Cette fois ci, il y a du texte. Bien que nul en rébus

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Cette fois ci, il y a du texte. Bien que nul en rébus
Cette fois ci, il y a du texte.
Bien que nul en rébus, charades et autres décryptages de tout poil, elle ne m’a pas
résistée longtemps et je trouve, comme tout le monde, Bourges.
Que de prose et de discussions sans fin sur cette 530 dans le petit monde des
chouetteurs.
#
Bourges ou pas Bourges ?
Bourges tout seul ou Bourges accompagnée ?
Bourges dans le Cher ou l’autre Bourges ?
Le bec du coq indique-t-il, oui ou non, Cherbourg et Roncevaux ?
La Vérité est elle véridique et/ou unique ?
Le Devin, c’est qui, c’est quoi ? Nostradamus ou le Sancerre ?
Quinze ans après, toujours les mêmes redites, au fur et à mesure des générations de
chouetteurs qui se succèdent…
Je décide donc d’aborder avec une nouvelle vision, difficile et inhabituel exercice
dans le petit monde chouettesque, en oubliant Cherbourg, Roncevaux, Carignan,
le NNP et la Spirale !
Je sais, c’est très osé !
La première chose que j’analyse dans une énigme de la Chouette d’Or, c’est
l’impression qu’elle me fait, le ressenti. Est-elle solaire, lunaire, terrestre ou marine,
éthérée ou souterraine ?
Ce sentiment, je l’acquière au cours des heures passées à rêvasser devant le livre
ouvert.
En 530, ce qui me frappe immédiatement, c’est une odeur d’encre et de craie !
L’école avec la maîtresse qui suspend la grande carte de France au tableau noir,
par les deux crochets spécifiquement prévus à cet effet.
Cette France auréolée de lumière, ce coq chantant, ces vallonnements, me rappelle
les tables avec le trou pour l’encrier, les trousses pleines de traces d’encre, les
plumes Sergent Major, la maîtresse lisant chaque fin de la semaine, au cours de la
dernière heure de classe un extrait de Michel Strogoff.
L’ « impression » (au même titre qu’impressions soleil levant donna naissance au
mot impressionnisme) que donne une énigme est, j’en suis convaincu, primordiale
pour la résoudre.
Les couleurs de dominantes jaune et rouge employées par M. Becker font de cette
énigme ce que je nomme une énigme solaire, mais le bleu/noir est également très
présent. Une énigme mitigée, équilibrée en quelque sorte.
Le coq possède plusieurs particularités.
Tout d’abord il chante, bec hypertrophié ouvert, à gorge déployée.
(Il est donc dans une campagne ou les rurbains qui ont fait bâtir leur pavillon et qui
ne supportent pas d’être réveillés tôt le dimanche matin ne sévissent pas
encore………mais je m’éloigne…)
Ensuite, il chante tourné vers l’ouest, l’inverse du symbolisme classique.
Intéressant ! en B déjà, l’ouest était présent.
Or, Michel Becker est un peintre symboliste et Max Valentin ne cesse de répéter
dans les madits que les visuels sont symboliques.
Ça ne peut donc pas être le fruit du hasard si ce gallinacé chante à l’ouest, ou alors
c’est un coq complètement débile et dans ce cas, mieux vaut appliquer la soluce
"coq au vin" !
Ensuite, il à un drôle de regard, ce volatile incapable de voler ! Un petit œil tout
rond, tracé au compas et cet œil se situe au centre des « quatre coins de
l’hexagone ».
On remarque également que ce coq est somme toute assez appétissant, bien rond.
Autre particularité, il a une plume sur la tête, ce qui n’est pas banal.
Le titre : OUVERTURE
Le mot ouverture à plusieurs significations mais, après recherches, j’ai appris que le
sens premier est musical, le sens de « trou » est postérieur.
Je prends donc le sens musical du mot et je considère que je vais trouver, que ce
soit dans le texte ou le visuel, des éléments faisant référence aux énigmes
ultérieures comme dans une symphonie dont l’ouverture fait apparaître
succinctement les thèmes musicaux des différentes parties de l’œuvre.
Le texte est constitué d’une charade puis de deux lignes de commentaires.
En route pour une explication de texte.
(ça me va, j’ai toujours eu entre 16 et 20 en explication de texte !)
