Year 3
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Year 3
Berthe Mouchette Competition 2016 Year 3 Les bosses Le pic-vert et le ver Une bosse, c'est le dromadaire, Le pic-vert est très délicat. Deux bosses, c'est le chameau, Il frappe quatre coups de bec. Trois bosses, c'est mon petit frère Le ver répond qu’il n’est pas là. Qui tombe de l'escabeau. Le pic s’entête et d’un coup de bec (une comptine) Gobe le petit ver qui n’est pas là. Claude Roy La famille tortue Bateau, sur l'eau Jamais on a vu Jamais on ne verra La famille tortue courir après les rats Le papa tortue et la maman tortue Et les enfants tortues Iront toujours au pas ! Bateau, sur l’eau La rivière, la rivière Bateau, sur l’eau La rivière... Et Plouf, à l’eau ! (une comptine) (une comptine) Berthe Mouchette Competition 2016 Year 4 L’Ecureuil Promenons-nous dans les bois L’écureuil Sur la feuille Ouvre un œil Car il guette La noisette Ou parfois Une noix Et sa queue Comme feu Fait briller Le verger Promenons-nous dans les bois Pendant que le loup n’y est pas. Si le loup y était Il nous mangerait Mais comme il n’y est pas, Il nous mangera pas. Loup y es-tu ? Entends-tu ? Que fais-tu ? Georges Jean (…) Je mets mon chapeau. (une comptine) Coccinelle, demoiselle Coccinelle, demoiselle Bête à Bon Dieu Coccinelle, demoiselle Vole jusqu’aux cieux Petit point rouge Elle bouge Petit point blanc Elle attend Petit point noir Coccinelle, au revoir. (une comptine) A petit pas A petits pas Je marcherai Très très longtemps A petit pas J'arriverai En Chine Ou au Japon Si j'ai le temps A petits pas J'irai très loin Un jour Demain Ou l'an prochain Anne-Marie Chapouton Berthe Mouchette Competition 2016 Year 5 Chat, chat, Moustacha Une histoire à suivre Chat, chat, moustacha ! Chat, chat, moustacha ! Bois ton lait, mange ta soupe, Si tu lèches ta soucoupe Tu deviendras grand. Chat, chat, moustacha! Maman est dans sa cachette Qui tricote des chaussettes Pour tous ses enfants chats ! Après tout ce blanc vient le vert, Le printemps vient après l'hiver. Après le grand froid le soleil, Après la neige vient le nid, Après le noir vient le réveil, L'histoire n'est jamais finie. Après tout ce blanc vient le vert, Le printemps vient après l'hiver, Et après la pluie le beau temps. (une comptine) Claude Roy Le cartable rêveur Maman les p'tits bateaux Pendant que tu étais Sur la plage, cet été, Ou bien dans la forêt, As-tu imaginé Que ton cartable rêvait ? Il rêvait d’avaler Des crayons, des cahiers, Puis d’aller comme on vole, Sur le chemin de l’école. Maman les p'tits bateaux Qui vont sur l'eau Ont-ils des jambes? Mais oui, mon gros bêta S'ils n'en avaient pas Ils ne march'raient pas. Carl Norac Allant droit devant eux Ils font le tour du monde Mais comme la terre est ronde Ils reviennent chez eux. Va quand tu seras grand Tu sauras comment faire Pour lutter vaillamment Contre la mer et le vent. (une comptine) Berthe Mouchette Competition 2016 Le léopard Si tu vas dans les bois, Prends garde au léopard. Il miaule à mi-voix Et vient de nulle part. Au soir, quand il ronronne, Un gai rossignol chante, Et la forêt béante Les écoute et s'étonne, S'étonne qu'en ses bois Vienne le léopard Qui ronronne à mi-voix Et vient de nulle part. Year 6 La mer s’est retirée La mer s’est retirée, Qui la ramènera ? La mer s’est démontée, Qui la remontera ? La mer s’est emportée, Qui la rapportera ? La mer est déchaînée, Qui la rattachera ? Un enfant qui joue sur la plage Avec un collier de coquillages. Jacques Charpentreau Robert Desnos Hippo hippo Les exilés Hippo-hippo, petit hippopotame, Sais-tu, sais-tu, sais-tu chanter la gamme ? Hippo-hippo petit hippopotame, As-tu à l’école appris la clé