Eurasanté Actus 01

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Eurasanté Actus 01
■ A C T U A L I T É D U PA R C
Le Parc Eurasanté grandit
encore et gagne en services
Né en 1996, le parc Eurasanté arrive à maturité avec 109 entreprises et organismes hébergés, soit 2400 salariés. Une masse critique
qui justifie l’apparition de nouveaux services
qui leurs sont destinés.
d’entreprises et de salariés pour pouvoir accueillir
un centre de services. Il y a un vrai besoin et les
hôteliers et restaurateurs montrent d’ailleurs un
grand intérêt pour notre projet”, note M. Lierman,
chargé du projet chez Nacarat. La maturité du parc
Cinq nouvelles implantations
depuis début 2009
L’offre de services s’étoffe
Ce volume justifie que le parc offre désormais de
nouveaux services à ses entreprises et leurs salariés.
Le promoteur Nacarat va bâtir quant à lui un important centre de services de 10 000 m2 au total, le long
de l’avenue Paul Doumer. L’ensemble comportera
un hôtel et une résidence hôtelière offrant 140
chambres au total, mais aussi un point d’accueil
annexe de la mairie de Loos et d’autres services.
Ce projet, dont le permis de construire doit être
déposé en juillet, pourrait ouvrir dans les 24 mois.
“Eurasanté a atteint une taille suffisante en nombre
© Laurent Mayeux
Projet Kidilys
Le parc Eurasanté va accueillir deux crèches
Les salarié(e)s du parc Eurasanté vont bientôt trouver sur place une solution pour leurs petites têtes blondes. L’IRD
planche sur la réalisation d’une conciergerie et d’une crèche interentreprises, d’une capacité de trente “berceaux”,
à travers une structure baptisée “Crèches et entreprises, le petit monde des grands”. Les terrains sont en cours
d’acquisition auprès de la Soreli. La crèche sera située près de BayerPharma.
A quelques centaines de mètres, une seconde crèche inter-entreprises nommée "Kidilys" (portée cette fois par
l’association Santélys et l’ARTS), ouvrira ses portes dès janvier 2010. De même capacité, elle accueillera les enfants
des salariés de structures du Parc Eurasanté et réservera 3 places pour l'accueil d'enfants porteurs de handicaps
ou atteints de maladies chroniques et d'enfants de parents malades, pendant leurs consultations à l'hôpital par
exemple. La crèche sera située sur le site de Santélys. Le projet architectural est novateur et offrira des
environnements intérieurs et extérieurs spécifiquement aménagés pour le développement et la sécurité des enfants.
Les entreprises intéressées peuvent d'ores et déjà contacter Romain Jarry, Chef de Projet, afin d'obtenir plus
d'informations et de procéder à la réservation de places : [email protected].
Le business center de Biolume
Biolume n’est pas que le spécialiste bien connu de l’éclairage médical, implanté sur le parc Eurasanté. C’est aussi
depuis 2007 une petite structure d’accueil de jeunes entreprises. Jean-Luc Claye, fondateur de Biolume, a investi
alors dans une extension supérieure aux besoins immédiats de sa société. Il a donc choisi de dédier une surface de
500 m2 à l’accueil de jeunes pousses liées au biomédical, qui partagent des services mutualisés (accueil, wifi,
secrétariat, courrier…), dans un concept de “plug and play”. “On vient avec son PC et on est immédiatement
opérationnel”, souligne le PDG. C’est Biodis, une filiale de Biolume dirigée par l’épouse de Jean-Luc Claye, qui
développe cette activité. Déjà une dizaine de sociétés sont passées par ce centre de services situé en zone franche,
qui héberge actuellement 6 entreprises et dix salariés. “Ils échangent entre eux, cela rompt la solitude du créateur.
Ce projet est aussi une manière de rendre à la création d’entreprise ce qu’on m’a donné à travers Nord
Entreprendre ou LMI quand j’ai créé Biolume”, souligne le PDG.
LʼIntelligence Economique et Stratégique au sein dʼEurasanté est cofinancée par lʼUnion Européenne.
LʼEurope sʼengage en Nord-Pas de Calais avec le Fonds européen de développement régional.
