La mission de l`OIM en République Démocratique du Congo et sa
Transcription
La mission de l`OIM en République Démocratique du Congo et sa
IOM International Organization for Migration OIM Organisation Internationale pour les Migrations OIM Organización Internacional para las Migraciones OIM RDC Avenue Nioki 113, commune de la GOMBE Kinshasa - RDC Phone : +243 810 325533 E-mail : [email protected] Site : www.iom.int La mission de l’OIM en République Démocratique du Congo et sa stratégie 2012 - 2013 Stratégie de l’OIM en RDC Stratégie de l’OIM en RDC 20 Page de couverture : Mission d’évaluation dans la province de organise des activités génératrices de revenus pour les familles Kasaï Oriental, près de Tshikapa, non loin de la frontière avec policières et civils vulnérables grâce à un financement américain). l’Angola. La collecte des données biographiques et biométriques des poli- 1 ciers à Goma financée par l’Union Européenne. Le bâtiment admiPage 1: Un convoi de réfugiés angolais part du centre de transit nistratif de l’école de Kashusha, construite dans le cadre de projets de Kimpese (province du Bas-Congo) géré par l’OIM. Le service communautaires autour des camps FARDC du Sud-Kivu. d’immigration congolais (DGM) et le HCR vérifient l’identité des En haut, le camp de formation FARDC de Lukusa près de Kisan- réfugiés. Les sachets en plastic distribués par l’OIM contiennent gani réhabilité par l’OIM avec des fonds britanniques et canadiens. des provisions pour le voyage : la pâte de manioc (chikwangue) et En bas, distribution de documents aux réfugiés angolais qui ren- une boîte de sardines. trent chez eux - les convois vers l’Angola sont organisés à partir de la ville de Kinshasa, à partir du centre de transit de Kimpese (pro- Page 2 : L’OIM a facilité, grâce à un financement japonais, la mise vince du Bas-Congo) et à partir du centre de transit de Dilolo (pro- en place et la formation de la police des frontières à l’est du pays. vince du Katanga), pour le HCR. A Kasumbalesa, les données des Un de quatre containers bureau installés à l’île d’Idjwi en face du voyageurs qui passent la frontière avec la Zambie sont collectées Rwanda, avec un bateau de patrouille. et transmises aux autorités centrales grâce à un logiciel développé par l’OIM (projet financé par la Suisse). Page 5 : Un travailleur à Hombo au Sud-Kivu reçoit son paiement. Pour une période de transition limitée, l’OIM a décidé de réaliser Page 12 : Affiche d’une campagne de sensibilisation sur les risques des constructions en régie. de la migration irrégulière, financée par la Belgique. Page 6 : L’OIM a suggéré l’établissement d’un comité de pilotage Page 13 : Le vice-ministre de l’Intérieur, le chef de l’unité Réforme pour la gestion intégrée des frontières. Dans une réunion à Goma, du Secteur de Sécurité de la Monusco et le chef de la mission de les services concernés choisissent un plan type pour un nouveau l’OIM en RDC lors d’un atelier sur la gestion intégrée des frontières poste frontière abritant tous les services qui sera construit par l’OIM à Kinshasa en 2010. à Kasindi avec un financement américain. Page 14 : Un poteau qui n’a pas changé depuis cinquante ans Page 7 : Les travaux au camp Saïo à Bukavu en 2010. 1038 annonce l’entrée au « Congo belge » entre Kimbata (Angola, pro- appartements ont été construits par l’OIM au Sud-Kivu avec un vince de Uige) et Kimpangu (RDC, province du Bas-Congo). Une financement des Pays-Bas, 300 militaires additionnels meilleure intégration régionale, l’intensification des échanges entre peuvent être logés dans des nouveaux dortoirs. les pays de la région et une gestion des frontières qui balance un contrôle efficace avec une simplification des procédures contribu- Page 8 : Discussions devant l’emplacement du nouveau marché de rons à la croissance des économies. Nyamunyunyi avec les représentants du Ministère de la Défense, le corps de Génie FARDC, le PNUD, le comité local de développe- Page 15 : Les militaires issus du processus de brassage ont vécu ment et l’OIM. pendant des années dans des tentes. Les photos montrent une partie du camp Saïo et le nouveau camp de Nyamunyunyi, au Sud- Page 9 : Kimpese, janvier 2012, une angolaise attend de monter Kivu, financé par les Pays-Bas. sur un bus affrété dans le cadre de l’opération de rapatriement des réfugiés angolais. Page 16 : Les terrains mis à disposition de l’OIM pour les logements des policiers sur les axes de stabilisation du plan STAREC Pages 10 et 11 : sont quelquefois problématiques. L’OIM a reçu un financement Côte gauche, de haut en bas : suédois pour construire des logements sur 12 sites au Nord Kivu et Les enfants devant la nouvelle école construite par l’OIM dans le au Sud Kivu mais cherche encore des cofinancements. cadre d’un programme UNICEF à Imese. Le nouveau bâtiment administratif de Bikoro construit dans le cadre du Programme Page 17 : Le recensement de tous les policiers de la RDC et la d’Appui à la Décentralisation et du Développement local (PADDL) mise en