécificité de certains d’entre eux. Ainsi, on assiste d’ores et déjà dans plusieurs académies à la remise en cause des postes gagés implantés dans les GRETA. Il n’est pas possible que cette question soit réglée au cas par cas, académie par académie. Une telle solution conduirait à faire financer ce surcoût par la formation initiale. C’est donc au ministère de dégager les moyens nécessaires à éviter de pénaliser davantage encore le service public de formation continue des adultes, sauf à prendre le risque de la faire disparaître. ■ Daniel Robin, [email protected] Lucien Truffy, [email protected] (1) GRETA : groupement d’établissements ; c’est la structure de l’Éducation nationale regroupant localement plusieurs établissements (collèges, lycées) et chargée de la formation continue des adultes. (2) Les GRETA doivent rembourser au budget de l’Éducation nationale la rémunération de leurs personnels titulaires. Ce remboursement est assuré par les ressources propres des GRETA obtenues par les actions de formation continue des adultes qu’ils organisent. Les comparaisons européennes montrent que la France se situe dans la moyenne pour les horaires du collégien : « en moyenne et en tenant compte des différentes filières, les élèves européens suivent... un minimum de 922 heures par an dans le secondaire obligatoire. À quelques exceptions près le temps minimal recommandé... au secondaire général obligatoire varie généralement selon les pays entre 850 et 950 heures par an » (1). Avec 930 heures annuelles, la France ne se distingue donc pas vraiment ! (1) Chiffres clés de l’éducation en Europe 2005 et base de données Temps d’enseignement durant la scolarité obligatoire. Trop cher ? Part des dépenses publiques totales d’éducation dans le PIB en 2001: • 5,1 % en moyenne dans l’Europe des 25. • Entre 5 % et 6 % dans près de la moitié des pays de l’OCDE. • 5,7 % en France (en régression constante depuis 1995 : 6 %). • Danemark, Suède : plus de 7 %. La baisse significative de l’investissement éducatif en France se vérifie aussi au niveau de la part de la DIE dans le PIB (cf. graphique). La DIE (Dépense intérieure d’éducation) comprend l’ensemble des dépenses d’éducation (État, collectivités, entreprises, ménages). Dernière minute APPRENTISSAGE JUNIOR : TOUJOURS PLUS VITE Le ministère vient de nous faire parvenir le projet de décret concernant l’article 2 de la « loi égalité des chances ». Il souhaite mettre en œuvre le plus rapidement possible l’apprentissage dès 14 ans malgré l’opposition de l’ensemble des partenaires (vote négatif au conseil supérieur de l’éducation de décembre 2005). Ce projet de texte est accompagné « d’un guide pédagogique de la formation d’apprenti junior ». Nous analyserons l’ensemble du projet dans la prochaine US (voir sur le site du SNES). IQUE ÉDUCATIVE : L’OBSTINATION... augmenter le nombre de classes de chacun en réduisant les horaires des élèves au collège et au lycée, diminuer l’offre de formation pour les élèves. Par ailleurs en proposant de renvoyer au local, par exemple les conditions d’attribution de décharges de service, on substitue aux règles statutaires nationales, des règles définies localement, de surcroît dans la plus grande opacité. Ces audits ont donc aussi comme objectif de remettre en cause les règles collectives nationales que nous avons su imposer ces dernières décennies. En faisant croire à des études prétendument « indépendantes et objectives », le gouvernement espère ainsi imposer plus facilement des mesures dont il sait qu’elles sont rejetées par la masse des personnels. (1) Rapport Tron, député UMP, débat sur la loi de finances 2006 À L’AUTRE DÉCHARGES STATUTAIRES EN LIGNE DE MIRE AUDIT SUR L’ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL : UNE VISION IDÉOLOGIQUE ! Nouvel audit dont la note de présentation met en cause pêle-mêle le grand nombre de spécialités, les horaires de formation, les formations pointues rendant difficile la gestion des personnels enseignants... Sous couvert de meilleure efficacité, c’est bien la richesse de ces formations qui risque d’être mise en accusation par les auditeurs qui proposeront, n’en doutons pas, des regroupements de filières, un délestage vers l’apprentissage, une diminution de l’offre de formation des réductions d’horaires. Si la réussite des élèves aux examens est évoquée ainsi que l’insertion professionnelle, rien n’est dit sur le rôle social de l’enseignement professionnel trop souvent dernier rempart vers la marginalisation. En fait l’objectif est bien « d’optimiser les moyens financiers, humains et techniques qui sont consacrés à l’enseignement professionnel ». Un grand absent de cette problématique : l’apprentissage privé. Pourquoi ne pas s’interroger sur l’évaporation d’un quart de la taxe d’apprentissage entre les entreprises et les centres de formation, sur les sections ouvertes pour un ou deux apprentis, sur ces apprentis qui, après le dépôt de bilan de leurs entreprises, se retrouvent sans possibilité pour terminer leur formation, sur l’argent public accordé sans contrôle ? Encore une vision parcellaire, subjective et idéologique. Comment trouver des solutions en posant si mal les questions ? Thierry Reygades e rapport annexé au projet de loi d’orientation pect juridique des décharges, le rapport d’audit Fillon sur l’avenir de l’école prévoyait le réexapropose des modifications de l’ensemble des men « du fondement de décharges spécifiques textes statutaires, décrets de 1950 mais aussi stadésormais non justifiées » ; parallèlement la Cour tuts particuliers régissant nos corps, en substides comptes avait en janvier 2005, dans un rapport tuant « notamment » à « principalement » dans les sur la gestion des personnels de l’Éducation natioarticles relatifs aux missions des enseignants.