L`ubérisation de la santé est en marche
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L`ubérisation de la santé est en marche
Prochaine soirée Arobasanté : « L’audace: Quand l’art est une réponse aux challenges d’aujourd’hui » Revue de presse n°5 – 8 janvier 2016 Bonne année 2016 et qu’Arobasanté soit plus que jamais un lieu d’échange et de réflexion sur l’avenir En ce début d’année, je vous propose de revenir sur l’article de Philippe Rollandin paru dans « La lettre de Galilée » du 26 octobre. Abonnement et accès disponible pour tous. http://www.lalettredegalilee.fr/luberisation-de-la-sante-est-en-marche/ L’ubérisation de la santé est en marche Extraits Aucun secteur ne semble à l’abri de "l’ubérisation". Après le tourisme et l’hôtellerie "ubérisés" par Airbnb et Booking, d’autres professions - à priori plus à l’abri parce que réglementées - sont touchées par le phénomène, comme par exemple les notaires. Un site internet – testamento.fr – propose, pour quelques dizaines d’euros, de créer son testament et de le faire ensuite enregistrer par un notaire, réduit ainsi à l’état de poinçonneur des Lilas…. La médecine pourrait-elle connaître une telle évolution et les médecins devenir les poinçonneurs des Lilas du stéthoscope ? Ce scénario est possible et des éléments tendant à sa réalisation se mettent en place. Il existe depuis plusieurs années des sites proposant des consultations en ligne mais il s’agit en réalité de conseils médicaux et non de consultations. Le fait nouveau est que plusieurs initiatives pourraient déboucher sur la mise en place de véritables consultations 2.0. D’abord, Google teste depuis plusieurs mois des consultations online avec webcam et tchat direct entre le médecin et le patient, un acte médical d’autant plus pertinent si le patient a fait séquencer son génome par Google… En France, l’assureur Axa propose, dans le cadre de sa complémentaire santé d’entreprise, un service de consultations online à ses 2,2 millions d’assurés. Au bout du fil ou de la tablette, 29 généralistes urgentistes assurent des consultations ne nécessitant pas d’examen clinique. Mais ils peuvent prescrire des traitements, transmettre l’ordonnance à un pharmacien et envoyer le tout au médecin traitant, lequel n’a d’autre choix que de prendre acte de cette téléconsultation. Et le risque est encore plus large. Les assureurs pourraient faire dépendre les couvertures d’une assurance santé au respect de normes comportementales et de règles de vie. Le groupe Malakoff-Médéric, le poids lourd de l’assurance santé complémentaire semble entrer discrètement dans cette logique. Il propose à ses assurés de lui transférer leurs données de santé recueillies par les objets connectés… qui enregistrent le rythme cardiaque, la tension ou indiquent le nombre de pas parcourus. En échange de ces informations, l’assureur donnera des conseils santé et fera, selon sa propre expression, du coaching santé. Sympa, non ? L’industrie pharmaceutique développe des alliances avec l’industrie numérique organisant la convergence de la chimie et du sicilium…. Confère les accords entre Google et Novartis ou Sanofi…. …Et les médecins dans ce big bang du big data ? Cette révolution marque à l’évidence un transfert de pouvoir des médecins vers les assureurs parce que, détenteurs de l’information, ceux-ci pourront imposer les pratiques et les choix thérapeutiques au médecin qui aura pour seule responsabilité de valider ces décisions. NDLR : Et la VM ?