Éditeur : Hachette Collection : Le Livre de Poche Jeunesse

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Éditeur : Hachette Collection : Le Livre de Poche Jeunesse
Éditeur : Hachette
Collection : Le Livre de Poche Jeunesse
Genre : Roman historique
Nombre de pages : 256
Niveau conseillé : Collège
Difficulté de lecture : 2
PROMENADE PAR TEMPS DE GUERRE
Anne-Marie Pol
Illustration de couverture de Gilles Scheid
RÉSUMÉ
1. Depuis quatre années que dure la guerre, Victor, 14 ans, est pensionnaire de l’hospice d’une petite ville. En 1918, de plus
en plus de garçons sont recueillis dans cet orphelinat. Marcel Dupin, 12 ans, est le camarade de chambrée de Victor. Ce
dernier a reçu des lettres de son père jusqu’en 1917, mais Marcel conteste le fait que le père de son camarade soit encore
vivant. L’hospice est bombardé dans la nuit. Victor parvient à se réfugier dans l’église. Il laisse derrière lui des corps sans vie
et des décombres. 2. Dans une maison en ruine, Victor retrouve Marcel qui a réussi, lui aussi, à échapper au bombardement.
Après une violente dispute, il semble que les deux garçons vont poursuivre leur route ensemble. 3. Victor part en quête d’un
repas. Il dérobe une miche de pain dans une cuisine, emporte un châle et une paire de sabots sous les cris d’une servante.
Victor, pendant ce temps, a trouvé des bouteilles de vin dans la maison en ruine. 4. Les deux enfants se dirigent vers la gare
où des soldats réparent les voies endommagées. Ils se font passer pour frères. Affamés, ils partagent le repas des militaires.
5. Ils montent dans le train avec eux. Victor confie à Martial, une jeune recrue, que son père et lui sont comédiens ambulants,
musiciens et acrobates. Marcel, qui a tout entendu de cette conversation, connaît maintenant le secret de son compagnon.
6. Le sergent qui commande le détachement a compris la vérité sur les deux garçons, mais, une fois le train arrivé à
destination, il ne les dénonce pas aux forces de l’ordre. Marcel ne se sent pas bien. Les deux garçons se reposent au bord
d’un fossé quand les gendarmes surviennent. 7. Marcel, atteint de la grippe espagnole, est hospitalisé. Victor, pour ne pas
être de nouveau placé en orphelinat, n’a qu’une solution : fuir. Il rencontre Antoine Robin, un combattant amputé d’un bras à
qui il raconte son histoire et expose son projet de retrouver son père. 8. Antoine Robin juge irréaliste ce projet et propose au
garçon de lui apprendre son métier de boulanger. Profitant de l’absence momentanée de son hôte, Victor s’enfuit, ayant
substitué à son uniforme d’orphelin un chandail trouvé dans une armoire. Un vieil homme, qui veut retrouver la ferme qu’il a
dû abandonner, le fait monter dans sa carriole, mais un orage s’annonce. Le fermier meurt, comme terrassé par le tonnerre.
Victor s’élance à travers champs. 9. Il va vers l’Est, parcourt de vastes étendues, s’endort entre les croix d’un cimetière
militaire, traverse le lit d’une rivière pour parvenir, épuisé, jusqu’à une écurie où une silhouette féminine braque un revolver
sur lui. 10. Aliénor de Tornegat a le même âge que Victor. Elle lui explique que de sa famille, chassée de ses terres par les
Allemands, elle est la seule survivante. Revenue de Paris où elle s’était réfugiée, elle vit maintenant dans le domaine. Victor
dort enfin dans un lit. 11. Quand il veut relire les lettres de son père, il s’aperçoit que celles-ci sont devenues illisibles,
effacées par l’eau de la rivière qu’il a traversée. Aliénor encourage le jeune homme à rechercher son père. Les Alliés sont
entrés en Lorraine. 12. Aliénor a appris que le régiment du père de Victor était passé dans le village. La nuit, le garçon
imagine que son père est caché dans le grenier, mais il ne s’agit que d’un loir que la jeune fille et lui ont entendu remuer.
