Maison de poupée d`Henrik Ibsen

Petit bijou d'avant-garde que cette pièce, qui en plein XIXème
siècle remet en question la place d'une femme au sein d'une
société dominée par l'homme. Du grand art Monsieur Ibsen, et
l'on comprend aisément que cette pièce en trois actes ait été
inscrite au registre international " Mémoire du Monde " par
l'UNESCO.
Histoire étonnante que celle de Nora, comblée comme il se doit
par son époux l'avocat Meller. Ils vivent heureux selon les
conventions du mariage qu'impose la société bourgeoise. Elle ne
veut rien faire qui déplaise à son mari ; il va devenir directeur de
banque. Il s'adresse à elle en lui donnant de gentils noms
d'oiseau. Elle est choyée comme une poupée.
Nora a contrevenu, une fois, aux règles morales et sociales de la
société de bourgeois moyens où elle est née et où elle s'est
mariée, par amour. Par amour, le " prodige " dont il sera
question jusqu'au dernier mot de la pièce. Elle n'a pas douté un
instant, dans son cœur ni qu'elle avait eu raison d'agir ainsi, ni
que, si le secret venait à se dévoiler, elle serait immédiatement
pardonnée…
Maison de poupée d’Henrik Ibsen
(1828 – 1906)
Parce qu'Henrik Ibsen envoie en pleine face une bombe dans
les convenances sociales de son époque, c'est un grand artisan
de la cause féministe qu'il convient de saluer comme il se doit et
de remercier, pour cette porte, qu'à sa façon en 1879, il a essayé
d'ouvrir, et qui ne trouvera la pleine ouverture qu'un siècle plus
tard, avec la libération sociale des femmes dans les années
1960-70. C’est un peu pour cela que j’ai voulu situer notre
reprise de cette pièce juste avant cette libération en 1967.
Résumé :
Nora, Henri et Rank, l’ami de la famille, sont réunis dans
l’intérieur bourgeois des Meller un jour de Noël. La vie s’y
déroule dans un bonheur apparent et repose sur un doux
équilibre balançant entre, d’un côté, des sentiments
sincères d’amour et d’amitié, et de l’autre, des petits
mensonges et secrets guidés par les intérêts personnels,
des rapports de force. Tout cela reposant sur un ordre et
des règles implicites qui se sont instaurés depuis toutes ces
années de vie commune.
Ce foyer est à l’aube d’un chamboulement radical : Henri
vient d’être nommé directeur de la banque et va prendre
ses fonctions dans les jours à venir.
C’est alors que deux « connaissances » font leur apparition
: d’abord Kristine la
« vieille » amie de Nora, veuve esseulée à la recherche
d’un travail, et qui va devenir la confidente de Nora lors du
drame qui va suivre ; et puis Cotard, employé de la banque
en passe d’être licencié par Henri une fois qu’il en aura pris
la direction. Cotard va chercher à garder sa place en
faisant « chanter » Nora… Quelques années auparavant,
celle-ci lui a emprunté secrètement, une grosse somme
d’argent afin de sauver Henri d’une grave maladie, somme
qu’elle rembourse en douce, grâce à des économies faites
sur l’argent du ménage. Or il s’avère que la caution
paternelle qu’elle avait donnée en gage à Cotard est un
faux et celui-ci menace de dévoiler l’affaire sur la place
publique, ce qui mettrait en péril la nouvelle position
d’Henri et par conséquent le mariage de Nora. Celle-ci
essaye alors d’influencer son mari pour qu’il renonce à ce
licenciement … en vain.
Elle tente de rembourser avant terme l’emprunt en se
tournant vers leur ami
Rank, mais quand elle « découvre » que celui-ci la désire
sans oser le dire depuis des années, elle renonce… Le
licenciement de Cotard devient effectif… et celui-ci décide
alors de passer à l’acte en déposant dans la boîte aux
lettres un courrier relatant toute l’affaire à Henri. Le
compte à rebours a commencé…
Nora, avec l’aide de Kristine va retarder au maximum le
moment de la découverte de ce courrier et vivre les
derniers moments de sa vie conjugale. Ni l’intervention de
Kristine qui va se « donner » à Cotard, ni l’annonce de la
mort prochaine de leur ami Rank n’empêcheront
l’explication entre les deux époux …
Au-delà de l’inévitable affrontement qui s’annonce entre
elle et son mari, Nora va faire le constat de la véritable
nature de sa relation avec Henri et en arriver à la
conclusion.
Distribution :
Nora Meller.…………………………………….Claire Hardy
Henri Meller………………………….……Jean-Luc Kaced
Nicolas Cotard ………………………….Bernard Li Vigni
Kristine Linde…………………………Anne-Marie Kaced
Dr Rank …………………………….…….. Philippe Rebout
Mise en scène - Claire Hardy