*
1ère ligne (B) :
il faut trouver B/B et en prendre la moitié (référence à
l’énigme précédente, c’est cohérent)
*
2ème ligne (530/780) : Second et Troisième donne « OU ? »
Le O, confirmation du cercle, déjà repéré dans le visuel, est très important en 530
et 780.
De plus, le OU m’indique que, dans ces deux énigmes, je cherche sans doute un lieu
important, je chemine sans savoir exactement où je vais.
*
3ème ligne (470) :
la réponse est le R, le R sera donc important en 470
*
4ème ligne (580) : le G que Max Valentin m’oblige à remarquer en utilisant
un « sans protester » qui n’a guère de raisons d’être a priori.
Il y a fort à parier qu’en 580, le G jouera un rôle important.
Par ailleurs cette construction de phrase m’oblige à repérer une chose importante : le
G est la lettre qui suit le RA, occurrence classique du soleil.
L’alpha romain ! C'est-à-dire tout simplement la lettre A.
Pourquoi tout ce tralala autour du A sinon pour nous indiquer l’importance
primordiale que ce A aura dans la résolution du jeu ?
Je retiens donc que la signification de l’alpha romain, c’est l’alphabet, puisque alpha
a donné son nom à la liste des lettres latines et que cela est important.
* 5ème ligne (600) : l’ETERNITE qui a fait suer tant de claviers de minitel puis
d’ordinateurs !
Si ce mot est en majuscules, je suppose que c’est indispensable pour résoudre les
énigmes.
Quelles sont les particularités de ce mot ?
Commencer et finir par la même lettre, le E qui possède la particularité de pouvoir
être ou non accentué selon ce que l’on souhaite en faire, SAUF EN MAJUSCULE !
J’en retiens donc qu’en 600, le E jouera un rôle très important, accentué ou non.
De plus j’ai déjà rencontré deux fois le symbolisme du cercle. Avec le mot éternité,
je le rencontre une troisième fois, signe de son importance dans cette énigme.
*6ème ligne (500) : Le S de serpent. Je suis prêt à parier qu’en 500 le serpent
m’aidera à décrypter l’énigme !
Voila, c’est fini, le texte de la charade donne Bourges comme solution (Max n’a-t-il
pas dit que plus de 95 % des chercheurs avaient la solution de la 530 ?) et c’est
donc la ville de Bourges qui va permettre le décryptage complet.
Il me faut, après le petit intermède musical qui m’a permis d’entrevoir des thèmes
pour les énigmes futures, revenir au mouvement premier de cette ouverture et au
décryptage de la 530.
Une énigme, l’auteur nous l’a expliqué maintes fois, pour être décryptée ne s’arrête
pas à sa solution.
Je continue l’étude du texte :
#
Pour trouver mon tout (ah bon, je ne l’ai donc pas encore trouvé, je dois donc
prendre le sens « pour tout trouver de cette énigme ?) il suffit d’être Sage (en
majuscule, le S de Sage…) Je déduis logiquement que le Sage va nous servir à
résoudre l’énigme.
#
Car la Vérité, en vérité, ne sera pas affaire de Devin
Plusieurs choses remarquables dans cette ligne :
Les majuscules de Vérité et Devin et la locution « vérité, en vérité »
1 °)
Je commence par le plus simple, la vérité en vérité !
Cette phrase est la « signature » de l'évangile selon Saint Jean, qui est le seul
évangéliste à user de cette répétition.
A l’exception de : Jésus souviens-toi de moi quand TU viendras comme roi. Jésus lui répondit : " En
Vérité, en Vérité, JE te le dis, aujourd'hui, tu seras avec Moi dans le paradis " selon Luc (23-42-43)
mais il s’agit vraiment d’une exception.
Elle attire l’attention sur la répétition, comme le B/B de la première ligne.
2°)
Vérité avec la majuscule.
Personnellement (et je ne suis pas le seul puisque cela avait fait l’objet d’échanges
sur feu le forum de Zarquos) l’emploi de ce mot avec une majuscule, dans une
énigme toute entière imprégnée de la France et du français, me fait penser à ce
proverbe populaire :
« Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà » en fait une phrase célèbre de
Blaise Pascal.
3°)
Devin
L’affaire de Devin ne SERA PAS. J’en déduis, avec le simple respect d’une logique
de base, que l’emploi du futur m’explique que ce Devin je risque de le rencontrer plus
loin dans le jeu.