Victor s’attache de plus en plus à Aliènor. 13. Alors qu’il vient pour la première fois de faire sa toilette dans une salle de bain
et qu’il a changé de vêtements et de chaussures, le garçon voit un petit avion atterrir près de la demeure. Il en sort un jeune
homme sur lequel Aliénor se précipite pour l’embrasser. Victor ne supporte pas la scène. Il quitte les lieux en enfourchant
une bicyclette. 14. Il entre dans l’église du village. La comédienne Lilas Zénith assiste à la messe. À la sortie, Victor
commence à lui raconter son histoire. Elle le fait monter dans sa voiture et l’emmène dans sa tournée. 15. L’artiste se produit
dans un estaminet. Elle demande à Victor d'effectuer des tours de cartes devant le public. Un des spectateurs prend à part le
garçon et lui révèle que les tours qu’il a montrés ressemblent à ceux que faisait Chevrier, un de ses camarades de tranchée.
Ce dernier, qui n'est autre que le père de Victor, s’est révolté et a été jugé pour insoumission, mais il n’a pas été fusillé car il
s’est évadé. 16. Le 11 novembre, l’armistice est proclamé. Lilas Zénith repart pour Paris. Victor décide de ne pas la suivre.
17. Il prend le train pour Beaupoix, le village où se trouve la grange de laquelle son père s’est évadé. Près d’un moulin à eau
en ruine, il entend un air joué au violon : c’est son père. Ce dernier s’y est caché. Il y est ravitaillé par une femme qui le
protège. Victor aimerait que son père parte avec lui à Paris où il changerait de nom, mais cela ne semble pas envisageable
pour le hors-la-loi. 18. Le garçon reprend le train, seul, en direction de la capitale. Juste avant d’entrer dans le convoi, il ne
sait plus s’il rêve ou s’il voit son père le rejoindre ; en cours de route, s’il aperçoit Aliénor montée sur son cheval ; à l’arrêt
dans une gare, si c’est Antoine Robin qui apparaît, et s’il parvient à faire monter dans le wagon Marcel Dupin qui est guéri.
© Eddl Paris 06, 2014
PISTES D’EXPLOITATION PÉDAGOGIQUE
I. Découverte du livre : Premières acquisitions / Premières questions
La couverture : On fera décrire l’habillement du soldat au second plan (casque, capote bleu horizon, masque à gaz,
sacoche, fusil à baïonnette) qui permet de savoir de quelle guerre il est question dans le titre (la Première Guerre mondiale).
Que serre contre son cœur le jeune garçon (un paquet de lettres dont on verra qu'elles sont ce qu'il a de plus cher) ? Les
regards des deux personnages se rencontrent-ils (Non. Celui du soldat traduit la réflexion ; celui du garçon, dirigé vers la
gauche, exprime l’interrogation et la détermination.) ?
er
Feuilletage : Le 1 rabat de couverture, la dédicace, p. 7, et le post-scriptum, pp. 245 à 247, fournissent une
présentation de l’auteure ainsi que les motivations personnelles qui l’ont poussée à écrire ce livre.
II. Premières lectures / Découverte du texte / Sensibilisation aux thèmes
En cours de lecture : On relèvera dans le Ch. 1 toutes les allusions au froid dont souffrent les pensionnaires (voir
pp. 10, 11, 12, 18).
Qui appelle Victor par son prénom lorsqu'il court pour échapper au bombardement, p. 16, (On n'apprend qu’à la p. 29
qu'il s'agit de Marcel.) ?
Quels sont l’identité exacte et le grade du père de Victor (p. 60 : Ernest Chevrier, caporal) ?
