platero - Théâtre aux Mains Nues

Transcription

platero - Théâtre aux Mains Nues
PLATERO
EST MON AMI
Platero est petit, doux, velu, si moelleux d’aspect qu’on le dirait tout en coton.
Seuls les miroirs de jais de ses yeux sont durs comme deux escargots de cristal
noir…
un spectacle de Marie Vitez pour les enfants à partir de 3 ans
Sommaire
- Présentation,
pages 1 et 2
- L’Âne dans la culture,
page 3
- L’Âne chez les poètes,
page 4
- Extrait de l’Abécédaire imagé,
- L’équipe,
page 7
- Conditions techniques,
page 8
pages 5 et 6
Platero,
le petit âne gris, compagnon et confident du narrateur dans
« Platero y yo » (Platero et moi) de Juan Ramon Jiménez, fut le compagnon de
mes toutes premières lectures, en grande section de maternelle.
Ce livre écrit en 1914, est un récit qui décrit la vie de l’âne Platero, prétexte à
la description poétique de la vie andalouse : nature environnante, Moguer village natal de l’auteur, saisons et personnages. L’œuvre comprend 138 courts
chapitres. Une première édition partielle, comprenant 63 chapitres, est publiée
à Madrid en 1914, dans une édition pour la jeunesse dont l’Espagne fête cette
année le centenaire. L’édition intégrale sort en 1917. Le livre connut un immense
succès, devint livre de lecture scolaire dès 1920 et représente depuis lors l’un
des livres les plus lus en Espagne et en Amérique latine.
Trois éléments sont primordiaux : la relation entre le narrateur et son âne, l’espace et le temps. L’histoire n’est pas une histoire mais une suite d’instants de
vie, de sensations, de sentiments, un peu comme un journal intime.
Juan Ramon Jiménez décrit magnifiquement la nature de ce pays ensoleillé, plein
de fleurs odorantes et colorées, d’insectes bruissants, bourdonnant le jour et
stridulant la nuit sous la lune. La nature change d’aspect et de couleur au rythme
des mois et des saisons qui pourraient être les mois et les saisons de n’importe
quelle année. Le temps de l’histoire est atemporel, mythique, et donc toujours
d’actualité.
Grâce à la beauté de ce texte et de la traduction de Claude Couffon, ces couleurs,
ces odeurs, cette lumière, ces sons, me parvenaient lors des lectures que nous
faisait ma maîtresse. Les petites phrases simples que je m’exerçais moi-même
à lire me permettaient de mettre des mots sur mes sensations, et le sentiment
d’amitié profonde que le narrateur éprouvait pour l’âne Platero devenait mien.
J’avais 5 ans, j’aimais Platero, je le dessinais, broutant au soleil l’herbe des prés.
Platero était mon ami, il l’est toujours et j’ai envie aujourd’hui de raconter mon
histoire de Platero, ma tendresse pour ce petit âne gris et silencieux, le plaisir
que j’avais à ressentir comme si j’y étais la chaleur du soleil ou la couleur de la
nuit, la fraîcheur de l’ombre ou de l’eau de la source, à humer l’odeur de l’herbe
sèche et à écouter avec délice la musique des mots qui emplissaient mes rêves…
1
Je suis donc dans le spectacle raconteuse et créatrice d’images. Tantôt à l’intérieur d’une sorte de « lanterne magique », projetant des silhouettes d’ombres,
des couleurs, des matières ; tantôt à l’extérieur, manipulant des objets d’enfance, des jouets ou des masques, des pliages, des découpages, des modelages,
qui deviennent autant de représentations de l’Âne.
Je «récite» quelques phrases du livre « Platero et moi », et j’y mêle des souvenirs d’exercices de lecture et des chansons enfantines.
Le musicien Fred Costa a créé pour m’accompagner un univers sonore évoquant
à la fois la nature, le midi, l’amitié, l’enfance. Son regard et sa musique portent
ma voix et rythment mes pas à l’intérieur et autour des images proposées. Il
nous donne à entendre la voix musicale de Platero.
