Présentation du projet

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Présentation du projet
ART ET TERRITOIRE
Mémoires dʼouvriers de la Manufacture de Morlaix
Une imposante façade,
De hautes et grandes fenêtres
Elle longe le quai du Léon et mène jusquʼaux écluses.
Depuis maintenant sept ans lʼancienne Manufacture des
Tabacs a cessé son activité industrielle, de ses avancées
techniques, son autonomie et surtout dʼouvriers, hommes
et femmes fières de travailler « à la Manu »
Où est donc passé lʼeffervescence présente depuis plusieurs siècles?
Chaque morlaisien connaît la Manufacture à sa manière, ceux qui passent devant chaque matin, ce
qui y ont travaillé, ceux qui lʼont vu brûlé, ceux qui nʼosent passer le porche...
De la rencontre des anciens employés de la SEITA, de commerçants du quartier et habitants de
Morlaix mʼont permis de faire remonter les souvenirs.
« Elles passaient dʼun pas pressé prendre leur panier de légumes à lʼheure de midi, on sentait
lʼodeur du tabacs »
se souvient lʼépicière.
Jʼaime écouter le silence de la manu, la tranquillité du lieu, sans doute semblable à celui du veilleur
de nuit qui faisait sa tournée dans le «calme plat ».
«Aujourdʼhui cʼest la mort» chuchotte une anciennne.
On ne peut quʼimaginer le bruit incessant de chaque machines,
le grondement des rouets de lʼatelier de la chique et le vacarme
des machines modernes les M.E.J, les MIL ou les M.E.Z il y en
avait près dʼune trentaine par atelier!
« On ne les entendait plus cʼétait notre quotidien, et puis on
écoutait la radio dans le casque »
Lʼusine comme révélateur de lʼindividu
ART ET TERRITOIRE
Mémoires dʼouvriers de la Manufacture de Morlaix
"
Ces différentes générations se côtoyaient,
sʼapprenaient leur travail, chantaient et
poussaient leur voix pour faire entendre leur
difficulté du travail sans enlever la fierté quʼils
avaient pour leur entreprise, leur Manu.
« La machine se bloquait parfois alors on
appelait lʼajusteur pour signaler, ça prenait
parfois du temps, alors on allait aider une autre
collègue»
« Ceux que jʼai surtout aimé cʼest le
changement de poste »
«Y avait le poullardage, cʼétait défaire les
fagots de tabacs, quant ils arrivaient, ils étaient
tout sec alors il fallait les décoller et faillait les humidifier avant sinon ils auraient cassé et on aurait pu
rien faire avec le tabacs»
"
Vers la fin, après les départs en retraite et licenciements, les hommes avaient dût rejoindre les
ouvrières, ils effectuaient dorénavant le même travail « cʼétait pas facile pour certains, pour
lʼéqueutage par exemple il fallait être méticuleux et les machines nʼétaient pas forcément à leur
taille»
« Jʼai beaucoup aimé mon travail à la Manu, on nʼy été bien malgré la dureté du travail, y avait une
bonne ambiance »
Aujourdʼhui tous ces grondements ont laissé place aux chants des oiseaux, la nuit vous pourriez peut
être entendre un bruit sourd de machines mais ce sont celles du Télégramme.
Le silence actuel mʼest si agréable et inspirant, elle donne envie de faire revivre ces mémoires.
Donner goût aux nouveaux habitants de la Manu pour connaître le lieu et éviter dʼoublier de toutes
ces générations de travailleur qui ont fait rayonner la ville de Morlaix.
A ce jour le personnel des bureaux mais aussi les jeunes de lʼIUT, du studio de danse, des ateliers
de la Cour des artistes et des passant ne connaissent pas forcement lʼhistoire du lieu.
Mais la curiosité est aujourdʼhui susciter.
Pièce chorégraphique présenté par Isabelle Couffin
Accompagnée de 3 danseurs, un musicien et mémoires dʼouvriers
Performance réalisée par Georges Zannol en septembre 2012 lors des Journées du Patrimoine.
Fresque réalisée dans l'enceinte de la Manufacture sur lʼescalier menant de la cour des Artistes au
parking couvert.
Anamorphose représentant une morlaisienne en coiffe de deuil, issue dʼune photographie de carte
postale du début du siècle.
ART ET TERRITOIRE
Mémoires dʼouvriers de la Manufacture de Morlaix
Lieu:
La manufacture dans la Cour des artistes
Dates:
• Journées du Patrimoine septembre 2012: performance réalisée gracieusement par lʼartiste
Georges Zannol
• 1ère restitution le 22 juin à 14h, interprétée par Marine Tanguy, Maude Zannol, Julien Athonady
avec la réalisation sonore de Marc Jaouen
Publics concernés:
Les membres des Anciens de la Manu
Les habitants de la manufacture: personnel des bureaux de la Cathédrale, Editeur Skol Vreizh, les
habitants de la cour de Artistes et de la cour dʼhonneur, IUT.
Les élus de Morlaix Communautés et de la Mairie de Morlaix et de St Martin des Champs.
Les futurs habitants de la cour des magasins: S.E.W (Théâtre de lʼEntresort, Cinéma La Salamandre
et Wart)
Les habitants de la communauté du Pays de Morlaix
Participations et collectages:
Association des Anciens de la Manu, Mr Paul Uguen, anciens et anciennes ouvrières
Mme Agnès Baron, épicière de la Place du général de Gaulle
Claude Bonnard du Théâtre de la Corniche
Continuité du projet:
Travail de mémoire
Présence des témoignages récoltés sur place ou lors des manifestations notamment pendant les
Journées du Patrimoine
Projet nocturne
Performances, projections photos et vidéos, nouvelles créations artistiques
Projet scolaire
Avec les élèves de IUT Gaco de Morlaix
Ecole primaire du Vélery
Je ne me lasse pas dʼobserver ce lieu, dʼécouter le
silence quʼil sʼen dégage.
Le son de toutes ces machines ne résonnent plus mais
tendons lʼoreille...