A LA RENCONTRE D` HIL AIRE DE POITIERS
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A LA RENCONTRE D` HIL AIRE DE POITIERS
ASSOCIATION CULTURELLE SAINT-HILAIRE A LA RENCONTRE D' HIL AIRE DE POITIERS * texte 4 15/03/2015 * * MUSIQUE Ensemble vocal « Et Avec Votre Esprit » * * * Scène 1 : (en l'an 337, Hilaire a 22 ans) Dans une auberge, des personnes sont attablées, Hilaire entre. L'aubergiste : Tiens, voici Hilaire... Hilaire, comment allez-vous ? Hilaire : En pleine forme car je rentre pour de bon cette fois-ci. L'A. : Vous avez terminé vos études ? H. : Oui et pas fâché de rentrer à Poitiers! L'A. : Qu'apportez-vous comme nouvelles de Bordeaux ? H. : Je ne sais pas si vous avez appris le décès de l'empereur. Un consommateur (C1) : Constantin est mort ? Hilaire : Oui, et dans son lit, c'est plutôt rare pour un empereur. L'aubergiste : Cela va faire du changement pour votre père qui est sénateur. H. : Non, pas tant que ça. Ce sont les fils et les neveux de Constantin qui vont le remplacer, ils sont cinq en tout et se sont partagé l'empire. Et ici, nous dépendrons de son fils aîné Constantin. Ce sera le deuxième. Et comme on le connaît déjà ici comme César, la seule différence, c'est le nom qu'on devra lui donner, Auguste. Un autre consommateur (C2) : De toute façon, on est loin de Constantinople, ici, ces affaires ne changent rien pour nous. C1 : C'est vite dit! L'Auguste serait tout à fait capable de venir nous chercher des poux dans la tête! Pour peu qu'il se mêle de religion... C2 : Hé, hé, entre nos religions anciennes, Sol Invictus, Mithra et les autres, il ne risquerait pas de s'ennuyer! C.1 : Moi, ça ne me fait pas rire. On a déjà du mal à s'entendre! S'il interdisait tout à coup certains cultes, hein? Ca me fait peur. Hilaire : C'est vrai. Mais il est chrétien comme son père et ses frères, ce ne devrait donc pas être très différent d'aujourd'hui. C2 : Son père n'est pas chrétien ! H. : Il a été baptisé juste avant sa mort. C. 1, toisant Hilaire: Vous m'avez l'air bien candide sur les intentions du nouvel Auguste. Enfin, il faut bien que jeunesse se passe... Lorsque les empereurs se mêlent de religion... Vous souvenez-vous de Maximilien et la religion qu'il a créée de toutes pièces? Sol Invictus, quelle blague! Sombrement: Pour ceux que ça a amusés. Constantin a gentiment continué les lubies impériales en nous sortant le Christ de son chapeau ! Vous verrez, ça va encore changer, ces nouvelles religions ne durent que le temps d'un empereur ! Aubergiste, ricanant: Les empereurs et les dieux ! C2, s'esclaffant: Que Constantin commence par mettre de l'ordre dans les légions, nous serons encore tranquilles un bon moment! Chaque légionnaire a son dieu tutélaire! Ceci dit, je suis d'accord avec eux: rien ne vaut le dieu des ancêtres! Hilaire : Mon père est de religion traditionnelle mais moi, j'ai lu des écrits chrétiens qui m'ont bien plu. C'est très différent des autres religions, ce dieu unique, celui qui est depuis toujours. Et qui en plus est venu dans notre monde par son fils, Jésus. J'ai lu un livre écrit par un de ses amis, Matthieu, qui m'a enthousiasmé, puis d'autres livres. Alors je suis vraiment tenté d'aller rejoindre la communauté chrétienne de Poitiers. * * * LECTURE PASSAGE DU COMMENTAIRE DE MATTHIEU Parmi tous les systèmes philosophiques, cherchant la voie qui devait me conduire à la connaissance de Dieu, je compris que Dieu ne pouvait être indifférent au monde qu'il a créé... Je tenais pour assuré qu'il n'y a de divin et d'éternel que si c'est UN, sans sexe, sans origine ; que l'Etre éternel et divin ne pouvait être que simple, unique ; que rien n'existait qui fût supérieur et je pensais que la toute-puissance et l'éternité n'appartiennent qu'à un seul et