INVENTAIRE DE L`ECREVISSE A PIEDS BLANCS

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INVENTAIRE DE L`ECREVISSE A PIEDS BLANCS
INVENTAIRE DE L’ECREVISSE A PIEDS
BLANCS (AUSTROPOTAMOBIUS
PALLIPES) DANS LE BASSIN VERSANT
DE LA CANCE (DEPARTEMENTS DE
L’ARDECHE ET DE LA LOIRE)
Juillet 2007
Un regard professionnel sur votre environnement
I R I S
consultants
Girond
07160 MARIAC
Tél : 04 75 29 05 36
E-mail : [email protected]
1 - CONTEXTE ET OBJECTIF DE L'ETUDE :
1.1 - Le contexte
L’écrevisse à pattes blanches est en pleine régression en France depuis plusieurs
décennies (Crouzet, 2005). Actuellement, elle est présente le plus souvent en tête de bassin,
dans des secteurs apicaux préservés qui correspondent généralement à la partie supérieure de
la zone à truite. Ce positionnement longitudinal semble correspondre à un repli vers des zones
moins perturbées, alors qu’antérieurement les populations d’écrevisses pouvaient occuper des
secteurs plus aval, allant jusqu’à la limite entre la zone à truite et la zone à ombre (Téléos,
2004). Les fluctuations de populations d’écrevisses peuvent être extrêmement complexes à
interpréter, car les facteurs en cause sont multiples. Outre les maladies, la compétition avec
les écrevisses allochtones, les perturbations physiques de son habitat et la pollution organique
de l’eau, l’écrevisse à pattes blanches subit aussi des pollutions toxiques beaucoup plus
discrètes, le braconnage et des fluctuations naturelles d’effectifs. Face à cette difficulté
d’interprétation, pendant très longtemps, le choix a été fait de taire l’emplacement des stations
à écrevisses, cette « omerta » étant censée protéger l’espèce de son supposé « pire ennemi » :
le braconnier.
Aujourd’hui l’écrevisse à pattes blanches figure sur la liste rouge de l’U.I.C.N., dans
l’annexe 2 de la Directive Européenne « Habitats » et dans l’annexe 3 des espèces protégées
de la Convention de Berne. Son habitat est également protégé par l’arrêté ministériel du 21
juillet 1983.
Dans le bassin versant de la Cance, deux populations sont connues depuis plusieurs
années, l’une dans le Riotet (département de la Loire) et l’autre dans le Malbuisson
(département de l’Ardèche). Une station est également mentionnée dans la ZNIEFF du
ruisseau d’Aumas (Ardèche). La présence de l’écrevisse américaine Orconectes limosus est
signalée dans la basse vallée de la Cance. Enfin l’écrevisse Signal Pacifastacus leniusculus
est toute proche géographiquement, puisqu’elle est présente dans les ravins rhodaniens
(massif du Pilat).
1.2 - Objectif de l'étude
L’objectif premier de ce travail est de dresser un état des lieux de la répartition de
l’écrevisse à pattes blanches dans le bassin versant de la Cance. A partir de ces résultats, nous
proposerons des mesures de gestion et des actions destinées à préserver les populations
actuelles.
2 - METHODES ET PROTOCOLE D'ETUDE :
Conformément au Cahier des Charges, la méthode de prospection par point a été
utilisée. Initialement, cent sites ont été retenus en Comité de Pilotage. Ils ont été choisis dans
un souci de couvrir l’ensemble du territoire géré par le Syndicat des Trois Rivières, en
fonction des exigences écologiques des écrevisses à pattes blanches et compte tenu des
informations concernant leur répartition ancienne. Sur les cent sites prospectés, cinquante sont
pris en charge par le Syndicat des Trois Rivières appuyé par le monde de la pêche. A
l’exception des secteurs à sec, chaque site a fait l’objet de deux visites, l’une de jour
(idéalement la première, pour des raisons de sécurité) et l’autre de nuit.
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Compte tenu du nombre important des participants, une session collective de calage du
protocole a eu lieu à la Pinsole, au début de la campagne de terrain, afin de bien harmoniser
les procédures. Une information par voie de presse a également été mise en place, à
l’intention des riverains que les prospections nocturnes auraient pu inquiéter. En effet, les
sites à écrevisses sont souvent localisés dans des lieux très isolés.
2.1 - Visite de jour
Lors de la visite de jour, l’accès à la station est reconnu. Le linéaire (200m pour
chaque station) est mesuré et les extrémités sont matérialisées à l’aide de rubalise. Les
éléments susceptibles de constituer un danger dans l’obscurité sont reconnus (barbelés en
travers du ruisseau, cascades…), car les équipes de nuit ne sont pas forcément les mêmes que
celles de jour. Pendant la prospection diurne, l’environnement de la station est précisé par
l’occupation des sols au bord du cours d’eau, l’ensoleillement du site, l’état et la composition
de la ripisylve. La quantité d’abris disponibles est estimée par le pourcentage de linéaire de
cours d’eau occupé, au moins en un point de la section transversale, par les racines d’une part,
par les pierres et les blocs d’autre part. La physico-chimie de l’eau est appréhendée par les
mesures de température, conductivité et concentration en Calcium. Les teneurs en Calcium
sont mesurées à l’aide de bandelettes colorimétriques (Quantofix Calcium). La mesure de
conductivité permet de compléter cette donnée : une faible conductivité (inférieure à 30
µS/cm2) peut s’avérer peu propice aux écrevisses (IRIS Consultants, 2001). Enfin, les
perturbations éventuelles telles que rejet, pompage, abreuvage de troupeau … sont activement
recherchées (voir fiche de jour en annexe 1).