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InnoBioChips veut
faire grandir ses puces
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Evénement : NutrEvent
met les bouchées doubles
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Cellial et Gipharmad
à l’affût de l’information
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Innovation et export :
les entreprises témoignent
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De nouveaux services
pour le Parc Eurasanté
eurasantéactus
e u r a s a n t é
v o u s
Eurasanté Actus est votre
biannuel d’informations
sur les activités d’Eurasanté
et l’actualité de la filière
biologie santé nutrition en
Nord-Pas de Calais.
eurasantéactus
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Leblat et IBD : jeunes
pousses prometteuses
i n f o r m e
Editorial
BayerPharma Santé
© Laurent Mayeux
Les “champs de betterave” de Loos ont bien changé
depuis treize ans. Avec l’avènement du grand
bâtiment en forme d’officine de BayerPharma
Santé inauguré en mai dernier, ils se sont transmués
en un parc biomédical qui devient peu à peu un vrai
quartier de matière grise dans la métropole : pas
moins de 70 000 m2 de bâtiments dédiés aux entreprises ont poussé depuis les heures pionnières
d’Eurasanté. Malgré la crise, les implantations se
poursuivent, même si le rythme s’est calmé après le
record absolu de l’année 2007 avec ses 23 arrivants.
A la mi-année, le parc a déjà enregistré cinq implantations et quatre déménagements internes. Les nouveaux venus sont l’agence de biomédecine Nord, en
charge des greffes et des dons d’organes, l’Institut
de formation d’ergothérapie, basé à Berck et qui
ouvre une antenne à Lille, la fondation Digest
science et les sociétés Targéon (contre la maladie
d’Alzheimer) et IBD (maladies intestinales), toutes
deux incubées par Eurasanté. Au total, le parc, aménagé par la Sem Soreli, héberge aujourd’hui quelque
109 entreprises et organismes dédiés à la santé, soit
un total de 2 400 emplois. Et Bouygues Immobilier
réalise un nouveau bâtiment de 6000 m2 (mixte
bureaux-labos) qui devrait rapidement attirer de
nouveaux candidats à l’implantation.
Eurasanté s’accompagne aussi de projets structurants en termes de transports. D’abord, une ligne de
bus à haut niveau de services devrait desservir le
quartier dès 2010. Ensuite, à plus long terme, la ligne
de métro devrait être prolongée au-delà du CHRU.
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Supervision : Damien Pipart, responsable IES, Eurasanté
Rédaction : Olivier Ducuing, Journaliste
Mise en page : Eric Bury - Shaman
Tirage: 1 000 exemplaires
Parc Eurasanté - 310 avenue Eugène Avinée - 59120 LOOS
Pour ce premier numéro,
nous souhaitions revenir sur les principaux faits
marquants qui se sont déroulés au cours des
derniers mois dans le secteur Biologie Santé
Nutrition régional.
Nous avons choisi de vous donner la parole et
c’est au travers de témoignages de bénéficiaires
de l’offre d’Eurasanté que nous vous invitons à
vivre cette actualité. Le parc Eurasanté, véritable
vitrine de la filière régionale, continue ainsi sa
forte expansion et d’importants programmes
immobiliers sont actuellement en cours de
finalisation.
Le pôle Nutrition Santé Longévité, qui continue
d’afficher une dynamique forte en matière
de labellisation de projets collaboratifs, a en
parallèle réussi avec succès l’organisation de
la première édition de NutrEvent®. Les métiers
d’Eurasanté liés à la valorisation de la recherche,
que ce soit par la bioincubation ou encore
le transfert de technologies, continuent de
voir croître le nombre de projets détectés et
accompagnés, dont la plupart sont couronnés
de succès.
Enfin, les services d’Eurasanté en matière
d’accompagnement des entreprises de la filière
et d’intelligence économique et stratégique
montent encore en qualité, afin de toujours
mieux servir l’objectif commun de l’ensemble
d’Eurasanté : contribuer à la création de valeur
et d’emplois dans le Nord-Pas de Calais, et
placer Lille et sa région dans le peloton de tête
des clusters européens du domaine Biologie
Santé Nutrition.
En ces temps difficiles pour l’économie
régionale, la bonne forme de la filière apporte
une précieuse note d’optimisme !