Par ailleurs, si le mot Devin est employé en 530 (et doté d’une majuscule en plus !)
c’est que, outre son rôle futur, il doit servir immédiatement. (Et cela fut plus tard
confirmé par l’auteur)
LE DECRYPTAGE
A ce stade, je possède normalement tout ce qui est nécessaire pour décrypter
totalement cette énigme.
Il ne me reste plus qu’à faire fonctionner mes rares neurones en évitant la
capillotraction, piège majeur de cette chasse.
Je récapitule mes trouvailles :
- La France aux contours délimités par de la lumière
- L’école, celles des sexes séparés, des blouses et de la plume Sergent Major
- Un coq qui salue le lever du soleil à l’ouest
- Le cercle du coq et de l’éternité
- L’oeil du coq tout rond (cercle) au centre de la France
- le bec du coq qui définit une partie ouest de la France
- Le coq à une plume sur la tête
- L’alphabet latin
- La ville de Bourges
- Le Sage
- Saint Jean
- Blaise Pascal
- Devin
Inventaire à la Prévert, c’est vrai!
Je suis sûr que l’auteur du jeu ne renierait pas cette pensée tant cette fabuleuse
chasse est imprégnée de la langue française, de son histoire et des littératures et
poésies françaises en général.
C’est d’ailleurs ce à quoi le climat de l’énigme, l’école, la carte de France nimbée de
lumière, l’alphabet laborieusement appris sur les bancs, est censé nous faire penser.
Alors j’y vais pour le décryptage :
L’école, la carte de France, l’œil du coq au centre de la France, le résultat de la
charade m’amènent indubitablement à Bourges capitale du royaume de France !
Royaume amoindri dirigé par un roi considéré comme bâtard, laminé par les
Bourguignons alliés aux Anglais qui possèdent la plus grande partie du royaume.
Charles VII, le « roi de Bourges » est le premier élément à comprendre.
Si cela est exact, je dois en avoir une confirmation et je la trouve avec : il suffit d’être
Sage.
Leurs contemporains ont affublés les rois de qualificatifs flatteurs ou non, Philippe le
Bel, Jean le bon ou Louis le hutin par exemple.
Et quel est le roi de France qualifié de Sage ?
Charles V.
Il n’a y a pas grand-chose à retenir de ce roi (excepté pour les passionnés d’histoire)
sinon son mariage à Tain l’Hermitage avec Jeanne de Bourbon.
Pour la première fois une Bourbon devenait reine de France.
Bien plus tard, Henri de Bourbon, roi de Navarre sera roi de France sous le nom
d’Henri IV devenant le premier de la dynastie des Bourbon.
Une dernière confirmation de ce petit scénario des Charles ?
L’IS « reste SIMPLE en 530… »
Il n’y a qu’un seul roi de France qui fut qualifié de Simple, encore un Charles :
Charles III .
La dynastie Bourbon a donc certainement un rôle à jouer pour trouver la
solution.
Bourges a aussi une autre particularité, c’est d’être a peu près au centre de la
France comme l’oeil du coq grosso modo sur le méridien de Paris.
Un Tintinophile comme moi ne peut pas rater ça : 2°20’, la longitude du méridien de
Paris ramené au méridien de Greenwich.
Mais qu’en faire de ce méridien de Paris ?
Je sais qu’il partage le monde en deux parties, l’Est et l’Ouest.
Or, je trouve depuis la B des éléments me demandant de m’intéresser à l’Ouest.
Je décide d’appliquer ce « un peu plus à l’ouest » de Tryphon Tournesol.
L’énigme me dit : La Vérité, en vérité ne sera pas affaire de Devin.
Je propose la traduction suivante en fonction de tout ce que j’ai trouvé jusqu’à
présent : Le méridien de Paris, vers l’ouest, deux fois
(point besoin de carte 989, une simple carte d’agenda suffit, mais sur mapannot je
n’ai que la 989, j’illustrerai donc avec celle-ci)
*
EN BLEU, LE MERIDIEN DE PARIS (2°20)
* EN NOIR GRAS, LE MERIDIEN DE GREENWICH (0°)
* EN NOIR FIN, LE MERIDIEN OBTENU PAR LE REPORT DE 2°20 UNE
DEUXIEME FOIS VERS L’OUEST (VERITE EN VERITE 2 FOIS)
* EN VERT LE MERIDIEN DE TAIN
La Vérité, comme je l’ai dit, semble bien évoquer la célèbre phrase de Blaise Pascal.
