DNA Club emploi 23102014

Saverne
Q JEUDI 23 OCTOBRE 2014
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SAVERNE Pôle Emploi
Des jeunes à la conquête
de leurs emplois
La plupart fraîchement diplômés, ils cherchent à entrer dans le monde du travail. Encore faut-il savoir comment s’y prendre en
ces temps économiques difficiles. Pôle Emploi de Saverne a donc créé le Club jeunes pour aider les moins de 26 ans
dans leurs démarches et leur donner, par le biais d’intervenants, de précieux conseils.
L’AVIS DE
Aurore Hohnadel
21 ans, de Dinsheim-sur-Bruche
Aurore recherche
un poste de
graphiste PAO.
« C’est bien de
voir qu’il y a des
jeunes qui sont
dans la même
situation que
moi. On se rend
compte que nos
recherches d’emploi ne dépendent pas forcément de
nous mais du contexte économique. Du
coup, j’ai plus confiance en moi. »
L’AVIS DE
Wajma Watanyar
24 ans, de La Petite-Pierre
Les membres du Club jeunes se retrouvent chaque mercredi à Pôle Emploi. Solidaires, ils font preuve d’une motivation à toute épreuve.
L
eur plaquette de prospection ne
ment pas. Destinée aux recruteurs de la région, elle leur propose de découvrir « des jeunes
diplômés, dynamiques, de multiples
horizons ». Tel est, effectivement, le
profil des membres du Club jeunes du
L’AVIS DE
Manjaka Razafindrainibe
22 ans, de Saverne
Manjaka recherche un emploi de
comptable.
« Le club nous
apporte pas mal
de choses importantes. On a plus
d’assurance car
notre CV est
opérationnel et
on est plus à
l’aise lors d’entretiens. On connaît
mieux les entreprises, ce qui aide
beaucoup dans nos recherches d’emploi. Depuis le début du club, des personnes ont trouvé des emplois, ce qui
montre bien que ce n’est pas inutile! »
L’AVIS DE
Franck Jungling
20 ans, de Gottenhouse
Franck cherche
un emploi de
technicien en
plasturgie.
« Je n’avais jamais passé d’entretiens. Là, je
sais quelle posture adopter. J’ai pu
également peaufiner mon CV qui
n’avait été rédigé que pour des stages.
J’ai aussi appris à m’exprimer devant
les autres car j’étais vraiment nul avec
ça. »
Pôle Emploi de Saverne. Tous les mercredis, ils passent la journée avec leur
conseillère, Bernadette Caclin-Kugel.
Aucune obligation. S’ils sont là chaque
semaine, c’est parce qu’ils le veulent,
pas parce qu’ils y sont contraints.
« Notre démarche est bénévole. On
montre ainsi que nous sommes des
jeunes motivés et déterminés », tient à
souligner Manjaka, un des membres
du club.
Tous ont appris l’existence de ce club
lors de leur inscription à Pôle Emploi
ou à la Mission locale, partenaire. Il
s’agit d’une première tentative lancée
cette année suite à la fermeture de
l’association pour la formation et l’insertion des jeunes (FIJ) basée à Strasbourg. « On orientait généralement les
jeunes diplômés vers cette structure
qui tenait des permanences à la Maison de l’emploi de Saverne », indique
Bernadette Caclin-Kugel. Une question
s’est depuis posée: où les diriger?
« Mettre toutes les
chances de notre côté »
La réponse a été de créer ce club, au
sein de Pôle Emploi, destiné aux
moins de 26 ans, de bac + 1 à un
niveau bac + 3. Sur une période de
trois mois, ils sont pris en charge par
différents intervenants afin d’apprendre les bonnes démarches à entreprendre dans leur recherche d’emploi. « On
travaille ensemble pour mettre toutes
les chances de notre côté », résume
Aurore, membre du club.
Leur curriculum vitae est évidemment
étudié à la loupe afin qu’il devienne le
plus attrayant possible. Des ateliers
pratiques de prises de contact et de
relances téléphoniques sont aussi programmés grâce, notamment, à Patrick
Voltzenlogel, responsable d’un cabinet de conseils, Puzl solutions à Saverne: « Je leur donne quelques techni-
ques pour passer le barrage des
secrétaires ou prendre efficacement
un rendez-vous avec un éventuel recruteur. » Celui qui a fréquenté pendant de longues années des chefs d’entreprise a accepté d’être un des
parrains du Club jeunes pour « partager une expérience ». Son objectif :
professionnaliser les recherches d’emploi de ses “élèves” « afin qu’ils aient
tous les atouts de leur côté ».