* Le nale déjà lourdement traité le sujet. Le MEN a donc MEN dit partager largement les pistes proposées. chargé l’Inspection générale des Finances et l’InsL’ouverture de discussions que nous avions pection générale de l’administration de l’Éducation demandée sur l’évolution du métier enseignant, la nationale de la rédaction d’un rapport sur les reconnaissance des qualifications, la prise en décharges et réductions de compte des évolutions du métier service des enseignants du dans toutes les composantes de Le double objectif second degré (cf. L’US 633 du l’acte pédagogique, la nécessité de réduction 02/03/06). du travail en équipe, la question Le rapport d’audit désormais des conditions d’exercice dans des coûts public lève toute ambiguïté les établissements ZEP et senet de disparition sur les finalités du travail en sibles, celle des fins de carrière... insistant sur le volume des ne sauraient être traitées au des garanties décharges (hors décharges détour d’un rappor t sur les pour activité syndicale), soit collectives décharges statutaires, glissant 28 000 équivalents temps vers la définition même des serplein dans le second degré public, 6 % du potenvices et la gestion des personnels. tiel enseignant du second degré ; il prévoit triomC’est bien une réduction de la charge et du temps de phalement des « gains de productivité » de plus de travail qu’impose désormais la réalité du métier,d’une 10 000 ETP en engageant un plan de transformaextension des décharges et non une diminution. tion pour la rentrée scolaire 2007. ■ Frédérique Rolet, [email protected] La méthode : supprimer le caractère automatique des décharges, substituer aux critères nationaux * Décret du 4 juillet 1972 : «Les professeurs participent aux une attribution globalisée d’heures de décharges actions d’éducation principalement en assurant un service d’enseignement ». liées aux projets académiques et aux projets d’établissement. La prise en compte des conditions d’exercice du métier, de la reconnaissance de la « LA PERTINENCE DE TOUTES LES RÉDUCTIONS DE SERVICE N’EST PAS AVÉRÉE » charge de travail, de l’accomplissement de tâches spécifiques disparaît au profit d’une démarche fonCoordination pédagogique dée sur des indicateurs de résultats, d’une nécesAide aux élèves Contrôle DHG (en partie) saire « productivité » (pour donner un exemple Formation des enseignants Actions à justifier concret, la décharge UNSS des professeurs d’EPS Reconversion ARA obsolètes non serait conditionnée à des critères comme le nombre TICE ARA affectées de code-lettres de participants aux compétitions... La structuraActivités culturelles ARA second degré privé tion des jeunes dans le cadre collectif du sport ARA* (en partie) scolaire n’est pas la préoccupation). Les heures de Légalité laboratoire, de cabinet d’histoire n’existeront qu’en lien avec le projet d’établissement ; le chef d’étaHeures de laboratoire Première chaire blissement répartira librement son contingent, Effectif pléthorique Forfaits UNSS (en minorité) après consultation du conseil pédagogique. Service partagé oui Pondérations STS Les heures de première chaire et pondérations de Forfaits UNSS (en majorité) Affectations hors établissements STS apparaissent comme obsolètes ou indues. Le Pondération CPGE double objectif de réduction des coûts et de disparition des garanties collectives, largement amorcé à l’Éducation nationale, trouve une nououi Légitimité non velle illustration, avec des conséquences lourdes sur la conception et l’exercice du métier d’ensei* Activités à responsabilité académique gnant. Au détour d’une argumentation sur l’as- L BREF Et les langues régionales ? Plusieurs collègues, inquiets de ne rien lire sur les langues régionales dans la circulaire de rentrée, y ont vu un mauvais présage. Qu’elles soient passées sous silence ne signifie pas qu’elles ont disparu des textes réglementaires mais cela illustre bien le peu de cas qu’en fait le ministère. La vigilance reste donc de rigueur ! La FSU organise un stage sur les langues régionales les mardi 30 et mercredi 31 mai. Public : représentants FSU dans les CALVR, CTP ; enseignants de et en langue régionale ; militants syndicaux des départements concernés... Thèmes de travail : état des lieux d’une situation extrêmement diversifiée suivant les langues, les Régions, les niveaux d’enseignement (modalités et contenus d’enseignement, bilinguisme). Suite au travail fédéral engagé cette année, faire le point sur les nouvelles politiques des Régions. S’inscrire auprès de la FSU : FSU - Secteur formation syndicale Courriel : [email protected] 3/5, rue de Metz, 75010 Paris. Tél. : 01 44 79 90 38. Fax : 01 48 01 02 52. DOCUMENTALISTES Pétition nationale : on continue ! Nous allons avoir une audience auprès de la DPE, en mai. Nous voulons déposer nos pétitions. Renvoyez-nous toutes celles que vous avez fait signer dans vos établissements. Vous pouvez aussi la signer en ligne sur http://www.snes.edu/petitions/ index.php?petition=13. Déjà 1 900 signatures ! Enquête TICE/ENT Nous aimerions savoir quelle est la situation des établissements face à la généralisation voulue par le ministère de l’usage des www.snes.edu TICE. Cette enquête concerne les Espaces Numériques de Travail, ensembles de « briques» logicielles pédagogiques financés par les collectivités, et développés par les éditeurs dans le cadre de GIE (comme Canal Numérique des Savoirs ou Kiosque Numérique pour l’Éducation). Questionnaire sur le site : http://www.snes.edu/docs/ spip/article.php3?id_article=895 Enquête à renvoyer à [email protected] ou par courrier au groupe documentation SNES 46, avenue d’Ivry, 75647 Paris Cedex 13. Programme Terminale L : enseignement scolaire et formation professionnelle Lettres. Sont inscrits au programme de littérature de la classe de Terminale littéraire trois livres des Métamorphoses d’Ovide, des Contes de Charles Perrault illustrés par Gustave Doré, Jacques le fataliste de Denis Diderot et des sections des Planches courbes de Yves Bonnefoy. Site : www.education. gouv.fr/bo/2006/17/MENE0601125N.htm Publicité Université d’été à La Havane Juillet 2006 CULTURE GÉNÉRALE ET EXPRESSION EN BTS : ARRÊTÉ ANNULÉ PAR LE CONSEIL D’ÉTAT ’arrêté du 17 janvier 2005 qui précisait