place d’un logiciel de gestion des ressources humaines du PNUD. La vidéosurveillance au bâtiment qui abrite le départe- de la police est un élément essentiel de la réforme du système de ment des ressources humaines de la Police Nationale Congolaise à sécurité financé par l’Union Européenne. L’expérience de l’OIM Kinshasa. pourrait servir à la réforme de la fonction publique toute entière. Côte droit, de haut en bas : L’ouverture d’urgence de la route Dungu-Doruma, dans le district de Page 18 : l’OIM favorise la participation des femmes sur les la Haut-Uélé, en 2010. L’association composée de femmes vulnéra- chantiers. bles et épouses de policiers devant le nouveau sous-commissariat de Ngote (territoire de Mahagi) construit par l’OIM (en Ituri, l’OIM Page 19 : Un convoi entre Kimpese et la frontière angolaise, sur la renforce la capacité de la police dans la lutte contre les violences route principale Kinshasa-Matadi. sexuelles, rapproche les familles des policiers avec la population et I. Introduction La migration, tout en étant à la base un phénomène millénaire, est certainement une des questions clés du 21ème siècle. Avec la mondialisation et un monde de plus un plus interdépendant, la mobilité des populations est devenue un phénomène inévitable qui affecte la vie économique et sociale de chaque pays et de chaque région. Puisque les phénomènes migratoires suscitent des réactions diverses et souvent opposées parmi les populations locales, la gestion des migrations est devenue une préoccupation centrale pour tous les gouvernements. C’est dans ce contexte que se situe le travail de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et son but de contribuer à des migrations humaines et gérées d’une manière équilibrée et au bénéfice de tous. Le rôle de l’OIM est d’assister les gouvernements à maximiser les bénéfices de la migration tout en minimisant leurs effets négatifs, et à contribuer à la coordination de la gestion des migrations au niveau national et régional. Stratégie de l’OIM en RDC Stratégie de l’OIM en RDC 2 II. Le mandat et la mission de l’OIM Le travail de l’OIM en général se base sur son énoncé de mission : « L’OIM pose le principe selon lequel les migrations s’effectuant en bon ordre et dans le respect de la dignité humaine sont bénéfiques pour les migrants et la société ». En tant que principale organisation internationale dans le domaine de la migration, l’OIM agit avec ses partenaires de la communauté internationale en vue de : • contribuer à relever concrètement les défis crois sants que pose la gestion des flux migratoires, • favoriser la compréhension des questions de migration, • promouvoir le développement économique et social à travers les migrations, et • œuvrer au respect de la dignité humaine et au bien-être des migrants. Le 7 juin 2007, le Conseil - c’est-à-dire l’organe directeur de l’OIM qui réunit les représentants des Etats membres, au nombre de 132 actuellement - a adopté la résolution n°1150 (XCIII), approuvant le document de stratégie susmentionné : « L’OIM a pour but premier de faciliter la gestion ordonnée et respectueuse de la dignité humaine des migrations internationales. S’appuyant sur son savoir-faire et son expérience, dans le respect des mandats des autres organisations internationales et en coordination avec elles, elle doit poursuivre son rôle d’organisation mondiale chef de file dans le domaine de la gestion des migrations. L’Organisation continuera de traiter le phénomène migratoire dans une perspective holistique intégrale, notamment du point de vue de ses liens avec le développement, afin d’en tirer tous les avantages possibles et d’en atténuer les effets négatifs. Pour y parvenir, agissant à la demande des Etats Membres ou en accord avec eux, l’OIM mettra essentiellement l’accent sur les activités suivantes: 19 Stratégie de l’OIM en RDC 18 Stratégie de l’OIM en RDC 23. La migration et l’écologie Contribuer à la compréhension des liens entre population, écologie, changements climatiques, dégradation de l’environnement et phénomènes migratoires et promouvoir et mettre en œuvre les mesures qui diminuent les effets négatifs des changements climatiques sur la mobilité humaine, et augmentent la capacité des communautés de lutter contre la dégradation de l’environnent. L’OIM a déjà commencé récemment à coopérer avec l’UNESCO, les autorités provinciales et l’administration des parcs nationaux (ICCN) avec le but de trouver des solutions alternatives pour les populations qui vivent illégalement dans le parc national de la Virunga, site du patrimoine mondial en péril. 24. L’intégration des aspects genre Contribuer au respect des droits spécifiques des filles, garçons, femmes et hommes concernés par la migration et intégrer les aspects spécifiques du genre dans la programmation de l’OIM. Une stratégie en 12 points Aussi au niveau de ses recrutements et pendant la mise en œuvre de ses programmes, l’OIM s’efforce d’avoir un équilibre dans la composition de ses équipes – un équilibre entre femmes et hommes, mais aussi un équilibre national et régional. • Fournir des services sûrs, fiables, souples et efficaces par rapport à leur coût aux personnes ayant besoin d’une assistance internationale en matière de migration. 