qu'en Dieu il n'y a rien que d'éternel et de tout-puissant. Je roulais dans ma tête toutes ces idées, et bien d'autres encore, lorsque je lus ces livres hébreux qu'on dit être de Moïse. J'y trouvais ce témoignage que Dieu se rend à luimême : « Je suis celui qui suis » et j'admirais cette parfaite définition qui permet de traduire l'incompréhensible notion de Dieu par des mots appropriés à l'intelligence humaine. * * * MUSIQUE * * * Scène 2 : (en l'an 350, Hilaire a 40 ans) Dans sa maison à Poitiers, Hilaire étudie et écrit … Une servante entre. La servante (ou esclave ?) : Monsieur Hilaire... Hilaire : Oui. S. : Un homme veut vous voir, il s'appelle Martin. H. : Faites-le entrer. La servante va le chercher. H. : Bonjour Monsieur. Martin : Bonjour, monsieur Hilaire. Je viens vous voir car j'ai entendu parler de vous. H. : Qu'ai-je donc fait pour cela ? M. : De toutes les Gaules, vous êtes actuellement le plus fidèle défenseur du Christ contre les disciples d'Arius qui ne veulent pas accepter qu'il soit l'égal de Dieu. H. : Vous êtes sans doute chrétien pour me parler ainsi. M. : Oui, je me suis converti et j'ai été baptisé à l'âge de 10 ans. H. : Vous avez donc suivi mes tribulations ? M. : De loin, puisque j'étais dans la légion à Amiens. H. : Vous avez quitté la légion ? M. : J'ai demandé à être relevé de mes fonctions car ce n'était plus possible pour moi d'être chrétien et de devoir tuer. Avant, j'étais inspecteur et ne me battais pas, cela me convenait. Mais on a voulu me changer de poste. J'ai préféré refuser. Je préfère me mettre au service de Notre Seigneur. H. : C'est logique et louable. M. : Je sais que c'est vous qui vous opposez le plus fermement aux théories d'Arius et pour moi aussi elles ne sont pas conformes aux Evangiles. Votre commentaire de Matthieu est très instructif et fait autorité. Aussi j'aimerais continuer à me former près de vous. H. : Nous pourrons voir cela plus tard, pour l'instant vous êtes le bienvenu, ma maison est la vôtre. M. : Je vous remercie. H. : Je vais demander à quelqu'un de vous installer. M. : Je me posais une question, comment êtes-vous devenu chrétien? Pourriez-vous me le dire ? H. : Pendant mes études à Bordeaux, j'ai rencontré des chrétiens et leur manière de vivre a éveillé ma curiosité. Ils m'ont proposé de lire la Bonne Nouvelle de Matthieu qui a été pour moi une révélation. Arrivé à Poitiers, j'ai pris contact avec les chrétiens d'ici... Au bout d'un certain temps, j'ai pu être baptisé et les frères m'ont demandé de remplacer l'évêque à sa mort. Je n'aime pas les honneurs, mais j'ai accepté parce que je ne pouvais pas m'y soustraire. J'enseignais déjà, donc j'étais tout indiqué. M. : Et ensuite ? H. : Je me suis retrouvé en concile à Arles puis à Milan où il n'a même pas été question de discuter. Nous devions signer ce que l'empereur avait décidé, c'est à dire entériner les thèses d'Arius. Athanase a été injustement puni à Arles, et d'autres aussi ont été exilés. Quant à moi, j'ai été pris au dépourvu par cette question que je ne connaissais même pas. Alors je me suis tu. Une fois rentré à Poitiers, j'ai relu les textes et en particulier la mention « Vous les baptiserez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ». Cela veut bien dire que le Fils est Dieu lui aussi, avec l'Esprit ! Voilà mon parcours. En s'adressant à l'extérieur, coulisses? Rosa ? La servante entre. H. : Monsieur Martin va rester chez nous quelque temps, il faut qu'il soit bien installé. Vous lui montrerez aussi la pièce où il pourra étudier. Je vous remercie. R. : Je vais vous faire visiter les lieux, j'espère que vous y passerez un bon séjour. M. : Merci Madame, puis-je vous demander que mon esclave soit traité de la même manière que moi ? Je sais que je