Déclaration liminaire de Sud education

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Déclaration liminaire de Sud education
Solidaires, Unitaires, et Démocratiques
SUD éducation Loire
20 rue Descours 42000 St-Etienne
06 75 81 77 07 ¤ [email protected]
DECLARATION LIMINAIRE DE SUD EDUCATION AU CTSD DU VENDREDI 29 JANVIER 2016 Le GT de jeudi dernier nous laisse un goût amer. En effet, les quelques postes données par le ministère pour le premier degré dans
l’académie de Lyon (290) puis les quelques miettes ventilées par le rectorat pour la Loire (20) sont scandaleusement insuffisantes.
Non seulement elles nous contraignent à accepter des décisions souvent arbitraires sur les ouvertures, mais elles imposent en plus
le maintien d’un statut quo dans un grand nombre d’école avec des effectifs supérieurs à 25 élèves par classe. Encore une fois, ce
sont les conditions d’enseignements pour nos élèves qui s’en trouvent affectées et bien naturellement les conditions de travail de
nos collègues détériorées. Pour permettre aux enseignant-e-s d’exercer sereinement leurs missions, c’est au minimum 5 fois plus de
postes qu’il aurait fallu créer juste pour la Loire. Alors même si le budget de l’éducation nationale n’est pas décidé par l’Inspecteur
d’Académie, les décisions et les affectations des postes, elles, le sont totalement. Nous gérons en permanence l’austérité et en
subissons directement les conséquences au moins pour la plupart d’entre nous, ce qui ne semble pas être le cas de tous les
personnels de l’éducation nationale qui pour certain-e-s vont se voir attribuer de très larges indemnités ou primes. Nous avons
l’habitude, malheureusement trop souvent, de gérer l’incomplétude pour reprendre le terme de M. l’inspecteur d’académie adjoint.
Une petite vingtaine d’écoles vont pouvoir enfin travailler dans des conditions décentes mais c’est au prix de 20 fermetures avec au
passage deux écoles qui se retrouvent avec des effectifs de plus de 28 après fermeture. Ce même chiffre, et cela est normal, a été
pris en compte pour ouvrir dans d’autres situations, c’est donc pour le moins paradoxal que des écoles aient cet effectif après
fermeture. C’est une opération blanche quasi parfaite, belle comptabilité lorsque l’on a géré des miettes. Vous avez donc fait le
choix d’affecter ces 20 postes prioritairement sur le dispositif Plus De Maîtres Que De Classes et sur les postes de remplacements.
Ce dispositif, que SUD revendique, doit être conçu comme un supplément d’âme lorsque les conditions d’enseignements sont déjà
remplies et non comme une compensation pour panser l’incurie institutionnelle. Ce saupoudrage donne l’illusion à beaucoup de
nos collègues qu’ils ont une chance extraordinaire lorsqu’ils en bénéficient et d’accepter que fautes de grives il faudra se contenter
de merles.
Nous sommes donc très inquiets de constater que les années restent identiques pour beaucoup d’entre nous, nous fragilisant de plus
en plus et tout aussi inquiets pour nos élèves qui peuvent passer toute une scolarité à plus de 25 par classe.
Inquiets, nous le sommes aussi car l’ASH fait encore les frais d’un budget étriqué. Les RASED demeurent incomplets malgré des
promesses présidentielles faites lorsque les voix des électeurs comptaient plus que les élèves ! Faute de départ massif en formation
des postes G pour rattraper la purge subie, vous allez missionner les postes E pour intervenir à leur place. A cela s’ajoute
l’inefficacité des ersatz des RASED : les pôles ressources, véritables usines à gaz. C’est là encore un bel exemple du saupoudrage
des moyens. C’est encore une fois les élèves qui vont subir ces choix qui ne leur appartiennent pas mais aussi les collègues qui
doivent gérer de plus en plus la grande difficulté scolaire et ses affres.
Ce sont aussi les élèves de l’EREA qui vont se retrouver sans les personnels adéquats puisque la totalité des postes enseignant-es/éducateurs vont être fermés dans les deux ans. Le travail éducatif difficile des enseignant-e-s ne pourra être remplacé par des
AED. Leur statut précaire et le peu de formation vont rendre leurs missions extrêmement périlleuses. Nous sommes vraiment très
préoccupés par cette situation car le public scolaire de l’EREA est complexe et nécessite un savoir faire que possédaient les
enseignant-e-s. Ce ne sera pas le cas des AED malgré toute leur bonne volonté.
La nouvelle circulaire SEGPA va être mise en œuvre à la rentrée 2016/2017. Les SEGPA devront à la fois accueillir les cohortes N
et N+1 sans aucun moyen supplémentaire ce qui revient à dire que beaucoup d’élèves qui auraient eu leur place en SEGPA seront
sacrifiés. De plus, les PE devront selon la circulaire faire face à de nouvelles missions là encore sans qu’aucun moyen
supplémentaire ne leur soit accordé. La bonne volonté des différents personnels et les bonnes pratiques pédagogiques serviront de
cache-misère à une réforme mal pensée. C’est une insulte à la fois aux élèves et aux professeurs du premier et second degré des
collèges où sont implantées les SEGPA.