25. Une approche pragmatique et flexible •. Offrir aux Etats, aux organisations intergouvernementales et non gouvernementales et à d’autres parties prenantes des conseils spécialisés et un appui en matière de recherche, de coopération technique et d’opérations, de façon à renforcer les capacités nationales et à faciliter la coopération internationale, régionale et bilatérale en matière migratoire. Maintenir la capacité d’écoute et la volonté de réagir d’une manière flexible et pragmatique. L’OIM n’est pas une organisation bureaucratique mais une structure flexible. Elle a la capacité de réagir rapidement mais réduit ses effectifs dès que les projets se terminent et sa présence ne s’avère plus nécessaire. • Renforcer la gestion humaine et ordonnée des migrations et le respect effectif des droits humains des migrants, conformément au droit international. • Contribuer au développement économique et social des Etats par la recherche, le dialogue, la mise au point et la réalisation de programmes liés aux migrations et ayant pour objet de tirer tous les avantages possibles des migrations. • Aider les Etats, les migrants et les communautés à relever les défis de la migration irrégulière, notamment par la recherche et l’analyse des causes profondes, par le partage d’informations et la propagation de meilleures pratiques, et par la recherche de solutions privilégiant le développement. • Servir de pôle de référence essentiel en ce qui concerne l’information sur les migrations, la recherche, les meilleures pratiques, ainsi que la collecte, la compatibilité et l’échange de données. • Promouvoir, faciliter et appuyer le débat et le dialogue sur la migration à une échelle tant régionale que mondiale, notamment à l’occasion du Dialogue international sur la migration, aux fins de favoriser la compréhension des opportunités qu’elle offre et des défis qu’elle pose, d’aider à déterminer et à élaborer des politiques efficaces permettant de relever ces défis, et de recen ser les approches globales et les mesures susceptibles de faire progresser la coopération internationale. • Aider les Etats à faciliter l’intégration des migrants dans leur nouvel environnement et à susciter l’engagement des diasporas, entre autres comme partenaires du développement. • Prendre part aux réponses humanitaires coordonnées dans le contexte des dispositions interinstitutions en la matière et fournir des services de migration dans d’autres situations de crise ou d’après-crise, s’il y a lieu, selon les attentes des personnes concernées, contribuant par là à leur protection. • Entreprendre des programmes facilitant le retour volontaire et la réintégration des réfugiés, des personnes déplacées, des migrants et autres personnes ayant besoin de services internationaux de migration, en coopération avec d’autres organisations internationales compétentes s’il y a lieu, et en tenant compte des besoins et des préoccupations des communautés locales. • Aider les Etats à mettre au point et à réaliser des programmes, des études et des expertises techniques visant à lutter contre le trafic illicite de migrants et la traite des personnes, notamment des femmes et des enfants, d’une manière conforme au droit international. • Appuyer les efforts des Etats dans le domaine de la migration de main-d’œuvre, notamment en ce qui concerne les mouvements de courte durée, et d’autres types de migration circulaire. 3 Stratégie de l’OIM en RDC Stratégie de l’OIM en RDC 4 17 Le mandat institutionnel de l’OIM repose sur quatre domaines clé : •Migration et développement ; •Migration Assistée ; •Migration Régulée ; •Migration Forcée. En parallèle, l’OIM travaille sur des thèmes transversaux y inclus la migration et la santé, les politiques migratoires et les dialogues sur la migration, les statistiques et la recherche, les programmes d’information sur la migration, et d’autres. Les sujets critiques comme les changements climatiques et de l’environnement, les droits des migrants, le genre, HIV/SIDA et d’autres sujets critiques sont inclus dans la programmation de l’OIM. GESTION DE LA MIGRATION Migration et Dévelopment • Retour de nationaux qualifiés Migration Assistée • Cadres et ouvriers • Etudiants et stagiaires Migration Régulée • Visas, autorisations d’en trée et de séjour • Gestion des frontières Migration Forcée • Asile et réfugiés • Réinstallation • Rapatriement • Echange de savoir-faire • Regroupement familial • Transferts de fonds • Recrutement et placement • Applications technologiques • Déplacés internes • Communautés outre-mer • Documents • Transition et réadaptation • Aide au retour et à la • Programmes de micro-crédits • Formation linguistique réintégration • Ex-combattants • Assistance ciblée • Orientation culturelle • Lutte contre la traite • Plaintes et