Eurasanté Actus 01
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Eurasanté Actus 01
■ A C T U A L I T É D U PA R C Le Parc Eurasanté grandit encore et gagne en services Né en 1996, le parc Eurasanté arrive à maturité avec 109 entreprises et organismes hébergés, soit 2400 salariés. Une masse critique qui justifie l’apparition de nouveaux services qui leurs sont destinés. d’entreprises et de salariés pour pouvoir accueillir un centre de services. Il y a un vrai besoin et les hôteliers et restaurateurs montrent d’ailleurs un grand intérêt pour notre projet”, note M. Lierman, chargé du projet chez Nacarat. La maturité du parc Cinq nouvelles implantations depuis début 2009 L’offre de services s’étoffe Ce volume justifie que le parc offre désormais de nouveaux services à ses entreprises et leurs salariés. Le promoteur Nacarat va bâtir quant à lui un important centre de services de 10 000 m2 au total, le long de l’avenue Paul Doumer. L’ensemble comportera un hôtel et une résidence hôtelière offrant 140 chambres au total, mais aussi un point d’accueil annexe de la mairie de Loos et d’autres services. Ce projet, dont le permis de construire doit être déposé en juillet, pourrait ouvrir dans les 24 mois. “Eurasanté a atteint une taille suffisante en nombre © Laurent Mayeux Projet Kidilys Le parc Eurasanté va accueillir deux crèches Les salarié(e)s du parc Eurasanté vont bientôt trouver sur place une solution pour leurs petites têtes blondes. L’IRD planche sur la réalisation d’une conciergerie et d’une crèche interentreprises, d’une capacité de trente “berceaux”, à travers une structure baptisée “Crèches et entreprises, le petit monde des grands”. Les terrains sont en cours d’acquisition auprès de la Soreli. La crèche sera située près de BayerPharma. A quelques centaines de mètres, une seconde crèche inter-entreprises nommée "Kidilys" (portée cette fois par l’association Santélys et l’ARTS), ouvrira ses portes dès janvier 2010. De même capacité, elle accueillera les enfants des salariés de structures du Parc Eurasanté et réservera 3 places pour l'accueil d'enfants porteurs de handicaps ou atteints de maladies chroniques et d'enfants de parents malades, pendant leurs consultations à l'hôpital par exemple. La crèche sera située sur le site de Santélys. Le projet architectural est novateur et offrira des environnements intérieurs et extérieurs spécifiquement aménagés pour le développement et la sécurité des enfants. Les entreprises intéressées peuvent d'ores et déjà contacter Romain Jarry, Chef de Projet, afin d'obtenir plus d'informations et de procéder à la réservation de places : [email protected]. Le business center de Biolume Biolume n’est pas que le spécialiste bien connu de l’éclairage médical, implanté sur le parc Eurasanté. C’est aussi depuis 2007 une petite structure d’accueil de jeunes entreprises. Jean-Luc Claye, fondateur de Biolume, a investi alors dans une extension supérieure aux besoins immédiats de sa société. Il a donc choisi de dédier une surface de 500 m2 à l’accueil de jeunes pousses liées au biomédical, qui partagent des services mutualisés (accueil, wifi, secrétariat, courrier…), dans un concept de “plug and play”. “On vient avec son PC et on est immédiatement opérationnel”, souligne le PDG. C’est Biodis, une filiale de Biolume dirigée par l’épouse de Jean-Luc Claye, qui développe cette activité. Déjà une dizaine de sociétés sont passées par ce centre de services situé en zone franche, qui héberge actuellement 6 entreprises et dix salariés. “Ils échangent entre eux, cela rompt la solitude du créateur. Ce projet est aussi une manière de rendre à la création d’entreprise ce qu’on m’a donné à travers Nord Entreprendre ou LMI quand j’ai créé Biolume”, souligne le PDG. LʼIntelligence Economique et Stratégique au sein dʼEurasanté est cofinancée par lʼUnion Européenne. LʼEurope sʼengage en Nord-Pas de Calais avec le Fonds européen de développement régional. 