complique votre tâche, mais il est mon frère, c'est pour moi une question de principe. S. : Ce ne sera pas plus compliqué, il dormira dans la même pièce que vous, dans ce cas. H. : ( à distance) Je vous présenterai demain à notre communauté avant la célébration. Martin et la servante sortent, le spot s'éteint. * * * Le chœur fait des vocalises pendant quelques instants pour marquer le temps. * * * Scène 2 bis : (quelques jours plus tard, au même endroit) Hilaire travaille, la servante entre. S. : Puis-je vous interrompre ? Une missive est arrivée. H. : Merci. Hilaire prend le rouleau, l'ouvre et le lit. La servante fait mine de partir. H. : Un instant ! Ne sortez pas tout de suite. Pouvez-vous demander à Martin de venir ? La servante revient suivie de Martin. H. : Bonjour, mon cher. Le gouverneur Julien convoque encore les évêques gaulois en concile à Béziers. Cela ne m'enchante pas car il y a beaucoup de choses que je voudrais faire pour la communauté. Je dois partir d'ici deux semaines. Je ne pourrai plus m'occuper de vous, cela tombe assez mal. Mais je tiens à y aller. C'est trop important. M. : Ne soyez pas inquiet pour moi. J'irai en Illyrie voir mes parents pendant votre absence. J'aimerais les convaincre de devenir chrétiens. Mais ce concile, quel en est le sujet ? Toujours sur les thèses d'Arius ? H. : Je le crains. Avec les autres évêques de Gaule, nous avons écrit un texte pour nous dédire de ce qui s'est passé à Milan. C'est sans doute la réponse de l'empereur. Je vais devoir me préparer à défendre notre position. Il va falloir jouer serré mais je ne peux pas me défiler, ce n'est pas possible d'accepter ces théories qui sont en contradiction avec ce que le Christ a dit. J'espère toujours qu'il va se laisser convaincre, mais s'il est inflexible je risque l'exil, comme Athanase et ceux de Milan. Enfin nous verrons bien, à la grâce de Dieu. * * * MUSIQUE * * * Scène 3 : (en l'an 360, Hilaire a 45 ans, Martin a-t-il 43 ou 23 ans ?) Hilaire est chez lui, en train d'écrire. La servante (frappe et) entre. S. : S'il-vous-plaît ? H.: Madame ? S. : Monsieur Martin est de retour. H. joyeusement: Ah! C'est une bonne nouvelle ! Dites-lui de venir me voir tout de suite ! Après un moment, la servante revient avec Martin. H. : Bonjour, Martin, c'est une joie pour moi de vous revoir. M. : Pour moi aussi. Figurez-vous que n'y tenant plus, j'ai entrepris d'aller vous voir en Phrygie. Et une fois arrivé à Aix-en-Provence, on m'a dit que vous étiez rentré à Poitiers. H. : Alors vous avez fait demi-tour. M. : Exactement. H. : Eh bien vous me voyez heureux d'être ici, cela fait un bail que je n'étais pas rentré à la maison. Cet exil n'a que trop duré, ce n'est pas bon pour l'église de Poitiers qui est restée sans pasteur pendant plus de 4 ans ! M. : Oui, nous avons bourlingué tous les deux pendant tout ce temps. Mais au fait, j'ai appris la mort de votre fille Abre. H. : Oui, c'est la mauvaise surprise de mon retour, mais je dois faire avec puisque La Providence l'a décidé ainsi. Et puis elle est bien mieux là haut, elle est avec Dieu, j'en suis sûr, et même si c'est forcément une épreuve pour nous, nous ne devons pas être attachés aux choses de ce monde. Et vous, avez-vous réussi à convaincre vos parents ? M. : A moitié. Ma mère est devenue chrétienne mais mon père a préféré ne pas changer. Je pense qu'il ne voulait pas qu'on parle trop de lui. Ce qui me rappelle par contre que votre pamphlet contre Constance a fait du bruit! H. : Oh, heureusement que j'avais le soutien de Julien, cela l'arrangeait dans sa lutte pour le pouvoir contre Constance . C'est un concours de circonstances qui m'a permis de le publier. Je l'avais mis de côté parce que Constance ne l'aurait pas supporté et cette fois-là je