indemnisation • Fuite et apport de cerveaux • Services consulaires • Lutte contre le trafic illicite • Elections et référendums • Migrants bloqués à l’étranger Activités Transversales Coopération technique et renforcement des capacités Droits des migrants et droit international de la migration Données et recherche Débat politique et orientations Coopération régionale et internationale Information et éducation Migration et santé Sexospécificité Intégration et réintégration En ce qui concerne les migrations forcées, il faut noter que l’OIM est un acteur qui assiste dans la gestion des conséquences des migrations forcées mais n’est pas impliquée dans des mouvements forcés de populations. Dans la lutte contre la migration irrégulière, l’OIM aide les Etats à réaliser des solutions de retour volontaire, tout en reconnaissant aussi le droit de chaque Etat de refouler et d’expulser des personnes d’origine étrangère dans le cadre du respect de leur législation et des standards internationaux des droits humains si ces personnes ne remplissent pas les conditions pour entrer dans un pays de destination, si elles ont violé la législation de ce pays, si elles ne sont pas protégées en tant que réfugiés et si elles ne peuvent pas être régularisées. 19. La migration et le développement En étroite coopération avec les institutions bénéficiaires, les partenaires gouvernementaux et la mission de l’OIM en Belgique, contribuer au développement de la phase V du projet MIDA (Migration et Développement en Afrique). Dans le cadre de la phase IV du projet MIDA, l’OIM met en œuvre 24 projets en RDC, au Rwanda et au Burundi soutenus par des experts de la diaspora dans le domaine de la santé, de l’éducation et du développement rural. La phase V du projet MIDA sera développée en 2012. Cette participation en forme d’expertise et d’investissements est mentionnée dans le Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (DSCRP). Pour canaliser les efforts de la diaspora, le gouvernement a créé en 2006 la Direction des Congolais de l’Etrangers au sein du Ministère des affaires étrangères, et des projets de l’OIM ont été développés à l’appui de sa direction et de la Maison des Congolais de l’Etranger (MCDEM). En 2012, l’OIM aidera la MCDEM à développer une stratégie institutionnelle à long terme. 22. La migration et la santé 20. La migration du travail Développer les capacités du Ministère de l’Emploi, du Travail, et Prévoyance Sociale de développer des programmes de migration du travail pour les travailleurs congolais désirant travailler légalement à l’étranger. L’OIM a l’intention de développer des programmes de migration régulière avec ce ministère. Beaucoup de pays de transition ont des programmes de promotion de l’emploi à l’étranger et offrent aux jeunes des formations qui les rendent compétitifs sur le marché du travail mondialisé. 21. Les congolais de l’étranger Favoriser la participation des congolais de l’étranger à la reconstruction et au développement de la RDC. Ouvrir une unité médicale à l’intérieur de la mission de l’OIM en RDC avec le but de soutenir les efforts de combattre le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme dans le contexte de la mobilité des populations. Avec l’ouverture d’une unité médicale, la mission de l’OIM en RDC sera en mesure de s’engager plus activement dans le cadre du projet régional PHAMESA (Programme on Health and Mobility in East and Southern Africa) développé par le bureau régional de l’OIM à Pretoria. Cette unité permettra de promouvoir l’accès des migrants à la santé et également de continuer à renforcer les capacités dans le domaine psychosocial dans les régions post-conflictuelles. Stratégie de l’OIM en RDC 16 16. Le soutien à la présence de la police dans les régions post-conflictuelles Continuer à construire des postes de police et des logements pour les policiers dans les régions qui étaient affectés par des conflits pour assurer la protection des populations et de ses biens et permettre le déploiement des autres services de l’Etat. L’OIM a notamment besoin d’un financement additionnel pour finaliser la construction de 425 logements pour des policiers et leurs familles dans les deux Kivus. 17. La lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre Contribuer à la lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre par la formation des policiers et par la construction de postes de police avec un espace réservé aux femmes et aux enfants. L’expérience positive de l’OIM dans le district d’Ituri (voir encadré) peut être répliquée dans d’autres parties de la RDC et développée. Stratégie de l’OIM en RDC 5 A mentionner aussi l’expertise institutionnelle de l’OIM dans les programmes de compensation et dans les programmes de sensibilisation visant la population y inclus les auteurs des violences. L’OIM propose aussi de mobiliser les musiciens congolais dans la sensibilisation de la population et a élaboré une proposition concrète et soutenue par le Ministère du Genre. 