les « objectifs, contenus de l’enseignement et référentiel des capacités du domaine de la culture générale et expression pour le BTS » avait fait l’objet de plusieurs remarques lors de son passage au Conseil Supérieur de l’Éducation. • En premier lieu son élaboration n’avait fait l’objet d’aucune concertation ni avec les organisations syndicales ni auprès des collègues. • Ce texte maintenait un référentiel uniforme quels que soient les champs de BTS (industriels, tertiaires, arts appliqués) à l’image du référentiel des capacités du domaine de l’expression française qu’il devait remplacer. • Enfin ce texte ouvrait la porte à une introduction sans limite du contrôle en cours de formation au BTS en français. L’uniformisation du programme était principalement due à l’absence de consultation au niveau des Commissions Professionnelles Consultatives (CPC) qui auraient précisé les exigences propres à chaque champ de BTS. Cette consultation est © DR/Eugenia Kim L réglementaire et donc obligatoire pour tous les diplômes, ou éléments de diplôme, professionnels. C’est sur ce point que le SNES a demandé l’annulation de l’arrêté, et c’est sur ce point que le Conseil d’État a statué en donnant raison au SNES. Concrètement, si ce programme est annulé c’est uniquement à cause de l’Inspection générale de lettres qui n’a pas respecté les procédures réglementaires. Ce programme, mis en œuvre à la rentrée 2005 devait voir sa première session en juin 2007. Compte tenu de cette annulation, c’est le référentiel des capacités du domaine de l’expression française du 30 mars 1989 qui est de nouveau valide tant qu’un nouvel arrêté n’est pas pris. Le SNES demande que la rénovation du programme de français au BTS soit faite dans les règles et qu’elle tienne compte des exigences différentes dans les champs professionnels ainsi que des compétences culturelles différentes des étudiants. ■ Thierry Reygades La Didacthèque de Bayonne, avec le soutien du ministère de l’Éducation de Cuba, organise une université d’été ouverte à tous les personnels de l’Éducation nationale et à leurs proches. Quatre options : • Culture cubaine. • Danse. • Percussions. • Cours intensifs d’espagnol (initiation ou perfectionnement). Séjour de deux semaines du 14 au 27 juillet Prix tout compris 1 965 euros (payable en 3 fois) • Prix exceptionnel de 1 860 euros pour les accompagnants. Les prestations comprennent : adhésion à la Didacthèque de Bayonne, vol aller-retour Paris-La Havane, frais de carte de tourisme et d’assurance, hébergement en pension complète en chambre double, cours et activités complémentaires, visites, soirées, une excursion et une fête finale. (Possibilité de prolonger le séjour pour découverte individuelle de Cuba.) Date limite des inscriptions 31 mai 2006. c/o IUT 3, avenue Jean-Darrigrand, 64115 Bayonne Cedex Tél. : 05 59 57 42 90 – Fax 05 59 57 43 09 E.mail : [email protected] Site internet : www.didactheque.com L’US N° 636 • 6/05/2006 5 BREF SOUS LES FEUX DE LA RAMPE MÉTIER SYNDICALISME Le secteur juridique attaque 2. CAPN Les intégrations par la liste d’aptitude 72, l’intégration par le décret de 1989 ainsi que des détachements et des refus de titularisation ont été examinés lors de la dernière réunion de la CAPN du 27 avril. Les collègues concernés ont été informés individuellement. Nous en rendrons compte dans la prochaine US. Signé… anonyme ! Une collègue de Polynésie française avait déféré au tribunal administratif le refus d’un proviseur de retirer de son dossier administratif1 des lettres anonymes mettant notamment en cause ses «méthodes et chantage [sic]». Le tribunal ne voit là rien que de très normal, lesdits courriers «ayant trait à la situation administrative» de l’intéressée2. Ça ne s’invente pas! En attendant, il serait sans doute opportun de modifier l’article 18 de la loi du 13 juillet 1983 relatif au dossier du fonctionnaire pour mettre un terme à de telles pratiques. (1) Il s’agit en réalité d’une copie de ce dossier, l’original étant détenu par le rectorat (vice-rectorat ici). (2) Tribunal administratif de Polynésie française, 31 janvier 2006, n° 0400341. Policier référent dans les collèges : privilégier les solutions éducatives Le 24 février 2006, un « protocole départemental » relatif à la sécurité dans les collèges des Hauts-deSeine a été signé sans aucune concertation préalable par le Président du conseil général, le Préfet, l’Inspecteur d’académie et le Directeur de la sécurité publique. Il prévoit notamment «de désigner un policier référent», qui interviendra en uniforme (et armé) dans les collèges, qui devront mettre un local permanent à sa disposition. Le SNES n’est pas hostile par principe à des coopérations éducation-police, mais ne peut accepter un tel dispositif, gros de dangers pour la vie scolaire et le dialogue entre jeunes et adultes, au profit du tout sécuritaire. Pour nous, la dimension éducative est primordiale, et au moment où des milliers de postes d’enseignants et de surveillants sont supprimés, cette démarche médiatique et démagogique ne réglera pas les problèmes de violence. Le SNES et plusieurs de ses militants ont saisi le tribunal administratif. État de passe-droit La commission d’appel des établissements d’enseignement français en Turquie avait confirmé le redoublement d’un élève de Quatrième pour la rentrée 2004-2005. Or nos collègues découvraient avec stupéfaction que l’élève a été admis à la rentrée en classe de Troisième dans son collège. Renseignements pris, il s’agit de la promotion des intérêts supérieurs de la Nation, le jeune homme étant le fils du responsable de l’achat des Airbus en Turquie. Voilà pourquoi M. Garcia, ambassadeur de France auprès de la Sublime Porte, a intégré la pédagogie (la pédagogie du contrat, oserons-nous penser) à la panoplie de la diplomatie française. Le SNES avait introduit un recours au Conseil d’État. Hélas, celui-ci le rejette par simple ordonnance, comme irrecevable, au motif que «la décision d’orientation prise à l’égard d’un élève ne porte pas atteinte aux droits et prérogatives des personnels dont le syndicat requérant a pour objet de défendre les intérêts»1. Cette position restrictive quant à l’intérêt à agir d’un syndicat laisse malgré tout ouverte la question de savoir si un membre de la commission aurait, lui, été recevable (il n’avait pas été possible d’en trouver), sinon ce serait la porte ouverte à toutes les manipulations. Mais réjouissons-nous que le corps diplomatique soit aussi actif sur le terrain de la défense de l’emploi. (1) Conseil d’État, 7 mars 2006, syndicat national des enseignants [sic] de second degré, n° 279719. 