Radio Vatican - Les Missionnaires du Sacré
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Ribat à Radio Vatican français - page : 1 Le cardinal Ribat de Papouasie-Nouvelle Guinée : mettre les périphéries au centre Le nouveau cardinal Sir John Ribat de PapouasieNouvelle Guinée - RV 18/11/2016 13:19 (Radio Vatican version anglaise) Le premier cardinal de Papouasie-Nouvelle Guinée de l’histoire, Sir John Ribat, se prépare à recevoir la barrette des mains du pape François avec une humilité et une simplicité qui en font une personne vraiment particulière. L’annonce de la nomination de l’archevêque de Port Moresby s’est répandue comme une traînée de poudre à travers la région du Pacifique où Ribat est l’actuel Président de la Fédération des Evêques Catholiques d’Océanie. Lors d’un passage à Radio Vatican, juste deux jours avant le consistoire, le futur-nouveau cardinal Ribat (qui, par ailleurs, a été anobli par la reine Elizabeth II cette année) a déclaré que même si la Papouasie-Nouvelle Guinée est l’endroit le plus éloigné qui soit du Siège de Pierre, sa nomination par le pape François le fait se sentir très proche… « Cela fait naître en moi un sentiment très fort de proximité dans le sens où, quand nous aurons à traiter de problèmes ou de questions particulières, il y aura quelqu’un qui pourra porter la voix de l’Eglise en Papouasie-Nouvelle Guinée, aux Îles Salomon et aussi dans les pays voisins » déclare le cardinal Ribat. Parlant avec passion des travaux qu’il dirige – en tant que Responsable du mouvement œcuménique en Papouasie-Nouvelle Guinée – pour le développement du dialogue œcuménique dans une région où un fort pourcentage de fidèles se réclame de diverses confessions protestantes, le cardinal affirme que « eux aussi partagent ce sentiment de proximité ». Le cardinal Ribat parle aussi de son expérience personnelle très profonde du dialogue et du partage avec d’autres confessions, étant lui-même issu d’une famille où beaucoup de ses proches sont de tradition méthodiste. Il déplore que catholiques et protestants vivent douloureusement leur impossibilité de partager la Sainte Communion durant la Messe mais cons- tate que, pour le moment, c’est ainsi qu’ils doivent vivre tout en avançant vers la Pleine Unité des chrétiens sur le chemin qui les conduit à une paix et une amitié durables particulièrement en cette période de l’histoire qui connaît tant de divisions et de conflits. Le cardinal Ribat confie que ses engagements œcuméniques pourraient être l’une des raisons pour lesquelles le pape François l’a choisi pour faire partie du collège des cardinaux. « Quand nous disons que l’Eglise Catholique est notre mère, nous devons être fidèles à notre nom en accueillant tout le monde », dit-il. Concernant les autres questions qu’il regarde comme les défis particuliers qu’il aura à relever, le cardinal parle des relations que la conférence des évêques dont il est membre entretient avec les musulmans – minoritaires dans cette zone géographique, mais qui ont été invités à partager leurs inquiétudes avec des représentants d’autres religions en cette période très difficile. « Avancer ensemble dans cette direction implique la volonté de bâtir la paix, de bâtir l’unité, et cela dans tous les domaines de l’existence. C’est pourquoi, dit-il, ces relations me tiennent très à cœur. » Le cardinal Ribat parle également du besoin d’offrir une bonne direction morale et spirituelle aux gens de cette petite nation qui est confrontée à l’exploitation et au trafic des êtres humains. Il affirme qu’il est possible, à une époque où la région du Pacifique souffre en première ligne des conséquences désastreuses du changement climatique, avec la hausse du niveau des mers qui force les populations insulaires à abandonner leurs maisons en quête d’un nouvel environnement où s’installer, que l’expérience de l’Eglise en Papouasie-Nouvelle Guinée offre une contribution précieuse à l’appel du pape à « protéger notre maison commune ». Il fait également le lien entre cette question et la question actuelle des migrations qui touche le monde entier, et il appelle les Nations Unies à redéfinir la notion de réfugié et à considérer celles et ceux qui sont profondément affectés par le changement climatique de la même manière Ribat à Radio Vatican français - page : 2 que celles et ceux qui fuient les persécutions ou les conflits. En commentant le fait que le pape François a « en quelque sorte rompu avec le protocole » de nomination des cardinaux en allant les chercher aussi loin dans les petits pays du monde (ceux que l’on ne considère pas comme jouant un rôle mondial lorsqu’il s’agit de prendre des décisions importantes ou de réaliser des investissements), le cardinal Ribat estime que cela n’exprime pas seulement la volonté du pape de favoriser l’inclusion de tous, mais aussi la manière dont l’Eglise aujourd’hui tourne son regard depuis le centre vers les périphéries. Et il affirme que les nations développées ont beaucoup à apprendre de nations plus petites et moins développées, pour ce qui concerne le mode de vie et la protection de l’environnement. Quand on lui demande ce qu’il va dire au pape François quand il le rencontrera pour la première fois, le cardinal Ribat répond qu’il apporte avec lui les salutations et une invitation à se rendre en Papouasie-Nouvelle Guinée de la part non seulement des catholiques du pays, mais de tous ses habitants ! Le cardinal Ribat a 59 ans. Il a été ordonné au sein de la congrégation des Missionnaires du Sacré-Cœur en 1985. Nommé en 2000 évêque auxiliaire puis en 2002 titulaire de Bereina en Papouasie-Nouvelle Guinée, il est devenu archevêque de Port Moresby en 2008. Non seulement, il devient le premier cardinal de Papouasie-Nouvelle Guinée de l’histoire, mais sa nomination représente aussi une première pour la congrégation religieuse des Missionnaires du Sacré-Cœur de Jésus. (Linda Bordoni*) *Traduit de l’anglais par Roland Douchin