18. L’appui à la réforme du secteur de sécurité et à la gestion des ressources humaines de la police nationale Continuer à contribuer à la réforme du système de gestion des ressources humaines de la Police Nationale Congolaise par des projets de suivi qui permettront la distribution de cartes de service aux policiers, le démarrage du système de gestion dynamique qui permettra entre autres la mise en retraite et l’inclusion du personnel nouvellement recruté, et la séparation de la chaîne de paiement de la chaîne de commandement. La méthodologie développée et mise en œuvre avec succès par l’OIM pourra être répliquée pour un recensement de tous les fonctionnaires étatiques de la RDC et la mise en place d’un système de gestion des ressources humaines pour la fonction publique toute entière. III. L’Organisation Internationale des Migrations en République Démocratique du Congo 1. Résumé L’OIM a le statut d’une mission diplomatique en RDC depuis la signature d’un accord de Siège entre la RDC et l’OIM le 30 juin 2001. L’OIM fait partie de l’équipe pays des Nations-Unies où elle jouit du même statut qu’une organisation spécialisée des Nations-Unies. En début de l’année 2012, la mission de l’OIM a des bureaux à Kinshasa, Goma, Bukavu, Kisangani, Bunia et Gemena et compte 10 collaborateurs internationaux et 70 collaborateurs nationaux. 2. Le rôle de l’OIM dans la gestion des migrations Dans le domaine des politiques migratoires, l’OIM est disposée à contribuer au développement d’une politique migratoire de la RDC explicite et basée sur une bonne connaissance des réalités - d’où l’intérêt de comprendre les phénomènes migratoires à travers le recensement de la population, par des statistiques sur le passage aux frontières, sur les congolais à l’étranger et sur la population étrangère en RDC, et par des recherches spécialisées sur des phénomènes comme le trafic des migrants et la traite. Le rôle dans le domaine des politiques migratoires restera un rôle technique et de facilitation. La RDC • pays aux dimensions presque continentales avec 9 pays voisins et plus de 10,000 km de frontières • 4e pays au monde en nombre de déplacés internes (migration forcée), • le dernier pays du monde en termes de développement humain, • le pays avec la deuxième plus grande force de maintien de la paix dans le monde • un Etat fragile, • pays où un flux migratoire mal géré à partir de 1994 a déclenché une crise de l’Etat dont les effets se font sentir jusqu’à ce jour, • pays avec des infrastructures de transport extrêmement faibles et où les grandes villes et la concentration des populations se situent à la périphérie, dépendantes d’échanges transfrontaliers, • pays sans données précises sur sa population nationale et étrangère. Stratégie de l’OIM en RDC 6 Dans le domaine de la gestion des migrations, l’OIM vise à maintenir son rôle d’expert dans le domaine de l’intégration régionale, notamment en ce qui concerne la facilitation des mouvements, et d’appui technique dans le domaine de la gestion des frontières. Ces dernières années, l’OIM a géré des programmes qui ont eu pour objectif de créer des infrastructures pour la police des frontières nouvellement créée et pour former ses agents. D’autres programmes ont assisté le service d’immigration « Direction Générale de Migration (DGM) » à introduire une base de données des entrées et des sorties des voyageurs dans les postes frontière les plus importants. Plus récemment, l’OIM a suggéré et appuyé la création d’un comité de pilotage pour la gestion intégrée des frontières qui regroupe les cinq services gouvernementaux affectés aux frontières et leurs ministères de tutelle respectifs. L’appropriation du concept de la gestion intégrée des frontières aura comme effet une meilleure répartition des ressources en permettant d’abriter tous les services dans un bâtiment de poste frontière commun et de favoriser un meilleur échange d’informations et une meilleure coopération opérationnelle entre les services au niveau national, provincial et local. L’OIM recommande aussi l’adoption de procédures qui combinent le contrôle étatique (identification des Stratégie de l’OIM en RDC personnes qui traversent les frontières) et la facilitation des mouvements (circulation rapide et sans tracasseries aux postes frontière). L’OIM propose d’assister le gouvernement dans sa tâche de prendre la direction dans la recherche de solutions durables pour les déplacés internes qui, en tant que citoyens, ont le droit de rentrer chez eux, de s’intégrer dans leur lieu de déplacement, ou de s’installer ailleurs dans le pays, mais aussi, si possible, d’être dédommagés si ils ont perdu leurs biens ou leurs possessions. Dans certaines parties du pays qui ont connu des conflits fratricides et où une réconciliation parait difficile ou impossible, l’OIM propose d’étudier la possibilité d’une réinstallation dans une autre région à l’intérieur de la RDC pour une partie des populations concernées. 