DNA - Des trains pas comme les autres

Transcription

DNA - Des trains pas comme les autres
COLMAR
LUNDI16SEPTEMBRE2013 P
FAITS DIVERS Colmar et sa région
MUNSTER Journées du Patrimoine
Si Munster m’était conté…
Une odeur d’évacuation
COLMAR
La visite de la ville PHOTO DNA
Certes, Munster n’est pas Versailles, et Gérard Leser n’est pas
Sacha Guitry. Néanmoins, l’historien local, avec éloquence et compétence, a su « conter » sa ville qui
lui tient particulièrement à cœur, à
l’occasion des Journées du Patrimoine. M. Leser est un narrateur
hors pair qui sait toujours ouvrir le
grand livre du vécu de sa cité, à
tous ceux qui s’y laissent plonger
avec délectation, parce que c’est lui
(G. Leser), parce que c’est elle (la
ville de Munster) !
Rendez-vous avait été donné ce
dimanche à la météo mitigée,
devant une bonne cinquantaine de
personnes, touristes comme
autochtones. L’Hôtel de ville donc,
premier chapitre de ce livre qui
s’est feuilleté durant une bonne
partie de la matinée : immersion
magistrale au cœur de l’Histoire du
chef-lieu de canton de la vallée
éponyme. S’agissant de la façade
(classée) du bâtiment en question,
on s’était demandé le pourquoi de
l’aigle bicéphale mis si bien en
évidence. « C’est l’emblème du
Saint Empire Romain Germanique » (Heiliges Römische Reich
Deutscher Nation). L’aigle à deux
têtes, tel Janus : l’une regardant
vers l’occident, l’autre vers
l’orient, symbolisant le vaste
territoire dudit Empire. Celui « où
le soleil ne se couche jamais »
selon Charles Quint…
Gérard Leser passa en revue,
notamment, la fontaine au lion de
la place du Marché, ce lion qui tire
la langue et tourne le dos, narguant ainsi l’abbé de l’ancienne
abbaye qui était souvent en litige
avec la communauté munstérienne.
Et l’église protestante ? « Voilà la
cathédrale de Munster. Nous
n’avons pas d’évêque, mais une
cathédrale ! ». Un colosse, il est
vrai, issu de l’imagination de
l’architecte Frédéric de Rutte de
Neuchâtel. Bâtisse datant de 1873
de style néo-roman, le clocher
fortement inspiré de l’une des
tours de l’église de Guebwiller. Du
même architecte, la jolie « Tour
aux cigognes » de 1872, construite
sous Jacques Hartmann (en fait,
une cage d’escalier monumentale)
qui mérite une prompte rénovation.
Entre autres, G. Leser parla des
souffrances dues à la Première
Guerre mondiale, rappelant l’épisode du premier obus qui éclata le
19 août 1914, matérialisé aujourd’hui par une petite stèle en granit, place du Marché (Munster
avait été détruite à 80 %).
VOLGELSHEIM
Des trains pas comme les autres !
22
L’odeur pourrait provenir d’un
flexible fondu. Elle a en tout
cas mis en alerte les sapeurspompiers hier peu avant
10 h 30 au stade nautique de
Colmar. L’odeur qui pouvait
faire penser à du gaz, utilisé
dans les équipements de la
piscine a entraîné l’intervention d’une douzaine de sapeurs-pompiers, de la police
dont le commissaire Richardet.
Commandés par le capitaine
Guillaume Turci, ils ont notamment déplacé la cellule risque chimique et une ambulance. Les secours ont fait évacuer
les locaux où se trouvaient
sept membres du personnel et
une dizaine de nageurs et mené des reconnaissances dans
l’établissement, procédé à des
mesures sans trouver trace
d’une quelconque fuite.
Deux femmes âgées de 46 et
50 ans qui se plaignaient de
maux de tête ont été exami-
nées par le médecin des sapeurs-pompiers mais leur état
n’a pas nécessité de transport
à l’hôpital. Le stade nautique a
été rouvert peu après midi.
Plus de permis mais au
volant
La police a contrôlé un automobiliste samedi vers 15 h 45
au rond-point de la Semm, à la
sortie est de Colmar.