Dans chaque site en eau, trois prélèvements de macroinvertébrés sont réalisés au
Surber dans les pierres-galets en courant lent (moins de 25 cm/s) ou en courant nul, afin
d’apprécier la qualité organique de l’eau. Cet habitat offre l’avantage d’être présent dans tous
les sites potentiels prospectés. La méthode utilisée pour caractériser la sensibilité du
peuplement à la matière organique est détaillée ci-après. Entre deux sites, le matériel de
prélèvement (Surber, brosse, gants) ainsi que les bottes et cuissardes des intervenants sont
désinfectés à l’aide d’une solution de Désogerm 3A®.
2.2 - Sensibilité du peuplement à la matière organique
L'évaluation de ce paramètre est fortement inspirée par l'indice biologique
macroinvertébrés officiellement utilisé en Allemagne depuis une quinzaine d'années
(Saprobienindex, norme DIN 38410-1).
La sensibilité du peuplement à la matière organique "S" est égale à la moyenne de la
sensibilité de chacun des taxons présents pondérée par leur abondance et par leur degré de
sténoécie (un taxon sera d'autant plus sténoèce qu'il sera inféodé à une gamme étroite de
teneur en matière organique dans le milieu). "S" est par conséquent obtenu par la formule
suivante :
n
S=
∑ si ⋅ Ai ⋅ Gi
i =1
n
∑ Ai ⋅ Gi
i =1
où
si = sensibilité à la matière organique du taxon "i"
Ai = abondance du taxon "i"
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Gi = degré de sténoécie du taxon "i"
n = nombre de taxons dans le peuplement
Ainsi, un taxon particulièrement abondant et sténoèce aura plus de poids qu'un taxon rare et
euryèce (c'est-à-dire tolérant une large gamme de teneurs en matière organique dans le
milieu). Les taxons très euryèces (par exemple, les hydracariens pris dans leur ensemble) ne
sont pas pris en compte pour évaluer la sensibilité du peuplement (Gi = 0).
D'un point de vue pratique, les prélèvements dans un site sont effectués dans un seul
habitat (pierres-galets en faciès lentique dans le cas de cette étude), l'échantillon analysé est
constitué des 100 premiers individus choisis de manière aléatoire et l'identification est
poussée au genre voire à l'espèce. Le niveau d'identification sera particulièrement fin pour les
groupes systématiques constitués de taxons dont les exigences vis-à-vis de la matière
organique varient fortement. Par exemple, chez les éphéméroptères, le genre Baetis sera
approfondi car la sensibilité pour la matière organique des espèces varie fortement de l'une à
l'autre alors que pour les Caenis, le niveau d'identification retenu restera le genre car les
espèces ont des sensibilités proches les unes des autres.
La sensibilité du peuplement varie entre 0 (tolérance maximale) et 100 (sensibilité
maximale). La qualité de l'eau en terme de matière organique est évaluée par l’écart entre
la sensibilité du peuplement du site et une sensibilité de référence, obtenue par modélisation
de l'ensemble des sites d'un bassin, en prenant en compte les variables "pente" et "altitude".
2.3 - Caractérisation de l’habitat
La qualité de l’habitat est estimée en fonction de ce que nous connaissons des
exigences écologiques des écrevisses à pattes blanches. Les valeurs des facteurs
potentiellement limitant retenus sont généralement réparties en trois classes : bonne
habitabilité (bleu), habitabilité moyenne (jaune) et mauvaise habitabilité (rouge). Les bornes
des classes se trouvent dans le tableau suivant :
Facteur
Calcium
Habitabilité
bonne
moyenne
+ de 10 mg/l de Ca
ou conductivité >
30µS
mauvaise
0 à 10 mg/l de Ca et
conductivité <
30µS
sec ou en cours
d'assèchement
Débit
débit satisfaisant
faible débit
Abris
> 60% du linéaire
du cours d’eau
occupé par des
pierres et des racines
< 60% du linéaire du cours d’eau
occupé par des pierres et des racines
faible
moyen
fort, sur 100% du
cours d'eau
≤ 18°C
18,1 à 21°C
> 21°C
Ensoleillement
Température
de l'eau
Colmatage du
substrat
aucun
Instabilité du
lit
aucun problème
mentionné
léger colmatage observé et/ou présence
d’un élément favorisant le colmatage
tel qu’abreuvoir à bestiaux, passage à
gué, présence d’un seuil à l’aval…
observation de phénomènes tels
qu’érosion des berges, surcreusement
du lit, dégradation de seuils
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important
colmatage observé
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En ce qui concerne la température de l’eau par exemple, la valeur de 21°C (frontière
entre l’habitabilité moyenne et mauvaise) correspond à la limite maximale pour
Austropotamobius pallipes d’après Mathieu et al. (1998). Le groupe Synusie (2003)
définit une « plage de confort » thermique comprise entre 13 et 19°C, tandis que d’autres
auteurs proposent une borne supérieure plus faible (18°C pour Arrignon, 2004). C’est
cette dernière valeur de 18°C qui a été retenue comme frontière entre une habitabilité
bonne et moyenne.
