La Lettre A - Club Praxis
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Action publique GOUVERNER fLA VIE DES IDÉES E xemplaire destiné exclusivement à D E Y E Marion / N° Abonnement : A A021612 / D ate de fin d'abonnement : 30/04/2014 Bercy redoute l'effritement de son influence Baisse des effectifs, sentiment d'être moins en cour auprès du gouvernement : le ministère de l'économie et des finances semble traverser une crise de confiance. l'action publique (Cimap) leur confiait la responsabilité des budgets opérationnels de programme (BOP) gérés par les services placés sous leur autorité. Les fonctionnaires de Bercy se sentent mal aimés et reprochent à Pierre Moscovici de ne pas porter assez haut les couleurs de leur ministère dans l'organisation de l'Etat. Pire, le sentiment que le ministère de l'intérieur de Manuel Valls accroît son poids de façon inversement proportionnelle gagne les troupes des finances. Parmi les craintes : l'extension des prérogatives accordées aux préfets depuis quelques mois, qui apparaît comme l'ultime avatar de cette perte de pouvoir. Coup sur coup, cet été, les représentants de l'Etat en région ont emporté deux victoires au nez et à la barbe du ministère de l'économie et de finances. Les voilà qui viennent d'être chargés de piloter sur le terrain des expérimentations visant à fluidifier les relations administratives entre l'Etat et les entreprises (LLA nº1605), alors même que, le 17 juillet, le Comité interministériel pour la modernisation de La réunion syndicale qui doit être organisée le 22 octobre à Bercy s'annonce tendue. Les représentants du personnel du ministère sont les premiers à dénoncer ce qu'ils voient comme un affaiblissement croissant de Bercy au sein de l'Etat. Un retrait qu'ils chiffrent en baisse d'emplois. "Les effectifs vont chuter de 2 000 personnes en 2013 et encore au moins d'autant l'an prochain", évalue Vincent Drezet, secrétaire général du syndicat national Solidaires Finances publiques, qui met en balance cette diminution avec le quasi-maintien des effectifs au ministère de l'intérieur. La fronde grondait d'ailleurs lors du comité technique ministériel du 8 octobre, à l'occasion de la présentation du projet de loi de finances 2014. Les trois ministres de Bercy, Benoît Hamon, Bernard Cazeneuve et Pierre Moscovici, y ont été pris à partie sur le sujet par les fédérations CGT, CFDT, Solidaires, FO et CFTC-Unsa. Le "je vous ai compris" de Pierre Moscovici Un vrai dialogue de sourds ! Profitant du comité technique de présentation du PLF 2014 du 8 octobre évoquant les suppressions de postes et la réduction du budget qui touchent le ministère de l'économie et des finances, les fédérations syndicales sont reparties avec beaucoup de félicitations de Pierre Moscovici. Mais peu de solutions. Certes, le ministre n'a pas ménagé ses compliments, se disant "fier d'être à Bercy", et saluant "l'implication", le "professionnalisme" et même "l'excellence" de ses agents sans lesquels ce ministère "ne serait rien". Mais, sur le fond, l'heure n'était pas à la remise en cause des orientations budgétaires. Enfin, interrogé sur l'extension des prérogatives accordées aux préfets, Pierre Moscovici a toutefois concédé qu'un "équilibre devait être trouvé pour les services de Bercy placés localement" sous leur autorité. A l'issue des trois heures de la rencontre, il a pu filer au déjeuner qui l'attendait avec les membres du comité exécutif de la Fédération bancaire française (FBF). LA VIE DES THINK-TANKS Varin et Prot à l'heure franco-allemande Les patrons français se pressent à Berlin ! Les dirigeants de PSA, BNP-Paribas et Total seront présents à deux manifestations, les 21 et 22 novembre, dans la capitale allemande. Besoin de saisir le modèle allemand in situ, de prendre la température à l'aube de l'acte II de la mandature d'Angela Merkel : autant de raisons qui incitent les patrons français à franchir le Rhin. Les 21 et 22 novembre, ils seront nombreux à Berlin pour deux rendez-vous simultanés du monde des affaires. La Süddeutsche Zeitung reçoit ainsi le 21 Baudoin Prot, à l'occasion de sa rencontre annuelle de dirigeants européens. Déjà annoncé l'an passé à cette manifestation, mais annulé in extremis, le directeur général de BNPParibas y dissertera sur le thème "Une stratégie pour plus de croissance". Il y croisera Jean-Claude Volot, vice-président 4 du Medef - à défaut de Pierre Gattaz, qui avait été sollicité. Le lendemain, dans ce cadre, lui succéderont dans les salons de l'Hôtel Adlon Philippe Varin, patron de PSA, et Christophe de Margerie, PDG de Total. Ce dernier sera assis sur l'estrade à côté d'Alexander Medvedev, qui dirige Gazprom Export, filiale du géant russe. Ces deux mêmes jours, Gonzague Dejouany, directeur général d'EDF Deutschland et président du Cercle économique franco-allemand de Berlin, organisera la manifestation annuelle de ce think-tank. En habitué des relations entre les deux pays, Alain Caparros, emblématique président français du directoire du distributeur allemand Rewe, qui a débuté sa carrière chez Yves Rocher, en sera l'invité. Le Medef devrait quant à lui y envoyer Loïc Armand, en charge de la commission Europe. Jean-Jaurès replonge dans ses livres. Après un an et demi d'inactivité, le programme de rencontres littéraires La Cité des livres de la Fondation Jean-Jaurès est relancé. Le directeur du think-tank, Gilles Finchelstein, en a confié la coordination à Thierry Germain, rédacteur en chef de la revue en ligne Esprit critique, adossée à la fondation, et directeurconseil de l'agence Equancy de Robert Zarader. Par ailleurs, le partenaire "historique" Nonfiction a été remplacé par la webradio France culture plus. Plusieurs auteurs ont déjà annoncé leur participation, dont Jean-Pierre Chevènement et Louis Mermaz. Praxis passe au crible les finances publiques. Le Club Praxis, qui réunit des avocats et des banquiers d'affaires installés aux Etats-Unis, travaille à la mise en place d'un nouveau tableau de bord de l'économie française. Objectif envisagé par Yann Coatanlem, le président du think-tank : identifier des leviers d'action susceptibles de réduire les dépenses publiques, à hauteur de 100 milliards d'euros. Ambitieux ! N°1610 17 octobre 2013