J’ai imaginé un dispositif en forme de castelet-lanterne magique d’ un mètre
carré de surface au sol, haut de 1,70 mètre, dont les quatre faces sont tendus
d’un tissu pouvant faire écran de projection. Cette «boîte» s’éclaire de l’intérieur.
Le spectacle dure 45 mn. Il s’installe facilement dans des salles à petite jauge
(40-50 enfants maximum).
Une aire de jeu de 4 m de largeur sur 4 m de profondeur est nécessaire, ainsi
que la possibilité d’assombrir la pièce pour permettre les jeux d’ombres.
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L’Âne dans la culture
Compagnon de l’homme depuis les temps les plus anciens, animal
domestique universel, à la fois outil de travail et moyen de transport, l’âne a très tôt été utilisé comme symbole. Mais c’est un animal à la symbolique ambigüe. Il peut en effet soit représenter le
Bien et ses attributs sont alors l’humilité et la patience, soit le Mal
et ce sont alors les adjectifs têtu, bête et borné qui le caractérisent.
Les égyptiens associaient ainsi l’âne au dieu Seth, à la couleur
rouge et à l’esprit du mal. Les chrétiens tiennent l’âne en estime
lorsqu’il est représenté dans la crèche ou lorsqu’il porte Jésus,
mais d’un autre côté ils l’associent à la lubricité et à l’obscénité.
Dans la langue française, de nombreuses expressions et proverbes
font aussi référence à l’âne. Il est ainsi utilisé pour personnifier
l’ignorance, la bêtise, la folie, la disgrâce, la débauche, l’hébétude
et l’entêtement. C’est également un animal fortement représenté
dans l’ensemble des arts. C’est ainsi le cas en littérature, où l’âne
apparaît depuis les temps les plus anciens, comme dans les Fables
d’Ésope ou dans les contes d’Apulée, chez les auteurs classiques
comme Jean de La Fontaine, Victor Hugo ou Alphonse Daudet, et
jusqu’à nos jours avec Le Petit Âne blanc de Joseph Kessel. On
le retrouve en peinture dans des scènes de vie rurale ou dans
les sujets bibliques. Plus récemment, il trouve aussi sa place au
cinéma, et ce, aussi bien dans les films dramatiques comme dans
Au hasard Balthazar, que dans les films d’animations avec le personnage de l’Âne dans Shrek.
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L’Âne chez les poètes
Juan Ramon Jimenez n’est pas le seul poète a avoir été inspiré par
cet animal. Francis Jammes bien sûr, mais aussi Prévert, pour ne
citer qu’eux…
Être Ange
C’est Étrange
Dit l’Ange
Être Âne
C’est étrâne
Dit l’Âne
Cela ne veut rien dire
Dit l’Ange en haussant les ailes
Pourtant
Si étrange veut dire quelque chose
étrâne est plus étrange qu’étrange
dit l’Âne
Étrange est !
Dit l’Ange en tapant du pied
Étranger vous-même
Dit l’Âne
Et il s’envole.
Jacques Prévert - Fatras
J’aime l’âne si doux
marchant le long des houx.
Il a peur des abeilles
et bouge ses oreilles.
Il va près des fossés
d’un petit pas cassé.
Il réfléchit toujours
ses yeux sont de velours.
Il reste à l’étable
fatigué, misérable.
Il a tant travaillé
que ça vous fait pitié.
L’âne n’a pas eu d’orge
car le maître est trop pauvre.
Il a sucé la corde
puis a dormi dans l’ombre.
Il est l’âne si doux
marchant le long des houx....
Francis Jammes
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ANOGRAPHIE !
Je lis dans un dictionnaire : Anographie : Se dit, (pour se
moquer) de la description de l’âne.
Pauvre âne ! Pourquoi ? Ne mériterais-tu donc aucune description sérieuse, toi, ami du vieillard et de l’enfant, du ruisseau et du papillon, du soleil et du chien, de la fleur et de la
lune ! (extrait de Anographie)
L’automne
Le soleil, Platero, a maintenant quelque paresse à sortir de
ses draps. Il est vrai qu’il fait froid.