Pierre DE SAINTIGNON,
Président du GIE Eurasanté
Juillet 2009 - N°1
Plus d’infos sur
www.eurasante.com
EuroBiO :
l’évènement de
la biotech européenne
En cette année 2009, EuroBiO propose un retour
aux fondamentaux. L’évènement majeur de la
biotech européenne s’impose désormais comme
la plateforme fédératrice de l’industrie et de
la recherche académique. Des outils pragmatiques sont développés cette année pour
répondre aux besoins du secteur des
biotechnologies : Convention d’affaires, Salon,
Convention de recrutement. Un programme de
workshops vient également apporter des
réponses aux problématiques du développement, du financement et de la conduite de
projets (Managing collaborative research and
licensing deals, Emerging Biocompanies issues,
Regulatory issues for bioproducts…).
Leaders de la Biotech et de la Pharma,
entreprises émergentes, investisseurs, structures
de transfert de technologies, acteurs de la
recherche académique ou encore sociétés de
conseil spécialisé trouveront en EuroBiO le
véritable levier de rencontre et d’échange pour
leurs futurs projets.
Du 23 au 25 septembre
à Lille Grand Palais.
www.eurobio-event.com
■ L’A C T U A L I T É D E S J E U N E S P O U S S E S
■ L’A C T U A L I T É D E S J E U N E S P O U S S E S
Leblat prend la parole
avec Eurasanté
InnoBioChips
veut faire grandir
ses biopuces
Inventeur d’une machine à parler portative, Fabrice Leblat a mûri son projet à travers le bioincubateur d’Eurasanté. Deux ans plus tard, la société est en pleine progression.
Qui a dit que le Nord-Pas-deCalais ne comptait pas de jeunes pousses prometteuses ? InnoBioChips est de celles là : lauréate du concours du ministère
de la recherche en catégorie émergence en 2008 ; lauréate de Lille Métropole
Initiative quelques mois plus tard, puis de Nord Entreprendre cette année ;
à nouveau distinguée par le concours européen Eurostar, dont elle est la
seule lauréate régionale…
Autant dire que l’entreprise portée par Vianney Souplet et Christophe Olivier affiche un
potentiel reconnu autour d’une technologie de biopuces issue des travaux de l’unité de
recherche UMR 8161 à l’Institut de biologie de Lille, sous la conduite d’Oleg Melnyk,
Directeur de recherche au CNRS. Ces puces sont capables de lire une masse d’informations médicales sur la base d’un seul échantillon. Depuis avril 2007, le projet est
porté en incubation par le bioincubateur Eurasanté. “Nous avons pu développer une
activité commerciale, bien positionner notre offre, définir notre stratégie et acquérir de
la visibilité grâce au bio-incubateur qui nous a pris en main. Je suis de formation scientifique, j’ai trouvé le management chez Eurasanté, mais aussi un vrai réseau”,
explique Vianney Souplet.
Les produits Leblat
www.leblatphone.fr
Question : Comment passer du stade de l’invention
géniale d’une machine à parler, primée au concours
Lépine, à une vraie aventure d’entreprise ? Fabrice
Leblat a trouvé sa réponse auprès du bio-incubateur
d’Eurasanté. Mieux, c’est l’équipe du bio-incubateur
qui a pris directement contact avec ce quadra de
Cambrai, inventeur d’une machine destinée à aider sa
fille atteinte de surdité dans sa vie quotidienne.
“Le Leblatphone” dispose d’un clavier phonétique
de 72 touches qui prononce les phrases tapées.
Mais un inventeur n’est pas un entrepreneur.
“J’ai été vraiment pris en main”, se réjouit
Fabrice Leblat. Huit mois durant, l’équipe
d’Eurasanté a mené à bien une étude de
marché en profondeur, explorant
jusqu’à l’étranger les produits
existants et les perspectives de
développement. Elle a aussi mis à
contribution son expérience et sa
connaissance de l’univers de la santé
pour identifier les possibilités de
financement spécifique. le bioincubateur a apporté en outre un
financement direct de 48 K€ en précréation par avances remboursables,
et a guidé les pas de Fabrice Leblat
pour lever d’autres fonds auprès
d’Oseo. Le bio-incubateura aussi
élaboré toute l’ingénierie financière
du montage de la future société
et son business plan complet,
jusqu’en année 3. L’équipe a aussi
coaché l’inventeur pour participer
au concours national du ministère
de la recherche pour les entreprises émergentes. Un
pari gagnant puisque le projet a été lauréat, et doté
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du même coup de 35 000 euros de subventions. “J’ai
pu financer 50% de mes dépenses de R & D pour
développer le prototype”, explique le dirigeant.