15 13. Le soutien au renforcement des structures étatiques la promotion d’activités génératrices de revenus, et la formation professionnelle des jeunes. Contribuer à l’installation de structures étatiques et à la formation des acteurs étatiques dans les régions qui auparavant étaient concernées par les conflits armés. L’OIM en RDC a développé des projets dans ce sens à l’est de la RDC et espère qu’ils seront financés. 15. Le casernement des militaires La mission de l’OIM considère qu’il est important de continuer à appuyer le déploiement des structures étatiques dans les régions ex-conflictuelles. L’OIM continue à proposer une intervention pour limiter le phénomène des refoulements de citoyens congolais dans des conditions souvent inhumaines à travers une information sur les risques de la migration irrégulière et des brochures d’information sur la législation du pays voisin dans les régions frontalières concernées et par une assistance à la réinsertion socio-économique pour des migrants vulnérables. Continuer à construire de logements pour les des militaires issus des processus de brassage et de leurs familles souvent démunies par des équipes mixtes de militaires et civils en renforçant les capacités du corps de Génie FARDC. Entre 2009 et 2011, l’OIM a construit des logements pour 1038 militaires et leurs familles et des dortoirs pour 300 militaires non mariés dans le plus grand chantier de logements de la RDC en ce début de siècle. Le casernement constitue une condition importante pour augmenter la discipline L’OIM continuera en 2012 et 2013 son projet mis en œuvre en étroite collaboration avec l’unité Etat de droit de la MONUSCO qui vise à donner un appui à la justice militaire dans cinq provinces de l’est de la RDC. 14. L’appui à la résolu tion de conflits et au développement communautaire dans les régions du retour Contribuer à une situation qui facilite le retour des personnes déplacées et des réfugiés à travers de projets visant la réhabilitation communautaire et la subsistance et incluant la résolution de conflits fonciers, et réduire les abus contre la population civile. L’OIM aimerait continuer la construction du camp Nyamunyunyi à Bukavu qui peut encore être agrandi. Stratégie de l’OIM en RDC 14 Stratégie de l’OIM en RDC 10. La coopération technique et la gestion des frontières Assister le gouvernement de la RDC dans sa tâche de mettre en place un contrôle étatique le long de ses frontières, de construire des postes frontières, d’harmoniser les lieux et les heures d’ouverture de ces postes avec les pays voisins, de favoriser l’échange d’informations et la coopération entre les services dans le sens d’une gestion intégrée des frontières, et d’introduire des procédures qui combinent le contrôle étatique (identification des personnes qui traversent les frontières et sauvegarde dans une base de données centrale) et la facilitation des mouvements (circulation rapide et sans tracasseries aux postes frontière). Prochainement, l’OIM procédera à la construction de postes frontière à Zongo (Equateur), Kamako (Kasaï Occidental) et Ishasha (Nord-Kivu) selon des plans inspirés par le comité de pilotage pour la gestion intégrée des frontières qui regroupe les représentants des services concernés et de leurs ministères de tutelle respectifs avec des financements des gouvernements américain et belge et avec une contribution du service d’immigration congolaise (DGM). 11. Le soutien aux organismes d’intégration régionale Contribuer à la libre circulation des personnes et des biens par un appui technique aux 3. La contribution de l’OIM à la stabilisation et la reconstruction de la RDC organismes d’intégration régionale dont la RDC fait partie. La RDC est membre de la SADC (Southern African Development Community), de la CEEAC (Communauté économique des Etats d’Afrique Centrale), la CEPGL (Communauté des Etats des Pays des Grands Lacs), la COMESA (Common Market for Eastern and Southern Africa). Le Plan Cadre des Nations Unies pour l’Assistance au Développement (UNDAF) 2013-2017 inclut l’objectif proposé par l’OIM de renforcer les mécanismes d’intégration régionale et de gestion des migrations / frontières. La contribution de l’OIM à la stabilisation et la reconstruction est importante surtout à l’est de la RDC. Elle consiste dans les activités suivantes : 7 • l’appui à la justice militaire, et finalement • un large programme pour renforcer la capacité de la police de lutter contre les violences sexuelles dans le district d’Ituri en province Orientale. • la démobilisation de groupes armés, • le casernement des militaires intégrés, A cela, il faut ajouter le rôle dans la reconstruction d’écoles dans les régions ex-conflictuelles de la province de l’Equateur en étroite collaboration avec • le déploiement de la police d’intervention rapide dans les zones ex-conflictuelles, • l’ouverture de routes dans les régions affectées par les activités de groupes armés, • la construction de bâtiments administratifs, de postes de police et de logements pour les policiers, d’un tribunal et d’une prison sur les six axes prioritaires du programme