Le Calcium est nécessaire à la croissance des écrevisses car il leur permet de
constituer leur nouvelle carapace, après chaque mue. Mathieu et al. (1998) propose un
seuil minimal évalué à 2,5mg [Ca]/l d’eau. Compte-tenu du degré de précision des
bandelettes colorimétriques, nous avons retenu un seuil de 10mg/l pour le Calcium et nous
avons couplé cette valeur à la mesure de conductivité. En effet, une faible valeur de
conductivité (<30µS/cm2) indique une eau pauvre en substance dissoute, et notamment en
sels alcalinoterreux, donc peu favorable à la croissance des écrevisses. A l’inverse, une
conductivité élevée ne permet pas de conclure quant à la charge calcique de l’eau car elle
peut soit correspondre à des eaux riches en calcium, soit indiquer une pollution.
L'habitabilité globale d'un site est évaluée de la manière suivante :
L’habitabilité globale est mauvaise (rouge) si un facteur ou plus se trouve dans le rouge
ou bien si au moins 4 facteurs se trouvent dans le jaune
L’habitabilité globale est bonne (bleu) si les différents facteurs se trouvent dans le bleu
avec au maximum un facteur dans le jaune
L’habitabilité globale est moyenne (jaune) dans les autres cas de figure
Cette grille d’évaluation doit être envisagée à titre indicatif. En effet, les mesures de
températures ont eu lieu à des heures variées, ce qui les rend plus ou moins comparables.
D’autre part, le fait que l’écrevisse à pattes blanches occupe actuellement des zones-refuges
signifie aussi que ces secteurs ne représentent pas nécessairement son habitat préférentiel, ce
qui fausse notre appréciation. La population du Savary par exemple, est présente dans un
secteur de forte pente (17,5 à 22%), qui ne correspond pas obligatoirement au preferendum
de l’espèce. De plus, cette gamme de pente calculée à partir des courbes de niveau de la carte
IGN, ne correspond pas exactement à la réalité du terrain puisque que le pendage est en
escalier, avec des chutes importantes séparées par des replats. De ce fait, la pente n’a pas été
prise en compte dans l’estimation de l’habitabilité, même si les secteurs appréhendés comme
pentu sur le terrain sont précisés.
2.4 – Visite de nuit
Lors de la visite de nuit, la station balisée de jour est parcourue à pied à la lampetorche, en évitant dans la mesure du possible de pénétrer dans l’eau et en tout cas en prenant
soin de ne pas piétiner les habitats potentiels. Les manipulations sont limitées au strict
minimum (individus présentant des signes pathologiques ou soupçonnés d’appartenir à une
autre espèce). Dans les 200 mètres de la station, les individus sont comptés et leur taille est
estimée (voir fiche de nuit en annexe 1). Sans observation d’écrevisse, la prospection s’arrête
là. Si une écrevisse au moins est vue dans la station, la prospection se poursuit aux limites
amont et aval de la station en dénombrant simplement les individus rencontrés. L’objectif est
alors de définir les limites amont et aval de la population. La prospection s’arrête au bout de
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50 mètres sans observation. Entre deux stations, les bottes et cuissardes des participants sont
désinfectées à l’aide d’une solution de Désogerm 3A®.
3 - RESULTATS :
Pour chaque site, les résultats des prospections sont rassemblés sous la forme de trois
fiches :
une fiche de synthèse avec la photographie du site, la localisation sur carte au 25 000ème
et l’essentiel des résultats (état des populations d’écrevisses, qualité de l’eau et qualité de
l’habitat)
la liste faunistique des taxons de macroinvertébrés inventoriés dans le site et le descriptif
mésologique de la station
la fiche écrevisse avec le résultat des prospections de nuit, les perturbations éventuelles de
la station et l’environnement du cours d’eau.
Les cartes 1 (département de l’Ardèche) et 2 (département de la Loire) donnent une
vue d’ensemble de la qualité des eaux et de l’habitat, ainsi que de la répartition des
différentes espèces d’écrevisses dans le bassin de la Cance.
3.1 - Répartition des écrevisses
Cette étude n’a malheureusement pas permis de mettre en évidence de nouvelles
populations d’Austropotamobius pallipes. Il n’y a donc toujours à ce jour que deux îlots
populationnels connus dans le bassin versant de la Cance, celui du Savary-Riotet et celui du
Malbuisson-Pinsole.
Par rapport aux données antérieures (Grès, 2004), il semble que les limites de la
population du Savary-Riotet aient peu évoluées : les écrevisses sont absentes du Riotet à
l’amont de sa confluence avec le Savary (station DRIO 01) et le linéaire colonisé dans le
Savary à l’amont du pont de Thélis-la-Combe atteint au plus 150 à 200 mètres. Vers l’aval, la
limite en 2004 était la station de pompage. En 2006, la population semble s’étendre plus bas
avec des observations d’écrevisses environ 300 mètres à l’aval de la station de pompage. La
prospection nocturne s’est arrêtée avant la limite de la population. Ce secteur est assez
perturbé puisqu’il comporte à la fois le barrage de la prise d’eau et une portion avec un
important débit réservé où la vitesse du courant est forte. En 2004 comme en 2006, les
densités d’individus observés sont très faibles.