Quelques mois seulement après son premier prix au
concours Lépine, la société est créée en mai 2007,
dans la zone franche de Valenciennes. Avec un capital de 145 000 euros et Finorpa au tour de table, une
grande signature attirée par la qualité du
dossier mais aussi par
l’estampille Eurasanté.
Dans la foulée, la
SAS Leblat décroche
plusieurs prêts à taux
zéro (Val Initiatives, Total
Développement, Hainaut
Entreprendre), pour poursuivre son développement et
développer sa gamme et ses
logiciels. Désormais dotée d’un
réseau de distributeurs sur toute
la France, le Leblatphone connaît
un essor rapide : d’un chiffre
d’affaires nul en 2007, passé à
138.000 euros l’an dernier avec
un second produit commercialisé, les ventes devraient
tripler cette année, avec un effectif de 4 salariés, et une exploitation
déjà équilibrée. Et le dirigeant entend attaquer l’export à partir de
2010. En s’appuyant sur l’expertise
d’Eurasanté et les déplacements
collectifs sur des salons spécialisés.
IBD, des
paillasses
à la start up
UMR 795
La recherche régionale est riche de
pépites précieuses, potentiellement
intéressantes pour l’économie
marchande. C’est le cas de l’unité
mixte 795 (Inserm-Universite Lille 2
Droit et Santé- CHRU de Lille)
du Professeur Desreumaux,
une équipe de réputation mondiale
dans le domaine des maladies
inflammatoires chroniques
de l’intestin
(dire “MICI” pour les initiés).
Cette unité se partage entre recherche fondamentale sur les
mécanismes des MICI et contrats de prestation de recherche
pour les industriels de la pharmacie ou de l’agroalimentaire,
désireux de lancer des produits santé pour le confort
intestinal par exemple. Une activité économique qui pouvait
se prêter à la création d’une société. En 2005, le projet est
donc mis en incubation avec le soutien actif du GIE Eurasanté
et une enveloppe de 50 000 euros d’avances remboursables.
“Le bio-incubateur m’a aussi beaucoup guidé, encadré, fait
rencontrer des gens, accompagné. L’équipe a labouré le terrain
pour connaître la place de l’entreprise et étudier en détail
la concurrence”, se félicite Nghiep Truong Tan, président de
la Sas Intestinal Biotech Development (IBD). Riche d’une
expérience de 25 ans dans l’industrie pharmaceutique, ce
proche de Pierre Desreumaux depuis de longues années a
été engagé pour piloter l’aventure.
Début 2009, le projet sortait du bio-incubateur et la société de
droit privé IBD naissait en avril 2008, sous l’égide de ses
actionnaires parmi lesquels l’Université Lille 2 Droit et Santé,
au titre de la loi Allègre. IBD connaît depuis lors une montée
en régime régulière, en réalisant des travaux à la demande
pour ses clients de l'industrie pharmaceutique et agroalimentaire entre autres. Elle entend notamment s’inscrire
dans la dynamique du pôle de compétitivité NSL. “Nous
serons partenaires, notamment en répondant à des appels
d’offres pour des projets de recherche avec des unités
académiques”, explique le président de la société, qui compte
décrocher le statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI).
La structure compte aujourd’hui trois salariés dont deux
issus de l’équipe de Pierre Desreumaux et espère recruter
rapidement au rythme de l’accroissement de son chiffre
d’affaires. www.ibd-biotech.com
Déjà 100 000 Euros de chiffre d’affaires
C’est aussi la connaissance des procédures de l’équipe qui a permis à InnoBioChips de
remporter non seulement les lauriers mais aussi les subventions ou avances
remboursables liées aux concours. Dont 55 K€ via le programme Eurostar, abondé
par le conseil régional à hauteur de 40 K€. Une sécurité financière essentielle pour
cette entreprise de R & D, qui a pu jusqu’à présent se développer dans les biopuces à
façon pour le compte des laboratoires, sans pour autant ouvrir son capital. La société
(100 K€ de chiffre d’affaires, deux salariés) prépare aujourd’hui de nouvelles étapes
avec le lancement d’un programme de R & D pour développer des kits de diagnostic
et l’expansion de ses activités. Avant de migrer à moyen terme vers le parc Eurasanté.