de sol ? As-tu appris à chanter à dessiner ? As-tu appris à danser à respirer ? As-tu par cœur bien appris le bonheur ? As-tu dans les livres appris la joie de vivre ? Ils viennent de tous les angles de l’exil Avec pour seul bagage le rien Ils sont le rien absolu rêvant, Promise par quel hasard ? Sa plénitude. (Une comptine) Entassés dans les soutes des trains Des bateaux de fortune Des avions à tarifs réduits *…+ Kadhim Jihad Hassan Berthe Mouchette Competition 2016 La fourmi Muet Une fourmi de dix-huit mètres Avec un chapeau sur la tête, ça n’existe pas, ça n’existe pas. Une fourmi traînant un char Plein de pingouins et de canards, ça n’existe pas, ça n’existe pas. Une fourmi parlant français, Parlant latin et javanais, ça n’existe pas, ça n’existe pas. Et pourquoi pas ? Ouvre-moi tes bras Et me sois refuge Ouvre-moi tes bras Et me sois rempart Ouvre-moi tes bras Et me sois espoir Ouvre-moi tes bras Et me sois bien-être Ouvre-moi tes bras Quand me vois paraître Ouvre-moi tes bras… Et me sois… Refuge… Robert Desnos Year 7 Esther Granek La grâce exilée La graine Va-t'en va-t'en mon arc-en-ciel Allez-vous-en couleurs charmantes Cet exil t'est essentiel Infante aux écharpes changeantes Dans un pot tu l'as enfouie, la graine pourpre demeurée à ton habit de chèvre. Elle n'a point germé. Et l'arc-en-ciel est exilé Puisqu'on exile qui l'irise Mais un drapeau s'est envolé Prendre ta place au vent de bise Guillaume Apollinaire Saint-John Perse Berthe Mouchette Competition 2016 Year 8 Le tamanoir J’écris Avez-vous vu le tamanoir ? Ciel bleu, ciel gris, ciel blanc, ciel noir, Avez-vous vu le tamanoir ? Œil bleu, œil gris, œil blanc, œil noir, Avez-vous vu le tamanoir ? Vin bleu, vin gris, vin blanc, vin noir, Je n'ai pas vu le tamanoir ! Il est rentré dans son manoir Et puis avec son éteignoir Il a coiffé tous les bougeoirs : Il fait tout noir. j'écris parce qu'il y a la nuit le jour l'aube le crépuscule l'ombre et la lumière et qu'il y aura toujours des saisons pour le rêve j'écris parce qu'à l'origine est cette planète qui nous accueille *…+ j'écris parce qu'il y a le mot rire dans écrire *…+ j'écris parce que le monde n'est pas une rumeur derrière la vitre et que ailleurs tout près des hommes des femmes des enfants meurent de la folie des hommes Robert Desnos Amina Saïd L’île des rêves Le parasol de chèvre Il a mis le veston du père, Les chaussures de la maman Et le pantalon du grand frère Il nage dans ses vêtements. Il est dans l'odeur grise de poussière, dans la soupente du grenier. II est sous une table à trois pieds; c'est entre la caisse où il y a du sable pour la chatte et le fût décerclé où s'entasse la plume. Il nage, il nage à perdre haleine. Il croise des poissons volants, Des thons, des dauphins, des baleines... Que de monde, dans l'océan! Écume blanche et coquillages, Il nage depuis si longtemps Qu'il aborde enfin au rivage Du pays des rêves d'enfants. Jacques Charpentreau Saint-John Perse Berthe Mouchette Competition 2016 Year 9 La chevauchée Né quelque part Certains, quand ils sont en colère, Crient, trépignent, cassent des verres... Moi, je n'ai pas tous ces défauts : Je monte sur mes grands chevaux. On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille On choisit pas non plus les trottoirs de Manille De Paris ou d'Alger Pour apprendre à marcher Etre né quelque part Etre né quelque part Pour celui qui est né C'est toujours un hasard *…+ Etre né quelque part Etre né quelque part C'est partir quand on veut, Revenir quand on part *…+ Est-ce que les gens naissent Egaux en droits A l'endroit Où ils naissent Que les gens naissent Pareils ou pas *…+ Je suis né quelque part Je suis né quelque part Laissez-moi