Âgé de 30 ans, il conduisait
alors que son permis est annulé. Le Colmarien, dont le véhicule a dû être récupéré par un
membre de son entourage, est
convoqué devant le tribunal
correctionnel le 21 janvier.
Au même endroit, un cyclomotoriste a été surpris en défaut
d’assurance. Il circulait depuis
deux ans sans être assuré.
Âgé de 49 ans, domicilié à Horbourg-Wihr, il fera l’objet d’un
rappel à la loi en vue d’une
ordonnance pénale.
De provenance douteuse
Un homme a été contrôlé par la
police hier vers 13 h 30 rue de
la Gare. Il était en possession
d’un téléphone portable et de
ses accessoires, dont il n’a pas
pu expliquer la provenance.
Âgé de 42 ans, le Colmarien
fera l’objet d’un rappel à la loi.
SOULTZEREN
Des tee-shirts pour effacer
la dette
Les gendarmes de Munster
sont allés samedi matin interpellé un adolescent à son domicile de Munster. Il avait été
identifié comme l’auteur d’une
violation de domicile la veille
au soir à Soultzeren.
Âgé de 17 ans, le jeune Munstérien a forcé la porte à Soultzeren et a exigé le remboursement d’une dette, menaçant
l’habitant des lieux. Il a quitté
les lieux en emportant des teeshirts.
Placé en garde à vue, l’adolescent connu de la justice a été
remis en liberté avec une convocation devant le juge des enfants.
EGUISHEIM
Sortie de route
Une conductrice âgée de 33 ans
a perdu le contrôle de son Volkswagen Touran samedi peu
après 20 h 30 à la sortie du
giratoire des Noyers sur la RD
83 à Eguisheim. La Colmarienne a été très légèrement blessée et transportée par les sapeurs-pompiers à l’hôpital
pour un bilan.
SAINT-HIPPOLYTE
Perte de contrôle
Un automobiliste qui circulait
en direction de Sélestat a perdu le contrôle de sa voiture
samedi peu avant 21 h 30 sur
la RN 83 à Saint-Hippolyte à
hauteur de la zone de travaux.
L’accident n’a pas fait de blessé mais entraîné la fermeture
de l’autoroute durant les opérations de dégagement et de
réparation de la signalisation.
La circulation a été rétablie
deux heures plus tard.
R
COLMAR Journées du patrimoine
Les arcanes
de la maçonnerie
Le mystère, presque ésotérique, qui enveloppe les traditions maçonniques joue
pour beaucoup dans la fréquentation fervente et flatteuse engendrée par cette
journée de découverte au
temple maçonnique de
l’avenue Clemenceau.
LES DEUX VISITES GUIDÉES pro-
La locomotive Theodor tracte vaillamment les six voitures du
convoi avec la participation des membres du CFTR. PHOTO DNA
Conserver, entretenir et faire
revivre le patrimoine ferroviaire :
telle est la vocation de l’association du chemin de fer touristique
du Rhin qui a pignon sur rue à
Volgelsheim. Et c’est ainsi que ce
dimanche encore, la gare touristique de Volgelsheim et le quai
de la gare était animés : plus
d’une centaine de visiteurs
attendaient l’arrivée du train.
Il fut constitué au Port Rhénan
où l’association veille sur des
trésors ferroviaires dont plusieurs locomotives classées
monuments historiques. Les cinq
voitures et la voiture-bar étaient
tractées par une loco diesel pour
se rendre à la gare. A l’autre
extrémité du convoi, la locomotive Theodor attendait son tour...
Quand le convoi est arrivé en
gare de Volgelsheim, la diesel a
été détachée et c’est la Theodor,
plus que centenaire puisqu’elle a
été construite en 1900, qui a
assuré le trajet vers le dépôt du
CFTR et la halte Sans Souci.
Le succès de la loco vapeur
Là, les passagers descendent du
train pour embarquer sur un
bateau de la BFS avant de reprendre le train direction la gare.
La loco à vapeur se taille toujours un beau petit succès : il est
vrai que c’est un peu pour elle
que les touristes viennent. Malgré son grand âge, elle assure !