www.innobiochips.fr
Christophe Olivier, fondateur associé
responsable R&D
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■ ÉVÉNEMENT
■ V E I L L E E T S T R AT É G I E
Nutrition-santé : NutrEvent
met les bouchées doubles
Cellial Technologies s’appuie
sur l’intelligence collective
On peut être une start up de pointe
dans son domaine et avoir besoin de regards experts sur son métier.
Cellial Technologies est une spin off de
l’université Artois Lens, créée, en 2001
avec quelques parrains prestigieux à son
tour de table, comme Inovam, Finorpa ou Nord-Innovation. La société est
spécialisée dans l’optimisation du développement de candidats médicaments à visée cérébrale. En clair, son modèle in vitro permet aux laboratoires
de gagner un temps précieux dans le choix de molécules destinées au
système nerveux central.
Cellial Technologies s’est en outre diversifiée dans l’industrie agroalimentaire,
proposant des tests sur l’effet bénéfique des produits sur le cerveau, mais
aussi dans la cosmétique : elle offre un modèle alternatif aux tests sur les animaux. Mais la société est une PME de 6 personnes très mobilisées sur leur
métier. Elle cherche donc des ressources et des liens à l’extérieur pour voir
plus large et plus loin.
Membre d’Eurasanté et issue de son bioincubateur, la société s’appuie sans complexe sur cet outil d’expertise collective.
Elle vient ainsi de participer à une journée de bio-coaching “veille et stratégie”
proposée gratuitement par Eurasanté.
“Il est important pour des scientifiques comme nous d’ouvrir notre horizon”,
explique Stéphane Nion, chef de projet chez Cellial Technologies. Plusieurs
cadres de l’entreprise ont assisté à différentes sessions de coaching. Une
journée consacrée au thème “définir son marché” a donné quelques clés
méthodologiques aux différentes entreprises présentes, avant une réflexion
plus spécifique à Cellial, menée avec des spécialistes d’Eurasanté : comment
évaluer le potentiel du marché, définir ses priorités, mais aussi son environnement concurrentiel. “C’est aussi l’occasion de rester en contact avec
l’agence de développement et le pôle de compétitivté NSL”, relève Stéphane
Nion, qui souligne que l’entreprise était présente au salon NutrEvent en
co-exposition sur le stand du pôle.
Conférence NutrEvent
Pari difficile avec la crise, mais pari tenu : la toute
première édition du salon NutrEvent organisée à Lille
Grand Palais a même dépassé les attentes de ses
promoteurs, le pôle de compétitivité Nutrition
Santé Longévité, Eurasanté, Lille Grand Palais et
Colloquium. NutrEvent 2009 est le premier événement professionnel en France consacré à la nutritionsanté à réunir tout à la fois un salon, un congrès, une
convention d’affaires et une convention de recrutement. Soit quatre rendez-vous en un seul, qui ont su
séduire quelque 1000 professionnels européens de
la nutrition santé sur la thématique du mariage entre
entreprises et chercheurs du secteur académique.
Le salon NutrExpo, avec ses 90 exposants, a permis
à des grands noms de la pharmacie ou de l’agroalimentaire de présenter leurs développements et
leurs innovations et de nourrir leurs démarches
commerciales.
NutrEvent incarne l’ “effet de réseau”
Le géant britannique Tate & Lyle, qui vient d’implanter un centre européen de R & D dans la métropole,
a immédiatement saisi l’opportunité de NutrEvent,
qui incarne “l’effet de réseau entre les entreprises et
les institutions de recherche que nous recherchons”,
explique son directeur Paul Cornillon. Le congrès
NutriConference a de son côté rassemblé 116 intervenants de haut niveau à travers un programme de
conférences sur deux jours. La convention d’affaires
NutriPartnering a suscité quant à elle pas moins de
500 rendez-vous d’affaires entre 180 entreprises et
centres de recherche. Enfin, une convention de recrutement baptisée NutriCareer a attiré 120 jeunes,
candidats plus expérimentés ou chercheurs.