3 InnoBioChips veut faire grandir ses puces 4 Evénement : NutrEvent met les bouchées doubles 5 Cellial et Gipharmad à l’affût de l’information 6 Innovation et export : les entreprises témoignent 8 De nouveaux services pour le Parc Eurasanté eurasantéactus e u r a s a n t é v o u s Eurasanté Actus est votre biannuel d’informations sur les activités d’Eurasanté et l’actualité de la filière biologie santé nutrition en Nord-Pas de Calais. eurasantéactus 8 Leblat et IBD : jeunes pousses prometteuses i n f o r m e Editorial BayerPharma Santé © Laurent Mayeux Les “champs de betterave” de Loos ont bien changé depuis treize ans. Avec l’avènement du grand bâtiment en forme d’officine de BayerPharma Santé inauguré en mai dernier, ils se sont transmués en un parc biomédical qui devient peu à peu un vrai quartier de matière grise dans la métropole : pas moins de 70 000 m2 de bâtiments dédiés aux entreprises ont poussé depuis les heures pionnières d’Eurasanté. Malgré la crise, les implantations se poursuivent, même si le rythme s’est calmé après le record absolu de l’année 2007 avec ses 23 arrivants. A la mi-année, le parc a déjà enregistré cinq implantations et quatre déménagements internes. Les nouveaux venus sont l’agence de biomédecine Nord, en charge des greffes et des dons d’organes, l’Institut de formation d’ergothérapie, basé à Berck et qui ouvre une antenne à Lille, la fondation Digest science et les sociétés Targéon (contre la maladie d’Alzheimer) et IBD (maladies intestinales), toutes deux incubées par Eurasanté. Au total, le parc, aménagé par la Sem Soreli, héberge aujourd’hui quelque 109 entreprises et organismes dédiés à la santé, soit un total de 2 400 emplois. Et Bouygues Immobilier réalise un nouveau bâtiment de 6000 m2 (mixte bureaux-labos) qui devrait rapidement attirer de nouveaux candidats à l’implantation. Eurasanté s’accompagne aussi de projets structurants en termes de transports. D’abord, une ligne de bus à haut niveau de services devrait desservir le quartier dès 2010. Ensuite, à plus long terme, la ligne de métro devrait être prolongée au-delà du CHRU. 2 Supervision : Damien Pipart, responsable IES, Eurasanté Rédaction : Olivier Ducuing, Journaliste Mise en page : Eric Bury - Shaman Tirage: 1 000 exemplaires Parc Eurasanté - 310 avenue Eugène Avinée - 59120 LOOS Pour ce premier numéro, nous souhaitions revenir sur les principaux faits marquants qui se sont déroulés au cours des derniers mois dans le secteur Biologie Santé Nutrition régional. Nous avons choisi de vous donner la parole et c’est au travers de témoignages de bénéficiaires de l’offre d’Eurasanté que nous vous invitons à vivre cette actualité. Le parc Eurasanté, véritable vitrine de la filière régionale, continue ainsi sa forte expansion et d’importants programmes immobiliers sont actuellement en cours de finalisation. Le pôle Nutrition Santé Longévité, qui continue d’afficher une dynamique forte en matière de labellisation de projets collaboratifs, a en parallèle réussi avec succès l’organisation de la première édition de NutrEvent®. Les métiers d’Eurasanté liés à la valorisation de la recherche, que ce soit par la bioincubation ou encore le transfert de technologies, continuent de voir croître le nombre de projets détectés et accompagnés, dont la plupart sont couronnés de succès. Enfin, les services d’Eurasanté en matière d’accompagnement des entreprises de la filière et d’intelligence économique et stratégique montent encore en qualité, afin de toujours mieux servir l’objectif commun de l’ensemble d’Eurasanté : contribuer à la création de valeur et d’emplois dans le Nord-Pas de Calais, et placer Lille et sa région dans le peloton de tête des clusters européens du domaine Biologie Santé Nutrition. En ces temps difficiles pour l’économie régionale, la bonne forme de la filière apporte une précieuse note d’optimisme ! Pierre DE SAINTIGNON, Président du GIE Eurasanté Juillet 2009 - N°1 Plus d’infos sur www.eurasante.com EuroBiO : l’évènement de la biotech européenne En cette année 2009, EuroBiO propose un retour aux fondamentaux. L’évènement majeur de la biotech européenne