Et « la vérité, en vérité », renvoie à l’évangile selon St Jean.
Les deux occurrences du mot vérité dans cette énigme sont-elles liées ?
Oui, j’en suis persuadé.
Pascal dans la phrase « vérité en deçà … » cite les Pyrénées pour une raison
précise :
Il est contemporain de Mazarin qui est en train de négocier le traité des Pyrénées,
c’est pourquoi il cite la France et l’Espagne.
Quant à l’évangile, l’auteur a précisé qu’il n’y a rien de religieux dans ce jeu qui ne
soit du patrimoine culturel classique du français moyen de 1993.
Connaître les évangiles, c’est un peu un travail de spécialiste, c’est pourquoi je
préfère retenir Saint Jean, non pas tant parce qu’évangéliste, mais parce que dans
les Pyrénées se trouvent deux villes au nom de St. Jean assez connues :
- Pied de Port
- de Luz.
Le Devin doublé nous indique déjà que ça ne va pas être St. Jean Pied de Port.
Le simple report sur la carte de France du calendrier des postes de la distance
méridien de Paris / méridien de Greenwich avec un compas m’amène au bord de
l’océan.
Va donc pour Saint Jean de Luz.
Grâce à Aniv, je crois, sur le site de Zarquos, la
barque de pêche, symbole du bord de mer et des
pêcheurs, elle n’est pas jolie sous le pinceau de
Becker ?
Et c’est le coq tout rond avec son œil tout rond qui va me permet de confirmer le
décryptage total (le fameux tout) de cette énigme en m’obligeant à intégrer les
cercles dans mon raisonnement.
Je résume ce que je viens de trouver :
Une ville dans les Pyrénées, au bord de l’eau, à l’ouest du méridien de Paris (à deux
fois 2°20), liée aux rois de France et plus particulièrement à la dynastie des Bourbon,
le tout en relation probable avec des cercles.
Bingo, j’ai compris !
Les alliances !
L’ IS sur Marie Thérèse et son « louis précieux » aurait pu m’y faire penser plus tôt !
Ces éléments des visuels, cachés à première vue, sont ce que
j’appellerais les confirmations subliminales.
Elles n’ont aucune utilité pour décrypter l’énigme, mais une fois
l’énigme résolue, on les comprend, donc on les voit mieux.
Je comprends maintenant pourquoi le coq célèbre la naissance du soleil à l’Ouest !
C’est à St. Jean de Luz qu’eu lieu le mariage de Louis XIV (Bourbon
célèbre qui n’était pas encore le Roi Soleil) avec l’Infante d’Espagne Marie Thérèse,
point d’orgue du travail de Mazarin qui permit le « traité des Pyrénées ».
La solution de la 530 est donc BOURGES
La clé, l’endroit d’où je repartirais en 780, BOURGES
Le décryptage complet donne St jean de Luz et Louis XIV.
Il y avait bien deux lieux à trouver en 530 mais un seul en constitue la solution de
premier degré.
Pas d’erreurs dans les madits.
J’entends déjà les grincheux au fond de la classe, près du radiateur, en train de
râler :
« Ouais c’est bien beau tout ça, mais l’alphabet et la plume du coq, ça sert à rien ? »
Tout comme le U, le G, le E, le serpent, je suis sûr que l’alphabet et le coq à plume
auront leur utilité plus loin dans le jeu.
Dans cette énigme l’alphabet fait penser à l’écriture et la découverte du livre.
Le livre emblématique de l’école française , qui a été lu par des millions d’enfants
pendant presque un siècle de 1877 à 1962 au moins (je l’ai lu !) c’est :
Le Tour de France par deux enfants, de G. BRUNO, vendu à 7,5 millions
d’exemplaires entre 1877 et 1914 !
L’illustration qui nous parle de la seule race de coq à plume (coq de crévecoeur)
est tirée de ce livre.
Je trouve ça assez cohérent puisque justement plusieurs I.S ont pour thème le tour
de France cycliste.
A propos d’I.S., mes amis cancres au fond de la salle vont obligatoirement me poser
la question :
« et l’I.S. de cette ouverture est née un cœur, elle ne sert à rien d’autre que confirmer
Bourges ? »
À laquelle je réponds : désolé, mais cette I.S. n’ayant rien à voir avec la 530, aucune
raison de l’évoquer maintenant !