Solidaires, Unitaires, et Démocratiques
SUD éducation Loire
20 rue Descours 42000 St-Etienne
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DECLARATION LIMINAIRE DE SUD EDUCATION AU CTSD DU VENDREDI 29 JANVIER 2016 (suite) Ce budget est révélateur des politiques menées depuis longtemps qui affaiblissent l’école, les élèves et les personnels. Depuis le
début de l’année, plusieurs situations vécues par les enseignant-e-s d’écoles de la plaine et de l’Ondaine, les mettant en grande
souffrance, nous indiquent qu’il y a urgence à donner plus de moyens, à être à l’écoute des équipes. Des situations analogues, sur
la difficulté à faire classe, tout simplement, sont relatées par des écoles qui explosent littéralement. Les titulaires remplaçant-e-s
soulignent aussi ces difficultés récurrentes et croissantes. La cause est très souvent la même : un effectif trop important avec un
public de plus en plus hétérogène et difficile.
L’urgence se retrouve aussi dans les établissements du second degré dans lesquels les personnels sont en souffrance. En plus du
quotidien avec les élèves dans les situations d’enseignements, ces enseignant-e-s ont à subir des relations hiérarchiques pathogènes
de la part de leur chef d’établissement. L’année dernière, faute de mesures réellement pertinentes et efficaces, c’est plus de 10
collègues qui ont demandé leur départ du collège Louise Michel. Aujourd’hui, résigné-e-s, les enseignant-e-s qui n’ont pas pu
muter, souffrent toujours, mais en silence.
Une situation analogue a vu le jour mi-novembre au collège Les Bruneaux à Firminy. Après plusieurs courriers, quelques
audiences, la saisie du Registre Santé et Sécurité au Travail, deux jours de grève consécutif, des visites chez médecin de
prévention, les enseignant-e-s réclament le remplacement de la principale, seule cause de leur mal être. C’est à cette unique
condition qu’ils pourront travailler sereinement sans souffrance. Pour rappel, un personnel est actuellement hospitalisé, est-ce
normal d’en arriver là ? Aujourd’hui, la sérénité est quelque peu revenue mais de manière peut-être temporaire car elle fait suite à
un arrêt de travail de la principale de ce collège. Les personnels ne pourraient concevoir un retour après les vacances de février.
Madame la Rectrice doit prendre la seule décision qui s’impose, n’ont pas parce que cette une demande de la quasi totalité des
personnels mais parce qu’elle est la responsable de leur santé et de leur sécurité au travail. Afin de permettre à Madame la Rectrice
de prendre cette décision, SUD éducation demande, devant cette instance paritaire, au CHS CT de déposer un droit d’alerte le plus
rapidement possible afin de mener une enquête, seule condition pour réunir un CHS CT exceptionnel. Madame la Rectrice pourra
ainsi s’appuyer sur les préconisations faites par les élu-e-s du personnel. Si toutefois, un retour de la principale était effectif au
retour des vacances, sans nul doute, les personnels reconduiraient la grève et SUD éducation Loire prendrait alors ses
responsabilités en convoquant la presse. Après la double page de l’année dernière sur les agissements peu orthodoxes du principal
adjoint, l’ensemble de la communauté éducative et pédagogique qui fournit un travail remarquable n’a pas besoin d’une publicité
supplémentaire. Ne nous obligeons pas à en passer par là et ayons le courage collectivement de prendre la seule décision qui
s’impose à tous dans l’intérêt des personnels et des élèves : le remplacement de la principale. SUD éducation, vous demande M.
l’Inspecteur d’Académie de fournir des informations sur ce dossier : que compte faire Madame la Rectrice ?
Nous vous interpellons aussi, si cela n’a pas déjà été fait, pour nommer un agent de prévention sur ce collège, ainsi que sur la
circonscription de Firminy mais également sur le collège Jules Vallés car actuellement c’est le directeur de la SEGPA qui fait
office d’agent.
Ce CTSD doit aussi traiter des différentes DHG des lycées et des collèges. Nous devons donc dans le même temps travailler sur
trois dossiers compliqués dans un temps très court, ce n’est pas sérieux, comme il n’est pas sérieux de recevoir un nombre
important de documents à analyser en si peu de temps. SUD éducation serait très enclin à différer les questions des DHG à un autre
CTSD, nous demandons donc que cette proposition soit soumise au vote.
Vous le savez, SUD éducation aux côtés d’autres organisations syndicales, a combattu et combat toujours la contre-réforme du
collège. Pour autant, nous ne sommes pas sur la défense inconditionnelle de l’existant. SUD éducation lutte pour une autre école,
pour d’autres pratiques pédagogiques et donc pour un autre collège. Nous sommes très inquiets de l’impact de cette contre-réforme
sur les enseignements artistiques, scientifiques et linguistiques. Draper cette contre-réforme dans les habits vertueux de la
pédagogie pour masquer l’austérité qui la pilote est un mépris fait aux usagers et aux personnels.
Ce dont l’école a besoin, c’est un budget à la hauteur de ses ambitions, on n’y est pas.
Pour SUD éducation Loire, plus que l’état d’urgence, il y a des tas d’urgences qu’il faut résoudre prioritairement et rapidement.