s’impose désormais comme la plateforme fédératrice de l’industrie et de la recherche académique. Des outils pragmatiques sont développés cette année pour répondre aux besoins du secteur des biotechnologies : Convention d’affaires, Salon, Convention de recrutement. Un programme de workshops vient également apporter des réponses aux problématiques du développement, du financement et de la conduite de projets (Managing collaborative research and licensing deals, Emerging Biocompanies issues, Regulatory issues for bioproducts…). Leaders de la Biotech et de la Pharma, entreprises émergentes, investisseurs, structures de transfert de technologies, acteurs de la recherche académique ou encore sociétés de conseil spécialisé trouveront en EuroBiO le véritable levier de rencontre et d’échange pour leurs futurs projets. Du 23 au 25 septembre à Lille Grand Palais. www.eurobio-event.com ■ L’A C T U A L I T É D E S J E U N E S P O U S S E S ■ L’A C T U A L I T É D E S J E U N E S P O U S S E S Leblat prend la parole avec Eurasanté InnoBioChips veut faire grandir ses biopuces Inventeur d’une machine à parler portative, Fabrice Leblat a mûri son projet à travers le bioincubateur d’Eurasanté. Deux ans plus tard, la société est en pleine progression. Qui a dit que le Nord-Pas-deCalais ne comptait pas de jeunes pousses prometteuses ? InnoBioChips est de celles là : lauréate du concours du ministère de la recherche en catégorie émergence en 2008 ; lauréate de Lille Métropole Initiative quelques mois plus tard, puis de Nord Entreprendre cette année ; à nouveau distinguée par le concours européen Eurostar, dont elle est la seule lauréate régionale… Autant dire que l’entreprise portée par Vianney Souplet et Christophe Olivier affiche un potentiel reconnu autour d’une technologie de biopuces issue des travaux de l’unité de recherche UMR 8161 à l’Institut de biologie de Lille, sous la conduite d’Oleg Melnyk, Directeur de recherche au CNRS. Ces puces sont capables de lire une masse d’informations médicales sur la base d’un seul échantillon. Depuis avril 2007, le projet est porté en incubation par le bioincubateur Eurasanté. “Nous avons pu développer une activité commerciale, bien positionner notre offre, définir notre stratégie et acquérir de la visibilité grâce au bio-incubateur qui nous a pris en main. Je suis de formation scientifique, j’ai trouvé le management chez Eurasanté, mais aussi un vrai réseau”, explique Vianney Souplet. Les produits Leblat www.leblatphone.fr Question : Comment passer du stade de l’invention géniale d’une machine à parler, primée au concours Lépine, à une vraie aventure d’entreprise ? Fabrice Leblat a trouvé sa réponse auprès du bio-incubateur d’Eurasanté. Mieux, c’est l’équipe du bio-incubateur qui a pris directement contact avec ce quadra de Cambrai, inventeur d’une machine destinée à aider sa fille atteinte de surdité dans sa vie quotidienne. “Le Leblatphone” dispose d’un clavier phonétique de 72 touches qui prononce les phrases tapées. Mais un inventeur n’est pas un entrepreneur. “J’ai été vraiment pris en main”, se réjouit Fabrice Leblat. Huit mois durant, l’équipe d’Eurasanté a mené à bien une étude de marché en profondeur, explorant jusqu’à l’étranger les produits existants et les perspectives de développement. Elle a aussi mis à contribution son expérience et sa connaissance de l’univers de la santé pour identifier les possibilités de financement spécifique. le bioincubateur a apporté en outre un financement direct de 48 K€ en précréation par avances remboursables, et a guidé les pas de Fabrice Leblat pour lever d’autres fonds auprès d’Oseo. Le bio-incubateura aussi élaboré toute l’ingénierie financière du montage de la future société et son business plan complet, jusqu’en année 3. L’équipe a aussi coaché l’inventeur pour participer au concours national du ministère de la recherche pour les entreprises émergentes. Un pari gagnant puisque le projet a été lauréat, et doté 2 du même coup de 35 000 euros de subventions. “J’ai pu financer 50% de