GABARIT DOSSIERR VAD h
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GABARIT DOSSIERR VAD h
Spécial VAD Marianne Deparis Présidente de La Botte Chantilly “Le site internet est un moyen supplémentaire de satisfaire notre client” TPE-PME : quand le Web devient votre directeur export L’Internet est une chance pour les petites et moyennes entreprises pour se trouver une clientèle à l’international. Marketing, prospection, ventes : le Web ouvre des opportunités loin de ses bases et à moindres frais... à condition de se faire accompagner ! U Commerce extérieur : le gisement des PME/PMI 32 Pourtant le chantier à l’international est encore devant nous : les pouvoirs publics, les observateurs économiques ou les agences ou institutions spécialisées – comme CCI International FACE - OCTOBRE 2007 - N°194 dans notre région - se battent et ne cessent de mettre en avant le gisement potentiel dans le domaine du commerce extérieur que représente nos petites et moyennes entreprises. La France sait vendre de la haute technologie, des Airbus, des centrales électriques, des métros, etc. En clair, ce sont surtout les grandes entreprises qui exportent alors qu’on pourrait beaucoup mieux faire si le secteur des petites et moyennes entreprises se dotait d’un savoirfaire international. Des freins existent et ils sont légitimes. Le chef d’entreprise, homme à tout faire ne peut consacrer du temps - et de l’argent - aux déplacements étrangers. Craintes diverses (dispersion des compétences, vol des procédés, coûts...), méconnaissance de l’international, faiblesse de la R&D et de la veille économique : la liste est longue des motifs qui empêchent de franchir le pas. Pourtant, des solutions existent : «Dans un contexte de mondialisation où les TPE-PME doivent faire face à une compétition de plus en plus forte, l’accès à l’information devient un enjeu stratégique. Il est devenu indispensable de mettre à la disposition des entreprises des réseaux d’information performants, simples et personnalisables et d’apprendre à chaque TPEPME à les utiliser», affirme avec conviction Suite p.37 ▼ n célèbre bottier lillois ne pouvait plus étendre sa seule surface commerciale. La qualité de ses produits, l’élaboration d’une stratégie de niche (grandes marques de chaussure en demi pointures pour les Français de l’étranger !) lui ont ouvert des perspectives significatives de faire évoluer son chiffre d’affaires. Autre exemple : une petite entreprise agroalimentaire, à la limite de la Somme et du Pas-de-Calais, spécialisée dans le foie gras commence à tailler des croupières à une marque célèbre évoquant l’aristocratie. Le secret de sa réussite : la vente par Internet sur le Nouveau Continent, en Grande-Bretagne ou ailleurs en mettant en avant le savoir-faire de la gastronomie française, un thème porteur ! Dans les deux cas, le petites entreprises n’auraient jamais pu s’offrir les services d’une direction Export ou même d’un simple directeur commercial. «Sans notre site internet, nous n’aurions pas de clients qui trouvent chaussures à leurs pieds de par le monde!». Marianne Deparis à la tête de La Botte Chantilly depuis 15 ans, est fière d’énumérer ses clients lointains dont les commandes arrivent de Finlande, du Japon, d’Australie, des Pays Baltes ou des Etats-Unis… Suivant les périodes, 40 à 130 colissimo quittent quotidiennement le magasin lillois. La création du site internet en 2001(« la-bottecom») a rendu possible un tel développement. Une étape essentielle, à l’image de celle qui a marqué la création de l’espace enfants en 1993 (La Bottine). «C’était l’année durant laquelle nous avons relancé le catalogue. C’est un vecteur d’images essentiel», témoigne-t-elle en poursuivant : «d’abord conçu pour lancer notre rayon enfants, nous avons décidé de l’élargir aux chaussures adultes !» Le catalogue existe désormais sous sa forme actuelle depuis 1998. Les commandes passées à partir du site représentent environ 20% environ du chiffre d’affaires global de la société en 2007. Sur les 20 salariés, quatre s’occupent en permanence du site, de son actualisation comme des relations avec la clientèle. «Pour certains de nos clients, le site leur permet de faire leur première sélection avant de pousser la porte du magasin. Son existence rassure d’ailleurs une partie de nos internautes qui apprécient d’entendre une voix dans un point de vente virtuel», précise Marianne