6 L’US N° 636 • 6/05/2006 l y a bien longtemps que le syndicalisme n’avait pas été à ce point sous les projecteurs des médias. Tout en suscitant des interrogations contradictoires. En janvier, les observateurs épiloguaient sur l’impuissance du syndicalisme à donner une suite à la mobilisation, pourtant très puissante, organisée le 4 octobre et,en conséquence,à influer sur ce qui était présenté comme l’inflexibilité de la politique gouvernementale. Étaient aussi soulignés les échecs subis dans plusieurs conflits emblématiques (SNCM, RTM),et commentés les nombreux colloques tenus sur l’avenir plutôt sombre du syndicalisme.« Le syndicalisme est-il mortel ? » se demandait-on au Conseil économique et social. Quatre mois plus tard, le changement de décor est total. Tout au long du conflit sur le CPE, le syndicalisme a été considéré par l’opinion comme le mieux placé pour contribuer à sortir de la crise,loin devant les pouvoirs publics ou les partis politiques.Il est présenté au bout du compte comme le grand gagnant du bras de fer mené avec le gouvernement notamment parce qu’il a su dans le cadre d’une unité intersyndicale à 12 (CGT,CFDT,FO,CFTC,CGC,FSU,UNSA, Solidaires,UNEF,Confédération étudiante,UNL,FIDL), « sans faille » et totalement inédite, concrétiser les convergences de fond entre jeunes et salariés. Quinze jours encore et nouveau changement de décor.Le groupe des 5 confédérations dites « représentatives » (CGT, CFDT, FO, CFTC, CGC) a signifié à l’intersyndicale des 12, le jour même de sa victoire, le 10 avril, la fin de sa mission. Les responsables syndicaux multiplient les réserves. J. Chérèque déclare pour la CFDT qu’il « ne veut pas rentrer dans une béatitude de l’unité syndicale », M.Dumas pour la CGT précise que « l’unité n’est pas CFDT et d’ici 6 mois pour la FSU. Le congrès de la CGT était très attendu et a fait l’objet d’une couverture médiatique exceptionnelle. La direction de la confédération a notamment fait valider son concept de syndicalisme rassemblé et sa volonté de mieux implanter la CGT dans le secteur privé. C’est dans ce but qu’elle a décidé, après des débats souvent mouvementés, d’organiser une solidarité financière plus grande entre ses bastions traditionnels (fonction publique et services publics) et ses secteurs de plus faible implantation. Elle a aussi mis en chantier une réforme de structure visant à rationaliser son organisation à partir de 9 pôles ayant chacun vocation à rassembler à la fois le public et le privé. De son côté, la FSU sort du conflit CPE en partageant la satisfaction générale, mais aussi avec beaucoup de questions. Dans le rapport des forces actuel entre les grandes confédérations (CGT, CFDT, FO) et avec les jeux d’alliances internes au groupe des 5, est-il possible d’aller de façon durable vers des formes d’unité plus large comme celle des 12, pour des objectifs plus ambitieux que le simple retrait d’une mesure gouvernementale ? La remise en cause du système actuel de représentativité n’est-elle pas la condition indispensable pour déverrouiller la situation ? Quelle est la place de la FSU, fédération des fonctions publiques, dans un syndicalisme français dont les principales organisations ont fait le choix stratégique de privilégier leur implantation et leur action dans le secteur privé. Questions difficiles, mais incontournable pour le Congrès de Marseille du début 2007. ■ Bernard Boisseau [email protected] I l’uniformité » tandis qu’A. Olive (UNSA) constate qu’« on est revenu aux manœuvres d’appareil ». Tout cela a donné un 1er mai 2006 atone, marqué par la désunion, surtout au niveau national, bien loin de ce 1er mai dont nous étions très nombreux à penser qu’il devait être l’occasion de fêter le succès obtenu ensemble et le point de départ de nouvelles batailles. Ce qui a conduit les commentateurs à se demander si « l’unité syndicale n’avait pas été un feu de paille ». Nul doute que l’unité sera l’une des questions clefs que se poseront les organisations qui vont tenir leur congrès dans la période : la semaine dernière pour la CGT, d’ici quelques semaines pour la DROITS ET LIBERTÉS CESEDA : LA MOBILISATION CONTINUE ingt-neuf avril, initiatives dans plus de 23 villes contre le projet de loi : pique-niques, conférences de presse, distributions de tracts et manifestations se sont multipliés. Les manifestations ont rassemblé un nombre de personnes d’autant plus appréciable que ce samedi en zone de vacances ouvrait aussi un week-end de trois jours avec les manifestations du 1er mai auxquelles le collectif « Uni(e)s contre l’immigration jetable » a participé. À Paris, 15 000 personnes, des associations, des syndicats – dont la FSU – ainsi que des représentants de différents partis ont marché jusqu’au Conseil d’État ; après le concert du 2 avril et avant la manifestation nationale du 13 mai. Un fait est sûr : les mobilisations s’amplifient. En témoignent les critiques de tous les partis de gauche mais également celles des trois présidents du Conseil des Églises de France et avec eux une cinquantaine d’associations chrétiennes, ainsi que le Recteur de la Mosquée de Lyon (la condamnation est la même et dénonce « un procédé électoraliste »). Le ministre de l’Intérieur emprunte de plus en plus son discours à l’extrême-droite. N’a-til pas déclaré : « s’il y en a que cela gêne d’être en France qu’ils ne se gênent pas pour quitter un V pays qu’ils n’aiment pas ! ». Propos scandaleux face aux milliers de gens qui habitent en France depuis des années, y travaillent, y ont fondé une famille et créé des liens. Propos scandaleux eu égard aux valeurs d’accueil, de fraternité, de solidarité que porte la démocratie et que rappellent tous les jours les opposants à ce projet. Cette loi – si elle était adoptée – ferait des étrangers en France, réguliers ou irréguliers, une population de seconde zone, privée de droits, précarisée.La loi du 26 novembre 2003 qui avait l’objectif affiché de lutter contre l’immigration irrégulière a déjà rendu la vie impossible à des milliers de personnes.Le nouveau dispositif aggrave les choses : le contrôle du regroupement familial, l’abolition de la régularisation automatique au bout de dix ans, la multiplication des statuts de travailleurs vers plus de MANIFESTATION NATIONALE Samedi 13 mai à 15 heures de la place de la République à l’Élysée où les pétitions seront remises à Jacques Chirac (http://listes.contreimmigrationjetable.org) © Clément Martin 1. Conseil d’État Le statut des certifiés prévoit d’en réserver l’accès par liste d’aptitude aux enseignants titulaires possédant la licence dans des conditions fixées par un arrêté. Cette condition est essentielle dans la mesure où elle garantit le niveau de qualification des personnels ainsi recrutés comme certifiés. Nous avions signalé dans ces colonnes que le ministère avait cru bon d’introduire dans l’arrêté une disposition ouvrant la liste d’aptitude à tous les enseignants, faisant fi de l’exigence de diplôme, ce qui en dit long sur ses conceptions des qualifications enseignantes. Le Conseil d’État vient de lui donner tort à la demande du SNES. Cette disposition est annulée, le ministère devant en outre payer les frais de procédure à notre syndicat. Cette décision de justice positive n’en laisse pas moins entière la question des quelques adjoints d’enseignement qui, faute des bons diplômes, sont empêchés d’accéder au corps. De même, l’insuffisance du nombre de candidatures aux décrets 72 et 89 fait perdre chaque année des centaines de promotions possibles, que le ministère refuse de reporter sur d’autres voies de promotion interne. Sur ces deux points, il est urgent que les propositions du SNES soient enfin entendues de notre administration. © Clément Martin Accès au corps des certifiés précarité vont faire exploser l’immigration irrégulière tout en portant atteinte aux droits fondamentaux.L’arbitraire,par exemple,qui prévaudra au regroupement familial assujetti à une condition d’intégration, définie de façon très subjective, la précarité où seront plongées ces familles, tournent le dos au droit de mener une vie de famille normale. À la veille du passage au Parlement de la loi, la répression contre les sans-papiers redouble. Car il s’agit de n’accueillir que ceux qui sont utiles et à les renvoyer quand les entreprises n’en auront plus besoin. Contre un tel projet dont les fins électorales n’échappent à personne,la mobilisation se poursuit. ■ Marylène Cahouet [email protected] PROJET DE LOI “PRÉVENTION CONTRE LA DÉLINQUANCE” : ATTENTION DANGER Depuis des mois, plusieurs rapports, dispositifs ou lois privilégient une approche répressive de la jeunesse, des étrangers et plus globalement des individus les plus fragiles. près l’expertise de l’Inserm sur le dépistage des « troubles de conduite » chez les jeunes enfants, puis la loi sur l’égalité des chances qui prévoit la suspension des allocations familiales pour les familles ne respectant pas « le contrat de responsabilité parentale », Nicolas Sarkozy poursuit sa route. Le projet de loi sur la prévention de la délinquance renforce considérablement les attributions du maire, qui concentre les informations, et le met en position « d’animer et de coordonner sur le A territoire de sa commune la prévention de la délinquance (article 2).Il peut ainsi proposer aux familles et à leurs frais un stage de responsabilité parentale ». Et si elles refusent, il saisit le Procureur de la République (article 7). L’article 5 prévoit que « tout professionnel qui intervient au bénéfice d’une personne présentant des difficultés sociales, éducatives ou matérielles est tenu d’informer le maire ou son représentant », remettant en cause ainsi le secret professionnel. Les conséquences risquent d’être lourdes pour le jeune comme pour la société. Le secret professionnel permet d’instaurer un climat de confiance et favorise la réparation, la réinsertion, la modification du comportement dans un cadre légal grâce à un accompagnement psychosocial. Demain, si tout est rapporté, c’est la défiance, la dissimulation qui se développeront et l’invalidation de tout travail de prévention. Rappelons d’ailleurs que le secret professionnel n’est pas un frein à la révélation d’informations dès lors que l’intégrité physique et morale de la personne est menacée. Tous ces dispositifs sont à mettre en lien avec le repérage des populations considérées comme dangereuses (fichiers divers, vidéo-surveillance...). Ils ont une cohérence : discrimination à l’égard des jeunes, des pauvres, des étrangers, et mettent en œuvre la même logique :la répression plutôt que la prévention. En même temps, on diminue les effectifs de l’Éducation nationale tout comme les moyens servant à accompagner les jeunes en difficulté. La résistance s’organise autour du Collectif National Unitaire Anti Délation (auquel la FSU participe) et des collectifs locaux. ■ Marylène Cahouet, [email protected] • Collectif national unitaire anti délation : http://www.abri.org/antidelation • Pétition “Pas de zéro de, conduite” : http://www.pasde0deconduite.ras.eu.org MÉTIER DÉCLARATION DE REVENUS OPTER POUR LES FRAIS RÉELS L’exercice peut être fastidieux – il faut recueillir tous les justificatifs des frais exposés et les conserver pendant trois ans – mais cette option est avantageuse pour ceux qui supportent des frais professionnels supérieurs au montant de la déduction forfaitaire de 10 % car, s’ils sont justifiés, les