mes dépenses de R & D pour développer le prototype”, explique le dirigeant. Quelques mois seulement après son premier prix au concours Lépine, la société est créée en mai 2007, dans la zone franche de Valenciennes. Avec un capital de 145 000 euros et Finorpa au tour de table, une grande signature attirée par la qualité du dossier mais aussi par l’estampille Eurasanté. Dans la foulée, la SAS Leblat décroche plusieurs prêts à taux zéro (Val Initiatives, Total Développement, Hainaut Entreprendre), pour poursuivre son développement et développer sa gamme et ses logiciels. Désormais dotée d’un réseau de distributeurs sur toute la France, le Leblatphone connaît un essor rapide : d’un chiffre d’affaires nul en 2007, passé à 138.000 euros l’an dernier avec un second produit commercialisé, les ventes devraient tripler cette année, avec un effectif de 4 salariés, et une exploitation déjà équilibrée. Et le dirigeant entend attaquer l’export à partir de 2010. En s’appuyant sur l’expertise d’Eurasanté et les déplacements collectifs sur des salons spécialisés. IBD, des paillasses à la start up UMR 795 La recherche régionale est riche de pépites précieuses, potentiellement intéressantes pour l’économie marchande. C’est le cas de l’unité mixte 795 (Inserm-Universite Lille 2 Droit et Santé- CHRU de Lille) du Professeur Desreumaux, une équipe de réputation mondiale dans le domaine des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (dire “MICI” pour les initiés). Cette unité se partage entre recherche fondamentale sur les mécanismes des MICI et contrats de prestation de recherche pour les industriels de la pharmacie ou de l’agroalimentaire, désireux de lancer des produits santé pour le confort intestinal par exemple. Une activité économique qui pouvait se prêter à la création d’une société. En 2005, le projet est donc mis en incubation avec le soutien actif du GIE Eurasanté et une enveloppe de 50 000 euros d’avances remboursables. “Le bio-incubateur m’a aussi beaucoup guidé, encadré, fait rencontrer des gens, accompagné. L’équipe a labouré le terrain pour connaître la place de l’entreprise et étudier en détail la concurrence”, se félicite Nghiep Truong Tan, président de la Sas Intestinal Biotech Development (IBD). Riche d’une expérience de 25 ans dans l’industrie pharmaceutique, ce proche de Pierre Desreumaux depuis de longues années a été engagé pour piloter l’aventure. Début 2009, le projet sortait du bio-incubateur et la société de droit privé IBD naissait en avril 2008, sous l’égide de ses actionnaires parmi lesquels l’Université Lille 2 Droit et Santé, au titre de la loi Allègre. IBD connaît depuis lors une montée en régime régulière, en réalisant des travaux à la demande pour ses clients de l'industrie pharmaceutique et agroalimentaire entre autres. Elle entend notamment s’inscrire dans la dynamique du pôle de compétitivité NSL. “Nous serons partenaires, notamment en répondant à des appels d’offres pour des projets de recherche avec des unités académiques”, explique le président de la société, qui compte décrocher le statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI). La structure compte aujourd’hui trois salariés dont deux issus de l’équipe de Pierre Desreumaux et espère recruter rapidement au rythme de l’accroissement de son chiffre d’affaires. www.ibd-biotech.com Déjà 100 000 Euros de chiffre d’affaires C’est aussi la connaissance des procédures de l’équipe qui a permis à InnoBioChips de remporter non seulement les lauriers mais aussi les subventions ou avances remboursables liées aux concours. Dont 55 K€ via le programme Eurostar, abondé par le conseil régional à hauteur de 40 K€. Une sécurité financière essentielle pour cette entreprise de R & D, qui a pu jusqu’à présent se développer dans les biopuces à façon pour le compte des laboratoires, sans pour autant ouvrir son capital. La société (100 K€ de chiffre d’affaires, deux salariés) prépare aujourd’hui de nouvelles étapes avec le lancement d’un programme de R & D pour développer des kits de