21 nationalités présentes
NutrEvent est déjà très internationale pour son
premier millésime, puisque 21 nationalités étaient
représentées, pour l’essentiel européennes, mais les
Etats-Unis, le Japon ou la Tunisie étaient également
présents. NutrEvent semble donc avoir trouvé d’emblée son positionnement à l’articulation des salons
de l’industrie agroalimentaire et des congrès scientifiques, qui disposent chacun de grands rendez-vous
spécifiques, mais pas conjoints. La thématique du
pôle de compétitivité NSL ainsi que sa forte dynamique (82 projets, 198 millions d’euros d’investissements autour de l’alimentation-santé) donne toute
sa légitimité au nouveau congrès et salon lillois,
qui a vocation à devenir un rendez-vous récurent.
Rendez-vous donc en juin 2011.
Hall dʼexposition, NutrEvent
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Gipharmad flaire les marchés
en amont
Une entreprise avertie en vaut deux ! Gipharmad,
structure de maintien à domicile, en est convaincue.
Cette société est une émanation du groupement de
pharmaciens Giphar, le plus ancien de France, qui
regroupe 1350 professionnels. Créée en 1998 à
Lille, Gipharmad propose sur le grand Nord de la
France une large gamme de matériels médicaux permettant le maintien à domicile, depuis les lits motorisés aux fauteuils roulants en passant par les
générateurs d’oxygène. Mais son offre intégrée va
au-delà, par exemple jusqu’à la coordination de la
mise en place des auxiliaires de vie. La société réalise un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros avec
14 salariés.
Un marché de prédilection
sur les EHPAD
L’un de ses marchés de prédilection sont les établissements médicalisés pour personnes âgées, les
EHPAD. “De 2005 à 2007, nous avons répondu à
de nombreux appels d’offres, mais sans en remporter un seul, alors que nous répondions bien au
cahier des charges avec une réponse adaptée en
termes d’achats”, raconte Romain Watremez, directeur de Gipharmad. Explication ? Gipharmad répondait trop tard, alors que les marchés étaient déjà
largement orientés.
Un contact avec l’équipe d’Eurasanté convainc le
dirigeant de modifier son approche de ce marché,
en allant chercher l’information beaucoup plus en
amont, dès la construction des EHPAD, grâce au
“détecteur d’affaires”. Cet outil de veille et moteur de
recherche est proposé gratuitement par Eurasanté.
“Nous donnons les mots clés correspondant à notre
activité, et le service identifie ainsi très tôt les
projets. Nous faisons des sondages réguliers sur
deux à trois semaines pour vérifier si la recherche
reste pertinente, et nous adaptons si nécessaire
avec de nouveaux mots clés ou de nouveaux
secteurs”, explique Romain Watremez. Le dispositif
permet à Gipharmad de se positionner très précocement auprès des mairies ou des promoteurs, dès
qu’un dossier de permis de construire ou un acte
officiel est publié. Résultat, Gipharmad est revenu par
la grande porte dans les EHPAD.
Signe de l’intérêt du détecteur d’affaires, la société
lilloise, qui fait figure de tête de pont nationale, a
ouvert ce service à ses collègues des autres régions.
Siège social GipharMad Lille
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■ I N N O V AT I O N E T E X P O R T
Le groupe textile
Subrenat est un habitué de l’export, qui représente 60% de son
activité, mais pas du
tout du secteur bioSiège social à Mouvaux médical. Depuis l’an
dernier, l’entreprise de Mouvaux a développé des textiles à propriété(s) antibactériennes dans le cadre du programme
européen Flexifunbar. Un produit potentiellement très intéressant en milieu hospitalier pour réduire les infections
nosocomiales, et qui conserve ses caractéristiques au fil des lavages en blanchisserie industrielle.