ce repère Ou je perds la mémoire *…+ Et je galope, et je voltige, Bride abattue, jusqu'au vertige Des étincelles sous leurs fers, Mes chevaux vont un train d'enfer. Je parcours ainsi l'univers, Monts, forêts, campagnes, déserts... Quand mes chevaux sont fatigués, Je rentre à l'écurie - calmé. Jacques Charpentreau Partout on tue A quoi servirait-il de fuir ? Partout on tue, on incarcère. Le monde est lassé à mourir De tant de haines et de guerres. Et l’on a beau scruter le ciel, Chercher derrière les nuages Une lueur providentielle, Rien que la nuit, que les orages. Et l’on a beau vouloir parler A cœur franc de ce qui nous hante. La crainte nous serre le ventre, Et personne n’ose parler. Et l’on a beau vouloir crier Qu’on a les pieds, les mains liées. Comme personne ici ne crie, On se tait par humilité. Maurice Carême Maxime Le Forestier J’ai aimé un cheval J'ai aimé un cheval — qui était-ce? — il m'a bien regardé de face, sous ses mèches. Les trous vivants de ses narines étaient deux choses belles à voir — avec ce trou vivant qui gonfle au-dessus de chaque œil. Quand il avait couru, il suait: c'est briller! — et j'ai pressé des lunes à ses flancs sous mes genoux d'enfant . . . j'ai aimé un cheval — qui était-ce? — et parfois (car une bête sait mieux quelles forces nous vantent) il levait à ses dieux une tête d'airain: soufflante, sillonnée d'un pétiole de veines. Saint John Perse Berthe Mouchette Competition 2016 Les Papillons De toutes les belles choses Qui nous manquent en hiver, Qu'aimez-vous mieux ? - Moi, les roses; - Moi, l'aspect d'un beau pré vert; - Moi, la moisson blondissante, Chevelure des sillons; - Moi, le rossignol qui chante; - Et moi, les beaux papillons ! Le papillon, fleur sans tige Qui voltige, Que l'on cueille en un réseau; Dans la nature infinie, Harmonie Entre la plante et l'oiseau ! … Year 10 Chanson d’exil Triste exilé, qu'il te souvienne Combien l'avenir était beau, Quand sa main tremblait dans la tienne Comme un oiseau, Et combien ton âme était pleine D'une bonne et douce chaleur, Quand tu respirais son haleine Comme une fleur ! Mais elle est loin, la chère idole, Et tout s'assombrit de nouveau ; Tu sais qu'un souvenir s'envole Comme un oiseau ; Déjà l'aile du doute plane Sur ton âme où naît la douleur ; Et tu sais qu'un amour se fane Comme une fleur. François Coppée Gérard de Nerval Poème Exil VI "Car en fin de compte, nous sommes tous des exilés. Moi et l'Occupant, nous souffrons tous les deux de l'exil. Il est exilé en moi et je suis la victime de son exil. Nous tous sur cette belle planète, nous sommes tous voisins, tous exilés, la même destinée humaine nous attend, et ce qui nous unit c'est de raconter l'histoire de cet exil". Étranger, sur toutes grèves de ce monde, sans audience ni témoin, porte à l’oreille du Ponant une conque sans mémoire : Mahmoud Darwich Comme ces grandes monnaies de fer exhumées par la foudre. Hôte précaire à la lisière de nos villes, tu ne franchiras point le seuil des Lloyds, où ta parole n’a point cours et ton or est sans titre... "J’habiterai mon nom", fut ta réponse aux questionnaires du port. Et sur les tables du changeur, tu n’as rien que de trouble à produire, Saint John Perse Berthe Mouchette Competition 2016 L’expatrié Elargir ses frontières - repousser l'horizon, Balayer le passé sans craindre les raisons ; Embrasser le changement et faire vivre son rêve, Qui n'a ni queue ni tête aux yeux de l'étranger. ...Etranger sur cette terre - rejeté par la mer, L'expatrié résiste aux mille cris de sa mère ; Océans de sanglots noyés dans le regret D'avoir quitté son nid - ce berceau si douillet ... Partir et revenir pour mieux apprécier ; Baigner dans