diagnostic et l’expansion de ses activités. Avant de migrer à moyen terme vers le parc Eurasanté. www.innobiochips.fr Christophe Olivier, fondateur associé responsable R&D 3 ■ ÉVÉNEMENT ■ V E I L L E E T S T R AT É G I E Nutrition-santé : NutrEvent met les bouchées doubles Cellial Technologies s’appuie sur l’intelligence collective On peut être une start up de pointe dans son domaine et avoir besoin de regards experts sur son métier. Cellial Technologies est une spin off de l’université Artois Lens, créée, en 2001 avec quelques parrains prestigieux à son tour de table, comme Inovam, Finorpa ou Nord-Innovation. La société est spécialisée dans l’optimisation du développement de candidats médicaments à visée cérébrale. En clair, son modèle in vitro permet aux laboratoires de gagner un temps précieux dans le choix de molécules destinées au système nerveux central. Cellial Technologies s’est en outre diversifiée dans l’industrie agroalimentaire, proposant des tests sur l’effet bénéfique des produits sur le cerveau, mais aussi dans la cosmétique : elle offre un modèle alternatif aux tests sur les animaux. Mais la société est une PME de 6 personnes très mobilisées sur leur métier. Elle cherche donc des ressources et des liens à l’extérieur pour voir plus large et plus loin. Membre d’Eurasanté et issue de son bioincubateur, la société s’appuie sans complexe sur cet outil d’expertise collective. Elle vient ainsi de participer à une journée de bio-coaching “veille et stratégie” proposée gratuitement par Eurasanté. “Il est important pour des scientifiques comme nous d’ouvrir notre horizon”, explique Stéphane Nion, chef de projet chez Cellial Technologies. Plusieurs cadres de l’entreprise ont assisté à différentes sessions de coaching. Une journée consacrée au thème “définir son marché” a donné quelques clés méthodologiques aux différentes entreprises présentes, avant une réflexion plus spécifique à Cellial, menée avec des spécialistes d’Eurasanté : comment évaluer le potentiel du marché, définir ses priorités, mais aussi son environnement concurrentiel. “C’est aussi l’occasion de rester en contact avec l’agence de développement et le pôle de compétitivté NSL”, relève Stéphane Nion, qui souligne que l’entreprise était présente au salon NutrEvent en co-exposition sur le stand du pôle. Conférence NutrEvent Pari difficile avec la crise, mais pari tenu : la toute première édition du salon NutrEvent organisée à Lille Grand Palais a même dépassé les attentes de ses promoteurs, le pôle de compétitivité Nutrition Santé Longévité, Eurasanté, Lille Grand Palais et Colloquium. NutrEvent 2009 est le premier événement professionnel en France consacré à la nutritionsanté à réunir tout à la fois un salon, un congrès, une convention d’affaires et une convention de recrutement. Soit quatre rendez-vous en un seul, qui ont su séduire quelque 1000 professionnels européens de la nutrition santé sur la thématique du mariage entre entreprises et chercheurs du secteur académique. Le salon NutrExpo, avec ses 90 exposants, a permis à des grands noms de la pharmacie ou de l’agroalimentaire de présenter leurs développements et leurs innovations et de nourrir leurs démarches commerciales. NutrEvent incarne l’ “effet de réseau” Le géant britannique Tate & Lyle, qui vient d’implanter un centre européen de R & D dans la métropole, a immédiatement saisi l’opportunité de NutrEvent, qui incarne “l’effet de réseau entre les entreprises et les institutions de recherche que nous recherchons”, explique son directeur Paul Cornillon. Le congrès NutriConference a de son côté rassemblé 116 intervenants de haut niveau à travers un programme de conférences sur deux jours. La convention d’affaires NutriPartnering a suscité quant à elle pas moins de 500 rendez-vous d’affaires entre 180 entreprises et centres de recherche. Enfin, une convention de recrutement baptisée NutriCareer a attiré 120 jeunes, candidats plus expérimentés ou chercheurs. 