En ce qui concerne la population du Malbuisson, les limites sont apparemment restées
assez stables par rapport aux prospections nocturnes réalisées en août 2002 (La Truite du
Malbuisson). Vers l’aval, la population s’étend jusqu’à la prise d’eau au droit du lieu-dit
Brioules (à l’entrée de Villevocance) et elle remonte vers l’amont jusqu’au lieu-dit Mauney
sur le Malbuisson et jusqu’au lieu-dit Daneyrolle sur la Pinsole. L’écrevisse à pattes blanches
n’a pas été rencontrée dans le ruisseau des Usclats ni dans le Raphée. Les densités observées
sont supérieures à celle de la population de la Loire pour trois stations qui représentent le
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centre de gravité du secteur : la Pinsole au Cluzeau (CPIN), le Malbuisson au Vernet (CMAL
02) ainsi qu’aux Granges (CMAL 03).
Les prospections nocturnes se sont malheureusement accompagnées de la découverte
d’écrevisses américaines (Orconectes limosus) dans la Cance, pour les stations CCAN 05,
CCAN 06 (c’est-à-dire au lieu-dit Frappa et Montmeyre sur la commune de Vocance) et
CCAN 07. Le nombre d’observations est plus élevé à CCAN 05 et ce site est localisé au
niveau de l’étang du Chambon. Des écrevisses américaines ont également été observées dans
le plan d’eau, qui semble donc bien être à l’origine de l’introduction de ce crustacé dans la
rivière.
Orconectes limosus a également été identifiée dans le ruisseau d’Aumas, au niveau de
la ZNIEFF du bois d’Aumas. Deux hypothèses peuvent être avancées : soit les écrevisses
identifiées comme des pattes blanches et dont l’observation est à l’origine de la ZNIEFF
étaient déjà des américaines, soit ces écrevisses étaient bien des pattes blanches et depuis lors,
elles ont été supplantées par des américaines provenant de l’étang Vidalon tout proche.
Enfin aucune observation de Pacifastacus Leniusculus, l’écrevisse signal, n’a eu lieu
au cours de l’étude.
3.2 - Qualité des eaux
Un petit nombre de stations présente un problème de qualité des eaux, souvent associé
à un faible débit.
Dans le département de l’Ardèche, les stations concernées correspondent à l’amont du
Cansonnet (CCAS 01), au Raphée (CRAP), au Moulin Laure (CMLA 02 et 03), aux ruisseaux
de la Thine (CTHI) et de l’Eure (CEUR), au Lignon (CLIG), au ruisseau d’Aumas (DAUM)
et de Chalon (DCHA 01 et DCHA 02) et au ruisseau des Eygas (DEYG).
Stations
CCAS
01
CRAP
CMLA
02
CMLA
03
CTHI
CEUR
CLIG
DAUM
DCHA
01
DCHA
02
DEYG
Qualité
Moyenne
Causes de dégradation éventuelles
Hameau de Bégué ? retenues collinaires à l’amont ?
Moyenne
Moyenne
Zone construite en rive gauche
Accumulation de matière organique liée à la faiblesse du débit ?
Moyenne
Centre de tir du Ravoulet ? Accumulation de matière organique liée à
la faiblesse du débit ?
Moyenne Ferme isolée ?
Mauvaise Hameau de Lemps ? ferme isolée ?
Moyenne STEP de Chomotte à la source (80eqh), zone anthropisée : hameaux
de Chardon, Les Chamberts
Mauvaise Rejet de maison individuelle
Mauvaise Bassin versant urbanisé : hameaux de La Combe, Chazeaux
Moyenne
Moyenne
Environnement très urbanisé : centre commercial, proximité de
Boulieu et Annonay
Constructions en rive gauche
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Dans la Loire, un seul site est en qualité moyenne, le ruisseau d’Allier ou ruisseau des
Chaberts (DALL).
Ces stations correspondent souvent à de petits milieux, dont le débit peut être assez
faible. Dans ces conditions, il peut suffire de peu de chose (ferme isolée, petit hameau, rejet
individuel…) pour dégrader la qualité de l’eau, car le facteur de dilution de l’effluent est très
faible, et la charge polluante est moins vite entraînée vers l’aval.
3.3 - Qualité de l’habitat
Les données concernant l’habitabilité seront plus particulièrement exploitées dans la
seconde phase de cette étude, au cours de l’étape de sélection des sites potentiellement les
plus favorables dans la perspective de réintroduction de l’écrevisse à pattes blanches.
On peut toutefois déjà constater (cartes 1 et 2) que peu de stations présentent à la fois
une bonne qualité de l’eau et de l’habitat. La population d’écrevisses du Savary-Riotet est
implantée dans ce type de milieu mais elle est entourée de stations où la qualité de l’habitat se
dégrade. De même, le centre de gravité de la population d’écrevisses du Malbuisson-Pinsole
correspond à un secteur de bonne habitabilité, avec une dégradation progressive vers l’aval,
due notamment à l’échauffement des eaux et à l’ensoleillement vers l’aval, le secteur amont
étant plutôt pénalisé par la faible teneur en Calcium de l’eau. La station CUSC 02, qui serait a
priori favorable, n’est cependant pas colonisée.
