Ville de BESANÇON
Transcription
Ville de BESANÇON
Ville de BESANÇON Direction ÉDUCATION Vers un Projet Éducatif de Territoire (PEdT) La réforme des rythmes scolaires impactera la politique éducative municipale dans les domaines scolaire, périscolaire et extrascolaire. En effet l’organisation de la journée et de la semaine scolaire va se trouver modifiée de même que les temps d’accueil péri et extrascolaires, aussi le moment est-il venu de reconsidérer la politique éducative municipale pour lui donner une nouvelle dimension. Depuis plusieurs années la ville entretient de nombreux accueils matin et soir dans la quasi totalité des écoles publiques, répondant ainsi à un besoin maintes fois exprimé par les parents. En écoles élémentaires, ce sont des études organisées le soir après la classe qui fonctionnent suivant une réglementation établie depuis quelques années. De plus, plus de 4 000 enfants sont accueillis chaque jour dans les restaurants scolaires encadrés par plus de 300 surveillants-animateurs. Enfin des activités sportives, culturelles, artistiques, scientifiques, ... soutenues par la ville ou organisées directement par les services municipaux, sont chaque année mises en place en collaboration avec les équipes enseignantes. Des améliorations ont été apportées au fil des ans tant au niveau des contenus que de l’organisation et les petits bisontins bénéficient désormais de services de meilleure qualité. Mais la situation actuelle reste imparfaite ; elle doit évoluer d’autant que la durée des services périscolaires va s’accroitre et que les besoins des familles vont également changer. Par ailleurs, en temps extrascolaire, la Ville de Besançon intervient en direction de l’enfance et de la jeunesse par la gestion ou le soutien à des structures proposant des activités extra scolaires. Celles-ci visent à permettre au plus grand nombre de s’épanouir et à chacun de trouver la place de citoyen qui lui revient. Cette politique cherche à accompagner l’enfant dans son parcours de vie et veut contribuer, à l’apprentissage du savoir vivre ensemble qui passe notamment par son ouverture aux autres et à son environnement. La réforme des rythmes scolaires prévoit la mise en place d’un Projet éducatif de Territoire (PEdT) ; c’est une opportunité pour définir une politique municipale claire, lisible et cohérente en faveur de l’enfance, le premier acte étant la refonte des temps périscolaires. Donner aux enfants de meilleures chances de réussite scolaire tout en assurant leur bien-être et en contribuant à leur épanouissement, lutter contre les inégalités, contre le décrochage scolaire et favoriser l’apprentissage à la vie sociale et citoyenne est une grande ambition que peut se donner la ville. 1 Aussi est-il envisagé de construire le projet conformément aux orientations définies par Monsieur le Maire : • Favoriser la réussite scolaire • Contribuer à l’épanouissement de l’enfant. avec le souci de la coéducation et du partage avec tous ceux qui sont concernés : enseignants, parents, associations, institutionnels, ... I - Favoriser la réussite scolaire Une attention aux publics fragiles Les tout-petits : aller à l’école dès leur tout jeune âge peut être un facteur déterminant pour la scolarité future des enfants qui n’ont jamais fréquenté une structure collective (EAJE par exemple) ; c’est pourquoi une attention particulière sera portée sur les enfants de 2 ans pour leur donner l’habitude de l’école et susciter le besoin d’école. Des formes d’accueils type classes passerelles pourront être mises en place en partenariat avec l’Éducation nationale et en y associant les professionnels de la petite enfance et de l’éducation. Une formation adaptée sera proposée aux ATSEM pour les préparer à l’accueil de ce public. L’aménagement des locaux sera enfin repensé notamment au niveau des espaces de repos, des sanitaires et de l’équipement mobilier. Les enfants handicapés : conformément à la loi de 2005, ils sont désormais admis prioritairement en classes « ordinaires » ; l’effort sera poursuivi pour donner aux personnels municipaux (ATSEM, Agents de service en restaurants scolaires et agents d’entretien) la formation nécessaire pour mieux accueillir ces enfants. De même les aménagements techniques particuliers seront réalisés en fonction des handicaps (malvoyance, handicap moteur, ...) ainsi que les équipements mobiliers. D’une manière plus générale les personnels s’appuieront sur les identités individuelles ou collectives des enfants pour favoriser les échanges et engager des actions favorisant les mixités. Les enfants en grande difficulté scolaire : le dispositif PRE sera conforté dans ses missions : approche individualisée et accompagnement des familles. Il renforcera sa relation avec les établissements scolaires pour lutter contre l’échec et le décrochage scolaires. Une complémentarité des temps scolaires et périscolaires Les actions éducatives organisées sur les temps périscolaires ne peuvent se construire qu’en complémentarité avec le projet de l’école : instauration de règles communes, accompagnement à la scolarité, soutien scolaire et aide aux devoirs, prolongement du projet de l’école par des actions ciblées. 