21 nationalités présentes NutrEvent est déjà très internationale pour son premier millésime, puisque 21 nationalités étaient représentées, pour l’essentiel européennes, mais les Etats-Unis, le Japon ou la Tunisie étaient également présents. NutrEvent semble donc avoir trouvé d’emblée son positionnement à l’articulation des salons de l’industrie agroalimentaire et des congrès scientifiques, qui disposent chacun de grands rendez-vous spécifiques, mais pas conjoints. La thématique du pôle de compétitivité NSL ainsi que sa forte dynamique (82 projets, 198 millions d’euros d’investissements autour de l’alimentation-santé) donne toute sa légitimité au nouveau congrès et salon lillois, qui a vocation à devenir un rendez-vous récurent. Rendez-vous donc en juin 2011. Hall dʼexposition, NutrEvent 4 Gipharmad flaire les marchés en amont Une entreprise avertie en vaut deux ! Gipharmad, structure de maintien à domicile, en est convaincue. Cette société est une émanation du groupement de pharmaciens Giphar, le plus ancien de France, qui regroupe 1350 professionnels. Créée en 1998 à Lille, Gipharmad propose sur le grand Nord de la France une large gamme de matériels médicaux permettant le maintien à domicile, depuis les lits motorisés aux fauteuils roulants en passant par les générateurs d’oxygène. Mais son offre intégrée va au-delà, par exemple jusqu’à la coordination de la mise en place des auxiliaires de vie. La société réalise un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros avec 14 salariés. Un marché de prédilection sur les EHPAD L’un de ses marchés de prédilection sont les établissements médicalisés pour personnes âgées, les EHPAD. “De 2005 à 2007, nous avons répondu à de nombreux appels d’offres, mais sans en remporter un seul, alors que nous répondions bien au cahier des charges avec une réponse adaptée en termes d’achats”, raconte Romain Watremez, directeur de Gipharmad. Explication ? Gipharmad répondait trop tard, alors que les marchés étaient déjà largement orientés. Un contact avec l’équipe d’Eurasanté convainc le dirigeant de modifier son approche de ce marché, en allant chercher l’information beaucoup plus en amont, dès la construction des EHPAD, grâce au “détecteur d’affaires”. Cet outil de veille et moteur de recherche est proposé gratuitement par Eurasanté. “Nous donnons les mots clés correspondant à notre activité, et le service identifie ainsi très tôt les projets. Nous faisons des sondages réguliers sur deux à trois semaines pour vérifier si la recherche reste pertinente, et nous adaptons si nécessaire avec de nouveaux mots clés ou de nouveaux secteurs”, explique Romain Watremez. Le dispositif permet à Gipharmad de se positionner très précocement auprès des mairies ou des promoteurs, dès qu’un dossier de permis de construire ou un acte officiel est publié. Résultat, Gipharmad est revenu par la grande porte dans les EHPAD. Signe de l’intérêt du détecteur d’affaires, la société lilloise, qui fait figure de tête de pont nationale, a ouvert ce service à ses collègues des autres régions. Siège social GipharMad Lille 5 ■ I N N O V AT I O N E T E X P O R T Le groupe textile Subrenat est un habitué de l’export, qui représente 60% de son activité, mais pas du tout du secteur bioSiège social à Mouvaux médical. Depuis l’an dernier, l’entreprise de Mouvaux a développé des textiles à propriété(s) antibactériennes dans le cadre du programme européen Flexifunbar. Un produit potentiellement très intéressant en milieu hospitalier pour réduire les infections nosocomiales, et qui conserve ses caractéristiques au fil des lavages en blanchisserie industrielle. Mais les marchés et les circuits sont très récents pour l’entreprise. “Le domaine de la santé en milieu hospitalier est, d’une certaine manière, nouveau pour nous, mais nous pratiquons depuis longtemps déjà, sur nos autres marchés, notre expertise en matière de textiles antibactériens et anti-acariens. Nous avons donc noué très rapidement des liens avec Eurasanté pour comprendre les marchés français et export”, explique Teresa de Oliveira, responsable R & D du textilien