On observera les réactions de Victor comme celles : p. 17, « il ne se retient plus de pleurer, mais c’est parce que
personne ne le voit. » ou, p. 35 , « Victor fait semblant de ne pas remarquer la grosse larme qui coule le long de la joue sale
de Dupin. ». Que traduisent-elles du caractère de Victor (Son orgueil et sa volonté à montrer qu’il doit se montrer digne de
son père en se comportant comme un homme adulte.) ?
Pourquoi Aliénor, pp. 153-154, est-elle la seule à encourager Victor dans son projet (parce qu’elle sait elle-même ce
qu’est devenu son père et qu’elle a pu ainsi accomplir son deuil) ?
Pourquoi Victor éprouve-t-il de la peur au moment de retrouver son père (P. 229, il se demande s'il ne va pas le
mettre en danger car il est devenu hors-la-loi.) ?
Que veut signifier le père à son fils lors de leurs retrouvailles quand il lui dit, p. 237 : « Ce qui compte vraiment,
Victor, ce n’est pas que tu m’aies retrouvé, c’est que tu m’aies cherché. » (Le rechercher montre que Victor a su garder
espoir, ne s'est pas laissé abattre, a bravé les épreuves pour découvrir la vérité quelle qu'elle ait été.) ?
Échanges / Argumentation et Débats : Que penser des réticences de Victor à être accompagné par Marcel ?
Quand a-t-il commencé à éprouver de l'aversion pour son camarade (P. 12, lorsque celui-ci l'a traité d'orphelin comme les
autres.) ? Comment évoluent ses sentiments ? Fait-il preuve de plus de compassion (voir par exemple, p. 45, le fait qu'il se
charge de sabots en pensant au froid dont se plaint Dupin ; p. 86, sa sollicitude pour son compagnon qui a soif, etc.) ?
On repèrera toutes les circonstances dans lesquelles Victor part ou s’enfuit (Ch. 1, 3, 7, 8, 13, 16, 18). P. 102, a-t-il
raison de quitter l'hospice en laissant Marcel ? Comment juger son attitude avec Antoine Robin (pp. 117 à 119) ? Avant qu’il
ne prenne la fuite (p. 182), quel motif retient le garçon de partir de Tornegat (la même raison qui le fera s’enfuir : le sentiment
amoureux) ? On discutera de savoir quelle part prennent la lâcheté, l’insensibilité, l’ingratitude, l’amour, l’inconscience ou le
courage dans ses fuites répétées.
On commentera la réflexion de Victor, p. 163 : « Le courage, le vrai, c’est de partir tout de suite. ». Pourquoi lui faut-il
plus de courage pour quitter Tornegat que dans d'autres situations qu'il a dû affronter (Il a trouvé auprès d'Aliénor la
compréhension de son projet de retrouver son père. Il découvre l'amour sans se le dire vraiment, etc.) ?
ère
Activités en relation avec la lecture : Le professeur de sciences humaines rappellera les grandes phases de la 1
Guerre mondiale (Offensive, guerre de position, Verdun, les insoumissions, le rôle des Alliés, la victoire, la grippe espagnole).
On replacera dans cette évocation les épisodes qui apparaissent dans le roman.
III. Dire / Quelques suggestions
La lecture à haute voix des pp. 86 à 103 mettra en évidence l'affection montante de Victor pour Marcel et sa peine de
ne plus l'avoir à ses côtés.
On mettra en jeu des dialogues comme ceux des pp. 189 à 197, 200, 214 à 216 en accentuant les expressions
argotiques ou de registre relâché employées par les personnages.
IV. Écrire / Quelques propositions
Aliénor, devant la tristesse de Victor de voir ses lettres saccagées, lui dit qu'il peut toujours imaginer ce qui était écrit
(p. 162). Les lecteurs rédigeront deux missives que le garçon aurait pu recevoir, l'une racontant la vie du militaire en pleine
guerre, l'autre sa révolte et son refus de monter au front (voir p. 210).
© Eddl Paris 06, 2014