L’importance du non verbal
Et les préparer aux incontournables
entretiens d’embauche. Pour cela, un
atelier d’expression a été imaginé afin
de faire comprendre aux jeunes l’importance du discours, mais aussi du
non verbal. Un enseignement payant
puisque Wajma, membre du club,
avait toujours l’impression que les regards de son interlocuteur n’avaient
que pour but de la juger. « En fait, c’est
une forme de communication. » Cette
leçon comprise, elle avoue aujourd’hui
être « plus à l’aise ».
Démystifier l’image des patrons fait
aussi partie du programme. Des rencontres sont ainsi prévues lors de visites d’entreprises. Il y a déjà eu la
découverte de la brasserie Licorne de
Saverne, et l’entreprise Kuhn devrait
suivre prochainement. « Cela nous
permet de voir comment ces entreprises fonctionnent, de mieux connaître
ce monde », précise Jonathan, membre
du club.
LE CHIFFRE
1 300
C’est le nombre (au 31 août
dernier) de jeunes de moins de
26 ans du pays de Saverne, plaine
et plateau qui recherchent
actuellement un emploi. Un chiffre
« sensiblement en baisse depuis
quelques mois », remarque
Rodolphe Rhit, directeur de Pôle
Emploi à Saverne.
PHOTOS DNA – G.B.
Des représentants d’agences d’intérim
viennent aussi les voir. Avantage: en
lien avec de nombreuses sociétés, ces
agences peuvent servir de porte-parole en faisant connaître autour d’elle le
Club jeunes. « On souhaite développer
autant que possible notre réseau pour
toucher les chefs d’entreprise », précise Bernadette Caclin-Kugel. Les parrainages du Lions club et du Rotary club
sont donc une bénédiction.
Mais pas question de se reposer uniquement sur les autres. « Le club donne les outils indispensables pour
avancer rapidement dans la bonne direction, de manière efficace », rappelle la conseillère de Pôle Emploi. Alors
autant s’en servir. Huit jeunes ont déjà
décroché un emploi depuis la création
du groupe en septembre. « Ça montre
bien que ces efforts ne sont pas inutiles », lance Manjaka.
Solidarité au sein du groupe
Ce qui les pousse donc à poursuivre
leur quête en vue de déceler des offres
dans « le marché caché », dixit Bernadette Caclin-Kugel. Un travail qu’ils
effectuent pour eux mais aussi pour
leurs camarades. « Nos démarches téléphoniques sont faites sous forme
d’enquête », explique Aurore. De façon
à référencer les besoins de l’entreprise
et, en cas de poste à prendre, d’en faire
profiter la personne qualifiée. « Nous
sommes solidaires les uns des
autres », poursuit Aurore. Une entraide qui redonne le moral quand celui-ci
est en berne. « A la maison, je me sens
un peu seule devant mon ordinateur.
Là ça booste », confirme Wajma.
La présence d’une personne référente
et disponible à Pôle Emploi permet
aussi d’avoir rapidement des réponses
à d’éventuelles questions durant la
semaine. Car les recherches ne s’arrêtent pas au mercredi. « Il s’agit d’un
travail à plein-temps », rappelle Bernadette Caclin-Kugel.
GUÉNOLÉ BARON
R
Wajma cherche
un poste de
vendeuse en
diététique.
« Je n’ai intégré
le club que depuis deux semaines. Et, déjà, j’ai
plus d’aisance au
téléphone et lors
des entretiens.
On nous donne
vraiment les bons outils pour décrocher
des rendez-vous. Quand j’avais une
réponse du genre “On va vous rappeler”, je n’osais pas relancer. Maintenant, je sais que je dois le faire mais
sans tomber dans le harcèlement.
A la maison, je me sentais un peu
seule. Là, en groupe, ça booste! »
L’AVIS DE
Jonathan Tritscher
23 ans, de Saint-Jean-Saverne
Jonathan recherche un emploi de
technicien régleur.
« Lors de nos
échanges, on
apprend beaucoup
les uns des autres.
J’ai pu améliorer
mon CV, j’ai une
meilleure vision du
marché et des postes, et je peux donc
mieux cibler les offres que par le passé. »
L’AVIS DE
Gaëtan Quin
21 ans, de Neuwiller-lès-Saverne
Gaëtan recherche un
emploi d’informaticien.
« Avant, je ne savais
pas comment relancer une candidature.
Maintenant, j’ai pris
davantage d’assurance au téléphone.
On nous donne beaucoup de conseils à
mettre en application pour être efficaces. »
Q www.clubjeunepaysdesaverne.unblog.fr
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