4 – CONCLUSION
Les résultats obtenus au cours de cette étude permettent de penser que la situation
actuelle de l’écrevisse à pattes blanches dans le bassin de la Cance est particulièrement
inquiétante. Par rapport à ce que nous savons de sa répartition antérieure (notamment par le
témoignage de M. Maurice Raffard, garde particulier de la Gaule Annonéenne et de la Truite
du Malbuisson), le linéaire colonisé a fortement régressé ce qui correspond malheureusement
à la tendance générale de l’espèce en France.
Sur les deux populations identifiées, seule celle du Malbuisson semble pouvoir
constituer une population-source permettant d’alimenter une introduction dans un autre
milieu. En revanche, la densité d’écrevisses observées dans le Riotet-Savary est, pour
l’instant, apparemment trop faible pour permettre un prélèvement sans risquer de fragiliser
encore davantage cette population. La situation est donc déjà très critique : il peut suffire
d’une pollution à l’amont du Malbuisson (ce qui s’est déjà produit avec du xylophène il y a
quelques années) ou d’une épidémie véhiculée par les écrevisses américaines (porteurs sains
de l’aphanomyces et localisées tout près dans la Cance), pour que la présence de l’espèce dans
le bassin soit fortement compromise.
Pour tenter d'enrayer le déclin de l’écrevisse à pattes blanches, nous proposons le
programme de mesures réglementaires et d’actions suivant :
Arrêtés de biotope pour les deux zones à écrevisses connues (Fiche 1). L’arrêté de
biotope définit simplement ce qui est autorisé et ce qui est interdit. Il ne dispense donc pas
de mettre en place un plan de gestion des populations d’écrevisses. A ce jour, le secteur
Malbuisson-Pinsole fait partie d’un Espace Naturel Sensible (dont le plan de gestion n’a
toutefois pas été validé) et le Riotet avec son affluent le Savary sont inclus dans une
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ZNIEFF. Dans les deux cas, les choix de ces territoires sont liés à la présence de
l’écrevisse à pattes blanches.
Mise en place d’un suivi régulier des populations existantes par comptages nocturnes
annuels à la lampe-torche (Fiche 2).
Réalisation d’une analyse fine des milieux (mesures de débit, suivi thermique,
recensement des pompages, seuils, rejets et autres perturbations potentielles pour toute la
zone colonisée, occupation des sols en bordure de cours d’eau) dans les secteurs à
écrevisses (Fiche 3).
Préciser l’emprise des écrevisses allochtones sur le bassin par une campagne de
piégeage systématique dans les plans d’eau situés à proximité d’un site potentiel de
réintroduction ou d’une population existante tels que l’étang EDF du Chambon, la retenue
du Ternay, le plan d’eau Vidalon…(Fiche 4).
Action forte de communication et de sensibilisation : auprès des agriculteurs riverains
(abreuvoirs à bestiaux et passage à gué dans le ruisseau, utilisation de désherbant en
bordure de cours d’eau…), des propriétaires de parcelles boisées (enrésinement trop
près des ruisseaux, pratiques d’exploitation forestière), auprès des gestionnaires de plans
d’eau (en particulier l’étang EDF du Chambon) et des pêcheurs (Fiche 5).
Création d’une écloserie expérimentale à Austropotamobius pallipes (Fiche 6).
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BIBLIOGRAPHIE
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• BALIAN C. et GRES P., 2000 – Inventaire et étude sur l’écrevisse à pieds blancs
(Austropotamobius pallipes, Lereboullet, 1858)
• CINCLE, 2002 – Contrat des trois rivières : Cance, Deume et Torrenson (Ardèche-Loire).
Phase des études préalables. Volet B3 : Vie piscicole et qualité des eaux.
• CROUZET P., 2005 – Protection des ravins rhodaniens du P.N.R. du Pilat : diagnostic et
propositions d’actions par l’étude d’une espèce bioindicatrice, l’écrevisse à pieds blancs.
• DIN 38410-1, 2004 - Méthodes normalisées allemandes pour l'analyse des eaux, des eaux
résiduaires et des boues. Analyses bioécologiques des eaux (groupe M). Partie 1 :
détermination de l'indice saprobique des eaux courantes.
• GRES P., 2004 –Actualisation des données sur les sites à écrevisses à pieds blancs du Parc
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Natura 2000 n°B26.
• MATHIEU J. et PARIS L., 1998 – Les écrevisses en Morvan. Coll. Cahiers scientifiques,
n°1. Parc naturel régional du Morvan, Cosnecours-sur-Loire.
• MOOG O., 1995 et 2002 - Fauna aquatica austriaca. Katalog zur autökologischen
Einstufung aquatischer Organismen Österreichs. Rapp. Wasserwirtschaftskataster,
Bundesministerium für Land- und Fortwirtschaft, Wien.
• SYNUSIE-EAU, 2003 – L’écrevisse et la qualité de l’eau en Franche-Comté.
• TACHET H., RICHOUX P., BOURNAUD M., et USSEGLIO-POLATERA P., 2000 Invertébrés d'eau douce. Systématique, biologie, écologie. CNRS éditions.
• TELEOS, 2004 – Contribution à la recherche des causes de régression de l’écrevisse
« Pieds blancs ». Expérimentation dans le département du Jura de 2000 à 2003.