deux cultures de charbon & d'acier S'abreuver de cette vie pour mieux appartenir, Regarder derrière soi pour contempler l'avenir. Ecouter ses désirs qui font battre son cœur, L'expatrié découvre ses moments de bonheur ; Cultive son jardin avec tant de ferveur Petit lopin de terre parsemé de douceur Nat Hall Year 11 (page 1/2) La fenêtre Alors le thé a refroidi. Elle attendait à sa fenêtre. Viendra-t-il encore aujourd’hui ? La chambre de vide s’est remplie. Alors les heures se sont enfuies. Elle ne bougeait de sa fenêtre. Il ne viendra plus aujourd’hui. La chambre de noir s’est remplie. Alors les jours se sont enfuis. Elle ne quittait la fenêtre. S’il venait pourtant aujourd’hui ? Tous les lendemains sont promis… Alors les mois se sont enfuis. Elle restait là… À la fenêtre. Demain sera comme aujourd’hui… La chambre de froid s’est remplie. Alors les ans se sont enfuis. Elle attendait. À sa fenêtre. Esther Granek Berthe Mouchette Competition 2016 Le temps des contes S'il était encore une fois Nous partirions à l'aventure, Moi, je serais Robin des Bois, Et toi tu mettrais ton armure. Nous irions sur nos alezans Animaux de belle prestance, Nous serions armés jusqu'aux dents Parcourant les forêts immenses. S'il était encore une fois Vers le château des contes bleus Je serais le beau-fils du roi, Et toi tu cracherais le feu. Nous irions trouver Blanche-Neige Dormant dans son cercueil de verre, Nous pourrions croiser le cortège De Malbrough revenant de guerre. S'il était encore une fois Au balcon de Monsieur Perrault, Nous irions voir Ma Mère l'Oye Qui me prendrait pour un héros. Et je dirais à ces gens-là : Moi qui suis allé dans la lune, Moi qui vois ce qu'on ne voit pas Quand la télé le soir s'allume; Je vous le dis, vos fées, vos bêtes, Font encore rêver mes copains Et mon grand-père le poète Quand nous marchons main dans la main. Georges Jean Year 11 (page 2/2) Chanson Mon cheval arrêté sous l'arbre plein de tourterelles, je siffle un sifflement si pur, qu'il n'est promesses à leurs rives que tiennent tous ces fleuves. Feuilles vivantes au matin sont à l'image de la gloire)... Et ce n'est point qu'un homme ne soit triste, mais se levant avant le jour et se tenant avec prudence dans le commerce d'un vieil arbre, appuyé du menton à la dernière étoile, il voit au fond du ciel de grandes choses pures qui tournent au plaisir. Mon cheval arrêté sous l'arbre qui roucoule, je siffle un sifflement plus pur... Et paix à ceux qui vont mourir, qui n'ont point vu ce jour. Mais de mon frère le poète, on a eu des nouvelles. Il a écrit encore une chose très douce. Et quelques-uns en eurent connaissance. Saint-John Perse Berthe Mouchette Competition 2016 Year 12 (page 1/2) Les exilés L’invitation au voyage Ils viennent de tous les angles de l’exil Avec pour seul bagage le rien Ils sont le rien absolu rêvant, Promise par quel hasard ? Sa plénitude. Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur, D'aller là-bas vivre ensemble! Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble! Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes, Entassés dans les soutes des trains Des bateaux de fortune Des avions à tarifs réduits Ils sondent le monde de leur passage perpétuel Ils tournent mille fois autour du même point Un café récemment découvert s’habitue à leur présence Jusqu’au moment où les veines mêmes des banquettes se fatiguent d’eux. Un garçon de café les balaie sans raison Ou bien c’est un gardien qui les chasse au matin Parfois on voit l’un d’eux au milieu des anges Musicien d’un orchestre ou chanteur ambulant Poète à l’ouvrage auteur En encyclopédie Et il attire à lui, cadavre, des fourmis affamées. Haine De ses concitoyens