frais réels peuvent être déduits sans limitation. QUI PEUT OPTER POUR LES FRAIS RÉELS ? Chaque membre d’un même foyer fiscal peut opter pour la solution la plus avantageuse : frais réels ou déduction forfaitaire de 10 %. L’option choisie est révisable chaque année. LES RÈGLES À RESPECTER • Ne déduire que des dépenses à caractère professionnel. • Ajouter aux revenus déclarés le montant des remboursements et/ou des indemnités représentatives de frais versés dans l’année(1) par l’employeur. • Recueillir et conserver les justificatifs durant trois ans à compter de l’année de la déclaration. • Joindre une note à votre déclaration, afin de présenter le détail de vos calculs et de donner les motifs pour lesquels vous revendiquez le caractère professionnel des dépenses exposées. FRAIS DE DÉPLACEMENTS DOMICILE-TRAVAIL Deux situations : • vous habitez à 40 km au plus de votre lieu de travail : l’éloignement n’a pas à être justifié, vos déplacements ont un caractère professionnel. Pensez néanmoins à conserver vos justificatifs (factures d’entretien du véhicule, emploi du temps), les services fiscaux peuvent vous demander de prouver la réalité du kilométrage parcouru ; TZR Fiscalement, les indemnités de sujétions spéciales de remplacement ont un caractère de remboursement de frais : elles ne sont pas imposables et n’ont pas à être déclarées si vous optez pour la déduction forfaitaire de 10 %. Il suffit de reporter sur votre déclaration le montant imposable de l’année tel qu’il vous a été communiqué par l’administration, sans pratiquer ni ajout ni déduction. En revanche, si vous optez pour la déduction des frais réels n’oubliez pas d’ajouter le montant des indemnités reçues dans l’année aux revenus déclarés. À défaut, vous vous exposeriez à des pénalités et au minimum à la perte de l’abattement de 20 % sur le montant non déclaré et au versement d’un intérêt de 0,40 % par mois de retard dans le paiement des sommes dues. • vous habitez à plus de 40 km de votre lieu de travail : la déduction des premiers 40 km est de droit. En revanche si vous voulez déduire la totalité du trajet, il faudra convaincre le fisc que l’éloignement de votre domicile n’obéit pas à des raisons de pure convenance personnelle. Les motifs suivants peuvent être invoqués : • activité professionnelle du conjoint (ou concubin ou partenaire PACS) ; • précarité de l’emploi ; lieux de travail différents chaque année, si ce changement n’ouvre droit à aucune indemnisation de la part de l’employeur ; • votre état de santé ou celui des membres de votre famille ; • exercice de fonctions électives au sein de la collectivité locale où vous résidez. Pour évaluer vos dépenses, le plus simple est d’utiliser le barème du prix de revient kilométrique publié chaque année par l’administration, mais attention celui-ci prenant en compte la dépréciation annuelle du véhicule, il faut en être personnellement propriétaire pour éviter tout redressement. FRAIS DE DOUBLE RÉSIDENCE Uniquement si vous êtes séparé de votre conjoint(2) pour des raisons professionnelles indépendantes de votre volonté.Vous devez donc être en mesure de prouver que les démarches entreprises pour vous rapprocher sont restées vaines. FRAIS DE FORMATION PROFESSIONNELLE Il s’agit des dépenses supportées pour améliorer votre situation professionnelle ou obtenir un nouvel emploi dans un autre domaine. Les frais occasionnés par la poursuite d’études supérieures ont en principe le caractère de dépenses personnelles mais dans le cas particulier des MI-SE, ces frais entrent dans les dépenses professionnelles. DÉPENSES LIÉES À L’UTILISATION PROFESSIONNELLE D’UNE PARTIE DU LOGEMENT En ce qui concerne les locaux professionnels, la déductibilité des dépenses exposées par les salariés n’est admise que si l’employeur ne met pas ce local (un bureau par exemple) à leur disposition. À ce propos, l’administration fiscale rappelle que « les activités d’enseignement nécessitent des études et des recherches, dans un cadre isolé, auquel l’intéressé a libre accès. Aussi lorsque l’employeur met à la disposition de plusieurs enseignants une salle de cours ou de réunion dans laquelle les professeurs peuvent également retirer leur courrier, cette salle collective ne constitue pas un cadre leur permettant de préparer leur cours et ne peut être considérée comme un bureau »(3). En conséquence, les enseignants qui ne disposent pas de bureau sur leur lieu de travail peuvent, à condition d’en fournir la preuve (attestation du chef d’établissement), demander la déduction des dépenses qu’ils supportent à ce titre. Les dépenses qui peuvent être retenues sont nombreuses, il s’agit notamment du loyer et de toutes les dépenses à caractère locatif (par exemple chauffage, éclairage, assurance), des COTISATION SYNDICALE : DÉDUCTION PORTÉE À 66 % Vous avez opté pour la déduction forfaitaire de 10 % : vous bénéficiez d’une réduction d’impôt équivalente à 66 % du montant annuel de votre cotisation. Indiquez le montant versé rubrique 7 de votre déclaration. Vous avez opté pour la déduction aux frais réels : vous ne pouvez pas prétendre à la réduction d’impôt de 66 % mais le montant de votre cotisation syndicale entre dans le calcul de vos frais professionnels. charges de copropriété, des impôts locaux acquittés au cours de l’année d’imposition, ainsi que, sous certaines conditions(4), des dépenses d’entretien, d’amélioration, de grosses réparations. Attention, à l’exception des intérêts d’emprunt, les frais d’acquisition du logement ou de son extension ne sont pas déductibles, de même ne peuvent être pris en compte ni loyer fictif ni somme représentative de la valeur cadastrale du local. Le montant déductible des dépenses est calculé au prorata de la surface du logement occupée par le bureau, l’administration précisant qu’il peut être admis que la partie d’un logement affectée à l’exercice de la profession représente une pièce de celui-ci s’il comporte plusieurs pièces et la moitié au plus de sa superficie s’il s’agit d’un studio. MOBILIER, MATÉRIEL