• VERDONSCHOT (P.F.M.), NIJBOER (R.C.), HIGLER (L.W.G.) et VAN DEN HOEK
(T.H.), 2003 - Selektie van indicatoren voor oppervlaktenwateren; Invulling van
indicatieve macrofauna, macrofyten en vissen voor Kaderrichtlijn Watertypen.
Wageningen, Alterra-rapport 865.
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FICHES
REGLEMENTATION
ET ACTION
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Fiche 1 : Arrêté Préfectoral de Protection
des Biotopes
• Textes applicables : les articles L. 211-2 et R. 211-12 à R. 211-14 du Code
Rural
• Champ d’application
L’arrêté de biotope concerne la protection de milieux peu utilisés par l’homme. Le périmètre
visé correspond a priori aux parcelles riveraines situées le long du linéaire où des observations
d’écrevisses à pattes blanches ont eu lieu. Dans cette hypothèse, les communes concernées
seraient Vanosc en Ardèche ainsi que Bourg-Argental et Thélis-la-Combe dans la Loire.
Toutefois, il serait vivement souhaitable d’étendre le périmètre concerné à toute la zone
géographique où l’habitat est favorable à l’écrevisse d’une part parce que l’arrêté de biotope,
comme son nom l’indique, protège non l’espèce mais son habitat, et d’autre part pour prendre
en compte les futures zones de réintroduction.
• Objectifs
Deux objectifs sont possibles : soit la préservation de biotopes nécessaires à la survie
d’espèces protégées, soit la protection des milieux contre des activités qui portent atteinte à
leur équilibre biologique
• Procédure
- La création d’un arrêté de biotope est à l’initiative de l’état, en la personne du préfet
- L’arrêté n’est pas soumis à enquête publique
- Les avis de la commission départementale des sites réunie en formation de protection de la
nature, de la chambre d’agriculture, éventuellement du directeur régional de l’O.N.F. si le
territoire est soumis au régime forestier, sont requis.
-De manière informelle, l’avis des conseils municipaux est systématiquement demandé
-La décision est prise au niveau départemental par le préfet
-L’arrêté est publié au recueil des actes administratifs, dans deux journaux régionaux ou
locaux et affiché en mairie
• Effet du classement :
- Dans le cadre de la préservation de biotopes (premier objectif), l’arrêté fixe les mesures qui
doivent permettre la conservation des biotopes. La règlementation édictée vise le milieu luimême et non les espèces qui y vivent (maintien du couvert végétal, du niveau d’eau,
interdiction de dépôts d’ordures, de construction, d’extractions de matériaux…).
-Pour atteindre le second objectif, l’arrête édicte des interdictions portant par exemple sur
l’écobuage, le brûlage des chaumes, la destruction des talus et des haies, l’épandage de
produits antiparasitaires…Dans ce cadre, il ne s’agit pas de mettre en place une
réglementation, mais seulement de prévoir certaines interdictions.
-L’effet du classement suit le territoire en quelques mains qu’il passe
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• Commentaires :
- Ce sont généralement les associations de protection de la nature qui demandent au préfet de
prendre un arrêté de biotope afin d’assurer la conservation de l’habitat d’espèces protégées.
Dans le cas présent, la demande serait portée par le Syndicat des Trois Rivières.
-Les mesures portent toujours sur le milieu et pas sur les espèces (ainsi la chasse ne peut pas
être interdite, car si elle détruit des animaux, elle ne porte pas atteinte au biotope).
-L’arrêté de biotope peut s’envisager à plusieurs échelles. Classiquement, de petites parcelles
de territoire sont traitées au coup par coup mais la démarche peut également être entreprise de
manière globale au niveau du département. Ainsi en Franche-Comté, où des inventaires
complets des populations d’Austropotamobius pallipes ont été réalisés, la Diren gère la mise
en place d’arrêté de biotope par département, ce qui constitue une solution plus efficace, mais
aussi plus économique en temps et en énergie.
• Intérêts :
- En théorie, cette procédure est rapide à mettre en place.
-Elle peut concerner des sites de petite surface
-Elle permet d’adopter le règlement à chaque situation particulière
• Limites :
- Si l’avis des conseils municipaux n’est pas requis, en pratique, il est systématiquement
demandé et il en est tenu compte. Cependant, un arrêté pris malgré l’opposition de la
commune est légal (T.A. Strasbourg, 11/04/89).
-L’assermentation d’un garde pour la surveillance n’est en général pas prévue, l’application
de l’arrêté doit être contrôlée par les forces de police classique (gendarmerie, gardes–pêche,
garde-chasse…).
-L’arrêté peut être abrogé facilement, puisqu’une décision du préfet suffit.
• Coût estimatif :
-L’amorce de la démarche est relativement simple. Le Syndicat des Trois Rivières saisit le
préfet en lui adressant une simple lettre de demande d’instruction d’un arrêté préfectoral de
protection des biotopes. Ce courrier doit préciser le périmètre concerné, l’espèce visée, et les
atteintes à l’habitat qui justifie la demande (développement d’un argumentaire scientifique).
Le coût de la procédure est alors assumé entièrement par les services de l’état (DDAF). En
revanche, la démarche peut être assez longue.
-Le Syndicat des Trois Rivières peut également compléter sa demande en fournissant la liste
des parcelles cadastrales concernées, assortie de leur localisation précise sur les plans
cadastraux. Cet investissement supplémentaire aura pour effet d’accélérer la procédure. Coût
estimée à 3000 euros H.T.
