LE JAZZ BE-‐BOP

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LE JAZZ BE-‐BOP
 LE JAZZ BE-­‐BOP Le bebop (ou be-bop ou, plus simplement, bop) est un style de musique qui est né et a
prospéré dans les années 1940 et 1950. Les premiers enregistrements datent de 1945. Les
thèmes de be-bop ont d'abord été joués avant d'être écrits.
Ce courant révolutionnaire est né de l'association de musiciens afro-américains qui, après
leurs obligations contractuelles dans de grands-orchestres, souhaitaient se libérer en
s'affranchissant de la discipline des big bands. Ces quêtes de liberté donnèrent lieu à des
formations plus réduites, laissant plus de liberté dans l'interprétation et plus d'opportunités
d'improviser des solos. Les premières expériences be-bop sont le fruit des sessions
de Thelonious Monk, Charlie Parker et Dizzy Gillespie.
Le be-bop se distingue des premières formes du jazz, le style dit "Mainstream", par
un tempo souvent très rapide, des phrasés dynamiques et des grilles harmoniques très
fournies (les accords changent toutes les mesures voire très souvent plusieurs fois par
mesure - cf. Anthropology de Charlie Parker).
Le style be-bop exige une bonne maîtrise technique de l'instrument ainsi qu'une bonne oreille
et une connaissance approfondie de l'harmonie pour laisser libre place à l'improvisation,
caractéristique principale du style. Les musiciens de be-bop n'hésitent pas à enfreindre les
lois, ou plutôt l'esthétique communément acceptée concernant l'harmonie ou la mélodie, en
explorant de nouveaux horizons. A Paris, en mars 1960, John Coltrane se fait même siffler à
l’Olympia par le public, incapable d’appréhender la modernité et le sens de ses
improvisations.
" J'ai toujours dit à mes musiciens de jouer d'abord ce qu'ils savent, puis au-delà .Tout peut
alors arriver, c'est là que survient le grand art, la grande musique". (Miles Davis in Miles,
L'autobiographie)
La section rythmique devient l'égale de la section mélodique, les mélodies se compliquent et
les harmonies s'imprègnent même de musique classique. Les "bopers" n'hésitent pas à
emprunter des thèmes à la variété et à l'histoire du jazz, en transformant leurs bases au
passage.
Charlie Parker
Thelonius Monk
Dizzy Gillespie
Miles Davis
Kenny Clarke
Charlie "Bird" Parker fait partie de ceux qui souhaitent dépasser les stéréotypes.
Accompagné de Dizzy Gillespie, du pianiste Thelonious Monk, du batteur Kenny Clarke et du
guitariste Charlie Christian, il ouvre un espace de liberté. Parker altère les partitions et joue
en décalage avec l'harmonie déployée par les autres musiciens. Le bop bouleverse la forme
mais aussi l'écoute du jazz.
Aujourd'hui encore, le bop peut s'avérer déconcertant pour l'auditeur non habitué. Pourtant le
style s'exporte et en 1948, on entend du bop en Europe. Le guitariste Django Reinhardt luimême électrifie sa guitare pour se produire avec les ténors du bop français, avant de se faire
le partenaire de Kenny Clarke. Cette insurrection sonore s'achèvera dramatiquement pour
beaucoup de ses musiciens, appelant une réaction. Elle ne tardera pas, puisque surgit le
"jazz froid", surnommé "cool jazz".
LES PLUS GRANDS COMPOSITEURS DE LA PERIODE BE-BOP : Dizzy Gillespie (trompette) Clifford Brown (trompette) Charlie Parker (saxophone alto) Miles Davis (trompette) Bud Powell (piano) Thelonious Monk (piano) Dexter Gordon (saxophone) Oscar Peterson (piano) Kenny Clarke (batterie) Charles Mingus (contrebasse) Paul Chambers (contrebasse) Pierre Michelot (contrebasse) Max Roach (batterie) Tadd Dameron (compositeur-­‐arrangeur-­‐pianiste) Sonny Rollins (saxophone ténor) John Coltrane (saxophones alto et ténor) QUELQUES PISTES D’ECOUTES Dizzy Gillespie : “Salt peanuts” “ A night in Tunisia “ Charlie Parker : album “The genius of Charlie Parker” avec Miles Davis/Dizzy Gillespie/Bud Powell Thelonius Monk : “Blue Monk” Bud Powell : “Un poco Loco “ “Cleopatra’s Dream” John Coltrane : “Afro Blue” “On green dolphin Street” Quelques possibilités d’exercices On peut reprendre un des thèmes cités au-­‐dessus, et jouer à le transformer, rythmiquement, puis ajoutant peu à peu des notes, jusqu’à ce qu’il devienne différent : une improvisation. Le thème peut passer d’un élève à un autre et rebondir, chacun apportant sa nouvelle pierre à l’édifice. Cet exercice peut être repris en groupes de 4 ou 5 élèves travaillant sur des thèmes différents. Ils peuvent être accompagnés par d’autres élèves aux percussions qui pourront aussi improviser à partir du rythme de base du thème. Chacun peut à son tour reprendre la mélodie du thème en Scat et broder sur cette dernière en ajoutant des notes, des appoggiatures, des pics aigues aux sons de basse, on peut même y ajouter des chœurs pour un effet « cathédrale » qui donne de la puissance à la musique et à la voix. Par petits groupes, mais de façon prévue à l’avance, un élève peut diriger le groupe, impulser le tempo, départ de la mélodie tutti ou par un élève, et improvisations au fil des « caprices » du chef d’orchestre avec des retours au thème pour redonner un cadre. L’exercice se conclut par le thème (pour avoir une fin propre). Cet exercice peut s’accompagner d’élèves aux percussions qui doivent suivre et aider la section mélodique de l’orchestre et aussi enrichir le morceau de courtes improvisations. 

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