INFORMATIQUE Au-delà de 500 euros HT, l’achat de meubles ou de matériel informatique doit être déduit sur plusieurs années. La déduction admise ne porte en effet que sur la dépréciation des biens, calculée selon un mode d’amortissement linéaire. Dans le cas du matériel informatique,et à condition de prouver que vous ne pouvez utiliser le matériel de votre établissement, la déduction s’opère sur trois ans et uniquement au prorata de l’utilisation professionnelle dudit matériel. Le coût d’acquisition des logiciels est déductible en une fois, l’année du paiement, intégralement si utilisation strictement professionnelle, au prorata si utilisation mixte, interdite si logiciels de loisirs. ■ Gracianne Charles (1) Même si ces remboursements concernent une année antérieure (par exemple, une indemnité de sujétion spéciale de remplacement versée en janvier 2005 au titre d’un remplacement effectué au dernier trimestre 2004 doit être ajoutée aux revenus déclarés au titre de l’année 2005). (2) L’administration fiscale limite cette possibilité aux seuls époux, mais le Conseil d’État l’élargit aux partenaires d’un Pacs et aux personnes entretenant un lien stable et continu de concubinage (arrêt CE n° 256092 du 6 octobre 2004). (3) Bulletin Officiel des Impôts 5F-1-99 ou Documentation de Base 5 F 254 (série 5FP), consultable en ligne sur le site impôts du ministère des Finances : http:// doc1.impots.gouv.fr (option « recherche avancée »). (4) En cas d’utilisation des dispositions afférentes à l’habitation principale (crédit d’impôt pour dépenses d’équipement et d’isolation), veillez à extraire la part des dépenses se rapportant au local professionnel de votre base de calcul. PRIME POUR L’EMPLOI : COMMENT DÉCLARER LE NOMBRE D’HEURES TRAVAILLÉES ? Vous exercez à temps partiel, vous n’avez travaillé qu’une partie de l’année, utilisez le tableau ci-après pour déclarer le nombre d’heures travaillées dans l’année Quotité de temps de travail Nombre de mois travaillés 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 10 % 15 30 46 61 76 91 106 121 137 152 167 182 20 % 30 61 91 121 182 182 212 243 273 303 334 364 30 % 46 91 137 182 273 273 319 364 410 455 500 546 40 % 61 121 182 243 364 364 425 485 546 607 667 728 50 % 76 152 228 303 455 455 531 607 683 758 834 910 60 % 91 182 273 364 546 546 637 728 819 910 1 001 1 092 70 % 106 212 319 425 637 637 743 849 956 1 062 1 168 1 274 80 % 121 243 364 185 728 728 849 971 1 092 1 213 1 335 1 456 90 % 137 273 410 546 819 819 956 1 092 1 229 1 365 1 502 1 638 100 % 152 303 455 607 910 910 1 062 1 213 1 365 1 517 1 668 1 820 Exemple d’utilisation : vous avez été recruté(e) à compter du 1/9/2005 pour un exercice à temps plein, le nombre d’heures travaillées au titre de cette période s’élève donc à 607 heures. M TI Apprentissage : campagne à contre pied Après la « crise des banlieues » Villepin et de Robien ont sorti de leur chapeau le remède miracle à l’intégration des jeunes en difficulté : l’apprentissage, répétant à l’envie que 80 % des jeunes issus de l’apprentissage trouveraient un CDI. Ceci s’est traduit par l’article 2 de la loi Égalité des chances. Plus le mensonge est gros, plus il faut le répéter. Le gouvernement lance une grande campagne vers tous les médias sur les soi-disant besoins en apprentis dans les métiers dits « sous tension ». Sans ironie, à grand renfort de cas individuels, on nous explique que le pays souffrirait d’une insuffisance de main d’œuvre qualifiée d’où le recours à l’apprentissage. Ainsi il devient une voie de formation d’excellence pour l’accès à l’emploi, par opposition aux parcours dans le système éducatif qui ne conduiraient qu’au chômage. Loi sur les droits d’auteur : une triple attaque Sans aucune concertation, le gouvernement a décidé de faire examiner le projet de loi DADVSI1 selon la procédure d’urgence, à l’Assemblée (vote du 21 mars), puis au Sénat, les 4, 9 et 10 mai. Prévu principalement pour adapter le droit d’auteur aux évolutions des technologies numériques, ce texte est complètement déséquilibré en faveur des intérêts des « industriels de la culture »2. Depuis décembre, la FSU avec de nombreux syndicats, associations, citoyens sont mobilisés et appellent à signer la pétition en faveur d’une exception pédagogique (http://exception.politechnicart.net/) 3. En tant qu’enseignants et citoyens, nous sommes directement concernés par ce texte : • il touche à l’accès à la culture et à l’équilibre entre le droit des auteurs et le droit de l’accès à la culture, il s’attaque aux pratiques culturelles nouvelles qui dérangent les intérêts des industriels (Vivendi, Sony, Microsoft...). • la loi va légaliser des verrous espions qui permettront de surveiller ordinateur et vie privée et limiteront le nombre de copies possibles, • le duo Robien-Donnadieu a signé cinq accords avec le Syndicat national de l’édition, et d’autres ayants-droit. Ces accords limitent de façon importante les possibilités pour des enseignants d’utiliser des documents numériques pendant leurs cours ou sur les sites des établissements, et auront un impact sur nos pratiques professionnelles. L’US magazine de juin reviendra plus amplement sur ces questions. (1) DADVSI : projet de loi relatif aux droits d’auteurs et aux droits voisins dans la société de l’information. (2) Voir communiqué de presse sur le site du SNES. (3) Voir aussi les sites: http://eucd.info/ et http://collegedesmediateurs.info/ Réemploi : nouvelles conditions Dans le cadre de la modification du dispositif de « réadaptation/réemploi », qui sera effective à la rentrée prochaine, un courrier a été adressé aux recteurs par la DPE fin mars : le groupe national pour l’affectation en réemploi se réunira encore cette année (c’était une demande du SNES) dans la première quinzaine de juillet. Le problème concerne les conditions à remplir, au-delà de celles prévues dans les textes en vigueur : • être inapte à l’enseignement devant élèves, en raison d’une affection chronique avec séquelles définitives, dont