d’exil Traître Disent-ils, et en effet il en est un : Ne devrait-il pas séjourner dans l’isoloir du silence, à jamais ? Dans l’isoloir De l’échec le plus amer, à jamais ? Dans sa lancinance à l’instant renouvelée, à jamais ? De leurs bouches s’envolent des rumeurs Autour desquelles se tisse leur destin noueux Et la tendresse que chacun d’eux porte pour l’autre Il ne la prononce que par-devers soi. Théâtres encombrés de combats planétaires Abel et son frère en un même être Avec le cœur bifide comme le front de Janus. Qui les a éloignés de la première source ? Qui ne les voit trébucher dans le moindre geste ? Hors d’eux-mêmes, qui donc chaque fois les expulse ? Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Des meubles luisants, Polis par les ans, Décoreraient notre chambre; Les plus rares fleurs Mêlant leurs odeurs Aux vagues senteurs de l'ambre, Les riches plafonds, Les miroirs profonds, La splendeur orientale, Tout y parlerait A l'âme en secret Sa douce langue natale. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l'humeur est vagabonde; C'est pour assouvir Ton moindre désir Qu'ils viennent du bout du monde. - Les soleils couchants Revêtent les champs, Les canaux, la ville entière, D'hyacinthe et d'or; Le monde s'endort Dans une chaude lumière. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Kadhim Jihad Hassan Charles Baudelaire Berthe Mouchette Competition 2016 Year 12 (page 2/2) L’isolement Eloges XV Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne, Au coucher du soleil tristement je m'assieds; Je promène au hasard mes regards sur la plaine, Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds. Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes, Il serpente et s'enfonce en un lointain obscur; Là, le lac immobile étend ses eaux dormantes Où l'étoile du soir se lève dans l'azur. Quand la feuille des bois tombe dans la prairie, Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons; Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie: Emportez-moi comme elle, orageux aquilons ! Enfance, mon amour, j'ai bien aimé le soir aussi : c'est l'heure de sortir. Nos bonnes sont entrées aux corolles des robes... et collés aux persiennes, sous nos tresses glacées, nous avons vu comme lisses, comme nues, elles élèvent à bout de bras l'anneau mou de la robe. Nos mères vont descendre, parfumées avec l'herbe-à-Madame-Lalie... Leurs cous sont beaux. Va devant et annonce : Ma mère est la plus belle ! — J'entends déjà les toiles empesées qui traînent par les chambres un doux bruit de tonnerre... Et la Maison ! la Maison ? ... on en sort ! Le vieillard même m'envierait une paire de crécelles et de bruire par les mains comme une liane à pois, la guilandine ou le mucune. Alphonse de Lamartine Ceux qui sont vieux dans le pays tirent une chaise sur la cour, boivent des punchs couleur de pus. Saint-John Perse BMC Competition 2016 Bibliographie http://www.poetica.fr/categories http://www.momes.net/comptines http://www.unjourunpoeme.fr http://www.lacoccinelle.net/paroles-officielles http://poesie.webnet.fr http://www.poetica.fr http://www.graines-de-paix.org http://www.mamalisa.com/blog/category/nursery-rhymes/french-rhymes/ http://www.learn-french-help.com/french-poems-for-children.html http://www.toutelapoesie.com/poemes.html http://www.sjperse.org/c.januel.pdf http://sites.univ-provence.fr/~wperse/thiebaut.html http://www.mauricecareme.be/poemes.php http://mahmoud-darwich.chez-alice.fr/etudes/hugo_darwich.html http://www.poetrymagazines.org.uk/magazine/record.asp?id=10958 http://fondationsaintjohnperse.fr/en/loeuvre/lecriture/ http://www.ac-grenoble.fr/lycee/vincent.indy/IMG/pdf/ne_quelque_part-lisa.g.pdf