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Fiche 2 : Mise en place d’un suivi régulier
des populations d’écrevisses à pattes
blanches existantes
• Objectif :
-Connaître l’évolution des populations de manière précise et périodique. Cette action
constitue la première étape d’un plan de gestion.
• Description de l’action :
-Cette action consisterait à pratiquer chaque année une prospection nocturne à la lampe-torche
sur l’ensemble des deux linéaires colonisés en dénombrant tous les individus observés, en
estimant leur taille, en notant les signes éventuels de pathologie. Il est important que la
méthode de prospection soit fixée au départ et qu’elle reste la même afin d’obtenir des
informations comparables d’une année à l’autre. Pour la même raison, il serait souhaitable
que les comptages soient effectués par les mêmes personnes. Un comparatif des résultats
d’une année à l’autre sera établi (linéaire colonisé, effectifs observés, densité, état sanitaire).
-Par la suite, cette action pourrait inclure le suivi des populations introduites.
• Actions ou programmes liés :
- La Fédération de Pêche de la Loire a été missionnée par la DIREN Rhône-Alpes pour
réaliser un suivi comparable de cinq sites à écrevisses situés sur le territoire du Parc Naturel
Régional du Pilat en 2004. Des piégeages ont également été réalisés en 2000 ainsi que des
pêches électriques en 2001.
• Partenaires privilégiés :
- Cette action devra être menée en concertation avec les Fédérations de Pêche de l’Ardèche et
de la Loire, l’ONEMA et les Associations de Pêche locales.
• Coût estimatif :
-La pérennisation du suivi mis en place dans la Loire irait dans le sens de l’action proposée,
en prenant en charge le site du Riotet-Savary.
-La Truite du Malbuisson a déjà réalisé spontanément des prospections nocturnes en août
2002 suite à la pollution au xylophène dans le Malbuisson et elle s’est fortement investie dans
les prospections de terrain de cette étude. Elle pourrait donc jouer le rôle de vigie sur le terrain
en prenant en charge ces prospections sur son secteur en partenariat avec le Syndicat des Trois
Rivières.
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Fiche 3 : Réalisation d’une analyse fine des
milieux
• Objectif :
-Définir un état initial précis des deux zones à écrevisses, avant la mise en place de l’arrêté de
biotope
-Assoir le règlement de l’arrêté sur une meilleure connaissance du territoire concerné et donc
mieux préparer ce règlement
• Description de l’action :
-Réaliser un recensement continu des perturbations potentielles et actuelles (pompages, seuils,
rejets, atteintes à la ripisylve, abreuvoirs à bestiaux…), ce qui n’existe pour l’instant que de
manière ponctuelle dans les stations de cette étude.
-Définir l’occupation des sols en bordure de cours d’eau à l’échelle de tout le linéaire occupé
par les écrevisses à pattes blanches
-Linéariser les paramètres d’habitabilité (température de l’eau, présence d’abris…) en
effectuant des mesures plus précises que celles réalisées dans ce rapport notamment pour le
calcium et le débit. Prévoir un suivi thermique estival voir annuel.
- Effectuer suivant un maillage à définir des mesures de débit à l’étiage, dans l’intention de
suivre ce paramètre capital.
• Actions ou programmes liés :
-Cette action est préalable à la définition du règlement de l’arrêté de biotope, en ce sens
qu’elle permettra une meilleure vision des perturbations.
-La réalisation d’analyses physico-chimiques et de descriptions fines des habitats telles
qu’elle est prévue pour les sites potentiels de prélèvement d’écrevisses dans la seconde phase
de cette étude affine déjà notre connaissance de ces secteurs et va dans le même sens que
cette action.
• Partenaires privilégiés :
-Le recensement des perturbations peut être réalisé en interne par le Syndicat, ou bien
déléguer à un prestataire extérieur.
-Bureau d’études pour la réalisation de mesures de débit
• Coût estimatif :
-Réalisation de mesures de débit à l’étiage dans le linéaire colonisé par l’écrevisse à pattes
blanches (environ 5 mesures par secteur) : 600 euros H.T.
-Recensement détaillé des perturbations le long du linéaire colonisé par les écrevisses à pattes
blanches : 1000 euros H.T. par kilomètre.
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Fiche 4 : Préciser l’emprise des écrevisses
allochtones sur le bassin
• Objectif :
-Identifier les plans d’eau qui hébergent des écrevisses allochtones, et préciser leur degré de
porosité vis-à-vis de la rivière.
-Définir des secteurs géographiques à risque en fonction du peuplement astacicole et de la
porosité des plans d’eau, afin de les éviter dans la démarche de réintroduction.
• Description de l’action :
-Le cahier des charges prévoit dans la deuxième phase de cette étude, de réaliser des analyses
plus poussées pour les quatre sites potentiels de réintroduction ainsi que pour les deux sites
potentiels de prélèvements d’écrevisses à pattes blanches. Nous proposons pour les six sites
concernés, de réaliser des opérations de piégeages à la balance dans tous les plans d’eau situés
à moins de 2 kms de ces sites, afin d’effectuer un dépistage des écrevisses allochtones dont la
proximité pourrait compromettre la réintroduction.