2 Elles doivent également porter attention aux rythmes de vie de l’enfant et l’organisation de la journée en tiendra compte. L’accueil le matin aura pour vocation d’assurer la transition entre la maison et l’école : des espaces seront aménagés dans des lieux dédiés, avec coin repos, jeux, lecture, reprise des leçons, ... pour se préparer à une matinée de travail. La pause méridienne est le moment important de la journée où l’enfant doit pouvoir déjeuner en toute quiétude et se ressourcer avant de reprendre son activité scolaire dans les meilleures conditions. Avant le repas il faut évacuer la tension de la matinée ; les enfants évoluent librement dans la cour sous la responsabilité des surveillants-animateurs. Le temps de repas est un moment convivial où les enfants découvrent des aliments, des gastronomies différentes, l’hygiène alimentaire, où les plus petits apprennent à se tenir à table, à manger correctement, à se responsabiliser dans un cadre organisé et le moins sonore possible (des restructurations et améliorations des salles de restauration scolaire sont à programmer). Après le repas, c’est le temps du jeu (collectif, individuel), de la discussion, de l’apprentissage des règles de vie collective, du repos pour les plus jeunes, d’une pratique d’activités relaxantes (yoga par exemple), ou autres (artistique, sportive, ...) Cette organisation sera modifiée chaque fois qu’il y aura un double service. Pour ce faire une mutualisation des lieux tels que la bibliothèque, l’espace multimédia, la salle d’activités artistiques, la salle de motricité, d’activités physiques, ... est à encourager et à développer. Des lieux complémentaires sont cependant à prévoir pour des activités plus calmes (repos par exemple) L’encadrement est assuré par des surveillants-animateurs en nombre suffisant et préparés à ces tâches pour assurer la sécurité des enfants et faire en sorte qu’ils reprennent la classe dans de bonnes conditions. Des activités éducatives seront proposées. Du matériel et/ou des kits pédagogiques sportifs pourront être mis à disposition pour faciliter la réalisation d’activités à dominante sportive. L’accueil du soir en école maternelle doit permettre à l’enfant d’attendre l’arrivée des parents dans une ambiance calme et sereine. Des propositions de jeux éducatifs, livres, narrations de contes, ... leur sont offertes. Les études seront requalifiées pour apporter aux enfants l’accompagnement et le soutien scolaire les plus adaptés à leurs besoins, à leur niveau et à leur rythme. Le contenu continuera à être élaboré avec leurs enseignants pour une plus grande efficacité dans le travail. Une attention particulière sera portée aux niveaux CP et CM2, étapes charnières du passage de l’école maternelle à l’école élémentaire et de l’école élémentaire au collège. Une complémentarité avec les dispositifs CLAS sera recherchée, l’objectif étant de proposer à l’enfant la formule qui lui convient. Des outils pédagogiques renouvelés 3 Depuis longtemps l’outil informatique a été introduit dans les écoles bisontines ; pour autant les pratiques des enfants ont évolué, les équipes pédagogiques se renouvellent et des besoins nouveaux apparaissent ; il est souhaitable d’expérimenter d’autres supports numériques avec la participation des enseignants avant de programmer un renouvellement des matériels qui s’imposera à moyen terme. Tablettes, tableaux numériques, ordinateurs portables individuels, vidéoprojecteurs associés aux ordinateurs, ... sont autant de matériel qui devront figurer dans les équipements « ordinaires » des écoles. C’est un important investissement à prévoir, mais nécessaire en ce début du XXIème siècle. Des propositions en matière culturelle et sportive maintenues et renforcées Pendant le temps scolaire les offres émanant des divers services et institutions culturels sont