Mais les marchés et les circuits sont très
récents pour l’entreprise. “Le domaine de
la santé en milieu hospitalier est, d’une
certaine manière, nouveau pour nous,
mais nous pratiquons depuis longtemps
déjà, sur nos autres marchés, notre expertise en matière de textiles antibactériens et anti-acariens. Nous avons donc
noué très rapidement des liens avec
Eurasanté pour comprendre les marchés
français et export”, explique Teresa de
Oliveira, responsable R & D du textilien
nordiste. Eurasanté a pris en charge des
pré-études de marché pour la France, la
Grande-Bretagne et l’Allemagne. En parallèle, Subrenat a également découvert
Medica à Düsseldorf, salon incontournable de la santé en Europe, dans le cadre
d’une mission Eurasanté. “Leurs équipes
ont pris en charge les questions logistiques mais ont aussi préparé nos
contacts. Medica ne fait pas partie de nos
salons habituels, et c’est immense”, relève-t-elle. Résultat : la société n‘a pas encore conclu de marchés mais a acquis la
conviction que son offre est techniquement pertinente. Reste à la cibler au mieux
dans un univers fait de normes et d’appels
d’offres. “Il y a un potentiel, mais c’est un
travail de longue haleine. Nous devons
créer nous-mêmes le marché”, analyse
Teresa de Oliveira. A suivre !
Alicante veut optimiser
le temps médical à l’hôpital
Quel rapport entre une PME de 10 salariés et l’univers hospitalier et ses milliards d’euros de
budget ? C’est peut être de la première que viendra une optimisation de la gestion des
ressources du second.
Alicante est une SSII née en
1999 de la recherche hospitalière au CHRU de Lille dont sont
issus deux de ses fondateurs. La
société a développé en dix ans
une gamme de logiciels adaptés
à ce monde d’une grande complexité, mais présentant de
sérieux retards en matière informatique. “L’hôpital est un formidable concentré d’innovation.
Mais sa complexité même
explique ce retard dans les
systèmes d’information. Ils sont
difficiles à piloter et il faut définir
les bons indicateurs permettant
de prendre la bonne décision”,
explique David Delerue, dirigeant
de l’éditeur de logiciels.
Le CHRU de Lille
partenaire pilote
La jeune société vient de se
lancer dans le développement
d’un nouveau produit innovant,
baptisé Uptimis, dont une première version fut créée par le
CHRU de Lille. Il s’agit d’un logiciel de planification du temps des
ressources médicales ; en clair, il
Hôpital Huriez, CHRU de Lille
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Diagast à l’assaut
du Moyen-Orient
doit permettre d’optimiser la
gestion du temps de travail des
médecins partagés entre différents établissements. Un enjeu
stratégique du fait de la réforme
hospitalière en cours pour
mutualiser les moyens et de
l’importance économique des
ressources humaines dans le
fonctionnement de l’hôpital.
Eurasanté a joué un rôle d’entremetteur dans ce projet, en organisant des rendez-vous avec des
spécialistes du CHRU de Lille qui
sera partenaire pilote.
Le projet Uptimis
soutenu par le Fonds
Régional d’Innovation
Le GIE a aussi porté une étude
de marché afin d’identifier les
Cap sur la péninsule arabo-persique pour Diagast. Le spécialiste des réactifs immuno-hématologiques,
qui est aussi la toute première entreprise à s’être implantée sur le parc Eurasanté, a depuis cinq ans engagé un fort virage à l’export. Celui-ci pèse désormais 50% de son chiffre d’affaires global de 22 millions
d’euros. Nouvelle destination visée : le Moyen Orient. Le salon de Dubaï ArabHealth est le rendez-vous
incontournable du biomédical dans cette optique. “Dubaï est la plateforme qui permet d’accéder à l’ensemble du Moyen-Orient où nous sommes encore peu développés”, confirme Cédric Debonte, directeur
export de Diagast.
La société lilloise a donc choisi cette année d’être présente pour la deuxième fois dans ce salon. Mais le
succès de ce rendez-vous international s’accompagne aussi d’une hausse des prix importante du coût
des stands, mais aussi des chambres d’hôtel dans la capitale émiratie. D’une année sur l’autre, des entreprises ont subi une hausse de 100 euros par nuit pour une chambre, en réservant très tardivement. Aussi
la société lilloise a-t-elle adopté très vite l’offre d’accompagnement d’Eurasanté cette année : grâce à son
système de réservation groupée et très largement anticipée d’espaces de salon et de chambres, le coût
est très fortement réduit pour l’entreprise participante. Mieux, le travail est mâché à l’avance. “Vous n’avez
qu’à arriver sur votre stand, tout a été préparé. Vous venez juste avec quelques échantillons, et les
derniers détails. C’est très confortable”, commente Cédric Debonte, satisfait du salon ArabHealth qui a
ouvert de bonnes perspectives à l’entreprise sur plusieurs marchés.