nordiste. Eurasanté a pris en charge des pré-études de marché pour la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne. En parallèle, Subrenat a également découvert Medica à Düsseldorf, salon incontournable de la santé en Europe, dans le cadre d’une mission Eurasanté. “Leurs équipes ont pris en charge les questions logistiques mais ont aussi préparé nos contacts. Medica ne fait pas partie de nos salons habituels, et c’est immense”, relève-t-elle. Résultat : la société n‘a pas encore conclu de marchés mais a acquis la conviction que son offre est techniquement pertinente. Reste à la cibler au mieux dans un univers fait de normes et d’appels d’offres. “Il y a un potentiel, mais c’est un travail de longue haleine. Nous devons créer nous-mêmes le marché”, analyse Teresa de Oliveira. A suivre ! Alicante veut optimiser le temps médical à l’hôpital Quel rapport entre une PME de 10 salariés et l’univers hospitalier et ses milliards d’euros de budget ? C’est peut être de la première que viendra une optimisation de la gestion des ressources du second. Alicante est une SSII née en 1999 de la recherche hospitalière au CHRU de Lille dont sont issus deux de ses fondateurs. La société a développé en dix ans une gamme de logiciels adaptés à ce monde d’une grande complexité, mais présentant de sérieux retards en matière informatique. “L’hôpital est un formidable concentré d’innovation. Mais sa complexité même explique ce retard dans les systèmes d’information. Ils sont difficiles à piloter et il faut définir les bons indicateurs permettant de prendre la bonne décision”, explique David Delerue, dirigeant de l’éditeur de logiciels. Le CHRU de Lille partenaire pilote La jeune société vient de se lancer dans le développement d’un nouveau produit innovant, baptisé Uptimis, dont une première version fut créée par le CHRU de Lille. Il s’agit d’un logiciel de planification du temps des ressources médicales ; en clair, il Hôpital Huriez, CHRU de Lille 6 Diagast à l’assaut du Moyen-Orient doit permettre d’optimiser la gestion du temps de travail des médecins partagés entre différents établissements. Un enjeu stratégique du fait de la réforme hospitalière en cours pour mutualiser les moyens et de l’importance économique des ressources humaines dans le fonctionnement de l’hôpital. Eurasanté a joué un rôle d’entremetteur dans ce projet, en organisant des rendez-vous avec des spécialistes du CHRU de Lille qui sera partenaire pilote. Le projet Uptimis soutenu par le Fonds Régional d’Innovation Le GIE a aussi porté une étude de marché afin d’identifier les Cap sur la péninsule arabo-persique pour Diagast. Le spécialiste des réactifs immuno-hématologiques, qui est aussi la toute première entreprise à s’être implantée sur le parc Eurasanté, a depuis cinq ans engagé un fort virage à l’export. Celui-ci pèse désormais 50% de son chiffre d’affaires global de 22 millions d’euros. Nouvelle destination visée : le Moyen Orient. Le salon de Dubaï ArabHealth est le rendez-vous incontournable du biomédical dans cette optique. “Dubaï est la plateforme qui permet d’accéder à l’ensemble du Moyen-Orient où nous sommes encore peu développés”, confirme Cédric Debonte, directeur export de Diagast. La société lilloise a donc choisi cette année d’être présente pour la deuxième fois dans ce salon. Mais le succès de ce rendez-vous international s’accompagne aussi d’une hausse des prix importante du coût des stands, mais aussi des chambres d’hôtel dans la capitale émiratie. D’une année sur l’autre, des entreprises ont subi une hausse de 100 euros par nuit pour une chambre, en réservant très tardivement. Aussi la société lilloise a-t-elle adopté très vite l’offre d’accompagnement d’Eurasanté cette année : grâce à son système de réservation groupée et très largement anticipée d’espaces de salon et de chambres, le coût est très fortement réduit pour l’entreprise participante. Mieux, le travail est mâché à l’avance. “Vous n’avez qu’à arriver sur votre stand, tout a été préparé. Vous venez juste avec quelques