Comme elle souffle, la bise ! Regarde, sur le sol, tous ces
rameaux tombés. Et sur les bords humides du chemin, les
arbres jaunes éclairent vivement, comme de doux brasiers
d’or clair, notre marche rapide. (extrait de L’Automne)
Ah ! Que de feuilles sont tombées cette nuit, Platero ! On
dirait que les arbres ont pirouetté et qu’ils ont leur cime sur le
sol et leurs racines dans le ciel. (extrait de Chemin)
J’arrive avec Platero à l’orangeraie, je frappe dans mes mains…
Personne… Mais soudain, un grand bruit, rapide et rond… Je
me cache, avec Platero, sous le vieux figuier… Oui, c’est lui.
Un taureau rouge passe, en mugissant. Le taureau descend
vers le puits. Il y boit un moment, puis, superbe, plus grand
que la campagne, il repart et grimpe la côte.
(extrait de Le taureau échappé)
5
Bise
Rameau
Brasier
Cime
Orangeraie
Taureau
Puits
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Marie Vitez
est marionnettiste, comédienne et photographe.
Elle a travaillé à partir de 1979 avec Alain Recoing et le Théâtre aux Mains nues,
Blaise Recoing et le Théâtre des Trois Singes et a co-dirigé de 1984 à 1987,
aux côtés de Pierre Cornouaille, le Théâtre de l’Oeil noir, compagnie de théâtre
d’ombres. De 1987 à 1996, elle a joué sous la direction de Grégoire Callies pour
la Compagnie du Chemin creux. De 2005 à 2011, elle travaille aussi avec l’International Visual Theatre et Filmigood sur des projets de programmes télévisuels
pour les enfants sourds et sur un spectacle de marionnettes s’exprimant en LSF.
De 2007 à 2011, elle rejoint Grégoire Callies au TJP de Strasbourg pour la reprise
et la tournée de « La petite Odyssée - 1, 2, 3 ».
En 2013, elle est sur la création du «Camion-Frontière» monté par Claire Truche
de la Nième Compagnie à Lyon.
Fred Costa
est saxophoniste, il compose des musiques de scène (théâtre,
danse, marionnettes…) et collabore notamment avec la chorégraphe Satchie Noro,
la conteuse Muriel Bloch, ainsi qu’avec Alice Laloy, Sandrine Roche, Alain Recoing…
Nous revenions tous les deux des bois : Platero chargé de marjolaines ; moi d’asphodèles. Le soir d’avril tombait et tout ce qui, au crépuscule, avait été cristal
d’or, était devenu cristal d’argent. Je rentrais tristement… Et j’ai pensé, soudain, à
Platero, que j’avais oublié, bien qu’il marchât sous moi, comme s’il avait été mon
corps.
…
Platero, tu nous vois n’est-ce pas ? Oui, tu me vois. Et il me semble même entendre, dans le couchant limpide - mais oui, oui, je l’entends… - la plainte de ton
braiment tendre.
ce spectacle a été créé avec le soutien du Théâtre aux Mains nues
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PLATERO est mon ami
Conditions techniques
Durée du spectacle : 45 mn
Jauge maximale : 50 enfants à partir de 3 ans
Equipe : 1 comédienne
Dispositif scénique :
Espace scénique minimum : 4 m d’ouverture, 4 m de profondeur
Hauteur minimum : 2, 50 m
Le décor de «PLATERO est mon ami» est constitué d’un castelet entoilé
en forme parallélépipède rectangle de 1,70 m de hauteur sur 1 m de
largeur, posé sur un socle d’1,10 m par 1,10 m
Temps de montage : 2 heures minimum, prévoir une place pour le
véhicule lors du déchargement
Lumière et son : la lumière et le son sont intégrés au dispositif.
Une prise de courant 16 A est nécessaire.
La salle doit pouvoir être assombrie pour permettre la vision
des jeux d’ombres, sans nécessité d’obscurité totale.
Contact :
Marie Vitez
14, rue de la Dhuis
75020 Paris
Tél. : 01 40 30 01 56
Portable : 06 77 13 81 89
E-mail : [email protected]
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