Diagast utilise aussi depuis trois ans le dispositif d’accompagnement d’Eurasanté pour Medica, un autre
grand rendez-vous majeur du biomédical européen, à Düsseldorf. “Au début nous y allions seuls à travers
un stand, mais nous nous sommes rendu compte qu’il n’était pas nécessaire de dépenser autant et qu’il
suffisait d’être sur place”. Résultat, depuis trois ans, Diagast profite de la mission collective d’Eurasanté sur
place. Et entend bien prolonger durablement cette mutualisation des coûts profitable à tous.
attentes des utilisateurs et les
produits existants chez la concurrence. Une étude concluante qui
a conduit Alicante à se jeter à
l’eau. Avec succès puisqu’elle a
décroché le soutien d’Oseo au
sein du fonds régional d’innovation (FRI) qui lui apporte 48 000
euros. L’objectif est de mettre
en œuvre son logiciel dans
quelques sites pilotes d’ici à la fin
de l’année pour pouvoir le développer commercialement par la
suite. Pas question de réaliser
des prototypes de pointe dans
un seul établissement mais
inadapté aux autres : “Nous ne
voulons pas faire des concept
cars, mais des voitures de série”,
lance David Delerue avec son
sens de la formule.
Stand Diagast sur ArabHealth
Mabio surfe sur la croissance
des cellules souches
© Délégation à la communication CHRU de Lille
Subrenat teste
ses draps
antibactériens
à l’export
■ I N N O V AT I O N E T E X P O R T
C’est de la société textile UTC à Tourcoing qu’est
issue Mabio. Cette “spin off” du groupe lainier est
née en 2001 à l’origine pour inventer une laine entièrement artificielle. Le projet n’a pas abouti mais
Mabio est devenu en quelques années un spécialiste des biotechnologies et a mis au point, des
dispositifs de culture de cellules souches plus
performants et sécurisés que les procédés existants.
Son produit a décroché le marquage CE et l’agrément pour les thérapies cellulaires en novembre
2006.
Un savoir-faire plébiscité à l’export
Déjà la jeune société vend son savoir-faire davantage
à l’export qu’en France, puisqu’elle y réalise 60%
de ses ventes. Dominique Malard, arrivé chez
Mabio à l’été 2007, s’est immédiatement rapproché
d’Eurasanté pour chercher des synergies et des soutiens. Le dirigeant de Mabio a ainsi pu être accompagné dans ses dépôts de brevets, mais aussi dans
sa conquête des marchés extérieurs. Il a participé à
un voyage collectif au salon Medica de Düsseldorf
fin 2007, et il vient de participer en juin au salon
Biomed Israël dans le stand commun d’Ubifrance,
dans des conditions financières favorables. Mais pas
seulement. “Eurasanté m’a préparé le salon en
amont, en m’organisant une quinzaine de contacts,
mais aussi en servant d’intermédiaire avec l’ambassade de France. Cela permet d’aller beaucoup
plus vite et de se concentrer sur l’essentiel”, se félicite Dominique Malard.
D’importants programmes
de recherche
Le temps s’accélère pour Mabio qui vient coup sur
coup de conclure deux programmes majeurs de recherche. La société est chef de file du premier, portant sur la culture en flux des cellules endothéliales
Cassette de culture cellulaire
CLINIcell® 250
(vaisseaux sanguins). Baptisé Endoflow, labellisé par
le pôle de compétitivité NSL auquel Mabio appartient désormais, le projet portera sur un investissement de 1,2 million d’euros sur trois ans (dont
460 000 € pour la start up nordiste). Il a le soutien
de l’Agence Nationale de la Recherche qui doit officialiser son soutien en septembre. Un bonheur ne
venant jamais seul, Mabio est aussi partie prenante
d’un programme de recherche européen sur quatre
ans, Adipoa, portant sur les cellules souches adipeuses. L’investissement atteint 11 millions d’euros
dont 0,6 million pour Mabio. Les deux programmes
débuteront en 2010. De quoi pérenniser la société
et renforcer son équipe de quatre chercheurs aujourd’hui, tous bac + 8. Loin du textile traditionnel !
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