Deparis. Créé en 1890 à Lille, l’enseigne s’est spécialisée à l’origine dans la fabrication sur mesure de bottes d’équitation pour les officiers de garnison. Aujourd’hui, La Botte Chantilly a franchi toutes les étapes du marketing, tout en évitant la dispersion. « Nous n’avons jamais voulu créer de succursales. Plutôt que de nous disperser, nous avons préféré nous concentrer sur notre première implantation», explique Marianne Deparis. Internet est un véritable phénomène de société auquel personne ne peut échapper : c’est pourquoi elle réfléchit à encore mieux exploiter son fichier clients… « Mais nous préserverons toujours ce qui a fait la réputation de notre maison : disposer de produits de qualité, souvent à diffusion limitée et introuvable ailleurs en offrant le maximum de services à notre clientèle ! «Car on est des professionnels de la vente de chaussures», conclut Marianne Deparis. La VAD un moyen de se développer, mais pas une finalité. FACE - OCTOBRE 2007 - N°194 35 ▼ Spécial VAD Stéphane Nakache, responsable «Projet Développement TPE-PM» au siège du Groupe La Poste. Face à ces constats, la Direction des Activités du courrier international de La Poste a souhaité «aider, accompagner ces PME durant leur phase de développement par le biais de services à valeur ajoutée. Devenir «le partenaire» des PME, être le seul acteur postal à proposer une offre complète de services. Notre souci est de créer de nouveaux produits et services pour aider au développement du media courrier en s’appuyant de plus en plus sur les nouvelles technologie de l’information et de la communication», poursuit-il. Aller à l’essentiel Stéphane Nakache est aussi responsable de la «plate-forme export» du groupe La Poste. Il s’agit d’un outil gratuit pour les PME et désormais pour les TPE, ces très petites entreprises de 1 à 9 salariés qui, souvent par leurs marchés de niche et leur spécificité, peuvent se lancer dans l’aventure internationale. Pour cela, il faut aller à l’essentiel selon M. Nakache qui annonce une nouveauté «Notre site www.laposte-exportsolutions.com est un espace accessible gratuitement enfin dédié à l’export et sans obligation d’abonnement. C’est un outil d’accompagnement et de développement pour les TPE/PME unique où elles trouveront des solutions, des services, des conseils…». En d’autres termes, l’opérateur public, qui fait du «middle market» sa clientèle privilégiée par le biais de l’Internet, met à disposition un véritable service commercial export dans négliger pour autant les services spécialisés publics ou parapublics comme «CCI International», le Conseil régional, la Direction régionale du Commerce Extérieur etc. car des liens permettent des renvois vers ces compétences spécialisées. «Il s’agit d’une offre export compétitive et réactive avec, par exemple, des études et fiches élargies à 42 pays à partir de ce mois d’octobre. Et si la TPE est convaincue du bien fondé de notre approche elle pourra souscrire à «Module 3» qui propose de véritable services qui couvrent toute la chaîne de l’international : la prospection, la vente et l’expédition, ce qui va au-delà de la simple écoute de l’entreprise. Cela va de la réalisation d’une campagne de Marketing Direct à la fourniture de fichiers en «B-to-B» et «B-to-C, et bien sûr par des produits adaptés à l’expédition et la livraison de la marchandise » Signe que La Poste a visé juste dans sa démarche : son site qui ne date que de quelques mois affiche un bilan plus que satisfaisant : plus de 250 000 visites, plus d’1 million de pages vues et plus de 2 500 sociétés se sont inscrites sur la plate-forme. C’est l’aube du commerce sans frontières ! Philippe HOCHART Tout savoir sur la vente à distance La Fevad, Fédération du e-commerce et de la vente à distance, fête cette année ses 50 ans. Elle fédère aujourd'hui plus de 360 entreprises et près de 600 sites internet. Organisation représentative du secteur de la vente à distance et du commerce électronique, la Fevad a notamment pour mission de recueillir et diffuser l’information permettant l’amélioration de la connaissance du secteur et d'agir en faveur du développement durable et éthique de la vente à distance et du commerce électronique en France. > Le marché vente à distance > Typologie des sites : • Emploi : Près de 80 000 emplois générés en France ; 47000 emplois directs vente à distance et e-commerce ; 31 000 