l’évolution est stabilisée ; • avoir fait la preuve au cours de la réadaptation d’une qualification pour l’exercice des fonctions au CNED et justifier de trois années de réadaptation au CNED. Le ministère retiendra en priorité les enseignants reconnus bénéficiaires de l’obligation d’emploi (loi du 11 février 2005 pour l’égalité des chances) ce qui revient à exiger la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé, délivrée par la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (l’ancienne COTOREP). Il s’agissait jusqu’à présent d’éléments éventuels du dossier et non d’un critère de sélection. C’est d’autant plus grave que les collègues n’en ont pas été informés et qu’il s’agit de procédures longues. Le SNES a protesté auprès du ministère qui change les règles sans en avoir au préalable et en temps utile informé les personnels. Le SNES a demandé que soient maintenues cette année les règles antérieures. Rappel: ne pas oublier de transmettre les doubles des dossiers au secteur CNED du SNES. L’US N° 636 • 6/05/2006 7 VOS PETITES ANNONCES Tél. 01 40 63 27 10 - SNES, 46, av. d’Ivry, 75647 Paris Cedex 13 Tarifs : 1 ligne = 9 € pour les adhérents ou abonnés à L’US • 1 ligne = 14 € pour les autres annonceurs • 1 espace entre chaque mot compte pour un caractère • Chaque ligne comprend 28 à 30 signes et intervalles LOCATIONS Paris,4 pers.,juil.-août,300 €/sem. Tél.06 72 88 98 95 - 06 09 31 64 46. Toscane,été,maison ds village,2 à 6pers.,15km Lucca,30km mer.Tél. (00 39) 33 36 47 90 71. (33) Lacanau. Loue juil.-août, maisonnette, 4 couchages, 640 €/qz. Tél.05 56 87 62 85. (26) Coll. loue rez-de-ch. ds villa, vér.,terr.,4pers.,Diois Sud Vercors, 07/08 : 370 €/sem., 06/09 : 270 €/sem. Tél. 04 75 05 12 10. La Réunion.Les Avirons.Loue F2 + grande varangue, vue sur lagon, 5mn mer,tout équipé,juillet-aoûtseptembre : 200 €/sem.Tél. 02 62 33 34 27. (07) Aubenas, loue mais. 6 pers., 3 ch., juill./août, tt cft, 550 €/sem. Tél.04 75 35 47 61 (heures repas). 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Contacter Michel Bourguet : [email protected] ou 04 66 73 53 44 / 06 62 91 64 34. SNES-ÉCHANGES VOUS PROPOSE Échanges scolaires États-Unis : • Professeur, habitant sur la 5e avenue,et enseignant à New York (10-12 ans) recherche des correspondants français pour ses élèves (courriels). • Notre collègue recherche des enseignants français désireux de visiter San Francisco, pour les rencontrer et leur présenter la ville et sa région. Il recherche aussi des correspondants pour ses élèves pour l’année scolaire 2006-2007. • Notre collègue de Hattie Martin (éducation spéciale) recherche des correspondants pour ses élèves, pour des échanges épistolaires et de courriels. • Professeur dans la Switzerland County High School recherche des correspondants pour ses élèves de français. • Professeur de français à New York dans un collège (11 à 14 ans) recherche des correspondants pour ses élèves en vue éventuellement d'un voyage entre professeurs, élèves. République tchèque: Professeur de français/latin/tchèque recherche une correspondance avec des collègues en vue éventuellement d’un échange de logement et une correspondance scolaire.Elle habite au Nord de la Bohème. Échanges de logement Suède : Urgent. Notre collègue recherche des enseignants de Tahiti, des îles Cook et Fiji en mai 2006,pour les rencontrer. Courriel : [email protected] Canada : Professeure célibataire de français et de mathématiques pour élèves en difficulté, intéressée par la culture et les activités de plein air, aimerait faire un échange de logement ou de séjour avec des collègues de toute région. Elle habite près de Campbellton (NouveauBrunswick). Etats-Unis : • Notre collègue enseigne l’art à Chicago.Il aimerait rencontrer des collègues de France et discuter avec eux lors d’une correspondance ou d’un échange de séjour. • Professeur de français et d'espagnol cherche pour l'été 2007,tout ou partie, un logement à échanger contre sa maison à 4 heures en voiture de New-York, à Paris, Sud de la France ou toute autre région bienvenue. Portugal :Professeure de français,divorcée sans enfant, habitant un village près de Viseu et de Leiria, recherche des correspondants éventuellement intéressés par un échange de logement pour les vacances. Elle habite près de la plage. Espagne : • Professeur d’éducation physique (élèves de 12 à 18 ans), bilingue espagnol/anglais,aimant le surf,échangerait son appartement avec piscine, terrasse à Murcia. • Professeur du second degré, 51 ans, marié, aimerait être contacté pour un échange de logement. Il habite une maison à Séville. • Professeur de biologie aimerait contacter des collègues français de la même discipline,pour établir une correspondance et en vue d’échanger les logements, et aussi dans la perspective de correspondance et d’échange de séjours avec ses deux garçons de 10 et 16 ans et les enfants des collègues français. Si vous êtes intéressé(e),demandez les coordonnées de nos correspondants en joignant une enveloppe timbrée à votre adresse pour la réponse à :SNESÉchanges,46,avenue d’Ivry,75647 Paris Cedex 13.Indiquez votre numéro d’adhérent ou le mois d’adhésion. Vous pouvez aussi consulter les annonces de SNES-Échanges sur notre site: www.snes.edu. ■ Roger-Charles Le Breton L’Université Syndicaliste no 636 du 6 mai 2006, hebdomadaire du Syndicat national des enseignements de second degré (FSU) 46, avenue d’Ivry, 75647 Paris Cedex 13.Tél.: 01 40 63 29 00. Directeur de la publication: Gérard Anthéaume, [email protected]. Rédacteurs en chef: Matthieu Leiritz, Serge Chatelain. Régie publicitaire: Com d’habitude publicité, Clotilde Poitevin, tél.: 05 65 11 00 79, [email protected]. Publicité : Arvel (p. 3), Didicthèque de Bayonne (p. 5), GMF (p. 8). Compogravure: CAG, Paris. Imprimerie: SIEP, Bois-Le-Roi (77). Abonnements: 1) Personnels de l’Éducation nationale: France: 26 €; étranger et DOMTOM: 40 €. 2) Autres: France 37 € ; étranger et DOM-TOM: 51 € – N° CP 0108 S 06386 – ISSN no 0751-5839. Dépôt légal à parution.