risquais trop. Mais cela m'avait fait du bien de l'écrire. M. : Et il a réussi, Julien, à être empereur. H. : Oui. Mais c'est vrai que j'étais furieux contre Constance. Je suis allé exprès à Constantinople pour lui demander une audience et non seulement il n'a pas voulu me recevoir, mais il n'a même pas daigné répondre à mes requêtes. Je n'ai jamais pu discuter avec lui. Même à Béziers, tout était décidé d'avance. Il a encore puni ceux qui défendaient le concile de Nicée et moi le premier... Ce n'est pourtant pas lui qui savait le mieux quelle doctrine est conforme ou non aux livres. Et l'évêque de Rome qui n'ose pas dire ce qu'il pense... Et puis Constance se laissait trop influencer par les évêques ariens. M. : Je suppose que vous ne vous êtes pas reposé, en Phrygie. H. : Naturellement ! Presque tout le monde était devenu arien lorsque je suis arrivé là-bas, il m'a fallu faire du travail pour y remédier. M. : Vous avez réussi ? H. : Oh vous savez, depuis le temps que ça dure, je connais l'art et la manière de convaincre! Mais c'est terrible, chaque fois que je pars d'un endroit, il y a toujours quelqu'un pour dire le contraire de ce que j'ai dit et tout est toujours à recommencer. Le pire, c'est que même les évêques changent d'avis pour un rien. C'est vrai aussi qu'ils ont peur des représailles du pouvoir. M. : Vous avez continué à écrire ? H. : Oui, toujours. En particulier un traité sur la Trinité. Les anciens ont vraiment besoin qu'on les aide, ils n'ont pas beaucoup d'écrits. Il faut leur donner des livres pour s'instruire. C'est très important, leur tâche n'est pas facile. Et puis on ne peut pas laisser dire n'importe quoi sur Jésus. Mais enfin maintenant, la communauté sera heureuse de vous retrouver et moi de pouvoir travailler avec vous. A ce propos, nous avons de nouvelles recrues de choix avec Florence et Triaise, qui sont aussi très motivées. Florence vient de Phrygie, je l'ai adoptée car elle n'était plus sous la protection de sa famille. Vous ne vous étonnerez pas qu'elle m'appelle Papa. Je vous les présenterai tout à l'heure à la fin de l'office. M. : Volontiers. H. : Il faut dire que nous aurons fort à faire pour organiser le diocèse et surtout pour évangéliser les bourgs des environs, des bras supplémentaires ne seront pas inutiles. Et puis toutes ces disputes entre chrétiens nous font oublier l'essentiel, vivre avec le Christ et pour le Christ. * * * Le chœur fait des vocalises pendant quelques instants pour marquer le temps. * * * Hilaire est debout, réfléchit et tourne en rond. Martin passe par hasard en cherchant à être discret, mais Hilaire le voit. H. : Martin, vous tombez à pic, j'étais en train de réfléchir à votre sujet... Martin s'approche d'Hilaire. Mais aussi au sujet de Florence. Savez-vous où elle se trouve ? M. : Je ne sais pas mais je peux aller la chercher. H. : Parlons de vous d'abord. Il y a une chose qui me tracasse à votre sujet. C'est que vous ne pouvez pas faire partie des anciens ni célébrer à cause de votre engagement passé dans la légion. C'est d'ailleurs bien dommage car vous vous exprimez clairement en public. M. : J'y pense bien sûr, moi aussi, mais qu'y faire ? H. : Avez-vous lu le livre qu' Athanase a écrit sur la vie d'Antoine, l'ermite ? Vous savez, le livre que je vous ai prêté ? M. : Oui, je l'ai bien aimé. L'expérience est tentante : vivre exclusivement avec le Christ, loin de l'impureté des villes ! Ceci dit, je suis un peu partagé. Je ne sais pas si je pourrais tenir longtemps seul. Enfin, on peut toujours essayer... Une vie vouée entièrement à Dieu, c'est un beau projet. H. : Moi aussi, je trouve cela intéressant. Je ne peux pas l'envisager pour moi, les fidèles ne l'accepteraient jamais et ce serait les trahir de le faire. Mais