emplois indirects (logistique, transport, centres d’appels, communication graphique …) • Chiffre d’affaires : + 17% en 2006 à 17,9 Mds €. La part du e-commerce dans la VAD : 66% soit 12 Mds € (en hausse de 37%). Le cap des 100 millions de transactions a été franchi. • CA de la VAD de produits : + 11% à 11,7 Mds € La typologie des sites marchands par nombre de transactions réalisées évolue également. Le nombre de transactions est en nette augmentation. Alors qu’en 2005, plus de la moitié des sites réalisaient moins de 10 transactions par mois, en 2006, 52% des sites réalisent entre 10 et 1 000 commandes par mois. > Les acheteurs à distance • Plus de 3 Français sur 4 achètent à distance ; 63% des internautes achètent en ligne ; • Montant annuel des achats en services : 720 € (610 en 2005) ; en produits : 470 € (contre 425) ; Montant moyen des achats e-commerce : 90 €; • Mode de paiement : 51% en cartes bancaires, 25% chèques, 13% cartes privatives, 6% à la livraison, contre remboursement ; • Achats dans l’ordre d’importance : habillement, billets de train, livres, Cd/DvD, informatique etc. 34 FACE - OCTOBRE 2007 - N°194 > l’e-commerce inter- entreprises : • Plus de 10 milliards d’€ (équipements informatiques et télécoms, équipement de bureau : 6 Mds, voyages d’affaires en ligne 2,6 Mds,) Les achats en ligne représentent en moyenne 4% des achats des entreprises françaises. Le téléphone et le fax restent en tête. • 18 % des entreprises françaises vendent en ligne (5ème rang en Europe) • 28% des entreprises françaises achètent en ligne (8ème rang en Europe) (sources : enquêtes Fevad, Ministère des PME, Eurostat, KPMG, indice iCE) Nicole Mollier, gérante de la société Goalkeeper ”Grâce à internet, nous avons tous les jours de nouveaux clients” “Nos clients ne disposent pas tous d’internet. Mais aujourd’hui beaucoup arrivent chez nous par internet, mais ils veulent quand même recevoir leur catalogue papier“. Témoignage de Nicole Mollier, VADiste de la première heure, sur un créneau de marché excessivement étroit. Spécialisée dans la vente par correspondance d’équipements de gardiens de but de football, la société roubaisienne Goalkeeper surfe sur un marché de niches en commercialisant des produits de marque. «Les enseignes spécialisées en articles de sport ne peuvent se permettre de proposer la gamme des équipements que nous proposons à notre clientèle. Quand vous proposez des gants de gardien de but avec leurs demi pointures, ce n’est pas facile pour une enseigne de grande distribution d’assortir sa gamme et de compléter ses stocks. Par contre, nous sommes dépendants des fabrications des fournisseurs», explique Nicole Mollier. Implantée dans le berceau des plus grands opérateurs de VAD, Goalkeeper s’est développée progressivement en diffusant son catalogue de 36 pages. Sur ce marché destiné avant tout aux particuliers, la société s’est développée grâce à la VAD et à une complémentarité bien comprise entre le catalogue et son site internet créé depuis 2002. “Au bout de cinq ans, notre site a besoin d'une cure de rajeunissement, ce que nous ferons l'an prochain", explique Nicole Mollier. Voici une vingtaine d’années, la société Goalkeeper avait créé initialement un catalogue destiné aux clubs sportifs et plus particulièrement aux gardiens de but qui rencontraient de plus en plus de difficultés à s’équiper. Depuis sept ans, Goalkeeper a lancé un nouveau catalogue destiné exclusivement aux gardiens de but (environ 1500 clients). «Que ce soit sur catalogue ou par internet, nos clients retrouvent les mêmes produits», explique Nicole Mollier. «Nous avons une clientèle un peu particulière qui ne dispose pas forcément d’internet (plus de la moitié de la clientèle). De plus, certains d’entre eux vont sur le site …mais passent leurs commandes par téléphone », précise-t-elle en rajoutant : «ils ont donc besoin du catalogue, même si la plupart des nouveaux clients arrivent chez nous par internet». Sans compter qu’une grande majorité d’entre-eux hésite à payer par transaction internet. «Nous avons encore des clients qui préfèrent donner leur numéro de carte bancaire par téléphone plutôt que de le laisser sur un site sécurisé !», fait-elle remarquer. Quant à développer le emailing sur ce type de produits : ”C’est quelque chose qui coûte relativement cher sans pour autant être d’une fiabilité absolue.” FACE - OCTOBRE 2007 - N°194 37