STAREC • la construction des cinq centres de négoces pilote qui serviront de base pour la reprise du contrôle gouvernemental sur les activités minières dans les deux provinces du Kivu, l’UNICEF, et, au niveau national, le projet d’appui à la réforme du système de sécurité, notamment par un projet de réforme de la gestion des ressources humaines de la Police Nationale Congolaise qui a permis de recenser les policiers en RDC sur tout le territoire de la RDC et de sauvegarder des renseignements biographiques et biométriques sur eux, afin de constituer une base de données de tout le personnel de la police qui sera gérable grâce à un logiciel de gestion de ressources humaines. Ceci permettra à terme une division entre la chaîne de commandement et la chaîne de paiements. 12. L’appui à la stabilisation dans les régions post-conflictuelles Continuer à soutenir les efforts de stabilisation de la communauté internationale dans les régions post-conflictuelles de la RDC. L’OIM continuera à coopérer avec le gouvernement et la MONUSCO pour mettre en œuvre le plan STAREC. En 2012, l’OIM terminera la phase pilote de la mise en place les centres de négoces pour rendre de nouveau possible un contrôle étatique sur les minerais exploités auparavant par des groupes armés ou des éléments criminels à l’intérieur de l’armé gouvernementale, grâce à un projet financé par USAID. Stratégie de l’OIM en RDC Stratégie de l’OIM en RDC 8 Il faut mentionner que le rôle de l’OIM ne serait pas possible sans un excellent partenariat avec le gouvernement national, les gouvernements provinciaux, l’exécutif des districts, les autorités locales, la police, l’armée, la MONUSCO, et les organisations partenaires tels le PNUD, UNOPS, UNICEF, UNHCR, et d’autres. développer et faire financer des projets qui correspondent aux besoins du pays, aux priorités des bailleurs, à sa propre capacité institutionnelle. Année Financements Projets Dépenses 4. Le financement de l’OIM 2009 16,216,299 14,790,189 L’OIM en tant qu’institution se finance d’abord par des contributions de ses Etats Membres. Ces contributions contribuent au fonctionnement du Siège de l’OIM à Genève et des bureaux régionaux de l’OIM. Au niveau mondial, plus de 95% des dépenses de l’OIM se financent par des projets. 2010 20,115,151 21,011,825 2011 28,940,496 28,536,396 Les bureaux pays de l’OIM - comme la mission de l’OIM en RDC - dépendent entièrement du financement de projets. Pour continuer à jouer son rôle institutionnel en RDC et pouvoir atteindre ses objectifs, la mission de l’OIM en RDC dépend de sa capacité de 5. Les partenariats de l’OIM L’OIM a la volonté de sauvegarder, renforcer et développer les partenariats avec les autorités nationales, provinciales et locales, les bailleurs, les agences de développement, la MONUSCO et les agences du système des Nations-Unies, les ONG internationales, la société civile de la RDC, les universités et les chercheurs, et le secteur privé. la migration. Dans beaucoup de pays à forte émigration, des centres de ressources pour les migrants ont aidé les émigrants à avoir des informations objectives et moins d’illusions sur la migration et ont contribué au respect de leurs droits. 8. L’appui au développement d’une politique migratoire Assister le gouvernement de la RDC dans le développement d’une politique migratoire équilibrée dans l’intérêt des populations, des émigrés, des immigrés et de la croissance économique. La formulation d’une politique nationale par rapport aux phénomènes migratoires relève de la souveraineté nationale – mais l’OIM peut donner un appui en partageant son expérience institutionnelle et en facilitant la discussion. Pour ce type d’assistance, l’OIM peut rendre disponible des fonds institutionnels (appelés « Fonds 1035 »). Une politique migratoire peut couvrir des sujets comme l’entrée et la sortie des étrangers, le séjour et le travail des ressortissants étrangers, les conditions de naturalisation, la relation avec les congolais de l’étranger y compris la protection de leurs droits, la possibilité de faciliter les mouvements et les échanges 13 commerciaux dans le cadre d’organismes sous-régionaux. Dans la recherche et dans l’adoption de politiques migratoires, l’OIM propose de collaborer surtout avec les institutions étatiques mais également avec le parlement, les universités et la société civile. 