Son long panache de fumée et
ses jets de vapeur annoncent son
arrivée ! Les sorties estivales du
CFTR attirent la foule désireuse
de se replonger dans l’ambiance
d’une époque révolue où le
temps ne compte pas. Chaque
sortie est l’occasion de découvrir
le patrimoine de l’association.
Parmi les voyageurs du jour se
trouvait un groupe de Colmar
arrivé sur le bateau Marius de
Aqua Découverte, amarré ce jour
au Port Rhénan, qui ont apprécié
les charmes du transport ferroviaire à vapeur après ceux du
transport fluvial.
Au CFTR, chacun est affecté à
une tâche précise lors des sorties : Herman et Christophe sont
les conducteurs, au bar Thérèse,
Karine et Amélie servent les
rafraîchissements, André est
chef de train assisté de Bernard.
Quant aux touristes ils prennent
place à bord de ce train qui les
fait voyager à une autre époque…
L’association du Chemin de fer
Touristique du Rhin assurera
encore des sorties jusqu’à la fin
du mois de septembre pour le
plus grand plaisir des nostalgiques.
posées par les membres de la
loge maçonnique colmarienne
ont attiré près de 200 personnes
entre les murs de l’immeuble
bâti en 1906 dans un style à
mi-chemin entre néo-médiéval
et romantique rhénan par deux
architectes locaux, dont l’auteur
de l’actuelle gare de la ville, et en
vertu du fameux nombre d’or.
« Ce bâtiment a été érigé durant
la période d’annexion allemande, en d’autres termes avec l’argent du Kaiser », glisse un membre de la loge. Son classement en
monument historique, en 2007,
lui a assurément « évité la destruction ». C’est aussi depuis cet-
Intarissable, Rachid Rouyani, président du cercle Clemenceau, a répondu aux très nombreuses
questions du public. PHOTOS DNA – NICOLAS PINOT
te date que l’endroit se dévoile et
s’explicite au public à l’occasion
des journées du patrimoine.
Plusieurs vitraux « remarquables » du début du XXe siècle
font partie de l’immeuble de
trois étages, mais son grand balcon frontal est encore plus spectaculaire. Hélas, l’ensemble se
dégrade et l’association Cercle
Clemenceau, propriétaire des
murs et appuyée par la fondation du patrimoine, a mis en
place une souscription afin de
mener plusieurs restaurations à
terme. Très fragiles, les vitraux
doivent être consolidés, notamment la grande « fresque allégorique » du premier étage, montrant Saint-Jean Baptiste, ou la
balustrade en grès rose qui nécessite un rafraîchissement et
surtout une sécurisation.
300 maçons à Colmar
Le vitrail du premier étage se dégrade inexorablement…
Etonnament jeune et bigarré, au
grand ravissement des membres
de la loge présents hier, le public
semblait cependant davantage
intéressé par les arcanes de la
maçonnerie que par les charmes
du bâtiment. Souvent bien étudiées, les questions sur le fonctionnement, les activités et les
influences des assemblées maçonniques fusaient de tous côtés
dans le « temple républicain »
du rez-de-chaussée.
Au premier, les visiteurs se sont
volontiers laissés porter par
l’ambiance atemporelle et solennelle de la loge Clemenceau,
l’une des six loges abritées dans
la bâtisse, et par les objets utilisés dans les cérémonies, riches
en symboliques, telles la corde à
nœuds (fraternité), le compas
(la raison) ou l’épée (l’égalité).
« Nous sommes ouverts à tous
les visiteurs », disait-on encore
du côté de la loge (dont les membres sont anonymes) ce dimanche. « Il nous importe d’avoir
l’esprit ouvert afin de réfléchir
ensemble. Il n’y a pas d’exclusivité liée à un statut social ». Le
président de la loge, ou « vénérable maître », est élu tous les ans
et ne peut assurer que trois mandats de suite au maximum.
A Colmar, environ 300 maçons
se réunissent tous les quinze
jours dans la mystérieuse maison de l’avenue Clemenceau. Un
édifice atypique à l’histoire chargée, qui ne relève « pas seulement du patrimoine maçonnique, mais aussi et surtout du
patrimoine alsacien ».
NICOLAS PINOT
R
Q Davantage d’informations sur les
souscriptions : Fondation du
patrimoine (Strasbourg) au
03 88 22 32 15.
LCO 02