vous, vous avez les mains libres ! M. : J'ai l'envie et la liberté nécessaires, mais l'audace... H. : Allons bon, qui pourrait s'y risquer mieux que vous ? M. : Mais vous me parliez de Florence, pour quelle raison ? H. : Elle aussi je pense a la force de caractère pour tenter la même aventure de son côté. Et il se trouve que j'ai deux possibilités pour vous, ma famille possède des terres à Ligugé et à Comblé, près de Lusignan. Vous aurez donc le choix, vous verrez avec Florence. Dans ces deux endroits j'ai des cultivateurs dignes de confiance qui pourront vous aider. Nous pourrions aller voir ces lieux tous les trois. Une cloche tinte Déjà ! Venez, nous sommes en train de nous mettre en retard pour l'office du soir. * * * Le chœur fait des vocalises pendant quelques instants pour marquer le temps. * * * Florence et Triaise marchent en discutant le long de la balustrade du chœur. Florence : Triaise, je trouve que l'absence de Martin se fait sentir, la maison me semble calme, maintenant. Triaise : C'est vrai, il est tellement actif et passionné, nous voyons la différence. D'ailleurs je me demande s'il ne serait pas plus utile ici plutôt que d'aller à Ligugé dans ce coin perdu. Il a fait tellement de nouveaux adeptes à Poitiers... F. : Mais l'ermite Antoine aussi a fait de nombreux fidèles, tu te souviens, Martin nous l'a lu. T. : C'est exact. F. : Tu sais, moi je fais confiance à mon père et à Dieu. Je comprends qu'il ait envie de vivre loin de la vanité de la ville. J'ai souvent l'impression d'être engluée dans le péché, ici. T. : Enfin je l'admire parce que vivre tout seul ce n'est pas facile. Tu le ferais, toi ? F. : Il en est question. T. : Ah bon ? Toi aussi, Florence ? F. : Oui, je suis tentée. Tu sais, Papa a tout prévu. En plus il m'a promis qu'il viendrait souvent me voir. T. : Alors tu penses que moi aussi je pourrais... F. : Bien sûr ! T. : Eh bien, il va peut-être falloir que j'y réfléchisse ! * * * MUSIQUE * * * Après un premier chant, les choristes font des vocalises doucement, en s'éparpillant dans l'église, pour créer une atmosphère de musique et baissent de ton lorsque les acteurs et le lecteur prennent la parole . Scène 4 : (en l'an 367, Hilaire aurait 52 ans) Hilaire est sur son lit de mort, Triaise reçoit les fidèles qui entrent les uns après les autres et se mettent à prier. Elle prend la parole : Notre maître s'en est allé vers le Père, sûr d'être accueilli par Lui. Frères, disons la prière que Jésus nous a enseignée. Pater noster … Les frères le récitent en latin. * * * LECTURE * * * Il nous faut préparer le repas de l'éternité, en faisant auparavant bien attention à nos œuvres : les veillées de prière, les lectures fréquentes, le jeûne volontaire, l'acceptation d'une vie humble, les actes de bonté, la chasteté impeccable, l'endurance courageuse. Voilà les œuvres que nous devons préparer la veille pour le repos de l'éternel sabbat. Alors, quand la faiblesse et la corruption de notre nature seront transformées en la gloire du ciel, notre volonté ne désirera plus le mal, notre ambition la gloire, notre orgueil les honneurs, notre effort le repos, notre corps la nourriture, notre lassitude journalière le repos nocturne ; mais au contraire nous aurons la lumière éternelle, la vie qui ne s'éteint pas, le bonheur complet, la satiété céleste de la conversation avec Dieu, l'hymne éternel de sa louange, avec les chœurs des anges. Telle est la récompense de la foi, telle est la gloire de la résurrection des corps ; là il n'y aura plus rien à désirer, parce qu'on ne manquera plus de rien ; plus de jalousie envieuse, puisqu'on vivra en commun ; plus de maladie à endurer, plus de croissance à attendre, puisqu'on sera en permanence dans l'immortalité. * * * MUSIQUE * * FIN *