• Actions ou programmes liés :
-Cette action est préalable à la démarche de réintroduction, dans la mesure où elle peut
amener à écarter un site perçu initialement comme favorable à cause de sa proximité avec un
secteur infesté.
-Elle est liée à l’action 5, qui prévoit de sensibiliser les gestionnaires de plan d’eau.
• Partenaires privilégiés :
-Les Fédérations de pêche, l’ONEMA et les associations de pêche locales.
• Coût estimatif :
-Le coût de l’opération dépend directement de l’exhaustivité de la démarche et donc du
nombre de plans d’eau concernés (certaines petites retenues collinaires ne seront de toute
façon pas accessibles à la prospection sans l’accord des propriétaires) : 2000 euros HT par
secteur de 4 km de diamètre
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Fiche 5 : Action forte de communication et
de sensibilisation
• Objectif :
-Permettre à la population de s’impliquer dans le projet d’arrêté de biotope, d’y participer afin
de le comprendre et de se l’approprier.
• Description de l’action :
- Organiser des réunions avec les différents acteurs du territoire pour les sensibiliser à la
problématique de l’écrevisse et les amener à identifier les interférences entre leur
comportement propre et la raréfaction de cette espèce.
• Actions ou programmes liés :
- L’arrêté de biotope. Cette action capitale est antérieure à la mise en place de l’arrêté de
biotope car c’est grâce à elle qu’il ne sera pas perçu comme une contrainte par la population.
• Partenaires privilégiés :
-La Chambre d’Agriculture pour toucher les agriculteurs riverains (abreuvoirs à bestiaux,
petites retenues collinaires, usage de désherbant…)
-L’ONF pour les parcelles boisées (plantation de résineux trop près des ruisseaux, coupes à
blanc, abandon des déchets de coupe dans le ruisseau…)
-Les gestionnaires de plans d’eau et les pêcheurs (sensibilisation au danger que représentent
les écrevisses allochtones).
-La Fédération de Chasse (pour démontrer aux chasseurs que l’arrêté de biotope n’interfère
pas avec la pratique de la chasse)
Les structures liées au tourisme ne sont a priori pas concernées car la fragilité de l’écrevisse à
pattes blanches la rend difficilement valorisable.
• Coût estimatif :
-Organisation et animation d’une réunion de sensibilisation par un bureau d’étude spécialisé :
600 euros HT par réunion.
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Fiche 6 : Création d’une écloserie
expérimentale à Austropotamobius pallipes
• Objectif :
-Etre capable de pouvoir réaliser une ou plusieurs opérations de réintroduction sans risquer
d’épuiser la ou les populations sources.
• Description de l’action :
-La capture de quelques femelles grainées (environ une trentaine) réalisées vers la fin du
printemps avant l’émancipation des juvéniles, ou bien de sujets mâles et femelles adultes
avant la reproduction à l’automne sera suivie d’une phase d’élevage. L’intérêt est de limiter la
prédation, qui est forte chez les jeunes stades (larves d’odonates, dytiques, poissons,
cannibalisme des adultes…), et d’obtenir à l’automne suivant, si tout se déroule normalement,
plusieurs centaines de juvéniles destinés à être introduit dans un nouveau milieu.
-La concrétisation de cette action est tributaire d’une autorisation administrative, ce qui peut
s’avérer long et difficile.
• Actions ou programmes liés :
- Le projet de réintroduction.
• Partenaires privilégiés :
-Les Fédérations de Pêche, l’ONEMA et les associations de pêche locale
-Un bureau d'étude spécialisé pour l’aspect pratique et la conception technique du projet
• Commentaires :
-Comme l’arrêté de biotope, l’écloserie peut se concevoir à plusieurs niveaux. En effet, cette
approche peut prendre appui sur un territoire plus vaste et s’inscrire dans une politique
départementale et/ou régionale de préservation des populations locales d’écrevisses à pattes
blanches. Dans ce contexte, le projet pourrait bénéficier de subventions.
-L’avantage de cette technique est de limiter l’importance du prélèvement dans les
populations-sources, ce qui est bien adapté au cas du bassin de la Cance.
• Coût estimatif :
-Il dépend entièrement de l’échelle à laquelle est conçu ce projet. La taille des écrevisses
permet leur élevage dans de petits bassins. L’objectif initial est de pouvoir réaliser une ou
deux réintroductions seulement, ce qui permet de travailler avec un cheptel modeste. Pour
atteindre ce but (obtention des autorisations, construction de petits bassins, alimentation en
eau, surveillance et nourrissage des écrevisses, suivi de la température …), le budget est
proche de 6 500 euros H.T. pour environ 4 mois d’élevage (captures de femelles grainées) et
il est d’environ 7 500 euros H.T. pour environ 12 mois d’élevage (captures d’adultes mâles et
femelles avant la reproduction).
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CARTES
Carte 1 : Localisation des populations d’écrevisses à pattes blanches (Austropotamobius
pallipes) et américaines (Orconectes limosus),
qualité de l’habitat et qualité
hydrobiologique des eaux du bassin de la Cance dans le département de l’Ardèche.
Campagne de juin et juillet 2006.
Carte 2 : Localisation des populations d’écrevisses à pattes blanches (Austropotamobius
pallipes) et américaines (Orconectes limosus), qualité de l’habitat et qualité
hydrobiologique des eaux du bassin de la Cance dans le département de la Loire.
Campagne de juin et juillet 2006
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