échantillons, et les derniers détails. C’est très confortable”, commente Cédric Debonte, satisfait du salon ArabHealth qui a ouvert de bonnes perspectives à l’entreprise sur plusieurs marchés. Diagast utilise aussi depuis trois ans le dispositif d’accompagnement d’Eurasanté pour Medica, un autre grand rendez-vous majeur du biomédical européen, à Düsseldorf. “Au début nous y allions seuls à travers un stand, mais nous nous sommes rendu compte qu’il n’était pas nécessaire de dépenser autant et qu’il suffisait d’être sur place”. Résultat, depuis trois ans, Diagast profite de la mission collective d’Eurasanté sur place. Et entend bien prolonger durablement cette mutualisation des coûts profitable à tous. attentes des utilisateurs et les produits existants chez la concurrence. Une étude concluante qui a conduit Alicante à se jeter à l’eau. Avec succès puisqu’elle a décroché le soutien d’Oseo au sein du fonds régional d’innovation (FRI) qui lui apporte 48 000 euros. L’objectif est de mettre en œuvre son logiciel dans quelques sites pilotes d’ici à la fin de l’année pour pouvoir le développer commercialement par la suite. Pas question de réaliser des prototypes de pointe dans un seul établissement mais inadapté aux autres : “Nous ne voulons pas faire des concept cars, mais des voitures de série”, lance David Delerue avec son sens de la formule. Stand Diagast sur ArabHealth Mabio surfe sur la croissance des cellules souches © Délégation à la communication CHRU de Lille Subrenat teste ses draps antibactériens à l’export ■ I N N O V AT I O N E T E X P O R T C’est de la société textile UTC à Tourcoing qu’est issue Mabio. Cette “spin off” du groupe lainier est née en 2001 à l’origine pour inventer une laine entièrement artificielle. Le projet n’a pas abouti mais Mabio est devenu en quelques années un spécialiste des biotechnologies et a mis au point, des dispositifs de culture de cellules souches plus performants et sécurisés que les procédés existants. Son produit a décroché le marquage CE et l’agrément pour les thérapies cellulaires en novembre 2006. Un savoir-faire plébiscité à l’export Déjà la jeune société vend son savoir-faire davantage à l’export qu’en France, puisqu’elle y réalise 60% de ses ventes. Dominique Malard, arrivé chez Mabio à l’été 2007, s’est immédiatement rapproché d’Eurasanté pour chercher des synergies et des soutiens. Le dirigeant de Mabio a ainsi pu être accompagné dans ses dépôts de brevets, mais aussi dans sa conquête des marchés extérieurs. Il a participé à un voyage collectif au salon Medica de Düsseldorf fin 2007, et il vient de participer en juin au salon Biomed Israël dans le stand commun d’Ubifrance, dans des conditions financières favorables. Mais pas seulement. “Eurasanté m’a préparé le salon en amont, en m’organisant une quinzaine de contacts, mais aussi en servant d’intermédiaire avec l’ambassade de France. Cela permet d’aller beaucoup plus vite et de se concentrer sur l’essentiel”, se félicite Dominique Malard. D’importants programmes de recherche Le temps s’accélère pour Mabio qui vient coup sur coup de conclure deux programmes majeurs de recherche. La société est chef de file du premier, portant sur la culture en flux des cellules endothéliales Cassette de culture cellulaire CLINIcell® 250 (vaisseaux sanguins). Baptisé Endoflow, labellisé par le pôle de compétitivité NSL auquel Mabio appartient désormais, le projet portera sur un investissement de 1,2 million d’euros sur trois ans (dont 460 000 € pour la start up nordiste). Il a le soutien de l’Agence Nationale de la Recherche qui doit officialiser son soutien en septembre. Un bonheur ne venant jamais seul, Mabio est aussi partie prenante d’un programme de recherche européen sur quatre ans, Adipoa, portant sur les cellules souches adipeuses. L’investissement atteint 11 millions d’euros dont 0,6 million pour Mabio. Les deux programmes débuteront en 2010. De quoi pérenniser la société et renforcer son équipe de quatre chercheurs aujourd’hui, tous bac + 8. Loin du textile traditionnel ! 7