9. L’appui au développement de la législation dans le domaine de la migration Assister dans le développement d’une législation qui correspond à une politique migratoire explicite et aux obligations internationales de la RDC comme Etat partie de la Convention des Nations Unies sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille et de la Convention des Nations Unies sur le Crime Transnational Organisé et ses protocoles additionnels sur le trafic des migrants et la traite. Le projet de lutte contre la traite qui est mis en œuvre actuellement a déjà une composante qui permettra d’organiser un séminaire avec le parlement et des experts en législation. D’autres initiatives de l’OIM dans ce domaine suivront. Stratégie de l’OIM en RDC 12 Stratégie de l’OIM en RDC 9 IV. Les objectifs de la mission de l’OIM en RDC en 2012 et 2013 1. La recherche Contribuer à ce que la RDC dispose de statistiques fiables sur sa population nationale et étrangère et sur les mouvements à travers ses frontières pour permettre une meilleure compréhension des phénomènes migratoires. L’OIM prévoit de renforcer des activités de recherche en RDC et le dialogue avec le monde universitaire, les autorités nationales et les secrétariats exécutifs des organisations d’intégration régionale sur les statistiques sur la population et la migration. 2. Les mouvements Assister les migrants légaux y compris les réfugiés qui ont trouvé un pays d’accueil tiers par des informations, de l’orientation culturelle, des examens médicaux fiables et l’achat de billets à prix avantageux. 5. L’assistance aux migrants refoulés vulnérables Assister les migrants refoulés de pays voisins et victimes de harcèlement, de violence et/ou de viol dans leur traitement médical et leur réhabilitation psychologique, dans leur retour à leur lieu d’origine et dans leur réinsertion socio-économique. L’OIM cherche un financement pour exécuter des projets avec cet objectif le long de la frontière angolaise et surtout dans la province du Kasaï Occidental, où des expulsions de congolais dans des conditions inhumaines ont attiré l’attention de la communauté internationale. Ces projets pourront inclure une composante d’information sur la législation angolaise pour assurer que les migrants congolais qui passent la frontière ne tombent pas dans le piège de la migration irrégulière. 6. La lutte contre la traite Basée sur une bonne connaissance du phénomène et des mécanismes de la traite (transfrontalière comme interne), contribuer à sa prévention, à la protection des victimes, à l’assistance aux victimes, et finalement contribuer à des sanctions contre les auteurs de la traite par un appui au développement de la législation et aux capacités institutionnelles d’enquête et de poursuite. Un séminaire national pendant le premier semestre de l’année 2012 servira à la présentation d’une recherche sur la traite réalisée par l’OIM et à la discussion sur l’organisation de la lutte contre la traite avec le gouvernement et toutes les organisations intéressées à cette question. Au courant de l’année, l’OIM proposera la création d’un groupe de travail gouvernemental de lutte contre la traite et l’élaboration d’un plan de travail contre la traite. 7. L’information et la sensibilisation L’OIM informe les migrants et les migrants potentiels sur les risques liés à la migration irrégulière et à la traite et sur leurs droits et obligations dans les pays hôtes. Elle peut aussi organiser des campagnes contre la xénophobie, contre les stéréotypes raciaux ou ethniques, et contre les violences basées sur le genre et contre les mineurs. La dernière campagne de l’OIM en RDC avec le titre Keba na ba ngulistes en 2010 a été un succès grâce à la collaboration avec un groupe de théâtre. Pendant la première moitié de 2012, la mission de l’OIM réalisera un projet de Renforcement des capacités de la Maison des Congolais de l’Etranger (MCDEM) et promotion d’un débat objectif sur la migration en RDC financé par le gouvernement suisse, le projet inclut des débats thématiques sur En 2012, l’OIM prévoit l’ouverture d’une unité médicale au sein de l’OIM en RDC. 3. L’assistance au retour volontaire et à la réinsertion Organiser le retour volontaire de migrants, réfugiés et déplacés internes dans des conditions humaines et dignes et faciliter leur réinsertion socioéconomique en partenariat avec les gouvernements et des agences partenaires. En 2012, l’OIM en RDC restera engagée dans un programme de retour volontaire en étroite collaboration avec le HCR et la Commission Nationale des Réfugiés pour plus de 40,000 réfugiés angolais qui se trouvent encore en RDC et qui souhaitent rentrer dans leur pays d’origine. 4. La recherche de solutions durables pour les personnes déplacées Contribuer au respect du droit des personnes déplacées à une solution durable (retour vers leur lieu d’origine, intégration dans leur lieu d’acceuil ou solution alternative à l’intérieur du pays dans les cas où les deux premières possibilités ne sont pas envisageables). Les solutions passent d’abord par une bonne connaissance de la situation (ce qui peut signifier un recensement des populations concernées, l’identification de leurs intentions, le dialogue avec les populations locales) et un appui au gouvernement qui devra avoir le leadership dans le développement de stratégies de solutions durables. Ensuite par une mise en œuvre de solutions pilote qui incluent une assistance directe aux personnes déplacées et la population d’accueil. Présentation graphique faite par : LONGI est une organisation non gouvernementale qui a pour mission de former, informer pour la transformation de l’homme en vue d’un développement durable.