maintenues et renforcées par des parcours culturels en cours de création et travaillés avec les services de la DSDEN. Ces parcours s’effectueront sous forme de cycles annuels différenciés selon les niveaux et composés chacun de plusieurs rendez-vous répartis tout le long de l’année scolaire : • des cycles de découverte pour les classes de CP, CE1 et CE2 répondant à un objectif de culture générale et d’appropriation des lieux de culture à Besançon, • des cycles thématiques pour les classes de CM1 et CM2 permettant de mieux prendre en compte les trois piliers de l’éducation artistique et culturelle présentés dans la circulaire N° 2013-073 du 3 mai 2013 : * rencontre avec l’œuvre et l’artiste * connaissance de l’histoire des arts * initiation sensible ou pratique. La coordination de ces parcours sera assurée par le pôle Culture/Tourisme de la Ville de Besançon et les services de la DSDEN. Au plan sportif, une collaboration existe de longue date entre les écoles et la direction des Sports pour favoriser les apprentissages sportifs de qualité dans les temps scolaires. Cette politique sera maintenue. Ainsi, l’apprentissage de la natation restera organisé de façon à permettre aux élèves de bénéficier de 3 cycles au cours de sa scolarité primaire. En complément, la politique d’agrément d’éducateurs sportifs intervenant dans le temps scolaire sera poursuivie. Ces éducateurs sportifs interviennent en binôme avec l’enseignant selon des cycles et des séances travaillées en amont avec les conseillers pédagogiques. Chaque projet restera élaboré avec les équipes enseignantes, école par école, ou secteur par secteur. Des prolongements en temps périscolaire seront imaginés. II – Contribuer à l’épanouissement de l’enfant Le temps périscolaire, s’il doit être compris comme complémentaire aux apprentissages, ouvrira des possibilités d’accès à des activités de découverte et d’initiation dans des domaines diversifiés : culturels, artistiques, sportifs, etc. ... 4 Les enfants passeront plus de temps qu’auparavant au sein des écoles puisque la journée scolaire sera réduite de ¾ d’heure ; il s’agit de profiter de cette opportunité pour engager des collaborations avec les équipes pédagogiques et les nombreux partenaires associatifs et institutionnels afin de construire avec eux des propositions d’actions péri éducatives propres à éveiller la curiosité des enfants, les aider à se construire, à se responsabiliser, à devenir autonomes. Pour autant, il ne s’agit pas non plus de « sur occuper » les enfants et de donner dans l’activisme ; ces derniers doivent pouvoir bénéficier de temps calmes, rêvasser, ne rien faire, se reposer après une journée de travail bien dense. Le Projet éducatif de territoire permet « d’organiser des activités périscolaires prolongeant le service public d’éducation et en complémentarité avec lui » (circulaire Ministère de l’Éducation). Une thématique L’enrichissement du vocabulaire, l’accroissement des capacités langagières pour mieux communiquer, s’exprimer, la pratique de la lecture constituent la thématique autour de laquelle se construiront les propositions d’activités aux enfants en temps périscolaires. Cette thématique s’appuie sur une observation relevée dans les comptes-rendus de la totalité de conseils d’écoles : une insuffisance de vocabulaire, voire parfois une réelle pauvreté préjudiciable à une future scolarité. Dans ce cadre les actions de quelque nature qu’elles soient doivent poursuivre un double objectif : capacité à enrichir son vocabulaire et à s’exprimer tout en découvrant de multiples horizons. Des objectifs Le projet est en permanence centré sur les besoins des enfants identifiés par les enseignants, les surveillants-animateurs, les autres intervenants (municipaux, associatifs, ...). Il aura pour objectif de donner à l’enfant la possibilité de : • découvrir ses potentialités pour trouver sa place au milieu des autres tout en respectant les règles de vie instaurées et les différences, et se sentir bien dans sa tête comme dans son corps, • développer et valoriser ses connaissances et ses compétences • découvrir le monde qui l’entoure, et en premier lieu « sa » ville. Il s’agira de les préparer au monde de demain, à devenir adulte citoyen et responsable. Une diversité de propositions Elles sont construites suivant le principe de la coéducation, en partenariat avec tous les acteurs de l’action éducative : 5 - - - prioritairement les enseignants qui connaissent bien les enfants et leurs besoins. Elles peuvent s’appuyer sur les projets d’écoles et en constituer un prolongement ; c’est l’opportunité de les impliquer de façon concrète. les services municipaux engagés depuis longtemps dans l’action éducative (culturels, sportifs, techniques, vie des quartiers, petite enfance, ...) le mouvement associatif et des institutionnels qu’il y aura lieu de solliciter pour favoriser le passage d’un temps d’initiation et d’éveil à une pratique plus soutenue, voire plus exigeante : par exemple spécialisation au sein d’un club, d’une école de musique, ... les parents. Elles ne peuvent en conséquence être citées avec plus de précision actuellement. Elles se présentent sous forme d’ateliers structurés qui imposera une présence permanente pendant le temps de l’activité, ou sous forme de parcours qui pourraient permettre aux enfants une approche de plusieurs disciplines sur des durées déterminées. En ce qui concerne les ateliers sportifs, il pourra s’agir de compléter les apprentissages en terme de motricité, d’apprentissages sociaux, de répondre à un besoin de découverte d’activités nouvelles, ou en incitation à une pratique sportive régulière. La direction des Sports pourra jouer un rôle d’identification des associations et éducateurs en capacité de répondre au projet. La même logique pourra se retrouver dans des ateliers à vocation culturelle ou citoyenne. Elles sont organisées durant la pause méridienne, qui fait l’objet d’améliorations constantes depuis quelques années, et le soir après l’école. Elles ne doivent pas se dérouler en permanence au sein des bâtiments scolaires où les enfants passent trop de temps (de 9h à 9h30 pour beaucoup d’entre eux) ; la collaboration des services ou partenaires à proximité des écoles sera recherchée ; cela répondra au besoin d’une meilleure articulation de l’offre sur les différents temps de vie de l’enfant : temps libre, temps scolaire, temps familial. Une attention particulière sera portée aux tout-petits pour lesquels des propositions adaptées et construites en lien avec les professionnels de la petite enfance sont à prévoir pour assurer la continuité avec les activités d’éveil conduites en amont de l’école. Elles sont déterminantes pour donner à ceux qui n’y ont pas accès, des expériences de socialisation, de communication, d’éveil au monde. Une cohérence avec les temps extrascolaires Le projet s’inscrira en complémentarité avec les activités extrascolaires qui concourent, avec les caractéristiques et modalités d’action qui leurs sont propres, à l’éducation des enfants. Les activités sont basées sur les principes suivants : - Proposer une offre de proximité en cohérence éducative avec les différents acteurs du territoire, 6 - Impliquer les parents dans le projet, les accompagner et les soutenir dans leur rôle éducatif, - Contribuer à l’épanouissement physique et intellectuel de l’enfant à travers la pratique d’activités les plus diverses possibles (sportives, culturelles, artistiques, environnementales et citoyennes), - Favoriser le développement de la personnalité de l’enfant, de son autonomie et garantir le respect de ses rythmes de vie, - Encourager et accompagner la relation humaine et sociale. La Ville, et les structures d’animation, organisant et coordonnant sur l’ensemble du territoire bisontin des Accueils Collectifs à Caractère Educatif de Mineurs (ACCEM) pour les enfants de 3 à 12 ans, le mercredi et pendant les périodes de vacances scolaires, veillera à une meilleure articulation et cohérence de ces différents temps proposés aux enfants. III – L’implication des parents Ils sont les premiers éducateurs de leur(s) enfant(s) ; c’est pourquoi il importe d’obtenir leur adhésion au projet. Un effort est à faire sur l’information et la communication ; les parents souhaitent connaitre – c’est légitime – la nature des offres faites à leurs enfants et plus encore le sérieux et la qualité des intervenants (professionnalisation). Créer des supports, organiser des rencontres sont des pistes possibles et à développer. Les élus aux conseils d’écoles constituent des relais à privilégier, à associer dans l’élaboration des projets et à accompagner dans leurs relations avec les autres parents d’élèves. Le travail engagé par le PRE en lien avec les professionnels de ce domaine doit être renforcé. L’école est pour une majorité de parents considérée comme un lieu neutre ; il peut être mis à disposition des parents un espace dédié, d’accès indépendant, facilement accessible pour ceux qui rencontrent des difficultés majeures. JF/09.13 7